Fiction: Damned. (terminée)

Qu’es-tu réellement Gaara ? Une arme ? Un monstre ? Un enfant maudit, sans autre perspective d'avenir que la haine ? Ce qu’est Gaara selon plusieurs points de vue (Yashamaru, Yondaime Kazekage, Temari, Naruto).
Drame | Mots: 1906 | Comments: 4 | Favs: 9
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Fubuyuki (Féminin), le 09/07/2008
Pour pro-chan alias promangas, une très bonne amie. Au fait, le POV Naruto n'était pas prévu au départ, je l'ai ajouté par la suite.



Chapitre 1: Damned.



POV Yashamaru.

Tu es né maudit, né d’une femme maudite dont l’unique geste qu’elle eu à ton égard fut de te maudire à ton tour. Imaginais-tu réellement que je pourrais avoir de la sympathie pour un rejeton comme toi ?
Oui tu l’as cru, je l’ai vu dans l’innocence de ton regard, comme je le vois encore dans les larmes chaudes qui inondent tes joues.
Tu es bien faible Gaara, encore plus faible que je ne l’avais jamais imaginé et c’est l’une des raisons pour lesquelles je te hais tant. Pourquoi t’obstines-tu ? Pourquoi recherches-tu encore et toujours cet amour impossible dans les yeux de ceux qui t’entourent ? Ne vois-tu pas qu’il n’existe pas, comme il n’existera jamais ? Cesse de t’acharner, cesse de sonder leur âme noire.
Haine, mépris, dégoût, voilà tout ce que tu y trouveras et il est inutile de crier car au fond c’est tout ce que tu mérites, et tu le sais n’est ce pas ? Ou peut être pas, ça non plus tu ne le sais pas petit imbécile, ou alors tu fais encore semblant.
Penses-tu que je ne te vois pas te boucher discrètement les oreilles lors de nos rares promenades, pour ne pas entendre les mille et une médisances des habitants du village ? Crois-tu que je n’aperçois pas tes paupières closes à chaque regard malveillant que te lance ton père ? Vivre dans le mensonge, est-ce vraiment ton désir ? Dans ce cas, en plus d’être faible tu es pathétique et c’est la seconde chose que je ne puis supporter chez toi.

Que cherches-tu à savoir en me fixant ainsi de tes yeux effarés ? Si je te hais ? Oui je te hais Gaara-sama, je te déteste, je te déteste tellement que j’en ai mal. Oui ça fait mal de haïr, de haïr sans aucune autre perspective que celle de supporter ce poids quoi vous écrase le cœur. Tu voulais savoir ce qu’est la douleur ? Eh bien regardes moi, tu en auras un exemple concret ! Et sais-tu ce qu’il y a de pire dans tout ça ? C’est qu’au fond j’ai bien du mal à ancrer cette haine en moi, donc je n’en souffre que plus.

Parce que tu es, que je le veuille ou non, la dernière relique de ma chère sœur et c’est sans doute ce qui m’insupporte le plus. Arrête un peu de secouer la tête comme ça pauvre naïf ! On ne fuit pas son destin si facilement, il te rattrapera tôt ou tard Gaara-sama et alors que feras-tu ? Oh non tu ne lui tourneras pas le dos, tu n’en auras pas les moyens pauvre idiot, là au moins pour la toute première fois de ta triste existence tu assumeras, tu découvriras qui tu es vraiment.
Non pas un monstre, les vrais monstres sont ceux qui se cachent dans le cœur des innocents, mais un enfant maudit à tout jamais.


POV père de Gaara.

C’est bien tu as encore réussit, ça ne m’étonne même plus, chaque épreuve que je t’envoie n’est qu’une pure perte de temps, tu triomphes du moindre de mes obstacles, relève chaque défit que je te lance, tu es vraiment fait pour le combat Gaara.
C’est curieux, sais-tu qu’il m’arrive souvent d’en être fier ? Oui, moi le père indigne sans autre intérêt que celui du prestige de son village, reniant chaque sentiment pour ne conserver qu’une armure infranchissable, oui moi je suis fier de toi mon fils. Ce n’est pas plus mal, au moins c’est bien la preuve que les liens du sang sont les plus forts.
Vois-tu, lorsqu’on est un père comme moi, déterminé à se débarrasser d’un fils non désiré, on a souvent l’impression que ces liens sont inexistants et on les ignore, on les étouffe, espérant qu’ils vont bel et bien disparaître un beau matin.
Mais je m’en rends compte maintenant, tout cela est inutile. Je suis ton père, tu es mon fils et même si cela ne nous convient ni à l’un ni à l’autre c’est ainsi et nous n’y pouvons rien.
Il est vrai que je ne t’ai jamais rien témoigné d’autre qu’un rejet amère, mais qu’espères-tu ? On ne s’attache pas à une arme, le samouraï amoureux de son katana ne saurait s’en servir de peur de le briser un jour.
Je t’ai éloigné de ta seule famille, j’ai monté ton frère et ta sœur contre toi, les confortant dans l’idée que tu étais un monstre, même si en réalité je ne suis pas moins monstre que toi. Tu penses que je te méprise n’est ce pas ? Que lis-tu en moi, de la haine ? Ce n’est peut-être pas faux, ce n’est sans doute pas vrai…que veux-tu…moi-même je n’en suis pas sûr.

Comme le destin est une chose étrange ! Il se montre souvent bien injuste et tu es bien placé pour le savoir n’est ce pas ? A ta naissance, j’ai décidé que tu ne vivrais pas longtemps.
J’avais déjà décidé de ton sort alors que tu n’étais encore qu’un petit être insouciant, ignorant tout de la cruauté de la vie, blotti dans cet abri sûr qu’était le ventre de ta mère.
T’ai-je détesté d’office en apprenant ta naissance ? C’est possible, d’abord parce que tu ne devais pas naître, ensuite parce que le conseil a scellé ton destin.

Tu te poses beaucoup de questions je le sais, mais je n’y réponds pas et n’y répondrai sans doute jamais. Pourquoi ai-je souhaité ta perte sans chercher à te connaître ? Sans même entrevoir les traits de ton visage ? Parce que j’ai lu ton destin dans les yeux de ta mère mon fils, j’ai su que tu serais une arme Gaara, une arme maudite.


POV Temari.

Dis-moi petit frère…est ce que tu es un monstre ? Papa refuse de venir te voir dans ton berceau, il dit que tu es maudit, qu’il ne faut pas t’approcher, qu’à cause de toi le malheur va s’abattre sur le village. Mais est ce vraiment la vérité ? Pourtant tu ne ressembles pas à un monstre.
Je te regarde me regarder dans ton berceau de terre cuite, avec tes grands yeux verts, tu me souris, tu tends ta petite main toute blanche vers moi, je peux t’observer tant que je veux, te toucher et il ne m’arrive rien.
Chaque jour en me réveillant j’entends les habitants du village gronder, crier que tu ne mérites pas de vivre, que le mal est en toi, qu’à cause de toi plus personne ne pourra dormir tranquillement.
Mais est ce que c’est vrai ?
Tu es si petit, si fragile, comment pourrais-tu faire le mal autour de toi ? Tu restes sagement assis sur ton tapis jaune et tu regardes, tu regardes les choses et les gens autour de toi comme si c’était la toute première fois que tu ouvrais les yeux, pourtant tu as déjà trois ans.
Parfois tu te lèves pour attraper un jouet, ou un objet qui t’est inconnu, tu le tournes et le retournes entre tes mains, puis tu souris. C’est vrai que tu ne dors jamais, je le sais car j’ai tout fait pour te surprendre en plein sommeil, alors je pourrais dire aux habitants du village qu’ils se trompent.

Mais ils ont raison, tu ne veux pas dormir, tu gardes les yeux ouverts, tu t’agites dans ton petit lit. Je te chante des berceuses, je te raconte des histoires, avec Kankurô ça marche toujours mais jamais avec toi.
Au final c’est toujours moi qui finis par fermer les yeux, appuyée sur ton berceau et tu me regardes dormir, tu me regardes toute la nuit, mais tu ne me fais jamais de mal. Est-ce que c’est ça être un monstre ? Ne pas savoir dormir ?
Papa n’aime pas me voir à tes côtés, il dit que c’est dangereux et qu’un jour je le payerai cher, mais c’est que des mensonges et je le sais, sinon je serais déjà morte depuis longtemps pas vrai ? C’est vrai que tu contrôles très bien le sable, que tu peux lui faire faire tout ce que tu veux, mais tu ne t’en sers jamais pour attaquer les autres.

Parfois c’est vrai que c’est un peu gênant, il y a toujours du sable partout dans la maison et je ne peux jamais te porter ni te toucher longtemps sinon mes mains et mes bras sont couverts de poussière.
Est-ce que c’est ça être un monstre ? Avoir des pouvoirs un peu spéciaux ?
Tante Yashamaru a raison quand elle dit que tu es différent des autres enfants, tu ne parles pas beaucoup, tu ne pleures jamais, quand quelqu’un passe devant toi tu essayes toujours le suivre même s’il est trop rapide.
Tu n’as jamais de blessures, même pas de petites égratignures d’insectes et tu n’es jamais malade, mais moi je ne comprends pas en quoi c’est mal. Est-ce que c’est ça être un monstre ? Etre différent des autres ? Bientôt je ne pourrais plus du tout t’approcher, ni te parler, c’est père qui l’a ordonné, mais tu sais ce n’est pas grave, parce que je sais qui tu es vraiment.
Tu n’es pas un monstre, tu n’es pas non plus un maudit, tu es juste Gaara mon petit frère.


POV Naruto.

C’est incroyable ce vide dans tes yeux, cette solitude dans ton âme, cette haine qui accentue chaque battement de ton cœur, qui ponctuent chacun de tes mouvements.
De ma vie, je n’avais jamais perçu aussi peu d’amour chez un être humain, pas même chez Sasuke qui pourtant en a vu des vertes et des pas mûres.
Pourtant l’amour est une chose vitale et je suppose que tu peux le comprendre mieux que quiconque si j’en crois ce kanji tatoué sur ton front par ton propre sang.
Pourquoi tant d’indifférence à l’égard des autres ? Sais-tu seulement ce que représente une vie humaine Gaara ?
Comment peux-tu éprouver du plaisir à l’arracher aux autres ? Comment en viens-tu à te réjouir de la souffrance d’autrui ?
C’est sans doute que tu l’as toi-même ressenti cette souffrance, que tu la ressens encore et toujours, alors tu as recherché dans les grimaces de tes victimes lorsqu’elles agonisent.
Cela n’arrangera rien pourtant, au contraire. Tuer ne t’apportera pas les réponses que tu espères avec tant d’ardeur, cela ne fera que t’en éloigner.
La mort n’est pas une fatalité pour toi, c’est un fait comme un autre qui n’a absolument rien de choquant ni d’effrayant et c’est pourquoi tu tues autant.
Moi vois-tu, c’est une chose que je ne comprendrai sans doute jamais.
Tu me diras, nous sommes à la fois proches et éloignés l’un de l’autre. Prisonnier d’une même entité malfaisante, mais pourtant si différente.

Tu as raison, je ne peux pas te comprendre. J’ai des amis, un tuteur semblable à un père, je rencontre des gens, ils me parlent et m’écoutent même s’ils ne le font pas forcément de bon cœur.
Toi tu n’as jamais reçu de chaleur humaine, ni même le stricte minimum qu’un enfant est en droit d’attendre.
Tu as toujours vécu plongé dans les ténèbres jusqu’au cou et quelque part c’est ce que j’aurais pu devenir moi aussi.
La première fois que nous nous sommes parlés toi et moi je me suis immédiatement demandé qui tu étais vraiment…maintenant je le sais.
Même si c’est difficile à imaginer et même invraisemblable, tu es une âme sensible Gaara, un enfant en mal d’amour.



Et voilà le travail. Commentaires ??



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