Fiction: Insomnie

Depuis la mort de ses parents, Tenten a un mal fou à dormir. Neji va alors tenter de l'aider, mais la mission qui leur a été attribuée commence à prendre un sale tournant... Et puis, ce n'est pas de sa faute si les filles sont si compliquées ! [en hiatus]
Romance | Mots: 6522 | Comments: 21 | Favs: 27
Version imprimable
Aller au
NeN (Masculin), le 25/02/2009
Cette fic est dédiée à ma p'tite Hagane_51 ! Pour toi poussin insomniaque, kisu ^o^ !

Bonne lecture à tous !




Chapitre 2: Tout palais royal est un parcours du combattant



Désolée pour le retard ! XO J'ai bloqué sur un passage, ça m'a empêché d'avancer...Enfin voilà, bonne lecture et merci beaucoup à tous ceux qui prennent la peine de me donner leur avis !

____________________________________________ _ _ _




Sans un bruit, Tenten atterrit souplement sur le toit voisin et, telle une panthère rapide et légère, elle fila vers l'autre extrémité du bâtiment en rasant les tuiles. A cette vitesse, elle avait devancé les terroristes et allait bientôt atteindre le palais dans lequel logeaient le seigneur Hanabira et ses protecteurs, autrement dit ces chers Gaï et Lee.
En un léger sifflement d'air, elle se laissa tomber au sol et glissa comme une ombre le long du mur de bois. Tenten était devenue experte en filature et infiltration, sa discrétion et sa capacité à dissimuler son chakra étant si importantes qu'elle surpassait chacun de ses coéquipiers et râlait à chaque fois qu'ils se déplaçaient avec un « potin de garçons ».

Neji avait eu raison de l'envoyer elle réveiller les autres. C'était évidemment le choix le plus stratégique.
Cela dit, étant donné le fait qu'une attaque était sur le point de s'effectuer dans le plus grand bruit, cette décision n'avait plus beaucoup de sens, sinon de faire retarder l'explosion qui réveillerait tout le village en sursaut...Car les bôkans de l'Est n'étaient pas réputés pour faire leurs missions de façon inaperçue. Ils tuaient leur victime sans qu'elle-même ne s'en soit rendue compte, ça oui, mais après, c'était avec joie et vacarme qu'ils massacraient tout ce qui vivait sur leur passage.

Quelle bande de déchus, maugréa Tenten, plaquée contre la paroi extérieure du palais. Pas fichus d'agir en vrais ninjas...

Elle porta la main à son étui à kunai et se souvint qu'elle avait tout laissé près de son futon. Pas grave, pour l'instant.
Tenten sorti un shuriken de sa manche et entreprit de découper le papier de riz qui comblait la fenêtre. Une fois l'ouverture dégagée, elle s'y glissa en se disant qu'à présent, Neji allait devoir intervenir ou les ninjas arriveraient en vue du palais.

Etrangement calme, la jeune fille se faufila dans les couloirs déserts de la résidence, traversés par de paisibles rayons de lune. Pas un bruit ne venait troubler l'inquiétante sérénité des lieux, si ce n'était le chuchotement des bassins de la cour intérieure.

Le calme avant la tempête, se dit Tenten en passant devant le dortoir des courtisanes.
En entrant dans la chambre du seigneur, elle s'étonna de ne pas avoir rencontré de garde. Une trahison au coeur même du palais ? Tenten s'approcha du grand lit en effleurant du pied les pétales de fleurs répandus au sol et écarta les lourdes teintures du baldaquin. Hanabira dormait bien là, paisiblement plongé dans des rêves dénués de toute angoisse. Tenten pensa en un éclair à ses nuits agitées, à ses insomnies et ses cauchemars, et soudain elle en voulut à ce haut personnage de dormir comme un bébé alors que depuis la mort de ses parents, elle n'avait pas vraiment fermé l'oeil. Préjugés stupides, réalisa la ninja, et elle secoua doucement l'homme d'une cinquantaine d'années.

- Seigneur Hanabira ! chuchota-t-elle. Seigneur ! Vous êtes en danger, réveillez-vous !

Pendant qu'il émergeait de ses draps de soie, Tenten évalua la situation à toute vitesse.
Neji était dehors ; elle ne savait comment mais il avait réussi à retarder l'attaque sans donner l'alerte, du moins c'était ce qu'elle espérait. Si le palais se mettait en défense avant que le seigneur en soit sorti, c'était la catastrophe. Ce n'étaient pas une petite centaine de gardes qui empêcheraient des ninjas d'accéder à leur proie, surtout s'ils savaient où elle se trouvait...Et rien de plus repérable qu'une chambre seigneuriale.
Gai et Lee dormaient dans la pièce voisine. Les réveiller prendrait un instant.

- Que se passe-t-il ? bafouilla Hanabira, encore à moitié endormi. Qui...qui êtes-vous ?

Il recula vivement dans son lit, soudain affolé.

- Chhhh ! Je suis un des ninjas de Konoha, souvenez-vous !

- Ah...Ah oui, je me rappelle.

- Nous n'avons pas de temps à perdre, seigneur, murmura Tenten en l'incitant d'un geste à sortir de son lit. Les bôkans sont dans le village et l'alerte ne devrait pas tarder à être donnée, il faut que vous soyez en sécurité d'ici là !

Contrairement à beaucoup d'autres clients auquel Tenten avait déjà eu affaire pendant son long parcours de ninja,
Hanabira sauta sur ses pieds sans discuter et ne chercha pas à se changer avant de la suivre. En kimono de soie orné de motifs en pivoines, il suivit la jeune fille dans le couloir en prenant seulement le temps d'attraper son poignard et de le glisser à sa ceinture. Tenten ouvrit doucement la porte coulissante de la chambre des garçons.

- Gai sensei, Lee ! Debout, c'est une urgence ! dit-elle à voix basse en les secouant sans ménagements.




Un instant plus tard, ils étaient tous dans un couloir discret et minuscule, perpendiculaire au déambulatoire principal, sur leurs gardes et à l'écoute des bruits extérieurs.

- Bon, dit Gai en se tournant vers ses élèves et Hanabira. Le plus important est de faire fuir le seigneur Hanabira. Nous devons récupérer Neji sain et sauf si possible, et soit éliminer les bôkans, soit parvenir à s'enfuir sans qu'ils ne nous repèrent.

A cet instant, une secousse fit trembler les frêles parois de papier de riz et un grondement retenti, suivi d'un long coup de gong. Tenten ferma les yeux tandis que le bruit d'une cavalcade résonnait aussitôt à l'étage au-dessus. Allons donc.

- Ils sont entrés ! murmura Lee, sur le qui-vive.

- Brillante déduction, fit remarquer Tenten.

Neji s'était fait laminé ? se demanda-t-elle. Juste quand on avait besoin de lui ? Manquerait plus que ça.

- Ok, du calme, dit Gai alors que des dizaines de gardes déboulaient dans le couloir principal et couraient protéger l'entrée du palais. Lee, tu es plus rapide que Tenten, essaye de voir ce qu'est devenu Neji. Ne pas faire de bruit est devenu inutile.

Lee acquiesça et se joignit au flot de soldats qui ébranlait le palais. Tenten s'approcha de Gai et lui murmura à l'oreille :

- Sensei, je me demande si l'attaque n'a pas bénéficié d'une aide interne. Il n'y avait pas de garde en faction devant la chambre d'Hanabira ni dans les jardins...

Gai fronça les sourcils.

- On ne peut pas rester ici, marmonna Tenten au bout d'un moment en se tournant vers le couloir.

L'attente la rendait folle. Elle avait besoin de bouger, d'agir, de savoir ce qu'il était advenu de Neji...Celui-là, s'il s'était fait tuer, elle allait le lui faire payer, et chèrement.

- On attend le retour de Lee, ordonna Gai.

C'était idiot, pensa Tenten. Si Lee voyait Neji en danger, il ne retournerait pas nous le dire, il se précipiterait à son aide.
Elle était prête à partir à la recherche de ses coéquipiers quand ils arrivèrent tous les deux, à bout de souffle. Neji avait des traces de suie sur la figure.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? interrogea Gai immédiatement.

Neji s'adossa contre un mur pour reprendre sa respiration et ne répondit pas. Tenten remarqua alors qu'il sentait la chair brûlée et un filet de peur incompréhensible s'insinua en elle.

- Alors ? répéta Gai en se tournant vers Lee, cette fois.

Mais il secoua la tête, haletant, les yeux révulsés. Des hurlements commençaient à retentir d'un bout à l'autre du palais.
Pris de court par le silence de ses élèves, Gai resta quelques instants perplexes. Un cor aigu sonna plus haut, trois coups brefs, trois coups longs, et recommença.

- C'est le signal du retranchement, dit Hanabira en dominant son inquiétude. Tous les villageois doivent gagner les abris.

Tenten fut surprise par le calme qu'il s'efforçait de mettre dans sa voix. C'était comme s'il voulait juste aider ses protecteurs en leur disant ce qu'il savait, sans leur imposer sa peur. D'ailleurs, il ne s'était pas affolé, il n'avait pas exigé qu'on l'emmène à l'abri, q'on se dépêche, ni quoi que ce soit d'autre que faisaient les clients en pareille occasion.
Gai lança un dernier regard à Lee et Neji qui se taisaient toujours. Tenten se demanda si leur silence n'avait pas pour but de ne pas effrayer Hanabira en révélant les méthodes des bôkans qui cherchaient à le tuer, mais ce comportement inhabituel accentua malgré tout son angoisse de guerrière.

- Très bien, on...commença Gai, mais il fut interrompu par l'arrivée d'une ombre noire dans le déambulatoire, une ombre aux contours légèrement scintillants, comme le bord d'un papier qui se consume.

Lee eut un sursaut, Neji bondit et se mit aussitôt en position de combat et Tenten vit ses mains dressées devant lui trembler. Douleur, peur ? Elle ne s'interrogea pas davantage et tira Hanabira en arrière tandis que Gai fléchissait les genoux.
L'ombre était à la hauteur de leur embranchement ; à cet instant, un garde qui arrivait en courant s'arrêta en un long dérapage devant elle et, la surprise passée, il braqua sa lance sur la créature. Instinctivement, Tenten mit son bras devant les yeux d'Hanabira ; avec horreur, elle vit quelque chose qui ressemblait à un épais serpent noir et luisant sortir de l'ombre indéfinie et s'approcher du garde qui lâcha son arme.

Le bruit métallique de la lance résonna anormalement dans l'air épais de la nuit. Les yeux écarquillés, Tenten frémissait d'un sentiment incertain - crainte, impatience ? - ; mais avant qu'elle n'ait pu faire un seul geste, le dos de Neji vint lui cacher la vue. Dans l'étroitesse du renfoncement qui les cachait, elle ne pouvait se dégager sans faire de bruit. Perturbée par la réduction de son champ de vision, elle allait poser la main sur l'épaule de son coéquipier qui lui cachait volontairement la vue quand le hurlement du garde déchira l'atmosphère. Une odeur âcre de chair brûlée se répandit dans tout le couloir.

Tenten restait figée d'horreur et de révulsion. Que se passait-il ?
Elle jeta un oeil à Gaï et fut stupéfaite de le voir si pâle. Les lèvres vidées de tout sang, il regardait fixement ce qu'elle ne pouvait voir, et un instant, elle en fut soulagée.
A cet instant, une nouvelle troupe de soldats fit irruption dans le couloir et l'agitation fut à son comble : la silhouette noire semblait s'être lancée à l'attaque.
Lee et Neji se jetèrent aussitôt en avant pour engager le combat ; Tenten voulut les imiter mais sentit une main la rejeter en arrière.

- Fuis avec Hanabira, lui lança Gai en bondissant rejoindre ses élèves.

C'était un ordre définitif. La gravité de la situation enlevait tout espoir de discussion et, tout en sentant l'ampleur dramatique de son geste, Tenten attrapa Hanabira par la taille et l'entraîna dans une course contre la mort dans les entrailles du palais, laissant derrière elle ses coéquipiers.

Tout en courant, son esprit formaté par son apprentissage de ninja évaluait la situation. Sur ordre de son maître, elle fuyait avec le client, en abandonnant derrière elle son équipe au grand complet, aux prises avec des bôkans au niveau effroyablement élevé et d'une chose dont elle ignorait totalement la nature, mais qui ne lui semblait pas humaine. Sa fuite avait été couverte par la rapidité de réaction de Gai, Lee et Neji, ce qui lui laissait environ 47% de chance de parvenir à la sortie sans être interceptée.

Ne pas penser à ce qu'il arriverait aux autres. Se concentrer sur le chemin à suivre. La mission, la priorité à la mission. Ne pas se demander quand et où elle pourrait les retrouver...Priorité à la...

Tenten et Hanabira volaient presque. Les panneaux de bois et de papier se succédaient à toute vitesse, les flaques de lumière en provenance des fenêtres défilaient sous leurs pieds.
Au loin, les hurlements gagnaient en intensité, à présent accompagnés du bruit insoutenable du bois qui se fend et s'abat sur le sol. Parfois, la lueur chaude d'une explosion illuminait l'intérieur du palais, aussitôt suivie d'un fracas de tuiles et de poutres.

Ne pas penser à ce qui pourrait arriver à trois adeptes du combat rapproché face à une horde d'experts en combat à distance...Surtout ne pas y penser...Oh, elle aurait dû rester ! Envoyer Neji ou Lee à sa place ! C'aurait été plus judicieux, bien plus judicieux !
Hanabira trébucha, hors d'haleine. Tenten évalua la distance qu'il leur restait à parcourir avant de trouver le couvert des arbres à l'extérieur du palais. Ils n'avaient pas le temps de s'attarder.
Avec un grand fracas, une porte s'ouvrit à la volée plus loin dans le couloir et une horde de courtisanes échevelées envahirent les lieux. Tenten stoppa net sa course et se demanda s'ils devaient faire demi-tour, mais il était évident qu'il serait plus rapide de continuer tout droit. Empoignant Hanabira, elle s'engagea donc dans la troupe de femmes habillées de soie et parfumées à la fleur de lotus.

- Pardon, excusez-moi...Pardon...

Le seigneur et la ninja passèrent presque inaperçus dans ce tohu-bohu affolé. Une jeune fille coiffée de deux longues nattes brune reconnut cependant son futur seigneur, mais l'exclamation qu'elle poussa se perdit dans les cris de ses congénères.

- Attendez ! s'écria-t-elle alors en s'accrochant au bras de Tenten qui sursauta, méfiante.

Elle plongea son regard clair dans le sien, et Tenten s'aperçut avec surprise qu'il était d'un étonnant vert pâle, couleur peu courante dans ce pays où les yeux noirs dominaient tout.

- Le palais est attaqué, les gardes sont partis, poursuivit la jeune courtisane d'un ton désespéré. Que devons-nous faire ?

Tenten fut tentée de répondre qu'elle n'en avait personnellement rien à faire, qu'elle avait un homme à sauver et que tous les autres pouvaient bien aller au diable, mais une demi-douzaine d'autres femmes se tourna vers elle avec espoir.

- S'il vous plaît, supplia la jeune fille, les yeux à présent embués de larmes. S'il vous plaît, dites-nous ce que nous devons faire...

Non, Ten, se menaça Tenten en son for intérieur. Ne te laisse amadouer par ses jolis yeux, tu as assez de pain sur la planche pour ne pas t'occuper d'une vingtaines de courtisanes en détresse, tu perds trop de temps, beaucoup trop de temps...Vas-t'en, laisse-les se débrouiller !

- Regagnez un abri par le souterrain Nord, cria soudain Tenten d'une voix forte pour être entendue de toutes. Evitez les remparts et si vous sentez de la fumée ou si vous entendez une explosion, changez de direction. Ne vous attardez pas dans les couloirs !

Ouais, ben de toute façon, si tu sauves un seigneur et que tout son peuple crève, à quoi ça servirait, hein ? Autant faire les choses en grand.

- Terrez-vous jusqu'à ce que l'alerte soit passée et méfiez-vous des gardes comme des étrangers ! N'allumez aucune lumière, même une fois sous terre !

Les favorites commencèrent à relever les pans de leurs somptueux kimonos brodés et à trottiner vers le souterrain indiqué. Tenten s'apprêtait à filer quand elle se sentit retenue : la jeune fille aux yeux clairs avait saisi sa main.

- Merci, mille fois merci, dit-elle précipitamment en la portant à ses lèvres.

Elle s'inclina rapidement mais profondément devant Hanabira et se fondit dans la foule. Curieuse personne, s'étonna Tenten qui n'avait pas l'habitude d'être traitée avec autant de respect.
Elle ne se laissa pas déconcentrer pour autant et extirpa son client de la masse des courtisanes qui filait en sens inverse avant de repartir au triple galop.
Ils débouchèrent dans une partie plus calme du palais. Sans ralentir, Tenten emmena le seigneur à travers les pièces et sentit soudain une présence : réagissant au quart de tour, elle poussa Hanabira dans un renfoncement et cacha son chakra.

L'homme approcha et Tenten compris qu'il les avait repérés. Elle retint cependant sa respiration et leva un kunai. A présent qu'elle avait récupéré armes et parchemins, elle ne craignait personne.
C'était le ministre Aburamushi. Aussitôt qu'il vit son seigneur, il s'exclama :

- Seigneur Hanabira ! Vous êtes sauf, le ciel soit loué ! Venez vite vous mettre à l'abri !

Il empoigna Hanabira par le bras et l'entraîna dans le couloir.

- Hé, vous ! s'écria Tenten, furieuse. J'AI la responsabilité du seigneur Hanabira !

Il se retourna et lui jeta un regard impossible à déchiffrer.

- Eh bien, venez aussi ! Nous n'avons pas de temps à perdre.

Tenten le suivit, sur ses gardes. Pour qui se prenait ce type, pour intervenir dans la mission d'un ninja ? Et d'ailleurs, réalisa Tenten en sentant ce petit filet de peur sourde s'insinuer une nouvelle fois en elle, comment ne l'avait-elle pas repéré plus tôt ? Si cet homme n'avait été qu'un simple ministre, elle l'aurait sentit bien avant qu'il ne soit plus qu'à une dizaine de mètres d'eux...

- Pas par là, dit Tenten en contrôlant sa voix pour l'empêcher de trembler.

Elle attrapa Hanabira avant que Aburamushi ne le fasse entrer dans un couloir qui allait à l'opposé de la sortie. Le ministre eut l'air furieux.

- Comment pouvez-vous prétendre mieux connaître ce palais que moi, jeune fille ? Seigneur, ajouta-t-il en se tournant vers Hanabira, faites-moi confiance.

Sans attendre de réaction de la part d'Hanabira, Tenten le jeta en arrière et s'interposa entre lui et Aburamushi, parchemin sorti.

- Allez-vous-en, dit-elle d'une voix menaçante.

Elle espérait que le seigneur en profiterait pour poursuivre sa fuite.

- Allons, qu'est-ce qu'il vous prend ? dit Aburamushi d'un ton apaisant. Je suis le plus fidèle serviteur du grand Seigneur des Pivoines, qui m'a toujours accordé le plus grand crédit...

Tenten sentit soudain ce qu'il se passait.
Cet homme les retenait à l'intérieur du palais. Les bôkans ne mettraient pas plus de quelques instants à les repérer. Et alors...
La fureur emplit Tenten, dominant largement la peur. Ce traître ! Ce sale traître à son village ! Mais elle n'avait pas le temps de se battre, non, la mission d'abord, mettre Hanabira en lieu sûr...
Elle invoqua un kozori* et le saisit d'une main ; de l'autre elle glissa son rouleau de parchemin dans son dos, attrapant discrètement une carte explosive.

- Eh bien, que ce passe-t-il ? dit Aburamushi en faisant un pas en avant. Allons, il faut se dépêcher, nous n'avons pas de temps à perdre...

- N'approchez pas ! prévint furieusement Tenten en lançant un jet de shurikens.

Sur les dix lancés, trois se plantèrent dans le plafond du couloir, juste entre Tenten et Aburamushi, deux se fichèrent sur les murs et les cinq autres furent stoppés par la lame d'un long katana. Aburamushi sourit derrière l'arme qu'il avait dégainée de nulle part en un instant.

- Dore, dore*, dit-il de sa voix doucereuse. Je suis percé à jour ? Mais tu vois, tu as raté ta cible, jeune fille.

Tenten sourit à son tour. Son attaque lui avait confirmé ce fait : Aburamushi était un ninja.

- Je ne rate jamais ma cible, dit-elle.

Le parchemin explosif qu'elle avait collé sur un des shurikens qu'elle avait ensuite envoyé au plafond prit feu et explosa.
Le couloir disparut dans un nuage de fumée et de débris de bois qui dégringolaient de l'étage supérieur. Tenten bondit, attrapa Hanabira à bras-le-corps et sauta dans l'ouverture béante.
Elle jeta une série de kunais munis de cartes explosives tout autour du trou et fila sans attendre. A l'instant où Aburamushi sautait pour accéder à leur étage, les parchemins explosèrent.




Bon, se dit Tenten en courant vers le bout du couloir, qui était un cul-de-sac avec rien d'autre qu'une fenêtre. Elle s'en était pas trop mal tirée pour cette fois, on allait voir pour la suite...

- Accrochez-vous à moi ! cria-t-elle à Hanabira pour couvrir le vacarme de la bataille qui faisait rage avec de plus en plus d'intensité à l'avant du palais.

Le seigneur empoigna le haut de Tenten avec force, et elle accéléra vers le mur.
Le papier de riz se déchira et le cadre de bois léger vola en éclat lorsqu'ils passèrent à travers la fenêtre. La chute ne dura qu'un instant ; Tenten amortit le choc tout en soutenant le seigneur et se redressa. Ils étaient à l'extérieur de la propriété seigneuriale. La forêt était toute proche. Le salut aussi.

- On y est presque, dit Tenten à travers ses dents serrées à l'intention d'Hanabira qui hoquetait.

- Tout ça n'est plus de mon âge, maugréa-t-il.






________________________________________________ _ _

Lexique

Pour une meilleure compréhension générale, j'ai décidé de mettre ici les traductions des appellations et des noms d'hommes et de villes. J'ajouterais aussi si nécessaire quelques explications sur certains aspect de l'histoire, notamment en ce qui concerne tout le système hiérarchique...Je voudrais que ce texte soit facilement accessible, il n'est déjà pas très clair...! Si vous voulez d'autres précisions, informez-m'en.

Kozori : sabre japonais à la lame très recourbée (j'ai cherché quelque chose de nouveau pour changer de l'éternel katana...)
Aburamushi : cafard, parasite (je sais, ça va pas chercher loin...e__e'')
Dore : voyons
Hanabira : pétale
Shakuyaku : pivoine (sans surprise ^^)
Bôkan : terroriste





Chapitres: 1 [ 2 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: