Fiction: Dôshite, Itachi-kun ? (terminée)

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“Maman, où est Obito ?”, demanda Itachi.

-Toujours en mission.”, répondit la jeune femme en refermant le couvercle de sa marmite.

-C’est pas vrai !”, siffla violemment l’enfant. “Tu mens.”

Mikoto pâlit, mais c’est d’une voix ferme qu’elle continua :

“Tu ne fais plus confiance à ta mère ?

-J’ai vu Rin et Kakashi dans la rue il y a une semaine déjà.”, continua froidement Itachi. “Et Arashi-sama est passé devant l’Académie. “Alors où est Obito ?”

Mikoto, ne sachant que répondre, se contenta de continuer la cuisine. Voyant qu’il ne tirerait rien de plus d’elle, Itachi se rua dans la cour, en murmurant :

“Espèce de lâche.”

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Il parcourut rapidement la cour, puis sortit à toute vitesse dans les rues où le soleil commençait à chauffer agréablement. Reconnaissant une chevelure blonde, il cria, trébuchant contre les tuyaux de ramassage des eaux de pluie…

“Arashi-sama !”

Le nommé tourna la tête, et Itachi vit aussitôt qu’il était très pâle. Kakashi et Rin étaient près de lui, mais, en reconnaissant l’enfant, l’adolescent aux cheveux argentés se crispa insensiblement.

“Arashi-sama…”, murmura Itachi en s’arrêtant près du groupe. “S’il vous plaît… Où est Obito ?”

Le Juunin, voyant le visage ravagé de larmes du petit garçon, s’agenouilla devant lui.

“Mikoto et Fugaku…

-Mère n’arrête pas de me dire qu’il est en mission !”, hurla l’enfant. “ET PERE S’EN CONTREFICHE ! S’il vous plaît, Arashi-sama… Il est vraiment encore en mission ? Ou alors… Il s’est fait capturer ?”

Lorsqu’Itachi tourna le regard vers les équipiers de son cousin, il se rendit compte que Kakashi pleurait des larmes de sang, de son œil gauche.

“Kakashi ?”, s’alarma-t-il. “Tu saignes ! Tu saignes de l’œil !

-C’est pas grave, Itachi-kun !”, sourit l’adolescent en appuyant sur son bandeau afin que le tissu absorbe les larmes. “J’ai juste une petite blessure…

-Fais voir…”, s’inquiéta l’enfant.

-Non.”

La réponse était claire, nette, et, par dessus tout, effrayée.

“Non, Itachi. C’est pas grave.

-Si c’est pas grave, pourquoi tu ne veux pas me laisser voir ?”, demanda l’enfant en serrant les poings.

-Itachi-kun…”, murmura Rin. “La blessure de Kakashi n’est pas sérieuse, mais elle est très impressionnante. Si il ne veut pas te la montrer, c’est qu’il a une bonne raison.

-ITACHI !”

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La voix autoritaire, et surtout inquiète de Fugaku monta dans la rue.

“Itachi, enfin je te retrouve…”, soupira-t-il en s’arrêtant près du groupe. “Merci, Arashi,”, murmura-t-il en gratifiant le Juunin instructeur d’un de ses rares sourires. “de me l’avoir retrouvé…

-Ce n’est rien, Fugaku, il est venu nous voir de lui-même… Tu n’avais pas à t’inquiéter.”, sourit le nommé.

-Allez, Itachi, on rentre ?”, proposa le chef de la police de Konoha en tendant la main vers l’enfant.

-NON !”, répondit ce dernier en esquivant rapidement. “NON !

-Itachi…”, reprit froidement son père. “On rentre.”

Ce n’était plus une demande, mais un ordre.

“Fugaku.”, interrompit Arashi en s’interposant devant l’enfant. “Je vais le raccompagner, d’accord ? En profiter pour faire un petit tour…”

L’officier de police soupira, puis finit par accepter.

“Bon, d’accord… Merci, Arashi.”

Et il s’élança dans la rue, prenant appui sur les auvents des boutiques et disparaissant dans les nuages.

“Itachi-kun…”, murmura l’instructeur. “Je vais t’emmener faire une petite balade… D’accord ?”

L’enfant tourna le regard vers Kakashi et Rin, qui, d’un hochement de tête, lui signifièrent d’accepter la main tendue de leur instructeur.

“Retrouvez-moi près de la stèle.”, ordonna ce dernier lorsqu’il eût refermé les doigts autour de la petite main d’Itachi.

Ses deux élèves acquiescèrent, puis disparurent à leur tour.

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Le Juunin calqua son pas sur celui du petit garçon, et ils commencèrent à marcher silencieusement. Itachi s’inquiéta lorsqu’il vit qu’ils sortaient de Konoha, mais le sourire rassurant de l’instructeur de son plus proche cousin chassa bien vite les quelques craintes qu’il avait du dehors de la cité : que risquait-il avec l’éclair jaune de Konoha ?

“Où m’emmenez-vous, Arashi-sama ?”, demanda-t-il soudain.

Le Juunin s’agenouilla, et plongea ses pupilles bleues dans celles noires d’Itachi.

“Tu es déjà fatigué ?”, sourit-il.

-Non.”, répondit lentement l’enfant. “Je peux encore marcher, mais… je voudrais savoir où nous allons.

-Là où j’ai donné rendez-vous à Kakashi et Rin. Cela te convient-il ?”

Itachi haussa les épaules, et quitta la main d’Arashi pour courir en avant.

“Dépêchez-vous, Arashi-sama, ou nous allons être en retard !”, dit-il en agitant la main pour entraîner le Juunin avec lui. Ce dernier eût un sourire triste en voyant l’entousiasme du fils de Fugaku, songeant que, dans quelques minutes, il pleurerait de s’être précipité ainsi.

“Pas si vite, Itachi-kun !”, cria-t-il. “Tu es si pressé que ça ?”

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Quelques minutes plus tard, ils étaient tous quatre devant la stèle. Les regards s’étaient faits graves, et le silence s’était élevé dans la clairière, alors que le vent faisait claquer le drapeau portant le symbole de Konoha au dessus de la pierre gravée. Itachi, essoufflé, reprenait lentement sa respiration, alors que Rin, Kakashi et Arashi fermaient les yeux, et semblaient prier.

“Arashi-sama ?”, finit par murmurer l’enfant en tournant son visage rond vers celui triste de l’homme à la chevelure blonde. “Qu’est-ce que…

-Sais-tu ce qu’est cette pierre, Itachi ?”, demanda soudainement le Juunin.

-N… non.”, répondit le petit garçon, interloqué. “Je ne sais pas.

-C’est un monument en hommage aux plus grands héros de Konoha… Ici sont gravés les noms de tous les shinobis qui ont sacrifié leur vie pour le village pendant une mission… Ce sont de très grands personnages, aussi importants que l’Hokage lui-même… Car ils aimaient tant leurs amis et leur famille, qu’ils se sont offerts pour les protéger.”

La mâchoire d’Itachi se mit à trembler devant tant d’abnégation, et une larme roula sur sa joue.

“C’est… vrai, Arashi-sama ? Il… il y a des gens qui… sont capables de faire ça ?”

Le Juunin s’agenouilla devant lui, et acquiesça.

“Regarde, Itachi-kun. Il y a énormément de héros à Konoha. Mais… je crois que celui… qui a le plus d’importance à tes yeux… C’est… celui-ci.”, termina-t-il en posant une main sur son épaule, et le tournant doucement vers la pierre, lui montrant le dernier nom gravé sur la stèle.

Itachi sentit une grosse boule monter dans son cou, et bloquer au fond de sa gorge. Une larme naquit au coin de son œil, hésita un peu, avant de rouler sur sa joue, alors qu’un gémissement montait du plus profond de son ventre.

“Guh… uh… OBITOOOOO !”, cria-t-il en se jetant sur la stèle et serrant contre lui la macabre pierre, pleurant à chaudes larmes, alors que chacune des gouttes salées roulait entre les lettres gravées, dernier souvenir des morts en mission. “Obito !”

Il s’accrochait convulsivement à l’angle de la stèle, alors que le visage de son cousin, qui, pour lui, était un frère, reprenait forme devant lui. Il ne l’entendrait plus jamais dire : “Comment va mon cousin préféré ?”. Il ne l’appelerait plus “Itachi-kun” avec cette sale manie de lui ébouriffer les cheveux…

“Uh… uh… Obito…”, répétait-il inlassablement alors qu’Arashi, le visage désolé, laissait l’enfant exprimer toute sa douelur.

Après quelques minutes, il finit par poser une main réconfortante sur l’épaule d’Itachi.

“Itachi-kun ?”, murmura-t-il doucement, alors que le visage du pleureur se détachait de la pierre, “Il faut que l’on te raconte quelque chose…”

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Il ôta délicatement, mais fermement les petites mains de la stèle, et entraîna le gamin avec lui, près de Rin et Kakashi, déjà assis sur l’herbe.

“Tout à l’heure,”, murmura l’adolescente, “tu voulais voir l’oeil de Kakashi… On va t’expliquer ce qui est arrivé…”

Arashi le fit asseoir, et s’installa près de lui, prêt à le retenir au cas où. Ce fut Kakashi qui prit la parole en premier.

“Nous étions partis détruire un pont contrôlé par Iwa, tous les trois… A un moment, Rin s’est fait capturer par trois shinobis ennemis… A ce moment, Obito et moi avons commencé à nous disputer. Lui, voulait aller la chercher, moi continuer la mission.”

Sentant la fureur monter dans le regard d’Itachi, Arashi posa sa main sur le bras de l’enfant et murmura :

“Ne juge pas Kakashi seulement sur ce qu’il vient de raconter. Il y a énormément de choses à prendre en compte, des éléments que nous n’avons pas le temps de te raconter… Alors ne te fais pas une mauvaise opinion de lui…”

Itachi se dégagea violemment, et reporta son regard sur le Juunin aux cheveux d’argent, qui reprit son histoire.

“Nous avons finis par nous séparer, et c’est à ce moment qu’il a dit : “Ceux qui n’obéissent pas aux ordres sont des déchets, mais ceux qui négligent leurs camarades sont pires.” J’ai beaucoup réfléchi sur cette phrase, et je l’ai rejoint. Mais un peu tard. Pour l’aider, j’ai reçu une blessure qui m’a coûté l’œil gauche… Et, en me voyant ainsi blessé… Son Sharingan s’est réveillé.

-Vrai ?”, demanda religieusement Itachi. “Il… a eu le Sharingan ?”

L’acquiescement de Kakashi l’emplit de joie.

“Alors Père va accepter qu’il… vienne me voir…”, termina-t-il dans un murmure entre deux larmes : Obito ne viendrait jamais le voir, Itachi ne verrait jamais le Sharingan de son cousin. La marque qui l’aurait élevé au rang de véritable Uchiwa selon les critères de Fugaku. Kakashi, sentant que l’enfant allait se remettre à pleurer, reprit le fil de l’histoire.

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“Nous avons fini par retrouver et délivrer Rin, mais les shinobis qui la détenaient ont jeté un Doton qui… qui l’a tué”, parvint-il à dire dans un filet de voix étranglé. “Et… avant de mourir… Il… m’a offert… son Sharingan.”

Arashi leva les yeux vers Kakashi, et lui désigna son bandeau frontal. L’adolescent comprit le message, et dénoua la bande de tissu, révélant l’œil rouge et noir barré d’une cicatrice mal refermée.

“C’est… celui… d’Obito ?”, demanda Itachi.

-Oui, c’est lui.”, termina Rin. “Il m’a demandé de greffer son œil à la place de celui que Kakashi venait de perdre… Juste avant de mourir. C’était… un grand shinobi…”, murmura-t-elle en baissant le regard.

Les larmes montèrent de nouveau dans les yeux d’Itachi, alors que les trois taches noires du Sharingan de son cousin le regardaient fixement.

“Il… y… en a trois…”, murmura-t-il en désignant l’œil de Kakashi. “Pas deux… Obito…”

Et, avant que les autres demandent des explications, il se remit à pleurer abondamment. Arashi le prit dans ses bras, sentant les yeux du petit garçon se fermer, vaincu par les nouvelles de la journée, et se tourna vers ses élèves.

“Rentrez chez vous.”, murmura-t-il. “Je vous retrouverais demain.”

Les deux shinobis acquiescèrent, et disparurent dans l’air du soir, alors que le Juunin blond reprenait la route de Konoha, après un dernier salut aux noms gravés sur la stèle.

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“Itachi !”, s’alarma Mikoto en le voyant endormi dans les bras du Juunin.

-C’est rien !”, sourit ce dernier en donnant l’enfant à sa mère. “Il est simplement crevé…

-Merci, Arashi…”, murmura la jeune femme en portant le petit garçon à sa chambre, alors que Fugaku conviait le Juunin à leur dîner.

C’est d’une voix ferme et qu’il ne voulait sans doute pas aussi sèche qu’Arashi refusa.

“J’ai encore pas mal de choses à régler.”, sourit-il en se rattrapant devant le regard interloqué de Fugaku. “Une autre fois, peut-être ?”

Et, serrant les poings devant l’attitude du chef de famille envers la mort de l’un des membres de son clan, il disparut dans la nuit.

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Cette nuit-ci…

“GWAAAH ! AAAH !”

-Itachi !”, hurla Mikoto en reconnaissant les hurlements de l’enfant. “Itachi !”

Elle ouvrit la porte de la chambre, pour tomber sur un spectacle déchirant : l’enfant était plié de douleur sur son lit, les paumes de ses mains plaquées sur ses yeux, pleurant de souffrance.

“MAMAN !”, pleurait-il. “Maman, j’ai mal !”

Mikoto prit son fils dans ses bras, et le berça pour calmer sa douleur.

“Qu’est ce qui t’arrive, Itachi-kun ?”, murmura-t-elle en lui caressant tendrement les cheveux. “Itachi-kun…

-J’ai mal aux yeux, maman…”, pleura le petit garçon.

En entendant cela, Fugaku entra vivement dans la pièce.

“Ouvre tes yeux si tu le peux, Itachi…”, murmura-t-il en s’agenouillant devant son fils.

Ce dernier parvint, tant bien que mal, à entrouvrir les paupières, et, derrière les brumes de ses larmes, il distingua le sourire joyeux de son père.

“IL A LE SHARINGAN !”, s’écria-t-il joyeusement en le serrant contre lui.“Si tôt ! Bravo, mon fils, félicitations ! Je suis fier de toi.”

Ce soir, il ne retint pas, et révéla à qui voulait l’entendre que son fils avait développé son don héréditaire à6 ans. Ce dernier pleurait encore sa douleur, la mort de son cousin, la lâcheté de sa mère qui l’avait laissé se morfondre dans son inquiétude, la froideur de son père envers lui, Rin, qui n’avait pas pu sauver Obito, Kakashi, qui avait volé le don des Uchiwa, Arashi, qui n’avait pas été là pour le sauver, et enfin Obito qui l’avait lâchement abandonné, ainsi solitaire.

“Pourquoi tu m’as laissé tout seul, Obito ? Pourquoi Kakashi n’a pas pris ta place sous les pierres ? Qui l’aurait pleuré ? C’est de sa faute… C’est lui ! C’est lui qui t’a tué ! C’est de sa faute ! Je le tuerais… Je te le promets, Obito, je vais venger tout ce qu’ils t’ont tous fait… Je les tuerais.”

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Voilà ! Hélas, Itachi va bel et bien devenir le fou que nous connaissons... mais disons que, apr cette fic, j'ai essayé de lui donner un peu... d'humanité, une raison d'être devenu ce qu'il est...

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