Cette fiction met en scène Yvette et Raymond (si si !), deux adolescents du pays de l'eau, qui vont partir en mission dans le vaste monde des ninjas.
Ici, pas question de héros surpuissants, de sorts de malade, ou d'histoire d'amour à l'eau de rose. Les deux ados ordinaires (quoique diablement mauvais) vont partir à l'aventure dans ce monde peuplé d'individus tous plus forts et intelligents les uns que les autres.
Gclems (Masculin), le 27/03/2008 Ca y est, après six mois d'attente, le dernier chapitre de Yvette et Raymond est enfin là.
Wow il m'aura fallut six mois pour écrire 1555 mots...
En même temps, je l'ai recommencé trois fois : la première fois parce que j'étais parti dans un tel délire que j'en voyais pas le bout et que c'était sûrement trop tordu et personnel pour que quelqu'un comprenne quelque chose, la deuxième fois parce que j'ai dû réinstaller windows, sans avoir la possibilité de faire de sauvegarde, et enfin la dernière fois parce que j'ai tout simplement changé de PC, sans pouvoir récupérer le chapitre là où il en était.
Enfin, tout ça tout le monde s'en fout, tout ce que j'ai à dire, c'est bonne lecture !
Chapitre 5: Le Pic du Destin
Yvette et Raymond avancèrent lentement vers le petit triangle de plastique. Plus ils s'approchaient, et plus la pièce devenait sombre. Le sol se mettait à trembler. Au moment où Raymond toucha le Pic du Destin, le décor autour des deux ninjas disparut, comme s'il s'était aspiré lui-même.
Il faisait noir à présent. Seuls Yvette et Raymond semblaient exister. Et le pic, juste devant eux, flottant dans l'air tel un fantôme. Une voix raisonna :
"Vous qui m'avez réveillé, vous qui souhaitez mes services, vous qui allez pactiser avec le démon aux cinquante trois queues virgule six, montrez vous dignes de mon talent."
Puis, plus rien. Yvette et Raymond échangèrent un regard. Quelques secondes passèrent, et enfin la voix raisonna de nouveau.
"Voilà, c'est bon. Vous semblez mériter le droit de m'utiliser."
Les deux ninjas échangèrent un sourire. Puis soudain, autour d'eux, tout devint blanc. Le pic tomba sur le sol, lourdement, il ne rebondit pas. On aurait dit qu'il pesait des tonnes et des tonnes. Pourtant, quand Raymond le ramassa, il était légèrement plus léger qu'un pic lambda. Le pic s'illumina quelques secondes puis Yvette et Raymond se retrouvèrent dans la salle "d'équipements de légende pour guitare".
Tout n'était plus que ruines autour des deux ninjas. Plus aucun de leurs nouveaux amis n'étaient là. Aucun signe de vie, nul part. Raymond ramassa une guitare cabossée sur le sol, et commença à jouer. Bien que la guitare, électrique, ne soit raccordée à aucun amplificateur, qu'il y manque deux cordes, et que le manche soit cassé, le morceau que joua Raymond grâce au Pic du destin était absolument divin. Manifestement l'un des meilleurs morceaux n'ayant jamais existé. A mi chemin entre la tristesse d'un Alleluia version Jeff Buckley et la technique du solo de Sultans of Swing de Dire Straits, mais avec un style propre, pur, qui semblait à la fois évident et tenir du génie.
Yvette s'assit sur le sol, ramassa un objet au hasard. Il s'agissait d'une timbale, seule, sans sa jumelle. Yvette tapa dessus au hasard. Le son qui sortait de la timbale s'accordait parfaitement au morceau de guitare joué par son ami.
Les sons mêlés des deux instruments formaient à présent, s'il existe, le morceau parfait. Chaque note, chaque accord, chaque changement de rythme, chaque nuance s'associait ou succédait à merveille aux autres. Jamais personne n'avait pu espérer atteindre un jour un tel niveau.
Une personne sortit de sous les décombres. Le son lui avait redonné vie. Quelques secondes plus tard, une autre personne émergea à son tour. Puis une autre, puis encore une, et voici Picole-Haut et Sang-au-Ane ! Tous étaient assis devant Yvette et Raymond, contemplant ce qui allait devenir le meilleur concert –improvisé soit dit en passant- de tous les temps.
Puis, Yvette se mit à chanter. Les paroles, la mélodie, tout lui venait à l'esprit sans qu'elle n’ait besoin de chercher, tout lui paraissait évident. Raymond assura les choeurs, et dans l'improvisation la plus totale, leurs paroles et leurs voix tombèrent naturellement dans un accord parfait.
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Deux jours plus tard, Yvette et Raymond courraient à travers les bois.
« - T'es sûre qu'ils nous suivent encore ? Je ne le vois plus...
- Ne nous arrêtons pas Rayray ! On ne sait jamais ! »
Et ils accélérèrent. Sang-au-Ane apparu sur leur gauche.
« - Dépêchez-vous, ils vont vous rattraper !
- On le sait ! répondit Yvette, en sueur. Tu l'as toujours sur toi ?
- Ouais, le voici. Sang-au-Ane mit sa main droite dans sa poche gauche - ne me demandez pas pourquoi, je ne fais que relater les faits, je ne connais pas toutes les explications – et en sortit le petit triangle magique.
- Donne le moi, j'ai envie de le toucher un peu... exigea Raymond. »
Mais Sang-au-Ane refusa :
« - Non, il est à moi maintenant. C'est le mien, mon précieux ! »
D'un geste bref, Yvette arracha le pic des mains de Sang-au-Ane :
« - Ca suffit ! Nous devons le détruire. Cet objet est maléfique !
- Mon précieux... Il est à moi ! »
Sur ces mots, suivi bientôt par Sang-au-Ane, Raymond se jeta sur Yvette. Cette dernière trébucha et s'écrasa sur le sol. Le Pic glissa de sa main et rebondi à quelques mètre des trois personnes étalées par terre.
Sang-au-Ane se releva le premier. Et commença à courir vers le triangle de leurs désirs. A peine eut-il fait un pas qu'Yvette attrapa son pied.
« Non ! Il ne faut pas ! C'est mon fardeau ! »
Elle se leva à son tour, maladroitement, et avança vers le pic. Au moment ou sa main allait se refermer sur leur précieux, elle se sentit partir en avant. Raymond s'était relevé, l'avait attrapée par le col, et la projetait maintenant contre un arbre. Elle tomba, inconsciente.
Quelques heures plus tard, Yvette se réveilla, inconsciente. Autour d'elle, toute une foule de ninjas ou de personnes plus "normales". Sans se soucier des "Où est ton partenaire ?" et autres "Rejoue nous cette super chanson", elle scruta tout autour d'elle. Raymond n'était pas là. Aucune trace du Pic du destin... Elle avait échoué. Il ne lui restait plus qu'à rentrer dans son village, où sûrement Raymond serait rentré triomphant. A moins qu'il ne se soit entretué avec Sang-au-Ane.
Mais ce qui la mettait le plus mal à l'aise, qui lui donnait presque envie de vomir, c'était l'état dans lequel un simple petit triangle de plastique, vert et moche, avait forcé son meilleur ami à se comporter envers elle. Jamais il n'avait été comme ça, et elle avait toujours pensé que jamais il n'aurait pu agir de la sorte, contre qui que se soit.
Elle annonça à la foule qu'ils devaient tous rentrer chez eux, qu'aucun nouveau concert n'était prévu pour le moment, et devant les râles, elle ajouta qu'elle préviendrait personnellement chacun d'entre eux lors du prochain événement. Après quelques minutes, la foule s'était totalement dissipée. Il était temps pour Yvette de rentrer au village.
Il lui fallut une semaine pour y revenir. Non pas qu'elle ne se rappelait plus du chemin, ni même qu'elle se sentait trop mal pour avancer. C'est juste qu'un midi, aux alentours de 15h – 15h30, elle a mangé des champignons qu'il ne fallait pas, et suivit un lapin blanc dans son terrier...
Elle arriva enfin à Bridacq-sur-Foutre – mon dieu, j'aurais pas pu trouver plus moche comme nom . A son arrivée, tout le village l'accueillit à bras ouverts. Seul Raymond manquait à l'appel. Il y eut toute une fête en son honneur, une fête durant laquelle le maire du village lui apprit que Raymond était revenu quelques jours plus tôt, à moitié mort, avec le Pic du Destin, qu'apparemment il s'était battu avec un ami qui voulait lui voler le Pic, et qu'il était désormais en convalescence chez lui. Sur le coup, elle avait voulu aller le voir, savoir s'il allait bien, puis s'était rappelé de ce qu'il lui avait fait.
Le lendemain matin cependant, elle ne put résister. Elle se tenait là, à son chevet. Il était recouvert de bandage, si bien qu'elle ne put s'empêcher de rire en le voyant, ressemblant tellement à une momie chacun a l'humour qu'il a hein, on se moque pas d'elle!.
« - Salut Rayray...
Il tourna lentement la tête;
- Yvette ! Tu as fini par rentrer ! J'ai eu peur que tu ne sois morte...
- Qu'est-il arrivé à Sang-au-Ane ? »
Le visage de Raymond devint tout à coup très grave. Il regarda longuement le plafond, ferma les yeux et fit un "non" de la tête.
« - Je l'ai... Il a voulu... Alors je...
Il se tourna enfin vers Yvette.
- C'est le pic... Il m'y a forcé. C'est toi qui avais raison dès le début, nous devons le détruire !
- Non, repose toi. C'est mon fardeau, je te l'ai déjà dis. Il est où en ce moment ?
- Dans une enveloppe, sur la cheminée...
- Rayray...
- Oui ?
- Il n'y a pas de cheminée...
- Ah ! ... Tu as raison ... Il est dans la poche de mon tout nouveau blouson de ninja rocker ... »
Yvette fouilla les poches du dit blouson, et récupéra enfin le Pic du Destin.
« - Yvette...
- Hmm ?
- Puis-je le tenir une dernière fois ?
- Heu ... Je crois bien l'avoir égaré...
- Vraiment... C'est bien dommage ... »
Puis Raymond s'endormit. Yvette regarda le petit bout de plastique dans le creux de sa grosse main maladroite, se demandant quelle serait la meilleure façon de le détruire. Puis, il lui vint une idée...
Elle sortit de la maison de Raymond et se dirigea vers la falaise qui surplombait la mer non loin du village. Une fois arrivée au bord, elle se mit à douter... Et si elle le gardait pour elle ? En le camouflant, peut-être pourraient-ils devenir le meilleur groupe de rock du monde sans que Raymond ne sache qu'elle possède le pic ... ?
Puis elle se rappela de ce qui était arrivé une fois qu'ils ont enfin eu l'objet. Elle rassembla ses dernières forces et jeta le Pic du destin au loin. Bientôt, un petit triangle en plastique vert et moche flotterait quelque part perdu dans l'océan, puis coulerait à tout jamais dans les abîmes.
Des dizaines d'années plus tard, au fond des océans, dans le pays de Termina, un Zora tomba tout à fait par hasard sur un petit pic de guitare, vert et moche... C'est ce qu'on appelle une fin en queue de poisson si vous me permettez le mauvais jeu de mot .
Voila, c'est fini. On va pas ressasser les vieilles théories.Car voila, c'est fini....
Ahem pardon.
Je le ferais peut être de nouveau dans les commentaires, si jamais y'en a de nouveaux de postés (allez y vous gênez pas :) ), mais je tiens à remercier ma maman... heu non... Je tiens à vous remercier vous, là, derrière votre écran, qui avez passé du temps à lire cette petite histoire sans prétention, que vous ayez aimé ou pas, et tout particulièrement tous ceux qui ont posté des commentaires ou se sont inquiétés de l'avancement des chapitres par messages privés. Voila, merci à tous, ça fait zizir :)