Fiction: Paranoïa

Version imprimable




Ils étaient là, tout autour de lui, les yeux ne le lâchaient pas. De toutes les couleurs, voyant jusque dans ses pensées. Il avait beau courir de toutes ses forces, il ne parvenait pas à les distancer. De plus en plus d'yeux toujours les mêmes et toujours différents. Certains riaient, certains pleuraient, d'autres se moquaient mais tous le regardaient. Et ils se rapprochaient toujours plus. Bientôt, ils le toucheraient et, il le savait, à ce moment-là, sa tête exploserait. Sasuke se réveilla.
Depuis plusieurs nuits, à la même heure, il se levait en sursaut à cause d'un cauchemar. Toujours le même. Il alla voir dans son frigo et but la bouteille de lait qui s'y trouvait. Il était trois heures du matin, la lune brillait dans le ciel sans nuages. Les étoiles se laissaient deviner mais la lumière de la nuit était, chose étrange, trop éblouissante. Dans la solitude de sa chambre, Sasuke s'assit et réfléchit. Que pouvait bien signifier ce rêve, si on pouvait appeler cela un rêve ! Il ferma les volets, précaution qu'il ne prenait que depuis peu, se recoucha, et rejoignit ses nouveaux amis nocturnes !

*****

Ce matin-là, Kakashi se rendit au petit jour, c'est à dire à dix heures du matin, au point de rendez-vous de l'équipe Sept. Ses élèves aussi y étaient allés pour le petit matin. Ils attendaient donc depuis plus de quatre heures. Quand Kakashi arriva, il trouva Naruto et Sakura avec leur habituel "Vous êtes en retard !" et Sasuke, d'une humeur encore plus massacrante que d'habitude: il ne disait même plus "hn". Sentant que cela n'apporterait rien de bon, le ninja copieur ne dit rien au petit taciturne. L'entrainement se déroula normalement. Ses élèves progressaient, pour son plus grand plaisir. Cependant, le silence de Sasuke l'inquiétait. Mais bon, il irait mieux demain. De toutes façons, s’il y avait vraiment quelque chose, son élève n'en parlerait pas. Il prit ensuite congé, il avait d'autres choses à faire.

*****

Naruto était inquiet, lui aussi. Depuis le matin, personne ne l'avait traité de boulet. Pourtant, ce n'était pas comme s'il n'y avait pas eu d'occasions. Il prit donc sur lui de suivre Sasuke, histoire de savoir ce qu'il se passait. La cible, comme il se plut à l'appeler pendant la filature, devait être totalement déboussolée. Elle se retournait tout le temps, sans jamais le voir. D'habitude, Naruto aurait déjà été découvert et en train de fuir. La cible muette, nouvelle appellation de Sasuke, se dirigeait en longeant les murs vers la forêt de Konoha. Subitement, elle se mit à courir en direction du centre du village. Mais que faisait Hncibleman? (L'imagination de Naruto est débordante!) L'accélération de Hncibleman (ce surnom lui plaisait. À Naruto, pas à Sasuke) eut un effet désastreux sur le petit jeu de l'auto proclamé futur Hokage puisque celui-ci se fit distancer. Il se dirigea vers une rue proche de chez Hncibleman et décida de l'attendre là.

*****

Sakura était encore sous le choc. Sasuke lui en voulait-il ? Elle ne voyait absolument pas pourquoi. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne lui avait pas demandé de sortir avec elle. Peut-être lui en voulait-il pour ça ? Peut-être qu’en réalité il appréciait son amour. Peut-être même cette passion était-elle partagée ? Très bien, demain, elle réessaierait. Mais si ce n’était pas ça ! Après tout, elle n'était pas la seule à qui il n'avait rien dit. Ce pouvait-être une autre raison. Peut-être que Sasuke avait tout simplement mal dormi. Non il était bien trop mature, génial, beau, intelligent et kyaaaaaaaaaaaah pour faire la gueule toute la journée à cause de quelque chose d’aussi simple. Ce devait être un problème grave, pouvant avoir des répercutions sur lui, le village et le monde, qui sait ? Tiens ! Quand on pensait au magnifique loup au sharingan (décidément, les équipiers de Sasuke le servent bien, question surnom) on en voyait la superbe queue !
Sakura essaya de faire son plus beau sourire et s'avança vers le sujet de ses pensées. Ce qu'il était beau, avec son sourire mystérieux, ses cheveux bruns et soyeux, ses yeux sombres et profonds et son petit air suffisant.

"Sa... Sasuke, ça va ?"

Le jeune homme sursauta.

"Ah, ce n'est que toi, Sakura !"

Comment ça, QUE toi ?! Enfin, elle était surement la première à qui le dieu vivant parlait aujourd'hui, elle se devait d'en être fière.

"Tu n'as pas l'air normal, aujourd'hui. Quelque chose te tracasse ? Tenta-t-elle de dire, pour lancer la conversation.
- C'est pas tes affaires. Salut ! "

Il lui tourna ostensiblement le dos, signe que la discussion était terminée, et partit vers un magasin de fleur.
Déjà ! Mais, une minute, un magasin de fleur ? Impossible ! Il ne pouvait pas sortir avec Ino ! Non, voila qu'il se dirigeait vers une autre rue. Ouf !
Pour se remettre de ses émotions et parce que c'était pour ce genre d'évènement que les journaux intimes existaient, Sakura rentra chez elle.

*****

Hncibleman n'arrivait pas. Cela faisait une heure que Naruto attendait, collé contre le mur au coin de la rue. Il avait fait preuve d'une patience jusqu'alors bien cachée, mais ça commençait à bien faire. Ce Sasuke n'était qu'un imbécile ! C'était si simple de dire ce qui ne va pas ! Mais non, il fallait que monsieur fût un asocial qui laissait les autres se faire un sang d'encre! (notons l'emploi du subjonctif imparfait !) Naruto n'était-il pas son ami ? Si c'était comme ça, lui aussi se tairait.
Hncibleman le dépassa sans le voir. Quand on parlait du vieux loup muet, on en voyait la méprisable queue !
Naruto reprit donc en silence sa surveillance de Sasucible. (Et oui, il a encore changé le nom de code, c'était trop beau pour durer !) Au grand soulagement du logeur de Kyuubi, il ne dévia pas une fois du chemin normal. Cependant, il fit quelques accélérations surprises, qui ne furent pas du goût de son suiveur.
Sasucible arriva enfin chez lui. Il avança sa main vers la porte mais ne l'ouvrit pas. Il semblait hésitant. Qu'attendait le pigeon mauve? (Nouveau nom de code de Sasuke, mais ne me demandez pas de l'expliquer. Parfois, les associations d'idées de Naruto m'échappent totalement !) Donc, le pigeon mauve restait là, comme un poteau (ou un idiot) devant l'entrée.

Après dix inspirations de Naruto pour garder son calme et s'empêcher de crier "Mais ouvre cette porte, merde !", le pigeon mauve se décida à entrer. À travers la fenêtre du salon, le jeune blond observa le brun. Il le vit s'asseoir, regarder partout, dans tous les recoins, comme pour vérifier la présence de caméras, et enfin, fermer les volets.

*****

Sasuke regarda l'horloge de sa chambre, il était encore quatre heures du matin, il avait encore fait le même cauchemar. La journée passée avait été horrible. Il avait bien vu que ses amis s'inquiétaient pour lui, mais pourquoi les embêter avec ce ridicule problème. Cependant, pour la première fois, son rêve l'avait aussi hanté le jour. Il n'avait pourtant vu personne en train de l'observer. Il regarda par la fenêtre. Rien. Il fallait dire qu'avec les volets fermés, on ne voyait pas grand chose ! Il soupira. Il avait si mal à la tête. Il alla se recoucher, sans trouver le sommeil.

*****

Cela faisait à présent une semaine que Sasuke Uchiwa ne sortait pas de chez lui. Déjà, la semaine d'avant, on ne l'avait vu dehors que pour son entrainement. Il n'avait pas ouvert la bouche une seule fois. (Selon les dires de Naruto, qui avait brisé sa promesse faite à lui même dès qu'il avait vu Sasuke le lendemain.)

" Qu'est-ce que vous proposez ? Demanda Tsunade.
- Je n'en sais rien, répondit Kakashi.
- Y a-t-il vraiment lieu de s'inquiéter ? Déclara Shizune, qui devait surtout penser à la pile de papier qui attendait son senseï.
- Je ne sais pas, répondit cette dernière, j'ai un mauvais pressentiment.
- La jeunesse est ainsi, affirma le plus original des ninjas de Konoha (en excluant Lee, bien sûr !), dans quelques jours il ira mieux. Il nous fait une crise d'adolescence, c'est tout. Même s'il est vrai que MES élèves n'agiraient jamais ainsi.

Le regard de triomphe qu'il lança à Kakashi piqua ce dernier au vif (ce qui est rare).

- C'est vrai, les tiens préfèrent faire passer leurs frustrations en tuant leurs opposants lors de rencontres amicales !
- Neji n'a pas tué Hinata !
- Non, mais il en avait bien envie.
- Il a changé, maintenant ils s'entendent comme frère et sœur !
- Peut-être, mais, pour te rafraîchir la mémoire, c'est grâce à un de MES élèves !
- ...
- Eh oui, Naruto est mon élève. Il semblerait que la mémoire ne soit pas non plus ton point fort !
- Tu es un adversaire valeureux. Je reconnais ma défaite mais ne t'en fais pas, j'aurai ma revanche !

Sous les yeux ébahis du conseil, Gaï sortit un calepin et nota la victoire de son rival en se promettant de faire cent quatre-vingts deux fois tourner sa langue dans sa bouche en sautant à la corde avec une combinaison rose.

- Bon, je propose de remettre cette réunion à plus tard, Tsunade a autre chose à faire que de s'occuper d'un petit capricieux, conclut la rabat-joie."

*****

Mitsuka Niwari se leva en sursaut. Quel rêve ! Il avait si bien commencé. Sasuke, l'homme de sa vie, la tenait dans ses bras puissants. Ils se regardaient puis, le magnifique jeune homme avait approché ses lèvres de son visage. Elle avait tendu les siennes. Et... le paradis.
Puis un œil était apparu, écarlate, de la même couleur que la mer de sang qui précipitait la jeune fille vers le fond. L'œil se rapprochait tandis que son seul amour s'éloignait. Du rouge, partout autour d'elle. Elle s'était réveillée.
Il fallait qu'elle sorte, elle voulait voir ses parents, il n'y avait qu'eux. Tous ces amis étaient en mission. Déboussolée, elle se tordit trois fois la cheville. Devant la tombe, elle se mit à pleurer. Des années de tristesse retenue se déversaient sur le sol. Le ciel l'imita. Il y avait des jours où il valait mieux rester couché. La pluie de ses yeux arrêtée - pas celle des nuages, hélas -, elle rentra chez elle. Personne ne la voyait. Elle y était habituée. Tiens ! Encore un qui se cognait contre elle, si seulement ce pouvait être Lui. Son regard balaya la place. Il était là (comme par hasard...). Elle l'observa. Cela faisait, paraissait-il, plus d'une semaine qu'il n'était pas sorti et juste quand elle sortait, il prenait l'air. Cette journée en valait peut-être la peine. Il fallait qu'elle le voie, qu'elle le suive. Il marchait de son pas assuré, bien qu'étrange. Il arriva dans la forêt. La jeune fille était de plus en plus heureuse. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie comme ça. Quand les autres rentreraient, elle leur raconterait tout.
Elle ne rentra jamais chez elle. Le kunaï de Sasuke la frappa en plein cœur.

Décidément, il y avait des jours où il valait mieux rester couché.



C'est la fin du premier chapitre, merci de l'avoir lu et de lire même cette partie qui ne sert en soi qu'à dire: "laissez-moi des commentaires s'il vous plait." (Chose que la plupart d'entre vous ne fera probablement pas! Et je ne vous en félicite pas.^^)

Dans le prochain chapitre : Meurtres et Assassinats. (non ce n'est pas un pléonasme) J'espère qu'il arrivera vite mais je ne peux rien vous promettre. (Vous comprendrez pourquoi il faut un auteur sadique! normalement.)

Donc donnez moi votre avis et attendez la suite! (si vous voulez la connaître bien sur!)

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: