Fiction: Une photo fatale (terminée)

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Ils s’observèrent. Leurs visages étaient devenus écarlates. Leurs yeux se perdirent un court instant. Vraiment, la honte était un sentiment si frustrant !
Une procession d’anges passa.

« Euh…On fait quoi maintenant ? » demanda l’un d’eux.
« On rentre ? »
« OK »

Sur le chemin, ils n’eurent aucun regard l’un pour l’autre. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient du village, leurs cœurs s’enflammaient. Ils ne pensaient qu’à une chose, une seule, agir comme si rien ne s’était passé.
Pourtant, ce n’était pas comme-ci ils n’avaient pas pu prévoir que cela arriverait. Ils avaient, chacun de leur côté, tout fait pour éviter l’incident. Sans savoir que l’autre en faisait de même. Depuis que Sasuke était rentré, il se tenait à l’écart de ses ex-coéquipiers et, si Sakura venait le voir tous les jours pour lui demander de revenir dans l’équipe, Naruto, lui, faisait tout ce qu’il pouvait pour dissuader la jeune fille. Ce n’était pas que les deux garçons ne s’appréciaient pas, bien au contraire. Simplement, ils voulaient éviter le pire.

*********

Tout avait commencé le jour où l’équipe numéro 7 avait été créée. A ce moment là, Naruto était encore amoureux de Sakura. L’Uchiwa pensait qu’il n’apprécierait jamais le boulet et que ce dernier était la personne la plus insupportable du monde, pire encore que son frère. Il ne pouvait imaginer à quel point il se trompait !

Sakura avait toujours été amoureuse de Sasuke mais il ne s’était jamais posé de questions sur ses propres sentiments. Pourquoi, à mesure que le temps avançait, se sentait-il si proche de son coéquipier ? L’amitié ? N’y avait-il que cela.
Les choses s’éclairèrent un peu le jour où il partit de Konoha. Il souffrit tant d’abandonner Naruto, tellement plus que de faire pleurer une fille qui était aussi sensée être son amie. Le temps passé loin du village lui permit de préciser sa situation. Konoha lui manquait sans qu’il puisse dire pourquoi. En rêve, il voyait les rues du village, les bâtiments, l’hôpital où lui et Naruto s’étaient battus. Naruto. A ses yeux, ses nouveaux équipiers n’égalaient aucun des anciens, et ce dans tous les domaines ! Même Karin n’atteignait pas Sakura ! D’ailleurs, la fille rose lui manquait un peu. Bien moins que Naruto mais un peu quand même. Encore une fois, il jugeait du fossé qui séparait son amour pour le boulet (il avait gardé l’habitude de l’appeler comme ça) de celui pour Sakura. Mais l’instant où il comprit enfin fut lors de la mort de son frère. La vérité l’avait foudroyé et celui-ci n’avait plus qu’une idée en tête, revoir Naruto, lui seul, et se faire pardonner.
Il ne tarda pas à le trouver. Pourtant, il lui fallut plusieurs jours pour se décider à se montrer. La peur est l’ennemie des gens pressés ! Il resta donc ainsi caché derrière les buissons à observer le groupe. Bizarrement, Sakura ne lui manquait plus du tout. Par contre, voir Naruto rire avec Hinata, sans lui, était un supplice. Il se décida finalement à se montrer, sa douleur étant devenue trop forte. Personne ne lui demanda d’excuses. Il en était reconnaissant. Le retour se fit tranquillement, trop tranquillement. Chacun était perdu dans ses pensées, plongés dans le bonheur de la déprime. Même Sakura se taisait.
De retour au village de la feuille, Sasuke resta chez lui, sans jamais sortir. Il voulait éviter les rencontres dangereuses. Avec une personne en particulier. Naruto ne vint pas le voir une seule fois et Sasuke pouvait le comprendre. Parfois, cependant, quand Sakura venait, car elle passait chez lui au minimum 10 fois par semaine, et qu'il se cachait pour lui échapper, il entendait la voix de son ami. Cela lui suffisait. Du moins c’est ce qu’il pensait. En vérité, il mourait d’envie de parler avec le garçon mais il ne pouvait pas se le permettre. Les risques étaient trop grands.

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Naruto avait été bien plus long à réaliser la vérité. Il aimait Sakura, sa façon de marcher, de jouer les hypocrites, de se prendre pour meilleur qu’elle ne l’était, de le rabaisser tout le temps. A chaque fois qu’il la voyait, surtout quand elle agissait ainsi, il sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine et dans tout son corps. Si ce n’était pas de l’amour, qu’était-ce ?

Lors du départ de Sasuke, les larmes de la jeune fille lui avaient brisé le cœur. Il pensait, en le retrouvant, lui faire payer et sa propre tristesse et celle de Sakura. Avec le temps, pourtant, il oublia sa rancœur. Les autres avaient remarqué ce changement d'attitude à l'égard du déserteur mais il leur répondait que Sasuke était son meilleur ami. L'excuse satisfaisait tout le monde.
C’est pourquoi lorsque le survivant des Uchiwa se montra devant lui, la mine désespérée, il ne lui dit rien, simplement « Viens, on rentre. » et personne ne rajouta quoi que ce soit. Pendant tout le trajet, Naruto se demanda ce qui avait pu mettre Sasuke dans cet état. Était-ce de sa faute ? Il revoyait le temps passé à Konoha après le départ du garçon. Il aurait aimé tout lui dire. Comment il s’était fait de nouveaux amis, comment il s’était rapproché de Hinata, chose que Sasuke avait parfaitement remarquée et qu'il ne semblait pas vraiment apprécier. Et surtout, le fait qu’il avait réalisé que ce n’était pas Sakura qu’il aimait. Il voulait que Sasuke soit le premier au courant. Ça le concernait. Mais c’était très risqué, si jamais ses sentiments étaient partagés...
Il prit donc sur lui d’empêcher toutes réunions de l’équipe.

*********

Ce jour là, pourtant, il s’était fait avoir. Sakura, avec une fourberie des plus pures (« Viens Naruto, je voudrais te montrer un nouveau magasin de nouille »), l’avait entrainé dans un parc. Là, Sasuke attendait, attiré lui aussi par la ruse de sa partenaire. Le pauvre ne pouvait pas résister à l’appel d’une glace. Eh oui, les Uchiwa aiment les glaces, après tout ils sont humains, non ? Il n'y avait rien d'autre dans ce parc, juste un appareil photo vers lequel la kunoichi se précipita. Ça allait, si elle ne voulait que prendre des photos, tout se passerait bien. Malgré cela les deux garçons étaient inquiets, un doute persistait dans leur tête.

« Allez poser devant l’arbre, je suis désolée, j’avais pris pas mal de photos au retour, mais à chaque fois il y avait une gêneuse dessus qui gâchait l'image. Je voudrais en avoir une digne de ce nom! Plus près, les garçons plus près.»

Le visage de Naruto se teinta de rouge, Sasuke pâlit. La jeune fille continuait de parler sans se soucier de leur émoi.

« Plus près, je vous dis vous ne rentrez pas dans l’objectif. Sasuke sourit un peu. Quoique tu es beau même comme ça. Mais le mieux c’est quand tu dors. Je t'ai vu dans ton lit l’autre jour. On aurait dit un ange endormi. Je ne sais pas ce qui m’a empêché de t’embrasser. Dis, tu voudras bien le faire, après, pour me féliciter de m’être retenue ? Sasuke ? Ça va ? Tu es tout pâle et toi aussi Naruto tu n’as pas l’air normal. Pourtant je ne vois pas pourquoi. Je veux te prendre en photo, ce n’est pas super ? Il vaut mieux que ce soit moi qui prenne la photo plutôt que toi ou Hinata. Vous êtes si maladroits! Tu ne crois pas? Alors souriez les gars, souriez et rapprochez vous encore. Vous êtes copains, non ? Plus près, touchez-vous un peu quoi ! Allez, soyez pas si timides, on dirait des amants qui n’osent pas s’afficher ensemble ! Plus près »

Naruto sentait sur sa nuque le souffle de plus en plus rapide de Sasuke. Son propre cœur n’avait jamais battu aussi vite.

« Plus près »

Non, il fallait qu'elle arrête, ils ne pourraient plus se retenir très longtemps.

« Encore »

Qu'elle se taise! S'il vous plait, faites la taire!

« Plus près »

C’en était trop.

« Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! Qu’est-ce que vous faites ? Sasuke ? Naruto ? Arrêtez ! »

Les deux garçons ne l’entendaient plus. C’était trop tard, ils ne pouvaient plus retenir leurs pulsions. Naruto, avec une rage digne du démon en lui, se jeta sur Sakura. Des années de souffrances à supporter ses cris incessants, ses railleries, et depuis peu celle qu’elle faisait sur Hinata lui revenaient en mémoire et submergeaient sa raison. C’était son amie, mais elle était insupportable. Il lui donna un coup de pied en plein dans la poitrine. Suivi d’un coup de poing qui tomba sur le large front de la fille.
Sasuke prit la relève et frappa les jambes et le ventre de cette fille qui l’avait autant pourchassé, sans lui donner un moment de répit, allant jusqu’à s’introduire chez lui, la nuit, pour le voir dormir.
Les deux garçons ne se retenaient plus. De toute façon, ils ne le pouvaient pas. Le blond se clona et l’autre composa les signes caractéristiques du chidori. La pauvre Sakura ne pouvait rien faire. Les coups qu’elle avait reçus l’empêchaient de bouger et, quelque fût son état, cinq clones de Naruto la retenaient prisonnière. Les deux fous s’acharnaient. Heureusement pour elle, le chidori de l’Uchiwa ne la toucha pas de plein fouet mais lui brula seulement quelques cheveux. Les clones de Naruto étaient bien plus efficaces. S’en rendant compte, Sasuke se clona à son tour. Il cassa une côte de la tête rose (cette couleur était la seule chose qu'il parvenait à discerner dans sa folie) et lui broya les jambes, pendant que Naruto taillada les bras de l'insupportable victime avec un Kunaï et cogna son menton. La jeune fille crachait le sang et les deux autres ne s'arrêtaient pas. Les coups fusaient de toute part. La poitrine, les côtes, l’estomac, le visage, les cheveux, les bras, les jambes, les dents, la poitrine de nouveau, le ventre et les côtes, le nez, les épaules,…

Lorsque les deux ninjas se réveillèrent de leur folie, la kunoichi gisait, évanouie et méconnaissable, à part pour les cheveux, sur le sol.
Ils s’observèrent. Leur visage était devenu écarlate. Leurs yeux se perdirent un court instant. Vraiment, la honte était un sentiment si frustrant !
Une procession d’anges passa.

« Euh…On fait quoi maintenant ? » demanda l’un d’eux.
« On rentre ? »
« OK »

Ils laissèrent Sakura derrière eux, dans deux jours elle se réveillerait (ou pas!), et repartirent en direction du village.




Voilà. C'est la fin. J'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à me laisser des commentaires pour me dire ce qui ne va pas (ce qui va aussi accessoirement). Si jamais vous voulez que j'en écrive d'autre faites le moi savoir aussi parce que j'ai tellement de mal à garder les idées que je trouve (vous savez ces idées géniales que l'on a au beau milieu de la nuit ou dans la rue et qu'on oublie quand on peut enfin les noter) que j'ignore si j'aurais le courage d'en faire d'autres.

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