Fiction: Le temps des dragons

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Chapitre 8

Pendant la discussion entre Sakura et Ino, Asuma et Sasuke se trouvaient dans un endroit peu fréquentable, à la recherche des précieuses informations concernant l’ami du vieux dragonnier.



L’atmosphère de la taverne était lourde, des effluves entêtantes d’alcool, de parfum féminin, et de sueur rendaient l’air irrespirable.

Des filles de joies proposaient leurs corps pour quelques pièces aux clients les plus fortunés, les autres essayant de se divertir en tripotant la serveuse.

De temps à autre, une rixe éclatait entre deux ivrognes, et devenait rapidement générale.



Les deux compagnons de la dragonnière étaient assis à l’écart, sirotant leur boisson tranquillement, tout en parlant à un habitué.



Celui-ci était bien en chair, d’apparence négligée, son marcel anciennement bleu souillé, délavé par le sel, et puant, une barbe naissante de plusieurs jours sur les pommettes, avec deux petits yeux marron luisant de méchanceté, traçait son portrait.

Son nom était Xénope.

Il se disait pêcheur, mais sa principale occupation était la contrebande.

Ce personnage, certes peu plaisant, était connu comme étant le meilleur informateur de la ville, rien ne lui échappait.

Avachi sur son tabouret bancal, sa grosse main vint se poser sur son ventre rebondit, et il ahana bruyamment, avant d’entamer la conversation :

- Vous voudriez des renseignements sur un certain Kakashi Hatake à ce qu’on m’a dit. C’est cela ?



Asuma hocha la tête, et lui demanda courtoisement :

- Vous le connaissez paraît-il, pourriez-vous nous indiquer l’endroit où le trouver?



L’homme éclata d’un rire gras, et sardonique et se rapprocha de ses interlocuteurs, son haleine empestant le poisson et l’alcool leur chatouillant les narines :

- Je ne fais jamais rien gratuitement, siffla-t-il mesquinement.



Puis il se redressa, se gratta la joue, se donnant un faux air pensif :

- Ma mémoire est défaillante, dit-il lentement, je ne sais pas si je peux vraiment vous aider.



Sasuke qui n’avait dit mot jusque là, jeta quelques piécettes en bronze sur la table, puis demanda froidement :

- Et là, votre mémoire est-elle plus conciliante ?



Asuma sut que le mercenaire avait vu juste.

Cet homme se laisserait facilement acheter.

Il était avide, poltron, et ivrogne.

L’exemple type de l’allié d’un soir, qui se retournerait probablement contre vous, dès qu’une meilleure offre se présentera, même venant de la pire des canailles.



Les yeux porcins de Xénope brillèrent de convoitise, et sa grosse main attrapa rapidement l’argent, avant de le ranger prestement dans la poche de son pantalon usé.



Puis le malfrat jaugea les hommes du regard, comme si il vérifiait qu’ils étaient dignes des informations reçues.

Il vérifia rapidement que personne ne l’épiait :

- Votre Kakashi Hatake est un sacré lascar. A votre place je ferais attention, conseilla-t-il, il semble constamment dans les nuages, hors du temps, comme si il se fichait de ce qui l’entoure, mais ce n’est qu’une couverture, il sent la magouille à plein nez.



Il jeta à nouveau un coup d’œil autour de lui avant de chuchoter avec un air de conspirateur :

- D’après des sources sûres, il est contre l’Empire, il travaille pour les rebelles. Il les a même aidé à dérober quelque chose d’important. Je vous conseille de ne pas être vu avec lui si vous ne voulez pas être fichés.



Asuma retint de justesse un haussement de sourcil.

Alors même ce lourdaud puant savait que les rebelles avaient volé un objet précieux à l’Empire ?

Les services secrets de l’Empereur n’étaient plus ce qu’ils étaient, si une information capitale comme celle-ci avait put filtrer.



Ne voyant aucune surprise se peindre sur le visage des deux voyageurs, Xénope renonça à les mettre en garde, et délivra de mauvaise grâce les informations pour lesquelles il avait été payé.

Asuma et Sasuke sortirent donc de la taverne, et allèrent retrouver Sakura.





La jeune fille se trouvait toujours dans la boutique d’Ino.

Elle tenait Zar’roc dans sa main, éblouie par la puissance qui se dégageait de celle-ci, quand la porte de la boutique s’ouvrit à la volée, laissant apparaître Asuma et Sasuke, essoufflés par leur course.



Un bref soulagement passa sur leurs visages, quand, ils virent l’objet qu’elle tenait fermement.

L’éclat rougeoyant de celui-ci s’accentua.

Le regard des deux hommes passa rapidement de l’épée à Sakura.

Asuma parut stupéfait. Il se tourna vers Ino, et lui demanda, la voix hachée par la surprise :

- Cette épée vous appartient-elle ? Où l’avait-vous trouvée ?



Ino eut un sourire, et effaça d’un geste vague de la main, les questions d’Asuma :

- Cette épée appartient désormais à Sakura, et je l’ai obtenue durant l’un de mes périples. Mais ce n’est pas très intéressant.



Puis elle eut un regard appréciateur vers le mercenaire, qu’elle trouvait visiblement à son goût.



Le vieil homme, loin de ses pensées futiles, ne pouvait regarder l’arme plus de quelques secondes.

Trop de souvenirs.

Trop de souffrances.

Mais peut être que dans la main d’un dragonnier au cœur pur, cette épée effacera les fautes faite par son précédant détenteur.



Le vieux dragonnier, fatigué par ces questions sans réponses, ne réprimanda que faiblement la jeune rose, qui était sortie de sa chambre alors qu’elle devait y rester.

Sakura étourdie par ses découvertes, et son nouveau but, écoutait d’une oreille distraite le sermon de son maître de magie.

Quand il s’arrêta enfin, elle énonça rapidement :

- Je n’ai pas été prudente, je le sais et je n’ai aucune excuse, mais grâce à Ino je sais quoi faire à présent. Je vais libérer l’elfe qui m’appelle, et ensuite, je rejoindrais le rang des Vardens afin de combattre la tyrannie de l’Empire.



Un instant paralysé par l’étonnement, Asuma sentit une immense fierté grandir dans son cœur.

Sakura était son élève, presque sa fille, le fait qu’elle décide de suivre le chemin que lui-même avait emprunté des années plus tôt le remplit de joie.

Il espéra néanmoins que sa vie serait plus heureuse qu’avait été la sienne.



Trop occupé par le discours de la dragonnière, qu’elle argumentait avec de grands gestes, personne ne vit l’ombre qui passa sur le visage de Sasuke.



Lorsqu’il avait été la voir dans sa chambre le matin même, il avait réussi à la troubler légèrement, pour ensuite pouvoir la faire tranquillement changer de camp.

Mais il n’avait pas prévu l’intervention de cette herboriste de pacotille, et de ce chat-garou belliqueux.

La mission qui consistait à amener la nouvelle dragonnière vers l’Empereur serait plus complexe que prévue.

Plongé dans son raisonnement macabre, il sentit qu’on le tirait vers la sortie.

La jeune rose l’avait attrapé par le bras, et le dirigeait hors de la boutique tout en faisant de grands signes d’adieu à Ino.



Le traître posa son regard aussi noir que l’enfer sur la jolie jeune fille, avant qu’un sourire mauvais prenne place sur son visage.

On dit qu’une femme amoureuse est capable de tout, pour l’élu de son cœur.

Pourquoi Sakura serait différente des autres.

Il lui suffisait donc de la séduire, et de l’amener ensuite à son maître.

Tout ça de son plein gré.

Elle le ferait, par amour pour lui.

Son nouveau plan en tête, il mit sensuellement son bras autour des hanches fines de Sakura, et la rapprocha de lui.



Finalement, ce ne serait peut être pas si dur de l’amener là où il le voulait.





J’espère que le chapitre vous a plu.

Dans celui-ci,

Je montre les véritables sentiments de Sasuke.

Je parlerais plus de Sakura dans le prochain.

Kiss Misslilie

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