Fiction: Le temps des dragons

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Chapitre 10



Asuma les avaient entraînés sans ménagement dans les rues bondées, après qu’ils aient rassemblés leurs affaires, et payés l’auberge qu’ils quittaient.

Le vieux dragonnier grommelait.

Revoir cette épée maudite l’avait chamboulé plus qu’il ne le pensait.

Elle était synonyme de malheur, de tristesse, et il aurait préféré ne jamais la revoir.

A vrai dire, devoir voyager avec cette monstruosité prés de lui ne l’enchantait guère.

Asuma avançait sans prendre garde aux personnes qu’il bousculait sans ménagement, pris dans ses constatations, plutôt noires, le vieux forgeron ne remarqua pas l’attitude étrange que Sasuke avait avec la jolie dragonnière.



Sakura pour sa part était un peu perdue.

Elle ne comprenait pas pourquoi le mercenaire tentait tout à coup de la séduire.

Il est vrai que le contact était agréable, la chaleur de son corps l’enivrait, et son odeur masculine la transportait ailleurs.

Mais, elle n’était pas comme toutes ces filles, qui ne pensaient qu’à trouver un bon parti, ou du moins un homme d’une beauté supérieure à la moyenne.

Même si elle se savait ridicule, la rose souhaitait trouver un homme dont elle tomberait follement amoureuse. Pas comme un prince charmant, mais quelqu’un pour qui elle serait prête à tout, et en qui elle aurait une confiance aveugle.

Le hic, c’est que elle n’avait qu’une confiance très limitée envers le ténébreux, il était trop secret, et ses insinuations ne lui plaisaient vraiment pas.

Elle lui sourit donc avant de se dégager de son étreinte puissante, et rejoignit Asuma qui marchait d’un pas rapide, insensible à ce qui l’entourait.



Sasuke eut un rictus amusé en la voyant s’éloigner de lui.

La chasse promettait d’être intéressante, et on s’amuse toujours plus quand la proie tente de s’enfuir.





Après une longue marche au cœur de la ville, les trois compagnons arrivèrent enfin à destination.

Leur point d’arrivée, était une maison bien entretenue dans les quartiers bourgeois de la grande citée.

Ses murs blancs impeccables, et son petit jardin coquet, faisaient ressortir l’aspect négligé des visiteurs.

Asuma n’hésita pourtant pas, sa vielle cape sale, ripée, et poussiéreuse voletant à chacun de ses pas, il emprunta la petite allée dallée de pierres blanches, et frappa à l’imposante porte en chêne sombre.

Ils attendirent encore un long moment, avant que la porte s’entrouvre découvrant une femme d’âge mûr, aux cheveux bruns, ses yeux chocolat les fixant avec dureté :

- Que voulez-vous ? demanda-t-elle sèchement.



Son ton cassant et peu amical ne découragea pas Asuma, qui lui sourit aimablement en lui demandant si elle pouvait prévenir Kakashi que un vieil ami à lui est là.

Ses sourcils se froncèrent, et son visage prit une moue sceptique :

- Vous êtes attendus ?

- Je ne pense pas, mais si vous aviez l’amabilité d’aller le chercher, je pense qu’il acceptera de me recevoir.



La femme les jaugea encore avant de refermer vivement la porte.

Celle-ci se rouvrit à la volée très peu de temps après.

Un homme se tenait sur le seuil visiblement étonné.

Il devait avoir une trentaine d’années, et possédait une touffe grise emmêlée, et touffue, ainsi que deux yeux noirs perçants.

Une fine cicatrice s’étendait le long de son œil gauche, et le bas de son visage restait caché sous un masque gris foncé.

La surprise céda la place à la joie, et Sakura supposa qu’il souriait, il prit le forgeron dans ses bras dans une étreinte fraternelle :

- Asuma mon vieux compère, ça fait un bail, dix ans non ?



Celui-ci acquiesça, ses inquiétudes envolées, heureux de revoir son compagnon d’autrefois.

Kakashi n’attendit pas un instant de plus, et les fit pénétrer dans sa demeure.

Il les conduisit dans un salon propre et éclairé, meublé avec goût.

La pièce carré, possédait d’immenses fenêtres tout en longueur.

Les fauteuils, recouvert de velours rouge, étaient fabriqués dans un bois précieux, ciselés de motifs divers. Des teintures de la même couleur tapissaient les murs donnant à la pièce une chaleureuse impression d’intimité.

La femme qui les avait accueillit leur jeta un coup d’œil mauvais, avant de se retirer sans même décliner son identité.

Leur hôte s’avachit sur l’un des fauteuils en soupirant, et expliqua l’air gêné :

- Je vous présente ma femme Shizune, pardonnez son manque de courtoisie, mais nous avons quelques soucis en ce moment.



Il hésita quelques instants avant de poursuivre, remarquant leurs mines surprises :

- Je suis marchand, et depuis un petit moment déjà mes bateaux disparaissent mystérieusement en mer, et bien sûr tout mes bénéfices disparaissent avec eux. Elle pense que c’est à cause de certaines de mes fréquentations, elle n’a pas totalement tort d’ailleurs, l’Empire ne peut pas me sentir. Alors en vous voyant arriver…





Asuma acquiesça placidement, un air compatissant sur son visage buriné.

Vu l’air un peu perdu qu’abordait Sakura, le vieux forgeron éclaircit la situation :

- Mon ami Kakashi faisait partit des rebelles à l’époque de notre rencontre, et c’est grâce à lui qu’on a réussi à récupérer l’œuf de Saphira, qui était protégé dans les geôles du palais de l’Empereur.



- Oh ! Fut la seule réponse de la rose.



Il y eut un moment de silence, quand, Asuma surprenant le regard insistant de Kakashi sur ses deux visiteurs, frotta ses mains calleuses l’une contre l’autre, en élevant soudainement la voix :

- Mais, je ne vous est même pas présenté. Kakashi Hatake, voici Sasuke, un mercenaire chargé de la protection de la jeune fille ici présente. Et voilà Sakura, c’est la personne qui a été choisie par l’œuf que tu as arraché aux griffes de l’Empereur.



La jeune dragonnière ne cilla pas devant le regard perçant du marchant qui la jaugeait tranquillement.

Il sourit enfin, puis se tourna vers son ancien camarade :

- Je suppose que si vous êtes venus ici, c’est à cause de cette charmante demoiselle, je me trompe ?



Sakura rougit légèrement sous le compliment, mais garda une attitude de défi, alors qu’Asuma éclatait d’un grand rire :

- Non tu ne te trompes pas, cette charmante demoiselle comme tu le dis si bien, désire se rendre à Thair, et j’ai besoin des informations que tu possèdes. Car, il y a là-bas une elfe en danger selon elle.



La rose se dressa sur son séant. Comment ça, selon elle ?

Elle n’avait pas imaginer tout cela, si c’est ce que ce vieillard sénile insinuait.

Apercevant l’air courroucé de la jeune fille, Asuma lui sourit gentiment avec un tonitruant « je plaisante », qui détendit considérablement l’atmosphère.

Alors que l’ancien dragonnier expliquait à son ami d’autrefois les raisons de sa venue, et lui narrait son périple, Sasuke réfléchissait.

Le traître avait remarqué l’étincelle de colère briller dans les yeux émeraude de la rose, même si le forgeron s’était reprit rapidement en plaisantant, désamorçant ainsi le conflit.

Alors comme ça, notre petite dragonnière était susceptible, et prenait la mouche facilement.

C’était un renseignement bon à savoir.

Il fallait juste que Asuma fasse des bourdes comme celle-ci le plus souvent possible.

Apparemment sans importance, elles ligueraient peu à peu l’élève contre le maître.

Le brun ténébreux eut un léger sourire, puis posa sa main sur le bras de Sakura, le caressant doucement, mais elle ne réagit pas, trop préoccupée par une impression étrange.



Depuis leur entrée dans cette maison, elle sentait des traces d’une aura extrêmement puissante, mais pas inconnue.

Légèrement troublée, elle tentait de découvrir quel était le détenteur d’une telle aura.

Apercevant son trouble Kakashi lui demanda ce qui lui arrivait.

- Je… Y a-t-il quelqu’un autre que vous et votre femme dans cette maison ? Demanda-t-elle.



L’homme aux cheveux argentés sourit :

- En effet, je suppose que vous avez remarqué sa puissance étonnante, il n’est pas là pour le moment mais reviendra pour dîner, je vous le présenterai à ce moment là, car, bien entendu, vous restez dormir ici, vous êtes mes invités, je vais d’ailleurs vous montrer vos chambres.



Sur ce, il se leva rapidement, et les conduisit dans un couloir sombre, aux teintures de couleur vert bouteille cette fois-ci.

Galamment, il leur montra leurs chambres avant de s’éloigner.



Sakura allait pénétrer dans celle qui lui avait été attribuée, quand Sasuke la retint par le bras avant de la plaquer contre son torse.

Sans préavis, il l’embrassa fougueusement dans le cou, laissant des traces brûlantes là où ses lèvres l’avaient touché.

La rose sentit sa respiration s’accélérer sous ses caresses délicieuses. Son esprit tambourinait pour qu’elle le repousse et lui fasse payer ses mauvaises manières, alors que son corps recherchait inconsciemment son contact, et le suppliait de continuer.

Le mercenaire sembla percevoir son dilemme, vu qu’il lui mordilla le lobe de l’oreille, lui arrachant un soupir, avant de murmurer sensuellement :

- Ma chambre est toute proche de la tienne, je viendrai sûrement te rendre une petite visite.



Sakura ne savait plus quoi faire alors qu’il continuait sa route le long de son cou, criblant celui-ci de baisers.

Reprenant le contrôle de son corps, elle le repoussa soudain, s’éloignant le plus possible de lui.

Il la regarda un moment reprendre son souffle difficilement, et son sourire s’accentua :

- A moins que ce ne soit toi, qui vienne à moi.



Puis il tourna les talons, la laissant désemparée, et furieuse contre sa faiblesse.

Avec un cri rageur, Sakura claqua la porte de sa chambre avec colère.



Plus loin, Sasuke souriait perversement.

Il avait goûté à sa peau, douce et fruitée, il avait sentit son corps rechercher le sien, mais ce n’était pas assez, la prochaine fois, il aurait ses lèvres.

Le sourire de traître s’agrandit, quand il repensa à la manière dont elle l’avait repoussé.

Son caractère fier, et soupe au lait lui plaisait bien.

Il avait aimé jouer avec elle, et plus le temps passait, plus il avait envie qu’elle soit totalement à lui.

Ce qui ne saurait tarder.





Le dîner allait être servi.

Pour cela, Sakura avait été sommé par Asuma de laisser sa tenue d’homme, usée par le voyage au placard, et de revêtir une robe prêtée de mauvaise grâce par Shizune, afin de faire honneur à leurs hôtes.

De leur côté, ses compagnons de voyage avaient fait de même, laissant leurs vieilles ripes au profit de vêtements de goût, offert par le maître de maison.





La salle à manger, toute en longueur, aux tapisseries d’or, abritait une longue table en bois clair recouverte de mets appétissants.

Ils s’installèrent à table, Sakura détaillée sans vergogne par un Sasuke plus beau que jamais.

Kakashi allait prendre la parole, quand une voix joyeuse beugla depuis l’entrée :

- Salut la compagnie, je suis rentré !



Toutes les personnes présentes dans la pièce, tournèrent leur regard vers l’auteur de cette cacophonie.

Sakura laissa une exclamation de surprise franchir ses lèvres, quand elle reconnut le blond aux yeux océan de la taverne :

- Naruto !



Celui-ci se frotta la tête l’air gêné sous le regard courroucé de la femme de Kakashi.

- Oups ! s’excusa-t-il, je ne savais pas qu’on avait de la visite.



Le marchant ne lui en tint pas rigueur, et l’invita à s’asseoir à ses côtés.

- Oh ! Mais c’est mes amis de l’auberge, s’exclama-t-il de nouveau, quelle bonne surprise.



Shizune, visiblement très agacée, le reprit durement :

- Un peu de tenue Naruto, ce n’est pas convenable.



Le blondinet s’excusa une nouvelle fois avant de se tourner vers les trois compagnons de voyage, et de leur demander ce qu’il faisait là.

Une fois que Asuma eut satisfait sa curiosité, lui expliquant que Kakashi était un ami etc… Le blond se tourna vers la rose, un énorme sourire illuminant son visage :

- Tu es très jolie Sakura, je te préfère en robe. Même si tu étais très belle avant aussi, se reprit-il rapidement.



Sakura rit doucement, une jolie teinte rouge empourprant son visage fin.



La fin du repas se poursuivit paisiblement.

Asuma et Kakashi discutant de tout et de rien, attendant visiblement le départ de Shizune pour entreprendre une discussion digne de ce nom.

Et Sakura et Naruto, discutant joyeusement, la jeune rose riant souvent de ses plaisanteries, sans que ni l’un ni l’autre ne s’aperçoive du regard haineux que leur lançait le beau brun.



Celui-ci n’aimait pas que le blondinet marche sur ces plates-bandes, plus que la mission, c’était son honneur qui était en jeu.

La jeune fille lui appartenait, et il ne supportait pas la façon dont Naruto tentait de s’approprier les faveurs de la jolie jeune fille.

Ce n’était pas de l’amour, mais Sakura était à lui, point.

Aveuglé par une certaine forme de jalousie, l’Uchiwa ne remarqua immédiatement pas l’absence de la femme de Kakashi.



C’est quand Asuma prit la parole qu’il reprit ses esprits :

- Parfait maintenant que nous sommes en comité restreint, nous pouvons enfin dévoiler les raisons véritables de notre visite, et en savoir un peu plus sur nos hôtes. Il ne doit pas y avoir de secrets ici. Bien. Qui veut commencer ?





J’espère que ce chapitre vous a plu

Les avis et les critiques sont toujours les bienvenues.

Kiss Misslilie

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