Fiction: Deuxième vie.

Lors d'une attaque inattendue de Konoha, l'Akatsuki perd bon nombre de ses membres... Seuls deux des trois survivants gardent leur liberté, tandis que la troisième est incarcérée au village de la feuille. Cette fanfiction est le récit de trois criminels recherchés, avides de liberté, d'amour et de vengeance... Centrée sur Sakura, Hinata et Deidara.
Classé: -12D | Drame / Mystère / Romance | Mots: 5344 | Comments: 28 | Favs: 31
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Mikado1 (Féminin), le 23/04/2011
Hum… Que dire après cette longue année d'absence ? Avec le lycée & tout ça, j'ai eu vraiment beaucoup de travail et de choses à faire… Et j'ai en quelques sortes mis cette fic' en "hiatus". Me voilà de retour :) Merci à tous pour vos commentaires, vous m'avez vraiment boostée pour continuer cette fic' ! Et vraiment désolée pour cette interminable attente. Je pense avoir le temps nécessaire pour finir cette fiction et en commencer deux autres qui me tiennent à cœur.

Thank you all & enjoy ! :)




Chapitre 3: Dans le silence.



Elle se rendait compte que le temps passait plus vite lorsque qu'elle était comme un oiseau en cage, enfermée et incapable de battre librement des ailes. Les deux journées s'étaient simplement écoulées, à une vitesse telle qu'elle ne l'avait les avaient pas vu passer. Elle perdait ici toute notion du temps, qu'il s'agisse de des heures, des instants ou des journées... Si cela continuait, elle deviendrait folle et se taperait la tête contre les murs, rien que pour aller à l'infirmerie et admirer la pendule blanche qui y siégeait. C'en devenait révoltant.

Elle était tellement concentrée à observer le plafond de pierre de sa cellule qu'elle n'entendit - et ne vit - pas les trois personnes qui venaient d'entrer. Deux Anbus encapuchonnés l'attrapèrent par les bras, tandis que Tsunade soupirait tristement en refermant la porte derrière eux. N'ayant aucune envie de marcher ou de faire un quelconque effort, la rose fut traînée de force, si bien que l'un des hommes au masque d'oiseau l'obligea à s'installer inconfortablement sur son dos musclé. Impuissante, elle se laissa porter à travers divers couloirs plus sombres les uns que les autres. Après quelques minutes de marche, ils s'arrêtèrent devant une porte, entrèrent, et la posèrent sur une chaise afin de commencer l'interrogatoire.

Les mains liées, les pieds attachés et le visage crispé, elle observait fièrement chacun des visages en mettant en évidence la bague de l'Akastuki. C'était la seule chose matérielle qui lui restait de l'Organisation, puisque l'on ne pouvait la retirer sans causer la mort de son porteur... Rien qu'en l'admirant, elle pouvait presque voir le reflet d'Itachi. Faute de pouvoir parler, elle esquissa un sourire moqueur à Tsunade, qui elle baissa la tête en tendant une sorte de flacon à l'un de ses subalternes. Le même Anbu qui l'avait porté versa la substance dans une seringue, puis s'approcha d'elle. Malgré l'adversité, elle restait narquoise, et Tsunade reconnaissait bien là celle qui avait été un jour son élève.

C'est au moment où l'aiguille entra en contact avec sa peau qu'elle ressentit le danger et tenta de reculer comme elle le pouvait ; elle était cependant presque entièrement immobilisée. Malgré ses efforts, elle sentit lentement le liquide couler dans ses veines. Elle devint livide. Ses muscles se détendirent, tous ses membres se paralysèrent et sa vue se brouilla, avant qu'elle ne ferme entièrement les yeux pour une longue nuit.

Puisqu'inconsciente et inoffensive, les Anbus spécialisés dans l'interrogation purent enfin expérimenter leur nouvelle technique. Un genjutsu assez particulier, puisque conçu afin de pouvoir remanier les rêves et le subconscient des ennemis comme ils le voulaient, et donc surtout pour trouver les informations qu'ils souhaitaient obtenir sans trop d'encombres et de résistance.


*****



Le soleil se levait, glacial en ce matin d'hiver, dévoilant ce que l'obscurité n'osait montrer. La forêt, sauvage, impraticable, révélait de longs chemins sinueux qui s'entremêlaient pour se perdre dans l'immensité des horizons. Les arbres, comme animés, dégageaient une aura à la fois déconcertante et inquiétante, leurs épais branchages empêchant les rayons de soleil d'éclairer les sentiers. La sylve, plongée dans les ténèbres, paraissait dénuée de vie : le silence y régnait en maître, créant une atmosphère équivoque.

Les bois, pourtant pourvus d'une apparence pour le moins désagréable, avaient accueillit la nuit précédente un individu énigmatique. A la fois assez téméraire pour s'y aventurer et inconscient pour y rester, ce dernier était à l'image même des lieux qu'il occupait. Tout de noir vêtu, il siégeait sur l'une des plus hautes branches du lieu, à l'écart de tout. L'homme, solitaire, revêtait un visage blanchâtre déformé par la fatigue, comme en témoignaient les cernes violacées qui soulignaient ses paupières closes. Il émanait cependant de lui une élégance et un charme sinistre inexplicable, qui faisaient de lui le centre de l'attention ; la faune et la flore semblaient respecter son sommeil en l'observant dans un silence religieux, intentionnellement soumis à la puissance qu'il exhalait.

A quelques mètres de l'imposant tronc de l'arbre sur lequel il s'était assoupi, une adolescente regardait avec une étrange sérénité le spectacle qui s'offrait à elle. Les cheveux de l'inconnu, bruns, prenaient des reflets bleutés à la lueur de l'aurore qui fascinaient la jeune personne, à la fois captivée et tourmentée par celui qu'elle contemplait. L'angoisse qui se lisait dans ses yeux d'émeraude était palpable ; d'un regard, elle avait reconnu celui qui avait été le frère de l'homme qu'elle avait jadis aimé... Elle était cependant hypnotisée par la vision de l'aîné des Uchiwa, endormi paisiblement en pleine nature hostile.

Soudainement, il ouvrit lentement les yeux, et le rouge exacerbé du sharigan contrasta avec l'éclat du jour qui se hissait doucement dans le ciel. L'étrangère, paniquée, s'immobilisa dans sa détresse, la peur au ventre. Il s'étira alors délicatement pendant plusieurs instants qui lui parurent durer des heures, puis se rendit compte qu'une paire d'yeux le dévisageait inlassablement ; dans un mouvement brusque, il transcenda la jeune fille de son regard rougeoyant. Cette dernière sursauta, surprise malgré leur évidente proximité. Il se tenait à présent debout et la surplombait, impressionnant, déconcertant.

Ils n'échangèrent pas une parole. C'était maintenant au tour de l'Uchiwa d'examiner sa victime : une cascade de cheveux roses recouvrait son dos, encadrée par deux grands yeux verts étonnés et, malgré sa petite taille, son aura était suffisamment imposante pour intriguer le jeune meurtrier. Elle était, à ses yeux, ce qu'il appelait une personne éblouissante ; ses cheveux, colorés à l'extrême, juraient avec le paysage inquiétant, et son regard d'émeraude brillait, même à travers la nuit. Elle donnait cependant l'impression d'une enfant que l'on aurait prise en faute, et il voyait à vue d'œil la peur grandissante qui s'emparait d'elle. Il soupira, lassé de revoir le même scénario jour après jour ; il inspirait la peur à tous, sans exception, et sa seule présence suffisait à immobiliser une famille entière. Il en avait ici l'exemple même.

Alors qu'il lui semblait perdu dans ses réflexions, la jolie rose se détendit peu à peu, cependant méfiante vis-à-vis de lui. S'il avait voulu sa mort, ne l'aurait-il pas déjà tuée ? Ou bien jouait-il avec elle ? Captivée par la noirceur de cet être, elle s'approcha inconsciemment du tronc d'arbre, le regard plus confiant et à présent déterminée à faire face à son destin. De retour à la réalité, il fut lui-même attiré par la luminosité qui émanait d'elle dans un lieu si sombre. Comment pouvait-elle briller ainsi dans l'obscurité ? Il s'envola furtivement de sa branche, tel un faucon, et atterrit à quelques mètres d'elle. Leurs regards se croisèrent, sans précipitation, et ils se considérèrent placidement, dans le silence. La tension entre eux était tangible ; l'attente était à son paroxysme.

Soudain, la réponse vint d'elle-même. Ils sourirent, presque imperceptiblement.

Leurs destins étaient indirectement liés.


*****



Devant cette intervention inattendue, la jeune femme se retourna brusquement vers son interlocuteur. Ce dernier lui semblait familier, et pas seulement à cause des minimes ressemblances qu'il avait avec Sasori ; elle en était sûre. Elle fixa ses petits yeux, extrêmement clairs et crayonneux ; et, soudainement, elle se rappela. Sabaku no Gaara. L'une des cibles les plus recherchées par l'Akatsuki. Ses cheveux rouges volant au vent et son regard noir, qui semblait d'ailleurs s'être encore endurci les années passantes, ne trompaient pas. Le Kazekage ne semblait pas avoir changé depuis leur dernière rencontre ; cette dernière devait remonter pour elle à la mission d'espionnage qu'elle avait eu à faire sur lui, pour le compte de l'Organisation, il y avait de cela un an. De son côté, il l'avait vu pour la dernière fois à l'examen chûnin, lors duquel elle n'était encore rien aux yeux de personne. A ce moment précis, elle se sentait alors proche de la situation de cet homme, exclu de sa propre société malgré son rang.

Un sourire de fierté éclaira son visage. Même si joindre l'Organisation n'avait pas forcément été la meilleure idée qu'elle ait eu, elle était aujourd'hui reconnue, et même recherchée. Elle avait dépassé ce stade où elle se contentait de rester invisible aux yeux de tous. Elle n'avait certainement manqué à personne. De plus, elle avait inconsciemment trouvé comme une seconde famille là-bas ; même s'ils avaient tous leurs particularités propres et qu'ils étaient tous des meurtriers, ils étaient tous réunis de leur propre gré. Et, quoi que l'on puisse en dire, cela faisait la différence. Le jeune homme aux cheveux rougeoyants, quant à lui, semblait toujours aussi seul et rejeté par tous ; il était rongé par cette solitude, et elle savait comme lui qu'il viendrait un jour où il se révolterait contre cette injustice, comme elle l'avait fait en quittant Konoha.

"Rien n'a d'égal que la cruauté de la nature humaine", souffla-t-elle afin que lui seul puisse entendre ses propos.

A ce moment-là seulement, il se tourna vers elle, frappé par la vérité de sa remarque. Cette inconnue venait tout simplement de résumer sa pensée, dans laquelle il s'incluait lui-même. Après tout, il était aussi humain que n'importe qui, et ses actions mêmes avaient été le fruit d'un rejet insupportable et totalement injustifié de la part de tous les habitants de Suna. Il souhaitait plus que tout clamer son innocence pour tous ses meurtres, être pardonné de tous ; mais il voulait d'un autre côté être respecté pour ne plus jamais avoir à faire aux brimades dont il avait été victime petit. Il soupira. Même Kazekage, il n'était ici rien de plus qu'une arme de guerre, qui servait mais dont on avait une peur arbitraire sans bornes.

"Qu'est-ce qui vous amène dans notre beau pays ? demanda-t-il sans pour autant la regarder.
- Je suis ici afin de vous proposer une alliance avec mon petit pays, Kazekage-sama."

Il fut surpris du ton placide qu'elle employa. Il n'y décelait pas la peur, simplement un profond respect. Il lui fit alors face ; cette jeune femme, sans qu'il ait souvenir de la connaître, lui parut familière. Ses longs cheveux blonds et ses yeux grisés, accompagnés d'une expression d'indifférence profonde, lui donnaient un air désabusé. Oui, elle lui semblait fatiguée de vivre, à moins qu'il ne s'agisse d'ennui profond. Il la remercia mentalement de ne pas trembler devant lui, avant de déceler en elle une puissance habilement cachée. Impressionnante. Il posa un regard dur sur elle, suspicieux ; cette aura lui rappelait quelqu'un, sans qu'il ne sache dire précisément qui... Et cette force, inhabituelle, hors du commun... Qui était cette femme qui se prétendait négociatrice ?


*****



La pièce lui paraissait soudainement trop petite et, avec le recul, il ne comprenait lui-même pas son action. Depuis quand voulait-il sauver des vies plutôt que d'en voler ? Avec la destruction de l'Akatsuki, il était évidemment bouleversé ; mais comment pouvait-il expliquer ce geste ? Il était un inconscient doublé d'un égoïsme sans borne, pensait-il en son for intérieur. Il n'avait pensé qu'à lui et à sa propre solitude en palliant le manque par la présence de deux autres personnes. Il n'y avait pas d'autres explications. Seulement, comment allait-il s'occuper d'eux à présent, en ajoutant à son caractère son statut de criminel recherché ? Les questions se succédaient à une vitesse incroyable dans son esprit, sans qu'aucune ne trouve de réponse plausible ; il était totalement déstabilisé.

Face à lui, les deux enfants l'observaient, perplexes et au moins aussi perdus que lui. C'était peut-être la situation à laquelle ils s'attendaient le moins. Le petit restait collé à sa sœur, mi-apeuré, mi-intéressé, et se contentait de lancer quelques regards furtifs au propriétaire des lieux. Elle le sentait trembler contre elle et, en guise de consolation, caressait le haut de sa tête avec douceur, confiante. Ils n'avaient plus rien à perdre. Elle porta un regard à la fois déterminé et remerciant au jeune homme blond, attendant comme son frère qu'il prenne la parole. Secrètement, elle espérait qu'ils pourraient rester dans cet appartement chauffé le plus longtemps possible, car la brise hivernale pourrait leur être fatale à tout moment.

Soudainement, il se leva et s'engouffra dans la cuisine, tandis que les deux enfants ne le lâchaient pas du regard. Il semblait être un personnage relativement curieux, énigmatique. Quelques instants plus tard, il revint, un bol de nouilles dans chaque main ; il les posa délicatement sur la table à manger et, sans un mot, s'accouda au mur. L'invitation muette qu'il avait formulée leur suffit pour se jeter sans vergogne sur la nourriture ; cela faisait des jours entiers qu'ils n'avaient pas avalé quelque chose. Tous deux semblaient usés par la fatigue et par la faim, leurs traits étaient tirés à l'extrême ; il pouvait voir d'ici leurs jointures qui ressortaient anormalement, blanchâtres, ainsi que leurs os qui donnaient l'impression de pouvoir se briser au moindre contact. Il allait apprendre à leurs côtés quelque chose qu'il ne connaissait absolument pas : la délicatesse.

Dès qu'ils eurent fini de dévorer leur repas, il parut évident à l'adolescente qu'une discussion allait avoir lieu. C'était sans connaître Deidara ; dans son état actuel, il ne savait que leur dire, car il avait la vague impression de se perdre lui-même dans cette entreprise qui allait certainement s'avérer psychologiquement inédite. Il s'embarquait dans des temps d'adaptation durs, lui qui n'avait jamais fait attention à rien ni à personne en ce monde. Il s'approcha lentement d'eux, conscient qu'il marchait sur des œufs, et tira doucement la jeune femme par l'épaule. Son jeune frère suivit sans protestations, et il les poussa ainsi vers sa chambre. A la vue du lit deux places, ils échangèrent un sourire timide ; le petit se jeta immédiatement sur le matelas molletonné, tandis que sa sœur voulut tout de même remercier leur sauveur, même s'il ne s'agissait sûrement que d'une nuit. C'est pourtant sans surprise qu'elle découvrit qu'il les avait laissés seuls. Elle s'inclina cependant, reconnaissante, et rejoignit son frère.

C'est à deux doigts de s'endormir qu'elle espéra secrètement pouvoir rester ici avec lui pour toujours. Mieux le connaître, rebâtir une famille, sauver son petit frère de la faim et du froid pour le restant de sa vie. Elle s'endormit sur ce doux rêve, tandis que le blondinet les observait en silence du chambranle de la porte.




Encore merci à tous pour vos commentaires et vos mises en favoris... ça fait vraiment très plaisir :)
J'espère que vous aurez apprécié ce chapitre ! ^^
Je pars deux semaines en vacances, et je souhaite par la même occasion de bonnes vacances aux Toulousains, et un bon retour en cours aux Parisiens :p
Merci pour tout, à très bientôt :)




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