Fiction: Shinobis. (terminée)

Japon, XVIIème siècle, sous le shogunat des Tokugawa. Histoire de Konoha démystifiée sur fond politique.
Classé: -12D | Général / Suspens | Mots: 16163 | Comments: 18 | Favs: 19
Version imprimable
Aller au
aka oni (Masculin), le 27/07/2008
Et voilà le dernier chapitre...



Chapitre 9: Ainsi se termine...



La Kusarigama de Shikamaru sortit de l’ombre des arbres avec un chuintement sinistre. Elle fendit le visage du premier soldat. Comme si c’était un signal, vingt silhouettes surgirent de l’ombre des bois. L’attaque avait été si violente que les quinze fantassins qui avaient commencé de pénétrer dans les bois furent éliminés en moins de vingt secondes.

- Les cavaliers d’abord ! Hurla Shikamaru.

Les ninjas étaient maintenant à découvert ; ils avaient perdu l’effet de surprise et le camouflage, et ça allait être un combat difficile. Les cieux semblaient être avec eux, car la troisième mine se décida à sauter sous un cavalier, détournant un instant l’attention de quelques ennemis. Cependant, les fantassins s’étaient mis en formation, les cavaliers commençaient à rallier leurs positions. La tournure du combat allait changer. C’est à ce moment que Shikamaru vit, avec horreur, arriver un petit groupe de voyageurs escortés par une dizaine de soldats. Ils voyageaient de nuit, sans doute pour éviter les bandits. Ils s’arrêtèrent un instant, abasourdis par le spectacle. Un soldat plus vif que les autres dégaina et hurla en chargeant :

- On assaille Maître Tokugawa ! Tuez-les !

Asuma et Inoichi, couverts de sang, sortirent du reste du nuage de fumée, les armes à la main ; Asuma se mit à tracer des signes étranges dans l’air, psalmodiant des syllabes rauques. Les soldats stoppèrent leur charge, indécis. Asuma ouvrit les yeux, un regard malsain dans les pupilles. Un des marchands hurla :

- Un sort ninja ! Nous allons brûler !

Il tourna les talons et s’enfuit en courant, bientôt suivi des autres marchands. Les soldats hésitaient. Asuma les décida en criant d’une voix glaçante :

- L’Enfer Éternel !

Inoichi, dissimulé, lança un kunaï qui vint se ficher dans la gorge d’un soldat. En voyant un de leurs compagnons tomber en se tenant la gorge, les autres soldats sentirent leurs membres se glacer. Ils lâchèrent leurs armes et partirent en courant, sauf un, qui chargea Asuma. Ce dernier le stoppa en balayant ses jambes, puis trancha la gorge du téméraire. Il se retourna et vit que la fortune changeait de camp. Gaï était à terre, transpercé de près de dix lances, aux côtés de quatre autres ninjas. Les shinobis restants étaient de plus en plus acculés, dos à la forêt. Dix cavaliers et une dizaine de fantassins les entouraient, sans compter une autre dizaine de fantassins, qui protégeaient la carriole de leur maître. Asuma et Inoichi comprirent ce qu’il leur fallait faire. Inoichi sauta sur la carriole de Tokugawa, à la grande surprise des gardes, occupés à regarder le combat. Il brisa le toit d’un violent coup, avant de sauter en arrière pour éviter les lances. Asuma, lui, était passé sous les chevaux et sabrait leurs jarrets. Les cavaliers s’effondrèrent un à un, incapable de voir d’où venait l’attaque. Cependant, un des chevaux se cabra de douleur, et abattit son sabot sur Asuma, qui s’effondra à terre, la cervelle broyée. Shikamaru avait profité de l’ouverture et s’était fondu dans la brèche, laissant les autres ninjas lutter. Sans les cavaliers, ils avaient une chance. Shikamaru bondit hors de la mêlée, se retourna et envoya sa Kusarigama droit dans la nuque d’un cavalier. Il n’en restait que deux. Les ninjas avaient une chance. Shikamaru se retourna. Inoichi, blessé au flanc, esquivait du mieux qu’il pouvait huit fantassins – il en avait tué deux –, tout en les écartant insensiblement de la carriole de Tokugawa. Shikamaru se coula silencieusement dans leur dos, craqua la nuque d’un soldat un peu trop en retrait, et bondit devant la carriole. Il arracha violemment la porte et ne dut qu’à des réflexes de ne pas être transpercé par le katana qui surgit de l’ouverture. Il l’attrapa avec la chaîne et l’arracha. Un grand homme fut tiré hors de la carriole et s’abattit, face contre terre. Il se releva rapidement. Il était grand, assez gros – mais portait son embonpoint avec majesté, dans un kimono fin, frappé aux armes des Tokugawa. Il avait une figure ronde et presque pouponne, mais sa barbe et son air d’homme de tête le rangeaient à coup sûr dans la catégorie des commandants. Shikamaru plaça en un éclair un kunaï sous la gorge de l’homme, qui n’esquissa pas un geste, et hurla :

- Assez ! Encore un mouvement et je tue Tokugawa !

Tout sembla alors se figer. Les fantassins restants s’immobilisèrent, se retournant vers Shikamaru et son otage. Shikamaru put constater que Naruto était tombé, gisant éventré dans entrailles ; il avait emporté de nombreux ennemis dans sa chute. Shizune aussi, d’après la forme du cadavre décapité, qui gisait un peu à l’écart des autres. Il ne restait que cinq ninjas debout, sans le compter. Shikamaru aperçut cinq soldats derrière lui. Inoichi avait joué son rôle jusqu’au bout, et en avait emporté deux de plus dans sa mort. La scène était figée, personne n’osait faire un mouvement.

- Et maintenant ?

Shikamaru chercha un instant le possesseur de la voix grave et hautaine, avant de se rendre compte que c’était Tokugawa qui avait parlé.

- Et maintenant ? Répéta-t-il, avec une apparente indifférence. Vous me tuez ?

- Non…

Shikamaru avait machinalement répondu. Le charisme de l’homme qu’il tenait sous son kunaï était immense, comme son autorité.

- Écartez-vous ! Cria-t-il aux soldats, furieux contre lui-même.

Ceux-ci s’exécutèrent lentement. Les cinq ninjas rejoignirent leur chef.

- Et maintenant ! Grogna Tokugawa, presque impatienté.

- Maintenant… Vous allez me dire le pourquoi du comment de ces… Opérations, pourquoi vous voulez exterminer les ninjas, pourquoi vous avez monté tout ça… !

Tokugawa resta un moment silencieux, un air soucieux sur son visage.

- Oh, c’est donc ça. Je peux bien vous le dire.

Il baissa la voix et murmura quelques instants à l’oreille de Shikamaru. Celui-ci prit un air horrifié.

- Ce n’est… Pas possible… Souffla-t-il.

Puis il réalisa les paroles de Tokugawa. Je peux bien vous le dire. Il se retourna brusquement. Un ninja entendit aussi le sifflement et se jeta en avant, interceptant le kunaï qui avait la tête de Shikamaru pour cible. Il le bloqua en plein ventre, avec un grognement étouffé, puis s’abattit au sol. Il esquissa un geste pour se relever, arracha le kunaï.

- Qu’est-ce que…

L’enfer se déchaîna pour les cinq rescapés de Konoha, sous l’œil médusé des soldats de Tokugawa, qui n’esquissèrent pas un geste. Des kunaïs les bombardaient proprement. Ils semblaient sortir de partout, et avec une précision diabolique, ils se fichaient dans la gorge, l’œil ou le cœur des shinobis. Shikamaru para l’un d’eux avec sa Kusarigama. Il lâcha Tokugawa, qui, avec une souplesse et une vigueur surprenantes, se baissa et courut vers ses soldats. Shikamaru comprit alors que les deux ninjas de Tokugawa se manifestaient enfin. Si seuls deux pouvaient faire de tels dégâts, il n’osait pas imaginer les neuf ensembles… Il bondit en arrière. Sasuke vit avec étonnement un kunaï passer sous sa gorge et la lui trancher. Il mourut sans comprendre qu’il avait subi sa spécialité… Naruto se releva, un kunaï dans le cœur. Il grogna, agita ses tegakis en direction du ciel et fonça sur une silhouette sombre. L’homme en question était un grand type sombre, aux yeux étranges, presque rouges, songea Naruto en tombant à terre sans s’en rendre compte. Il mourut sans s’en rendre compte.

Shikamaru était le dernier ninja de Konoha. Il se retourna et vit une seconde silhouette s’avancer. Un ninja, parfaitement anonyme si ce n’était une sorte de diadème d’acier frappé aux armes des Tokugawa qu’il portait sur sa tête. Shikamaru comprit que c’était le chef du groupe des neuf assassins, le légendaire Hanzô Hattôri. Lui aussi maniait la Kusarigama, et bien mieux que Shikamaru, ce qu’il comprit en parant de justesse un coup fulgurant, qui aurait pu le décapiter. Il eut à peine le temps de se reculer qu’un deuxième coup vint lui infliger une cicatrice sur le visage. Shikamaru comprit que tout était fini. Il tourna les talons et se mit à fuir éperdument. Une fuite totale, sans se retourner, sans chercher à piéger l’adversaire. Shikamaru n’était plus qu’une course. Il sut que les deux autres s’étaient lancés à sa poursuite. Ils n’insistèrent pas longtemps. Shikamaru, marqué, ne pourrait pas se cacher. Il vivrait comme une bête traquée. Le calme revint sur la forêt.


ÉPILOGUE

Les mouettes hurlaient. Un air frais emplissait les poumons des passants, jouant avec les voiles des bateaux amarrés. La brise marine amenait un sourire sur les travailleurs du port. Pas sur le visage de cet homme, engoncé dans une vieille cape élimée. Il frissonnait. Il se dirigea vers le bateau et remit quelques pièces à son capitaine. Celui-ci les empocha sans sourciller et lui désigné sa barcasse d’un geste de la tête. L’homme y grimpa. Vingt minutes plus tard, les cotes du Japon s’éloignaient. L’homme releva sa capuche, révélant un visage fatigué, marqué d’une longue cicatrice sur le visage.
Shikamaru s’adossa au bastingage. Il avait mis près d’un mois à atteindre le port de Takaoka. Un mois à être traqué comme une bête, à vivre de restes, à dormir dans les bois, deux heures par nuit. Il ne pouvait plus rester au Japon. À présent, il faisait route vers la Chine. Là-bas, il referait sa vie. Comment, il n’en savait rien. Seul importait de partir. Shikamaru sourit faiblement quand les cotes du Japon disparurent. Il marcha lentement sur le pont, repensant aux paroles de Tokugawa.

Le plan est de moi. Pas l’origine. Ce n’est pas moi qui ai décidé de cette extermination. C’est plus puissant que moi.

Shikamaru se laissa tomber sur le pont, s’appuya au mât.

C’est la caste des samouraïs. Les plus puissantes familles, les plus influents clans de samouraïs en ont décidé ainsi. Même moi, je ne peux rien… Ils ont décidé que les shinobis, trop gênants, au courant de trop d’histoires louches, n’étaient plus utiles. C’est tout…

Shikamaru ne pouvait rien. Rien du tout. Sa seule consolation était que les ninjas de Tokugawa seraient sans doute tués, un jour. Hanzô Hattôri compris. Shikamaru souhaitait bien du plaisir à qui s’en chargerait. Il se releva et contempla la mer calme. Il repensa un instant au village de Konoha, alors que le capitaine du navire le désignait à cinq de ses hommes, tous armés.



Hum. Ainsi se termine donc cette fic. Hmm... Oui, j'allais demander des commentaires, oui.



Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 [ 9 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: