aka oni (Masculin), le 26/05/2008 Bon, que l'histoire avance un tantinet, tout de même.
Chapitre 5: Libres ?
Peu de choses pouvaient surprendre des ninjas, mais leur Hokage ayant remis sa vieille tenue de shinobi, accompagné de Gaï, Asuma et Inoichi, repartant en mission deux heures après un assaut meurtrier… C’était assez inattendu.
-Maître, mais que faites vous ? Demanda Sakura d’un air d’incompréhension total.
L’Hokage se contenta de sourire. Les quatre ninjas continuèrent jusqu’à la place du village.
-Bien, écoutez ! Je pars pour un certain temps. Shikaku Nara me remplacera durant mon absence. Il me succédera si je ne rentre pas. Ce document en fait foi, ajouta-t-il en montrant un papier à la ronde, qu’il confia à Shikaku.
Tous les shinobis hochèrent la tête en signe d’acceptation, puis retournèrent à leurs occupations. Le petit groupe sortit rapidement du village et commença sa marche vers Sodoka. En vue du premier village, ils se vêtirent comme des voyageurs. Un petit groupe de quatre voyageurs était chose courante, inutile de se cacher, cela ne serait que perte de temps. Le petit groupe traversa plusieurs petits villages avant de s’arrêter à Kobe pour la nuit. Sodoka serait atteint le lendemain. Ils descendirent dans une auberge miteuse des bas quartiers. Dans la petite chambre louée pour la nuit, Gaï finit par prendre la parole, pour la première fois depuis le village.
-Maître, qu’allez vous dire à Koda ?
-Gaï… Tu n’as pas à le savoir.
La discussion ayant tournée court, les quatre hommes se couchèrent et dormirent. Le lendemain, ils reprirent leur route, toujours en silence. Tous avaient compris que cette « rencontre » marquerait un véritable tournant. Dans quel sens, ça… Lorsqu’ils arrivèrent en vue de Sodoka, ils n’eurent pas longtemps à chercher la demeure de Koda : celui-ci avait fait construire un grand château, d’un goût discutable, surplombant la ville. Mais en pleine journée, l’infiltration était hors de question, aussi se contentèrent-ils d’entrer dans la ville en tant que voyageurs. Une fois dans une petite auberge douteuse, ils se reposèrent jusqu’au soir, vérifiant leur équipement. La reconnaissance de terrain eut pu être une bonne idée, mais les gardes de Koda étaient réputés pour leur zèle à emprisonner toute personne suspecte. Mieux valait ne pas tenter le diable. Le soir venu, les shinobis abandonnèrent leurs vêtements de voyageurs pour revêtir leur tenue ninja noire. Ils sortirent par la fenêtre et disparurent dans la nuit. Ils arrivèrent rapidement au château, imposant. Inoichi repéra un mur d’enceinte près du toit. Les gardes tournaient. Inoichi tomba sur un garde, lui craqua la nuque avant que celui-ci n’ait pu comprendre ce qui arrivait, puis traîna le corps dans les fourrés, avant d’éteindre la lampe, qui avait roulé à terre, et l’envoyer dans un fossé. Puis, il sortit un Kaginawa, un grand grappin, et l’envoya en haut du mur, auquel il s’accrocha du premier coup. Rapidement, les quatre ninjas gravirent le mur, avant de récupérer le grappin, juste comme un garde faisait son apparition à l’angle du mur. Rapidement, les ninjas atteignirent le toit. Koda ne s’attendait manifestement pas à une visite ; les fenêtres hautes étaient ouvertes. Asuma, à qui cela rappelait de mauvais souvenirs, hésita, mais suivit les autres. Ils arrivèrent dans des combles, comme prévu ; la trappe d’aération était grande ouverte. En dessous, une pièce richement meublée, dans laquelle dormait une belle jeune femme, probablement une concubine. Les ninjas descendirent dans la pièce sans un bruit. Ils ouvrirent la cloison de bois et débouchèrent sur un couloir. Quatre était vraiment trop pour une mission d’infiltration. Sarutobi se mordit les doigts de n’avoir pas été plus strict. Un groupe de deux aurait été un maximum. Le couloir semblait désert. Les quatre continuèrent. Un garde surgit sous leur nez. Ahuri, il mit bien deux secondes à comprendre la situation. Deux de trop. Il allait donner l’alerte quand il vit du sang jaillir de sa gorge. Incrédule, il le regarda jaillir jusqu’à ce qu’il voit le plancher arriver vers lui. Il tomba sans un cri. Asuma prit le corps et le déposa dans une pièce sombre. Si la personne qui l’occupait se réveillait, il allait y avoir du grabuge. Le groupe se pressa. Enfin, ils arrivèrent non loin d’une salle abondamment éclairée. Deux gardes s’étaient endormis à l’entrée. Inoichi brisa la nuque de l’un et Asuma de l’autre. Sarutobi entra dans la pièce, suivi de Gaï, puis des deux autres.
-Plus tard, Gezune, je te rejoindrai plus tard.
-Ce n’est pas votre concubine, gronda Asuma.
Koda leva brusquement la tête et pâlit atrocement. Il balbutia quelques mots.
-Inutile de crier, prévint aimablement Sarutobi en s’asseyant devant lui. Je viens parler.
-Mes gardes, vous les avez…
-Tant pis pour eux. Nous venons vous rendre compte de la mission.
-Q…Quoi ?
-Vous savez… Kategu.
-Heu… Ah ! Oui, heu, et ?
-Oh, c’est une réussite.
-Quoi ?
-Assez surprenant, je vous l’accorde, d’autant qu’ils nous attendaient. Il semble même que ce soit vous qui leur ayez dit que nous arrivions. Comme quand vous nous avez mis sur le même coup qu’eux, il y a deux mois. Vous comprenez la raison de ma venue ?
-Que… Il a voulu vous mener en bateau. C’est absolument faux, assura Koda, suant à grosses gouttes et évitant le regard inquisiteur de Sarutobi.
-Je ne pense pas, dit doucement l’Hokage. Alors maintenant, vous allez nous dire pourquoi vous voulez éliminer les ninjas de cette province ?
Koda émit un coassement étranglé. Il tremblait, se trémoussait, semblait vouloir se lever.
-Je… Suis votre maître, il est impensable que vous m’agressiez…
-Tout à fait, admit Sarutobi. Je ne compte pas vous tuer. Alors dites moi pourquoi vous voulez en finir avec les trois villages ninjas de votre province, Daimyô.
-Il se trouve que vous avez vu juste, reprit Koda, plus calmement. Les ninjas ne sont plus indispensables en temps de paix.
Sarutobi balaya l’argument d’un geste de main.
-Les ninjas ont traversé d’autres ères de paix. La vraie raison ?
À ce moment, un grand samouraï apparut dans l’embrasure de la porte. Instantanément, il se retrouva avec un kunaï collé sur la gorge.
-Non ! Hurla Koda. Je vous interdis de tuer mes hommes !
Sarutobi fit un signe de tête. Asuma relâcha la pression. Il aurait juré voir un petit sourire se dessiner sur les lèvres du garde du corps.
-Dites à votre garde de ne pas donner l’alerte.
-Ça va, retournez vous coucher, grommela Koda.
Le Samouraï sourit et, sans un mot, se retourna et disparut dans l’ombre. L’attention de l’Hokage se reporta vers le petit homme nerveux.
-Bien, alors ?
-Les ninjas représentent un danger pour mon pouvoir.
-Foutaises.
Sarutobi semblait calme. Il avait la nuit devant lui. Mais Koda commençait à l’énerver. Quel motif l’avait poussé à tenter de détruire les shinobis ?
Sarutobi regarda Koda droit dans les yeux. Ce dernier ne put soutenir le regard d’acier du vieil homme. Puis il se redressa de toute sa modeste hauteur.
-Comment osez vous ! Je suis votre maître. Un mot de ma part et vous êtes réduit au seppuku ! Partez et j’oublierai cet incident !
Koda inversait le rapport de force. Et il n’avait pas tort. À ce moment, un bruit de carriole se fit entendre.
-Quoi ?
Sarutobi se précipita à la fenêtre. Une carriole partait à toute allure du château. La vue de Sarutobi était encore assez bonne pour apercevoir un sourire songeur dans l’ombre de la carriole. Il resta un instant à la fenêtre, rêveur. Puis revint devant Koda, qui se fit tout petit sous le regard mauvais du vieillard.
-Maintenant vous allez me dire qui est ce samouraï, prétendument votre garde du corps, mais que vous vouvoyez et dont vous ne connaissez pas le nom, qui vient de s’enfuir en carriole du château… Et ce, dans une carriole frappée des armes des Tokugawa ! Acheva Sarutobi.
Koda eut un hoquet atroce. Il paraissait vraiment minable.
-Bien, bien… Ce samouraï était un envoyé de Ieyasu Tokugawa…
-Pour ?
-S’assurer que l’opération se déroulait bien, souffla Koda.
-Quelle opération ?
-L’élimination de tous les ninjas… Cela ne se limite pas à cette province. C’est dans tout le Japon… Tous les Daimyôs ont reçu l’ordre de faire en sorte… Que…
Koda n’acheva pas sa phrase. Sarutobi réfléchissait.
-Il va dire que l’opération ne se déroule pas comme prévue ?
-Oui, mais quand ils enverront des inspecteurs pour me destituer, elle se sera correctement déroulée, ricana-t-il, avant de s’interrompre, réalisant son erreur. Mais trop tard.
-Comment ça !
-J’ai ordonné à Fukyan de vous détruire il y a de ça six jours, souffla-t-il. Tout était prévu, vous ne pouviez pas… Et maintenant, cria-t-il en se levant, partez de chez moi ! C’est un ordre !
Sarutobi se releva lentement. Il sortit une lame ouvragée de sa ceinture.
-Que… Vous ne pouvez pas…
La lame fendit les entrailles de Koda en un éclair. Le petit homme s’écroula en tentant de retenir ses tripes.
-Je déclare Konoha libre de sa servitude envers Koda.
Puis, s’adressant aux trois ninjas sidérés :
-retournez à Konoha, vite. S’il n’est pas trop tard, organisez la défense. Sinon, voyez Shikaku. Je n’avais rien prévu de tel mais il est assez intelligent pour savoir que faire.
Sur ces paroles, le vieillard se mit en position de seiza et s’ouvrit le ventre d’un geste sec. Il tomba sans un bruit. Asuma abrégea les souffrances du vieil homme en lui tranchant la tête rapidement de son ninja-tô. Il n’eut pas un regard pour Koda, qui agonisait, de la mousse sanglante aux lèvres.