Fiction: Shinobis. (terminée)

Japon, XVIIème siècle, sous le shogunat des Tokugawa. Histoire de Konoha démystifiée sur fond politique.
Classé: -12D | Général / Suspens | Mots: 16163 | Comments: 18 | Favs: 19
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aka oni (Masculin), le 17/05/2008
Voilà, j'avais cette idée de faire un 'Naruto' réel, dans un Japon d'époque. Plus qu'à espérer qu'il n'y ait pas déjà une fic comme ça.



Chapitre 1: Une mission à enjeux.



Le village de Konoha se réveillait avec le soleil, comme chaque jour ; les travaux paysans nécessitaient une discipline de fer et le réveil à l’aube, comme dans tous les autres petits villages, très nombreux en ce milieu de XVIIème siècle Japonais. Le pays, unifié sous le shogunat d’Ieyasu Tokugawa, prospérait à nouveau, les guerres intestines ayant enfin cessé de déchirer le pays. Le village de Konoha, coincé au milieu de montagnes et bordé d’une immense forêt, ne semblait toutefois pas avoir souffert des guerres ; pourtant, à l’insu de presque tous, il avait été un des villages les plus fréquentés par les personnages importants, seigneurs de guerre, Daimyôs, et autres personnages politiques. Konoha n’était pas un lieu de villégiature mais un village ninja. Seuls quelques personnages bien placés connaissaient la vérité, et uniquement dans la province ; les ninjas servaient leur maître, uniquement leur maître, et quoique ceux du village de Konoha aient quelques activités mercenaires, jamais ils n’agissaient en faveur d’opposants au Daimyô de la région, Nagate Koda. Mais pour préserver un parfait anonymat, arme principale des ninjas, ils utilisaient la technique universellement utilisée par les ninjas pour camoufler leur village aux yeux du monde extérieur : un emplacement éloigné et une vie paysanne. Du moins en apparence, car les enfants n’étaient formés aux travaux des champs qu’en matinée : le dur entraînement ninja commençait sitôt leur frugal déjeuner avalé. Quant aux adultes, ils vivaient comme des paysans mais réservaient une partie de leur temps à l’entraînement. Ainsi, ils assuraient leur subsistance en cas de pénurie de clients, et cachaient parfaitement leur identité ; les ninjas n’étaient guère bien considérés, ils étaient même de véritables parias : ils ne respectaient aucun code d’honneur. Mais c’était aussi ce qui faisait leur force.

Naruto sortit de sa maisonnée, une faux à la main, pour aller travailler son champ, comme chaque jour. Il fit un joyeux signe de main à Sasuke, son voisin ; celui-ci n’appréciait guère le rôle de paysan et se contentait de jouer son rôle au minimum ; l’enthousiasme de Naruto pour aller faucher des récoltes lui tapait sur les nerfs. Un peu partout, les shinobis de Konoha sortaient pour aller travailler.

- Bonjour, Sakura !
- Ah, Naruto, bonjour… Allons-y.

Sakura était une kunoichi en formation, mais déjà très douée : elle s’infiltrait à merveille dans tout milieu ennemi, et tous n’y voyaient que du feu. Elle était promise à un avenir brillant en tant que ninja. Tous trois partirent vers le champ des ninjas en formation, un champ commun à tous les apprentis, afin qu’on puisse plus simplement les trouver : il n’était pas rare qu’un jeune ninja doive exécuter une mission lors de sa formation ; rien n’était plus formateur que le terrain, et cela évitait de mobiliser les vétérans. La matinée se passa sans incident, aucun, et après le déjeuner, chacun se dirigea vers les grands hangars du village ; de l’extérieur, on aurait dit de grands silos, et c’était l’explication officielle, justifiant leur verrouillage nocturne. Cependant un observateur quelque peu attentif aurait tout de suite noté que de tels hangars étaient superflus pour un village comme Konoha…

À l’intérieur, c’était une autre histoire : tout était aménagé pour former un immense dojo, où chacun se formait aux arts ninjas, combat à mains nues et diverses armes : kusarigama, ninjatô, tegaki… Chacun avait sa préférence mais tous maniaient toutes les armes. Les entraînements de terrain se déroulaient dans la forêt, et n’avaient rien d’un jeu : de nombreux étudiants trop insouciants avaient finis dans les griffes de quelque fauve. Les dissipés, les turbulents et les indisciplinés n’avaient pas leur place parmi les ninjas. Naruto, prédisposé à ce genre de comportement, avait su le canaliser dans une férocité incroyable au combat, à tel point qu’on l’avait surnommé le démon renard ; y ayant pris goût, il s’était spécialisé dans le maniement de Tegaki, ces griffes collées aux mains, et dans la mutilation gratuite de cadavres, mais uniquement quand il en avait le temps : il restait froid et calculateur dans l’action. Il avait même fait tatouer un renard sur le dos, mais cela avait été très mal vu par les hautes autorités du village : tout signe distinctif était à proscrire.
La formation d’un ninja ne se limitait pas au combat et à une forme physique extraordinaire, il devait aussi accumuler des connaissances impressionnantes sur tous les sujets et assimiler des gestes mystiques, qui avaient pris une importance considérable : ils terrifiaient littéralement les ennemis trop crédules, qui s’attendaient à voir des démons ou des flammes surgir du néant.

- Uzumaki ! Uchiwa ! Mission ! L’Hokage vous attend.

Le messager se retira aussitôt. Sans discuter, Naruto et Sasuke se dirigèrent aussitôt vers un grand bâtiment, avec un peu plus de prestance que les maisons paysannes du village. C’était la demeure de l’Hokage, le chef du village, un ninja que tout le monde vénérait : il avait atteint l’âge de 60 ans, un exploit chez les ninjas, en particulier en ayant traversé les guerres sanguinaires d’il y avait peu.

L’Hokage était en pleine réunion : pour qu’il se dérange, la seule raison ne pouvait être que la venue de Nagate Koda. En effet, les deux jeunes ninjas reconnurent le Daimyô de la province, leur maître, qu’ils avaient vu une ou deux fois : un petit homme au teint mat, engoncé dans un kimono trop grand pour lui. Il avait l’air maladif et nerveux, mais c’était habituel chez lui, qui souffrait d’une maladie du foie. Sa coiffure était celle d’un Samouraï, bien qu’il n’ait sûrement jamais tenu un sabre en situation réelle. En revanche, son garde du corps paraissait plus impressionnant : un grand samouraï, qui n’était pas angoissé, ou alors il ne le montrait pas. Ses mains, détendues, étaient éloignées de son katana ou son wakizashi.

-Entrez, dit calmement l’Hokage. Vous avez déjà vu Nagate Koda, je crois.

Naruto et Sasuke s’inclinèrent profondément, en signe de respect, mais on n’aurait su dire s’ils saluaient Koda ou l’Hokage.

- Mais ce sont… Des étudiants ? Vous ne m’avez pas compris, enfin, c’est…
- De la plus haute importance, vous l’avez répété plusieurs fois… Maître. Mais rassurez vous, ils sont capables. Et je ne vais pas envoyer un vétéran pour un simple assassinat…
- Mais enfin ! Déplora Koda. Vu la situation, j’aurais espéré que vous vous seriez occupé personnellement de…

Un silence incrédule tomba sur la scène. Seul le Samouraï regardait dehors, indifférent à ce qui se passait.

- Maître Sarutobi ne se déplace plus, répliqua sèchement Nara Shikaku, stratège en chef du village ; son fils, Shikamaru, semblait avoir hérité de son intelligence, et on lui épargnait les missions trop dangereuses : il était le futur stratège et conseiller du village, et son entraînement, quoique comportant une part de physique, était surtout intellectuel.

- Mais…
- Surtout pour une vulgaire élimination, appuya tranquillement Sarutobi.
- Mais… c’est… un affront ! s’écria Koda, en désespoir de cause.

Le silence tomba encore. L’accusation était grave.

- Je m’engage à me faire seppuku si ces deux là échouent, dit sèchement Sarutobi.
- … Très bien, dit Koda, l’air un peu égaré. Nous verrons, alors. Je vous ai donné les détails. Je reviendrai une fois la mission effectuée.

Il se leva brusquement et sortit, accompagné du nonchalant garde du corps.
Sarutobi tourna son visage dur, marqué par la vie qu’il avait vécu, vers les deux jeunes : son regard d’acier transperçait les gens.
- Vous n’avez plus le choix. Réussissez.
Puis, après une hésitation :
- Je vous adjoindrai un ninja de plus haut niveau. Shikaku ! Dis à Genma de se préparer.
- Bien, Maître. Vous deux, allez au dojo vous équiper. Vous partez ce soir. L’attaque aura lieu de nuit, cela se passera à Nobe.
- Bien.

Les deux ninjas se dirigèrent en silence vers le dojo. Le rôle de paysan était terminé.

Ils se retrouvèrent le soir, vers 18h, devant la sortie du village. Le soir était tombé, et nul étranger n’était en vue. Genma, un ninja qui avait déjà à son actif un certain palmarès de missions, les briefa rapidement :
- Deux cibles, deux samouraïs qui en savent trop. Ils ont sans doute quelques gardes, mais rien de bien important : ils se retrouvent ce soir dans la résidence du premier, et les gardes ne seront pas nombreux. Ils ne sont pas très riches.
- Bien, répondirent les deux étudiants ensemble.
- N’oubliez pas, dès que l’élimination sera effectuée, fuyez rapidement, les gardes ne sont pas importants, crut bon de rappeler Genma.
- Nous le savons, répliqua Sasuke.

Puis, sans un mot supplémentaire, ils partirent vers la ville de Nobe. C’était la grande ville la plus proche de Konoha, et elle n’était qu’à deux heures de course à pied ; néanmoins la progression s’effectuait en montagnes, elle était pénible. Les trois shinobis arrivèrent à Nobe sans encombre : leur entraînement leur apprenait très tôt à se déplacer vite en montagne. Sans se concerter, les trois shinobis, vêtus de noir, se coulèrent dans l’ombre des toits. Une mission d’élimination aussi simple que celle-ci ne requérait aucune infiltration. Ils savaient où était la résidence et y arrivèrent rapidement : le mur d’enceinte cernait un petit parc, sans doute gardé. Le mur d’enceinte était réellement anecdotique : les arbres communiquaient par-dessus le mur… Rapidement, la petite villa compta trois individus de plus en son sein.

Naruto observa le coin de jardin qui lui avait été dévolu. Il vit rapidement ce qui le dérangeait : un garde, étendu de tout son long, et dont le sang coulait encore de la gorge ouverte. Un autre, plus loin, avait subi le même sort.

-…
- Uzumaki !

Naruto rejoint Genma.

-C’est quoi ce bordel ? Demanda Naruto.
- Sais pas. Tous morts.
-Ok, dit Sasuke, qui venait d’arriver, pareil pour là bas.
- Ça pue le piège.
- En nous avertissant avec des cadavres ?
- Alors quoi ?
- Probablement… On va voir.

Les trois ninjas avancèrent avec circonspection vers la cloison de tissu. Précaution inutile, deux hommes, sans doute des samouraïs d’après leur coiffure, gisaient là, sur le sol, nuque fracassée. Ils n’avaient pas pu esquisser un geste. Du travail de pro. Du travail de…

- Ninjas, laissa échapper Genma. D’autres ninjas.

Sans un mot de plus, ils sortirent dans le jardin, pour tomber nez à nez avec une silhouette qui leur ressemblait en tous points. Celle-ci marqua un temps d’arrêt puis lança un sifflement modulé, avant qu’une aiguille de Genma ne lui traverse la gorge. Sasuke l’acheva d’un coup précis de kunaï.

- Trop tard, souffla Genma.

Trois autres silhouettes étaient apparues dans l’ombre du mur, et se dirigeaient maintenant vers eux.



... Heu... Voilà.



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