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Fiction: Pour une boite à musique (terminée)

Un petit morceau de l'enfance de Temari...
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Miyo-chan (Masculin), le 15/05/2008




Chapitre 1: Pour une boite à musique



Pour une boite à musique


Que le temps pouvait être long !
Si longues, ces minutes passées à fixer un plafond craquelé ! Et ces interminables heures à espérer un rayon de soleil, qui de toute manière, ne filtrera jamais au travers des persiennes en bambou. Et ces jours, tous si gris et uniformes, qui s'écoulaient dans la chaleur étouffante du désert.
Combien elle pouvait le haïr, ce désert. Une étendue immense, brune et brûlante qui ne lui laissait voir qu'une mince ligne tremblotante, l'horizon balbutiant du matin.

L'air chaud lui brûlait la gorge et la rendait nauséeuse.
Après ça, les médecins s'étonnaient de la voir malade. Ils avaient beau lui prescrire de ceci et de cela, rien ne dissipait ce poids pesant sur sa poitrine. Toujours ces nuits emplies de sa respiration sifflante, de sa toux sèche, rêche comme du papier de verre. Les membres si engourdis qu'elle ne pouvait les soulever. Et la fatigue constante, qui envahissait chaque atome de son corps, pour ne jamais la quitter.

Lorsque tout Suna avait appris que la fille du Kazekage était gravement malade, chacun y était allé de son petit commentaire. Des ménagères et de leurs :" je vous l'avais bien dit, trop chétive, la gamine !" aux vieux baroudeurs du Dimanche avec leurs :" arf, va bientôt crever, pauvre petite chose..."

Elle, couchée sur son petit lit aux draps de soie, elle n'entendait tout cela que dans un murmure. Une sorte de chansonnette en fond sonore qui accompagnait ses luttes intérieures.
Mais un beau jour, une fausse note vint briser l'harmonie de cette arrangement. Un mot, ou plutôt un nom glissé à son oreille : Konoha...

Konoha, le village caché du feu abritant les meilleurs ninjas de tous les pays. Konoha et ses prairies verdoyantes, ses Onsens et ses forêts sauvages.
Elle n'avait vu ça que dans ses livres d'images, pourtant, la perspective de constater l'existence de ce petit paradis lui arracha un micro-sourire sur ses lèvres minces et bleutées.

***


Quelques jours plus tard, le plafond craquelé fit place à un ciel de planches en acajou étincelantes.
Petit plissement des yeux pour mieux apprécier le spectacle. La respiration siffle moins, l'air est plus frais et plus pur. Pourtant les jambes restent inertes, sans énergie.
Une main chaude et rugueuse passe et repasse sur son front lisse comme celui d'une poupée. Elle pose son regard émeraude sur la face joviale d'un petit vieux à la barbe traînante et muette, qui semble lui demander son identité. L'autre lui sourit puis murmure :

- Bienvenue à Konoha Temari-chan, bienvenue chez les Nara !

Sans comprendre, Temari acquiesce et s'endort sous le contact de cette main qui lui rappelle tellement celle de son père.

***


Les jours passent mais ne se ressemble pas.
À l'aube, Nara-sama s'agenouille près de l'enfant aux yeux émeraude et lui conte les récits des plus grands héros de Konoha.
Tout d'abord, Temari ne fait que se laisser bercer par cette voix aux accents graves et profonds, comme autrefois par les rumeurs de Suna.
Mais bientôt, elle finit par se laisser entraîner par l'aventure du quatrième Hokage et le combat contre Kyuubi le démon. Ce dernier lui rappelle vaguement la forme étrange qui se tapit dans le corps de son plus jeune frère. Il faudra qu'elle songe à lui raconter ça.
Ce n'est qu'après avoir réussi à lui arracher un sourire que Nara-sama se décide enfin à bouger.

Il aime beaucoup prendre Temari dans ses bras afin de l'asseoir sur la table de la cuisine. De cette manière, il peut continuer à lui parler tout en préparant le repas. Dans ces moments-là, il lui arrive d'être particulièrement maladroit, trop absorbé par le rapport des commérages du quartier.
La jeune enfant eut son premier fou rire le jour où Nara-sama décida de préparer une tortilla comme le lui avait appris un bédouin. Trop occupé à imiter Dame Fukuda en train de chercher son peigne accroché à ses cheveux, il ne voit même pas qu'il se badigeonne le visage de farines de froment grâce à de grands gestes ridicules. Temari éclate de rire. Et même si cela excite cette satanée toux, Dieu, que c'est agréable de rire !

Mais bien vite, ces jours de répit laissent place à une période où sa faiblesse reprend le dessus. De plus en plus fatiguée par le moindre geste, la moindre pensée, elle ne cesse de plonger dans un sommeil peuplé de cauchemar.
Nara-sama cherche et fouine sans répit dans la bibliothèque de sa famille. Mais aucun remède ne semble s'appliquer à la jeune malade.

Les cerisiers sont en fleur, mais Temari ne peut les voir car, de nouveau submergée par la fatigue, ses yeux fermés ne savent plus que frémir sous les assauts des rayons du soleil.
Pour Nara-sama, pas de plus beau spectacle que ces flocons roses et blancs qui tourbillonnent dans le ciel azuré pour venir se poser délicatement sur l'onde fraîche de la source d'eau.

Du coup, une nouvelle idée germe dans son esprit. Certes, ça ne guérira pas l'enfant, mais ça ne peut lui faire que du bien. Il s'emparent donc du petit corps fragile et tout en l'enroulant dans une couverture aux reflets moirés, la transporte dans le jardin.
Là, il l'adosse sous un cerisier, bien emmitouflée dans son étoffe, et la laisse respirer l'air parfumé.

Cette odeur légère, Temari s'en souvient. Tant de souvenirs remontent grâce à cette odeur. Tous liés à sa mère et au longs après-midi de tempête qui laissaient la mère et la fille en tête à tête.
Durant ces heures de connivences affectueuses, la petite fille aimait plonger son museau dans l'ample chevelure de sa mère. Elle sentait si bon, elle sentait la fleur de cerisier.

Temari s'éveille, en poussant un gémissement, sorte d'appel au fantôme de sa mère, déjà bien loin. Elle contemple avec stupéfaction la pluie de pétales couleur bonbon qui s'abat sur elle. Elles ressemblent à de petits papillons espiègles qui volètent autour de sa tête comme pour dire: "attrape-moi !"
Avec difficulté, Temari se débarrasse de sa couverture et goûte l'air tiède de cette après-midi de Mai.
Comme si c'étaient ses premiers pas, elle se lève et titube un moment. Puis, le nez levé vers le ciel, elle reste à l'affût du prochain pétale qui passera par là. Soudain, dans un bond de cabri, elle en saisit un et le serre dans sa petite main veinée de bleu. Heureuse d'avoir attrapé sa proie, elle rit doucement mais ne peut s'empêcher de haleter de fatigue.
À la porte, Nara-sama, les yeux brillant, sourit devant cet acte si simple, qui marque pourtant une première victoire contre la maladie.

***


Malheureusement, cette escapade parmi les cerisiers ne fut pas inoffensive.
Le lendemain, Temari se mit à tousser avec véhémence et une forte fièvre l'assaillit. Elle venait d'attraper froid.
Dévasté, bourré de remord, Nara-sama fit appel à bon nombre d'éminents médecins, de sa famille comme d'ailleurs, afin de mieux cerner le problème. Bien entendu, aucun ne sut éclairer sa lanterne, tous répondaient: " Si Nara-sama ne sait pas, alors seuls les Kami sont au courant."

Plus le temps passait, plus l'enfant dépérissait. Sa fièvre empirait, ses poumons refusaient de fonctionner. Bientôt, il fallut l'aide d'une machine pour l'empêcher de s'étouffer elle-même. Constamment plongée dans un état semi comateux, elle n'entendait désormais plus aucune musique, ni les murmures de rumeurs sunniènes, ni le bruissement des récit des grands Hokage. Plus rien d'autre que le grand silence.

***


- Maman, pourquoi allons-nous chez grand-père ?
- Parce qu'il n'a pas le moral, chérie, donne-moi la main pour traverser.

L'enfant obtempéra sans rechigner.

- Pourquoi Papy n'a pas le moral ?
- L'un de ses patients ne va pas bien.
- Pourquoi ? Il va mourir ?
- Ne pense pas à ce genre de chose, Shikamaru-chan, ce n'est pas de ton âge.
- Pourquoi ?
- Shikamaru... Soupira Nara Yoshino, en entraînant son fils derrière elle.


Après une petit marche, l'enfant et la mère pénétrèrent dans la demeure principale des Nara, pour finir par s'installer dans un petit salon bien en face de Nara-sama.

- Grand-père, ton patient va mourir ? Demanda innocemment Shikamaru.
- Shikamaru !
- Mais c'est pas pour ça qu'on est venu ?! S'insurgea le petit du haut de ses quatre ans.

Nara-sama éclata de rire:

- Perspicace, ce petit ! Shikamaru-chan, va jouer, tu veux, ta mère et moi allons discuter de choses qui vont sûrement profondément t'ennuyer.
- Je n'en doute pas, répondit Shikamaru en se levant.

D'un pas sûr, il referma la porte coulissante et se mit à trottiner çà et là dans les multiples couloirs de la propriété.
Une lumière qui filtrait à travers une porte mal fermée attira son attention.
Bien trop curieux, il s'en approcha et d'une main écarta l'un des battants. Il découvrit une petit chambre dont l'immense baie vitrée laissait passer les rayons du soleil et donnaient à la pièce l'impression de s'enflammer.
Prudemment, il entra et remarqua enfin le petit lit à baldaquin.
Toujours endormie, Temari s'agitait doucement, comme en proie à d'affreux mauvais rêves.

- Pourquoi tu dors ? Lui demanda Shikamaru.
- ...
- Pourquoi tu ne réponds pas ?!
- ...
- Maman dit que c'est malpolie de ne pas répondre à une question... Mais en fait ce que dit Maman ne sert à rien, la plupart du temps.
- ...
- Tu es malade, pas vrai... Papy n'a que des malades chez lui. Mais si tu es là, c'est qu'il va te soigner, alors tout va bien. Maman dit que l'un des patients de Grand-père ne va pas bien, mais je sais qu'en fait, Papy va le soigner. Il est magique, mon grand-père, il a le pouvoir de soigner les gens avec ses mains, alors tu n'as rien à craindre !
- ...

Temari poussa un léger gémissement et une petite larme coula sur sa joue et s'imbiba dans son coussin.
La voix d'un enfant lui arrivait par bribes, repoussant pour quelques temps ses monstres intérieurs. Mais lorsque le silence l'emprisonnait de nouveau, des images qu'elle aurait voulu oublier s'imposaient à elle et la poursuivaient sans relâche.

- Tu n'as pas l'air bien, tu es toute pâle, poursuivit Shikamaru en posant sa main sur celle de Temari.
- ...
- En tout cas, tu es drôlement jolie; pour une fille !
- ...
- Maman dit que quand je serai grand, je devrai me marier avec une fille. Mais moi, je n'aime pas les filles, ça pleure tout le temps et ça ronchonne et c'est moche, en plus... Mais il faut tout de même que je me marie... Galère...
- ...
- ... Mais toi, tu n'as pas la même tête que les autres filles... On dirait une princesse ! Tu sais quoi, Grand-père va te soigner, et quand on sera plus grand, je te séduirai et on se mariera, d'accord ?
- ... (petit soupir).
- Qui ne dit mot consent, rit Shikamaru, tout content, d'accord, alors ! On se retrouvera quand on sera grand !
- ... (froncement de sourcil).
- Mais tu n'as toujours pas l'air bien... Ah, tiens, je sais !

D'une main, l'enfant sortit de sous sa tunique une petite boîte aux rebords argentés et la posa sur la table de nuit.

- Maman m'a donné ça pour quand je dors mal, ça a appartenu à ma grand-mère !

Au même moment :

- Shikamaru-chan ! On va y aller, viens dire au revoir à Papy !

Le concerné soupira de lassitude et d'une main, remonta le ressort sur le côté de la boite. Cette dernière s'ouvrit par le haut et les premières notes d'une tendre mélodie s'égrainèrent.

- C'est une boite à musique, j'espère qu'elle t'aidera à mieux dormir !

Il s'approcha, un peu hésitant, et déposa un baiser sur le front lisse de Temari.
Ensuite, la porte coulissa et dans la chambre enflammée ne resta plus que Temari et ses démons.
La boîte à musique continuait à tourner et peu à peu, la mélodie se fraya un chemin dans l'esprit de l'enfant endormi. Au delà du sommeil, son monde intérieur était comme un labyrinthe sombre, abritant ses propres terreurs. La musique y résonnait, de plus en plus fort, faisant écho contre les murs de pierres.
Elle voulut courir vers elle, mais ses jambes ne la supportaient pas.
Ce n'est qu'au crépuscule, lorsque les dernière notes de musique moururent avec le soleil, que les murs du labyrinthe disparurent et qu'enfin, Temari put ouvrir les yeux.

***


À quelques kilomètres, Shikamaru observait le ciel sombre d'un air absent.

- Shikamaru ? Quelque chose ne va pas ?
- Maman, tu crois que le patient de Papy va s'en sortir ?
- Nous l'espérons tous, mon chéri. Allez, n'y pense plus, ce n'est pas de ton âge. Viens te coucher.

***


Plusieurs années s'écoulèrent alors.
Une nuit, Temari s'agenouilla près de cerisiers dans un jardin parfaitement entretenu. D'une main, elle brisa l'onde du petit bassin d'eau, tout en chantonnant une vieille mélodie de son enfance.

- Nara-crétin ! Il te faut pas une heure pour te changer ! S'écria-t-elle dans un sursaut.
- L'imbécile qui m'a balancé dans le Onsen devrait se la fermer ! Je suis payé pour être guide, pas Ijime !

La blonde de Suna éclata de rire et reporta son attention sur un pétale de fleur.

- Alors, Temari-chan, j'espère que tu prends bien soin de mon petit-fils ! Fit une voix dans son dos.

Sans même se retourner, elle répondit:

-Bien sûr, Nara-sama, après tout, je vous dois la vie !



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