Fiction: Au secours, je suis un renard ! (terminée)

Naruto remua sa queue touffue, battit ses longues oreilles, sortit ses petites griffes. Il ne réalisait pas encore ce qui lui arrivait. "Oh, un petit renard!" s'exclama alors la voix fraîche d'Hinata... Naru/Hina, Sasu/Saku
Version imprimable
Aller au
NeN (Masculin), le 16/05/2013
Voilà une fanfiction qui m'est venue en cours de sport... Aucun rapport avec l'histoire, ne cherchez pas.
Bref, j'espère qu'elle vous amusera ! Bonne lecture !




Chapitre 5: Au secours, je suis un oiseau !



Sakura leva une patte, secoua ses plumes, ouvrit et referma son bec. Puis un rire nerveux la fit lever les yeux.

- Eh bien, chacun son tour, dit Sasuke qui paraissait un peu déboussolé.

Vu d’en bas, il paraissait gigantesque. Sakura mit un certain temps à réhabituer son regard à la nouvelle échelle du monde qui l’entourait. Sasuke se pencha pour la voir de plus près, et elle se recroquevilla instinctivement sur elle-même. Devenue oiseau, elle comprenait mieux que quiconque pourquoi son coéquipier s’était transformé en chat.

- Hé, tu as peur de moi ? s’étonna Sasuke à qui rien n’échappait. Cette histoire est incroyable, en trois jours, nous nous sommes tous transformés… Mais je ne t’entends pas, dis quelque chose !

Sakura paniqua. Parler, elle devait parler ! Mais comment un organisme d’oiseau pouvait-il parvenir à émettre des paroles humaines ? C’était scientifiquement impossible !

Sasuke commençait à s’inquiéter.

- Sakura, parle-moi ! Ne me dis pas que je ne peux pas t’entendre, ce serait trop bête !

- Une minute, je fais de mon mieux ! l’interrompit Sakura en se concentrant.

Sasuke soupira de soulagement tandis que Sakura sursautait.

- Bon, c’est déjà ça ! affirma le jeune homme en se redressant. Maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? On retourne voir Tsunade ?

- …

- Je sais ce que tu penses, mais on devrait au moins la prévenir. Tu es son élève, après tout.

- Bon, très bien, allons-y.

Sakura se préparait à se relever sur ses deux pattes quand deux mains larges et chaudes la cueillirent et elle se retrouva emportée dans les airs.

- Tu es aussi légère qu’une plume, dit Sasuke d’une voix douce en la levant à hauteur de son visage. Et aussi petite qu’un œuf.

- Sasuke, dit Sakura en le regardant dans les yeux, juste avant que je me transforme, tu allais m’embrasser, n’est-ce pas ?

Ses joues s’empourprèrent, mais il sourit et Sakura retint sa respiration, son petit cœur de colibri battant à toute vitesse.

- Quand je pense que ça a tout fait rater, dit Sasuke en détournant les yeux. Tu n’aurais pas pu trouver un autre moment pour te changer en moineau ?

- Hé, colibri, s’il te plaît !

- Eh bien, mademoiselle le colibri, quel effet cela fait-il de ne plus être humaine ? rétorqua Sasuke.

Sakura réfléchit.

- Est-ce que tu crois que j’arriverais à voler ? demanda-t-elle soudain.

Il la regarda.

- Essaye, dit-il.

Et il la lança dans le vide.

Ce fut la fin du monde. Dès l’instant où elle ne sentit plus le contact des mains de Sasuke sur son corps, elle se sentit en danger et pour la première fois de sa vie, la peur lui déchira les entrailles tandis qu’elle sentait l’air hurler autour d’elle. Dans un geste de panique, elle déploya ses ailes.

L’instant d’après, elle planait entre les branches.

Et c'était merveilleux.

- Ouhouuuu !

Sasuke sautait d'arbre en arbre à toute vitesse, peinant à la suivre. Elle était si petite et si vive qu'il avait du mal à ne pas la perdre de vue.

- Et moi qui pensais lui faire peur, grommela-t-il en prenant appui sur une branche pour sauter.

- Sasuke, c'est génial ! babilla le petit colibri en faisait un virage en épingle à cheveux autour de son visage essoufflé.

Sakura tournoya jusque dans les cimes des arbres, fit un salto au-dessus de la forêt et replongea à toute allure dans les profondeurs du feuillage avant de se faire intercepter au vol par deux mains qui se refermèrent sur elle.

- Je te tiens, dit Sasuke avec soulagement. Terminé la haute voltige, on va chez la vieille.

- Attends, attends, laisse-moi y aller en volant ! s'enthousiasma Sakura en battant de ailes pour se dégager de sa prise.


Tsunade soupira en entendant le pas léger d'une chaussure ninja sur les tuiles de son bureau. Décidément, ces gamins ne la laisseront pas tranquille une seconde.

- Vous êtes insupportables, reprocha-t-elle à l'adresse de Sasuke lorsqu'il apparut dans l'encadrement de sa fenêtre. Si vous continuez, je vous recolle en mission.

- Mais on ne demande que ça, d'être en mission, rétorqua Sasuke avec espoir.

Les entraînements, il aimait ça, mais à court terme.

- Tu es redevenu humain, on dirait. Alors qu'est-ce qu'il se passe cette fois ?

- C'est Sakura, dit Sasuke.

Il se pencha par la fenêtre et appela sa coéquipière à grands cris. Curieuse malgré elle, Tsunade l'observa s'égosiller, lui qui avait toujours été imperturbable en public. Il semblait à présent au bord de la crise de nerfs.

Une boule de plumes s'engouffra soudain dans le bureau pour aller voltiger au plafond, effectuant d'élégantes arabesques entre les étagères et le lustre. Tsunade leva un sourcil.

- Voilà, elle s'est transformée en colibri, dit Sasuke d'une voix fatiguée tandis que Sakura faisait la vrille.

- Je vois ça. Et qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus que les deux dernières fois ?

- J'étais sûr que vous sortiriez un truc pareil, soupira Sasuke. Bon, on va faire pareil, alors. Sakura, tu viens ?

- Tout de suite, chantonna l'oiseau en passant sous le nez de l'Hokage en rase-mottes.

Tsunade les regarda sortir par la fenêtre. Elle se plaignait, mais il fallait bien admettre qu'avoir de tels numéros comme ninjas mettait de l'animation dans sa carrière de bureaucrate.


Tenten s'acharnait à percer le légendaire tourbillon divin de son coéquipier à l'aide de kunais quand elle vit passer Sasuke qui courait après un minuscule oiseau. L'étrangeté de la scène la fit s'interrompre.

- Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que quelque chose n'est pas normal ? dit-elle en abaissant ses armes.

- Simple visite de routine, je ne fais que passer, dit Sasuke d'une voix lasse.

- Est-ce que vous m'entendez ? babilla joyeusement Sakura en venant voleter près d'eux.

Neji se dégagea du cratère formé par son tourbillon pour les rejoindre. Décidément, l'équipe 7 savait à quoi occuper ses jours de congé.

- Un oiseau qui parle ! s'exclama Tenten.

- Ben tiens, fit Neji. C'est Sakura ?

- Dans le mille, soupira Sasuke tandis que Sakura se posait sur la tête de Tenten. Vous n'auriez pas vu Naruto ?

- Il doit être en train de flirter avec Hinata, s'amusa Tenten pour embêter Neji.

- Il a pas intérêt à la déconcentrer, grommela celui-ci.

- Bon, on va continuer notre tournée des équipes. Sakura, tu viens ?

- Déjà ? protesta Sakura.

Elle s'était nichée dans un des chignons de Tenten et s'y sentait parfaitement à son aise.

- Vous n'avez toujours pas trouvé pourquoi vous vous êtes transformés ? demanda Neji.

- Si ça se trouve, il n'y a même pas de raison logique, s'exaspéra Sasuke. C'est quoi, ce bruit ?

- Les hurlements hystériques associés au fracas d'arbres déracinés ? C'est Lee et Gai-sensei qui reviennent de leur jogging. Fuyez pendant qu'il en est encore temps.

Sasuke attrapa Sakura de force et se réfugia dans les arbres pour atteindre le prochain terrain d'entraînement. Mais il n'y avait personne dans la clairière de l'équipe 10.

- Où sont Shikamaru, Ino et Chôji ? s'étonna Sasuke.

- Je vais aller voir ! lança Sakura en s'échappant aussitôt dans les airs.

En deux battements d'ailes, elle avait disparu. Un peu dépité, Sasuke regarda la forêt déserte. S'occuper d'un oiseau qui ne tenait pas en place était encore pire que d'endurer Naruto pendant trois missions d'affilée.

- J'aurais peut-être dû rejoindre Orochimaru, finalement, marmonna-t-il en repartant sur la route.


Naruto sillonnait la rue principale en frottant ses bleus. Neji lui avait assez explicitement fait comprendre qu'il avait intérêt à laisser Hinata s'entraîner en paix. Il se retrouvait donc à errer tel un cœur solitaire au milieu du marché, sans autre occupation que soigner ses contusions et…

- Naruto !

Sasuke se jeta sur lui, à bout de souffle.

- Tu es poursuivi par l'Akastuki ou par tes fans ? plaisanta Naruto en constatant ses joues rougies par l'effort.

- Arrête tes conneries, Sakura a disparu !

- Et où est le problème ? On en est enfin débarrassé, parfait ! AOUTCH !

- Ce n'est qu'un avant-goût de ce qui t'attend quand je lui répéterai tes paroles ! menaça Sasuke en rendant au passant le parapluie avec lequel il l'avait frappé.

- Oh non, déglutit Naruto qui se massait la tête.

- Elle s'est transformée en oiseau et j'ai perdu sa trace, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose…

- En oiseau ? Euh… D'accord. Admire ma capacité d'assimilation à toute épreuve. Que veux-tu qu'il lui arrive ?

- Elle pourrait se faire dévorer par un chat ou un ours.

- Ah oui, admit Naruto alors qu'ils partaient à sa recherche d'un pas vif. Ou encore se prendre une vitre en plein fouet.

- Ou partir vivre avec les autres oiseaux. Leur compagnie doit parfois être plus agréable que les habitants de ce village.

- Ou se perdre, elle en serait capable.

- Ou se faire capturer par un marchand animalier, ajouta Sasuke, le regard fixé sur un stand plus loin. Hé, vous, là-bas !

Le vendeur acheva d'astiquer sa grande cage à oiseaux et se retourna avec un grand sourire commercial.

- Que désirez-vous ? J'ai des chats, des cochons sauvages, des pilou-pilous sauteurs…

- Ces colibris, d'où viennent-ils ? interrogea impérieusement Sasuke en désignant la cage dans laquelle une quarantaine de colibris voletaient à grand bruit.

- D'un peu partout. Amazonie, Russie, Sibérie, Suna… tenez, j'en ai même un de Konoha, attrapé ce matin même ! C'est fou ces bestioles, elles s'adaptent vraiment à n'importe quelles conditions géographiques.

Sasuke fit un bond et se jeta sur le marchand.

- Lequel ?! Lequel vient de Konoha ? hurla-t-il en le secouant comme un prunier.

- Holà, doucement, Sasuke, le calma Naruto en l'attrapant par l'épaule. C'est un civil, je te signale.

- Le… le blanc et rose, balbutia le vendeur.

Les deux ninjas se tournèrent vers la cage. La moitié des oiseaux étaient blancs et roses.

- Sakura ! se mit alors à appeler Sasuke. Sakura, réponds-moi !

- Il… il est complètement fou, non ? demanda prudemment le vendeur à Naruto.

- Oh oui. Ça fait une éternité que je le dis mais personne ne m'écoute.

- Naruto ! Je crois que j'ai entendu une voix !

- Encore ? Je t'ai déjà expliqué que c'était dans ta tête, Sasuke.

- Mais arrête de faire le con ! s'écria le jeune homme avec hargne. Aide-moi, on les embarque. Monsieur, nous réquisitionnons ces colibris !


A deux, ils portèrent la lourde cage piaillante jusqu'à un endroit moins peuplé, évitant les sorties d'école et les terrains d'entraînement de leurs amis. A l'intérieur, les oiseaux s'agitaient dans le plus grand des capharnaüms.

- Pfioou, elle pèse son poids, la volaille, souffla Naruto en déposant la cage sur l'herbe.

- Parle pas trop fort, elle va t'entendre, répliqua Sasuke.

- Tu es sûr qu'elle est là-dedans, au moins ?

- Euh… pas à cent pour cent, mais on verra bien. Je vais ouvrir la cage, Sakura pourra se manifester.

- Bonne idée.

Sasuke crocheta la serrure avec un kunai et ouvrit en grand la porte grillagée. Aussitôt, tous les oiseaux jaillirent et se jetèrent sur lui en cui-cuitant.

- Au secours ! Au secours ! brailla Sasuke en se débattant avec de grands gestes paniqués alors que Naruto se pliait en deux, hilare.

- Quel succès, Sasuke… Sakura va être jalouse.

- Fais quelque chose au lieu de rire comme une baleine !

- Je remarque qu'une fois du plus, tu as besoin de moi pour t'en sortir, rigola Naruto. CASSEZ-VOUS, LES PIAFS ! s'égosilla-t-il ensuite en agitant les bras.

- Arrête, imbécile, tu les excites ! hurla Sasuke alors que les oiseaux griffaient son visage.

- Sakura, si tu es là, vole jusqu'à moi ! lança alors Naruto, traversé par une inspiration soudaine.

Mais avant que le fouillis de volatiles ne réagisse, un chien arriva soudain en aboyant à tue-tête et dispersa la nuée. Consterné, Sasuke regarda les colibris s'éloigner à tire-d'aile pour échapper aux crocs d'Akamaru.

- Tu me feras penser à tuer Kiba la prochaine fois qu'on le verra ? dit-il à l'adresse de Naruto.

- Ne t'en fais pas. Si Sakura était effectivement là-dedans, elle est désormais libre et rien ne l'empêchera de revenir vers nous.

- Tu as raison. On n'a plus qu'à attendre.

Les deux garçons s'assirent dans l'herbe et croisèrent les bras.


Le jour déclinait lentement sur Konoha, teintant le ciel de rose pâle et allongeant les ombres des arbres sous lesquels étaient installés Sasuke et Naruto.

- Sasuke ?

- Quoi ?

- J'ai faim.

Sasuke retint sa main qui avait furieusement envie de dégainer son sabre et transpercer son équipier.

- Oublie ton ventre deux minutes, espèce de goinfre ! Ça fait des heures qu'on attend et Sakura n'est toujours pas revenue, il a dû lui arriver quelque chose !

Ayant rongé la totalité des ongles de sa main droite, il s'attaqua à la gauche.

- Je ne t'ai jamais vu aussi anxieux, remarqua Naruto.

- Evidemment que je suis anxieux, crétin ! C'est toi qui es trop calme par rapport à la situation !

- Allons, ne rejette pas ton incompétence sur les autres. C'est juste que moi, contrairement à toi, j'ai appris à maîtriser mes émotions. Ce qui me permet d'aborder la situation avec une sérénité exemplaire.

- Des leçons de sérénité de la part de l'hyperactif de la ville, je me marre, ricana Sasuke. Tu es le premier à exploser dès que quelque chose dérape.

- Pas du tout !

- Alors là ! Tout ton cirque avec les queues de Kyuubi, le chakra orange, le mode ermite et les autres conneries, c'est de la déco peut-être ?

- Ah, je vois ! Tu es juste jaloux de mon niveau qui se trouve, il est vrai, bien loin au-dessus du tien…

- Répète un peu, pour voir ?

- J'vais me gêner !

- Kâton !

- Rasengan !

- Encore cette attaque minable ? Quand évolueras-tu enfin, Naruto ?

- Ha ! Tu peux parler, toi et ton allume-cigare. Garde ça pour les barbecues du dimanche, même mon briquet est plus puissant !

- Tes remarques perfides sont bien en dessous de mon esprit surélevé. La bave du vilain canard n'atteint pas la… merde c'est pas ça…

- Tes répliques sont encore plus pathétiques que ta coiffure ! s'écria Naruto en bondissant en avant.

- J'ai pas de leçons d'esthétisme capillaire à recevoir de la part d'une brosse à chiottes ambulante ! hurla Sasuke en dégainant son sabre.

Il contra l'attaque de Naruto et leva le bras pour l'assommer, mais le manqua de peu. Sans perdre un instant, Naruto fabriqua quelques dizaines de clones et chargea à nouveau.

- Bah alors, Sasuke, on se sent seul ? dit-il dans de grands éclats de rires.

- Imbécile, je connais cette attaque par cœur…

Visant un des clones en particulier, Sasuke lui assena un grand coup sur la tête. Aussitôt, tous les autres Naruto s'évaporèrent.

- Il serait temps que tu élargisses ton répertoire, ironisa cruellement le jeune Uchiha en se remettant en position d'attaque.

- Comment oses-tu me faire ça à moi ? s'indigna Naruto en se massant la tête. Quand je pense que j'ai toujours été là pour toi ! Je t'ai encouragé ! Je t'ai protégé du côté obscur ! Et je suis ton seul ami ! Oui parce que c'est vrai, t'es vraiment un mal-aimé à Konoha, quand on y pense…

- C'est pas vraiiii !

Naruto esquiva le jet de flammes de justesse et ricana.

- J'ai touché un point sensible, on dirait !

- Même sans cible, ce point n'est point au point ! répliqua furieusement Sasuke.

- Et mon poing dans ta gueule ? Tu es vraiment un cas désespéré, Sasuke.

- La bave de la blanche colombe n'atteint pas le… putain c'est pas ça non plus…

- Rasengan puissance dix !

- Ah ouais ? Kâton puissance dix mille !

- Et allez, vas-y, brûle la forêt, on te dira rien… Toi et l'écologie, ça fait quatre…

- On n'est pas tous atteints par la vague "sauvons la planète", tu vois ! Moi j'suis moi et toi…

- Tais-toi !

- Quoi ?

Naruto évita la lame qui s'abattait sur lui et plaqua une main sur la bouche de Sasuke.

- J'ai cru entendre quelque chose…

Ils écoutèrent distinctement. Une petite voix retentit faiblement au-dessus d'eux.

- Quand vous aurez fini de vous amuser, vous pourrez peut-être me tirer de là ! brailla un petit colibri dix mètres plus haut.

- Sakura !

Elle était empêtrée dans une immense toile d'araignée juste au-dessus de leurs têtes. Naruto et Sasuke rangèrent précipitamment leurs armes.

- Ça fait des heures que je vous appelle ! hurla Sakura, à bout de nerfs. Je suis coincée là depuis une éternité et vous, qu'est-ce que vous faites ? Vous vous battez en détruisant la moitié de la forêt au passage ! Et je n'ai en plus jamais entendu de jeux de mots aussi ridicules, une vraie torture ! Vous êtes vraiment des bons à rien, et quand je pense que…

- Et si on la laissait là ? proposa Naruto alors que Sakura poursuivait son accès de colère.

- …et vous avez failli me griller comme un poulet avec vos jets de flammes ! Depuis quand est-ce qu'on abuse ainsi de la combustion spontanée ? Surtout que…

- Ma conscience ne s'en relèverait pas, regretta Sasuke.

- Tu as une conscience ?

- Et toi, dis donc ? Comment ça se fait que tu l'aies entendue au beau milieu d'un combat alors qu'elle devait s'égosiller quand on attendait en silence ?

- Tiens… C'est vrai ça…

- Tirez-moi de là, plus vite que ça !

Sasuke rengaina son sabre et s'approcha du tronc.

- Tiens bon, Sakura ! J'arrive ! Ouhlà, c'est rudement haut dis donc…

- Si tu pouvais te dépêcher de sauver ta princesse, j'ai ma propre copine à aller voir, lui glissa Naruto.

- C'est bien le moment…

Il commença à marcher le long du tronc pour rejoindre la toile d'araignée alors que le soleil disparaissait derrière les collines, puis soudain, le colibri se transforma sans prévenir. La toile céda sous le poids de Sakura qui tomba en chute libre dans les hurlements.

- Oh là là ! s'horrifia Naruto en se précipitant au bas de l'arbre.
En désespoir de cause, Sasuke ouvrit les bras et reçut le corps de la jeune femme en plein fouet. Le choc lui fit lâcher prise sur le tronc et ils dégringolèrent tous deux en direction du sol.

- Vous en faites pas, j'suis là ! brailla Naruto en tendant les bras.

Ils lui tombèrent dessus et s'écroulèrent dans l'herbe. Plusieurs secondes passèrent avant qu'ils ne se soient remis de leur frayeur.

- Naruto, ça va ? demanda Sakura, dans les bras de Sasuke, lui-même dans les bras de Naruto.

- J'ai au moins trois côtes cassées, grogna celui-ci en retour.

- Parfait !

Ils se relevèrent difficilement et s'époussetèrent, haletants.

- Quel bonheur d'être de nouveau humaine ! se réjouit Sakura. C'est sympa de pouvoir voler, mais il y a trop de désavantages à être un oiseau. Je ne veux plus jamais subir l'humiliation d'être enfermée dans une cage.

- Contente que tu sois revenue aussi, marmonna Naruto en massant son dos. Bon, on va chez la vieille la prévenir. Parce que c'est pas tout mais j'ai des choses à faire et…

Il partit devant sans remarquer que ses deux coéquipiers s'étaient tournés l'un vers l'autre.

- Tout s'est bien terminé, soupira Sasuke avec soulagement.

- Et le soleil se couche, précisa Sakura.

- Euh… et alors ?

- Alors c'est exactement le bon moment pour finir ce que tu avais commencé.

Sasuke se mit à réfléchir à toute vitesse. Qu'avait-il commencé récemment ?

- J'imagine que tu ne fais pas référence à ce puzzle représentant le blason des Uchiha en…

- Mon dieu, soupira Sakura, les hommes sont donc tous des imbéciles.

Sans attendre que Sasuke ne fasse les conclusions lui-même, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ses lèvres. Ce fut l'illumination.

- Ah ! s'exclama Sasuke. Ça !

- Une vraie flèche…

Sasuke l'enlaça et l'embrassa à nouveau. Il n'avait jamais fait ça, il ne savait pas comment il était censé s'y prendre, mais peu lui importait : c'était Sakura et il se contentait de suivre ce que lui murmurait son cœur. Et ça marchait très bien.

- Hé, vous savez que s'embrasser sur la voie publique est passible d'une amende ? s'énerva Naruto qui avait fini par se rendre compte qu'il parlait tout seul depuis cinq minutes.

- Donc si je résume, renard, chat ou colibri, peu importe, vous vous êtes tous retransformés sans séquelles ?

Naruto, Sasuke et Sakura hochèrent la tête d'un même mouvement. Tsunade eut un sourire appréciateur.

- Bien, dit-elle en croisant les doigts sur son bureau. On ne sait toujours pas pourquoi cela est arrivé, mais puisque tout est bien qui finit bien, peu importe. Que cette expérience soit pour vous matière à réfléchir. Tirez-en le plus d'enseignements possible.

- C'est déjà fait, répondirent-ils en y pensant.

Je dois augmenter mon odorat, conclut Naruto.

Voir dans le noir est décidément très avantageux, réfléchit Sasuke. Je vais m'y entraîner.

Mon dieu, ça y est, après tant d'années… soupira intérieurement Sakura. Ma patience a finalement donné ses fruits ! Sasuke Uchiha dans la poche, quelle victoire ! Je devrais peut-être changer de vêtements pour être plus féminine, maintenant que je suis en couple. Et si je me raccourcissais les cheveux ? Je crois que la mode a changé cet hiver. Et puis la couleur ne…

- … que la fin de vos congés, n'est-ce pas, Sakura ?

- Hein ? Oui, bien sûr. Je suis tout à fait d'accord.

- Très bien. Vous n'avez plus qu'à aller vaquer à vos occupations.

Tsunade les regarda sortir avec soulagement. Cette fois, elle allait ENFIN pouvoir avoir la paix.
Soupirant de bien-être, elle se servit un verre de saké bien frais et alla ouvrir la fenêtre pour savourer les derniers rayons de soleil de la journée.

Ce qu'elle ne voyait pas, c'était cet immense cerf qui secouait la tête dans la rue voisine, l'air complètement déboussolé. A côté de lui se redressait un petit sanglier aux yeux bleus.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'exclama un grand et gras papillon en voletant au-dessus de leurs têtes.

Non loin, Neji essayait de reprendre ses esprits. Il s'apprêtait à dire quelque chose de très important à Tenten quand il s'était senti tout bizarre. Au début, il avait cru que c'était sur le coup de l'émotion, mais il avait compris que quelque chose clochait quand Tenten l'avait pris entre ses mains en s'exclamant : "oh, quel bel oiseau blanc !". Puis un instant plus tard, à la place de Tenten se tenait un panda. Une petite chouette hulotte blanche et duveteuse atterrit alors maladroitement entre eux, les plumes à l'envers.

- Grand frère Neji ! s'écria-t-elle d'une petite voix. Toi aussi, tu…

- On s'est tous transformés, s'horrifia Neji en voyant au loin la silhouette gauche d'un écureuil vert qui bondissait dans tous les sens, poursuivit par un labrador, lui-même pourchassé par ce qui ressemblait à un cafard de trois kilos.

Et ce fut un cri unanime qui fit sursauter Tsunade, paisiblement accoudée au rebord de sa fenêtre :

- AU SECOURS !





Chapitres: 1 2 3 4 [ 5 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: