Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La triple tragédie.

Un extrait ? « On devrait être assez loin. » Cette pensée la rassurait. La vérité ? Elle était épuisée. Sakura courait depuis plus d’une demi-heure, transportant le corps inanimé du brun. « Bon sang, qu’est-ce qu’il est lourd… » La peur, l’effort, elle ne parvenait plus à contrôler sa respiration et sa vision s’obscurcissait. Soudain, une douleur aiguë à la cuisse la jeta au sol. Elle se réceptionna sur l’épaule et roula dans la poussière. « Aie… » Un goût de sang dans la bouche...
Classé: -16I | Spoil | Général / Drame | Mots: 14187 | Comments: 31 | Favs: 53
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Sekai (Féminin), le 06/05/2008
Me voici de retour avec une suite non prévue au départ. J'ai hésité face à la demande de certains mais un cri déchirant a fini par me faire réfléchir : "NON ! Tu n'as pas le droit de la faire se terminer comme ça !"

Alors je ne sais pas si j'ai le droit ou pas mais... j'ai cogité et un semblant d'idée m'a traversé la tête.

Note : malgré tout, enfoncez-vous bien dans le crâne que je ne suis pas une personne du genre influençable... ^^




Chapitre 3: Le réveil



« Des ANBU de Konoha… » Sakura se sentait partir, cette sensation de vertige lui donnait la nausée. Elle était allongée sur le sol mais avait l’impression d’y être aspirée, comme dans des sables mouvants. Sa vue se brouillait mais elle arrivait encore à distinguer leurs masques : ils étaient cinq. Elle avait été touchée au niveau de la cage thoracique, pourtant, la douleur semblait s’estomper peu à peu tandis que son corps entier s’engourdissait. Elle ne sentait déjà plus ses jambes. Elle entendit des gémissements et dodelina de la tête dans l’espoir d’en découvrir la source. Finalement, la jeune femme comprit : ces plaintes étaient les siennes. Elle prit conscience de sa propre respiration, irrégulière et saccadée. L’air semblait fuir ses poumons et elle ne put retenir une violente quinte de toux. « De l’air ! » Ses mains paniquées parcouraient le sol à la recherche de quelque chose auquel elles pouvaient s’accrocher mais elles ne rencontraient que de fines touffes d’herbes. Elle ne voulait pas mourir. Cette sensation de torpeur atteignait maintenant son esprit. C’était à la fois terrifiant et confortable. La douleur et la peur disparaissaient, les frissons également. Elle se demandait s’il fallait vraiment tenter de résister et ses yeux papillonnèrent.

Ce qui lui avait paru une éternité n’avait en fait duré que quelques secondes. Un cri : Sakura rouvrit les yeux avec un grognement de protestation. L’impression de vertige la reprit immédiatement et elle toussa à nouveau, s’étouffant à cause du sang qui encombrait sa gorge et ses poumons. « Qui a crié ? » Elle déglutit avec difficulté. La jeune femme avait l’impression de forcer son esprit ensommeillé mais elle devait absolument se rappeler de ce qui était en train de se passer. Ça y est, ça revenait. Elle eut la confirmation en voyant une forme s’approcher en courant. Sa vue était floue mais elle reconnu Naruto à ses cheveux blonds. Sakura avait l’impression d’assister à la scène sans y participer, tout lui semblait tellement loin, comme à travers un écran de télévision. Sans comprendre, elle vit le corps du jeune homme s’écrouler sans même qu’il n’esquisse un mouvement. Elle voulut prononcer son nom mais une quinte de toux plus violente encore la contraint à fermer les yeux.

« Allez vous occuper de l’Uchiha, moi je reste ici pour les finir. »

Un des ANBU avait parlé. C’était une femme et sa voix paraissait étrangement familière à Sakura. Elle entendit les autres s’éloigner et sentit que quelqu’un la déplaçait. Sa tête était à présent posée sur les genoux de l’ANBU. C’était mieux, elle avait moins de difficultés à respirer. La jeune rose sentit une main caresser son visage ruisselant de sueur.

« Tu vas mourir, Sakura… Je suis désolée. » La voix était pleine de souffrance.

Une longue mèche blonde s’échappa de la capuche. « Ino… » La jeune femme avait envie de sourire : comment avait-elle réussi à entrer chez les ANBU, celle-là ? Elle tendit une main mal assurée vers le masque mais la blonde l’arrêta : « Non. » Au son de sa voix, Sakura sut qu’Ino pleurait. Elle comprit que ces ANBU avaient été envoyés pour les éliminer, tous les trois. Naruto et Sasuke car ils avaient provoqué la destruction du village et elle-même pour avoir fuit avec eux. Elle savait parfaitement qu’Ino était tiraillée entre sa mission et ses sentiments. Mais pourquoi avoir envoyé quelqu’un comme elle ? D’autres auraient très bien pu effectuer cette mission sans aucun scrupule, mais Ino…

Les pensées de Sakura furent interrompues par un hoquet de la blonde. Celle-ci tentait de retenir ses sanglots mais son corps était à présent secoué de spasmes incontrôlables. Sakura sentit ses propres larmes lui monter aux yeux. Plus loin, elle entendait les bruits caractéristiques d’un combat : Sasuke devait certainement se battre.

« Ferme les yeux. » Elle sentit la main d’Ino se poser sur sa poitrine. Inconsciemment, elle obéit à l’ordre qu’on venait de lui intimer. Elle avait tellement envie de dormir… Une sensation de picotement l’envahit. Ses sourcils s’arquèrent sous l’effet de la surprise : « une technique de soin ? » La blonde était loin d’être douée dans ce domaine, et surtout, c’était contraire à sa mission.

« Si tu survis, ne reviens jamais à Konoha. » Les derniers mots de l’ANBU se perdirent dans l’esprit embrumé de Sakura. Elle allait dormir maintenant.

***


Il faisait jour et ses paupières étaient lourdes. Encore cette impression. Celle de se réveiller après un cauchemar et de se rendre compte que tout est finalement bien réel. Il posa la main sur son torse, il se souvenait que c’était là qu’on l’avait atteint. C’était vraiment incroyable : ses blessures avaient presque totalement disparu. Il savait que c’était Kyuubi qui accélérait sa guérison, mais là on parlait de choses quasiment impossibles : il avait été très gravement blessé, voire même mortellement. Et pourtant…

Il roula sur le côté et se redressa pour apercevoir une forme aux cheveux roses couchée les bras en étoiles. Son cœur s’agita douloureusement dans sa poitrine à l’idée de se retrouver à nouveau seul et face à la mort : « Sakura. » Il chancela jusqu’à la jeune femme et son visage pâlit brusquement en voyant sa blessure. Ses lèvres et sa gorge étaient sèches mais il devait le faire. Détournant le regard, il appuya son index et son majeur sur le cou de la rose et après quelques secondes il se laissa tomber au sol avec un gémissement de soulagement. « Elle est vivante. » Blessée, mais vivante. Naruto s’allongea à côté d’elle et fit courir un doigt le long de l’arrête du nez de la kunoichi. Le bas de son visage et sa poitrine étaient couverts d’un sang brunâtre qui avait commencé à coaguler. Naruto se leva et souleva Sakura avec précaution. Il se dirigea ensuite vers la rivière toute proche et, après avoir déposé la jeune femme sur la berge, il commença à se déshabiller. Il entra dans l’eau glacée, ce qui eut pour effet de réveiller ses membres endoloris. Naruto se frotta énergiquement les bras pour se réchauffer puis attrapa les chevilles de Sakura pour la faire glisser dans l’eau à son tour, toute habillée. Le blond ne put retenir un frisson lorsqu’il lui ôta ses vêtements, les yeux bleus ne pouvant pas se détacher de ce corps fascinant à demi caché par le flot de la rivière. Il se décida finalement à étendre les vêtements sur une pierre et entreprit de laver la jeune femme. Ses gestes étaient lents et trahissaient toute la tendresse qu’il éprouvait à son égard. Il la sortit finalement de l’eau et détourna le regard, par pudeur. Puis il arracha une partie de son kimono afin de la couvrir. « Maintenant, faire du feu. »

Le crépitement du feu avait quelque chose de réconfortant. Naruto était comme hypnotisé par les flammes. Il soupira et se décida enfin à porter son regard sur l’Uchiha, recroquevillé quelques mètres plus loin : il n’avait pas encore eu le courage de vérifier si le brun était vivant mais c’était un passage obligé. Naruto ne savait pas vraiment ce qu’il aurait préféré : que Sasuke soit vivant, ou qu’il soit mort. Sa colère contre lui n’avait pas diminué, et il le tourna sur le dos à l’aide de son pied, sans douceur. Les traits du brun étaient transformés par une expression de souffrance et son corps entier était couvert de blessures. Le blond pouvait voir ses sourcils se froncer en tics involontaires et entendait sa respiration saccadée. Il avait mal… ou peur.

« Eh ben… T’es salement amoché. Mais on dirait que toi non plus tu veux pas te décider à crever. »

Naruto avait vu les ANBU de Konoha, et il avait pris ça comme un signe. Il n’avait pas voulu se défendre car pour lui, après ce qu’il avait fait, il n’en n’avait pas le droit. Le blond avait pris leur présence comme une façon simple et rapide de mourir, mais également comme la manière la moins égoïste de le faire. Mettre fin à ses jours lui-même n’aurait été qu’un crime supplémentaire et Konoha n’aurait jamais eu l’occasion de se venger et… Il se frappa le front : « Et puis quoi encore ? » Jouer la bonne âme, ça allait cinq minutes, mais en vérité, et en y réfléchissant bien, il ne désirait pas vraiment mourir par pur esprit patriotique… Ce qu’il avait fait été impardonnable, pas besoin de s’en convaincre, mais… Il ne se sentait pas entièrement responsable, voilà. Tout ceci n’avait été que la conséquence d’une suite d’actions irraisonnées sur lesquelles il n’avait eu aucune influence, telles que le scellement de Kyuubi ou le départ puis retour de l’Uchiha. Et il ressentait de la colère, non pas envers les gens responsables de tout ça, mais envers leurs actions. La fin de son existence n’aurait rien résolu, le mal était fait. Et s’il avait survécu à cette attaque, c’était qu’il devait en être ainsi. « Et ce n’est pas tout… » Il était extrêmement gêné de l’admettre mais d’autres raisons égoïstes s’ajoutaient à son désir de vivre : par exemple, le fait que Sakura soit vivante. Et aussi, le fait que Sasuke soit ici, avec lui… La dernière raison lui donnait des sueurs froides. Comment pouvait-il penser une telle chose ? On parlait de l’Uchiha, là. « Oui, justement. » Tout comme Sasuke qui n’avait vécu que pour Itachi, Naruto n’avait vécu que pour Sasuke. Tous ses actes n’avaient eu qu’un seul but : se faire accepter par Sasuke, impressionner Sasuke, ramener Sasuke, faire souffrir Sasuke… Le brun était le point fixe dans l’univers de Naruto et ce dernier redoutait à quoi pourrait ressembler sa vie sans l’omniprésence de l’Uchiha. Maintenant que tous les trois étaient vivants, Naruto avait l’impression d’avoir toute sa vie à ses côtés…

Mais voilà, plusieurs choses clochaient. En première ligne, le fait qu’ils soient vivants tous les trois, précisément. La mission accomplie par les ANBU s’apparentait à du travail bâclé, et ça ne leur ressemblait pas. Un détail n’avait pas échappé à Naruto : leurs uniformes. Ils étaient sales et abîmés. Ça voulait dire qu’ils étaient en mission hors du village et qu’ils n’avaient pas assisté au massacre lorsque Kyuubi s’était réveillé. On les avait sûrement envoyés d’urgence à leur poursuite dès leur retour de mission. Indirectement, ceci expliquait éventuellement leur survie : les personnes envoyées n’étaient peut-être pas les bonnes…

Un gémissement le sortit de ses réflexions. Sakura se réveillait. Elle se redressa en grimaçant et poussa un cri en se découvrant nue sous le tissu noir. Naruto esquissa un sourire, après ce qu’ils avaient vécu, cette soudaine bouffée de naturel faisait du bien.

« - Ne bouge pas trop, tu es blessée.

- Mais… Où sont mes vêtements ?

- Ils sèchent au soleil. Tu étais couverte de sang, alors je t’ai lavée. »

Contrairement à ce qu’il pensait, il n’avait ressenti aucune gêne en prononçant ces mots. Elle souleva le tissu pour jeter un œil à sa blessure.

« - C’était plus grave que ça.

- Plus grave ?

- Oui, sans Ino, j’y restais. Elle m’a soignée.

- Ino ? C’était une des ANBU ? »

Elle ne répondit pas. Naruto réalisait que cette information confirmait ses soupçons : ils n’avaient décidément pas envoyé les bonnes personnes pour ce boulot.

« Sakura ?

- oui ?

- Je suis content que tu sois vivante. »

Elle sourit et s’étendit sur le sol, sans un mot. Apparemment, elle était encore sonnée.

« Sasuke est vivant aussi. Repose-toi, je vais aller m’occuper de lui. »

Elle jeta au blond un regard perplexe mais finit par fermer les yeux et se rendormit presque aussitôt.

Il arracha un morceau des vêtements du brun, s’apprêtant à reproduire les mêmes gestes qu’avec Sakura. Après l’avoir imbibé d’eau, il commença à nettoyer le sang et la terre qui maculaient le visage contusionné à l’aide de celui-ci. « De nous trois, c’est lui qui est le plus mal en point. » Il toucha du doigt la longue coupure et se souvint de ce que Sakura lui avait dit. Sasuke avait perdu ses yeux. Il entreprit ensuite d’ôter le bandage de sa main au pouce amputé et de nettoyer le moignon. Il ne savait pas d’où venait cette blessure mais il la trouvait assez cruelle. Celui qui avait fait ça voulait davantage le torturer que le tuer. A peine avait-il libéré la main du bandage sale que Sasuke poussa un cri de rage et de terreur en se jetant sur lui. Naruto, surpris, n’eut pas le temps d’éviter le coup qui lui était destiné. Il porta une main à sa lèvre fendue et attrapa le bras menaçant du brun de l’autre.

« Laisse-toi faire, abruti ! »

***


« Abruti ? » Sasuke se figea, ce mot si souvent employé par le passé sonnait comme un appel à la trêve. L’autre riait à gorge déployée maintenant. Qu’est-ce qu’il y avait de si drôle ? Ce rire… Il ne l’avait pas entendu depuis des années.


Le corps entier du brun était pris de tremblements incontrôlables. Il sentait qu’il était sérieusement blessé et la brutalité de son attaque sur Naruto n’avait pas arrangé les choses. Il ne comprenait même pas comment il avait réussi à bouger dans un tel état. « La peur sans doute. » Parce que oui, il était terrifié. Combattre à l’aveugle avait été l’une des épreuves les plus éprouvantes de toute sa vie. Il avait cruellement ressenti le manque de ses yeux et s’était fait battre beaucoup trop facilement. Il n’avait même pas blessé un seul de ses attaquants avant de s’évanouir. Au-delà de cet amer sentiment d’échec, son sommeil n’avait été fait que de cauchemars et la douleur l’avait certainement fait délirer. Alors en sentant quelqu’un le toucher, il avait ouvert les yeux. Et oubliant tout de sa cécité, il avait été pris d’une peur primitive et l’avait attaqué emporté par la panique. Et cette personne n’était autre que l’Uzumaki… Ça n’aurait pas pu être pire. Sasuke était blessé dans sa fierté, vexé que Naruto l’ait vu ainsi perdre toute maîtrise de soi et surtout vexé d’être à sa merci. Alors, même s’il souriait intérieurement à l’évocation du mot « abruti », il ne lui donnerait jamais la satisfaction de partager son rire.

Les battements de son cœur ralentirent à un rythme plus normal et il eut soudain un choc : aveuglé par cette montagne de peur et de fierté, il n’avait même pas réalisé le plus important. Oui, il était vivant. Ça lui paraissait impensable étant donné la tournure qu’avaient pris les choses au moment du combat. Il avait même cru que les deux autres étaient morts… Il était fixé pour le blond mais n’avait aucune idée de ce qui avait pu arriver à l’autre idiote. Néanmoins, il avait trop d’arrogance pour poser la question au blond et se contenta de lui assener un : « Lâche-moi, Uzumaki. J’ai pas besoin qu’on me materne. »

Contre toute attente, Naruto ne répondit pas à la provocation. Sasuke essayait d’imaginer son visage : est-ce qu’il souriait ? Dans un soupir, l’autre relâcha finalement sa prise sur le bras du brun.

« Tu peux te déplacer ? »

Sasuke tenta de se lever mais la douleur semblait le clouer au sol. Le blond passa son bras sous son aisselle et le releva, puis ils avancèrent et Sasuke perçut un bruit d’eau. « Qu’est-ce qu’il compte faire ? »

« Assieds-toi ici. Il faut nettoyer tes blessures. Je vais le faire mais il faut que tu retires tes vêtements. »

L’Uchiha écarquilla les yeux, le ton était sans appel. Il entendit Naruto plonger quelque chose dans l’eau et sa voix se fit de nouveau entendre :

« Tu n’es pas obligé de tout enlever. Et puis ne t’inquiète pas… Je n’aime pas les garçons. »

Il avait parlé d’une voix neutre. C’était vraiment Naruto ? Et comment pouvait-il lui parler de cette manière après les évènements de ces derniers jours. C’était comme si le déchaînement de violence de la veille n’avait jamais eu lieu. Sasuke savait que le blond ne le tuerait pas, mais de là à faire ce genre de choses…

« - Pas… pas question !

- Tu n’as pas vraiment le choix, tu es pas mal arrangé et si on ne fait rien, tes blessures s’infecteront et tu mourras. »

« Pas faux. » Il défit le haut de son kimono.

« - Voilà, je n’enlèverai rien de plus.

- Ça suffira. »

Naruto frottait la peau blanche avec le tissu humide, ce qui arrachait des grimaces et des protestations au brun. Il entendit à nouveau le rire du blond.

« Tu préfèrerais sûrement que ça soit Sakura, non ? »

Comment faisait-il ? Comment faisait-il pour parler de manière aussi détendue ? Ce crétin agissait vraiment comme s’ils étaient amis… Comment pouvait-il croire que l’Uchiha allait daigner lui répondre ? Mais… l’idée d’une conversation normale était des plus tentantes.

« La dernière fois… Elle a dit… Enfin, elle a dit qu’elle t’aimait. »

Sasuke se mordit immédiatement la langue, qu’est-ce qu’il lui prenait ? Il n’avait pas pu empêcher les mots de sortir. Qu’est-ce que l’autre imbécile allait penser ? Il ne voulait surtout pas lui faire croire qu’il était prêt à renouer un quelconque lien avec lui. Mais il était comme envoûté. Voilà ce qu’il détestait le plus chez l’Uzumaki : cette capacité à attendrir le cœur des gens, y compris le sien, un cœur de pierre. Naruto eut un petit rire nerveux.

« Sakura dit tout un tas de choses quand elle est en colère… »

C’était comme si les vannes étaient ouvertes, comme si Sasuke n’avait plus aucun contrôle sur sa propre bouche : il entendait sa propre voix, indépendante de sa volonté.

« - Je vous ai entendu faire l’amour.

- Ce sont des choses qui arrivent quand on est malheureux. » Se contenta d’ajouter Naruto.

Pendant les minutes qui suivirent, personne ne parla. Le blond nettoyait les nombreuses plaies du brun en silence. Sasuke avait longuement retourné la question dans sa tête avant de la poser mais sa voix partit en crescendo :

« Comment tu fais ? Comment tu arrives à agir comme si tout était normal ? Pourquoi tu fais comme si rien n’était arrivé ? Je te déteste Uzumaki… Je veux te voir crever, c’est la raison pour laquelle je suis venu : POUR TE TUER. Et… et… Je n’ai besoin de personne. »

Sasuke s’était violemment dégagé des mains de Naruto. Il sentait sa rage monter mais cette colère était dirigé contre lui-même : alors qu’il s’était résolu à mourir, le blond avait réveillé des sentiments enfouis au plus profond de son être. Il ne supportait pas de ressentir ces choses, ça faisait de lui un faible. Ça le rendait ridicule. Il n’était pas de la même classe que ces gens qui ont besoin d’« amis » pour être heureux. Il avait très bien vécu seul pendant toutes ces années et maudissait le jour où il avait décidé de prendre la direction de Konoha.

Il y eut un long silence. Lorsque l’Uzumaki répondit, sa voix était froide et sifflante.

« Uchiha, depuis ton départ et avec tes conneries, on est devenu très bons pour faire semblant. Je doute que tu veuilles vraiment me tuer. Je crois plutôt que ton retour est une fuite en avant. Et pour finir, ça m’étonnerait que tu ailles très loin sans tes yeux… »

Puis Sasuke fut projeté au sol. Le blond l’avait frappé et il ne l’avait vraiment pas vu venir. Complètement abasourdi par la force du coup et la justesse des propos de l’Uzumaki, il laissa Naruto le relever. Le ton de ce dernier était redevenu un peu plus humain lorsqu’il reprit la parole.

« Je suis heureux que tu sois revenu, Sasuke. Et je suis prêt à faire n’importe quoi pour que tu restes, à commencer par oublier que tu as détruit ma vie. »

Le brun restait sans réaction. Cette dernière parole était certainement la plus douloureuse de toutes les blessures qu’il avait reçu aujourd’hui. Il laissa Naruto le soutenir jusqu’au feu de camp et tendit machinalement ses mains vers la chaleur des flammes. Il ne fut même pas surpris en entendant la voix de la kunoichi aux cheveux roses. Plusieurs heures passèrent et il était toujours assis là, comme dans un état second. Les mots du blond lui martelaient le crâne. « C’est une proposition ? Il me propose de rester avec eux ? Je ne comprends rien. » Il secoua la tête et un mot de la conversation des deux autres accrocha finalement son oreille : le nom d’un village, assez éloigné. Ils avaient donc des projets… Tant mieux, lui n’en avait pas.




J'espère que ça vous a plu.



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