Fiction: Souffrance (terminée)

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Elle souffrait.

La douleur vrillait son corps, telle une torpille enflammée dans tout son être.

Elle avait mal. Combien de temps cette technique la ferait-elle encore souffrir ?

Elle ne voyait rien. Il faisait noir, on ne distinguait rien.

Depuis combien de temps était-t-elle enfermée dans ce cachot ? 6 jours, 3 mois, 2 ans ?

Elle en avait marre. Pourquoi souffrait-t-elle tant ? Elle n’avait fait que naître...

Un nouveau spasme l’agita, provoquant une douleur plus violente encore.

Pourquoi ? Pourquoi était-ce en elle que l’on avait scellé Rokubi, la Chatte à Six Queues ?

Et pourquoi cette organisation appelée Akatsuki s’en prenait-t-elle à elle ? Elle ne leur avait pourtant rien fait...

Un rectangle de lumière s’ouvrit dans le noir. Presque aussitôt, la douleur diminua.

Une silhouette humaine, visiblement masculine et portant un large manteau se découpa dans la vive lumière.

Elle n’y était plus habituée, elle ferma les yeux.

Elle sentit une présence au-dessus d’elle, et rouvrit les paupières. Un homme était agenouillé devant elle.

<<-Pour qu’on puisse t’extirper le démon, il faut que tu dise un mot qui débloquera le sceau. Il te suffit de te concentrer et de penser à Rokubi. Tu as intérêt à faire vite. On n’a plus beaucoup de temps devant nous. Ces sales larbins de Konoha vont rappliquer dans quelques jours. >>

Elle se concentra, et se remémora le visage de félin sournois d’Aï *, son démon. Quel nom pour une démone sanguinaire ! Elle l’avait tant de fois poussée au meurtre...

Elle vit le mot qui devait débloquer le sceau. Mais juste après, elle se rappela les cris de souffrance et d’agonie du Jinchuriki de Yonbi, qui avaient duré pendant plus de trois jours.

Elle n’avait pas envie de souffrir si longtemps.

L’homme plongea ses yeux rouges sang décorés de virgules dans les siens.

<<-Tu as vu le mot ?>>

Une question pressante, où dominaient l’impatience et la soif de pouvoir. Une intonation de folie. De la démence et du sadisme. L’homme qui se tenait devant elle était un psychopathe prêt à tout faire pour obtenir ce qu’il veut. Elle frissonna, mais hocha quand même la tête à l’affirmative.

<<-Dis-le moi !>>

Les yeux exorbités, il avait hurlé en lui secouant violemment les épaules. Dans ses pupilles écarlates on voyait déjà flotter des étincelles meurtrières.

Elle avait peur.

Elle tremblait.

Dans un gémissement, elle répondis « non ». Ce simple mot lui avait coûté tout le courage dont elle disposait.

Elle était terrifiée. Après tout, elle n’avait que sept ans...

<<-Sale gamine !!!>>

L’homme la gifla. Elle s’écroula au sol. Il lui donna un violent coup de pied au ventre puis fit le signe du Coq.

Presque aussitôt, la douleur croissit d’un coup. Elle prenait de l’importance, s’épaississant en torturant chacun de ses membres. Mais elle ne voulait pas crier. Elle savait que si elle criait, il ferait durer sa torture encore plus longtemps. Elle le voyait bien, que c’était un fou.

Un rictus horrible déforma les traits fins de son geôlier.

<<-Dis-le, maintenant !
-N...Non...
-Tss...>>

La souffrance augmentait. Elle avait l’impression que chaque parcelle se son corps se détachait, s’émiettait et se déchirait. Elle se demandait comment est-ce qu’elle pouvait encore vivre, avec toute les atrocités qu’elle avait vécue.

Encore un spasme.

La douleur était à son paroxysme.

La fillette ne sentait plus ses membres, mais la souffrance était bien là, coulant dans son sang, la brûlant, la déchirant.

Elle était au seuil de la vie.

Elle n’en pouvait plus.

Elle lâcha un hurlement. Un long cri aigu, un cri de souffrance interminable. L’homme eut un rire bref et sec, et accentua encore la force de son jutsu.

Elle n’en pouvait plus. A bout de forces, elle lâcha enfin le mot. Un seul mot, un tout petit, minuscule, mais qui avait toute son importance...

<<-I...Iyano... murmura-t-elle du bout des lèvres.
-Enfin...>>

Dans sa tête, Aï se déchaînait. Le démon avait bien compris qu’on ne la ferait pas sortir pour qu’on la serve comme une reine. Elle hurlait contre la fillette, lui demandant pourquoi elle avait cédé. Mais ça ne servait à rien. La Jinchuriki s’était déjà évanouie, sous le choc de toute la douleur endurée.

L’homme la porta, et la déposa au centre d’une vaste pièce. Il y avait une grande statue de pierre, qui représentait deux gigantesques mains. Il y avait neuf personnes sur chacun des doigts. L’homme sauta et se posa sur le dixième doigt. Il fit le signe du Serpent, et se concentra.

La cérémonie débuta.

Après trois longs jours de souffrance intense, la petite Tamako – car c’était bien son nom – se réveilla dans un endroit blanc, entièrement blanc. Elle y vit les huit autres anciens possesseurs des Bijûs.

Parmi eux ce trouvait sa mère et sa sœur, ayant respectivement eu comme démon Nibi et Sanbi.

Elle retrouva le sourire.

Elle était la dernière des Jinchurikis.


Tous les Bijûs furent mis dans les corps des membres de l’organisation.


Et ainsi commença le règne de terreur de l’Akatsuki.












* Aï : Amour.

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