Fiction: Comment lui dire ? (terminée)

Il y a toutes sortes de missions et les plus dures à réussir ne sont pas forcément celles que l’on croit…
Drame | Mots: 1295 | Comments: 36 | Favs: 29
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Mimoo (Féminin), le 16/04/2008
Auteur : Mimoo

Disclaimer : Personnages appartenant au monde de Naruto inventé par Masashi Kishimoto. L’idée m’est venue en écoutant « Comment lui dire » de la comédie musicale Roméo et Juliette. Seul l’écrit est de moi.

Genre : Drame/Amitié/Romance

Rating : (en fonction du site) G ; K ; Pour tout public

Résumé : Il y a toutes sortes de missions et les plus dures à réussir ne sont pas forcément celles que l’on croit…




Chapitre 1: Comment lui dire? (one-shot)



A chaque pas que je fais, je vois Konoha s’approcher. Et cette perspective est loin de me plaire. Quand je serai devant les portes du village je le retrouverai certainement. Il fera semblant d’être ennuyé alors qu’en fait, il sera inquiet et attendra mes nouvelles. Comme d’habitude.

Mais d’habitude, je ne fais que me moquer gentiment de lui et lui dire que tout va bien à Suna… Et d’habitude, je ne reviens pas d’une mission aussi horrible.

Je ne sais pas encore comment je vais pouvoir le lui dire. La franchise me paraît dénuée de tout tact à cet instant. Je me vois bien mal le lui lancer à la figure, d’un coup, sans attendre que je sois près de lui. Non, la franchise n’est pas à utiliser dans ce cas. En même temps, il comprendra en me voyant. En voyant mon visage livide, mon visage qui hier encore était humide, il comprendra. Mon meilleur ami n’est pas le plus intelligent de notre génération pour rien.

Kami-sama… bon sang… Comment lui dire ?

Il va souffrir, il va tellement souffrir… mais il ne le montrera pas. Est-ce que, comme pour Asuma-senseï, il va accuser ses cigarettes de le faire pleurer ? Non… il n’y arrivera pas. Il ne pourra même pas parler.

Je n’y arriverai pas, je n’arriverai pas à le regarder en face et lui annoncer qu’il va souffrir pour le restant de sa vie. Pas seul. J’ai besoin du soutien de quelqu’un. Je me sens tellement égoïste… avoir besoin de soutient pour dire quelque chose à la personne qui va avoir plus mal encore …

Arrivera-t-il à retrouver son sourire ? Est-ce qu’il réussira à supporter le choc ? Et si… et s’il ne le supportait pas ? Et s’il s’embarquait dans une mission solo extrêmement dangereuse dans l’unique but d’en finir lui aussi ?

Je sais pertinemment que je ne suis pas la personne qui le retiendra ici. Je suis son meilleur ami, certes, mais il s’est tellement refermé sur lui-même après la mort d’Asuma-senseï… Si Temari-san n’était pas parvenu à le faire sortir de son mutisme, il se serait encore plus refermé.

Nom de nom Temari-san… comment je vais pouvoir le lui annoncer ? Aide-moi, je t’en pris…

Il avait retrouvé le sourire, il avait même rit lors d’une soirée à Ichiraku… il avait l’air d’avoir retrouvé une part de bonheur dans ce monde absurde. Et ça, c’était grâce à elle. Mais comment lui faire comprendre que cette part de bonheur vient de s’envoler à jamais ?

Comment lui dire ? Comment ?

Et ce stupide chemin me menant à Konoha qui s’écourte à chacun de mes pas.

Ino m’avait supplié de redonner un peu de vie à notre coéquipier. J’avais réussit… Il venait me voir souvent, nous nous allongions sur le toit de notre enfance, et nous parlions. C’était là qu’il m’avait posé quelques questions sur son comportement qui l’inquiétait.

Lui, le grand génie de Konoha, n’avait pas encore compris qu’il était amoureux ! Et il s’inquiétait, s’inquiétait de voir qu’il devenait rouge par moment, qu’il avait souvent envie de fuir, que son estomac se nouait.

Comment vais-je pouvoir lui dire que toutes ces sensations ne seront plus ?



Un regard vers le ciel me permet de constater qu’il fera bientôt nuit. Un regard devant moi, je déglutis.

Les portes sont à peine à quelques mètres… Et devant celles-ci, il est là. Adossé au mur d’enceinte, les yeux fermés. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, son visage à une moue grincheuse de sommeil.

Temari disait souvent qu’elle le trouvait craquant quand il faisait cette moue. Elle ne lui a jamais dit à lui, mais elle le disait tout autour d’elle.

Ils formaient un couple étrange mais parfait. Complémentaires, au fond très attachés l’un à l’autre. Leurs sentiments étaient forts, personne n’en doutait à part eux. J’ai vu mon ami douter plusieurs fois. Il est même resté toute une nuit à me parler le soir où elle est rentrée à Suna sur un coup de tête, après une dispute.

Il s’était remis intégralement en question et finalement, c’était Ino qui lui avait ordonné de partir sur le champ pour Suna. Une semaine plus tard il revenait avec Temari.

Vraiment… ils étaient tellement bien ensemble… N’est-il pas injuste de les avoir séparé ainsi, de cette façon précisément ?

Dans environ dix pas je serai devant lui.

Il entend mes pas, ou bien il a perçut mon chakra que je n’ai même pas prit la peine sur ce chemin du retour, et ouvre les yeux. Plus que sept pas.

Comment lui dire, Temari, comment ?

Il ne sourit pas, comme je m’y attendais, soupirant faussement. Je m’approche encore et encore… et je suis à dix centimètres de lui.

Je tente un sourire, mon cœur bat douloureusement. Ses yeux sont pleins de crainte, j’ai mal pour lui, pour eux, pour son avenir.

Comment le lui dire ?

C’est à cet instant qu’arrive Ino. Ma coéquipière qui avait un sourire en me voyant s’arrête brusquement, juste à côté de lui. Elle me regarde et fronce petit à petit ses sourcils. A-t-elle compris avant lui ? C’est possible.

Ma main gauche se fourre dans la poche de mon pantalon en toile. J’en retire un rouleau de parchemin que m’a confié Gaara avec un air triste et grave.

Le Kazekage avait beau ne pas aimer mon meilleur ami, il a lui-même voulu rendre un dernier hommage à sa sœur en écrivant sur ce parchemin. Pendant que sa plume grattait le papier, j’ai jeté un coup d’œil à Kankurô. Il regardait par la fenêtre, les sourcils froncés dans une expression de douleur.

Tant de douleur.

Comment lui dire ?

« T’en as mis du temps, Chôji !
-Galère… ouais. »

J’avale difficilement ma salive.

Je ne sais pas quoi faire, que dire. Je n’arrive pas à ouvrir la bouche pour lui annoncer qu’il n’a désormais plus que sa famille et ses deux anciens coéquipiers. Je ne peux pas lui apprendre qu’il lui faut à présent réapprendre à sourire, comme avec Asuma-senseï.

« Chôji. »

Mes yeux se plantent dans les siens, il me fixe intensément.

Sans cesser de regarder cet ami qui va souffrir je lève doucement la main tenant le parchemin… Et je le lui tends.

« De la part… de Gaara-sama. »

Ma voix n’est plus que larmes ravalées.

Je le regarde s’emparer du rouleau, l’ouvrir lentement, le plus lentement possible comme s’il savait ce qu’il contenait. Ino a baissé les yeux, je l’entends même renifler.

Elle a compris. Elle a compris comme Temari l’a compris quand du sang a commencé à couler de sa bouche.

Le silence est pesant, je suis tellement lâche.

Je vois ses mains trembler, le parchemin tremble aussi.

Je n’ai pas pu le lui dire. Je le mets sur le fait accompli, laissant à Gaara le soin d’informer mon ami de la triste nouvelle.

« Shikamaru. »

Il lève la tête, hagard.

Une larme ne peut s’empêcher de franchir la barrière de mes yeux et s’écoule lentement sur ma joue.

« Je suis désolé. »

Il me regarde sans rien dire puis je le vois fermer les yeux et devenir blême. Le parchemin tombe au sol, mon coéquipier ne tarde pas à en faire de même, sur les genoux. Ino se précipite sur lui et l’enlace fortement alors que son corps est secoué de sanglots douloureux.

Je n’ai pas su le lui dire mais comment peut-on dire à son frère de cœur que la femme qu’il aime est morte ?

Je suis désolé Shikamaru, tellement désolé. Je ne réussirait jamais à te faire sourire comme y parvenait Temari.

Elle part avec ton cœur. Elle te laisse seul. Elle ne reviendra jamais.

Et je n’ai pas pu te le dire.


EnD




Un ptit commentaire? Une ptite review? Ca fait pas d'mal! A vot' bon coeur les gens! >-<

XD




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