Fiction: La lettre (terminée)

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J'ai reçu une lettre
Il y a un mois peut-être
Arrivée par erreur
Maladresse de facteur
Aspergée de parfum
Rouge à lèvres carmin
J'aurais dû cette lettre
Ne pas l'ouvrir peut-être

Mais moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
...veux bien qu'elle me nomme
Alphonse ou Fred c'est comme elle veut
- Payapapa papayapa
C'est comme elle veut
- Payapapa papayapa

Une enveloppe glissa sous la porte. Dans la cuisine, le jeune homme blond l’observa, intrigué. Il se leva et alla ramasser l’objet. Une drôle d’odeur flottait dans l’air. Il approcha son nez, la lettre été aspergée d’une douce eau de Cologne. Il retourna l’enveloppe pour l’ouvrir, et remarqua une trace de lèvres. Allons bon, cette lettre n’était sûrement pas pour lui.
Naruto se décida à ouvrir la lettre. Il déplia le papier soigneusement glissé dans l’enveloppe. Après tout, s’il l’avait reçue, à quoi bon ne pas y jeter un coup d’œil ? Non, elle n’était pas pour lui. Le nom inscrit tout en haut n’était pas le sien. Le facteur s’était bien trompé.

Des jolies marguerites
Sur le haut de ses "i"
Des courbes manuscrites
Comme dans les abbayes
Quelques fautes d'orthographe
Une légère dyslexie
Et en guise de paraphe
"Ta petite brune sexy"

Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
...n'aime pas les nonnes
Et j'en suis tombé amoureux
- Payapapa papayapa
Amoureux
- Payapapa papayapa

Drôle d’écriture. Les i formaient un beau délié, mais les points étaient remplacés par des marguerites. Son écriture très courbée contenait quelques fautes d’orthographe, et une petite dyslexie. Mais Naruto n’était pas un professionnel de l’orthographe non plus. C’est vrai, l’écriture est complexe. Il chercha des yeux le nom de celle qui avait envoyé la lettre. En bas à droite, la même écriture fine formait les mots suivants, accompagnés d’un minuscule cœur :
« Ta petite brune sexy ».
Qui était ce ? Le blondinet ne le savait pas, mais il tomba tout de suite amoureux de cette inconnue.
Il reprit sa lecture où il s’était arrêté, contemplant la forme et les courbes de chaque mot.

Elle écrit que dimanche
Elle s'ra sur la falaise
Où je l'ai prise par les hanches
Et que dans l'hypothèse
Où j'n'aurais pas le tact
D'assumer mes ébats
Elle choisira l'impact
30 mètres plus bas

Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
...n'veux pas qu'elle s'assomme
Car j'en suis tombé amoureux
- Payapapa papayapa
Amoureux
- Payapapa papayapa

Apparemment la jeune femme voulait se suicider. Dimanche, dimanche… C’était le lendemain ! Comment allait il trouver la falaise sur laquelle elle attendrait ? Déjà, il savait qu’elle mesurait trente mètres. Il voulait la retrouver. Il ne voulait pas qu’elle se jette dans le vide. Il voulait la voir, lui redonner raison de vivre. Car il en était amoureux… Amoureux ? Il ferait tout pour découvrir cette falaise ou il l’avait « prise par les hanches ».Réfléchir. Il devait réfléchir. Et ça, ce n’était pas son point fort. Peut être qu’en lisant la suite, il saurait ? Mais il n’y avait pas de suite. La lettre se finissait ainsi.

Grâce au cachet d'la poste
D'une ville sur la Manche
J'étais à l'avant-poste
Au matin du dimanche
L'endroit était désert
Il faudra êt'patient
Des brunes suicidaires
Il n'y en a pas cent

Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
...veux battre Newton
Car j'en suis tombé amoureux
- Payapapa papayapa
Amoureux
- Payapapa papayapa

Le jeune homme retourna l’enveloppe et observa l’adresse. C’était sur la Manche. S’il se mettait en route, il serait là bas dès le matin. Et c’est ce qu’il fit. Il sortit en fermant à clé et prit sa voiture. Il démarra, et, la lettre posée sur le tableau de bord, vérifia une fois de plus l’adresse. Il roula, longtemps, les yeux cernés mais sans jamais s’endormir. Il arriva enfin sur ladite falaise. Il gara sa voiture. Personne ne se trouvait ici. Tant pis, il l’attendrait. Lentement, ses yeux clignèrent. Il finit par les laisser fermés, puis plongea dans le sommeil tourmenté. Il rêva de sa mystérieuse brune.

Elle surplombait la Manche
Quand je l'ai reconnue
J'ai saisi par la manche
Ma petite ingénue
Qui ne l'était pas tant
Au regard du profil
Qu'un petit habitant
Lui f'sait sous le nombril

Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
...veux bien qu'il me nomme
- Papa - s'il le veut
- Payapapa papayapa
S'il le veut !
- Payapapa papayapa

Le soleil monta plus haut dans le ciel. Ses rayons filtrèrent entre le paupières closes du blond innocent. Il finit par ouvrir les yeux. Ses paupières clignèrent maintes fois. Il regarda le cadran qui affichait l’heure sur sa voiture. Il avait dormi si longtemps ? Et s’il était trop tard ? Il scruta, au travers de sa vitre fermée, les bords de la falaise. Et là il la vit. Les cheveux virevoltants au gré du vent. Les mains jointes dans son dos, comme l’aurait fait une timide enfant. Il sortit de sa voiture et l’approcha. Il tendit le bras et saisi sa manche. Elle se retourna, surprise. Qui était-il ? Il l’observa un long moment. Ses yeux, presque blancs, semblaient aussi pur que son attitude innocente. Ses cheveux bruns tiraient sur le violet/mauve. Effet du soleil ? Il observa la taille de la jeune femme. Son ventre était ballonné.

Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
...veux bien qu'il me nomme
Papa... s'il le veut
- Payapapa papayapa
S'il le veut !
- Payapapa papayapa

Payapapayapapa
Payapapapapa payapapayapapa
Payapapa papayapa
- Payapapa papayapa
Payapapa papayapa
- Payapapa papayapa

Il l’entraîna derrière lui. Elle le suivit, puis se maintint à sa hauteur. Il lui sourit, puis entra dans la voiture. Elle prit la place côté passager. Il posa une main sur son ventre, celui qui maintenait en vie un futur paquet de joie. Il lui sourit, d’un sourire rayonnant à faire frémir le soleil. Elle lui rendit un sourire timide mais heureux.

- Je m’appelle Hinata.
- Enchanté, Hinata.





Donc, donc donc... Ca vous a plu? =D
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