Fiction: Ensemble. (terminée)

Affronter ses démons, la tête droite, le front haut. Sortir de la souffrance, s’en débarrasser. Rencontrer le grand amour, se battre pour le conserver. Le bonheur… Il y a un prix à payer pour y accéder, mais si les sentiments sont sincères et les pensées unies il n’y a plus aucune raison d’avoir peur. (Couple Yuri)
Drame / Romance | Mots: 1544 | Comments: 16 | Favs: 13
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Fubuyuki (Féminin), le 25/03/2008
Il y a longtemps que je voulais essayer le côté poétique et abstrait de l’écriture et en lisant une fic de Tsuda je suis tombée sur un couple fragile mais terriblement attachant et j’ai voulu le tester. Voilà donc le résultat d’une petite expérience menée sur un coup de tête.



Chapitre 1: Ensemble.



Affronter ses démons, la tête droite, le front haut.

Tous ces visages, ces figures crispées d’appréhension, ces expressions de haineuses, ces grimaces de dégoûts, ces sourires pincés et redoutablement faux qui fusent sur son passages. Ces insultes lâchées à voix basse, ces couteaux enfoncés dans son dos la faisant souffrir à chaque pas, lui arrachant tout, espoir, joies, peines, craintes pour ne laisser que le néant total, le gouffre profond du vide. Ces menaces murmurées entre bouche et oreille mais qu’elle entend aussi distinctement que caquètement animé des servantes pendant leur pause de midi, ces conspirations habilement dissimulées mais qu’elle voit aussi clairement que des taches de vinaigre sur un kimono blanc. La tempête gronde sous le toit du domaine familial, dans la tête des Hyûga. Que de mépris dans le regard de son père, que de pitié dans le cœur froid de son cousin, que de reproches dans les grands yeux de sa petite sœur. Avait-elle donc tant égratigné leur prestige pour qu’ils lui en veuillent à ce point ? Les avait-elle vraiment dépossédés de leur honneur ? Leur avait elle réellement volé leur fierté ? Et dans ce cas, cette fierté ils y tenaient donc tant ? Malgré les déchirements et les souffrances qu’elle avait semés derrière elle au sein de la famille ? Oh…la famille, elle avait oublié une fois de plus. Oublié qu’aux yeux de ses proches elle n’en faisait plus partie. Le clan, elle s’en était bannie d’elle-même pour avoir découvert le bonheur.

Il faisait étrangement calme au terrain d’entrainement de l’équipe sept cette après midi là. Jamais Naruto n’avait été aussi discret, Sasuke s’était montré encore plus froid et distant que de coutume, pour la toute première fois en cinq années passées avec ses élèves Kakashi avait mis son livre favori de côté. Tapie derrière un arbre, la poitrine appuyée contre ses genoux comme quand elle était petite, l’unique élément féminin de l’équipe, Sakura Haruno, pleurait. A proprement parler, elle ne pleurait pas vraiment, c'est-à-dire que ses yeux étaient bien secs, aucun spasme ne venait secouer son beau corps à la foi musclé et fin que beaucoup de jeunes femmes lui enviaient, ses doux yeux verts n’étaient ni rouges ni bouffis, rien sur ses joues pâles n’indiquait le sillage de larmes et pourtant elle pleurait de toutes ses forces. Ce n’était pas son corps qui pleurait mais son esprit, elle seule pouvait entendre la douloureuse plainte de son cœur, les cris muets que laissait échapper sa bouche. De quoi pleurait-elle exactement ? De chagrin certes, mais de rage aussi, d’amertume, d’incompréhension, de déception devant l’attitude indifférente de ceux qu’elle considérait comme sa seconde famille. Tout bien réfléchit, cela n’avait rien d’étonnant, elle aurait dû s’y attendre, se préparer mentalement au choc et à la scène qui allait suivre. Mais elle avait espéré naïve qu’elle était, elle avait cru en eux, en leur solide amitié, aux liens qui les unissaient. Elle y avait cru jusqu’au bout, jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à sa dernière parole. Mais elle avait eu tort, ils étaient loin d’être aussi soudés qu’elle le pensait, du moins pas autant qu’elle l’espérait. Elle les avait fait souffrir elle en avait conscience, même Naruto…et surtout Naruto. Mais elle leur avait dit la vérité était-ce si égoïste de sa part ! Elle leur avait dévoilé ses véritables sentiments et ses projets étaient-ils si insensés ! Elle s’était trompée et ce sur toute la ligne. Ils la détestaient à présent, tous sans exception et même Naruto…et surtout Naruto. Saï avait même demandé à changer d’équipe quand l’affaire s’était ébruitée. Elle avait pourtant refusé de se laisser aller et s’était défendue, peine perdue, ils ne l’écoutaient même pas. Enfin, elle ne pouvait rien y faire, il était trop tard.

Sortir de la souffrance s’en débarrasser.

Assez ! Elle n’en pouvait plus, d’eux, de cette chaleur suffocante, chaque regard lancé dans sa direction l’atteignait en pleine poitrine tel un kunai jeté avec précision et force. Elle étouffait, de l’air il lui fallait de l’air à tout prix. Repoussant son bol de riz, elle posa d’un geste sec ses baguettes sur la table et quitta la salle à manger sans un mot ni un regard pour les autres convives, ignorant superbement les paroles désapprobatrices de ses proches, si toutefois s’en étaient encore. Elle se dirigea vers la cour principale, des chuunins du clan Hyûga gardaient les portes, toute sortie et entrée était désormais bloquée par l’élite de la famille. Son regard s’assombrit, elle devina sans peine les raisons de cet élan de sécurité et eu un sourire amer. Aussi souple et agile qu’un félin, elle se hissa d’un bond sur les longs toits en tuiles de la maison et bondit lestement vers la sortie, le tout sans un bruit. Arrivée dehors, elle ne prit pas la peine de réfléchir à une destination fixe et couru droit devant elle, toujours plus vite, toujours plus fort, doublant les maisons, bousculant des civils au passage. La paix, elle voulait la paix, l’isolement total ! Elle se sentait compressée avec tout ce monde autour. Elle emprunta la voie des toits, plus calme mais aussi plus rapide. Courant toujours jusqu’à en perdre haleine, elle atteignit les portes du village, passa rapidement les gardiens sans même s’arrêter pour terminer sa course dans la forêt. Elle se laissa tomber à genoux, posa sa tête contre l’écorce dure d’un arbre et ferma doucement les yeux.

Il faisait vraiment un temps magnifique cette après-midi, une simple promenade en forêt suffisait à en témoigner, l’éclat des rayons du soleil sur les feuilles teintait l’atmosphère d’un vert tendre et enrobait les lieux de chaleurs. Chaque pas la libérait d’un poids lourd, le sang recommença à irriguer son visage, peignant ses joues de rose, elle se sentait étrangement…vivante. La forêt était son domaine, son élément, elle s’y sentait protégée et écoutée bien qu’elle y aille seule la plupart du temps. Elle avait planté là ses amis et son senseï avec leurs sombres pensées pour se calmer et réfléchir à son problème. Elle avait déjà épuisé toutes ses solutions, en parler à ses parents, à son équipe, à son senseï, demander de l’aide à la Godaime. Tous l’avaient envoyé sur les roses. Que pouvait-elle bien faire de plus ? Un petit air chanté par une douce voix féminine aux accents mélodieux captiva immédiatement son attention. Cette voix elle ne la connaissait que trop, c’était celle qui dominait toutes les autres, qui occupait ses pensées, qui la mettait en confiance, celle qu’elle voulait toujours entendre. Faisant confiance à son instinct et à ses sens auditifs elle se dirigea vers un arbre où le chant se faisait plus intense et s’appuya dos à ce même arbre. Elle était là juste derrière, elle le sentait.

Rencontrer le grand amour, se battre pour le conserver.

Elle s’arrêta de chanter, sentant une présence derrière elle, mais elle n’avait pas peur, bien au contraire, c’était ce qu’elle souhaitait plus que tout. Elle huma le doux parfum cerise, odeur qu’elle avait tant senti, au point de pouvoir la repérer n’importe où, à n’importe qu’elle distance. Derrière elle, Sakura posa sa main sur le tronc rugueux de l’arbre, ses yeux verts chargés de larmes, de véritables larmes, exprimant toute la tristesse d’un cœur brisé.

-C’est toi Hina-chan ? Murmura-t-elle, bien qu’elle n’ait aucun doute sur l’identité de la personne cachée.
-Tu l’avais deviné depuis longtemps. Fut la réponse.

Les visages des deux kunoichis s’illuminèrent un instant, puis reprirent une expression douloureuse.

-Quelle est leur réponse ? Demanda alors Hinata.
-…

Un silence suffisait largement comme réponde. Hinata baissa les yeux et soupira, il n’y avait donc personne parmi leurs amis les plus proches pour les accepter telles qu’elles étaient ? Combien de temps encore devraient elles se cacher et faire semblant d’être heureuses ?

-Il…ne faut pas abandonner, nous nous battrons Hina-chan.

La brune aux yeux de nacre ne répondit pas, une douce brise fit voler ses longs cheveux noirs corbeau, ramenant quelques mèches vers son visage.

-N…n’est ce pas ? Insista l’élève du sannin.

Pas de réponde, Hinata se contenta d’activer son Byakugan sans un mot. De l’autre côté de l’arbre, la med-nin pleurait pour de bon cette fois, mais silencieusement, de peur d’inquiéter sa compagne. La Hyûga sourit et désactiva ses pupilles qui reprirent leur douce teinte nacrée.

-Sakura, est ce mal ? Demanda-t-elle.
-De…de quoi ?
-De nous voir tous les jours dans le dos de nos parents, le briser les règles en sortant du village, d’organiser des rendez-vous secrets, de…de nous aimer ?

La fleur de cerisier sécha ses larmes d’un revers de la main et releva la tête, le regard sévère, regard qu’Hinata ne pouvait voir mais devinait.

-Et si je te répondais que oui ? Répliqua-t-elle.

Moue inquiète, côté Hinata, larmes qui n’attendent qu’à tomber.

-Je te demanderai…pourquoi.

Sourire tendre côté Sakura.

-Hinata tu as oublié la chose la plus importante.
-… ?

Accéder enfin au bonheur.

-Tant que nos sentiments seront réciproques et sincères, le bien et le mal n’auront aucune importance.
-Sa…kura-chan.
-Peu importe qu’ils ne nous comprennent pas et nous déteste, nous ne serons pas malheureuses tant que nous pourrons compter l’une sur l’autre.

D’un même mouvement, elles se relevèrent et contournèrent l’arbre pour se rejoindre, puis regagnèrent leur village, main dans la main. Ensemble.




Et voilà le travail ! J'ai droit à un petit commentaire non ?



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