Fiction: Et si ... Dépossédé.

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Trois jours plus tard, le convoi arrivait à Konoha. Dans la rue centrale, les passants s’écartaient pour laisser passer l’Hokage et sa suite. Quand les gens virent qui était sur la civière, les messes basses reprirent, les gens sous-entendaient que Naruto avait survécu seulement parce qu’il était un démon, le jeune blond fut directement emmené à l’hôpital mais les médecins ne purent que compléter les soins des bras et des jambes de Naruto et confirmer le fait qu’il resterait aveugle pour le reste de sa vie.

Le lendemain, on le raccompagna chez lui, puis il renvoya l’infirmière chargée de sa garde. Celle-ci ne protesta pas comme elle aurait dû le faire, trop contente de ne pas servir de nounou à Naruto. Il réussit néanmoins à se diriger facilement dans son appartement jusqu’à la douche, puis à la cuisine. Cette fois-ci il se brûla en faisant chauffer son eau et renversa ses nouilles à moitié sur le gaz. Il mangea sa moitié de ration de ramen un peu trop cuite et fit tomber accidentellement son verre par terre. Quand il voulut ramasser les débris à tâtons, il ne réussit qu’à se couper : ayant les nerfs à fleur de peau, il se lava d’abord les mains, laissa les choses dans cet états et se dirigea vers le canapé non sans laisser des empruntes ensanglantés sur les meubles où il prenait appuis qui étaient dû à ses blessures non cicatrisé. Du temps où il était porteur de Kyubi, de légères blessures comme celle-ci ne mettaient que quelques secondes à guérir.
Il s’allongea et essaya de s’endormir, une demi-heure passa et alors qu’il commençait à partir dans un sommeil léger, la sonnette retentit.

- Et merde, toujours au mauvais moment, râla le blond.

Il se remit en position assise un instant puis se rallongea, son ou ses visiteurs penseraient sûrement qu’il était parti faire un bilan médical mais la suite lui prouva le contraire :

- Naruto, on sait que tu es là, on vient de l’hôpital, cria une voix derrière la porte.
- Sakura, murmura le blond, qu’est-ce qu’elle peut être lourde quand elle s’y met …
- Ouvre ou je défonce la porte ! Rugit une voix masculine.
- Et Kiba ! Y’a personne, foutez le camp ! rajouta t-il plus fort.
- Compte là-dessus.

La poignée se baissa et la porte s’ouvrit dans un grincement presque inaudible. Naruto plaqua sa main contre son front, il avait oublié de mettre les verrous :

- Je te l’avais dit ! Ria triomphalement l’homme chien en entrant.
- Je ne vous ai pas invités, soupira Naruto.
- Pas grave, on se passera de ton autorisation, dit une autre voix que Naruto identifia comme appartenant à Ino.

Les pas retentirent dans le petit vestibule et arrivèrent dans la salle de séjour où le blond restait installé dans son canapé. Il s’apprêta à gueuler son mécontentement face à cette intrusion mais Sakura ne lui en laissa pas le temps, elle laissa échapper une plainte étouffée, tandis que les deux autres restaient bouche bée :

- Faites pas attention au bordel, je rangerais tout une fois que je serai tranquille.
- Mais … tu saignes ! S’exclama la rose.


Naruto ouvrit et ferma sa main blessée, la peau collante et poisseuse du sang qui la recouvrait:

- Probablement … lâcha le blond.

Les trois visiteurs suivirent du regard la piste jusqu’au verre brisé puis à la cuisine sali.
Kiba nettoya la casse avec l’aide de Sakura et Ino regarda dans toutes les pièces à la recherche de bandages :

- Naruto, où est ta pharmacie ?
- Je n’en ai pas …
- Tu rigoles ?
- Non.
- C’est pas vrai … et il ne devait pas y avoir une infirmière avec toi ?
- Je l’ai renvoyée.
- Mais quel con, se moqua Kiba avant de se prendre une baffe par la rose.
- Bon, restez avec lui, je sors chercher une trousse de secours ou un truc dans le genre … Mais comment tu faisais avant ? soupira Ino.
- Avant, ça cicatrisait comme cela, répondit Sakura avec un claquement de doigt.
- Et avant, j’avais mes yeux, ajouta amèrement Naruto.

Le silence pesant se fit, puis Ino tourna les pieds. Naruto voulait que ses envahissants camarades s’en aillent mais ça ne faisait qu’une personne et il ne voyait pas d’autre prétexte pour se débarrasser, même temporairement, de ses « invités » et ne voulant pas se faire plus méchant qu’il ne l’est, il l’arrêta :

- Dans ma table de chevet, il reste encore de la pommade qu’Hinata m’a donnée à l’examen … avec une ou deux bandes.

Ino revint sur ses pas jusqu’à la table de chevet et en retira un pot à peine entamé, elle prit une bassine d’eau dans la cuisine et alla s’asseoir à côté de Naruto. Elle lui lava la main en silence, la badigeonnât de pommade et pour finir la banda et tout cela en silence. Derrière Naruto, Kiba et Sakura gloussaient en jouant avec Akamaru, le chien, que ce soit par compassion ou bien lassé des enfantillages du couple, alla se blottir contre Naruto. Le blond le caressa d’une main distraite et fini par s’endormir ainsi.

Le soir, il s’éveilla et il crut voir une luciole brillée très très loin devant lui mais elle disparut après un battement de paupière. Sur ses genoux, Akamaru gémissait comme un bienheureux et sur ses épaules étaient posé deux têtes très légèrement parfumées. Là où il devinait un fauteuil se faisait entendre un ronflement. Il resta là à l’écoute de son environnement. Il ne voulait pas déranger les filles qui dormaient chacune à ses côtés, ni Akamaru qui aurait peut-être réveillé Kiba … . Il se demandait parfois comment faisait les Inuzuka pour parler avec leur animaux : la télépathie ? Il fut tirer de ses pensées par un clignotement lumineux, aussi lointain que la précédente luciole et dans la même direction puis plus rien et prit de fatigue il se rendormit.

La semaine passa lentement pour Naruto, une monotonie s’installa chez lui et il s’enfermait de plus en plus sur lui-même. Il aurait dû se sentir heureux que du monde s’occupe de lui mais non, il trouvait ça pesant, son seul réconfort se ressentait quand c’était Sasuke qui venait, les deux restaient ainsi silencieux, comparable à un ange gardien, une âme invisible qui veille mais Naruto ne pouvait pas dire que Sasuke était invisible, il sentait très bien son chakra, sombre et impérieux, mais cela restait une nounou à ses yeux.
A la fin de la semaine, il ne pu en supporter d’avantage, le blond piqua une crise de colère, ayant marre d’être couvé comme un nouveau né. Il ordonna aux personnes présentes de s’en aller de chez lui. Sasuke, Sakura, Kiba, Ino, Shikamaru et Neji partirent, peinés de la réaction de Naruto, derrière eux Hinata traîna le pas et s’attarda sur le pas de la porte. Elle regarda une dernière fois celui qu’elle aimait.

La petite brune le voyait en train de fouiller dans sa besace de ninja, puis se diriger vers la salle de bain, un kunai à la main ?

Hinata était terrifiée, elle se doutait très bien de ce que cette arme faisait dans sa main, elle hésita trop longtemps entre rappeler ses amis pour avoir de l’aide et empêcher elle-même le blond de commettre l’irréparable. Lors de cette longue minute, Naruto avait eu le temps de s’enfermer et Hinata pouvait entendre l’eau couler.
Elle alla à la fenêtre pour appeler le groupe mais celui-ci avait déjà prit trop d’avance, ne l’entendait pas appeler et ceux qui passaient par là s’en moquait éperdument.
Avec son Byakugan, elle le voyait jouer avec son kunai en faisant tourner l’anneau de la garde autour de l’index droit.

- Na … Na … Naruto-kun ?
- Hinata ? Je vous avais dis de partir.
- Je suis seule.
- Et bien va t-en.
- Je … Je sais ce que tu as l’intention de faire …
- Fichu Byakugan ! Jura t-il.
- S’il te plait, ne fait pas ça.
- Il n’y a plus d’avenir pour moi …
- Ne dit pas ça, cria t-elle en commençant à pleurer. Où est « le » Naruto courageux et obstiné qui n’abandonne jamais même dans les pires situations ?
- Il est mort dans une grotte paumée dans le trou de cul du monde…
- BAKA.
- Au moins, je t’aurais entendue parler sans que tu ne bégayes …
- Na … Naruto-kun …

- Part maintenant, ça me fait mal de t’entendre te lamenter sur mon sort, adieu.

Malgré les cris et les pleurs d’Hinata, le blond aux yeux voilés passa d’un coup sec la lame du kunai sur son poignet gauche et son sang afflua de sa blessure et coula autour du poignet comme un bracelet en rubis. Hinata rassembla son courage et explosa le verrou grâce à son juken. Elle se rendit compte qu’elle aurait pu rentrer plus tôt mais ne s’attarda pas sur cette pensée et franchit le pas.

- FICHE LE CAMP ! hurla Naruto en lançant le kunai pour effrayer la fille.

Il pensait viser le mur près de la porte mais l’absence du son du métal rencontrant le mur et un bruit mou heurtant le sol le fit paniquer.
Il s’avança vers là où la fille était tombée puis tâta son corps de sa main droite, sentir son visage indemne mais frais ne le rassura pas plus. Il descendit vers la poitrine et le sentit : le kunai était planté selon lui en plein cœur, il releva sa main devant son visage, elle était poisseuse du sang de Hinata. Il se releva lentement et enjamba le corps inerte de la brune. Son propre visage blême avec un poids au cœur, il fut prit de vertige et manqua de tomber à genoux, trouble dû à la perte de son propre liquide vitale :

- Qu’ai-je fais … qu’ai-je fais … qu’ai-je fais, ne cessait-il de répéter.

Que devait-il faire ?
Appeler à l’aide ? On l’emmènerait à l’hôpital pour le soigner contre son gré, puis on le jetterait dans une prison pour le meurtre d’Hinata et le remord le torturerai chaque jour qui passe, sans échappatoire.
Rester ici ? Pareil, deux semaines entières étaient passés avant que les anbus d’Iwa ne le retrouve et ses blessures étaient plus grave, même sans Kyubi il savait qu’il avait une constitution robuste et on le retrouverait à côté du cadavre d’Hinata avant qu’il ne se soit entièrement vidé de son sang.
Il ne voyait plus qu’une solution, partir en espérant d’abord trouver son chemin vers la sortie du village, qu’on ne l’arrête pas en route et que son corps puisse le porter jusqu’à un endroit où il pourrait attendre la fin en paix.
Il marcha jusqu’à la porte et disparut dans les ombres du couloir.

Bien qu’il était tard et que le blond prenait ,d’après ses souvenirs, des rues peu fréquentées, ne pouvant se repérer, il n’était pas sûr du chemin qu’il prenait, il entendait très bien les chuchotis des gens, mieux que lorsqu’il voyait. Certaines interrogations lui revenaient souvent aux oreilles : que faisait un jeune garçon à une heure du matin ? Il ne portait plus son bandeau frontal depuis son retour donc n’était pas considéré comme ninja.
Et surtout pourquoi avait-il les mains couvertes de sang ? Il arriva dans une zone non habité ressemblant à un petit parc juste devant la porte du village. Le blond n’avait fait que marcher et pourtant il commençait à être essoufflé.

Ce soir là, c’était Izumo et Kotetsu qui était de garde, Kotetsu dormait la tête penchée en arrière, les jambes posées sur la table alors qu’Izumo était juste à moitié endormit, la tête reposant sur ses bras croisés devant lui. Izumo vit une silhouette passée devant lui, il portait un pantalon orange, un t-shirt noir avec une spirale jaune au centre du torse ainsi que des cheveux mi-longs tombant autour de sa tête :

- Hé Kotetsu ?
- Hum …
- Ce n’est pas Naruto qui vient de passer ?
- J’en sais rien …
- Évidemment, tu dors …
- Il n’est pas sortit de chez lui depuis qu’il est revenu … Pourquoi sortirait-il maintenant ? Surtout à … une heure pareil ?
- Te rendors pas, je vais voir.
- Ok.

Izumo se leva et courut rattraper Naruto. Il arriva à son niveau et commença à parler. Naruto n’entendait pas ses paroles, ce n’était que des bruits sourds et il les ignora.
Pour Izumo, le blond était bizarre, des cernes sous ses yeux, pâle et surtout suant à grosses gouttes comme si chaque pas qu’il faisait lui était un effort surhumain. Il s’attarda sur les mains ensanglantées et vit avec consternation la plaie ouverte qui laissait échapper sa vie sur la route.
Le Chunnin lui agrippa le bras et Naruto sursauta comme si l’on venait de le réveiller. Il se rappela alors sa fuite et sentit quelqu’un qui le tenait par la manche de son t-shirt et lui parlait d’un ton paniqué qu’il devait aller se faire soigner.

N’avait-il pas vu qu’il avait quitté Konoha pour justement ne pas se faire soigner ?

Naruto bouscula brutalement Izumo et essaya de courir. Dans son état de faiblesse, il ne pouvait que forcer son allure. Le garde se releva rapidement et revint sur Naruto :

C’est pour ton bien, annonça t-il avant d’assommer le jeune d’une manchette à la nuque.



Voilà le troisième chapitre, un peu déprimant mais Naruto va se ressaisir, ne vous inquiétez pas, il va remonter la pente.
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