Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
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Me-and-orochi (Féminin), le 23/03/2008




Chapitre 5: Les questions que l'on se pose



Bureau de Sandaime, 18 heures :


Anko entra prudemment dans la pièce, comme si elle pensait qu'un dragon allait la dévorer dès son entrée.
Elle déposa doucement Hebi sur la chaise. Celle-ci semblait avoir de la fièvre, et à chaque mouvement qu'elle faisait, elle poussait un gémissement de souffrance. Fushi, sans un mot, s'assit sur la seconde chaise libre.
Sandaime eut un mouvement de recul à la vue des plaies béantes et du regard assassin de Fushi.

- Mais enfin, Anko… Que s'est-il passé ?
- Genma et moi les avons trouvés en train de s'entretuer.
- Non, intervint Fushi, je ne voulais pas la tuer, mais la calmer.
- Je n'étais pas moi-même, gémit Hebi.

Sandaime les observa, pensif.
- Chacun de vous deux devra me raconter sa version des f…

La porte s'ouvrit violemment devant une Kyôkan affolée.
- Mes enfants ! Où sont-ils? Hebi, Fushi, oh, mon Dieu !

Elle serra ses enfants jusqu’à les étouffer.
- AÏE! s'écria Hebi lorsque sa mère, malencontreusement, avait touché sa plaie au ventre.
- Hokage-sama, il faut les emmener à l'hôpital! Ils sont blessés !
- Dans cinq minutes, Kyôkan.

Celle-ci se tourna vers les jumeaux.
- Pourquoi vous êtes-vous battus? Que s'est-il passé?
- Commence, Hebi.

La jeune fille prit une profonde inspiration, puis se lança :
- C'est cet espèce de… cet espèce d'imbécile… Sasuke Uchiwa. Il embobinait Fushi… Je ne sais pas ce qu'ils se disaient, mais je suis sûre qu'il l'embobinait al… Alors… J'ai… J'ai cru bon d'intervenir! Mais il m'a mise en colère, alors je me suis transformée… Mais sans le faire exprès, je vous jure ! Et là… J'ai perdu tout contrôle de moi. J'étais… furieuse. Et je me suis mise à attaquer quelqu'un… Toi, Fushi?
- Oui.
- À ton tour, dit Sandaime.
- C'est la même histoire. Ou presque. Sasuke est venu me parler, en toute convivialité, et puis Hebi est venue l'agresser, en lui disant de ne pas m'approcher. Il s'est défendu, et là, elle s'est transformée. Il fallait la calmer, ce que j’ai essayé de faire, mais elle s'est retournée contre moi, sans me reconnaître. J'ai été obligé d’utiliser l'arme blanche, sans ça elle m'aurait tué.
- Je suis désolée!
- Hokage-sama, il faut les emmener à l'hôpital, je vous en conjure !
- Anko, Genma, emmenez-les. Je veux parler seul avec Kyôkan.

Les deux Jounins acquiescèrent tristement de la tête, puis sortirent, l'une portant Hebi, l'autre épaulant Fushi, qui grognait:
- Je n’ai pas besoin d'aller à l'hôpital ! Je vais bien !

Lorsque la porte se referma derrière eux, Sandaime poussa un long soupir d'exaspération.
- Kyôkan, je ne peux pas en faire des ninjas.
- Quoi? Mais pourquoi ?
- As-tu vu toute cette violence ? Et pour quoi ? Pour une dispute idiote! Pour une simple gaminerie!
- Vous n'avez pas le droit de décider de leur sort ainsi!
- Oh si, j'en ai le droit !
- Et pourquoi ne pas les tuer, tant que vous y êtes ? Ils ont les capacités et le droit d'être de vrais ninjas!
- Ta fille est dangereuse quand elle s'emporte. Elle a failli tuer son propre frère sans le reconnaître! Quant à lui, ton fils, il est pire. C'est presque le clone d'Orochimaru! La même puissance, la même noirceur dans le regard, la même malfaisance! On ne peut pas se permettre d'en avoir un deuxième!
- En les gardant en vie, vous leur avez accordés une chance! Ce n'est pas pour la leur enlever tout de suite!
- J'essaie de faire ce qui est juste !
- Ce que vous êtes en train de faire ne l'est pas !
- C'est pour le bien du village !
- Le village a besoin de bons shinobis !

Kyôkan et Sandaime se levèrent en même temps, d'un seul bond. Ils s'observèrent un moment, chacun essayant de tuer l'autre du regard.
Ce fut Sandaime qui céda. Il se rassit avec un profond soupir. Kyôkan poursuivit :
- Mes enfants sont forts. Laissez-leur cette chance. Ce n'était qu'un accident!
- Si Anko et Genma n'étaient pas arrivés à temps, ils se seraient entretués. Mais d'un côté, tu as raison. Nous avons besoin de shinobis forts. Surtout contre CE village…
- Quel village?
- Celui du Son…
Kyôkan sembla réfléchir un moment. Il y eut un long silence, durant lequel on n'entendit que le piaillement de quelques oiseaux. Puis elle reprit la parole :
- Je n'ai jamais entendu parler de ce village.
- Il a été créé depuis peu.
- Connaissez-vous le nom de son Kage?
- Non. C'est d'ailleurs ce qui m'inquiète. Avant ce village, ce pays faisait du commerce avec nous. Mais depuis que nous entendons parler d’Oto, tout commerce a été coupé et les paysans ont été réduits au silence. Je sens l'hostilité… En tout cas, ce Kage va envoyer 3 ninjas passer l'examen Chunin. Il faudra être prudent, très prudent. Je te donne mon accord, pour tes enfants. Mais c'est leur dernière chance.

Kyôkan sourit et ouvrit la porte pour sortir après avoir dit :
- Sandaime-sama, je vous revaudrai ça.

Elle s'éloigna. Sandaime, lui, observa le ciel, comme à l'attente d'un présage. Était-ce une bonne idée?

Hôpital de Konoha, 20h :

Hebi et Fushi avaient été placés chacun dans une chambre différente. On avait en effet peur qu'ils recommencent à se battre. Mais les deux jeunes gens n'en avaient pas l'intention. Hebi, inconsciente, avait été placée dans la salle de soins particuliers, dans laquelle trois médecins s'occupaient d'elle. Fushi, assis en tailleur sur son lit, refusait catégoriquement que l'on l'approche.

- J'ai dit non! Jamais je n'avalerai vos mixtures infâmes!
- Mais c'est pour te soigner! répéta une infirmière, exaspérée, car elle essayait, depuis une heure et demie, de lui faire boire un sirop. Ta sœur, elle, a tout bu d'un coup !
- Hebi est une chochotte. Je vais très bien, alors fichez-moi la paix! Je veux sortir de cet endroit qui fait mal aux yeux et qui pue la maladie et le médicament !
L'infirmière soupira. Fushi, les bras croisés, ne voulait rien entendre.
- C'est ma sœur qui est blessée. Pas moi. À propos…

Il eut un moment d'hésitation. Mais il demanda :
- Est-ce que… je pourrais aller la voir ?
- Nous sommes en train de la soigner.
- Elle va bien ? Elle va s'en sortir ?

Pour la première fois, Fushi était inquiet pour quelqu'un d'autre que lui. Sa sœur passait avant tout, à ce moment-là. Il s'en étonna d'ailleurs lui-même. Jamais il n'avait fait attention à elle, car il pensait qu'elle n'avait pas besoin de lui. Elle avait déjà tous ses amis et son petit caractère joyeux. Mais là, elle était blessée et il se rendait compte qu'il l'aimait beaucoup. Il avait peur pour elle.

- Ta sœur va bien. Sa fièvre est tombée, mais ses blessures sont profondes. Et elle perd encore beaucoup de sang. Elle est inconsciente, pour le moment.
- Je veux la voir !
- Pas tant que je ne t'aurais pas soigné. Laisse-toi faire ou je ne t'y emmènerai pas.

Le chantage fonctionna. Fushi tendit son bras blessé en râlant et avala son sirop avec une moue. Il ne comprenait pas. Il n'avait pas mal, pourtant, alors pourquoi devait-on le soigner? Seules les deux morsures le taraudaient un peu, il sentait un petit picotement. Mais rien de plus! Alors, pourquoi s'en faire ?

Kyôkan ouvrit la porte sans frapper. Elle considéra son fils un moment, puis d'une voix pleine de colère, elle jeta :
- Alors ?

Presque de honte, le jeune homme baissa la tête.
- Je suis désolé, Maman.
- Réfléchis un peu aux conséquences de tes actes, bon sang!
- Mais…
- J'aurais fait quoi, moi, si vous vous étiez entretués ? Vous voulez ma mort ou quoi ?
- Mais on n’en était pas là, enfin !

Kyôkan éclata d'un rire sarcastique.
- Oh non, tu as juste embroché ta sœur avec un kunai, mais vous n'en étiez pas là ! Suis-je bête!
Mes enfants se plantent à coups de kunai, mais ils n'ont aucune intention de se faire du mal !
- J'essayais juste de la calmer! Mais elle s'est retournée contre moi! J'aurais dû faire quoi? Me laisser crever? La laisser me tuer, c'est ça ?
- Tu n’aurais pas dû t'en charger seul!
- Elle allait tuer Sasuke !
- Tu aurais dû prévenir quelqu'un ! À cause de cet accident, vous avez failli ne jamais devenir shinobis !
- Quoi ?

Kyôkan s'en voulut d'avoir parlé trop vite. Fushi repoussa l'infirmière qui essayait désespérément d'appliquer un baume sur ses plaies, se leva et lâcha :
- Pourquoi ?

Kyôkan prit une profonde inspiration.
- Sandaime a failli vous retirer vos brevets de l'Académie. À cause de vos idioties. Il vous juge dangereux.
- Je ne suis pas un imbécile. Je vois ce qui se passe autour de moi. Je vois que, depuis des années et des années, nous sommes surveillés en permanence, Hebi et moi. J'ai vu Genma écrire des rapports. J'en ai lu un en cachette. Vous nous épiez, jour et nuit. Comme si, avec Hebi, nous étions des monstres. Ou des bêtes instables à épier constamment. Mais qu'avons-nous fait, bon sang ? Qu'avons nous fait pour être surveillés ainsi ? Réponds! J'ai trop de questions sans réponses.

Kyôkan tenta un mensonge :
- Tous les Genins sont surveillés ainsi. Avant l'examen…
Mais Fushi ne fut pas dupé :
- Tu mens. Tu mens honteusement. J'ai demandé à Kira, elle m'a dit que jamais ses parents ne faisaient cela. J'ai demandé aux Hyûga, Neji a même fouillé dans le bureau de son oncle pour voir s’il n'y avait pas de rapports de la sorte. Mais rien. Hinata a demandé à son père, qui lui a répondu qu'il n'avait jamais entendu parler de ces histoires de rapports. Jamais je n'aurais cru ça de toi, Maman. Tu ne m'avais jamais menti de manière aussi honteuse…

Sa mère ne sut que faire. Elle était coincée. Elle se contenta de baisser la tête, comme un enfant pris en train de manger du chocolat alors qu'il n’en avait pas le droit, et qui s'obstinait à dire que ce n'était pas lui, du chocolat fondu encore sur ses lèvres.
- Et maintenant, je veux la vérité.
- Je te la dirai. Je te le promets. Mais pas maintenant. Je veux que ta sœur le sache aussi. Parce que c'est un secret qui vous concerne tous les deux. Un secret tellement important qu'il concerne même tout le village.
- Mais quel est notre rôle là-dedans?
- Vous êtes nés….
Sans dire un mot de plus, Kyôkan sortit de la chambre. Elle ne sentit pas les larmes qui coulaient sur ses joues.
Le temps des secrets était révolu…


Magasin Yamanaka, lendemain, 10h :


Lorsque la clochette du magasin retentit, Ino sortit de l'arrière-boutique pour accueillir le nouveau client.
Mais en le voyant, elle s'arrêta net, frappée de stupeur.
Sasuke était là et observait les fleurs d'un air intrigué.
Ino s’en remit très vite. Avec un grand sourire, elle minauda :
- Bonjour, Sasukeeeeee !
- ‘lut, Ino.
- Que viens-tu faire ici? demanda-t-elle d'un ton plein d'espoir.
- Je viens acheter des fleurs, question idiote.
Il contempla un moment les myosotis, puis questionna :
- Dis-moi, Ino, tu sembles t'y connaître en langage des fleurs…
- Euh, oui, c'est pour offrir ?
- Ouais. Je cherche un bouquet de fleurs où j'aimerais dire que je suis désolé… Et que je suis amoureux…
Le sourire idiot d'Ino s'effaça d'un seul coup. D'une voix tremblante, elle demanda :
- Ça dépend. C’est… pour qui ?
Sasuke murmura alors, d'une voix à peine audible :
- Hebi-chan…



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