Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
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Me-and-orochi (Féminin), le 09/03/2008




Chapitre 4: Deux jumeaux très différents !



Quinze ans plus tard, à Konoha.



VLAM!

Une jeune fille aux cheveux noirs fut, une fois de plus, balancée dans un buisson, de l’autre côté du terrain d’entraînement, par son frère qui la regardait d’un air dédaigneux.

Il soupira.
- Hebi, quand cesseras-tu de faire l’idiote?
- Pardon, Fushi, souffla la jeune fille en remettant en ordre ses beaux cheveux coupés courts. J’ai trébuché…
- C’est bien ça le problème! Tu trébuches tout le temps ! Allez, relève-toi immédiatement.

Hebi se leva péniblement, un hématome énorme apparaissant sur son œil gauche. Une autre fille les regardait faire, appuyée contre un arbre. Elle semblait très timide.

- Fushi, haleta Hebi, pouvons-nous stopper l’entraînement ?
Fushi s’énerva:
- Anko-sensei ne nous a pas arrêtés!
- Normal, coupa la jeune fille en retrait. Elle dort.

Leur sensei était en effet étendue sur le sol et ronflait paisiblement.
- On t’a sonnée, Kira? Lui jeta Fushi, en proie à un agacement prononcé.
- Désolée, rougit Kira qui, curieusement, se mit à trouver ses pieds très intéressants.

Fushi soupira. Il tordit machinalement sa queue de cheval en marmonnant:
- Marre des boulets…

Hebi se pencha à côté d'Anko.
- Anko-sensei… Anko-sensei…

L’intéressée se réveilla en sursaut en poussant un grognement ressemblant à :
- Qui-que-quoi-dont-où?
- Pouvons-nous stopper l’entraînement, Anko-sensei?
- Quelle heure est-il?
- 15 heures. Nous travaillons depuis midi.

Anko se leva d’un bond.
- Mais pourquoi n’avez-vous pas stoppé au bout d’une heure?!
- Vous aviez dit que vous nous arrêteriez, siffla Fushi d’un air suffisant.
- Ah, désolée. Je me suis endormie.
- On a vu ça, sourit Kira.

Fushi leva ses beaux yeux de serpents au ciel.
- Sensei, pourquoi se fatigue-t-on à s’entraîner? Y’en a marre! On ne peut pas faire des missions?
- Fushi, arrête un peu! s’énerva Hebi. Y’en a marre aussi de ta mauvaise humeur!
- Je fais ce que je veux!
- Justement, non! Nous sommes sous l’autorité d'Anko-sensei!
- Ferme-la!

Hebi marqua une pause. Elle fixa son frère droit dans les yeux, puis d’une voix lente, elle lui jeta:
- Tu as dit quoi, là? J’ai bien entendu? Tu viens de dire à ta propre sœur de la fermer, c’est ça ?
Sa peau commença à prendre une teinte lilas. Fushi ouvrit la bouche pour répliquer, mais Anko se plaça entre les deux Genins, prêts à se taper dessus.
- Ça suffit comme ça! Kira, tu peux partir. L’entraînement est fini.
- Merci.
- Fushi, Hebi. On rentre.
- Mais…!
- Chut !

Les jumeaux suivirent leur sensei, l’un en grognant, l’autre en souriant.
Lorsqu’ils entrèrent dans la maison, Kyôkan et Genma se levèrent du fauteuil sur lequel ils étaient assis.

- Ah, vous voilà !
- Salut, maman! dit Hebi. Salut, Genma!
- Alors, cet entraînement?
- Crevant, dit Hebi.
- Chiant, lâcha Fushi.
- Reposant, sourit Anko.

Kyôkan sourit.

- Les avis sont partagés! Vous en avez mis, du temps!
- Je vais dans ma chambre, maugréa Fushi.
- Je vais faire un tour, sourit Hebi.

Lorsqu’ils disparurent, Anko se laissa tomber sur une chaise.
- Incorrigibles… Ils sont incorrigibles.
- Que s'est-il passé cette fois ?
- Comme d’habitude. Ils ont encore failli se battre.
- Leurs caractères sont vraiment différents.
- Hebi est toujours gaie…
- Alors que Fushi est un vrai glaçon.
Kyôkan soupira.
- Et le pire, c’est qu’ils ne peuvent pas se supporter. Fushi reste enfermé dans sa chambre alors que Hebi est toujours avec ses amis.
- De qui nous parlait-elle l’autre jour ?
- D’un garçon. Kiba, je crois.
- Ses yeux brillaient quand elle en parlait.
- Amoureuse, notre petite Hebi?
- Peut-être. C’est ton portrait craché, Kyôkan.

Genma sourit. Anko se prit la tête entre les mains.
- C’est Fushi qui m’inquiète. Quand je le regarde, j’ai l’impression de voir Orochimaru. Autant physiquement que psychologiquement. Ses yeux me font presque peur. Il est aussi froid et sans pitié qu’Orochimaru. Au fait, tu as fait ton rapport, Genma ?
- Oui. Tu l’apporteras tout à l’heure, Anko?
- Oui. Ah, au fait, Kyôkan, accepterais-tu… Que je fasse participer tes enfants à l’examen Chunin ?

Kyôkan sursauta :
- Quoi? Déjà? Mais ils ne sont pas prêts!
- Tu les as déjà vus combattre ?
- Non, mais…
- Fushi et Hebi ont une force au-dessus de la moyenne. Fushi, parce qu’il a les qualités et les défauts de son père, Hebi car elle tient de toi, Kyôkan. Elle peut se métamorphoser, ou du moins un peu. Sa peau s’est violacée tout à l’heure. Quand à Kira, elle a une force dans la moyenne, mais elle est excellente en matière de stratégie. Tu veux bien?

Kyôkan fit mine de réfléchir, mais sa décision était déjà prise.
- D’accord. J’accepte.
Anko sourit.
- Génial ! En apportant le rapport, je les inscrirai.
Soudain, Fushi dévala l’escalier.
- Je sors.
Et avec son air toujours aussi aimable, il claqua la porte derrière lui.
- Il sort! Il va neiger!
Genma rit.
- Oui, j’avoue. Je ne sais pas ce qu’il lui prend !


Fushi avançait lentement dans les rues de Konoha. Comme d’habitude, les gens changeaient de trottoir en le croisant. Les autres personnes le regardaient en chuchotant.
Lorsque deux jeunes filles le croisèrent en le montrant du doigt, Fushi s’emporta :
- Vous voulez ma photo?

Il avait horreur de sortir, mais là, il avait besoin de prendre l’air, car sa chambre sentait la souris brûlée. Il venait en effet de tester des produits sur ce rongeur et l’avait malencontreusement fait exploser.
Fushi était un garçon maniaque, froid et cruel. Jamais personne, même pas sa mère, n’était entré dans sa chambre depuis ses huit ans. Il l’avait depuis longtemps munie de pièges multiples. Il y faisait des expériences douteuses, visant un seul but: tuer rapidement et sans bruit.
À quinze ans, ce jeune garçon ambitieux voyait déjà tracé un illustre avenir.
Il n’avait qu’une crainte: la mort. Il était prêt à tout pour pouvoir échapper à ce destin que tout le monde aurait à faire face un jour.

- Mourir est injuste, avait-il dit un jour à sa mère, qui avait blêmi sans qu’il ne sache pourquoi.

C’était un garçon très doué. Il possédait en plus un atout que n’avait pas sa sœur : celui de pouvoir allonger sa langue et son cou à sa guise. Il en abusait sans vergogne pendant les combats et il adorait la dégoûter à table.
Il avait toujours eu de l’avance sur elle. Il ne l’aimait pas spécialement. Pour lui, c’était quelqu’un d’exaspérant, gonflé de bonne humeur comme une baudruche, presque ridicule, qui partageait sa maison et ses parents.

Fushi n’avait jamais eu d’amis. Il n’en voulait pas. S’attacher, c’était la mort, il le savait. Il adorait être seul, savourant ces instants de paix où il pouvait, à sa guise, réfléchir à son merveilleux avenir.
Le reste du temps qu’il ne passait pas dans sa chambre ou aux entraînements, il le dépensait à la bibliothèque. Là, il y étudiait des rouleaux de jutsus si épais qu’ils auraient pu décourager les plus studieux.
Toutefois, ce jour là, il n’alla pas à la bibliothèque. Il préféra se rendre au bord du point d’eau, dans le parc.
Il s’assit sur un banc et ferma les yeux, mais des rires vinrent briser le calme de l’après-midi.
Sa sœur était là, de l’autre côté du point d’eau, accompagnée d’autres Genins.
Il soupira :
- Et encore des gêneurs…

Hebi s’avança dans l’herbe, près du plan d’eau.
- Pfiou ! Moi, je suis crevée !
- On voit ça, dit Kiba en s’asseyant à son tour.
- Flemmard, grogna Shino.

Hinata les imita, suivie par Neji et Tenten. Neji, visiblement d’humeur maussade, croisa les bras sans rien dire.
Hebi, elle, un brin d’herbe dans la bouche, se mit à rire.
- Pourquoi ris-tu ? demanda Hinata, intriguée.
- Oh, pour rien, dit la jeune fille. J’adore rire. Ça me met de bonne humeur !

En effet, Hebi riait sans cesse. Elle avait toujours un beau sourire aux lèvres, un sourire que son frère qualifiait de « niais ».
Elle n’avait cependant rien d’une simplette. Elle était extravertie, ouverte et agréable. Son apparence, tout le monde s’en fichait. Beaucoup de filles enviaient ses yeux de chat. Cela la faisait rire. Elle ne savait même pas de qui elle les tenait, mais elle supposait que c’était de son père.
Elle ne supportait pas s’ennuyer et c’est pourquoi, quand elle avait 6 ans, sa mère lui avait acheté un piano, car elle n’était pas encore en âge de sortir seule. La petite Hebi adorait la musique, elle chantait aussi très bien. Mais à la suite d’une explosion provenant de la chambre de son frère, qui avait soufflé la chambre d’Hebi en plus de celle de Kyôkan et de Genma, le pauvre piano avait été réduit en cendres.

Fushi ne le savait pas, mais Hebi adorait son frère, son petit regard dédaigneux et son rire pseudo-diabolique qu’il s’entraînait à faire devant la glace, dans la salle de bain. Elle ne le craignait pas. Elle savait depuis longtemps soutenir son air arrogant, chose qui horripilait son frère, bien entendu. Mais elle savait que pour se faire apprécier en retour, il fallait garder ses distances. Fushi n’aimait pas ceux qui le collaient.

Pour se différencier de son frère et parce qu’elle ne supportait pas les mèches tombantes, elle s’était fait couper les cheveux courts et faire une frange. À la sortie du coiffeur, sa mère ne cessait de grogner, qualifiant cet acte de « véritable gâchis ».
Elle ne s’était mise en colère que 3 fois seulement et à chaque fois, c’était à cause de son frère ou d’un autre garçon, le jeune Uchiwa. Ils se détestaient cordialement. Elle s’était mise en colère 2 fois à cause de Fushi.
La première fois, parce qu’il avait détruit son piano. Sous le coup de la fureur, elle avait défoncé la porte de la chambre de son frère, pour y recevoir une volée de shurikens, placés comme piège. La seconde fois, car il avait réduit en morceaux son jouet favori, à 10 ans, une poupée géante qui pouvait lancer des shurikens.
Et la troisième fois fut à cause de Sasuke Uchiwa. Un jour, elle l’avait croisé dans la rue et, comme elle adorait les nouvelles rencontres, elle lui avait parlé, plaisantant, riant un peu, parlant de tout et de rien. Mais le garçon avait poursuivi son chemin après avoir jeté en guise de bonjour :
- Je n’ai pas que ça à faire, parler à une pauvre petite simplette idiote comme toi.

Le sang d’Hebi n’avait fait qu’un tour. Même son frère ne lui avait jamais parlé ainsi. Cependant, elle était dans la rue, elle s’était donc contentée d’un « petit con » juste assez fort pour que seul Sasuke l’entende.

- Tu rêves, Hebi?
- Non, dit-elle, je me demandais si, comme vous, Anko-sensei allait nous faire passer l’examen Chunin.
- Je suis sûre que oui, dit Hinata. Tu es bien plus douée que moi.
- Si tu le dis…

Kiba leva la tête et aperçut Fushi.
- Tiens, Hebi, voilà ton frère.

Incrédule, la jeune fille reconnut son frère, qui regardait le ciel d'un air songeur.
- Mais qu’est-ce qu’il fout là? Il déteste sortir!
- Bien, en tout cas, il est là. Dis-moi, Hebi, c’est quoi son problème?
- De quoi parles-tu?
- Il ne parle jamais à personne. Il n’a aucun ami!
- C’est son caractère. Personne ne peut le supporter plus de 5 minutes.
- Mais pourquoi?
- Parce que tout ce qui l’intéresse, c’est lui et ses expériences.
- Eh! Regarde qui vient vers lui!
Hebi mit sa main en visière, au-dessus de ses yeux. Trois Genins arrivaient vers Fushi. Une jeune fille aux longs cheveux rose, un petit blond braillard et un grand brun à l’air suffisant.

La jeune fille et le blond s’approchèrent du petit groupe. Hebi les salua:
- Salut Naruto! Salut Sakura!
- Tu vas bien, Hebi?
Hinata, elle, rougit comme une tomate.
- Naruto-kun…
- Que fait Sasuke avec mon frère? demanda Hebi.
- Oh, je ne sais pas. Il voulait lui parler.

Hebi se prit la tête entre les mains.
- Misère…


Sasuke se planta en face de Fushi. Celui-ci se leva, le toisa un moment, puis parla :
- Qu’est-ce que tu me veux ?
- Je suis Sasuke Uchiwa. Je voulais te parler.
- Je sais qui tu es. Ton nom est assez célèbre, mais je t’imaginais… plus grand. Pourquoi veux-tu me parler ?
- Parce que tu me ressembles.

Pour une fois, le visage de Fushi exprima autre chose que de la suffisance. De l’étonnement.
- C’est marrant! Moi, je ne vois aucune ressemblance!
- Pas physiquement…
- Je sais, je ne suis pas idiot, imbécile!
- Je n’ai jamais dit ça! Ne m’insulte pas, sinon…
- Sinon quoi? Hein? Sinon quoi?
- Tu me cherches ou quoi?
- Je ne me bats pas avec les minus!

Il y eut un silence pesant pendant lequel Sasuke se battait avec acharnement contre Fushi, bataille silencieuse, car ils se fusillaient du regard.
Puis, Fushi fit alors une chose extrêmement étonnante et rare dans son existence de futur maître du l’univers.

Il sourit.

Bon, ok, c’était un sourire narquois, mais un sourire quand même!

- Tu as raison, dit-il. Nous nous ressemblons. Nous avons toujours agi seuls et dans un but précis, même si le mien est plus grandiose que le tien. Nous faisons tout pour y arriver. Dans un seul but: le pouvoir.

- Joli raisonnement… Que dirais-tu de nous allier? Je suis sûr qu’en bossant à deux…
- Je travaille en solo.
- Je disais ça moi aussi, mais à deux, on va deux fois plus vite.
- Ou deux fois plus lentement…
- Je suis fort. Alors, ça te dit?

Sasuke tendit une main. Fushi hésita, il n’aimait pas trop le contact humain. Cependant, il la serra.

- Ok. Chez moi, dans ma chambre. Je vais te montrer des choses pouvant dépasser tes rêves les plus fous, mais je te préviens, si tu me ralentis… Notre marché sera rompu.
- Parfait. Je n’en attendais pas moins de toi.

Soudain, une voix retentit :
- Hé! Uchiwa!
Sasuke se retourna. Hebi, flanquée de Kiba et de Neji, s’approchait d’eux. Sasuke eut un petit sourire en coin.

- Encore toi! Tu veux quoi, simplette?
- Ne t’approche pas de mon frère, lâcha-t-elle.
Sasuke eut un petit rire.
- Oh, et je suppose que c’est toi qui va m’en empêcher? T’es quoi? Son garde du corps?
- Dégage. Espèce de débile frimeur.
- Hebi, arrête ce cinéma tout de suite, intervient Fushi. Je ne suis pas un gamin qu’on materne. Je parle aux gens à qui je veux parler. Tout comme toi. Tu parles à qui tu veux, même avec des gens que je n’apprécie pas forcément.
- C’est facile: tu n’aimes personne !
- Retourne au bac à sable, coupa Sasuke, méprisant.

La peau d’Hebi commença à se violacer. Les yeux flamboyants, elle articula :
- Dégage. Dégage avant que je ne m’énerve.
- Tu crois franchement que je vais avoir peur d’une idiote comme toi ?
Des poils noirs apparurent sur la peau de la jeune fille, tandis que des oreilles de chats poussaient lentement. Elle respirait difficilement, essayant de repousser cette fureur qu’elle tenait de sa mère.

- File, gronda-t-elle. File, si tu tiens à la vie. Je ne plaisante pas, tire-toi !
Mais Sasuke ne bougea pas. Grossière erreur. Tout le monde, excepté Fushi et lui, recula d’une vingtaine de pas.

- Hebi, ça suffit, jeta Fushi, qui ne semblait pas se rendre compte de la situation.
Mais la colère de la jumelle explosa comme une bombe nucléaire. À présent entièrement transformée, elle se jeta sur Sasuke, qui évita un coup de griffe de justesse. Elle redoubla de force, à coups de griffes et à coups de dents, tant et si bien qu’elle toucha le jeune homme en plein visage. Du sang gicla, mais Sasuke parvint à surmonter la douleur pour attraper un kunai.
Mais Fushi fut plus rapide que lui. Il savait ce qu’il devait faire.
Vif et agile, il sauta sur sa sœur, qui s’envola pile à ce moment là.
- Hebi, descends!

La jeune fille ne reconnaissait plus personne. Aussi, elle se jeta sur son frère, griffes et dents dehors.
S’ensuivit un tourbillon de griffes, de cheveux, de dents, de langues et de poussière. On ne savait pas qui avait le dessus, tant le combat était acharné et violent. Bientôt, du sang vint se mêler à la poussière, en éclaboussures impressionnantes. Hinata en détourna les yeux. Les autres, le souffle coupé, se demandaient s’ils n’allaient pas s’entretuer, mais aucun ne fit un pas pour les séparer, de peur d’y perdre un membre. Même Sasuke Uchiwa avait perdu sa suffisance, fasciné par ce combat sanglant entre les deux jumeaux.
Soudain, on entendit un hurlement:

- Mon dieu! HEBI! FUSHI! NON!

Le groupe de Genins vit avec stupeur Anko et Genma se précipiter dans la mêlée, tentant de séparer les deux jumeaux en furie. Genma reçut un bon coup de crocs au bras, tandis qu’Anko se prit un coup de poing en pleine figure. Cependant, ils parvinrent tant bien que mal à les séparer, à coups de poings et de pieds.

Lorsque la poussière due à la bataille s’estompa, on put distinguer nettement les dégâts.
Car il y en avait, des dégâts.

Fushi avait deux morsures béantes sur le bras gauche et la jambe droite ainsi que des plaies profondes au visage et au ventre qui saignaient abondamment. Sa langue avait été entaillée et une longue estafilade courait le long de son dos. Il semblait cependant ne pas souffrir. Il se contenta de jeter aux deux Jounins un regard furibond.

Mais c’était Hebi la plus blessée. Son frère, pour se défendre, l’avait carrément attaquée à coups de kunai. Elle en avait un, enfoncé dans son ventre. Un coup lui avait presque fait perdre un œil, la touchant à l’arcade sourcilière. Elle avait une oreille arrachée et une trace de morsure à l’épaule gauche. Ses vêtements, tachés de sang, n’étaient plus que des lambeaux indescriptibles. Ayant retrouvé son calme et sa forme normale, elle cria de souffrance, se rendant compte de la gravité de ses blessures.

Anko laissa libre cours à sa colère:
- BANDE D’IMBÉCILES! VOUS ÊTES FRÈRE ET SŒUR, C’EST COMME ÇA QUE VOUS LE PROUVEZ? VOUS AVEZ VU DANS QUEL ÉTAT VOUS ÊTES ET VOUS N’ÉPROUVEZ AUCUN REMORD? PLUTÔT QUE DE VOUS ALLIER, VOUS BATTEZ ENTRE VOUS! C’EST MINABLE!

Genma, lui, examinait les blessures des deux jeunes gens. Fushi sembla sur le point de répliquer, mais un seul regard du Jounin l’en dissuada.

- Anko, dit Genma, Kyôkan et Hokage-sama doivent être au courant de cela.
La Jounin blêmit. Toute colère s’estompa, laissant place à… On aurait pu appeler ça de la peur.

- Quoi ? Mais…
- Ces blessures sont graves. On ne peut pas les cacher. Hokage-sama savait que ça allait finir par arriver.
- Mais que va-t-il advenir d’eux ?

Hebi écoutait la conversation, effrayée. Une simple dispute se transformait en drame?
- Anko, j’adore ces enfants autant que toi, tu le sais. Mais il faut le faire.
Anko soupira.
- Après tout, ça leur donnera une leçon.
Elle se tourna vers les jumeaux.

- Levez-vous et suivez-moi.
- Je vais chercher Kyôkan, dit Genma avant de s’éloigner.
Kiba s’approcha d'Anko.

- Que va-t-il se passer? Vous n’allez pas la renvoyer de l’Académie? Pas elle, pas Hebi ! Elle n’a jamais fait de mal à une mouche !
La jeune femme se rembrunit et s’adressa aux Genins:
- Rentrez chez vous. Le spectacle est terminé. Hebi, lève-toi!
- Je… ne peux pas.
En effet, ses blessures l’empêchaient de bouger. Elle ne pouvait pas faire un seul mouvement sans subir une crise de douleur. De plus, le kunai était profondément fiché dans son ventre.
- J’ai mal… J’ai tellement mal...
- Mais… Tu as un kunai dans le ventre!

Anko, trop en colère, n’avait pas remarqué les horribles blessures de la jeune fille.
- Je n’ai aucun talent en médecine… Mais je vais voir ce que je peux faire.
D’un geste sec, elle arracha le kunai, faisant hurler Hebi de souffrance, projetant une nouvelle gerbe de sang autour d’elle.
Anko la souleva délicatement et fit signe à Fushi de la suivre. Les Genins s'écartèrent, encore choqués par la violence du combat.
Dans les bras d'Anko, Hebi laissa libre cours à ses larmes. Elle tourna la tête vers le groupe de Genin, cherchant quelqu’un des yeux. Quand elle le trouva, elle se mit à lui hurler en pleine figure:

- TOUT ÇA, C’EST DE TA FAUTE! TA FAUTE, SASUKE UCHIWA !

L’intéressé détourna les yeux de ce regard flamboyant, presque gêné. Jamais il n’avait déclenché une telle dispute. De plus, c’était la première fois qu’une fille lui tenait tête ainsi.

À part Hinata, elles étaient toutes à ses pieds. Mais Hinata était bien trop coincée pour l’envoyer balader. Hebi, cette fille au caractère impulsif, l’avait fait. Pour la première fois, une fille lui avait tenu tête. Elle n’était même pas lesbienne.

Sasuke, encore troublé, ne se dit qu’une seule chose: il irait s’excuser auprès d’elle. Cette fille, après tout, avait éveillé une certaine curiosité en lui…
Il la regarda s’éloigner, dans les bras de son sensei, ses magnifiques yeux de chat ruisselants de larmes. Fushi, lui, semblait ne ressentir aucune douleur.



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