Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
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Me-and-orochi (Féminin), le 24/12/2008
Chapitre 26 !

Bonne lecture o)




Chapitre 26: Souvenirs doux amers



Plate-forme des Hokage, 8h :



Dans un magnifique cercueil en cristal, gisait une femme au sourire serein.
Etait-elle prête à affronter la mort ?
Autour d’elle, des centaines de silhouettes vêtues de noir, venues lui faire leurs adieux. Chacune avaient une tulipe noire à la main.
La pluie tombait. Il faisait sombre. On pourrait comparer ces jolies gouttes d’eau à des larmes. Est-ce que le ciel pleurait, lui aussi ?

Devant, six personnes, dont trois à la peau blanche, presque brillante à cause du reflet de la pluie. Le plus grand, au centre, avait attaché ses cheveux noirs en une couette très serrée. A sa droite, une femme sanglotait dans les bras d’un jeune homme à lunettes. Quand au dernier homme, il enlaçait une jeune femme aux yeux blancs, en soignant son regard malheureux.

Naruto leur fit signe. Katami déposa la tulipe sur le cercueil, ce fut ensuite le tour de Kabuto, puis d’Hinata.
Virent ensuite Hebi et Fushi, et Orochimaru. Celui-ci resta un moment perdu dans la contemplation de ce doux visage, qui semblait endormi, puis murmura, en déposant soigneusement sa tulipe :
- Je t’aime.

Il alla ensuite rejoindre l’assistance, les yeux tristes. Une main se posa sur son épaule.
- Ca va aller ?
- Ne t’en fais pas, Jiraya. Jamais je n’ai vécu pire que ça, mais je me relèverai. Je me relève toujours.
- Tu sais, quinze années plus tôt, tu m’aurais frappé. Tu as changé, par amour pour elle.

Orochimaru soupira.
- On me l’a déjà dit.

Jiraya sourit.
- Tu restes à Konoha ?
- Hebi et Fushi le veulent, alors oui…

Soudain, quelqu’un tomba, dans la foule. Survint ensuite un long hurlement de souffrance.
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!

C’était Hebi qui avait poussé ce cri déchirant. La foule avait fait un espace circulaire autour d’elle, afin de la laisser respirer. Katami, Kabuto, Orochimaru, Hinata et Fushi se précipitèrent vers elle.
- Tout de suite ?! s’écria Kabuto avec angoisse.
- OUI ! hurla Hebi en se tenant le ventre, le visage tordu par un rictus douloureux. Emmène-moi à l’hôpital !!
- C’est parti ! Tiens le coup !

Le visage inquiet, Orochimaru voulut les accompagner, mais Fushi l’arrêta.
- Ce n’est pas notre place. Il vaut mieux y aller quand elle aura accouché.
- Il a raison, intervint Jiraya. Bon, ils vont l’enterrer. Tu suis le cortège, Orochimaru ?

L’intéressé baissa la tête.
- Je ne veux pas… voir ça…
- Dans ce cas, tu viens boire un verre avec moi ?

Orochimaru n’avait pas très confiance, se demandant comment allait se transformer le « un verre ». mais il soupira.
- Si ça peut te faire plaisir… et toi, Fushi ?

Le jeune homme refusa.
- Je dois aller voir… quelqu’un.

Orochimaru eut un regard interrogateur, mais il ne dit rien de plus. Il suivit Jiraya d’un pas lourd.
- Tu vas voir, le saké, ça remonte le moral.
- Je n’en ai jamais bu…
- C’est vrai que tu préfères le sang…
- Imbécile !

Le cortège partit dans la direction opposée à celle des deux hommes. Fushi le regarda s’éloigner avec un grand sourire. Il avait confiance en Neko. Il y était parvenu.
- En espérant qu’il a agi correctement, murmura-t-il pour lui même.

Il n’y avait pas à s’en faire. Le sac de sable semblait très heureux d'avoir l’apparence de Kyôkan et d’être enterré avec les honneurs sur une tombe en marbre…
« ci gît, La Griffe de Konoha »




Ichiraku, 21h :

Orochimaru avait le visage écarlate. Jiraya et lui étaient allés de bars en bars, afin de boire, boire et re boire. Le sannin était humilié, mais qu’importe. Son état était tellement lamentable qu’il s’en fichait pas mal. Jiraya, lui, était presque pire.

Il était effondré sur la table, et ne cessait de rire.
- T’en trouveras…une autre ! bégaya-t-il d’une haleine d’alcoolique. De toute façon, elles sont..tou..toutes bonnes !!!!

Orochimaru éclata de rire.
- Moi, de toute façon, j’aime pas les filles !!! Elles puent le parfum !
- Ptit comique !

Orochimaru demanda, avec un sourire malicieux (enfin, surtout ivre) :
- Et Tsunade, tu te souviens !!!
- Les nichons !!!!

On tapota soudain l’épaule d’Orochimaru.
- Eh, papa, je t’entends rire comme un débile depuis l’autre côté de la rue !
- Oh, Fushiii !!!

Celui-ci fit une grimace.
- Tu pues l’alcool ! Lèves-toi, on rentre !
- Tu me fais chier heu !

Fushi lui colla un violent revers.
- La ferme ! Tu devrais avoir honte !

Là, Orochimaru se mit à sangloter.
- Bouhouhou, t’es méchannnt !

Fushi attrapa Orochimaru par le bras, et le leva de force. Puis il jeta à Jiraya :
- Prépares-toi à souffrir, après avoir dessoulé !

Jiraya éclata de rire, tandis que Fushi s ‘éloignait.
- Tu devrais avoir honte ! répéta-t-il, la voix pleine de colère, à un Orochimaru qui titubait dangereusement.
- Mais…j’ai fait coâ ?

Fushi le gifla.
- La ferme ! On rentre !
- Mais je m’amusais bien…
- Avec cet espèce d’abruti ? Mais tu es complètement saoul !
- Arrête de me taper, ou bien je dis tout à ta sœur !

Fushi soupira profondément.
- Et en plus, tu délires…


Maison des Yakushi, 21h15 :


Fushi s’affala lourdement sur une chaise.
- Kabuto, à boire, s’il te plaît.

Celui-ci sourit.
- Fort ?
- Très.
- Ça ne te ressemble pas de picoler.
- Ferme-la, et sers-moi. Un saké. Un grand verre de saké.

Kabuto sortit une bouteille du placard. Il en versa un verre à Fushi. Sa main tremblait. Fushi le remarqua.
- Tu as peur pour ma sœur ?
- Peur ! Oui, euh NON !

Fushi avala une gorgée de liquide, et toussa.
- Tu es allé la voir ?
- Je reviens à peine. Le travail n’est pas fini, ils devraient appeler quand l’enfant sera né.
- Très bien.
- Et Orochimaru-sama ? Je t’ai vu le monter dans sa chambre.
- Il dégueulait sur le chemin. Il doit être en train de dessouler…

En effet, dans la chambre au-dessus, Orochimaru vomissait par la fenêtre, le teint fiévreux, l’air malade. Des larmes coulaient sur ses joues.
- Kyôkan… répétait-il entre deux rejets violents.

Il se laissa tomber sur son lit, agité de spasmes. Il était atteint d’une fatigue et d’un chagrin monstrueux.
Il sortit un couteau du tiroir de sa table de nuit, sans même réfléchir à ce qu’il faisait.
- J’arrive…attends-moi…dit-il avec un sourire, tout en approchant la lame de son poignet droit.
Lorsque le couteau atteignit ses veines, et que le sang chaud coulait à flots sur les draps, Orochimaru ferma les yeux, tandis que son corps tombait sur le lit, et que ce sang dégoulinait à travers la pièce…


BOM !
Un bruit sourd retentit aux oreilles de Fushi et de Kabuto. Fushi se leva.
- Qu’est-ce qu’il fait, encore !
- Il y a quelque chose qui est tombé…
- Je monte. Je t’appelle s’il y a un problème. Ne bouge pas !

Fushi grimpa rapidement les escaliers. Kabuto, lui, attendit.
Pendant un instant, il ne se passa rien. Et puis… un cri.
- KABUTOOOOOOOOO !!! VITE !!!

Le jeune homme se leva d’un bond. Que c’était-il passé ? La voix de Fushi était pleine de panique, chose qui ne lui ressemblait pas.
Il comprit alors en voyant le corps de son ancien maître, ensanglanté, dans les bras de son fils. Fushi ne savait pas quoi faire.
- Je…je…
- Pose-le par terre. Vite, dit Kabuto avec calme. Il ne fallait jamais s’énerver dans ce genre de situations.
Fushi s’exécuta. Kabuto l’examina.
- Il s’est taillé les veines du poignet. Mais il est vivant. Il respire. Faiblement, mais il respire.
- Il peut s’en sortir ?
- Il faut le transporter d’urgence à l’hôpital. Dépêchons-nous !


Hôpital de Konoha, 9h :

Assise en tailleur sur son lit, Hebi observait son compagnon de chambre, allongé, piqué de partout, les yeux clos. Elle se rongeait les ongles. Il y avait des traces de larmes sur ses joues.
L’homme ouvrit faiblement un œil. Il regarda un moment ses poignets entourés de bandages, puis il tourna la tête vers elle.

Hebi le regardait avec inquiétude, colère et soulagement.
- J’ai veillé presque toute la nuit, murmura-t-elle avec froideur. J’ai cru que tu étais mort…

Orochimaru baissa la tête.
- Je…n’étais pas dans mon état normal…
Hebi se leva.

- Qu’est-ce qu’il t’a pris ?
- J’avais bu…
- Ce n’est pas une raison !

Elle le regarda droit dans les yeux. Orochimaru avait un air triste. La main d’Hebi tremblait.
- Tu vois, je voulais que tu les voies le premier… avant Kabuto, même… parce qu’elles ressemblent beaucoup à leur grand-mère. Mais toi tu as songé à… ESPECE DE…

Elle le gifla avec sauvagerie. Orochimaru n’essaya même pas de se protéger de la colère de sa fille.
- Je suppose que je l’ai méritée, murmura-t-il, ce qui lui valut une paire de claques supplémentaires.
- Tu en as mérité trois ! S’exclama-t-elle. Pour ma nuit blanche !
Des pleurs d’enfant retentirent. Hebi se dirigea immédiatement vers son lit, tandis que son père tentait de stopper le flux de sang coulant de son nez.

Elle prit un bébé dans ses bras. Elle le berça doucement.
- Chut…

Orochimaru leva la tête.
- C’est ton enfant ?
- Rectification, c’est une de mes deux filles. J’ai accouché de deux jumelles.
- C’est vrai ?
- Si je te le dis ! Elles ressemblant beaucoup à maman, regarde…

Elle approcha la petite fille d’Orochimaru. Celui-ci fut très étonné.
La petite fille avait une jolie peau bronzée, et des cheveux très noirs. Ses yeux étaient vérons. Son œil droit était celui d’Orochimaru, un bel œil de serpent, le gauche était d’un bleu saphir profond.
- ça alors… quel mélange…
- L’autre est son exacte copie, sauf que c’est son œil droit qui est bleu et l’autre qui est comme le mien.

Orochimaru tendit la main vers l’enfant.
- Je peux…
- Tu ne le mérites pas, mais oui, prends-la. Fais attention.
Elle déposa délicatement la petite fille dans les bras de son père. Orochimaru la prit avec des gestes maladroits. L’enfant lui fit un grand sourire.

Mais Orochimaru resta de marbre.
- C’est…un bébé…
- Tu n’avais jamais porté un enfant ?
- Non. Jamais je ne vous ai vu quand vous étiez petits… comment s’appellent-elles ?
- Celle que tu tiens s’appelle Kaoru. L’autre, c’est Tsunami.
- Ce regard… on ne peut pas se tromper… c’est indéniablement celui de Kyôkan…

Hebi le regarda d’un air affligé.
- Tu veux toujours te donner la mort, à présent ?
- Hebi…
- Tu as une famille, et des gens qui t’aiment. Jamais maman n’aurait voulu que tu nous abandonne.
- Je suis désolé.
- Je ne peux pas répondre « c’est pas grave », car tu as quand même songé à te tuer. Mais je peux te pardonner.
Orochimaru sourit.

- Quand rentres-tu chez toi ?
- Dans deux jours. Et toi, où vas-tu vivre ?
- Dans un logement surveillé. Pas une prison, mais presque. Pendant deux ans.
- Naruto ne te fais pas confiance ?
- Non.
- Il vivra longtemps.

Elle récupéra la petite, et la déposa dans son lit avec douceur.
- Tu l’as calmée. Je te félicite !

Elle s’assit sur son lit.
- Tu devrais te reposer. Tu as perdu beaucoup de sang.
- Tu as raison.

Orochimaru ferma les yeux, et s’endormit presque instantanément. Hebi, elle, le regarda un moment. Et intérieurement, elle espérait.
Y avait-il un moyen d’abréger les souffrances de son père ? Si oui, lequel ?

* Flash back *

Kyôkan posa la petite lampe à pétrole sur sa table de chevet, et regarda par la fenêtre.
La nuit était tombée. Les jounins de Konoha avaient fait un feu dans le champ d’à côté. Grâce à sa vue perçante, Kyôkan reconnut la silhouette blanchâtre de l’homme qui l’avait giflée le matin même.
Son petit frère avait raison, cet homme lui plaisait. Elle avait adoré cet air mauvais qui brûlait dans ses yeux de serpent.

Elle eut soudain très envie de sortir. Elle fit un pas vers la porte, mais une petite voix endormie l’arrêta.
- Tu vas où, Kyô ?

Kyôkan tressaillit.
- Je vais… aux toilettes. Rendors-toi, Kisé.
- Depuis quand tu vas aux toilettes avec ta veste, toi ?

Kyôkan rougit. Son petit frère était vraiment trop perspicace !
- Je veux aller prendre l’air. J’arrive pas a dormir.
- Je peux venir avec toi ?
- Pas cette fois. Dors. Allez !

Kyôkan ferma la porte derrière elle. Elle avait été sèche avec son petit frère, mais c’était le seul moyen. Elle devait sortir seule.
Elle traversa le couloir à pas de loup. le parquet émit une plainte, mais sa mère avait le sommeil lourd.
Elle descendit les escaliers avec précaution, et franchit rapidement la porte d’entrée.
Elle avait décidé de se joindre à la rivière. Mais pour s’y rendre… il fallait traverser le champ des jounins…
Kyôkan soupira. Tant pis. Elle essaierait de passer le plus loin possible du campement.
Elle progressa doucement dans l’herbe, penchée, presque à quatre pattes. La lune se reflétait sur ses beaux cheveux bruns.

Arrivée à la rivière, elle s’assit, ôta ses chaussures, et trempa ses pieds dans l’eau. Elle ferma les yeux, souriant au contact de l’eau sur ses jambes.

Soudain, un bruissement de feuilles. Kyôkan sursauta.
Une silhouette traversa les arbres, et s’approcha doucement de l’eau, la démarche féline, à une dizaine de mètres de la jeune fille. Sa peau était presque phosphorescente. Kyôkan se raidit. C’était lui !
Se rendant compte qu’il était observé, il tourna la tête.

Il dévisagea un moment Kyôkan.
- Encore toi ?

Kyôkan prit la mouche.
- ça vous pose un problème existentiel majeur ?

L’homme sourit.
- Tu as du caractère…j’aime bien ça.
Il se leva.
- Mais… te crois-tu franchement capable de me résister ?
Kyôkan frissonna. Elle se leva, mais ne bougea pas plus, tandis que l’homme s’approchait inexorablement, à pas lents. Il arborait un sourire de prédateur.
- Tu ne t’enfuis pas ?

Kyôkan ne répondit pas. Elle-même ne savait pourquoi elle ne faisait aucun pas en arrière. Elle avait plongé son regard dans les beaux yeux féroces de l’homme. Celui-ci était parfaitement conscient qu’il avait le dessus sur elle. Aussi, il en profita. Il la poussa doucement contre un arbre, et posa les mains sur le tronc, une de chaque côté de sa tête.
- Vilaine fille… murmura-t-il.

Kyôkan ne l’entendit même pas. Elle ferma les yeux, et, du haut de ses treize ans, entoura le cou de l’homme de ses deux bras.
Elle sentit ensuite des lèvres douces et sensuelles se poser sur les siennes. Mais rien qu’un petit frôlement. Un souffle. Comme une petite plume. Kyôkan resta un moment interdite. Jusqu’à ce que les lèvres de l’homme repartent à la charge, avec moins d’hésitation cette fois. La jeune fille répondit au baiser avec timidité. Car jamais elle n’avait ressenti cette agréable chaleur parcourir tout son corps, au contact de ces lèvres et de cette langue, qui s’était frayée un chemin dans sa bouche, lentement, mais sûrement. L’homme jouait-il avec ses sentiments ?
Non. Lui aussi appréciait le baiser.
Cet homme, qui l’avait giflée le matin, se montrait d’une telle tendresse le soir ! Kyôkan ne s’en plaignait pas. Lorsqu’il bougeaient, ses cheveux ondulaient dans son cou, dans une agréable et douce caresse.
Lorsqu’il mit fin au baiser, Kyôkan se mit à trembler.

L’homme, lui, retrouva son visage de marbre.
- Voici ton cadeau, pour m’avoir tenu tête.
- M…merci.

L’homme s’accorda un sourire franc.
- Tu es une jeune fille étonnante, autant par ta beauté que par ton caractère. Je risque d’être jaloux de l’homme que tu épouseras…
Kyôkan le regarda avec détermination.
- Alors restez, et c’est vous que j’épouserai.
L’homme éclata de rire.
- Très peu pour moi ! Aussi belle et attachante que tu sois, je ne m’encombrerais jamais d’une femme.
- Pourquoi ?

L’homme se pencha vers elle.
- Peux-tu affirmer que tu es amoureuse de moi ?

Il posa doucement sa main sur sa poitrine.
- Prends un peu de temps. Cherche, observe. Et dis moi ce que dis ton cœur.
Kyôkan ferma les yeux. La question était bien celle-là. L’aimait-elle ?
La réponse vint d’elle-même, du plus profond de son être, si bien qu’elle ne prit même pas la peine de le vouvoyer.
- Je t’aime. Même si je n’ai que treize ans, même si je ne te connais pas.
L’homme parut sincèrement surpris. Il la dévisagea, et lui toucha le visage.
- Comment peux-tu aimer un homme comme moi ?
- Je ne sais pas.

Elle sourit.
- Tu pars, demain ?
- Il le faut.
- Dans ce cas…

Elle retira ses boucles d’oreilles, et les lui tendit.
Elles étaient bleues, trouées au centre, un peu en forme de dents. L’homme les prit avec un sourire. Kyôkan sourit à son tour.
- Je ne suis qu’une insignifiante petite fille, mais… ne m’oublies pas, Orochimaru.
En guise de réponse, l’intéressé prit ses lèvres avec fougue. Il la mordait presque. Il ne pouvait bloquer ce désir qu’il avait pour elle.
- Comment oses-tu me plaire… souffla-t-il entre deux baisers et deux caresses sensuelles.
- Tu m’as plu dès la première seconde, répondit-elle en posant la tête contre lui.
Il avait vingt ans. elle treize. Pourtant, les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre étaient très forts. Orochimaru la désirait. Il désirait la voir, lui parler, l’embrasser, il la désirait à ses côtés, il la désirait dans ses bras, il la désirait tout court, en vérité. Et Kyôkan l’aimait. Elle savait que ce serait lui. Pourquoi ? Qui pourrait se vanter de la savoir ?

Orochimaru se leva.
- J’ai été heureux de t’avoir rencontré. Mais je dois partir.
Kyôkan lui lança un regard brillant.
- Promets-moi que tu ne m’oublieras pas.

Orochimaru enfila la paire de boucles d’oreilles. Du sang coula. Il n’avait pas les oreilles percées.
- Lorsque je les enlèverai, c’est que j’aurais oublié à qui elles appartiennent. J’espère les garder toute ma vie.
- Je l’espère aussi…

L’homme se tourna.
- Adieu, jolie fille.
- Mon nom est Kyôkan.
- Très beau nom…alors adieu…Kyôkan…
L’homme disparut entre les arbres, sans se retourner. Etais-ce mieux, finalement ? Kyôkan, elle, resta assise, les jambes dans l’eau, et ferma les yeux. Si cette soirée n’était qu’un rêve, elle en profiterai le plus possible…


Le lendemain matin, le petit groupe de jounins partait.
Orochimaru semblait nerveux. Jiraya le lui fit remarquer.
- Dis-donc, Oro-chan, quelle mouche t’a piqué ?
L’intéressé se mit immédiatement sur la défensive.
- Je t’en pose, des questions ?
- Relax ! Je me demandais juste pourquoi tu tournais la tête vers la rivière toute les cinq minutes !
- Tu saignes, fit remarquer Tsunade.
Orochimaru essuya le filet de sang qui coulait de sa joue.
- Oh, ça, c’est rien.
- Depuis quand tu mets des boucles d’oreilles, Oro-chan ? s’enquit Jiraya avec un sourire malicieux.
- Ça te regarde, imbécile ?!
Un enfant courut vers eux. Il s’arrêta à la hauteur de Sarutobi.
- Monsieur ! Vous n’avez pas vu ma grande sœur ?
- Non, pourquoi ?
Le petit haleta :
- Elle est sortie, hier soir, mais elle n’est pas revenue !!
- Quel est son nom ? intervint Orochimaru.
- Kyôkan !
Orochimaru sourit.
- Va voir du côté de la rivière. elle doit y être.

Le petit sourit.
- Merci !!
Tandis que l’enfant partait, Jiraya fit un grand sourire à Orochimaru.
- Et après, il ne c’est rien passé, hein ? Comment tu sais qu’elle est vers la rivière ?
- Je l’ai…deviné !
- Mais oui, bien sur… AÏEUU !

Après avoir collé un bon coup de poing à Jiraya, Orochimaru tourna la tête vers la rivière, une dernière fois, avec un sourire plein d’espoir.
- Si le destin le veux bien, je te reverrai… murmura-t-il doucement.
Seul le bruit calme de la brise sur les feuilles des arbres et les cris de Jiraya lui répondirent. Qu’importe. Il savait que Kyôkan pensait la même chose…

* fin du flash back *

Hebi entendit son père marmonner dans son sommeil. Il avait l’air d’un petit enfant. Il tenait sa boucle d’oreille gauche dans la main. La jeune femme sourit. Elle espérait de tout son cœur que les choses s’arrangerait…




Alors ? ^^



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