Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
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Me-and-orochi (Féminin), le 19/06/2008
Chapitre 14 ! Merci pour tous vos commentaires =)
Chapitre écrit pendant les vacances (ça change de l'ordinateur XD)
Bonne lecture !




Chapitre 14: La mort et le départ



Couloirs du repaire

Le silence était lourd. Orochimaru, à côté de Kyôkan, avançait en premier. Ensuite venaient Sasuke et Hebi, côte à côte, qui prenaient bien soin de ne pas se regarder. Kabuto fermait la marche, l'air contrarié. Sasuke dévorait Hebi des yeux, et cela, il ne pouvait le supporter. Hebi, elle, marchait comme une automate, froide, les yeux fixes, devant elle. Elle se tournait tout de même parfois vers Kabuto, et lui faisait un petit sourire jusqu'à ce qu'Orochimaru parle à Sasuke :

- Sasuke, avant tu m'étais d’une utilité assez importante, mais maintenant tu ne me sers plus à rien. J'ai changé mes plans. Cependant, il est bien que tu sois venu. J'ai besoin de ninjas forts comme toi.
- QUOI ? s'écria Hebi avec un étonnement sans limite. Tu avais prévu qu'il vienne ?
- Bien sûr ! Je voulais en faire mon disciple, et mon futur réceptacle. Mais c'était avant que je ne vous rencontre, toi et Fushi. À présent, je vais simplement l'entraîner, et il travaillera pour mon compte, avant de tuer Itachi.

Hebi grimaça de colère.
- En clair, je vais devoir me farcir cette face de rat, quoi !
- Orochimaru, intervint Sasuke, dites à votre fille de baisser le ton si elle ne veut pas que je me fâche.

Hebi éclata d'un rire ironique. Elle se prit au jeu.
- Papa, dis à l'attardé à côté de moi que je ne crains pas les menaces des morveux.
- Orochimaru, rappelez à votre fille que sa place est auprès des Barbie.
- Papa, dis-lui que si je le frappe, il meurt.
- Dites-lui d'arrêter de bluffer.
- Préviens-le que ma main chauffe...
- Dites-lui que ce n'est qu'une idiote.
- Bon, Orochimaru, dis à ces gamins de la fermer, ou sinon j'en colle une à chacun et que ce sera vite vu ! s'énerva Kyôkan.

L'intéressé restait impassible. En avançant, il ne répondit que :
- Débrouillez-vous. Mais Sasuke, je te déconseille vivement d'insulter ma fille.
- Je m'en fous. Je ne sais pas d'où ni de qui elle tient son infantilité, mais ça se soigne.

Hebi vit rouge. Elle s'adressa directement au garçon.
- Tu t'entends parler avec tes grands airs, abruti ? Petit frimeur imbécile !
- Et toi, alors, on croit rêver ! Tu t'es regardée, face de fantôme ? Qui voudrait de toi, sérieux ?
Derrière, Kabuto bouillait de colère. Cependant, il se retint de lui flanquer un bon coup de scalpel de chakra entre les deux yeux. Il réservait ce plaisir à Hebi.
Celle-ci sentit la colère de Kabuto. Elle se retourna et lui jeta un regard flamboyant, en lui faisant signe de se taire. Puis elle jeta à Sasuke :
- T'es qu’un gamin. Rien de plus.
- Et toi, t'es qu'une pauvre fille qui n'assume pas sa laideur. Je suis sûr d'être le seul mec qui a réussi à sortir avec toi plus d'une journée sans avoir envie de vomir. Non ?

Hebi n'y tint plus. Sa fureur l'emporta sur la raison. Elle s'arrêta d'un seul coup, se retourna, et sans lui demander son avis, elle prit Kabuto par la taille et l'embrassa à pleine bouche. Kabuto jeta un œil provocateur à Sasuke, et répondit au baiser avec vigueur, la prenant par les épaules, rajoutant la langue. Orochimaru et Kyôkan se retournèrent et écarquillèrent les yeux en voyant la scène. Ils se regardèrent, et tournèrent le dos au couple en murmurant :
- On dirait vraiment nous deux étant jeunes... Tu te souviens quand j'avais fait ça devant Amachi ?
- Ouais... J'aurais dû le tuer, quand j'y pense... Il avait osé poser les yeux sur toi !
- Quel imbécile !
- Si Kabuto fait la même erreur que moi, je le tue !
- C'est traumatisant, ce tableau...

Sasuke, lui, avait perdu toute sa magnificence. Blanc comme un linge, il ne pouvait détacher les yeux du couple.
- Comment... bégaya-t-il, comment peux-tu me faire ça ?
Hebi se détacha de Kabuto, (Enfin, juste les lèvres) et lâcha :
- Aux dernières nouvelles, je ne suis plus avec toi. Tu ne m'aurais pas larguée, par hasard ? Heureusement, j'ai trouvé quelqu'un qui m'aime vraiment.
- Que veux-tu dire par "qui m'aime vraiment" ?

Hebi serra étroitement Kabuto.
- Lui, il m'accepte comme je suis.
- Je t'ai toujours acceptée !
- Tu plaisantes ? Dois-je te rappeler que tu m'as lâchement larguée après avoir appris que j'étais la fille de l'ennemi du village, ennemi que, soit dit en passant, tu t'es empressé de rejoindre ? Je ne supporte pas que l'on se moque de moi, alors écrase !

Sasuke baissa la tête.
- C'était une erreur...
Orochimaru tendit l'oreille. Hebi, elle, s'était détachée des bras de Kabuto et sentait une rage folle monter en elle. Elle se força à la contenir.

Kabuto, lui, ne se gêna pas.
- T'as loupé le coche, jeta-t-il à Sasuke. Si tu avais été plus tolérant, tu aurais gardé Hebi.
- Je te parle, à toi ? Hebi a pitié de toi, ça se voit !
- Sasuke, LA FERME ! s'écria l'intéressée.
- T'es qu'un gosse sans expérience, Sasuke. Tu ne la mérites pas.
- Parce que toi, tu la mérites, peut-être, crevard ?
- Plus que toi, déjà ! Elle m'a offert sa virginité, je te signale !
- KABUTO ! s'insurgèrent Orochimaru, Kyôkan et Hebi en même temps.

Sasuke, lui, rougit de colère. Il dévisagea Hebi avec une expression de fureur mêlée de surprise, puis se retourna vers Kabuto.
- Toi, je crève d'envie de te faire la peau !
- Mais qu'est-ce que t'attends ? railla le jeune homme. Viens !

Orochimaru sourit d'un air un poco sadique.
- Hum, bonne idée ! Nous allons pouvoir voir ce que vaut un Uchiwa contre mon meilleur homme. Je suis d'accord.
Hebi jeta un regard horrifié à son père.
- Tu es fou ou quoi ? Ils vont s'entretuer !
- Tu as peur pour ton chéri ? jeta Sasuke, méprisant.

Hebi ne répondit pas. Elle fusillait son père du regard.
- Tu vas me le payer !
- Voyons, Hebi, arrête d'exagérer, ce n'est pas un combat à mort !

Mais le regard que se jetaient les deux garçons prouvaient le contraire. Un des deux devait mourir. Leur haine réciproque était presque palpable. Ils se toisaient de toute leur hauteur (Kabuto était le plus grand), et ils étaient tendus comme des fils. On entendit plus un bruit. Sans un mot, le petit groupe sortit du repaire. Il était temps de savoir lequel des deux jeunes hommes méritait Hebi. Le perdant perdrait non seulement la jeune fille, mais aussi la vie...



Terrain d’entrainement

Orochimaru s'appuya contre un arbre, impatient. Le combat promettait d'être intéressant. Kyôkan était restée au repaire, exaspérée par tant de bêtise. Quant à Hebi, elle s'assit par terre, impuissante devant la détermination de Kabuto. Elle enrageait et en même temps, elle se sentait flattée par la fidélité de son petit ami. Il l'aimait vraiment. Et il allait le prouver maintenant, en éliminant le second prétendant.
- T'es prêt, sale gosse ?
- Fais gaffe à ce que tu dis !
- J'ai très peur. Je crois que je vais me sentir mal.

Sasuke, ivre de rage, se précipita sur son adversaire, dans la ferme intention de lui faire ravaler son orgueil. Kabuto n'eut qu'à se baisser pour l'éviter. Il en profita pour croquer une pilule militaire.
- Allez, bats-toi au lieu de gesticuler ! On croirait voir Naruto !
- La ferme !

Kabuto composa rapidement des signes, et fabriqua un scalpel de chakra. Agile comme un chat, il sauta sur Sasuke, et frappa ses épaules. Sasuke s'effondra contre le sol.
- Qu'est-ce que...
- J'ai sectionné les méridiens permettant à la marque d'Orochimaru-sama de te posséder. Et j'en ai profité pour faire d'une pierre deux coups en tranchant les ligaments qui tiennent tes épaules en place.

Orochimaru sourit. Kabuto l'étonnerait toujours. La finesse de ses techniques était étonnante. Quant à Sasuke, il était très fort, mais pas patient. Il frappait sous le coup de la colère, et ne réfléchissait pas assez. Il parvint tout de même à se relever, et à envoyer une belle attaque Katon à son adversaire, dont les cheveux roussirent un peu. Il annula un moment son scalpel de chakra, pour souffler un peu. Sasuke profita de cette faille. Il se jeta sur Kabuto et lui assena un coup de poing en pleine figure. Mais le coup ne lui fit pas bien mal. Sasuke avait le bras mou à cause de ses ligaments tranchés. Ne pouvant rien faire d'autre, il activa ses sharingans. Il courut ensuite autour de Kabuto à une vitesse folle, et l'attacha avec des fils de fer. Kabuto, surpris par l'attaque, ne put composer de signes. Sasuke le plaqua au sol, et, avec un cri de triomphe, sortit un kunai et le lui planta en plein cœur.

Hebi hurla. Elle regarda son père, puis Sasuke, puis Kabuto, le kunai, Sasuke, et encore Kabuto. Celui-ci avait les bras inutilement écartés, et avait fixé son dernier regard sur Sasuke.
Elle se leva et se dirigea vers le terrain, avec la ferme intention de tuer le jeune garçon, mais Orochimaru la retint par le bras.
- Que fais-tu ? Attends la fin du combat !

Hebi ne comprit pas. Elle continua de fixer le corps sans vie de Kabuto, les yeux aveuglés par des larmes de rage et de douleur.
- Mais le combat est fini ! Kabuto est... est...
Elle tomba à genoux en hurlant :
- IL EST MORT ! CE... CET ESPÈCE D'ENFOIRÉ L'A TUÉ !

Elle tenta de se relever et de se dégager de l'emprise de son père, mais Orochimaru la tenait fermement.
- LÂCHE-MOI !
- Pas question. Tu vas faire une bêtise.
- Pourquoi ne me laisses-tu pas aller voir son corps ?
- Pourquoi faire des choses inutiles ?

Hebi avait trop mal pour comprendre ce que son père disait. Elle était comme enfermée dans un cocon impénétrable.
Kabuto était mort, sous ses yeux. Le jour de ses 16 ans. Le plus beau jour de sa vie se transformait en cauchemar. Il avait l'air si vulnérable, avec du sang partout ! Cependant, il y avait quelque chose d'irréel à cette scène. Kabuto n'aurait pas pu se faire tuer si facilement, et par un gamin, qui plus est !

Le plus étonnant, c'était qu'Orochimaru n'avait pas bougé d'un pouce. Il souriait d'un air serein.
- Regarde, dit-il en montrant Sasuke du doigt.
Le jeune garçon avait en effet complètement changé d'expression. Il regardait le cadavre de Kabuto d'un air surpris et horrifié. Il scruta ensuite tous les côtés du terrain, comme s'il cherchait quelque chose.

C'est alors que le corps de Kabuto se transforma en bûche. Permutation.
Hebi sursauta. Elle eut du mal à comprendre immédiatement, jusqu'à ce qu'elle voie le vrai Kabuto foncer sur Sasuke par derrière et le frapper sauvagement à la nuque, l'envoyant balader sur plusieurs mètres. Sasuke se releva péniblement. Kabuto, avec un sourire qui n'annonçait rien de bon, composa des signes. Son corps fut aussitôt entouré d'un halo de chakra bleu, assez inquiétant. Même Sasuke éprouva, un moment, de la peur.
- Assez joué, sale gosse ! hurla Kabuto avec colère. Bats-toi vraiment, petite nature !

Sasuke se précipita sur lui avec la ferme intention de le corriger avec ses poings. Kabuto, à ce moment-là, fit une chose très étonnante, et... très ridicule.
Il écarta les bras, et fit un gros câlin au jeune garçon.
- Tu es mort, susurra-t-il à son oreille.

Sasuke s'effondra par terre avec un cri de douleur. Il comprit. La quasi-totalité de ses muscles avaient été tranchés. Kabuto avait fait de son corps entier un scalpel de chakra. Il était impossible de le toucher sans se blesser. Kabuto sourit d'un air cruel. Sciemment, il envoya des coups de poings monstrueux à son ennemi, qui se mit à cracher du sang. Il était impuissant. Kabuto le frappait, le frappait encore, sans relâche, sans arrêt. Puis il se décida à l'achever. Toujours avec son scalpel, il prit la gorge de Sasuke.

Orochimaru ne broncha pas. Pourtant, il n'y avait cette fois-ci aucune permutation, aucun clone. Et Kabuto venait de trancher net la jugulaire de son ennemi.
Sasuke poussa un râle, qui se transforma en gargouillement horrible et insoutenable. Il vomit du sang, se prit la gorge, essayant en vain d'attraper une bouffée d'oxygène. Il fut agité de spasmes violents, et tomba sur le dos, les yeux grands ouverts, dans une expression de terreur immense. Il ouvrait la bouche et la fermait, un peu à la manière d'un poisson, cherchant encore à respirer, même s'il savait que c'était peine perdue. Kabuto, debout, le regardait agoniser, avec un sourire démoniaque.

Enfin, au bout de dix minutes d'agonie insoutenable, la tête de Sasuke retomba lourdement sur le sol. Le jeune homme aux sharingans n'était plus.
Orochimaru sourit.
- Je suis vraiment très fier de toi, Kabuto. Encore un peu d'entraînement, et tu deviendras vraiment puissant.
- Maître, hésita le jeune homme, vous n'êtes pas en colère ?
- Parce que tu as tué Sasuke ? Oh non, pas du tout, au contraire ! Je n'avais plus besoin de lui, tu le sais. Mes plans ont changé. Pour ce qui est des sharingans, je n'en vois plus l'utilité. Depuis que j'ai conscience de l'existence de mes enfants, je vais employer d'autres moyens. De plus, pour ce qui est de l'immortalité, Kyôkan est sur une recherche d'un élixir. Donc ce garçon ne m'était d'aucune utilité. J'ai accepté ce combat sachant pertinemment que tu allais le gagner.

Il s'interrompit, remarquant l'absence de sa fille à côté de lui. Des petits points mouillés sur le sol signifiaient qu'elle avait certainement pleuré. Kabuto s'approcha.
- Je ne l'ai pas vue partir...
- Déjà, elle n'aurait pas dû venir voir le combat. Elle a l'âme trop pure, cette enfant. Elle a dû avoir peur de ton comportement en plein combat. Elle a raison d'ailleurs ! Si seulement tu te voyais, tu es normalement d'un caractère assez doux et calme, mais quand tu combats, c'est autre chose ! Je ne saurais dire quelle énergie déferle en toi, mais pas une énergie angélique, en tout cas ! À mon avis, elle ne pensait pas que tu serais capable d'un tel acte.

Kabuto était déconfit.
- Que dois-je faire ?
- Va brûler le corps du gamin, puis va parler à Hebi. C'est à toi de la consoler.
- Elle ne va pas vouloir m'écouter !
- Essaie ! Elle t'aime. Elle n'a pas compris ton geste, c'est tout.

Kabuto acquiesça d'un signe de tête. Il fit un salut respectueux à son maître, puis prit la direction du repaire en disant :
- Sauf votre respect, Orochimaru-sama, j'irai brûler le corps plus tard.
Orochimaru sourit. Kabuto avait décidément le même caractère que lui...




Chambre d’Hebi, 22h:

Hebi s'affala sur son lit, secouée de sanglots incontrôlables. Elle déversait, à travers ses larmes, une colère sans précédent. Jamais elle n'aurait cru Kabuto capable de cela. Sciemment, par pure jalousie et cruauté, il avait tué quelqu'un de plus faible que lui ! Jamais elle n'aurait cru cela possible. Elle détestait Sasuke, certes, mais la façon dont il avait été tué était vraiment trop inhumaine. Et encore plus quand c'était le garçon qu'elle aimait qui commettait cet acte horrible.
Elle bourra son oreiller de coups de poings, trempant les couvertures de larmes, infligeant de durs coups de pied au lit. Elle irradiait la haine et la colère de façon mortelle. Ses yeux de chat brillaient d'une lueur de désespoir et de chagrin.
Lorsque son oreiller explosa sous les coups de poing, projetant des plumes un peu partout, elle s'attaqua au mur.

Il se fissura un peu, mais Hebi ne s'en rendit pas compte. Ses phalanges commencèrent à saigner, elle s'arracha la peau. Mais la douleur n'existait plus, submergée par la fureur. Le mur, à l'endroit où Hebi frappait, commença à prendre une teinte rouge vif.
Et puis, elle cessa de cogner partout. Il fallait qu'elle se calme. Elle s'assit sur son lit, tremblante, songeant à l'agonie de Sasuke. Ses râles, ce regard terrifié par la mort, ses membres agités de spasmes, et ce sang, ces flaques rouges inondant le sol... Et le pire, c'était que c'était elle qu'il avait regardé en dernier. Un regard suppliant. Mais tout était fini. Il était tombé, la tête baignant dans son propre sang, la jugulaire et les carotides tranchées net par l'horrible scalpel de Kabuto.
Agitée de hauts-le-cœur, Hebi ne put retenir les vomissements de dégoût qui lui prenaient la gorge. Elle vomit par terre, encore sous l'emprise des sanglots. Puis, en proie à une fatigue extrême, elle s'effondra sur son lit et ne bougea plus.

Elle sentit la douleur et le sang coulant sur les draps à ce moment-là. Mais elle s'en fichait pas mal. Elle ne fit rien pour calmer ses tremblements, ni pour essuyer le sang.

Toc... Toc... Toc...

Trois coups. Trois coups hésitants frappés à la porte. Hebi leva la tête. Elle pensait savoir qui c'était.

- Je ne veux voir personne, dit-elle d'une voix faible.
- Hebi...
La jeune fille se raidit en entendant la voix.
- Dégage, jeta-t-elle sur un ton froid.
Derrière la porte, Kabuto soupira.
- S'il te plait, Hebi, écoute-moi !
- Je ne veux même plus t'entendre !
- Laisse-moi entrer, je t'en prie. Il faut qu'on parle.
- Non ! Espèce de monstre !

Hebi, assise sur son lit, avait pris de l'assurance. Pour Kabuto, c'était le contraire. Effondré, il était à présent assis contre la porte.
- Je ne suis pas un monstre.
- Seul un monstre agit comme tel. Tu n'es qu'un égoïste jaloux ! Tu as misérablement répondu à sa provocation et tu as... Tu l'as...
- Je... J'ai agi sous le coup de la colère...
- Ouais, c'est ça, allez, arrête ! Mon père a sorti les mêmes conneries à ma mère quand elle lui a demandé pourquoi il l'avait larguée !

Kabuto soupira encore.
- Laisse-moi entrer. Il faut qu'on se parle en face !
- Pas question. Je ne veux plus te voir.

Cette phrase, prononcée sur un ton calme, fit terriblement mal au jeune homme. Il en eut mal au ventre.

- Non, Hebi, pitié, j'ai tellement mal, moi aussi ! Je... je ne peux pas vivre en sachant que... Non !
- Arrête tes jérémiades ! Tu me donnes envie de vomir !
- Que se passe-t-il ici ?

Kyôkan apparut devant Kabuto, qui se tenait la tête avec un air désespéré.
- Kyôkan-sama...
- Qu'est-ce que tu fiches ici, Kabuto ? Tu attends Hebi ?
- Non... Elle est à l'intérieur.
- Eh bien, rentre !
- Elle ne veut plus me parler.
Kyôkan fronça les sourcils et croisa les bras d'un air excédé.
- Je vois... Elle t'en veut à cause du jeune Uchiwa.

Elle frappa à la porte de sa fille.
- Bon Hebi, cesse de faire l'enfant !
Une voix furieuse retentit de l'intérieur de la chambre.
- Oh, toi, ne t'en mêle pas !
- Tu connais le mot "dialogue" ? Si Kabuto veut s'expliquer, tu dois le laisser faire ! Sinon tu auras encore plus mal !
- D'une, mêle-toi de tes affaires, de deux, je ne veux pas le voir, C' EST CLAIR ?
- OUVRE CETTE PORTE OU JE L'ENFONCE !
- ET POURQUOI JE LE FERAIS, HEIN ? JE T'INTERDIS DE ME DONNER DES ORDRES !

Le sang de Kyôkan ne fit qu'un tour. D'un coup de poing bien placé, elle fracassa la porte, qui sauta de ses gonds et s'effondra avec un grand bruit. Elle leva Kabuto et le projeta dans la chambre d'Hebi, puis replaça la porte, tout en hurlant :
- ET MAINTENANT, JE VAIS PLACER UN CLONE DANS LE COULOIR, SI L'UN DE VOUS SORT SANS S'ÊTRE RÉCONCILIÉ AVEC L'AUTRE, IL LE FRAPPERA JUSQU'À CE QU'IL RE-RENTRE !

On entendit le clone apparaître, et la vraie Kyôkan s'éloigner d'un pas rapide. Kabuto se tourna vers Hebi.

Assise sur son lit, la tête derrière les genoux, elle ne faisait aucun mouvement, ne prononçait aucun mot.

- Hebi, je t'en prie...
Pas de réponse. Kabuto s'approcha.
- Je sais que tu as raison de m'en vouloir, mais...
- Un pas de plus, et tu regretteras le jour de ta naissance.

Hebi avait levé la tête. Ses yeux brillaient dans le noir. Elle fixait le jeune homme, sans ciller. Le chagrin qu'elle éprouvait était presque palpable. De longues larmes coulaient sur ses joues.
Kabuto examina la chambre. Elle était complètement dévastée. Le mur était fissuré, la table de nuit détruite, il y avait des plumes un peu partout, et du sang tachait les draps du lit. Seule la petite lampe de chevet semblait indemne.

Kabuto s'assit en tailleur par terre.
- Laisse-moi au moins examiner tes blessures.
- Ne me touche pas, c'est clair ?
- Sois raisonnable ! Tu as la main en sang !
- Je m'en tape ! C'est rien à côté de ce que tu as fait !

Hebi se leva. Kabuto aussi. Elle poursuivit :
- Tu as tué Sasuke, par jalousie pure ! Tu l'as fait sciemment, et...
Kabuto l'arrêta. Il en avait assez.
- Ok, tu veux entendre le fond de ma pensée ? Alors je vais te dire : depuis des années je travaille pour le compte de ton père, il a en quelque sorte déteint sur moi.
- Tu trouves ça b...
- Tais-toi !

Hebi bouillonnait de rage, mais se tut. Kabuto poursuivit :
- Et puis, tu as débarqué de nulle part, comme ça, dans ma vie ! Toutes mes pensées se sont tournées vers toi, depuis la deuxième épreuve ! Je t'aime à un point que tu ne peux sans doute même pas imaginer ! Je voudrais mourir pour toi ! Mais quand Sasuke est arrivé, il m'a provoqué. J'ai vu rouge et oui, je l'ai tué, mais...
- Mais rien ! Tu as fait une connerie !
- Je le sais ça ! Tu me l'as assez répété ! Tu m'énerves, toi aussi ! Je te signale que si je n'avais pas fait de permutation, ce petit crétin m'aurait tué !
- Oui, mais...
- Alors, d'après toi, j'aurais dû me laisser buter ?
- Non, mais...
- C'était un combat à mort, et tu le sais ! Cette issue était forcée ! L’un devait tuer l'autre !
- OUI, mais...
- Je n'ai rien d'un ange, je le sais, mais va falloir t'y habituer, comme moi je dois supporter en ce moment ton sale caractère, ok ?
- LA FERME !

Hebi se planta face à lui. Kabuto ne broncha pas. Hebi le dévisagea un moment, sans ciller, d'un air froid et calculateur. Elle ne le disait pas, mais elle adorait que l'on lui tienne tête.
- Tu mérites deux choses.
- Je crois deviner la première. Vas-y.
Hebi le gifla sauvagement. Il s'affala par terre avec un bruit sourd. La baffe allait certainement laisser une jolie trace sur sa joue, mais il l'avait quand même un peu méritée. Aussi, il se leva sans broncher.

- Ça, jeta Hebi, c'est pour t’être adressé à moi comme un chien, et tu sais que je ne le supporte pas. C'est aussi pour avoir tué un faible sous mes yeux.

Puis Hebi échangea son air froid et colérique contre un grand sourire. Elle défit la queue de cheval de Kabuto et caressa ses cheveux épais.

Elle se jeta ensuite avidement sur ses lèvres, comme si elle n'avait pas vu le jeune homme depuis des années. Kabuto, malgré la surprise due au brusque changement d'humeur de sa partenaire, répondit au baiser avec ferveur. Il mit tout son amour dans cette étreinte, pour montrer à la jeune fille à quel point il était désolé.
Elle le lâcha, et lui murmura à l'oreille :
- Et ça, c'est parce que tu as su dominer ma colère, et parce que je t'aime.

Kabuto sourit et enlaça sa compagne. Mais elle ne resta pas longtemps dans ses bras.
- Écoute, dit-elle d'un ton très sérieux, je dois t'annoncer quelque chose.
- Quoi ? Il y a un problème ?
- En quelque sorte.
- Dis-moi, je t'écoute.
Hebi prit une profonde inspiration.

- Je veux rentrer chez moi.

Kabuto s'attendait à tout sauf à cela. Il fut très surpris.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Cet endroit est malsain. Je ne m'y sens pas à l'aise, et je me mets trop facilement en colère, je pleure sans cesse, non, vraiment, je veux partir.
Hebi se réfugia dans les bras de Kabuto.
- Je ne peux pas rester ici ! C'est trop noir, trop sombre, trop... Je ne sais pas... Et c'est inhumain ce que papa fait aux prisonniers ! Je ne peux plus le supporter !

Kabuto soupira. Il regarda le joli visage d'Hebi, qui semblait sincère.
- Et moi ? Tu y penses ? Après tout ce qu'on a vécu, tu veux quand même partir ? Tu me laisserais ici ?
- Bien sur que non, baka. Tu partirais avec moi !

Kabuto n'en revint pas. Hebi le dévisageait presque avec provocation. Il baissa la tête d'un air désolé.
- C'est impossible, tu le sais !
- Pourquoi tu dis ça ? Il suffit que je demande à mon père !
- Il refusera. Il ne peut pas se passer de moi.
- Il le ferait pour sa fille !
- Non, Hebi, même pour toi, je ne peux pas le laisser partir.

C'était Orochimaru qui avait prononcé ces mots. Il entra dans la chambre, suivi par Kyôkan.
- Alors, tu veux t'en aller ?
Hebi dévisagea son père avec agacement.
- Je t'ai déjà dit de frapper avant d'entrer !
- Ah oui, c'est vrai.
- Effectivement, oui, je veux m'en aller.
Orochimaru sourit.
- Ta décision tombe à pic !

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
- Je voulais justement t'envoyer en mission à Konoha. Mais je ne savais pas comment te le dire, parce que... parce que Kabuto ne peut pas venir avec toi.
- Pardon ?
- Tu as très bien entendu.
Hebi fronça les sourcils. Elle croisa les bras, un peu à la manière de sa mère, et jeta d'une voix froide et sèche :
- Pourquoi ?
- Si Kabuto ne reste pas, je meurs. C'est aussi simple que ça.
- Mais... Mais...

Kyôkan intervint :
- Tu dois partir seule. N'oublie pas non plus que Kabuto est un ninja recherché à Konoha.
- Ça veut dire que je ne le reverrai pas ?
- Désolée, ma chérie.

Hebi leva les yeux vers Kabuto. Celui-ci était pris de mutisme. La gorge nouée, il s'efforça de le prendre avec le sourire.
- On... on s'enverra des lettres...

Mais le cœur n'y était pas. Ses lunettes étaient embuées, et ses yeux noirs brillaient. Hebi prit ses joues.
- Non, non ! Pas ça ! Pourquoi ? Pourquoi je ne cesse de pleurer comme ça ?! Pourquoi je ne suis pas gaie, comme je l'ai toujours été ? Pourquoi je ne peux pas vivre sans toi ? Pourquoi... Pourquoi j'ai si mal ?
- Tais-toi, Hebi... s'il te plaît...

De petites gouttes tombèrent sur les joues de la jeune fille. Kabuto n'avait pas pu retenir cette vague de chagrin qui le submergeait. Il se mit à embrasser Hebi partout, la bouche, le nez, le front, le cou, les joues, les lèvres... Ses larmes donnaient un gout salé à ses lèvres tandis qu'il enlaçait sa compagne à l'étouffer.

- Je ne suis pas insensible, quand même ! Pense à moi... Combien de nuits vais-je encore dormir seul ? Combien de jours vais-je pouvoir rester sans contempler ton si beau visage ? Je ne peux plus vivre sans toi, maintenant que je te connais... Je t'aime tellement ! Ne parle plus, pitié. Sinon nous aurons encore plus mal...

Kyôkan soupira d'impatience et d'ennui.
Orochimaru, lui, se tourna vers eux, et jeta :
- Tu pars demain, Hebi. Pendant trois ans, tu iras espionner Konoha. Chaque mois, tu m'enverras des lettres pour me dire tous les faits et gestes du conseil et de Tsunade. Tu as compris ?
- Oui...
- Kabuto, tu as le corps de Sasuke à brûler, je te rappelle.
- Je... je viens.

Orochimaru sortit, accompagné de Kyôkan. La jeune fille entreprit d'oublier la douleur, en voyant Kabuto sortir... Aussi, elle s'activa à nettoyer sa chambre.
La nuit, et surtout les trois ans allaient être longs, très longs...



Repaire, 5h :


Hebi sentait bien qu'elle n'était pas seule dans sa chambre. Elle essaya de se redresser, mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un, allongé contre elle, la serrait doucement par la taille.

Il était arrivé vers minuit. Ils s'étaient endormis environ une heure plus tard. Le temps de se dire au revoir... à leur façon.

Elle se pelotonna contre lui pour profiter des derniers instants.
- Tu es réveillée, Hebi ?
La jeune fille sourit et se tourna vers le visage du jeune homme.
- Je ne suis pas la seule dans ce lit, on dirait...
- Depuis minuit, tu n'es plus seule...

Hebi posa la tête sur le torse du jeune homme, et ferma les yeux. Elle oubliait le chagrin pour le moment. Pour l'instant, personne ne les dérangeait. Elle eut tout le temps de sentir l'odeur de sa peau, la chaleur de son corps, ses cheveux déjà gris, lui, tout entier. Ils s'enlacèrent doucement, allongés, heureux, pour la dernière fois avant 3 ans...
- Tu ne m'oublieras pas, Hebi ?
- Jamais... Jamais.

Kabuto sourit, rassuré. Il se redressa un petit peu, et remit ses lunettes en place. Mais Hebi ne semblait pas vouloir lâcher le jeune homme.
Soudain on frappa à la porte de la chambre. La lumière dans le couloir s'alluma.
- Hebi ! Kabuto ! Debout ! cria Kyôkan à la cantonade. Il faut y aller !

Les deux jeunes gens grognèrent en guise de réponse. Oui, le voilà, le problème, il était temps d'y aller...


1h plus tard…


- Au revoir, Hebi. N'oublie pas de nous envoyer plein de lettres.
- Oui, maman.

Hebi réajusta son capuchon noir, et embrassa sa mère. Elle sourit à son père d'un air faux. Celui-ci sourit à son tour.
- Bonne chance, ma fille. Je suis très fier de toi. N'oublie pas de nous donner des nouvelles de ton frère.
- Oui, papa.

Elle se tourna vers Kabuto. Celui-ci esquissait un sourire des plus forcés.
- Allons, ne fais pas cette tête, dit-il en lui caressant la joue, on va se revoir... Promis ! Et puis, vois le côté positif, tu vas rentrer chez toi!
- Oui, mais sans toi... Tu vas tellement me manquer...
- Tiens, dit le jeune homme en lui tendant un papier. Je te la donne. Ça fera un souvenir.

Hebi prit la photo du jeune homme, la mit dans sa poche, et embrassa le jeune homme avec toute la douceur qu'elle pouvait mettre dans un baiser, devant la grimace dégoûtée de Kyôkan, et l'air contrarié d'Orochimaru. Car celui-ci, même s'il ne le disait pas, n'aimait pas les voir ensemble. Il prenait cela comme un affront.

Hebi se détacha soudain de l'étreinte du jeune homme.
- Non... je... je ne dois pas... ou bien je vais vouloir rester. Adieu, Kabuto.
Elle lui tourna le dos, mais le jeune homme la prit par le bras et l'attira contre lui en murmurant :
- Je t'aime...

Hebi ne se retourna pas. Ce fut les derniers mots qu'elle entendit de Kabuto, avant de partir pour 3 ans de solitude...



Hôpital de Konoha, 2 jours plus tard, 8h :


- Enfin ! Il est réveillé !
- Pas trop tôt ! Ça fait deux mois qu'il est là, ce gosse !

Un jeune homme, qui n'avait rien d'un "gosse", ouvrit doucement les paupières. Deux infirmières, penchées sur lui, ôtaient ses intraveineuses.

- Je suis où ? dit-il d'une voix faible.
- À l'hôpital, dit la première.
- Encore !

Le ton de Fushi reprit plus d'assurance. Il se redressa et constata d'un air dédaigneux :
- C'est toujours aussi moche, ici ! En plus, ça pue ! Où est ma sœur, que je lui rectifie le portrait ?

Le silence se fit pesant. Puis la seconde infirmière dit d'une petite voix :
- Ta sœur a disparu le mois dernier à peu près. Nous savons juste, par une lettre qu'elle a envoyée à l'hôpital, qu'elle se trouve chez...
Les infirmières avaient presque peur de prononcer le nom du criminel. Fushi perdit patience (Déjà qu'il n'en avait pas beaucoup...).

- Chez qui, là ? Ho !
- Orochi...
- Ouais, chez mon père, quoi ! Ça vous arracherait la bouche de l'appeler par son nom ?

Une femme blonde entra. Elle sourit au garçon, qui ne le lui rendit pas.
- Et frapper, vous savez ?
- Oh oui, répondit la femme du tac au tac, je sais frapper, et j'aime bien frapper sur les insolents !
- Peuh !
- Tu as grandi, Fushi ! Mais tu as toujours le même caractère, à ce que je vois...

Le jeune homme eut un regard interrogateur.
- Vous êtes qui ? Et d'où vous me connaissez ?
- Mon nom est Tsunade. Je suis une amie à ta mère, et le cinquième Hokage.
Fushi se leva.
- Et en quel honneur êtes-vous devenue Hokage ? C'est vrai que ma sœur est chez mon père ???
Tsunade le regarda de haut.
- Tu es dans le coma depuis 2 mois à peu près. Ta soeur est partie avec ta mère à la poursuite d'Orochimaru, elles ne sont pas revenues. Sandaime a été tué lors de la 3ème épreuve chuunin. Moi, j'ai été nommée Godaime il y a peu.

- Ma mère et ma soeur ne sont pas à Konoha ?
- Non.
- Je vais les tuer !
Fushi fit un pas vers la porte, mais Tsunade l’arrêta.
- Tu comptes aller où, comme ça ?
- Chez moi, tiens !

Tsunade éclata de rire.
- Assis, ordonna-t-elle.
Mais c’était bien mal connaître le jeune garçon.
- Je vais bien ! Je vais attendre ma sœur et ma mère à la maison.
- Reste ici !
- Je ne suis pas à vos ordres !

Tsunade, au lieu de s’énerver, sourit.
- Ton père tout craché !
- La génétique, la vieille ! Je peux sortir, maintenant ?
- Allez, dehors. Garnement.

Sans remerciement, Fushi sortit à grands pas de l’hôpital.

Il ne savait ni quel mois, ni quel jour on était. La seule chose dont il était conscient, c’était qu’il allait réduire sa sœur en bouillie. Comment avait-elle osé partir sans lui ? Il y avait trop de facteurs incertains, trop de questions sans réponse.

Il tourna la poignée de sa porte avec une petite réticence. Anko et Genma vivaient-ils encore ici ?

- Fushi ! s’écria Anko en le serrant dans ses bras, à peine entré.
(Apparemment, oui.)
- Salut, Anko.
- Alors, tu vas bien ?
- En compote, furieux, exaspéré, énervé, fatigué, affamé et assoiffé, à part ces petits détails, je vais bien.
- Quel effet ça fait d’avoir 16 ans, mon grand ?

Fushi ne comprit pas tout de suite.
- Mais je n’ai pas 16 ans !
- Ton anniversaire est passé depuis 2 jours.
- Ah bon…

Fushi examina la maison.
- Hum… C’est dégueu, là dedans… Il y a de la poussière partout ! Et regarde ces traces noires par terre ! Et la toile d’araignée sur le plafonnier ! Ça fait combien de temps que cette baraque n’a pas été nettoyée ?
- Depuis hier, jeta froidement Anko, un peu vexée. J’ai lavé cette maison de fond en comble, ça m’a pris la journée.
- Va falloir que je t’apprenne à nettoyer !

Anko ne répondit pas, sachant très bien que, tout comme sa mère, Fushi avait réponse à tout.
- Il n’y a que ta chambre que je n’ai pas pu nettoyer.
- QUOI ? Pourquoi ???
- Oh, c’est pas faute de ne pas avoir essayé, crois-moi. Mais après avoir reçu un kunai en pleine tronche qui a bien failli me crever un œil, une attaque Katon mêlée à un Doton, puis une volée de shurikens, comprends que j’ai jugé préférable d’abandonner. Je tiens plus à ma vie qu’à la propreté de ta chambre.
- Je vais voir !!!

Anko soupira en voyant Fushi monter 4 à 4 les marches des escaliers.
- Eh ben, ça ne l’a pas arrangé les deux mois de coma…


Chambre de Fushi, 9h

Fushi faillit tourner de l’œil en constatant la saleté de sa chambre.
En vérité, ce n’était pas tellement sale, mais une petite couche de poussière recouvrait son bureau, et les draps de son hamac semblaient habiter un rongeur.
Fushi ouvrit grand sa fenêtre et secoua ses draps (Balançant par la fenêtre une petite famille de mulots), sortit un chiffon du tiroir de sa table de nuit, posa avec amour tous les bocaux de ses cobayes baignant dans le formol, et commença à frotter frénétiquement ses étagères, de façon à ce qu’il n’y ait plus rien de sale dessus.

Il retrouva la photo à ce moment là.

En frottant sa commode, il fit tomber un objet rectangulaire qui se brisa, projetant des éclats de verres sur le parquet.
- Eh merde, jura Fushi, qui ramassa le cadre avec un grognement.
Il s’arrêta net en voyant ce que c’était. Ce cadre… Il l’avait dérobé le jour de ses 4 ans…



Flash-back

- Bon anniversaire, Fushi !!!
Le petit garçon ouvrit un œil sur sa sœur, qui venait de débouler dans sa chambre. Il rabattit le drap sur lui avec un soupir, et essaya de se rendormir.
Mais c’était sans compter la fillette, qui commença à sauter sur le lit en hurlant :
- ON A QUATRE ANS ! LALALALALEEEREUUU!!!

Fushi, un peu écrasé, tendit un bras mou vers son réveil.

5 heures du matin.

Il se leva et poussa violemment sa sœur.
- Retourne te coucher tout de suite !
- ON A QUATRE ANS, ON A QUATRE ANS !
- RETOURNE TE COUCHER !
- Qu’est-ce que c’est que ce cirque ?

Kyôkan, Genma et Anko entrèrent dans la chambre du petit garçon.

Lorsqu’ils l’aperçurent, rouge de fureur, prêt à étrangler sa petite sœur avec sa langue, ou bien à l’étouffer avec son oreiller, ils soupirèrent d’un même mouvement.
- Bon anniversaire, les enfants….
- ON A QUATRE ANS, ON A QUATRE ANS !!!
- LA FERME, HEBI !

Fushi n’en pouvait plus. Comment pouvait-on oser le déranger si tôt ? Déjà ? Cela faisait deux ans que sa sœur refaisait le même cirque. À Noël aussi. Dès les quatre ou cinq heures du matin, elle se jetait sur son petit frère en hurlant et en riant, et elle le tourmentait toute la journée.
Pourtant, ce genre de journées, Fushi ne les jugeaient pas importantes. Pour lui, ce n’était qu’une année de plus. Il aurait préféré fêter la mort du Yondaime, en se saoulant jusqu’à point d’heure et en hurlant « VIVE KYÛBI ! » tout en dansant sur les tables ! Mais non. Tous les ans c’était pareil. Le même cérémonial pour dire que lui et sa sœur avaient vieilli d’un an. Pour recevoir des cadeaux débiles dont jamais il ne se servirait, et pour manger un gâteau aux fruits et au chocolat dégoûtant dont jamais il ne touchait une bouchée. Il aurait préféré avoir des places pour un combat de lutteurs, ou pour rencontrer un chimiste célèbre, et un bon steak saignant en guise de gâteau, mais sa mère avait trouvé l’idée « barbare » lorsqu’il la lui avait proposée. Hebi, elle, adorait les anniversaires. L’année précédente, elle avait reçu une collection de poupées chantantes, et des livres d’images (que son frère avait brûlés sous ses yeux. Quant aux poupées, il les avaient scalpées en disant qu’elles avaient attrapé la calvitie, puis plongées dans une « potion » dont il avait le secret, c’est-à-dire un mélange d’eau de javel, de citron, de peinture et de vernis à ongles, rétorquant qu’ainsi elles seraient moins moches). Fushi, lui, avait reçu de l’encens (qu’il avait mangé), et un gros nounours (qu’il avait rasé, puis plongé dans sa « potion », avant de lui arracher tous les membres, de les enterrer dans le jardin, en construisant une petite tombe, et de marquer :
« Ci-gît Trouduc-Nounours, mon cadeau d’anniversaire, paix à son âme, puisse-t-il servir à d’autres enfants qui ne seront pas aussi intelligents que moi pour lui réserver le même sort. »

Mais ce matin-là, il protesta.
- Et si ce n’était que l’anniversaire d’Hebi, aujourd’hui ?
- Ben, pourquoi dis-tu ça ? Tu n’aimes pas les anniversaires ?
- C’est nul ! J’ai toujours des cadeaux pourris ! Et en plus, le gâteau il est pas bon ! Et il y a même pas papa !

En entendant la dernière phrase, Kyôkan eut un petit pincement au cœur.
- Il… il reviendra du front pour tes cinq ans, promis. Il me l’a dit.
- Oui, tu as dit ça pour mes 4 ans l’an dernier, aussi !
- Fushi ! Je suis sûre que maman t’a acheté un super cadeau, cette année ! s’écria Hebi, qui sautait toujours sur le lit.
- Toi aussi t’as dit ça, l’an dernier ! Et j’ai eu de l’encens à peine mangeable, et un nounours même pas beau !

Kyôkan sourit.

- On ne peut pas changer, Fushi. On a acheté ton cadeau d’anniversaire. Et je suis sûre qu’il te plaira ce coup ci. Quant au gâteau… je vais arranger ça aussi, promis. HEBI, ARRÊTE DE SAUTER SUR CE LIT, TU ME FATIGUES !

Hebi stoppa net, et s’assit sagement. Elle savait qu’il ne fallait pas trop énerver sa mère, le matin.
- Et maintenant, retournez au lit, et je ne veux pas en voir un levé avant neuf heures, compris ?
- Oui, maman.

Kyôkan, Hebi, Genma et Anko sortirent de la chambre. Fushi se laissa tomber sur le lit, exaspéré.

Il faudrait qu’il mette un verrou sur cette fichue porte…


Vers dix heures, il se décida à sortir de sa chambre. Il dévala les escaliers et s’assit sur la table de la cuisine.

Sa mère n’était pas là. Personne, d’ailleurs. La maison semblait déserte.

Une aubaine pour l’enfant, qui adorait fouiner dans tous les recoins. Il passa de pièces en pièces, comme pour chercher s’il n’y avait pas un passage secret, ou un grimoire de formules dans la bibliothèque.

Il passa ensuite devant LA porte.

Cette porte, qui était toujours fermée à clef.

La détermination de l’enfant était à son comble. Il voulait passer cette porte. Mais pour cela, trouver la clef était primordial.
Cette porte, seule Kyôkan la franchissait. Où avait-elle pu cacher la clef ?

Il la trouva un peu plus tard, dans la chambre de sa mère, bien dissimulée dans sa commode, sous ses kimonos et dans une chaussette.

Le fait de franchir LA porte ressemblait à une victoire pour le petit garçon. Il pourrait s’en vanter auprès de sa sœur, qui réclamait d’y entrer à chaque fois qu’elle passait devant.
Cette salle semblait ordinaire. Elle n’avait pas de fenêtre, et le papier peint était très sombre.

À première vue, seulement.

Lorsque le petit garçon alluma la lumière, il découvrit une chose tout bonnement étonnante.
Il n’y avait pas un pan de mur nu. Il était recouvert de cadres en tout genres.
Des avis de recherche, principalement, des photos des jumeaux, aussi, en très gros plan, lorsqu’ils étaient bébés.

Mais les principales photos qui ornaient la salle étaient des photos d’un homme. D’un très bel homme.

Il était vêtu d’une veste Jounin, et il portait le bandeau de Konoha. Il semblait jeune. Son sourire était faux. On voyait immédiatement qu’il détestait les photos. Mais pourtant, il semblait très bien savoir faire semblant.
Sur d’autres, son sourire était narquois et mauvais. C’étaient des avis de recherche. Toujours la même veste Jounin, mais plus de bandeau.
Ailleurs encore, des photos de cet homme, enfant. Ce n’était ni Fushi, ni Hebi. Et pourtant, on retrouvait la peau blanche, les yeux jaunes-verts, les cheveux noirs, très noirs, ainsi que les marques violettes. Le petit garçon avait un grand sourire à la bouche, et tenait entre ses mains la peau d’un serpent blanc.

D’où sa mère tenait-elle ces photos ? Qui était cet homme étrange ? Pourquoi l’avait-elle affiché sur tous les pans de mur ? Pourquoi ressemblait-il tant aux jumeaux ?

Les photos semblaient dater. Mais une, posée sur une étagère, dans un petit cadre, attira plus particulièrement son attention.

Il y avait deux personnes sur cette photo.

L’homme, toujours. Et à son bras, une femme. Une très jolie femme, d’une vingtaine d’années, dont les yeux bleu océan donnaient un aspect angélique à son regard. Elle avait attaché ses cheveux bruns en une couette serrée, et elle avait posé un regard amoureux sur cet homme.
Celui-ci souriait à la jeune femme, tout en lui caressant la joue.

Pour Fushi, aucun des deux ne devait savoir que quelqu’un venait de les prendre en photo. Ils semblaient heureux…

Comment Kyôkan avait-elle pu récupérer cette photo ? Qui l’avait prise ? Dans quel but ?
Il était trop risqué de poser ces questions à Kyôkan. Elle se mettrait en colère. Mais le petit garçon voulait garder un souvenir de cette pièce, et de cet homme. Qui était-il en vérité ?
Il ne poursuivit pas son exploration. Il ramassa le cadre, le mit dans sa poche, et sortit de la salle, en prenant soin de bien fermer la porte à clef, et de remettre celle-ci au bon endroit.
Ce jour-là, il eut beaucoup de chance à son anniversaire. Il eut une panoplie du petit chimiste, et une petite collection de tubes à essai.

Quant au gâteau, Kyôkan en avait préparé un aux fruits et au chocolat pour Hebi. Fushi, lui, eut droit à un steak tartare, qu’il engloutit à une vitesse folle.
Mais le cadre, bien caché derrière sa commode, lui restait à l’esprit…

Fin du Flash-back



- Fushi ! Tu as faim ?
Le jeune garçon, encore perdu dans la contemplation du cadre, tressaillit.
- Ouais ! J’arrive !
Le jeune homme descendit les marches des escaliers rapidement, et s’assit dans la cuisine.

DRIIIIIING !

- Ne bouge pas, Fushi, je vais ouvrir !
Le garçon (qui n’avait jamais eu l’intention de bouger) acquiesça d’un signe de tête.

Anko ouvrit devant le chuunin.
- Bonjour, Anko. Toi et Fushi, vous êtes convoqués chez Godaime, le plus rapidement possible.
- Très bien, nous arrivons.
Anko se tourna vers Fushi (qui s’empiffrait maintenant de viande crue).
- On est convoqués, Fushi ! Il faut aller voir Hokage-sama !
- La blondasse ?
- Tsunade.
À contrecœur, le jeune homme suivit Anko. Que voulait cette femme ?



Bureau de Tsunade, 9h30 :


Hebi se laissa tomber sur une chaise, en face du Hokage. Elle était épuisée. Tsunade la regardait d’un air inquisiteur.
- D’où arrives-tu ?
- Je ne saurais le dire.

Tsunade fronça les sourcils.
- Moi, je vais te le dire. Tu reviens de chez Orochimaru ! Où est ta mère ?
- Elle est restée là-bas…
- Où, là-bas ?

Hebi avait mal à la tête. Elle balbutia :
- Ben… vous venez de le dire, non ? Chez mon père…
- Où est son repaire ???
- Je ne sais pas !

Tsunade commença à s’énerver.
- Tu y es allée, non ? IL EST OÙ ?
- Mon père a effacé ma mémoire ! Mais qu’est-ce que vous me voulez ? Et pourquoi cet interrogatoire ? Moi, je veux parler au Hokage !
- C’est moi, le nouvel Hokage !

Hebi avait des cernes énormes sous les yeux. Son kimono était taché, et elle semblait malade. Elle tremblait, et elle avait l’air d’avoir pleuré, tant ses yeux étaient rouges. Que lui était-il arrivé ?
- Laissez-moi rentrer chez moi, s’il vous plaît…
- Anko arrive, avec ton frère.
- Fushi ? Fushi est réveillé ?
- Depuis une heure.

On frappa à la porte à ce moment-là. Anko et Fushi entrèrent dans la pièce.
- Vous vouliez nous voir, Tsunade-sama ?
- FUSHI ! ANKO !!!
- Hebi ?

La jeune fille se leva et se jeta sur son frère.
- Eh ! s’écria celui-ci. T’es toute crade !
- Comme je suis contente de te voir, comme je suis contente !
- Regarde l’état de tes habits !
- Tu vas bien ? Tu te sens mieux ?
- Et cette tache sur ton kimono ! La douche, ce n’est pas en option !
- Tu es réveillé ! C’est merveilleux !
- Et tes cheveux sont pleins de terre !

Anko demanda des explications à Tsunade, tandis qu’ Hebi racontait les évènements à son frère.
- … On a retrouvé papa un peu plus tard. J’étais blessée à cause de ses pièges…
- Ça ne m’étonne pas…
- Maman et moi sommes restées deux semaines là-bas. Et puis, j’ai décidé de rentrer. Mais… je ne voulais pas rentrer toute seule, mais papa a dit qu’il ne pouvait pas m’accompagner…
- Qui ça, « il » ?
- Kabuto…

Fushi ne cacha pas sa stupeur.
- QUOI ? Le binoclard de l’examen ?
- C’est le bras droit d’Orochimaru.
- Un trouduc pareil ?
- Ne l’insulte pas !
- Mais… tu ne vas pas me dire que c’est ton mec ???
Hebi rougit un petit peu.
- Ben… Si, pourquoi ?
- Tu me fais marcher !
- Non ! Arrête un peu ! C’est déjà assez difficile comme ça ! Tu ne peux pas savoir à quel point il me manque…

Fushi en était baba. Comment sa sœur pouvait-elle aimer un crétin pareil ?
- Tu m’étonneras toujours, sœurette. Allez, viens, on rentre.
Il se tourna vers Anko.
- On s’en va.

Tsunade leur donna son accord. Hebi et Fushi se retirèrent.
En chemin, le jeune garçon, hésitant, s’enquit.
- C’est bien, là-bas ?
- Où ça ?
- Chez papa, tiens !

Hebi eut un faible sourire.
- C’est très sombre… L’ambiance est sordide, et il y a des serpents partout. Je crois bien que sans Kabuto, je serais devenue folle.
- Tu… tu crois qu’il me laisserait… le rejoindre ?
- Tu veux partir ?
- Je déteste Konoha. C’est trop gai, trop vivant. Et puis, j’aurais besoin de l’enseignement de papa, pour ses expériences.
- Tu es vraiment mon exact opposé. Je suis sûre que ça te plairait, là-bas. Et papa n’attend que toi.

Fushi sourit. Sa sœur, elle, avait la tête ailleurs.
- Tu veux te débarrasser de moi ou quoi, sœurette ?
- Tu rigoles ? Je dis ce qui est vrai. Et si ce décor ne te convient pas, alors change. Fais comme moi, quoi.
- Comment ça, comme toi ?
- Pour quitter le repaire et vivre à Konoha, mon univers, j’ai dû me séparer de l’être que j’aimais le plus, avec toi. Je me sens mieux ici, mais je souffre quand même. Au moins, toi, tu n’auras pas ce genre de problème.
- Si. Toi, Hebi, tu vas me manquer.

Hebi regarda le ciel. Cette couleur bleue la déprimait. Même le soleil, qui réchauffait sa peau.
- Tu sais, Hebi, je ne t’ai jamais vue aussi triste.
- Je vais bien, ne t’en fais pas.
- Menteuse ! Je te connais par cœur, ne l’oublie pas.
Hebi soupira.
- Tu es déjà tombé amoureux, Fushi ?

Fushi eut un regard légèrement vague. Pourtant il répondit :
- Nan.
- Alors tu auras du mal à comprendre ce que je ressens. J’ai partagé beaucoup de choses avec Kabuto. Mes secrets, mes problèmes, mon amour, ma haine, ma gaieté… ainsi que des choses matérielles. Je l’aime, tu sais. Et sans lui, j’ai l’impression que je ne suis plus rien. Je me sens comme…Je ne sais pas, comme si une moitié de moi était restée au repaire….
- Viens avec moi s’il te manque tant !
Hebi eut un faible sourire.
- Je ne peux et ne veux pas. Papa m’a confié une mission, ici. Et là-bas, j’ai l’impression d’être enfermée dans une cage. C’est insupportable.
- Avoue que tu es difficile !
- Peut-être. Mais une chose est sûre : tu pars, je reste. Nos chemins devaient se séparer, de toute façon. Nous sommes trop différents.

Fushi voyait que sa sœur avait mal. Et il souffrait avec elle. Seulement en la voyant souffrir.
Alors il essaya de la consoler comme il pouvait.

Sans prévenir, il serra gentiment sa sœur dans ses bras.

Hebi fut très étonnée, sur le coup. Jamais son frère n’avait enlacé personne ! Et là, il l’avait prise dans ses bras, comme un vrai frère qui console sa sœur. Elle laissa les larmes l’envahir, et posa la tête sur son épaule, mi-souriante, mi-triste.
- Je suis sûr que tout va s’arranger, dit-il avec un sourire. C’est toi qui me disais cela, Hebi, quand j’avais des problèmes, non ?
- Et pourtant, tu n’as jamais voulu que je te console. Si tu savais comme ça fait du bien, pourtant…
Fushi était plus grand qu’elle, il put donc sans problème enfouir la tête dans ses cheveux.
- Je t’aime, frérot. Tu vas beaucoup me manquer, tu sais…
- Tu vas me manquer aussi. Mais…
- Tu ne peux pas rester, je sais. Ne t’inquiète pas. Je vais m’en remettre. Je m’en remets toujours.

Fushi sourit.
- Au fait, il faut que je te montre quelque chose.
Il sortit le cadre cassé de sa poche. Hebi le prit un moment, et écarquilla les yeux de stupeur.
- Mais ce sont… Où as-tu eu ça ?
- Tu te souviens de LA porte ?
- Celle que maman fermait à clé ? Oui, pourquoi ?
- J’y suis entré, une fois.

Hebi eut du mal à y croire.
- Quand ? Et pourquoi tu ne m’as rien dit ?
- Le jour de nos quatre ans. Vous étiez partis, et moi, j’ai trouvé la clé.
- Il y a quoi dans cette salle ???
- Des photos, exclusivement. De nous, et de cet homme.

Hebi sourit en regardant l’image.
- Papa et maman… Ils sont jeunes, sur cette photo ! Nous n’étions certainement pas nés. Mais où est-ce ?
- Au bord de la mer, tu vois ?
- Ah oui. Cette photo est vraiment belle.
- Je te la donne.
Hebi eut un regard interrogateur.
- Pourquoi ?
- Tu ne verras plus maman et papa d’ici un bon bout de temps, je pense, alors ça te fait un souvenir.
- Et… tu as une photo de toi ?
- Dans ma chambre.
- Je ne peux pas y aller, tu l’as barricadée !

Fushi lui tendit une petite clé.
- Trois tours à gauche. Ça annulera tous les pièges, et tu pourras entrer. N’oublie pas de bien nettoyer tous les jours !
- J’en prends bonne note. Merci.
Fushi détestait laisser sa sœur dans cet état de faiblesse. Mais il ne pouvait pas rester. Il allait partir, et pour une durée illimitée.

Mais qu’allait devenir sa sœur, pendant ce temps-là ?



Vous avez aimé ?

Pardonnez moi, mes chapitres sont un peu long -_-'

Ah au fait, question : Quel est votre personnage préféré ??? ^0^




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