Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
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Me-and-orochi (Féminin), le 01/06/2008
Chapitre... 13 ! (ouh le mauvais chiffre ^^) J'ai dû supprimer un passage désolée mais ça ne vous empêchera pas de comprendre je pense =) bonne lecture !



Chapitre 13: Le repère



Repère d'Orochimaru, 22h 30 :


Ce fut tout d'abord la pénombre dans la pièce qui frappa Hebi à son réveil.
Elle se trouvait dans une chambre sans lumière ni fenêtre. Elle était plongée dans le noir. Seul un tout petit rayon de lumière émis par les torches du couloir éclairait un petit peu la pièce. Elle tenta de se redresser… et s'affala sur le matelas avec un gémissement de douleur. Son corps, entouré de bandages, était comme transpercé par de petites aiguilles pointues, dans chaque infime partie de son anatomie. Même bouger la tête lui faisait mal.
Mais où se trouvait-elle ? Son ouïe fine lui permit alors de distinguer des chuchotis indignés venant du couloir.
- Tu as été idiot !
- Kyôkan, je ne savais pas…
- Mais oui, c'est ça !
- Orochimaru-sama, Kyôkan-sama, calmez-vous ! Elle a besoin de repos !
- Non mais pour qui tu te prends, toi ?
- Ne t'en mêle pas, Kabuto !

L'intéressé fit un petit reniflement vexé.
- C'est moi qui vous ai prévenus !
- Ça m'étonne, d'ailleurs ! Comment as-tu pu savoir qu'Hebi et Kyôkan étaient en danger ?
- Eh… ben…
- Moi aussi, je suis intriguée ! Tu as dit avoir entendu la voix de ma fille dans ta tête ?
- Euh… oui… Je sais plus…

À ces mots, Hebi sourit. Ainsi donc, c'était Kabuto qui avait donné l'alerte…
- Quoiqu'il en soit, tu as failli nous tuer, Orochimaru !
- Tu crois vraiment que j'aurais placé sciemment des pièges, sachant que c'étaient vous ?
- Tu as l'esprit si perfide que tu en es bien capable !
- Tu dis des bêtises plus grosses que toi !

La porte de sa chambre s'ouvrit soudain. Quelqu'un entra tandis qu'Orochimaru et Kyôkan se disputaient toujours.
- Imbécile !
- Arrête de m'insulter, ça ne changera rien !

Hebi ferma instantanément les yeux. Bruit de pas. De chaise que l'on approche du lit. Craquement d'une allumette. Petit crépitement…
- Bonsoir, Hebi…

Elle n'ouvrit pas les yeux. Kabuto, pensant qu'elle était encore évanouie, entama un monologue.
- J'ai déjà dû te le dire, mais même avec des bandages, tu es sublime. Ça ne fait rien du tout.

Il soupira.
- Et voilà, ça fait vingt-quatre heures que tu dors. Tu as été gravement touchée. Heureusement que nous t'avons ramenée à temps pour te sauver des flammes… Ta peau est complètement brûlée au niveau des jambes. Tes plaies dues aux kunaïs ne sont pas très importantes, mais le shuriken que tu as reçu à l'épaule dû à ta chute a laissé un éclat de fer dans ton épaule, et la blessure c'est infectée. Mais je t'opérerais, promis. Mais j'aimerais tellement… tellement…

Hebi sentit une main passer dans ses cheveux. Une autre dans son cou. Mais sans le faire exprès, Kabuto toucha une plaie de sa nuque, ce qui eut pour effet de faire gémir Hebi de douleur.
- Aïe !

Kabuto retira immédiatement sa main. Il fut tellement surpris qu'il faillit en tomber de sa chaise.
- Tu… tu… Oh, Hebi, je suis désolé !

Devant l'air affolé de Kabuto, Hebi sourit.
- Du calme !
- Je t'ai fait mal ?
- Oui, mais tu ne l'as pas fait exprès. Donc calme-toi. Tout va bien.

Kabuto regarda la jeune fille. Elle souriait gentiment. Elle disait vrai. Elle ne lui en voulait pas. Les cheveux dans les yeux, elle ressemblait à un ange. Un ange blessé. Il esquissa un sourire, à son tour. Hebi l'interrogea :
- Où suis-je, d'ailleurs ?
- Nous sommes dans le repère d'Orochimaru-sama. Tu es dans une des chambres de cet endroit. Mon maître occupe celle d'en face. Moi, celle d'à côté. Quant à Kyôkan-sama… Elle a dormi dehors, parce qu'elle refusait de dormir dans la même chambre que mon maître !

Hebi éclata de rire, ce qui eut pour effet de réveiller sa blessure au ventre. Son rire se transforma en cri de douleur. Kabuto sortit un petit flacon de liquide bleu de sa poche.
- Tiens, dit-il, bois ça. Ça va calmer ta douleur.
- Tu… tu peux me le faire boire, s'il te plaît ? J'ai mal partout. Je ne peux rien attraper

Kabuto hocha la tête et porta le liquide aux lèvres d'Hebi. Elle but avec une moue.
- C'est dégueulasse !
- Oui, mais comme ça tu n'auras plus mal. Enfin, pendant un moment, du moins.

Hebi sentit alors une étrange chaleur se répandre dans tout son corps. Au fur et à mesure, son corps s'engourdissait. La douleur s'estompa peu à peu. La jeune fille se sentit alors merveilleusement bien. Elle murmura alors :
- Merci, Kabuto. Merci pour tout.
- Hebi…

Kabuto se pencha vers elle. De plus en plus près. Hebi, incapable de bouger, se contenta de fermer les yeux.
Il se rapprocha encore. Lentement, mais sûrement. Ses lèvres frôlèrent celles de la jeune fille…
VLAM !
- Hebi !

La porte venait de s'ouvrir violemment. D'instinct, Kabuto posa la tête sur la poitrine de sa compagne.
- Ton pouls est régulier. À part tes blessures, tu n'as pas de fièvre.

Kyôkan et Orochimaru entrèrent. Ils s'assirent sur le lit d Hebi, (Kyôkan à distance TRÈS respectable d'Orochimaru…).
- Tu vas bien, Hebi ? demanda Kyôkan.

Hebi fit un petit sourire à sa mère. Puis elle chuchota à Kabuto :
- Enlève ta tête, baka, tu me fais mal.
- Oh, pardon.

Orochimaru, lui, dévisageait Kabuto d'un air inquisiteur. Hebi fit un sourire.
- Bonjour, papa ! On dirait que l'on vous a rattrapés.
- Je dirais plutôt le contraire. Comment te sens-tu ?
- Mal. Piquée de partout. Mais j'en ai vu de pires avec Fushi, ne t'en fais pas.
- Fushi…

Le regard du Sannin se fit terne. Il se tourna vers Kyôkan.
- Pourquoi n'est-il pas venu ?
- Fushi est encore inconscient.
- Depuis le combat ?
- Oui.

Kyôkan se leva.
- Je vous laisse. Je vais me coucher.

Orochimaru sourit d'un air ironique.
- Tu retournes dormir dehors ?
- Il y a d'autres chambres que la tienne ! S'énerva Kyôkan.
- Mon lit est le plus grand et le plus confortable !
- Je m'en fiche ! Je ne dormirai pas avec toi !

Elle claqua la porte de la chambre. Kabuto, en voyant le regard de son maître, comprit le message.
- Euh… je dois aller chercher quelques herbes médicinales. En forêt.

Il se retira à son tour. Orochimaru, lui, regarda sa fille de plus près. Elle avait encore son éternel sourire tranquille et joyeux.
- Le moment des explications est venu, on dirait.
- On dirait…

Il baissa la tête, en chuchotant.
- Pardon. Pardon, pour tout ce que je vous ai fait.
- Je t'ai déjà pardonné, moi. C'est déjà étonnant que tu exprimes des regrets, avec la réputation que tu t'es faite.
- Je n'ai pas un cœur de pierre, c'est là mon plus gros défaut. Je ne voulais pas tomber amoureux, pourtant c'est arrivé. Je ne voulais pas d'enfants, par crainte d'attachement. Et c'est arrivé aussi. J'aurais aimé ne pas aimer ta mère. Mais tout comme je ne peux pas me passer de mes expériences, et de mes rêves, je ne peux pas me passer d'elle. C'est comme une drogue. Je ne suis pas aussi mauvais que je prétends l'être.
- Arrête de dire des bêtises. Tu es l'homme le plus mauvais que j'ai jamais connu. Et si tu n'avais pas été mon père, je t'aurais haï. Mais tu sais, personne n'est insensible. Tout le monde a son talon d'Achille. Le tien, c'est la famille que tu t'es créée à tes dépens.
- Mais pourtant, avant de revoir ta mère, je me fichais pas mal de vous…
- Ça fait quinze ans que tu ne nous as pas vus !
- Tu sais, tu parles de façon sage. Je suis très fier d'avoir une enfant comme toi. Ton frère est-il aussi intelligent ?
- Disons qu'il est moins patient, et plus expéditif. Sans parler de ce goût pour le sang…

Orochimaru sourit.
- Un deuxième moi, en quelques sortes.
- Ouais.

Il y eut un silence. Hebi dévisageait son père. Il avait perdu toute trace de méchanceté. C'était très rare que l'on lise sur son visage une expression autre que la haine, la rage ou la colère.
- Papa, lâcha Hebi, tu dois parler à maman.
- Elle refuse ! J'ai essayé…
- En ce moment, elle est seule. C'est le moment ou jamais.
- Tu… tu as raison.

Orochimaru eut du mal à se lever. La douleur de ses bras s était réveillée. Il retint un hurlement de souffrance, qui se transforma en rictus. Hebi remarque ses blessures à ce moment là.
- C'est arrivé pendant le combat contre Hokage-Sama ?
- Oui, articula son père. Ce vieux fou avait encore des ressources. Qu'il soit maudit !
- C'était notre chef, et toi ton senseï… alors pourquoi ?
- Il y a des choses que tu ne comprendrais pas.

Hebi hocha faiblement la tête.
- Si maman peut faire quelque chose pour tes bras, elle le fera.
- Et toi ?
- Kabuto va m'opérer, pour retirer l'éclat de fer dans mon épaule. Pour le reste, ça passera.
- Tes jambes sont brûlées…
- Kabuto va s'en charger aussi.

Orochimaru sourit d'un air interrogateur.
- Dis-donc, je trouve Kabuto drôlement impliqué !

Dans la pénombre, Hebi rougit, (chose qui, vous avez remarqué, arrivait à chaque fois que le sujet de conversation était associé à sa relation entre le jeune homme et elle…)
- Ben… pourquoi tu dis ça ?
- Oh, pour rien, à part que tu as le visage couleur ketchup, et que, oh, je sais pas, qu'il s'apprêtait à t'embrasser tout à l'heure !
- Comment…
- Je sais ça ? Il est perspicace, mais moi aussi. On ne prend pas le pouls d'une personne comme ça.

Hebi ne pouvait rougir plus. Elle était très gênée.
- Voyons, ne fais pas cette tête ! C'est génial d'être amoureuse, même si tu as choisi un crétin notoire !
- Papa !
- Ok, j'ai rien dit…
Il se leva.
- Je vais parler à ta mère. Et prendre des somnifères. Bonne nuit, Hebi.
- Bonne chance.
- Merci.
Il ouvrit la porte, mais Hebi l'arrêta d un geste.
- Attends !
Orochimaru se retourna.
- Oui ?
- Ne dis rien à maman…
- Sur quoi ?
- Moi et Kabuto…

Orochimaru prit un air faussement surpris.
- Kabuto ? C'est qui ? Allez, à demain. Dors bien.

Il sortit.
Dans le couloir, il croisa son bras droit, qui revenait de la forêt, les bras chargés d'herbes médicinales. Orochimaru l'arrêta.
- Kabuto, où est Kyôkan ?
- Elle est dehors. Vous avez encore mal ?
- C'est supportable. Kabuto…

Orochimaru administra un regard flamboyant à son serviteur. Il jeta d'une voix lente :
- Fais très attention à ce que tu fais. Si tu fais un pas de travers, amour ou pas, tu seras mort.

Sur ce, il planta le jeune homme dans le couloir. Kabuto blêmit, et se dirigea dans le laboratoire, tremblant, non sans jeter un petit coup d'œil à la porte d'Hebi. Il n'aurait jamais cru la revoir, après l'examen. Mais elle était venue à lui. Il était heureux, pour la première fois depuis ce moment là… Ce moment où il l'avait embrassée.


En pleine nuit, devant le repère, debout, Kyôkan ressemblait à une statue de déesse. Sa peau était presque phosphorescente, éclairée par un rayon de lune. La nuit était claire. Pas un nuage dans le ciel. Les étoiles pouvaient illuminer la soirée sans être dérangées. Un petit vent soufflait sur les branches des arbres. Quelques feuilles voletaient autour de la jeune femme. Elle, elle restait là, sereine, sans bouger, les yeux dans le vague, à penser à tout et à rien. Sa tunique virevoltant au rythme de la petite brise, elle se sentait presque chez elle. Il ne manquait presque rien, sauf…

Quelque chose de chaud et de… mouillé lui barra les yeux. D’instinct, elle se raidit et jeta sur un ton glacial mais calme :
- Qui que vous soyez, je vous ordonne de me lâcher, si vous tenez à la vie.

Mais le pseudo-agresseur ne la lâcha pas. Il posa la tête sur l'épaule de Kyôkan et murmura :
- Devine qui c'est ?

Sans savoir trop pourquoi, elle sourit en entendant la voix. Elle répondit en riant.
- Orochimaru, arrête de faire l'imbécile. Je ne te croyais pas aussi farceur !

Orochimaru la lâcha. Kyôkan se retourna. Ils étaient presque collés. Elle ne s'énerva pas. Sans trop savoir la raison, d'ailleurs.
Elle le dévisagea un moment. Ses yeux de serpent la regardaient d un air triste. Il ouvrit la bouche pour tenter de dire quelque chose, mais aucun son ne sortit. Kyôkan pouvait presque lire à l'intérieur de lui.
- Que veux-tu ? souffla-t-elle. Que veux-tu vraiment ?
- Je veux… je veux beaucoup de choses, tu sais. Mais avant tout, je veux vivre avec toi, Hebi… et notre fils.
- Il s'appelle Fushi.

Kyôkan eut un petit frisson. L'air se refroidissait. Elle avait la chair de poule. Orochimaru sourit.
- J'aurais adoré t'enlacer… mais je ne peux pas. Désolé.
- Que t'est-il arrivé ?
- Avant de mourir, Sarutobi m'a volé mes bras. Ils… Je ne sais pas, plutôt que d'être seulement paralysés, ils me font mal. Ils me brûlent… j'ai énormément de mal à les bouger.

Kyôkan sourit d'un air doux.
- Je vais t'aider, alors…

Elle entoura la taille d'Orochimaru. D'une main, elle passa ses deux bras à lui autour de son cou à elle. Orochimaru posa la tête sur la sienne. Kyôkan ferma les yeux. Elle avait plus chaud ainsi, c'était sûr.
- Je dois prendre ça comme un pardon ? Questionna Orochimaru, heureux.
- Non. Prends ça comme un avant goût de ce qui t'attend, répondit Kyôkan d'un ton malicieux.

Elle leva la tête. Ses yeux saphir brillaient. Des larmes de joie ?
- Tu sais, dit-elle, il y a une heure encore, je te haïssais. Tu peux m'expliquer pourquoi je n'y arrive plus ? Quand je te vois, je perds tous mes repères. J'oublie tout ce que tu m'as fait, même en sachant que je ne devrais pas. Il n'y a plus que toi qui compte.
- Kyôkan, es-tu en train de dire que…

Il ne put terminer sa phrase. Kyôkan avait posé un doigt sur sa bouche.
- Chut. Tais-toi.

Elle toucha un moment ses cheveux d'ébène. Caressa sa peau blanche. Huma son cou. Orochimaru se laissa faire. Il ferma les yeux de contentement. S'il avait pu ronronner, il l'aurait fait avec ardeur.
Kyôkan mit les mains sur les joues de son compagnon. Elle plaqua son bassin contre le sien. Avec un bel effort, Orochimaru la tint pas les hanches. Kyôkan l'embrassa alors, goûtant ses lèvres avec gourmandise. Elle en mourait d'envie depuis la deuxième épreuve. Elle mit du cœur à l'ouvrage, plaça une main dans ses cheveux, l'autre sur son épaule. Un vrai vent se leva, plus fort que la brise. Leurs cheveux se mêlèrent, leurs bouches restaient unies avec ardeur, il s'embrassaient avec tellement de vigueur qu'ils avaient du mal à reprendre leur souffle. Leurs langues se caressaient, ils avaient les yeux clos. On ne distinguait plus leurs visages tellement ils étaient collés. Ils rattrapaient le temps perdu, et ils le rattrapaient bien. Ils y mettaient du cœur. Pour reprendre son souffle, Kyôkan se sépara une fraction de secondes de lui, mais il reprit bien vite sa bouche, presque avec férocité. Le vent faisait tournoyer les feuilles autour d'eux. On aurait dit que toute la nature célébrait le retour de leur amour. Le tableau était magnifique, et avait quelque chose d'irréel.

Et puis Orochimaru la lâcha doucement, pour regarder son visage. Kyôkan était heureuse.
- Je t'aime, pauvre monstre, dit-elle.
- Tu aimes les monstres, répliqua-t-il.
- Comment ai-je pu me passer de ça pendant quinze ans ?
- Tes autres amants n'embrassaient pas si bien, n'est ce pas ?
- Je n'ai aimé personne d'autre que toi.
- Reste, s'il te plaît.

Kyôkan éclata de rire.
- Je n'ai jamais eu l'intention de partir d'ici. Mais… et Fushi ?
- Ton fils est malin. Il nous rejoindra.
- Je l'espère… Tu m'as tant manqué ! S'écria-t-elle en se jetant dans ses bras, des larmes de joie brouillant sa vue.
- Tu m'as manquée aussi.

Kyôkan le prit par la main.
- Rentrons. Il est tard.
- Tu dors avec moi, finalement ?
- Si tu es sage !
- Aussi sage qu'un puceau !

Elle rit.
- Idiot !
- Et voilà, j'essaie de blaguer, je me fais insulter !
- Oh, monsieur fait le susceptible !

Ils rentrèrent au repère, le sourire aux lèvres. Direction : les rêves…


Chambre d Hebi, 23h :


Hebi faisait un rêve d'enfant. Un rêve ? Non, un souvenir…

* flash-back *

- Hebi, Fushi, faites attention !

Genma avançait dans le parc, un livre à la main. Il surveillait les jumeaux, qui couraient après un papillon, l'une parce qu'elle le trouvait joli, l'autre pour lui arracher les ailes, pour voir s'il pouvait continuer à vivre sans.
Genma s'assit sur un banc, et donna les recommandations aux enfants :
- Hebi, je t'interdis de faire des trous dans le bac à sable, te mettre dedans et ordonner à ton frère de boucher pour voir combien de temps tu es capable de tenir sans respirer. Je ne veux pas que tu recommences ta collection des plus gros cailloux du parc, que tu entasses ensuite dans ta chambre.
- C'est pas juste ! Bougonna la petite fille.

Genma ne l'écouta pas, et se tourna vers le garçon.
- Fushi, je t'interdis de lancer du sable sur les autres enfants en disant que le bac est à toi et que tu ne partages pas parce qu'ils sont moches. Je ne veux pas que tu étrangles les bébés avec ta langue sous prétexte qu'ils te gênent. Et n'embête pas ta sœur.
- Je peux mesurer la longueur du toboggan avec ma langue ?
- Non.
- Pff, même pas marrant… Grogna l'enfant, du haut de ses quatre ans.

Hebi, elle, s'était déjà précipitée sur le tourniquet.
- Fushi ! Viens faire tourner s'il te plaît !

Le petit garçon fit un sourire. Il courut à la rencontre de sa sœur, et fit tourner le tourniquer avec une vitesse folle, grâce à sa langue, si vite qu'elle fut projetée hors du tourniquet pour aller s'aplatir dans la boue un peu plus loin. Elle se leva et se mit à rire.
- Chic ! Un mètre de plus que la dernière fois !
- Ouais, mais va falloir un moment avant que tu atteignes le toboggan, observa Fushi.

Genma se prit le front.
- C'est pas vrai… ils me les feront toutes…

Un enfant et un adulte entrèrent dans le parc, main dans la main. Ils s'approchèrent de Genma.
- Bonjour, Genma !
- Docteur Kyôro-san ! Comment allez-vous ?
- Très bien, merci !

Le médecin regarda un moment les jumeaux, qui maintenant se balançaient de grosses mottes de terre à la figure, puis demanda, étonné :
- Ce sont tes gosses ?
- Non, mais je les garde.
- Et tu les laisses s'entretuer ?!
- Non, ils jouent. Ils sont intenables. On dirait… oh, non, rien.
- Ah. Dis-moi, je voulais te demander un service. Tu pourrais t'occuper de mon fils pendant une heure ?

Genma regarda l'enfant. Il semblait tout timide. Il observait, intrigué, les deux enfants qui, à présent, avaient attrapé un oiseau que Fushi voulait manger, mais Hebi avait jugé préférable de jouer avec d'abord.
- C'est le gosse que tu as récupéré pendant la guerre ?
- Oui. Je l'ai appelé Kabuto. Il a six ans.

Genma s'adressa à Kabuto :
- Eh bien, bonhomme, je m'occupe de toi. Tu veux aller jouer avec Hebi et Fushi ?

Le garçon hocha la tête. Genma poursuivit :
- Vas-y. ils n'ont que quatre ans, mais ils sont très gentils.
- Merci, Genma, dit le médecin. Je n'aime pas voir Kabuto s'ennuyer, or, là, j'avais un rendez-vous important. Je le récupère dans une heure ?
- Pas de problème !
- Merci !

Il s'éloigna. Kabuto, lui, alla à la rencontre des jumeaux d'un pas hésitant.
- Je peux jouer avec vous ?
- Nan, répondit Fushi.
- Oui ! s'écria Hebi.

Kabuto s'étonna en voyant l'oiseau dans la main de Fushi, qui se débattait en piaillant.
- Euh… Vous jouez à quoi ?
- On fait manger de la terre à l'oiseau pour voir combien il peut en avaler avant d'exploser. On en est à deux poignées.
- T'as quel âge ? Demanda le petit Fushi d'une voix glaciale.
- Six ans. Presque sept !

Fushi se leva. Il faisait bien deux têtes de moins que Kabuto, mais il avait beaucoup de culot.
- Si tu veux jouer avec nous, trouve-nous un jouet intéressant.

Kabuto sourit.
- Pas de problème ! Si vous voulez, je peux vous faire voir à l'intérieur de l'oiseau. Même vous montrer où vont les poignées de terre.
- C'est vrai ? S'exclama Hebi, les yeux brillants.

Kabuto sortit ce qui ressemblait à un petit couteau très pointu.
- C'est mon papa qui me l'a offert. Ça s'appelle un scalpel. Ça sert à découper les gens quand on les opère. Je vais vous montrer.

Il tenta de prendre l'oiseau, mais Fushi lui jeta un regard noir.
- Si tu touches à mon jouet, tu finiras comme lui.

Kabuto blêmit. Hebi fit une petite moue.
- J'ai plus envie de jouer avec l'oiseau. Mange-le, Fushi.
- Je suis pas une poubelle ! Il est plein de terre !
- On retourne jouer au tourniquet ? Et toi, dit-elle en s'adressant à Kabuto, tu viens jouer ?
- Euh…

Le petit garçon hésita, en voyant le regard de Fushi, qui tordait consciencieusement le cou du pauvre petit oiseau, avec un air de dire qu'il était prêt à lui réserver le même sort. Mais Kabuto se ressaisit en se disant qu'il était quand même plus fort qu'un gamin de quatre ans.
- Oui, je viens.
- Fushi, tu tournes ?

L'enfant termina d'arracher la tête du moineau (qui ne tenait plus que par un tendon et un nerf), appuya sur son petit corps pour en faire sortir la terre, puis s'en désintéressa et le jeta, les mains couvertes de sang.
- J'arrive.

D'un coup de langue bien placé, il refit valser sa sœur à une dizaine de mètres. Kabuto se précipita sur la petite fille lorsqu'il vit qu'elle ne bougeait plus. Elle était tombée tête la première sur une grosse pierre. L'enfant lui prit le bras.
- Ça va ?

Il fut propulsé violemment vingt mètres plus loin. Hebi se leva. Mais aux yeux de tous, elle ne ressemblait plus vraiment à Hebi…
Son corps avait entièrement changé. Cela n'avait rien à voir avec la mignonne petite fille. Sa peau avait pris une jolie teinte violette, et de toutes petites oreilles pointues apparaissaient en haut de son crâne. Des ailes blanches étaient apparues sur son dos. Des poils noirs recouvraient la quasi-totalité de son corps. Son visage exprimait une colère intense. Même Fushi recula d'un pas.
- Hebi ?
- Refais-moi tourner ! Ordonna-t-elle en se tenant le front. Je veux aller plus loin !

Le petit garçon s'exécuta, et refit tourner le jeu. La petite fille partit en vol plané, puis écarta les ailes. Genma referma son livre à ce moment là. En entendant les exclamations de stupeur des deux garçons, il leva les yeux. Il se leva brusquement, en hurlant :
- Hebi ? C'est pas vrai ça ! Merde !

Hebi n'alla pas bien loin. Elle tournoya au-dessus des trois garçons.
- Vous avez vu ? Je vole !
- Mon dieu, Hebi, descends ! Qu'est-ce que je vais dire à ta mère, moi ?

Mais comme la petite fille n'était plus en colère, son apparence changea en plein vol. Elle tomba de dix mètres, comme une pierre. Elle s'effondra face contre le sol. Elle s'était faite mal.
Kabuto fonça vers elle. L'enfant était en pleurs. Elle saignait au front, et du nez.
- J'ai mal ! J'ai mal !

On entendait les pleurs de la petite fille de l'autre côté du parc. Genma s'approcha d'elle, constata les blessures, et dit :
- Ne bougez pas. Je vais chercher des pansements.

Il s'éloigna en courant. Fushi s'assit.
- Hebi, arrête de chialer ! Tu me gênes !

Kabuto, lui, essaya de la consoler. Il la prit gentiment dans ses bras, et lui donna un mouchoir.
- Ne pleure plus, ce n'est pas grave. Tu vas vite être soignée ! Souffle, vas-y. ça va te faire du bien.

La petite fille se moucha, puis sourit à travers ses larmes.
- Tu es gentil, dit-elle d'une petite voix. Je t'aime beaucoup !
- Moi aussi, je t'aime bien. Ne pleure plus !
- Moi, dit-elle, je veux que tu sois mon amoureux !
- Quoi ?
- Toutes mes copines ont un amoureux. Elles disent qu'elles vont se marier avec. Il s'appelle Sasuke, mais il est moche. Moi, je veux que ce soit toi, mon amoureux !

Le petit Kabuto sourit.
- On est trop petits. C'est pour les grandes personnes, l'amour. Tu es gentille, mais tu n'as que quatre ans.
- M'en fiche ! Je veux !
- Un jour, si tu veux.

Ils n'eurent pas l'occasion de se revoir. Une demi-heure plus tard, le père de Kabuto arriva. En voyant Hebi se faisant soigner par Genma, et Fushi, les mains pleines de sang, il se mit à hurler d'effroi et interdit à Kabuto de reparler, ni même de revoir les jumeaux.

Une chose était sûre : Hebi avait choisi son « amoureux » bien tôt…

* fin du flash-back*

Hebi se réveilla, le sourire aux lèvres. Dans la chambre, c'était le calme. Elle était seule. Cela lui permit de remettre ses idées en place. Si elle n'avait pas fait ce rêve, jamais elle ne se serait souvenue de ce qui s'était passé ce jour là. Kabuto avait oublié aussi. À quatre ans, cette petite fille était décidément très perspicace ! Elle ferma les yeux. Elle verrait Kabuto le lendemain. Pour l'instant, il fallait dormir. Elle aurait le temps de réfléchir plus tard…


Repère, quinze jours plus tard :


Cela faisait depuis six heures du matin qu’Hebi se déchaînait sur un tronc d'arbre, à proximité du repère.
C'était la première fois depuis l'opération qu'elle avait l'occasion de s'entraîner. Le reste du temps, elle avait été contrainte de le passer seule, le plus souvent dans son lit, même si elle avait pu de temps en temps sortir. Dans sa chambre, elle avait exigé une lampe, et des serviteurs lui apportaient des rouleaux de la bibliothèque. Chose bénéfique car la seule chose qu'il y avait dans la bibliothèque d'Orochimaru étaient des rouleaux de jutsus mortels d'une épaisseur monstrueuse. Hebi les avaient longuement étudiés et maîtrisait à présent une vingtaine de techniques. Tant et si bien que cette matinée-là, Orochimaru avait failli y passer au moins quatre fois. Il était très fier des exploits de sa fille, et de la finesse de ses techniques.

Elle avait horreur du repère. Pour elle, cet endroit lui semblait trop sombre, trop sordide, et il y avait un peu trop de serpents un peu partout. Dans des bocaux, vivants, en mue, et même dans la nourriture ! De plus, elle n'était pas habituée à ce que l'on la laisse ainsi en plan, avec beaucoup de libertés. Elle aimait son père, mais savait qu'elle ne pourrait rester vivre avec lui. Elle n'était pas comme lui. Fushi aurait sans doute été plus heureux ici qu'elle.
Son frère lui manquait beaucoup. Elle avait envoyé une lettre à Konoha pour demander comment il allait. Mais le livreur de courrier avait été dévoré par un des reptiles d'Orochimaru, elle n'avait donc pas pu lire la réponse.

La jeune fille se sentait très seule. En effet, elle mangeait seule, s'entraînait seule, se promenait seule, et à son grand désarroi, dormait seule.
Orochimaru disparaissait souvent sans prévenir, chercher un « remède miracle » pour ses bras. Kyôkan, elle, passait le plus clair de son temps au laboratoire, et donnait un coup de main aux médecins engagés par le sannin pour faire des recherches sur un médicament autre que le transfert d'âme ou bien les soins de Tsunade.

Quant à Kabuto, cela faisait une semaine qu'elle n'avait pas pu passer du temps seule avec lui. Kyôkan le faisait sans doute exprès. Elle exigeait que le jeune homme reste avec elle pour ses recherches. Hebi le croisait souvent dans les couloirs, mais généralement, sa mère était à côté, ils ne pouvaient donc que se faire des sourires complices.
Elle finit par casser l'arbre en un coup de pied, et poussa un cri de triomphe.
- Bravo.

Hebi se retourna brusquement. Kabuto entra dans la clairière, avec un sourire. Hebi, qui ne l'avait pas vu depuis cinq jours, laissa exploser sa joie.
- Kabuto !

Elle se jeta sur lui en riant, et s'accrocha à son cou. Il fut tellement surpris qu'il tomba en arrière. Ils s'aplatirent lourdement sur le sol. Mais Hebi conserva son magnifique sourire.
- Comme je suis contente de te voir ! Comme je suis contente !
- J'ai pu échapper à la vigilance de ta mère. Pour tout dire, je viens de rentrer.
- Où étais-tu encore ?
- À Tanzaku, avec ton père. Nous étions allés trouver Tsunade.
- Et… ?

Kabuto montra le bandage qu'il avait à la main gauche.
- Elle a refusé le marché.
- Ça t'étonne ?
- Pas vraiment.

Toujours allongée par terre, sur Kabuto, Hebi enfouit sa tête dans le cou du jeune homme. Celui-ci posa la tête sur le sol, et ferma les yeux. Il caressa le dos de sa petite amie, tandis qu'elle humait ses cheveux.
- Tu m'as manqué…
- Un homme adore que l'on lui dise ce genre de choses.
- Je t'aime.

Hebi leva la tête pour l'embrasser doucement. Kabuto, rougissant un peu, fit basculer Hebi sur le sol, et se pencha sur elle. Hebi l'attira contre elle. Le baiser se fit de plus en plus sensuel. Leurs deux langues se caressaient avec presque voracité, ils avaient chaud, ils manquaient de souffle. Kabuto commença à sentir le désir partir de sa langue, pour atteindre le bas de son ventre. Hebi aussi. Au fur et à mesure, ils avaient de plus en plus chaud, ils se caressaient de plus en plus vite, avec beaucoup plus de sensualité (les mains de Kabuto s'étaient en effet aventurées sous le kimono de la jeune fille pour mieux toucher sa poitrine ronde, quant à celles d'Hebi, elles retiraient lentement mais sûrement le pull de son partenaire) mais…

- Hebi ! Où es-tu ?

La jeune fille repoussa subitement Kabuto, et se leva. Elle remit en ordre ses cheveux, calma les battements de son cœur, et fit signe à Kabuto de l'imiter.
- Vite ! C'est ma mère !
- Et merde, fait chier, grogna Kabuto tandis que Kyôkan entrait dans la clairière. Elle se planta devant sa fille.

Puis elle regarda le jeune homme qui avait encore les joues rouges, et les cheveux en bataille.
- Ah, Hebi, tu es là. En vérité, ce n'est pas toi que je cherchais. Je voulais savoir si tu avais vu Kabuto, et tu l'as trouvé avant moi, à ce que je vois.
- Tu nous déranges, maman, jeta froidement Hebi. Nous commencions l'entraînement.

Kabuto ré-ajusta ses lunettes, baissa son pull et refit sa couette. Kyôkan lâcha :
- Je vois. Mais ça peut attendre. Et tu peux très bien t'entraîner sans Kabuto.
- J'ai besoin de lui ! S'énerva la jeune fille.

Kyôkan eut un regard étonné.
- Ah oui ? Et en quel honneur ? Moi, j'ai besoin de lui pour soigner ton père !
- Ça fait quinze jours que je n'ai pas pu m'entraîner ! Il faut qu'il m'aide !
- Débrouille-toi ! S'exclama Kyôkan avec exaspération. T'es plus un bébé, tu peux te débrouiller, non ?

Hebi était certaine que sa mère le faisait exprès. Elle cherchait à écarter Kabuto de sa fille, c'était certain. Elle avait horreur de cela. Elle éclata.
- J'EN AI MARRE ! T'EN AS RIEN A FOUTRE DE MOI ! TU PASSES DES JOURNÉES ENTIÈRES SANS ME PARLER, MAINTENANT QUE J'AI BESOIN DE KABUTO, TU L'EMBARQUES ! TU LE FAIS EXPRÈS, OU QUOI ?

Jamais Kyôkan n'avait entendu sa fille hurler aussi fort. Elle ne comprit pas sa réaction. Chose un peu normale, d'ailleurs.
- Mais… Hebi… Tenta-t-elle, tandis que sa fille partait en courant, des larmes de fureur plein les yeux.

Kabuto la regarda partir, puis adressa à Kyôkan un regard de reproche.
- Elle a raison, vous savez.
- Je t'ai pas demandé ton avis, à toi ! Ses sautes d'humeur sont ridicules !
- Mettez-vous à sa place deux minutes ! Cela fait quinze jours qu'elle est seule. Elle ne fait que vous croiser, vous et Orochimaru-sama. Et moi…
- Toi ? Qu'as-tu à voir là-dedans ?
- Oh, rien ! Simplement, elle aime s'entraîner avec moi. Nous sommes amis, quoi.

Kyôkan eut comme une lumière. Elle fut frappée d'horreur.
- Mon dieu ! Je comprends pourquoi elle était en colère !
- Quoi ?
- C'est son anniversaire, aujourd'hui !

Kabuto consulta sa montre.
- Voyons, il est onze heures du matin. Une mère responsable le lui aurait souhaité depuis au moins quatre bonnes heures, avec un cadeau.

Kyôkan était complètement affolée. Mais elle se ressaisit peu après.
- Kabuto, nous nous occuperons de ça plus tard. Pour le moment, tu dois me suivre, Orochimaru est au plus mal. Il faut le soigner. Hebi attendra encore un peu.
- Mais…
- Je trouverai un moyen. Rassemble tes médicaments, et rejoins-moi dans la chambre de ton maître.
- B… bien.


Repère, 20h :

Hebi donna un violent coup de pied à sa table de nuit. Depuis le matin, sa colère n’avait pas diminué. Comment sa mère avait-elle pu oublier son anniversaire ? Elle y avait toujours pensé, or, là, elle ne lui avait même pas parlé de la journée. De plus, elle l'avait encore séparée de Kabuto. Cette idée qu'elle n'avait une fois de plus pas pu lui parler de la journée la rendait malade. Elle se mit à frapper tous les meubles, objets et murs qui se trouvaient à sa portée. Elle avait encore passé une journée à s'ennuyer. Elle avait attendu la venue de Kyôkan longtemps, pensant qu'elle viendrait s'excuser, mais rien. Personne n'était venu la voir. De rage, Hebi bourra son matelas de coups de poings.

- J'EN AI RAS-LE-BOL DE CE TROU À RATS ! MARRE DE MA MÈRE ! MARRE, MARRE, MARRE !

Deux mains se posèrent sur sa taille.
- Marre de moi ? Chuchota une voix masculine à son oreille.

Hebi frissonna.
- Ka… Kabuto ?

Elle se retourna. Elle eut à peine le temps de regarder le visage du jeune homme avant qu'il ne l'embrasse amoureusement.
- Bon anniversaire, murmura-t-il après avoir mis fin au baiser.

Hebi sourit.
- Merci, mon ange…
- Je n'ai pas eu le temps de te préparer un cadeau, alors je vais t'en offrir un à ma façon…
- C'est exactement ce que je voulais entendre.
- Personne ne nous dérangera, cette fois-ci…

Hebi se détendit, toute colère envolée grâce à la simple présence de Kabuto. Celui-ci passa une main dans les cheveux de sa compagne, et la caressa doucement. Il lui embrassa le front, la bouche, la joue, le cou, pour finalement descendre plus bas, vers sa poitrine. Hebi ne fit pas la farouche. Elle en avait trop envie pour cela. Elle retira son kimono, dévoilant son soutien-gorge bleu nuit, tenant en place sa poitrine ronde. Elle passa les mains sous le pull du jeune homme, et le retira avec lenteur, montrant le torse musclé et bronzé de son compagnon, qui jouait à l'embrasser le plus de fois juste au-dessus de la poitrine. La jeune fille, ne pouvant guère faire plus, caressa le torse de Kabuto de ses doigts fins...

**J'ai été contrainte de devoir effacer cette partie de la fic, je ne crois pas que ça soit accepté sur WON**

(...)

...Kabuto posa la tête contre la poitrine d'Hebi et ferma les yeux, avec un sourire bienheureux.
Le drame arriva à ce moment là. Il y eut des bruits de pas rapides dans le couloir, et la porte de la chambre s'ouvrit. Une voix féminine retentit.
- Hebi ? Tu dors ? Je voulais m'excuser de ma conduite, tu sais… et aussi te souhaiter un bon anni…

Mais Kyôkan se figea en remarquant deux bosses dans le lit de sa fille. Elle alluma la lampe de chevet.
En voyant Kabuto allongé contre sa fille, nu qui plus est, sa réaction fut immédiate :
-AAAAAAAAAAAAAAAAHH !

BOUM !

Le cri d'horreur atteignit l'autre bout du couloir, où Orochimaru se trouvait. En entendant la voix de Kyôkan, il se précipita vers l'endroit de sa provenance.
- Qu'est-ce qu'il s'est encore passé, misère…

Il entra dans la chambre d'Hebi en trombe.
Il trouva sa fille et Kabuto assis sur le lit, habillés seulement du drap qui les couvraient, et Kyôkan, sur les fesses, que les fixaient d un air horrifié. À l'étonnement général, il éclata d'un rire incontrôlable. Il en oublia même la douleur de ses bras.
- C'est pas possible ! Vous venez de… HA HA HA HA HA !

Hebi, mi-vexée, mi-gênée, jeta :
- Qu'y a-t-il de désopilant ?
- Vous avez pas fait dans le détail, dites-moi ! Vous auriez pu verrouiller la porte, pour éviter un choc à Kyôkan ! C'est trop comique !

Kyôkan se leva, blanche comme un cachet d aspirine. Elle se tourna vers Orochimaru.
- Comment peux-tu prendre ça à la légère ? Tu te rends compte qu'ils ont…
- Voyons, Kyôkan, ta fille a seize ans, laisse-lui un peu d'autonomie !
- Elle est trop jeune !

Orochimaru retrouva son sérieux.
- Arrête ce cinéma, je t'en prie ! Cesse de la materner ! Elle a le droit de choisir qui elle veut ! Elle n'a plus trois ans !
- Elle n'a que seize ans !
- Ce n'est plus une gamine !

Hebi et Kabuto observaient la scène. Hebi s'énervait de plus en plus, quant à Kabuto, il voulait disparaître sous les draps, tant il était gêné de s'être fait surprendre par son maître.
- Kabuto, passe-moi mes sous-vêtements, s'il te plaît.
- … Elle n'avait pas à faire ça ici !
- Tu n'as plus à décider de son avenir !

Kabuto ramassa les sous-vêtements d'Hebi et les lui donna. Elle s'habilla rapidement et descendit du lit. En petite tenue, elle se planta devant ses deux parents.
- Et mon avis, ça ne vous intéresse toujours pas ?

Kyôkan et Orochimaru s'arrêtèrent net. Hebi poursuivit :
- Pendant quinze jours j'ai été confrontée à moi-même, seule, et blessée en plus. Toi, papa, tu disparaissais du jour au lendemain, et toi, maman, tu me disais à peine bonjour les rares fois où tu me croisais dans les couloirs !
- ...
- Il n y a qu'une seule personne qui s'est occupée de moi et qui m'a témoigné une affection que jamais je n'avais reçue auparavant. Et même s'il ne pouvait pas rester avec moi, par votre faute, il a quand même pris un peu de temps pour moi. Et c'est le seul à m'avoir fêté mon anniversaire, et à m'avoir offert un cadeau fantastique. Vous, vous n'y avez même pas pensé ! Vous m'avez reniée ! Vous croyez être des parents digne de ce nom, après ça ? Vous voulez décider de mon avenir, vous jugez mon comportement et mes actions alors que le vôtre est minable ? Même pas en rêve ! Je fais ce qu'il me plaît de faire, et si j'ai envie de m'envoyer en l'air avec celui que j'aime, ce ne sont certainement pas vous qui allez m'en empêcher !

Kabuto, entre-temps, s'était rhabillé. Il prit Hebi par les épaules, sans gène, malgré le regard meurtrier de Kyôkan.
- Du calme, Hebi.
- Désolée, mais il fallait que ça sorte.

Orochimaru sourit d'un air amusé.
- Mon apparence, mais ton caractère, Kyôkan. Elle a raison, tu sais.

Kyôkan resta muette. Elle ne savait plus quoi répondre. Aussi, elle baissa la tête, dépitée. Orochimaru répondit à sa place.
- Désolé, Hebi. Nous avons fait preuve d'égoïsme. On fera le nécessaire pour que tu te sentes chez toi, ici, promis. Quant au reste… ferme la porte, la prochaine fois.
- Je veux entendre les excuses de la bouche de maman.

L'intéressée leva les yeux vers sa fille. Celle-ci la dévisageait avec un air de défi. Kyôkan soutint son regard, puis jeta :
- Ok. Je m'excuse.
- C'est sincère ?
- Oui. Pardonne-moi, je ne me suis pas conduite en mère responsable.

Hebi eut un petit sourire.
- Nous sommes sur la même longueur d'ondes, dans ce cas.

Kabuto prit la parole :
- Dans ce cas vous êtes d'accord ?

Kyôkan le regarda d un œil dévastateur.
- Écoute-moi bien, la binocle : je peux pas t'encadrer. Tu peux pas savoir à quel point j'ai envie de te frapper en ce moment. Mais ma fille t'aime, on dirait. Je ne déciderai plus de son avenir, c'est à elle de faire le choix, je me montrerai donc cordiale. Même si c'est avec un abruti dans ton genre qu'elle doit faire sa vie. C'est clair ?
- Maman ! S'indigna Hebi, excédée.

Orochimaru coupa court à la discussion.
- Bon, ça suffit. Hebi, Kabuto, rhabillez-vous entièrement. Kyôkan et moi, nous sortons.

Les deux jeunes gens hochèrent la tête. Kyôkan et Orochimaru se retirèrent. Dans le couloir, un homme courut vers eux. Il s'arrêta à la hauteur d'Orochimaru.
- Maître ! Un garçon est entré par la porte principale ! Il a dit qu'il exigeait vous voir.
- Un gamin ?
- Oui. Il vient d'arriver. Il est dans le grand hall.
- À quel nom répond-t-il ?
- Uchiwa Sasuke !

Hebi passa la tête par l'entrebâillement de la porte d'un air contrarié.
- Pardon ? J'ai bien entendu le mot « Sasuke » ?



Chapitre un peu long, à la base il devait en faire deux... ça vous a plu ? =) Merci pour tous vos commentaires, ça me fait vraiment plaisir !



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