Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
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Me-and-orochi (Féminin), le 25/05/2008
12ème chapitre ! J'espère que je n'ai pas fait trop de fautes !



Chapitre 12: Poursuite



Quelque part en forêt, 22h30 :


Kyôkan et Hebi se posèrent sur un arbre. Hebi s'assit, épuisée.
- Alors ?
- Ils sont de plus en plus près. On dirait qu'Orochimaru est blessé…
- J'ai entendu un cri de douleur, tout à l'heure.
- Curieux…
Kyôkan se posa dans une clairière.

- Ils se sont arrêtés. Tant mieux. Je suis vidée…
- Je ne comprends pas… On ne devait pas les rattraper ?
- Nous les suivons jusqu'à leur repère. Ensuite, nous avertirons le village.
Hebi écarquilla les yeux de surprise.
- Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire ? Tu es en train de dénoncer papa ! Tu es en train de le trahir !
Kyôkan regarda sa fille avec énervement :
- Tu crois vraiment que je n'y ai pas pensé ? Depuis ce matin, ça me torture l'esprit. Mais je n'ai pas le choix ! J'aime ton père, et tu le sais. Mais je dois d'abord agir pour mon village !
Hebi n'insista pas. Sa mère avait raison. Et le choix qu'elle avait eu à faire était assez difficile comme cela.

Kyôkan s'allongea à même le sol avec une expression contrariée.
- Au fait, jeta-t-elle froidement à sa fille, je voulais savoir… Que t'as fait Kabuto Yakushi ?
Automatiquement, le rouge monta aux joues d'Hebi. Mais elle parla d'une voix assurée :
- Il m'a juste emmenée dans un endroit sûr.
- Dans ce cas, explique-moi pourquoi tu rougis, et pourquoi tu as cet air rêveur depuis ce matin !
Hebi s'allongea à côté de sa mère en bougonnant.
- Tu te fais des idées. Bonne nuit.
- À demain.
Kyôkan s'endormit presque aussitôt. Hebi, elle, avait froid. Elle avait besoin de quelqu'un pour la réchauffer…


Un peu plus loin :

Orochimaru se laissa lourdement tomber contre un arbre, en gémissant de souffrance. Les bras ballants, la douleur l'échauffant à la limite du possible, il hurla de rage, de haine et de douleur :
- VIELLARD SÉNILE ! SOIS MAUDIT, VIEUX FOU !
Le quartet d Oto s’approcha de son maître, mais l'homme leur adressa un regard furibond.
- Ne vous approchez pas de moi, sales cloportes ! Préparez le bivouac !
Tayuya monta un abri fait de branches et de feuillage pour son maître. Jamais il n'aurait accepté dormir avec eux. Kidômaru se chargea d'isoler l'abri avec ses toiles. Jiroubou était parti à la recherche d'herbes médicinales. Quant à Sakon, il faisait du feu.
Kabuto apparut en face de son maître.

- Pardonnez-moi, Orochimaru-sama.
- Tu es en retard ! s'écria celui-ci d'un ton plein de colère.
- J'ai été retardé. Comment vous sentez-vous ?

Orochimaru fit son typique reniflement dédaigneux.
- Merveilleusement bien, voyons ! Ça ne se voit pas ? ABRUTI, SOIGNE-MOI AU LIEU DE POSER DES QUESTIONS IDIOTES ! Et puis d'abord, où étais-tu ?
Kabuto sortit une trousse médicale de sa poche. Il prit de longs bandages et une crème apaisante.
- J'ai mené à bien ma mission.
Toute colère s'effaça du visage d'Orochimaru, pour laisser place à une expression inquiète.
- Vraiment ? Ils vont bien ?

Kabuto montra son poing aux ninjas d'Oto, qui comprirent le message et s'éclipsèrent.
- J'ai interrogé l'équipe de destruction. Ils n'ont pas eu le temps d'attaquer l'hôpital, où se trouvait votre fils. Kyôkan-sama était dans les gradins et j'ai ordonné aux hommes de ne pas la toucher. Quand à votre fille…
Kabuto leva un moment le regard vers le ciel.
- Faites qu'elle aille bien…
Orochimaru n'entendit pas.
- Ma fille ?
Kabuto se ressaisit.
- Euh ! Je l'ai emmenée dans un endroit sécurisé, où je lui ai ordonné de ne pas bouger.
- Parfait.

Kabuto dévissa le bouchon de la crème.
- Maître… Pouvez-vous retirer votre tunique, s'il vous plait ?
- Pardon ? Ça ne va pas ?! s'exclama l'homme, indigné.
- Pour appliquer ce baume sur vos bras. Ça va calmer un peu votre douleur.
- Calmant ?
- Morphine.

Orochimaru grogna un peu, mais accepta :
- Très bien. Enlève ma tunique.
- Que… quoi ?
- Dois-je te rappeler, débile, que je suis paralysé ? Comment veux-tu que j'enlève moi-même mes vêtements ? Magne-toi, je fatigue.
Kabuto retira avec une hésitation la tunique de son maître, pour y dévoiler un buste magnifiquement musclé et puissant, aussi blanc que son visage. En se mettant à la place d’une femme, Kabuto ne pouvait mentir : Orochimaru était très beau. Mais il y avait une tache à ce corps de rêve. Ses bras et ses épaules avaient une couleur violacée, et ils pendaient lamentablement, arrachant parfois des cris de douleur à leur propriétaire.
Mais aussitôt que Kabuto eût appliqué la crème, les tremblements d'Orochimaru cessèrent. Il se sentait un peu mieux, bien que la douleur subsiste encore. Elle était supportable. Orochimaru esquissa le début du commencement d'un dixième de demi-sourire.
- Merci, Kabuto.

Mais le jeune homme n'écoutait plus. Il avait les yeux levés vers les étoiles, l'air un peu rêveur. Il ne faisait pas si froid, pourtant le jeune homme avait la chair de poule. Ses lunettes étaient embuées. Il ferma les yeux, comme pour être emporté par la brise qui venait de se lever. En tête, il n'avait qu’un mot, un seul :
Hebi, Hebi, Hebi.
Le monde qui l'entourait n'existait plus. La seule chose qu'il voyait, c'était ces étoiles qui semblaient murmurer le nom de la jeune fille. Une chaleur intense enveloppa tout son corps. Sans s'en rendre compte, il écarta les bras, comme s'il allait s’envoler. Il inspira une grande bouffée d'air. C'était ça, l'amour ?
Le plus étonnant c'était qu'Orochimaru avait la même expression rêveuse que son serviteur. Assis en tailleur contre un arbre, il sourit d'un air franc.
- Elle s'appelle comment ?
Kabuto tressaillit et se tourna vers son maître. Celui-ci ne prenait pas la peine de le regarder. Il préférait observer le léger balancement des arbres ou bien le feu crépitant. Ses cheveux d'ébène se soulevaient doucement, cachant son visage. Kabuto bégaya :

- De… de quoi parlez-vous ?
- Je ne suis pas bête, Kabuto ! Je vois bien quand un homme est amoureux. Or, toi, tu l'es jusqu'aux yeux.
Kabuto hésita.
- Maître… Je voulais vous poser une question… mais elle est un peu indiscrète.
- Vas-y.
- Que ressentez-vous lorsque vous voyez Kyôkan-sama ?
Orochimaru ne s'attendait pas à cela. Il regarda Kabuto, surpris.
- Pourquoi veux-tu savoir cela ?
- Vous n'êtes pas obligé de répondre.

Orochimaru, figé, avait l'air encore plus triste que jamais. Il s’intéressa de nouveau au feu.
- Je vais te répondre. Quand je la vois entrer dans une pièce dans laquelle je suis aussi, il n'y a plus qu'elle qui compte. Comme si toutes les lumières s'étaient regroupées autour d'elle. D'un seul coup, tout se détraque. Je ne sais plus qui je suis, j'oublie mon nom, j'ai chaud, froid, je ne réponds pas quand on m'appelle, je me sens à la fois bien et mal, j'ai presque peur de son regard, de ses yeux qui m'étudient de haut en bas, de cet air malicieux…
Je ne sais plus quoi faire. Parler, me taire. Rire, me mettre en colère. Je ne sais si je marche ou si je cours, si je dois dire quelque chose pour l'aborder… Sa peau me donne des frissons, sa bouche me tente inexorablement. Kabuto, si tu es aimé en retour, tu sauras ce qu'est le vrai bonheur. Kyôkan m'aimait, mais j'ai agi comme un imbécile. Si tu veux être fort, reste seul comme un con. Mais à présent j'ai l'expérience derrière moi, et ma décision est prise. Je veux la revoir, et l'aimer encore. Je continuerai mes expériences quand même. Je poursuivrai la voie que j'ai empruntée. Je suis Orochimaru. Et je ne changerai jamais. Mais je l'aime trop pour m’en séparer.

Orochimaru se leva.
- C'est tout ce que tu voulais savoir ?
- Merci, maître.
- Je me retire. Je suis épuisé. Appelle le quartet. Je ne veux aucun bruit durant mon repos.

Il entra dans l'abri. Sans un mot, il s'allongea à même le sol. Il tenta de s'endormir.
Il lui fallut un moment pour déterminer la provenance et l'origine de ce qui coulait sur ses joues. Il pensa à la pluie. Mais il n'avait pas plu depuis longtemps. Du sang ? Non, celui de Sarutobi était sec, et il ne saignait pas de la tête.
Il comprit lorsqu'il sentit cette boule dans sa gorge, qui l'empêchait de respirer normalement, et qui lui arrachait des petits sanglots à peine audibles. Oui. Cela ne lui était arrivé qu'une seule fois dans sa vie, jusqu'à maintenant.
Orochimaru pleurait.
Ses sanglots semblèrent se répercuter jusqu'à la clairière de Kyôkan, qui gémissait dans son sommeil. Le moment était presque arrivé…



Lendemain matin, 6h :


- Debout, Hebi ! Ils sont levés. Il faut y aller !
Pas de réponse. Hebi gardait les yeux clos, tout en repoussant sa mère d'une main lourde.
- Oh, lâche-moi…
Kyôkan n'était pas très patiente.
- Ça suffit ! Orochimaru s'en va ! On risque de perdre sa trace !
- …
- Très bien, si tu le prends comme ça…
Il n'y eut plus un bruit. Hebi resta allongée, pour terminer son rêve.

SPLAAAAAAAAAASHHHHHHHH !!!!!!!!!

Ce fut comme si la jeune fille avait été plongée dans un lac d'eau glacée. Complètement éveillée, elle se leva en toussant et en crachant, trempée jusqu’aux os. Elle dévisagea sa mère d'un œil noir.
- Mon nouveau kimono ! Tu l'as bousillé !
- Une simple petite attaque suiton. Inutile de me remercier.
- Espèce de…
- Dois-je te rappeler que je suis ta mère ?
Hebi essora ses cheveux d'un geste gracieux, avec une moue. Kyôkan se transforma. Sa fille l'imita.
- Et le petit déj’ ?
- Je croyais que tu faisais un régime !
- Une pomme n'a jamais tué personne !
- Pas le temps.
Les deux créatures s'envolèrent à la poursuite des ninjas du Son.

Mais d'un seul coup, elles s'arrêtèrent net.
- Hebi, tu ne remarques rien ?
Hebi blêmit. Bien sûr qu'elle reconnaissait cette odeur.
- Euh…
- Il y a une personne en plus. J'ai déjà senti cette odeur. Elle imprégnait tes vêtements, hier.
- Ah… ah bon ?
- Ouais. Tu sais qui c'est ?

Oui ! Bien sûr qu'elle savait !

- Non.
Kyôkan regarda sa fille d'un air suspicieux.
- C'est vrai, ce mensonge ?

Hebi passa automatiquement du teint fantomatique au rouge écarlate. Elle fit semblant de transpirer, accablée par une chaleur étouffante (Il faisait 10°), et releva sa frange, signe de nervosité. Sa mère n'avait pas le regard aussi perçant qu'elle, pourtant cela ne lui empêcha pas de remarquer son teint carmin et son air fuyant.

- Eh bien ?
- Je pense que c'est… Ka… Ka…
- Kabuto Yakushi, mais oui, bien sûr ! Suis-je bête ! Mais comment son odeur est-elle arrivée sur tes habits ?
Hebi ne put rougir plus. Elle se frotta machinalement les mains.
- Ben… Il m'a attrapée à bras-le-corps pour me protéger d'un kunai à un moment…
« Ce n'est pas bien de mentir à sa maman ! » ricana une petite voix dans sa tête. Mais elle n'allait quand même pas raconter à sa mère ce qui s'était passé avec Kabuto, la veille ! Elle savait bien que sa mère aurait du mal à digérer le moment où Kabuto avait passé une main sous son vêtement…

- Il ne t'as pas fait de mal ?
- Mais non, voyons ! Il m'a protégée !
« Et pas que ça. » murmura la petite voix sur un ton énervant.
- Oh, la ferme ! s'écria Hebi pour elle-même.
Kyôkan se vexa.
- Dis-donc, ça va pas de me parler sur ce ton ?
- Je ne te parlais pas à toi !
Kyôkan leva les yeux au ciel.
- Ça y est, ma fille devient autiste…
- Puisque c'est comme ça, je ne dis plus rien ! s'énerva Hebi.

Mais Kyôkan n'écoutait plus. Elle avait l'air songeur.
- Curieux… murmura-t-elle. J'ai entendu des hurlements toute la soirée. Ce n'est pas le genre d'Orochimaru de manifester sa douleur ainsi… Il a dû être grièvement blessé… Pourtant, pas d'odeur de sang. Que s'est-il passé dans ce Kekkai ?
Hebi tendit l'oreille pour entendre sa mère parler. Celle-ci n'en tint pas compte.
- Et quel rêve étrange… Mais était-ce un rêve ?



Rêve de Kyôkan

Il faisait peut-être nuit. Kyôkan se trouvait dans une salle immense, à la lueur irréelle d'un plafonnier artistiquement gravé. Par terre, c'était du carrelage, des dalles de marbre noir et lisse à en donner la chair de poule.
Soudain, un sanglot étouffé. Une sensation à glacer le sang. Un frisson.
Dissimulé par l'ombre de la pièce, un enfant pleurait, assis dans un coin. Ses cheveux noirs cachaient son visage et le sol à cet endroit était trempé de larmes. Kyôkan se pencha près de lui. L'enfant leva la tête. Ses yeux de serpent brillèrent d'une lueur triste. Ce n'était pas Fushi. Encore moins Hebi.

La scène changea. Le garçon était encore là, toujours assis, mais cela se passait dans une ruelle de Konoha. Ce n'était plus Kyôkan penchée vers lui, mais un homme d'une vingtaine d'années. L'enfant leva les yeux vers lui. Il devait avoir 8 ans, pas plus.
- Qui êtes-vous ? Laissez-moi tranquille !
- Du calme ! Je veux juste savoir ce que tu fais ici, tout seul. Où sont tes amis ?
- Quels amis ?
L'homme eut un regard peiné, mêlé de surprise. Il regarda un moment le gamin.
- Tu es le petit Orochimaru ? On ne peut pas se tromper, tu as le regard de ta mère. Et la peau aussi blanche que celle de ton père ! Comment se fait-il que tu sois ici ?
- Je fais ce que je veux !

L'homme sourit.
- Quel caractère ! Mais tu n'as pas répondu à ma question.
Malgré son regard triste, l'enfant cessa de pleurer.
- Les autres n'aiment pas les orphelins. Ils disent que je leur fais peur.
- Que tu fais peur ?
- Oui. Ils disent que mes yeux sont démoniaques et que je suis un monstre.
L'homme fit mine d'observer le garçon plus attentivement. Puis il releva ses cheveux noirs cachant son visage larmoyant.
- C'est drôle, moi, je n'ai pas peur de toi.
- Parce que vous êtes un adulte.
- Non, parce que je ne crains pas la chose qui est en toi.

L'enfant fut pris de court.
- Quoi ? Je n'ai rien en moi !
- Tu ne t'es jamais demandé la provenance de tes yeux bizarres ? De ton chakra violet ? De la marque que tu possèdes en bas du dos ?
- Si, mais j'ai toujours cru que…
- As-tu déjà entendu parler des Bijuus ?
- Oui.
L'homme sourit.
- Tu sais donc qu'ils sont au nombre de neuf. Tu connais leurs noms ?
- Je ne connais le nom que de quelques-uns.
- Lesquels?
- Kyûbi, Orochi no Yamata, Shukaku, Nibi et Sanbi.
- Bien, dans ce cas, tu sais comment on les emprisonne.
- Oui. Dans un homme.
Le garçon regarda l'homme d’un air intrigué. Il commençait à comprendre.

- Il se trouve que tu es un jinchuuriki.
- Moi?????
- Oui, toi. Tu portes en toi le démon-serpent. Orochi no Yamata, à 8 têtes et 8 queues.
- Je ne sais rien de plus de lui !
L'homme inspira profondément. Il fallait qu'il lui donne les informations nécessaires.
- Je vais te parler de lui. Chaque tête de Yamata no Orochi représente un symbole: Âme, Fantôme, Mal, Diable, Monstruosité, Condamnation, Enfer et Mort. Le noyau de la puissance de Yamata no Orochi se trouve dans un genre de sceau maudit. La légende dépeint également Yamata no Orochi comme le rival direct de Kyûbi.
- Ouah… Mais je ne comprends pas ! J'aurais dû être au courant, non ?
- Il n'y a que toi et moi qui sommes au courant. Tes parents, aussi, car c'est eux qui ont enfermé le démon avant de mourir. C'est pour ça que tu t'appelles Orochimaru. L'ennui, c'est que les gens sentent que tu n'es pas normal. Alors, ils te renient.

- Alors les gens ne m'aiment pas à cause de lui ?
- C'est triste à dire, mais oui.
L'enfant se cacha la tête de ses mains.
- Je suis maudit !
L'homme tint le gamin par l'épaule.
- Au contraire ! Yamata no Orochi t'offre des pouvoirs insensés ! Tu feras de grandes choses, Orochimaru. Et j'espère être ton sensei quand tu seras Genin. Il paraît que tu es bon élève.
- Je suis le meilleur. Mais vous ne m'avez pas dit qui vous étiez.
- Mon nom est Sarutobi.
- Oh ! s'exclama l'enfant avec une pointe d'admiration. C'est vous qui allez être nommé Hokage ?
- Oui ! Tu sais, petit, quand tu seras un homme, je te ferais un cadeau.
- Un cadeau ?

Sarutobi acquiesça. Il tira ensuite une épée de son fourreau. Il la tendit à l'enfant.
- Regarde. C'est l'épée de Kusanagi. Elle a appartenu à ton démon. Elle doit donc te revenir de droit.
L'enfant toucha le pommeau avec admiration. Il essaya de la lever, mais elle était trop lourde.
Sarutobi la récupéra tandis que le garçon disait avec détermination :
- Je deviendrai le plus puissant des ninjas. J'en fais le serment !
- Il te faudra l'aide de tes amis pour y parvenir.
- Je n'en ai pas.
Sarutobi se pencha vers le garçon.
- Un jour, tu trouveras quelqu'un qui aura toute sa confiance en toi. Cette personne, elle sera très chère à tes yeux. Tu feras tout pour elle. Tu iras jusqu’à vouloir vendre ta vie. Et ce jour là, tu feras de plus grandes choses que si tu étais seul. Crois-moi.
Le petit sourit. Il le croyait sur parole…
La scène s'effaça d'un seul coup. Kyôkan ouvrit les yeux…


Fin du rêve



Hebi jeta un regard intrigué à sa mère.
- Un rêve ?
- Oui. Cette nuit, j'ai fait un rêve assez curieux.
- Quel était-il ?
Kyôkan réfléchit un moment. D'un air songeur, elle demanda à sa fille :
- Tu avais des cours d'histoire, à l'Académie, non ?
- Oui. C'était Sandaime qui faisait le cours. C'était chiant !
- Tu as eu un cours sur les bijuus ?
Hebi fouilla dans sa mémoire. Bijuus, bijuus… Elle avait déjà entendu ce nom…
- Oui ! C'était le seul cours intéressant !
- Résume.

- Il y a neuf bijuus. Ils sont différenciés par leurs nombre de queues. Il y a Ichibi, Nibi, Sanbi, Yonbi, Gobi, Rokubi, Shichibi, Hachibi et Kyûbi. Ils sont dotés d'une puissance incroyable. Pour éviter toute attaque de leur part, on les enferme dans le corps des jinchuurikis. Sandaime a dit qu'il y en avait deux, à Konoha. Les porteurs de Kyûbi et de Yamata no Orochi. Je ne sais pas le nom du porteur de ce dernier. Juste qu'il a quitté le village il y a longtemps.
Kyôkan blêmit. Sa peau devint aussi blanche que celle de sa fille.
- Ça explique les yeux… le chakra, et ce goût incontesté pour le sang…

Hebi sourit.
- Tu en as mis du temps, à comprendre !
- Co… comment ça?
- Ça crevait les yeux, non ? C'est papa, le jinchuuriki !
Kyôkan avait déjà remarqué la perspicacité de sa fille. Mais là, comment avait-elle su ?
- Sandaime l'a confirmé quand je le lui ai demandé.
- Je suppose qu'il savait ce qu'il faisait…
Soudain, Kyôkan baissa les yeux vers le sol, et huma l'air. Elle fronça les sourcils. On n'entendit plus que le battement de leurs ailes. Mais ce silence ne dura pas. En un clin d'œil, Kyôkan prit Hebi à bras-le-corps et l'écarta brusquement.
- Hebi, attention !
Elles eurent du mal à éviter l'explosion.



Plus loin :


BOUM !

En entendant le bruit, Orochimaru sourit.
- Hum, il me semble que nous avons des parasites…
- Ils ne peuvent rien face à mes pièges, observa Kabuto.
- Nous n'avons rien à craindre. Nous serons au repère ce soir.
Orochimaru n'en pouvait plus. Il était si faible que Tayuya et Sakon devaient le soutenir.

Il était de très mauvaise humeur. Il avait faim et il était épuisé. Il craignait que sa faiblesse profite à ses hommes. La veille, Sakon avait même osé lui tenir tête. Trop fatigué pour le corriger comme il se devait, Sakon s'en était tiré avec seulement une morsure au bras droit, une plaie au visage, un œil au beurre noir, un poignet et deux côtes cassés, et des bleus un peu partout.

Orochimaru était le maître, et il le resterait. Sakon l'avait compris.
- Orochimaru-sama, vous devriez vous reposer.
- Non ! Si nous sommes suivis, nous devons continuer.
- Bien…
- Comment pensez-vous que les espions se déplacent ? interrogea Kidômaru.
- J'en sais rien, idiot, je ne suis pas devin !

Il y eut un silence. Les 5 serviteurs n'osaient plus rien dire par crainte de mettre leur maître en colère. Kabuto tressaillit soudain. Dans sa tête résonnaient des hurlements. Des hurlements aigus et stridents tellement horribles qu'il dut s'arrêter sur une branche en se tenant la tête. Il savait qui hurlait.
Orochimaru s'arrêta à son tour, agacé.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive, Kabuto ?
- Maître, il faut faire demi-tour, haleta Kabuto. Il faut faire demi-tour !
L'homme poussa un sifflement énervé.
- Tu crois vraiment que je suis en état de m'attarder, imbécile ?
- Pour la sécurité… de votre fille…

Orochimaru eut un regard inquiet.
- Quoi ? Mais de quoi parles-tu ?
- C'est elle qui nous suit, avec sa mère ! Elle crie… dans ma tête… Elle est en danger !
Le sang d'Orochimaru ne fit qu'un tour. En un éclair, il se sépara de Sakon et de Tayuya et s'écria :
- Vite ! Demi-tour !



Derrière…

L'explosion souffla dix arbres et fut si violente qu'elle atteignit les nuages. Kyôkan écarta Hebi au moment où elle arrivait sur elles. Hebi fut projetée sans ménagement contre un arbre. Sa mère reçut une bonne partie des flammes en plein fouet.
- Maman !
Mais Hebi, en marchant sur une branche, avait déclenché un autre mécanisme. Elle avait marché sur une note enflammée…
En plus de recevoir une brûlure lancinante aux jambes, Hebi reçut deux kunais, méthodiquement placés pour tuer l'adversaire. Cependant, l'instinct la poussa à se décaler, et elle en prit un au bras, l'autre en plein ventre, manquant de peu les organes vitaux. Elle hurla de souffrance, tandis que d'étranges flammes bleues léchaient ses jambes.
Kyôkan tenta tout. Les attaques suiton, l'étouffement, le chakra, mais rien ne put éteindre le feu.
Hebi vacilla. La douleur … Des silhouettes qui s'approchent… Le feu, les arbres calcinés… Les silhouettes qui sont tout près, puis le vide. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle tombait, tête la première, vers le sol…
- HEBI!!!
Trois voix avaient crié. Ces voix dont la jeune fille connaissait les possesseurs…



Comme d'habitude, un petit commentaire serait le bienvenu ;)



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