Fiction: Les enfants d'Orochimaru

Qui est Kyôkan, cette jeune femme qui débarque à Konoha, affamée et enceinte ? En elle, elle porte un lourd fardeau... celui de deux jumeaux, Hebi et Fushi, enfants du pire des monstres qui puisse exister...
Version imprimable
Aller au
Me-and-orochi (Féminin), le 08/05/2008
Et encore un chapitre... le mois avant l'examen... et les surpises !
Enjoy !!




Chapitre 10: Troubles...



Trois jours étaient passés depuis la fin de la deuxième épreuve. Hebi, allongée, la tête posée sur le ventre de Sasuke, songeait encore à cette rencontre imprévue avec son père.
La réaction de sa mère l'avait mise hors d'elle, chose qu'elle ne s'était pas manqué de lui dire:


Flash-back.

- Tu t'es conduite de manière abjecte! Tu t'en rends compte au moins? Pour la première fois de ma vie, j'allais rencontrer mon père, père que je croyais mort depuis 15 ans à cause de tes mensonges ignobles, et toi, tu le jettes ! Et mon avis, à moi, hein ?
- C'est pour ton bien, Hebi ! Ton père est un sale type ! Il nous a abandonnés !
- Je le sais, tout ça ! Mais ça ne justifie en aucun cas ta conduite !
- Il ne vous aime pas ! Il veut se servir de vous !
- Tu n'en sais rien du tout !
- Je le connais par cœur ! Il te chante une berceuse, et une fois endormie, il te jette dans la fosse aux serpents !
- NON ! PAS AVEC MOI ! JE SUIS SA FILLE !

Fin du flash-back.


Elle avait ensuite claqué la porte derrière elle, bien décidée à aller rendre visite à Fushi à l'hôpital, encore dans le coma.
Il ne s'était pas réveillé. Mais cela n'avait pas empêché à Hebi de se vider. Elle lui avait tout dit, la suite de l'épreuve, leur père, Orochimaru, que Kyôkan avait si sauvagement frappé, son bonheur à l'idée de l'avoir vu, sa fureur dirigée contre sa mère... Tant et si bien qu'elle fondit en larmes, atterrée, blessée, perdue et triste. Fushi lui manquait. À le voir ainsi allongé dans son lit, on aurait pu lui donner le bon Dieu sans confession. Ses petites manies comme celle de tenir à ses cheveux comme si c'étaient des diamants, ses colères, son ton hautain, son regard perçant... Fushi était celui avec qui elle avait le plus envie de parler.
À la sortie de l'hôpital, elle avait croisé Sasuke. Celui-ci l'avait invitée au bord du point d'eau. Elle avait évidemment accepté sans hésiter.
- À quoi tu penses ?
- À mon frère. J'ai peur pour lui.
- Il est juste dans le coma. Ne t'en fais pas. Tout ira bien.
Le couple profitait des dernières heures qui leur restaient avant de commencer le long et laborieux mois d'entraînement. Allongés dans l'herbe, ils ne parlaient pas. Ce n'était pas indispensable.
Sasuke jouait machinalement avec les cheveux d'Hebi. Elle, elle regardait le ciel. Rien, pensait-on, ne pouvait troubler ce calme de début d'après-midi.

Sur ce point, ils se trompaient amplement.

Dans un buisson, à côté d'eux, on pouvait nettement distinguer une paire de jumelles.
Sakura et Ino, côte à côte, se les disputaient férocement, en un combat hardi, mais silencieux.
- À mon tour !
- Tu les as eues 2 fois, Ino !
- Qu'est-ce qu'ils font ?
- Oh la la.... Ils sont beaucoup trop près !
- Qu'est-ce qu'elle lui fait ?
- Rien. Sasuke lui caresse les cheveux !
Ino fit la moue.
- Berk ! Si ça se trouve, elle a des poux !
- Et des boutons partout qu'elle cache ! Je suis sûre que sa peau n'est pas si blanche... C'est son fond de teint qui fait ça
- Ouais ! Quand je pense qu'on était ses amies...
- Mais comment Sasuke peut-il rester avec elle ? Après tout, c'est son père qui l'a mordu !
Soudain, Ino eut ce qui ressemblait à une illumination dans son esprit étriqué.
- Mais il ne le sait pas justement !
Sakura fit un grand sourire, laissant présager le pire (NDA : Ça rime! ^^ Pardon, pardon, je continue...).
- Parfait ! Sortons de ce buisson. Nous avons quelques petits points à éclaircir dans la tête de notre Sasuke, Ino !
Ino sourit à son tour, et suivit Sakura. Les hostilités étaient déclenchées...


Salle du conseil, 14h :

Il n'y avait qu'une seule personne dans la salle du conseil. Assise sur une chaise, Kyôkan sanglotait, désespérée.
Orochimaru... Il était arrivé au mauvais moment. Elle le savait, sa fille était aussi perturbée qu'elle. Mais pourquoi ? Pourquoi était-il venu ? L'aimait-il encore pour être venu lui parler ?
Ça, c'était certain. Elle l'avait su, l'autre jour, rien qu'en regardant ses yeux. Son regard s'était fait doux et tendre... Comme le jour où il lui avait avoué son amour pour elle. Et son sourire... Elle qui était habituée à ses sourires adorablement sadique, elle avait été confrontée à un si beau sourire ! Mais comment ne pas fondre ? Comment ne pas succomber à ce visage amoureux ? Elle avait cependant du mal à lui pardonner son abandon. Il l'avait laissée livrée à elle-même, avec ses propres enfants en elle ! Pour Kyôkan, ce geste était impardonnable.
Lorsqu'elle entendit la porte grincer, elle se leva brusquement.
- Oh ! dit la personne qui venait d'entrer. C'est toi, Kyôkan ?
Celle-ci regarda le nouveau venu avec étonnement.
- Ça alors ! Jiraya !
Jiraya sourit. Kyôkan ne se contenta pas de cela. Elle se jeta dans ses bras. Trop d'émotions en une journée lui faisaient perdre la tête. Ce n'était pas pour déplaire à Jiraya, d'ailleurs...
- Comme je suis contente de te voir ! s’exclama-t-elle, les pleurs encore très présents dans la voix.
Sentant ses larmes mouiller ses vêtements, Jiraya s'enquit.
- Je voulais te demander si tu allais bien...Mais ça n’en a pas l'air. Que t'arrive-t-il ? Ça a un rapport avec tes enfants ?
- En partie... Tu sais que l'examen Chunin est en plein déroulement...
- Oui. Tes enfants y sont ?
- Depuis la deuxième épreuve, Fushi est dans le coma, à la suite d'un combat contre sa sœur. Quant à elle... C'est terrible, Jiraya...

Jiraya enlaça Kyôkan un peu plus étroitement.
- Raconte, murmura-t-il.
Kyôkan inspira longuement.
- Elle ne veut plus me parler, depuis... Depuis...
- Allez, il faut que ça sorte.
- Depuis qu'Orochimaru lui a parlé !
Sous le coup de l'étonnement, Jiraya lâcha Kyôkan.
- Quoi ? Lui, ici ?
- Il s'est présenté à moi lors de la deuxième épreuve, puis il a parlé à Hebi. Je n'ai pas pu le supporter !
- Je suppose qu'avec ta délicatesse quasi-similaire avec celle de Tsunade, tu as fait une gaffe ?
Les pleurs de Kyôkan redoublèrent.
- Je l'ai frappé devant elle !
Jiraya eut un soupire exaspéré.
- Qu'est-ce que je disais.... Tu n'as pas été assez... Tu as été trop... Violente, oui, voilà le mot. Violente.
- Mais...Mais...
- Il faut la comprendre, voyons, Kyôkan ! Elle n'a jamais vu son père de sa vie, et là, d'un seul coup, il apparaît. Tous les mensonges que tu lui as racontés s'estompent. Il est vivant. Il se nomme Orochimaru. Et toi, avec tes gros sabots, tu le frappes ! Elle n'a pas compris ton geste, car elle ne sait rien de son père. À moins que tu le lui aies dit ?
- Je... non.
Jiraya essuya les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune femme. Avec un sourire, il dit :
- Alors ne t'étonnes pas. Tu ne lui as rien dit, alors elle n'a pas pu comprendre. Tu dois aller lui parler. Passe ce mois avec elle. Entraîne-la. Occupe-toi d'elle. C'est ainsi que tu te feras aimer. Crois-moi.
Kyôkan renifla.
- Tu as raison. Mais il n'y a pas que ça...
- Tu n’arrives pas à oublier Orochimaru, n'est-ce pas ?
- J'ai tellement de mal à accepter son retour ! Il m'a fait souffrir, en même temps, je l'aime. Que m'arrive-t-il ? Je ne suis plus moi-même. J'ai l'impression que je suis sur un petit nuage, comme il y a 15 ans. C'est dur de l'accepter... Crois-tu qu'il m’aime aussi ?

Il hocha la tête. Kyôkan se frotta le visage.
- Qu'est-ce que je vais faire, mon Dieu...
Elle entendit soudain Jiraya étouffer un rire. Elle le regarda avec étonnement, presque vexée par la réaction de son ami.
- Qu'y a-t-il de si désopilant ? Demanda-t-elle sèchement.
- Ne te vexe pas, ce n'était pas du tout contre toi ! J'étais en train de me remémorer une vieille discussion avec Orochimaru, quand nous étions enfants. C'est fou ce que l'on peut changer d'opinion, avec le temps...


Flash-back

C'était un matin d'automne. Les feuilles des arbres du parc s'envolaient en un ballet, rythmé par une brise soufflant dans les branches des arbres, secouant le point d'eau en y créant de petites vagues.
Le temps était frais. À Konoha, les gens restaient chez eux, au chaud.
Mais dans le parc, deux jeunes gens étaient assis côte à côte sur un banc, à l'ombre d'un marronnier sans feuilles. Touts deux avaient dans les bras une brassée de feuilles dont la couleur allait du marron foncé au rouge sang. Le premier garçon, un jeune homme aux cheveux blancs, grogna :
- Fichu herbier ! Sarutobi-sensei ne pouvait pas nous donner quelque chose de moins chiant à faire ?
Le second, un garçon à la peau très blanche, répondit du tac au tac :
- C'est une punition, crétin, c'est fait pour être chiant !
- La poisse... Juste parce qu'on a mis de la colle forte sur la chaise de Tsunade... Ok, c'était de la super glu, mais elle a bien réussi à s'extirper de la chaise, non ?
- Avec un gros bout de jupe et de culotte en moins.
Jiraya rosit.
- Oui, c'était... intéressant.

Orochimaru (Car c'était lui, vous vous en doutiez), eut un reniflement dédaigneux (Le même que Fushi plus tard)
- Tu parles ! Elle était rouge comme une tomate, on voyait tout son cul, je ne vois pas ce qu'il y avait d'intéressant !
- Je ne te comprends pas, Oro-kun. Tsunade est la plus jolie fille de l'académie !
- Et alors ? Je m'en fiche, elle fait un très bon bouc émissaire, c'est tout ! Je ne m'intéresse pas à elle !
- Tu t'intéresses aux mecs, Oro-kun ? demanda Jiraya en augmentant l'espace entre lui et Orochimaru.
Celui-ci rejeta une mèche de ses cheveux en arrière, et soupira :
- Baka. Je ne suis pas homo, crétin ! L'amour, ce n’est pas un truc pour moi !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je suis le meilleur. Je ne vais certainement pas me faire freiner par une nana qui s'accrochera à mes basques ! Les filles sont des plaies. Elles sont capricieuses, chiantes, râleuses et égoïstes. On a toujours des ennuis avec elles. Ce sont des idiotes. Toutes autant qu'elles sont.
- Et la beauté ?
- C'est laid, une fille.
Jiraya en resta ébahi.
- T'es un martien, Oro-chan, n'est-ce pas ? Toutes les filles de l'académie ou presque, sont folles de toi ! Elles rampent à tes pieds !
- Je te les laisse avec plaisir. Berk !
Orochimaru se leva, et fit un signe de tête à Jiraya.
- Allez, nullos, je me tire. J'ai plus envie de te parler.
Il s'éloigna, son tas de feuilles dans les bras. Jiraya, lui, ne comprit pas le comportement de son rival. Comment ne pas aimer une fille ?

Fin du flash-back


- Que veux-tu dire Jiraya ?
- Orochimaru méprisait les filles à l'âge de Fushi. Ça ne l'a pas empêché d'avoir une paire de gosses avec toi.
Kyôkan rougit.
- C'est vrai ?
- Il n'en a pas l'air, comme ça, mais c'est quelqu'un de sensible, notre Oro-chan...


Parc de Konoha, 15h

- Salut, Sasukeee !
Ino et Sakura débarquèrent de nulle part. Sasuke et Hebi se levèrent.
- Qu'est-ce que vous foutez là ?
- On ne te parle pas, Hebi, on vient voir Sasuke !
- Fichez le camp !
Sasuke hocha la tête. Mais Ino et Sakura ne bougèrent pas. Elles gardaient leur sourire machiavélique à la Fushi.
- Oh, mais on voulait savoir si tu allais mieux, Sasuke.
- Mieux ?
- Oui, dit Sakura sur un ton mielleux, tu sais, à cause de la marque d'OROCHIMARU....
Hebi sursauta.
- Orochimaru ?
Sasuke se tourna vers elle.
- Tu le connais ? Tu as entendu parler de ce monstre ?
Ino et Sakura prirent un air faussement étonné. Puis elles sourirent à Hebi.
- Tu ne lui as pas dit, Hebi ?
- Vilaine cachottière !
Sasuke ne comprenait plus rien. Il continua de fixer Hebi.
- De quoi parlent-elles ?
Elle baissa la tête. Comment pouvaient-elles lui faire ça ?
Sakura eut un sourire encore plus large.
- Tu ne lui as donc pas dit qu'Orochimaru était ton père ? Tu as dû l'oublier... Tu avais l'air si contente de le retrouver, à l'examen...
- Quoi ? s'écria Sasuke, blême.
Hebi était rouge de colère. Elle ne se contrôla plus.
- Fermez-la, bande de salopes !
- Oh, Ino, je crois qu'on a fait une boulette ! Mais il fallait que tu sois au courant, Sasuke !
- Bon, Saku, on y va !
Les jeunes filles s'éloignèrent avec un sourire fier. Sasuke, lui, restait interloqué.
- C'est vrai, ce qu'elles ont dit ? C'est ton père ?
- Oui, chuchota Hebi.
- Et tu l'as vu à l'examen ?
- Exact.
- Fiche le camp.

Ce fut Hebi qui ne comprit pas. Elle resta, un moment, béate, la bouche ouverte, les yeux écarquillés.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Tu m'as trahi !
Sasuke était très en colère. Une veine battait dangereusement sur sa tempe.
- Tu étais de mèche avec lui depuis le début !
- C'est faux ! Je te le jure ! Je ne l'ai vu qu'à l'épreuve de qualification, pas avant !
- Menteuse !
Hebi éclata en sanglots. Pourquoi ne la croyait-il pas ?
- J'aurais dû m'en douter ! Tu as fait semblant de m'aimer pour récolter des informations sur moi ! Mais ça ne prends plus ! Dégage !
- Mais alors... Tu ne m'aimes plus ? J'étais un jouet à tes yeux ? Ça compte plus pour toi, ce qu'on a fait ? Je t'aime, moi !
Sasuke se radoucit. Il cessa de crier, mais ne devint pas plus sympathique pour autant.
- Si, je t'aimais. Mais tu n'es qu'une espionne indiscrète et idiote. Je ne veux plus te voir. Casse-toi.
La fureur d'Hebi éclata comme une bombe. Elle asséna une gifle à Sasuke, en hurlant :
- SALE MYTHO DÉBILE ! ORDURE ! C'EST TOI QUI VA DÉGAGER ! ET VITE ! AVANT QUE JE NE M'ÉNERVE !
Les hurlements de la jeune fille résonnaient dans tout le parc. Sa fureur se dégageant à travers ses cris et ses gifles, elle ne se transforma pas. Sasuke n'avait même pas le temps de dire un mot. En colère lui aussi, il se contentait d'un « Ta gueule ! » de temps en temps, ce qui ne faisait qu'énerver un peu plus la jeune fille. Il finit par détaler au bout d'une dizaine de paires de claques qu'il avait reçues en pleine figure.
Ce ne fut que lorsqu'il disparut complètement qu'Hebi se tut. Seule dans le parc (Les gens avaient eu peur des hurlements) elle ne sut que faire. Pour elle ne résonnait plus qu'une certitude répétée encore et encore : Sasuke méritait la mort.

Elle tomba à genoux en hurlant de désespoir. Jamais quelqu'un ne lui avait fait aussi mal, pas même son frère. Elle s'effondra dans l'herbe, incapable de retenir les sanglots qui lui montaient à la gorge.
Quelqu'un arriva alors vers elle. Une silhouette féminine.
C'était Kyôkan. La démarche lourde, elle aperçut avec stupeur sa fille allongée sur le sol, frappant du poing par terre. Lorsqu'elle s'approcha, Hebi sursauta.
- Oh, dit-elle. C'est toi.
Kyôkan prit sa fille par les épaules et releva une mèche de ses cheveux noirs.
Les larmes coulaient sur les joues d Hebi, intarissables. Ses yeux de chats, d'habitude brillants d'un éclat joyeux, étaient à présent vitreux.
- Ma toute petite, murmura Kyôkan en l'enlaçant. Qui t'a fait des misères ?
- Lâche-moi...
- Non. J'ai des choses à te dire. Mais j'ai l'impression que le moment est mal choisi...
- Si tu veux me parler de papa, c'est le moment.
Kyôkan inspira profondément, et regarda sa fille avec gentillesse.
- C'est précisément de lui dont je voulais te parler. Mais avant, je voulais m'excuser. Je me suis comportée en égoïste. Pardonne-moi.
- Je te pardonne. Mais c'est la première et la dernière fois. Raconte-moi, maintenant. Parle-moi de papa.
- Je vais tout te raconter, à commencer par mon enfance.
Je suis née à Kumo no Kuni, le village caché de la foudre. Je suis la fille du frère du Raikage. J'ai un frère et une petite sœur. J'ai vécu 20 ans là-bas. Et puis la veille de mon mariage...
- Avec qui ?
- Il s'appelait Fuma. Ce jour-là il y a eu une attaque, des ninjas d’Oto no kuni. À la suite d'un affrontement sans merci, beaucoup d'hommes et de femmes sont morts, dont mon père, ma mère et Fuma. Moi, j'ai été enlevée avec les autres blessés.
Je suis arrivée sur une île, Kikaijima, avec les autres prisonniers. Deux groupes ont été faits. Les valides, et ceux qui ne tenaient plus debout. J'ai fait partie du deuxième groupe, étant dans les bras de mon frère.
Les forts, je ne sais pas ce qu'ils en ont fait. On les a conduits dans une grotte, c'est tout ce que je sais. Moi, j'ai ensuite entendu une phrase, qu'un homme a prononcée. À lui seul il décidait de notre destin à tous.
« Enfermez-les dans les incubateurs. »
J'ai ensuite senti une piqûre de morphine, et je me suis réveillée deux jours plus tard.
Je ne sais pas comment j'ai pu respirer, dans cette cuve. Tout ce dont j'avais conscience, c'était que j'étais plongée dans du liquide, et que l'on me nourrissait via intraveineuse. Mon frère mourut à ce moment là.
On m'injectait de temps en temps des liquides douteux en même temps que la nourriture. C'est de là d'où vient notre bizarrerie, cette faculté de nous transformer. Un produit récent et interdit que l'on appelle le C07.

- Ça alors...
- Mais un jour, j'ai vu celui qui tirait les ficelles de ces infamies. Orochimaru était son nom. Un jour, il est venu me voir dans la salle, et c'est ce jour là que je me suis libérée. J'ai fait exploser la cuve, et tué tous les scientifiques de la salle. Sauf un, Amachi, une vieille carne dont j'aurais la peau un jour ou l'autre. Mais Orochimaru a très vite eu le dessus sur moi, car le C07 m'avait considérablement affaiblie.
Je suis restée trois jours prisonnière sous une cloche de chakra. Et puis il est venu me chercher, me disant qu'il avait des projets pour moi.
Un jour, il m'a proposé de le combattre. Cela faisait longtemps que j'étais avec lui, et nous nous étions rapprochés énormément. Mais je le haïssais encore. J'ai donc accepté le combat. Combat que j'ai remporté. C'est ce jour-là que tout a changé...
Kyôkan s'interrompit, pour essuyer une longue larme coulant le long de sa joue. Oh oui, elle s'en souvenait, de ce jour-là...


Flash-back

Lentement, elle se dirigea vers lui, lui qui était allongé, presque mort, sur le terrain de combat. Mais l'avait-elle vraiment voulu ? Avait-elle voulu voir souffrir ce monstre, ce serpent sans cœur, qu’elle avait haï, là-bas, dans son incubateur ? Lui qui l'avait fait prisonnière ? Lui qui ne s'était intéressé à elle que lorsqu'elle lui avait montré sa valeur ? Lui qui l'avait fait espérer ? À quoi bon ? Il lui faudrait une vie pour lui pardonner. Plus, même.
Elle écarta les mèches de ses longs cheveux noirs qui lui couvraient le visage. Il avait les yeux clos, et un filet de sang s'échappait de sa bouche. Elle n'avait pas été tendre. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait lui faire mal, encore et encore, sentir ses os craquer, son sang gicler entre ses mains...Mais là, elle regrettait, en voyant son visage d'ange ravagé par les coups monstrueux qu'elle lui avait infligés.
- Orochimaru...

Qui, oui, qui aurait pu croire qu'à travers cette mine, ce visage magnifique d'une blancheur presque neigeuse, tuméfié par les coups, se cachait le pire des monstres ?
Elle toucha sa joue froide, surprise de trouver sa peau douce. Il ouvrit les yeux pile à ce moment là.
Il eut un moment de recul, voyant subitement ce visage si près du sien. Mais allongé, il ne pouvait rien faire. Elle avait les pleins pouvoirs sur lui. Elle le dominait, lui, allongé, dans cette position de faiblesse, les bras ridiculement écartés, le teint maintenant cramoisi, il ne savait pourquoi.
- Orochimaru...
Elle approcha son visage. Plus près, encore plus près. Il trembla, sans savoir pourquoi. Et puis Kyôkan lui chuchota doucement :
- Désolé.
Elle joignit ensuite ses lèvres à celles d'Orochimaru. Il fut tellement surpris qu'il lui mordit la lèvre en sursautant. Un filet de sang s'échappa, mais elle n'y prêta même pas attention. Elle ferma les yeux doucement, dans le calme d'une soirée qui semblait bien s'annoncer. Il tenta de lever les bras, mais ses membres s'étaient soudainement engourdis, il ne savait pourquoi, ni comment. La rapidité du geste, la sérénité de Kyôkan, l'amour lui-même... Tout cela était nouveau pour lui. Jamais il n'avait eu une once d'affection pour personne, et là tout avait changé d'un seul coup. Mais qui était cette fille pour lui faire cet effet si compliqué ?

Lorsqu’elle le lâcha, il sentit un frisson parcourir sa nuque jusqu'au bas de son dos. Elle sembla ressentir la même chose. Quel était ce sentiment que tous les deux partageaient, s'en offrant chacun l'un à l'autre ? C'était elle qui avait fait le premier pas, après l'avoir frappé presque à mort. La haine est un sentiment très proche de l'amour, et il ne faut qu'un seul pas pour passer de l'un à l'autre... Kyôkan avait franchi ce pont invisible à l'instant, à ce moment magique qu'elle n'aurait pas cru vivre comme ça. Pour elle aussi, il y avait du nouveau. Même si elle s'y connaissait plus que lui, car elle avait failli se marier, avant qu'il ne la capture, elle n'avait jamais ressenti cette attirance, cette boule dans le ventre qui apparaissait quand il n'était pas près d'elle, cette douleur et cette soudaine joie à la fois quand sa voix mélodieuse parlait rien que pour elle. À ces moments-là, elle essayait de refouler cette attirance qui lui donnait chaud à en mourir, pour la remplacer par une haine pure, qui lui ordonnait de le faire souffrir plus que tout. De le tuer, même. Mais là, quand elle regardait son beau visage, qui exprimait un étonnement sans retenue, elle fondait, elle avait envie de s'envoler, de l'embrasser encore, de l'enlacer à l'étouffer, ou bien même de se jeter sur lui pour... Elle ne savait même pas pourquoi.

Elle s'allongea sur lui, écoutant les battements rapides de son cœur, comme s'il venait de faire la course de Marathon en cinq minutes. Il posa une main sur son dos, sans parler. Il n'avait encore rien dit. Ça ne servait à rien. Il n'y avait aucun mots capables de décrire ce qu'il ressentait, de toute manière. Inutile de gaspiller sa salive, alors qu'il suffisait de lui caresser doucement le dos pour qu'elle comprenne, pour qu'il lui fasse passer cette impression de bonheur inimaginable. Pour qu'il se sente bien, comme il ne l'avait jamais été. Soudain, il sentit un liquide chaud tomber en petites gouttes contre sa poitrine. Kyôkan, heureuse, laissait couler de longues larmes de joie. Il s'en sentit heureux, comme si ces larmes offraient un plaisir inimaginable, comme si elles apportaient un bonheur inexprimé, que jamais il n'avait ressenti...
Mais une silhouette, pile au moment où Orochimaru allait prononcer les deux mots expliquant tout, courut vers eux. Il faisait nuit. Il commençait à faire froid, Kyôkan frissonnait, à présent. Mais lorsqu'elle entendit les bruits de pas, elle se leva précipitamment, suivi par Orochimaru. Celui-ci, furieux en voyant qui les avait dérangés, s'écria :
- Amachi, espèce d'abruti !

Fin du flash-back


Hebi regarda sa mère qui d'un seul coup s'était mise à trembler de tous ses membres. Mais elle poursuivit :
- Ce jour-là, nous sommes vraiment tombés amoureux l'un de l'autre. J'avais vingt ans et lui au moins quinze de plus, mais on s'en fichait pas mal.
Deux ans plus tard, tout a dérapé. Je suis tombée enceinte de lui. Quand je le lui ai annoncé, il m'a dit d'avorter.
Hebi en resta muette de stupeur. Comment un homme pouvait il faire cela à la femme qu'il aimait ?
- Comprends-tu maintenant ? Ce que j'ai enduré ? Par amour pour vous, j'ai quitté Orochimaru. Je sais maintenant qu'il a essayé de me retrouver, mais la colère m'a aveuglé. J'ai fait cette erreur, sous tes yeux. Voilà, tu sais tout.
Remuer le passé, c'était remuer le couteau dans la plaie, Hebi le savait. Mais elle avait besoin de savoir.
- Tu l'aimes encore ?
Kyôkan se figea. Elle connaissait la réponse, mais elle ne voulait pas la dire. Hebi insista :
- Tu l'aimes encore ?
- Oui.
Alors Hebi sourit, de son habituel sourire joyeux.
- Je m'en doutais. Ça se voit, maman. Rien qu'à l'examen. Quand vous vous regardiez. Mais qu'est-ce que tu attends ?
- Que veux-tu dire ?
- Vous êtes là, dans votre coin, mais aucun de vous deux ne fait le premier pas ! Même pas pour moi et Fushi. Remettez-vous ensemble ! J'ai besoin de voir mon père et ma mère réunis !

Kyôkan sourit à son tour. Elle essuya ses larmes.
- Ce n'est pas si simple... Mais je vais essayer. Promis. Mais je voulais te voir pour autre chose.
- Dis-moi.
- Je vais superviser ton entraînement ce mois-ci. Je vais t'apprendre à te contrôler et à te transformer à ton envie. T'enseigner la maîtrise du C07. Tu acceptes ?
Hebi n'en crut pas ses yeux. Elle rayonna.
- C'est vrai ? C'est vraiment vrai ?
- Si je te le dis !
Hebi se jeta sur sa mère.
- Je t'aime maman ! Merci, merci !
La mère et la fille roulèrent dans l'herbe en riant. Il était temps de prendre un nouveau départ...



Petits commentaires ? ^0^



Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 [ 10 ] 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: