Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Collocation

Sasuke est finalement rentré au bercail et reprend sa vie où il l'avait laissée, ou à peu près... C'était sans compter sur ses deux coéquipiers bien décidés à vérifier qu'il ne se refasse pas la malle. Notre pauvre Sasuke se trouve alors avec deux personnes exacerbantes qui se tapent l'incruste chez lui... entre les crises de nerfs de Sakura et la débilité congénitale de Naruto, notre jeune héros réussira-t-il à survire en collocation?
Spoil | Humour | Mots: 50222 | Comments: 331 | Favs: 266
Version imprimable
Aller au
temapower (Féminin), le 07/11/2010
Il y a ces mots que l'on ne dit pas, ceux qu'on dit trop, ceux qu'on oublie et ceux qu'on voudrait n'avoir jamais dis,..

C'est ce dont il est question dans ce nouveau chapitre, court certes, mais c'est parce que la suite arrive sous peu. C'est une transition entre l'intrigue du chapitre précédent et une nouvelle qui va gentiment se mettre en place avec le prochain chapitre. Une petit interlude pour vous reposer des émotions fortes de ces précédents chapitres. ENJOY ^^




Chapitre 19: Silence



Le silence est fait de paroles que l'on n'a pas dites.
Marguerite Yourcenar

Il pleuvait. Il pleuvait depuis qu’ils étaient rentrés et il n’avait pas cessé depuis. Le décor extérieur était brouillé par les gouttes qui tambourinaient contre la vitre, on n’entendait que le ruissellement de l’eau dans les gouttières. Dans la chambre, seul le signal sonore du cardiogramme brisait le silence, rythmant la journée tel un métronome. Il n’y a avait pas de tableau sur les murs, il n’y avait pas de stores aux vitres, qui les auraient utilisés ? Les parois étaient d’un blanc cassé, de ces blancs que l’on utilise pour remplir la pièce. La porte restait fermée, jour et nuit, intimité bien inutile à l’habitant de la chambre. Sur la table de nuit trônait un réveil, posé là par un visiteur à l’humour douteux, et un livre de recettes, sans doute amené par le même visiteur à l’humour douteux.

Le lit, qui occupait la majeure partie de cette pièce minuscule, était encadré de deux chaises en plastique blanc inconfortables. De celles qui couinent quand on s’assoit dessus et qui menacent de céder au moindre mouvement de fessier. Quant au lit, il n’avait rien de fantastique, sa forme était tout à fait réglementaire, un beau rectangle avec des angles tout ce qu’il y a de droit. Quelques barres de fer pour faire tenir tout ça et des roulettes en cas de ballade paresseuse. Les draps, vert cette fois-ci, peut-être pour faciliter la différenciation entre les draps et le patient, étaient tendus aux quatre coins, momifiant le corps inerte étendu dans le lit. Corps dont la tête reposait sur un coussin, vert toujours, qui méritait d’être regonflé.

L’infirmière de garde venait jeter un œil toutes les heures, tapotait l’écran du cardiogramme, vérifiait la perfusion et se permettait une seconde de rêverie en regardant le visage du patient endormi. Les légumes aussi avaient du charme… Et puis tous les jours à la même heure elle apportait un verre et une carafe d’eau qu’elle posait sur la table de nuit, saluait le jeune homme qui entrait et rougissait à son sourire, puis elle fermait la porte et retournait lire son magazine derrière son guichet.

Naruto alla entre ouvrir la fenêtre et fixa un moment la rue inondée à ses pieds. Le jour était particulièrement mauvais, il faisait sombre en pleine journée. Les lanternes des marchands ambulants diffusaient une lumière tamisée autour de leurs échoppes, on aurait dit des lucioles au dessus d’un étang. Les discussions étaient étouffées par le bruit de la pluie qui martelait les toits de tuile, Konoha chuchotait dans une ambiance de mystère. L’odeur forte du pavé mouillé s’élevant de la rue le faisait sourire, il avait toujours aimé cette odeur particulière, presque bestiale, de la pluie se mêlant à la terre battue et au gravier. L’eau réduisait en boue tout ce qui se dressait sur son passage, comme une impitoyable machine à broyer.

Il posa un instant le front sur la fenêtre, la fraicheur de la vitre le fit frissonner et il prit une grande inspiration avant de se retourner vers le lit de son meilleur ami.

- Quel temps de chien ! Mais tu t’en fous toi… T’es peinard au lit…

Il alla s’asseoir sur la chaise à la gauche du lit de Sasuke et remonta ses genoux contre son torse, entourant ses jambes de ses bras.

- Tsunade m’a dit que ça servait à rien de te parler, que c’était comme de parler à une grosse aubergine… Mais je m’en fous. Et de tout façon je parle à tout tu le sais, alors une aubergine c’est pas ça qui va me déranger…

Il leva le regard sur son ami, cherchant le sourire, le clignement, n’importe quoi. Il entretenait une relation avec le cardiogramme depuis quelques jours. Il avait parfois l’impression que le rythme cardiaque de Sasuke s’accélérait quand il lui posait une question, il savait que c’était impossible mais il ne pouvait pas s’empêcher de questionner cette machine au vocabulaire restreint. Il avait même cru un instant qu’il essayait de communiquer en morse avec lui, mais Sasuke ne semblait vouloir que lui dire : « AAAAAAAAAAAAAAAA ». Ce qui était fort probable s’il était réellement devenu une aubergine comme l’insinuait Tsunade…

- J’en ai marre de te lire des recettes de cuisines, je suis même pas sûr que ces messages subliminaux que j’imprime dans ton cerveau à ton insu serviront un jour. Et puis ça me donne faim… Et la bouffe dans cet hôpital, enfin tu sais ce que c’est. Quoique je suis quand même mieux loti que toi avec ta poche de flotte…

Il envoya une pichenette dans la poche à perfusion de son ami, faisant monter des petites bulles à la surface. Comment pouvait-on nourrir quelqu’un avec ça ? Il devrait demander encore une fois ce qu’ils y mettaient.

- Non et puis j’ai des choses importantes à te dire… Oh je sais, tu te dis que je suis encore en train de te raconter des conneries et que je ferais mieux d’aller les cuisiner mes recettes plutôt que de t’emmerder avec mes discours mais Sakura m’a chassé de la cuisine et Hinata est en mission… Donc me voilà !

Il poussa un soupir et secoua la tête.

- Qu’est-ce que je raconte ? Non je suis là comme hier et comme avant-hier et comme tous les jours depuis qu’ils t’ont sorti des soins intensifs. Tu nous as quand même fait une belle peur avec tes quarante de fièvre et tes hémorragies internes. Enfin tu t’en es bien rendu compte toi-même je pense… Quoique. Avec la dose de calmants qu’ils te donnent tu dois être en train de faire un voyage dans un sous-marin jaune en chantant « Lucy in the sky with Diamond »… J’ai demandé à Sakura la même chose qu’ils te donnent mais elle m’a donné un coup sur la tête et m’a traité de crétin avant de sortir de la chambre.
Parce que oui, elle est venue. Une fois, pour vérifier que tu étais bien en vie. Elle était assise où je suis en ce moment et elle te regardait avec un regard si puissant que je m’étonne encore que ça ne t’ait pas réveillé… Et puis elle est partie. Je crois qu’elle était épuisée de te maintenir en vie par la simple force de son esprit. Elle avait pompé presque tout l’air de la chambre, j’ai du ouvrir les fenêtres en grand pour ne pas m’évanouir. Elle est très forte, elle continue à travailler et elle a même repris une mission avec Hinata pour arrondir la fin de ce mois. On est un peu en galère au niveau de l’argent parce que la vieille m’a mis en congé forcé… Paraît que je me concentrais pas sur ce que je faisais… Et puis mine de rien passer de 3 salaires à 1 ça change quand même pas mal ! Pas que je te reproche quoi que ce soit mais si tu pouvais te dépêcher de te réveiller et de reprendre le boulot ça nous aiderait bien…

Il se leva et alla chercher le verre qu’il remplit d’eau et emporta avec lui sur sa chaise. Un petit coup d’œil au cardiogramme l’informa qu’il n’y avait rien à espérer de plus de l’aubergine. Tout allait bien au pays de la belle au bois dormant.

- Tu sais… Je crois que ton infirmière t’aime bien. Je l’ai surprise à te regarder avec un sourire d’admiration. J’espère qu’elle est pas du genre infirmière psychopathe. Je crois que ça plait pas vraiment à Sakura, elle est bizarre depuis la dernière mission. Bon évidemment le fait que tu aies failli mourir influence sûrement mais j’aimerais quand même bien savoir ce qui s’est passé avant… Je sais que vous vous êtes engueulés, encore. Je sais que c’est allé assez loin pour qu’elle se sente coupable d’être en colère contre toi maintenant que tu n’es plus capable de te défendre.
Je crois qu’elle t’aime vraiment, c’est con quand même que ni l’un ni l’autre ne veuille l’admettre. L’autre jour je l’ai surprise assise dans ton lit avec un verre de vin à la main, elle avait un regard vide, c’était incroyable. J’ai d’abord cru qu’elle était possédée puis j’ai vu le verre et j’ai compris. Je comprends pas pourquoi c’est moi et pas elle que Tsunade a mis en congé forcé…

Il alla reposer le verre, tapota l’écran du moniteur et posa sa main sur le front de Sasuke, il n’était pas chaud, tant mieux. Il s’assit sur la chaise à la droite de son ami et sortit un petit emballage en plastique rectangle et plat de sa poche, il le laissa un instant dans sa paume, le regardant avec un sourire puis il ouvrit le tiroir de la table de nuit et le glissa à l’intérieur.

- Au cas où l’infirmière devient plus entreprenante…

Il laissa un sourire s’étirer sur ses lèvres puis se leva, alla fermer la fenêtre, et sortit de la chambre en lançant un « à demain ! ». La porte se ferma derrière lui et la chambre redevint silencieuse. Mais cela ne dura pas, quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau sur une jeune femme en blouse blanche qui se dirigea vers la fiche de Sasuke au bout du lit. Elle la feuilleta brièvement, alla consulter le cardiogramme et reposa le dossier. Puis elle prit le réveil, régla l’alarme pour un quart d’heure plus tard et alla s’asseoir sur la chaise que Naruto avait délaissée.

- Tu es stable, quelle surprise ! Ton métabolisme fonctionne parfaitement, tu as réussi à te débarrasser du poison et rien ne t’empêche de te réveiller maintenant… Et pourtant tu ne le fais pas. Pourquoi ? Bon sang Sasuke tu as décidé de me rendre folle !

Elle se leva et commença à faire les 100 pas dans la chambre du jeune homme.

- J’en ai marre de toi ! Je te le dis franchement ! Pourquoi est-ce que tu ne fais rien comme tout le monde ? Tu aurais dû mourir et pourtant tu as survécu à tout ton clan, et maintenant que tu devrais être vivant et en pleine forme tu t’obstines à jouer les morts ! A quoi tu joues ?! J’ai tout fait, j’ai purgé chaque parcelle de ton organisme de ce poison, j’ai vérifié ta tension et le fonctionnement de chacun de tes organes vitaux toutes les heures pendant 3 jours et pourtant rien, pas de réponses ! Tsunade a raison tu es une aubergine !

Elle étouffa un sanglot de colère et se prit la tête dans les mains pour se calmer. Puis elle se dirigea vers la chaise qu’elle avait quittée et s’assit doucement, prenant la main de Sasuke dans la sienne.

- Tu sais… Je mentais. Je ne serais pas partie… Enfin peut-être. Mais si tu me l’avais demandé je ne serais pas partie. Tu le savais n’est-ce pas ?

Elle laissa le silence s’installer, écrasant avec le dos de sa main une larme qui coulait sur sa joue. Elle renifla et sourit en regardant Sasuke qui restait impassible.

- Peut être que je devrais profiter du fait que tu es dans le coma pour faire ce que tu ne me laisses pas faire quand tu es éveillé. Comme te tenir la main ou te dire que tu es beau. Tu es beau, espèce de sale tête de mule d’Uchiwa !
On a eu très peur pour toi, Naruto a commencé à faire n’importe quoi dans ses missions. Tsunade a été obligée de le mettre en congé forcé après qu’il ait failli noyer une de ses clientes… Et comme Hinata n’est pas là il se renferme sur lui-même. Je l’ai surpris assis tout seul dans le jardin des Uchiwa à lancer des pierres dans l’eau alors qu’il pleuvait des cordes. Il aurait pu choper une pneumonie ! Mais ce garçon n’a pas de bon sens !
Je crois qu’il ne dort presque plus, il passe ses journées ici à te lire des recettes de cuisine. Pour tout dire, je ne dors plus beaucoup non plus. J’ai eu du mal à mettre une perfusion ce matin tellement j’étais fatiguée.
Alors je profite de ces petites visites que je peux te faire dans ma journée pour dormir un peu, j’espère que tu ne m’en voudras pas trop…

Elle rapprocha la chaise du lit et se mit en tailleur, posant sa tête sur le torse de Sasuke, tenant toujours sa main. Puis elle ferma les yeux et sombra dans le sommeil.

Quand Tsunade poussa la porte de la chambre du jeune Uchiwa elle retint son souffle, comme si elle avait peur de briser la scène qu’elle avait sous les yeux rien qu’en inspirant. Sakura était endormie, la tête posée sur le torse du jeune homme, la lumière qui perçait à travers les nuages de pluie baignait la scène d’une beauté douce et claire. Elle laissa un sourire se dessiner sur son visage, s’approcha du réveil et le désactiva. Puis elle ferma doucement la porte derrière elle, rendant aux deux jeunes gens leur fragile intimité.




Je vous avais prévenu, c'était court. Mais cela n'enlève pas à l'importance de ces textes de transitions, en réalité c'est même les textes que je préfère écrire. Il n'y a pas beaucoup d'actions et donc je peux me concentrer sur les personnages et leur ressenti. J'ai aimé passer du point de vue de Naruto au point de vue de Sakura, ils sont singulièrement différents même s'ils parlent de la même situation.
Merci à tous de m'avoir lue et à la semaine prochaine!
Tema




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 [ 19 ] 20 21 22 23 24 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: