Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Prisonnière d'un Uchiwa. (terminée)

Alors que sa triste vie est au plus mal, Temari se fait enlever par la team Hebi mais contrairement à ce qu’elle croyait elle y découvrira l’amitié et peut-être même l’amour...
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Fubuyuki (Féminin), le 16/02/2008
Et voilà le chapitre 2 qui clôt cette fic. Il est nettement plus long et j'y ai vraiment bossé. Enjoy !



Chapitre 2: Un pacte, un combat, une suite.



Se faire assommer une seconde fois, quel pied ! Enfin bon… au moins elle n’était pas plongée dans une autre dimension cette fois. Temari balaya la forêt d’un coup d’œil, elle était toujours attachée au même arbre, rien n’avait changé depuis l’après-midi, elle avait juste un peu mal à la tête et était seule. Seule ? Où étaient donc les trois cafards ? Elle n’en avait pas la moindre idée et s’en fichait pas mal, au moins être seule lui permettrait d’analyser la situation sans se sentir oppressée. Très bien, analysons la situation. Elle avait été enlevée par trois cafards qui comptaient en faire leur copine, était attachée contre un arbre et ne savait toujours pas quoi faire de ces deux masses sanguinolentes qui lui servaient de poignets. Quant à son éventail, il devait être largué quelque part en pleine nature à la merci des insectes. Son estomac poussa une longue plainte ponctuée de gargouillements. Ah ! Et en plus elle mourrait de faim, léger détail auquel elle n’avait pas fait attention. Que faire ? Une autre kunoichi beaucoup plus raisonnable aurait sans doute attendu que ses agresseurs viennent la chercher pour ensuite céder à leurs moindres désirs sans moufter. Mais Temari ne voulait pas leur obéir, elle ne voulait pas les suivre partout comme un petit chien, elle refusait de se laisser impressionner par trois cafards et surtout, elle ne voulait pas que l’Uchiwa la touche !

Elle eut une pensée fugitive pour ses amies de Konoha qui vendraient leur âme au diable pour une seule petite minute en compagnie de Sasuke. Elle réalisa aussi qu’il n’y a pas si longtemps que ça, elle aurait fait la même chose. Elle en eut la nausée. Si elle avait par le passé trouvé l’héritier du Sharingan séduisant, aujourd’hui il ne lui inspirait plus que de la haine et du dégoût. Elle baissa les yeux de dépit et son pied heurta quelque chose, un objet très tranchant… le katana ! Si elle pouvait le pousser du pied, si elle pouvait l’atteindre, alors elle pourrait trancher ces foutues cordes qui la retenaient prisonnière et… et… et rien. Quelqu’un venait de le ramasser et de qui s’agissait-il ? Surprise ! De Suigetsu. Temari fut soudainement prise d’une folle envie de meurtre, si le piranha avait été suffisamment près elle l’aurait sans doute mordu à pleines dents. Il dut s’en apercevoir car il s’assit en face d’elle tout en gardant ses distances. Il se saisit d’une des sacoches, en sortit un bentô qu’il ouvrit. Furieuse, Temari grogna et détourna les yeux de toute cette nourriture, il la narguait elle en était sûre ! Il allait manger devant elle rien que pour l’énerver et…

- Tu as faim ? Demanda-t-il.

D’accord… fausse alerte, il ne la narguait pas, du moins pas encore. Elle allait tout de même refuser par méfiance, et si c’était du poison hein ?

- Non, je n’ai pas faim. Souffla-t-elle en détournant complètement la tête du bentô que lui proposait Suigetsu.

Mais son estomac n’était pas d’accord et ne manqua pas de le faire remarquer. Un long grognement sourd s’en échappa. Gênée, Temari rougit et baissa la tête comme une petite fille prise sur le fait, Suigetsu éclata de rire. Il ne se moquait pas, il riait franchement.

- Ton estomac est plus honnête que toi. Remarqua-t-il gaiement. Allons ne soit pas bête, je comprends bien que tu sois furieuse contre nous mais ce n’est pas une raison pour t’affamer.
- Fiche-moi la paix.
- Tu continues à nier ? Quelle mauvaise foi ! Tu es encore pire que Karin !

Hésitante, elle regarda progressivement le bentô puis Suigetsu. Que faire ? Elle avait vraiment faim, mais tout de même. Elle songea à la tête que ferait Baki s’il la voyait accepter de la nourriture de la part d’un agresseur et déclina le bentô une nouvelle fois.

- Dois-je te donner la becquée ? Ironisa Suigetsu.
- Non ! Cria Temari.
- Alors mange !

Pour la décider, il prit des baguettes et piqua un bout de riz qu’il mangea sous les yeux de la kunoichi des sables.

- Tu vois, ce n’est pas du poison ! Allez fais-moi plaisir, je l’ai préparé moi-même.
- Qu’est-ce qui me dit que tu n’es pas en train de me mentir.
- Moi je te dis de me faire confiance.
- Je devrais ?
- Tu as ma parole.

Bon, tant pis. Elle hocha la tête et prit le bentô (nda : elle est attachée à l’arbre par la taille, ses bras sont libres de mouvements) qu’elle engloutit en quelques bouchées. Quand elle eut fini, Suigetsu emporta ce qui en restait et reprit sa place auprès de Temari.

- En fait c’est Karin qui l’a préparé, moi je suis nul en cuisine. Déclara-t-il.
- Argh !

Elle avait mangé un bentô cuisiné par cette vipère ! Elle eut soudain envie de tout vomir sur l’homme piranha qui s’éloigna d’un bond.

- Allons ! Ce n’était pas si mauvais que ça.

Elle se contenta de lui lancer un regard assassin, il éclata de rire une nouvelle fois. Son rire était-il si contagieux ? Quoi qu’il en fût elle rit elle aussi, d’abord doucement, puis de plus en plus fort jusqu’à ce que ses côtes lui fassent mal. Quand elle se calma enfin, Suigetsu disparut derrière l’arbre et bientôt Temari sentit la pression qu’exerçait la corde sur son ventre se relâcher doucement. Il l’avait détachée. Quand il revint s’assoir elle lui lança un regard interrogateur.

- On m’a chargé de te libérer dès que tu serais devenue plus sage, soit sympa n’essaye pas de t’enfuir, je n’aime pas frapper les femmes et Sasuke me tirerait les oreilles.
- Quelle galanterie. Ironisa-t-elle.
- C’est un compliment ou un sarcasme ?

A ce moment-là Temari le trouva vraiment sympathique. Peut être parce qu’il lui faisait confiance alors qu’elle avait toutes les raisons du monde de lui sauter dessus. La fuite la tentait vraiment, mais elle choisit quand même de rester, du moins jusqu’au retour de Sasuke. Là au moins Suigetsu n’y serait pour rien. Elle se leva et fit quelque pas, ses jambes étaient engourdies et douloureuses, même si elle le voulait elle ne pourrait certainement pas courir, ni même trottiner. Il lui faudrait au moins deux jours de marche pour atteindre Suna. Au diable la fuite ! Son moral en prit un sacré coup.

- On ne t’entend pas beaucoup dis-donc ! Remarqua le piranha. Tout le contraire de Karin, une vraie pipelette celle là ! Quand elle commence c’est presque impossible de l’arrêter. Et puis quand elle s’y met elle peut vraiment être chiante, crois-en mon expérience. Il vaut mieux se tenir à carreau avec elle sinon on est bon pour la morgue ! Tu savais qu’une fois…

Temari l’écouta silencieusement faire sa petite tirade sur les milles et un défaut de Karin. Ces paroles la rendaient étrangement mélancolique… elles lui rappelaient tellement Shikamaru avec ses côtés anti-femmes. Shikamaru, pourquoi était-il parti si vite ? Ils n’avaient eu que très peu de moments d’intimité ensemble, il avait son équipe, ses missions et elle ses frères et son village. Comme il lui manquait en ce moment. Une larme glissa le long de sa joue, elle l’essuya d’un geste rageur. Suigetsu finit par s’apercevoir du chagrin de la jeune femme et tenta maladroitement de l’aider.

- Mais… euh… ben qu’est-ce qui ne va pas ?

Elle ne répondit pas, perdue dans ses souvenirs. Elle était loin à présent, très loin de la forêt, très loin de Suigetsu.

- C’est ta famille qui te manque ? Ou peut-être ton village ?

Si loin et pourtant ses souvenirs lui paraissaient si proches. Temari n’aimait pas ces moments là, quand elle pensait à ceux qu’elle aimait jusqu’à en pleurer, elle se sentait si faible. Elle redescendit brutalement de son petit nuage, Suigetsu était tout près d’elle, très près même, un peu trop près…

- Eh oh ! Fin du vol, on atterrit !

Un objet ressemblant à une chaussure le projeta à un bon mètre de la kunoichi des sables. Celle-ci tourna la tête si vite qu’elle manqua se rompre le cou. C’était Karin.

- Fiche-lui la paix Suigetsu ! Hurla-t-elle.

Eh ? Karin prenait sa défense ? Depuis quand ? Ah moins que ce soit la proximité de leurs visages qui l’eut énervée.
- Mais tu m’as fait mal, espèce de vieille mégère jalouse ! Répliqua Suigetsu.
- Répète ? Cracha la brune.

S’ensuivit une longue dispute entre les deux coéquipiers. Temari les observait se chamailler, sa mélancolie gagnait du terrain. A quand remontait sa dernière dispute avec Shikamaru ? Ah oui, elle s’en souvenait… cette grande blonde aux yeux bleus… la gifle. Cette nuit-là, elle s’était éclipsée des quartiers réservés aux ambassadeurs, elle voulait lui faire la surprise. En réalité c’était plutôt lui qui lui avait fait une surprise. Etait-ce lui ? Etait-ce Ino ? En tout cas elle l’avait trouvé blotti dans les bras de la jeune Yamanaka. Trop occupé à l’embrasser il n’avait même pas remarqué sa présence.

- Crétin !
- Vipère !
- Abruti !
- Sorcière !

Elle avait pourtant cru qu’il l’aimait sincèrement, elle avait cru que leur amour durerait éternellement, qu’il ne lui briserait jamais le cœur, qu’il n’aimait et n’aimerait qu’elle. Elle avait vraiment été stupide ! Les hommes étaient tous les mêmes !

- Tu es jalouse voilà tout !
- Ne dis pas n’importe quoi !
- Reconnais-le ! Tu as succombé à mon charme ravageur.
- Tu sais ce que je lui dis à ton prétendu charme ravageur ?

Il l’avait suppliée de revenir, de lui pardonner, elle était partie quand même, sans se retourner. Elle avait trop mal ! Elle avait quitté Konoha le soir-même pour rentrer chez elle. Aurait-elle dû l’écouter ? Lui laisser une chance ?

- Je vais te montrer moi qui ressemble à un têtard !
- Quand j’en aurai fini avec toi même ta mère ne te reconnaitra plus.

Puis un long mois de silence. Rien. Ni lettre, ni appel. Rien, seulement le silence. L’avait-il donc oubliée si vite ? Puis son frère qui vient la voir dans sa chambre, l’air abattu.

« Il faut que tu sois forte Temari, je sais que tu le peux ».

Il était mort. Il s’était suicidé, comme ça ! Sans même penser à ce qu’il laisserait derrière lui. Quel égoïsme de sa part ! Elle n’aurait cru ça de lui. Elle aurait voulu avoir un copain qui l’aimerait suffisamment pour vivre, pour attendre qu’elle lui pardonne.

- Espèce de sale…
- Vas-y termine si t’en es capable lâche que tu es !
- Lâche ? Alors là tu l’auras cherché sale petite garce !

Des larmes, des cris, des pleurs, tout ça pour rien il était parti pour de bon. Les cris de Suigetsu et Karin résonnaient dans sa tête, tout ce flot d’insulte lui transperçait les tympans. N’en pouvant plus elle se leva d’un bond, les yeux brillants de colère.

- Fermez-là !!! Hurla-t-elle.

Les deux concernés commencèrent par la foudroyer du regard, mais quand ils croisèrent ses yeux perçants et durs comme s’ils contenaient à eux seuls toute la haine du monde, ils baissèrent la tête malgré eux, soudainement intimidés. Karin rajusta ses lunettes, nerveuse. Jusqu’ici Suigetsu pensait qu’une telle autorité ne pouvait provenir que de Sasuke, apparemment non, cette fille pouvait se montrer aussi impressionnante que l’Uchiwa. Temari se laissa tomber sur le sol, sa colère avait fait place à un profond chagrin, le souvenir de la mort de Shikamaru la hantait toujours et la hanterait longtemps, inutile de fuir. Elle sentit une ombre sur son visage, quelqu’un lui soulevait le menton. Elle leva lentement les yeux pour croiser deux points rouges, le sharingan. Le regard de Sasuke la transperçait, elle avait l’impression qu’il pouvait lire dans ses pensées, deviner ses intentions, fouiller dans sa mémoire. Elle lui saisit le poignet pour le forcer à lâcher prise mais il ne bougea pas d’un pouce.

- Hm… c’est donc pour ça que tu pleures ? Chuchota-t-il d’un ton méprisant.

Temari ne s’était jamais mise aussi souvent en colère, elle commençait même à en être fatiguée. Sans même penser au danger que représentait le sharingan, elle plongea directement dans ses yeux couleur sang.

- Je suppose que ça vous amuse de fouiner dans la tête des jeunes filles. Siffla-t-elle d’un ton encore plus méprisant, si toutefois c’était possible.

Il sourit. Elle n’avait peur de rien la jeune kunoichi aux couettes.

- Seulement avec les femmes intéressantes. Lui susurra-t-il.

Elle tenta de se lever, il appuya sur son épaule pour la maintenir en position assise.

- Quand je t’ai enlevée je ne savais pas que tu étais du genre désespérée. Remarque, ça se comprend. Tu n’as jamais connu ta mère, ton père t’as toujours profondément méprisée, tes deux frères sont morts récemment ainsi que ton senseï, ton petit ami t’as trompée avec cette cruche de Yamanaka, le nouveau Kazekage ne te porte pas dans son cœur et le conseil est contre toi. Bref, ta vie est merdique et tu n’as absolument rien à perdre. Dès que tu seras seule tu mettras peut-être fin à tes jours comme l’a fait ton misérable petit ami le Nara. Ton passé et ton futur ne m’intéressent pas, cela dit j’ai besoin de toi et c’est pour ça que je t’ai enlevée. Pour l’instant tu n’as pas encore de projets morbides et tu veux rester en vie, c’est parfait, alors tu vas obéir et te tenir à carreau. Sais-tu pourquoi Juugo est mort ?

Elle secoua la tête, incapable de parler, chaque mot que prononçait l’Uchiwa l’atteignait comme un coup de kunai en plein cœur.

- C’est moi qui l’ai tué parce qu’il devenait gênant avec ses pulsions meurtrières, un jour il a failli me tuer et il s’est ramassé un Chidori en plein cœur. Si tu deviens gênante je n’hésiterai pas à te tuer toi aussi, femme ou pas.

Il n’avait visiblement ni la patience ni la galanterie de Suigetsu le sombre vengeur Uchiwa. Le moindre faux pas pourrait coûter cher à Temari.

- Cela dit tu n’es pas du genre à te laisser impressionner par des menaces alors je passe un marché avec toi Sabaku no Temari.

Silencieux, Karin et Suigetsu fixaient l’Uchiwa et sa captive, intrigués par la suite des évènements. Temari attendait toujours que Sasuke lui expose les termes du contrat, mais il se redressa, enchaîna rapidement quelques signes et serra fort le poignet de la jeune fille qui gémit de douleur. Un étrange fil de couleur rouge presque invisible lui encerclait la main, comme un bracelet.

- Tu m’aides à trouver et à vaincre Itachi Uchiwa, et en échange je promets de te rendre ta liberté dès qu’il sera mort.

Il se leva, Temari comprit que le pacte s’était scellé lorsqu’il avait lui avait noué cet étrange fil autour du poignet. Elle n’avait donc pas le choix.

- A la moindre tentative de fuite ou de révolte ce fil tranchant s’enfonce dans ton poignet et te tranche les veines. Me suis-je bien fait comprendre ? Ajouta-t-il.
Elle jeta un rapide coup d’œil à Suigetsu puis à Karin, tous deux l’encourageaient à accepter le marché. Elle ne leur faisait pas tout-à-fait confiance, mais ils étaient moins mauvais que le maître du Sharingan.

- J’ai compris. Murmura-t-elle.

Sasuke sourit, elle était enfin devenue raisonnable.

- C’est bien, nous allons prendre environ une semaine pour nous entraîner et combler tes petites lacunes en Genjutsu. Après nous pourrons enfin nous mettre en route.

Il désactiva le Sharingan et disparut dans une tente. Karin tenta furtivement de l’y rejoindre, sans succès. Suigetsu conserva le silence un instant, puis il se leva d’un bond.

- Tu peux dormir dans la tente de Karin, je suis sûr qu’elle se fera un plaisir de t’y accueillir, pas vrai Karin ?

Pour toute réponse la brune se contenta de grogner et de disparaitre dans sa tente. Hésitante, Temari ne savait trop comment interpréter cette réaction.

- C’est un oui. Sourit Suigetsu. Ne t’en fais pas, le langage « Karinien » est parfois difficile à comprendre mais tu t’y feras.
- SUIGETSU ! Hurla la concernée.

Elle lui balança une volée de kunais que l’homme piranha esquiva en riant. Quand il eut disparut de son champ de vision elle se tourna vers Temari, les poings sur les hanches.

- Bon tu viens ou tu dors dehors ?
- J’arrive…

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-K’so… ça craint !

Couverte d’égratignures, Karin tentait en vain de tenir sur ses jambes devant un Suigetsu à demi mort de rire. Un sourire de satisfaction aux lèvres Temari caressa du bout des doigts le métal froid de son éventail, avec lui elle se sentait presque invincible. Presque, car le regard noir de l’Uchiwa pointé dans son dos tel un kunai suffisait à lui rappeler qu’elle ne l’était pas complètement. D’ailleurs la brune n’était pas si forte que ça et elle n’avait utilisé que deux soleils. A force de volonté et d’efforts Karin réussit à se relever, du sang s’échappait à petites gouttes de sa bouche, elle l’essuya rageusement d’un revers de manche.

-C… ce n’est pas fini. Articula-t-elle.

A quelque pas de l’arène, l’homme piranha était en proie à une véritable crise de fou rire. Perché sur un arbre, Sasuke observait silencieusement le combat. Se faire battre devant le beau ténébreux par une étrangère, quelle humiliation. Chaque seconde de plus devant la kunoichi des sables ne faisaient qu’accroitre la rage qui s’emparait de Karin, elle sortit quelques shurinkens dissimulés dans ses manches et, malgré ses blessures, fonça droit sur son adversaire. Devant la hargne de la brune, Temari poussa un léger soupir d’agacement. Karin n’était pas forte mais rudement tenace, n’importe qui aurait abandonné à sa place, elle perdait trop de sang et ses vêtements étaient en lambeaux. L’ancienne élève d’Orochimaru lança ses shurinkens, Temari les lui renvoya sans même utiliser son éventail, ce combat n’avait aucun sens, elle décida de l’abréger en envoyant directement son adversaire au tapis. Une odeur suspecte attira son attention, ça sentait le brulé. Elle se souvint alors d’un combat qu’elle avait mené cinq ans plus tôt contre l’Uchiwa… comment l’avait-il vaincue déjà ? Alarmée, elle se propulsa en arrière par un bond prodigieux. Il était temps, une note explosive lancée pile à l’endroit où elle se trouvait explosa, le coup des shurinkens n’était qu’un leurre. Une fumée épaisse envahit la clairière, la ninja aux couettes la dissipa d’un coup d’éventail. Si Karin avait cru pouvoir se dissimuler là-dedans c’était raté. La comédie avait assez duré, autant en finir maintenant ! Déployant le troisième soleil, Temari leva son éventail en l’air un bref instant avant de l’abaisser vers le sol avec force.

-Ninpô Kamaitachi (la lame du vent) !

Un quart de seconde plus tard, Karin allait s’écraser contre un arbre une quinzaine de mètres plus loin avant de retomber brutalement au sol, inconsciente. Suigetsu se précipita vers elle pour voir ce qu’il en restait, Sasuke se contenta de sourire sarcastiquement en fixant la blonde de ses yeux rouges.

-Vraiment impressionnant.

Temari ne lui accorda pas un regard mais lui envoya une puissante rafale de vent qui l’envoya s’écraser à son tour. Sauf qu’au lieu de tomber lourdement dans l’herbe, son corps se volatilisa dans un nuage de fumée blanche. Temari tourna lentement la tête vers un chêne, le vrai possesseur du sharingan en sortit, souriant franchement.

-Je vois que tu as vraiment progressé en matière d’illusion, nous pouvons affronter Itachi et sa bande maintenant.

Elle hocha la tête et sourit à son tour, il avait définitivement cessé de la sous estimer, maintenant il la considérait enfin comme ce qu’elle était vraiment : un kunoichi puissante et respectable. Et au moins elle allait enfin pouvoir remplir sa part du contrat… en espérant que lui remplisse la sienne. Suigetsu les rejoignit portant Karin sur son dos.

-Ses blessures sont superficielles elle s’en remettra, par contre elle a perdu beaucoup de sang et s’est complètement vidée de son chakra.

Le sombre vengeur lui désigna rapidement un arbre, Suigetsu y adossa sa coéquipière et s’installa à ses côtés. Sasuke lui lança un regard insistant, comme s’il attendait quelque chose de lui.

-J’ai des infos à propos d’Itachi. Dit finalement le piranha.

Temari secoua la tête, Il s’agissait donc d’un rapport, avec un peu de chance il n’y aura pas que des mauvaises nouvelles. Depuis un mois que Temari s’entraînait avec la team Hebi elle avait noté qu’il était très difficile d’obtenir des informations sur Itachi et encore plus difficile de le localiser. L’aîné des Uchiwa était tel une ombre silencieuse et insaisissable. De plus il n’était pas seul, Kisame Hoshigaki un criminel originaire de Kiri no kuni l’accompagnait et aux dernière nouvelle une autre personne s’était jointe au groupe, mais malgré leurs talents d’espionnage et d’infiltration ni Karin ni Suigetsu ne parvenait pas à l’identifier. Une chose était sûre Itachi Uchiwa était l’unique objectif de la team Hebi et une fois celui-ci mort Temari ne serait peut être pas la seule à partir.

-Je sais où il est. Affirma Suigetsu.

Malgré sa nature de glaçon Sasuke tressaillit, sa peau d’ordinaire pâle prit miraculeusement des couleurs. Temari observa le changement que cette nouvelle avait produite chez le ténébreux, cela voulait-il dire que…

-Le combat final approche. Conclut-il d’une voix tremblante.
-Oui. Confirma Suigetsu. Mais j’ai bien peur que ce ne soit pas très fair-play.
-Que veux-tu dire ? Intervint la femme aux couettes.
-C’est que…

Suigetsu lança un regard en biais à l’Uchiwa et prit une profonde inspiration, la nouvelle risquait d’être vraiment mauvaise, oui vraiment.

-Il a un otage. Acheva-t-il dans un murmure. Et j’ai bien peur qu’il ne s’agisse de ton ancienne coéquipière Sasuke.

Sakura ! Il avait pris Sakura en otage ! Inquiète Temari fixa intensément le vengeur, guettant le moindre signe de colère. S’il s’énervait, il valait mieux s’éloigner sous peine de se ramasser un katon en pleine tronche. Mais loin de se mettre en colère, il éclata d’un rire aigu et glacé qui donna la chair de poule à la kunoichi des sables, Suigetsu paraissait étrangement rassuré.

-Et il s’imagine… il s’imagine que je vais baisser ma garde à cause de cette… cette dinde de Sakura Haruno ! S’esclaffa le vengeur.

Bien que la situation n’ait rien de drôle ce ricanement était étonnamment contagieux, Temari mit une main devant sa bouche pour rire en sourdine, Suigetsu choisit de l’imiter. Entre temps la nuit était tombée, une agréable fraicheur nocturne envahit bientôt la forêt. Temari ferma lentement les yeux pour mieux en profiter, cette nouvelle vie au grand air empreinte de liberté lui avait définitivement enlevé ses idées morbides de la tête, elle avait finit par comprendre qu’au fond la vie valait la peine d’être vécue et qu’il y avait bien pire que son cas. Karin lui avait raconté la sombre et terrible histoire du massacre du clan Uchiwa, suite à cet horrible événement Sasuke s’était retrouvé seul, livré à lui-même dans un village qui lui serait à jamais hostile, condamné à vivre dans la noirceur du passé. Et pourtant il avait survécu, il était devenu plus fort, il s’était reforgé un mental de gagnant, le tout sans aucune aide. Au fond Temari l’admirait bien malgré elle, elle voulait lui ressembler, être forte et se faire respecter… enfin bon, lui ressembler sur certains points seulement, sinon, hormis le fait qu’il l’ait aidée, entrainée et sauvée plus d’une fois de la fureur de Karin, Temari le trouvait absolument insupportable. De plus, la froideur dont il faisait souvent preuve lui rappelait parfois son père, ce qui l’énervait au plus haut point, elle s’était juré de tirer un trait sur le passé et n’avait plus envie d’y retourner Genjutsu ou pas. Un léger coup de coude de la part de Suigetsu suffit à la ramener sur terre, il lui désigna l’Uchiwa d’un rapide mouvement du menton et porta la main à sa joue, ce qui était signe de danger potentiel. Temari comprit très vite pourquoi. Sasuke ne riait plus du tout.

-Alors comme ça tu comptes m’avoir par les sentiments grand frère ? Eh bien tu as commis une grave erreur… oh oui une très grave erreur… tu t’imagines que cette fille a de l’importance pour moi hein ? Que je vais voler à son secours comme un imbécile ? Ensuite tu comptes m’avoir par surprise pas vrai ? Tu me sous-estimes grand frère… tu me sous-estimes trop et ça va te coûter la vie !

Sur ces mots il dégaina son katana et abattit toute une rangée d’arbres d’un coup. Temari déglutit péniblement, par moment l’Uchiwa pouvait vraiment faire peur, par ses côtés « psychopathes » il lui rappelait étrangement Gaara. Sasuke jeta rageusement son katana vers le pauvre Suigetsu qui réussit de justesse à empêcher la lame froide et tranchante de lui couper la tête. Face à cette réaction excessive, Temari eut le bon goût de regarder ailleurs, juste le temps que Sasuke se calme. Une légère brise poussiéreuse s’éleva dans l’air un court instant, Temari baissa la tête pour ne pas en recevoir dans les yeux, mais quand elle la redressa à nouveau ce fut pour plonger dans deux yeux du noir le plus profond qui soit. Sasuke était agenouillé à deux centimètre d’elle. Une sorte de sonnette d’alarme retentit aux oreilles de Temari, où était Suigetsu ?? Il s’était enfui et l’avait laissée seule avec le cafard ! Il allait le payer cher, très cher même ! Pourvu que Karin ne débarque pas, elle avait déjà suffisamment d’ennuis avec le cafard. Mais… tout bien réfléchit, il fallait bien l’avouer, physiquement Sasuke n’avait rien d’un cafard, il était même dangereusement attirant. Et elle osait encore avoir ce genre de pensées ?! Elle se serait volontiers donné une gifle si Sasuke n’était pas si près. Mais pourquoi l’observait-il de cette manière ? Pourquoi avec ces yeux-là, si appréciateurs ? Elle avait presque l’impression d’être un gros gâteau qu’il allait bientôt manger ou pire…

-Ne t’inquiète pas, je ne fais que regarder. Dit-il avec un léger accent de moquerie dans la voix.
-Peut-être, mais ça ne me plait pas.
-Allons ! Pense à toutes ces filles qui vendraient leur âme au diable pour être à ta place.
-Je ne suis pas comme les autres filles.
-Je m’en doute bien.
-Si vous vous sentez seul allez donc voir Karin, elle en meurt d’envie.
-Hm… elle n’est pas très intéressante, trop prévisible, et de toute façon elle est aussi folle de Suigetsu que de moi.

Suigetsu et Karin ? Temari imagina un instant l’homme piranha et la brune aux lunettes enlacés. Avec un peu de chance Suigetsu survivra jusqu’au mariage. Elle rit à cette pensée.

-Si ça te fait rire je peux encore m’approcher…
-NON ! Hurla Temari en reculant frénétiquement jusqu’à être bloquée par un arbre.

Il éclata de rire, se releva et ramassa son katana. Elle se détendit, il n’avait pas l’intention de l’enquiquiner d’avantage.

-C’était une plaisanterie. Ricana-t-il. Vous les femmes prenez trop les choses au sérieux.

Elle serra fortement le poing, quel pervers ! Un cafard pervers voilà ce qu’il était ! Il lui tendit une main secourable, elle la repoussa.

-Allez ne te fâche pas comme ça ! Je ne suis pas aussi mauvais que j’en ai l’air.

Quel étrange personnage ! D’abord il passait du fou rire à une colère terrifiante, puis tombait en mode « pervers » avant de devenir un gentil garçon innocent. Etrange comme personnalité… plutôt instable, mais très proche de la sienne. Car oui, il fallait bien l’avouer, Temari était une experte en la matière, Kankurô en venait même à la comparer à Gaara, ce qui voulait tout dire. Elle se releva, Sasuke lui proposa son aide une seconde fois, elle l’envoya sur les roses, se releva et lui tourna le dos. Curieusement il n’en fut pas vexé, du moins pas en apparence, il se contenta de fixer le dos de la kunoichi des sables, un mystérieux sourire collé aux lèvres. Temari sentait le regard pénétrant du Uchiwa dans son dos, sensation qui ne lui était pas vraiment désagréable, hormis Shikamaru peu de garçon s’étaient intéressés à elle et elle n’avait pas l’habitude d’être observée de cette manière. Sakura appelait ça « être matée », c’était vraiment nouveau pour elle.

-Tu comptes aller te coucher ? Demanda brusquement le possesseur du Sharingan.
-Oui... pourquoi ?
-Parce que…

Le cerveau de Temari se mit en mode « pause », elle déglutit péniblement, redoutant la suite des paroles de l’Uchiwa qu’elle imaginait aussi perverse et inquiétante que possible. Il n’allait tout de même pas avoir la prétention de… ou peut-être que si ! Il était si sûr de lui ! Ou non… ce serait vraiment gonflé de sa part… ou si, après tout il en était bien capable. Non… si… non… si…

-… connaissant Karin, elle ne risque pas de te laisser partager sa tente. Acheva-t-il, au plus grand soulagement de la jeune femme.
-Ce n’est pas grave, je m’arrangerai.
-Sinon tu peux toujours…

Cerveau à nouveau mis en mode pause, pensées perverses… non… si… non… si… non… si…

-... dresser ta propre tente, il y a une ville tout près d’ici et j’ai demandé à Suigetsu de t’en ramener une.
Nouveau soulagement.
-Merci.

Elle daigna lui sourire, pour la première fois depuis longtemps. Un peu surpris, il lui rendit maladroitement son sourire puis partit. Finalement, c’était vrai qu’il n’était pas si mauvais que ça.
De retour au campement Temari fut forcée d’admettre que Sasuke avait vu juste, Karin avait entouré sa tente de parchemins explosifs près à réduire en charpie le moindre intrus. Nouvelle complication, Suigetsu avait complètement oublié la commission que lui avait confiée Sasuke, génial. Temari eut une pensée fugitive pour le beau ténébreux en pyjama, glissé dans son sac de couchage, le torse dénudé, plus beau que jamais et elle à ses côtés…

Stop ! Elle se gifla à la fois physiquement et mentalement, à la fois furieuse et inquiète d’avoir eu une telle pensée pour un ennemi juré… ou plutôt un cafard pour ennemi juré. Elle imagina vaguement l’Uchiwa avec deux antennes et plusieurs pattes et éclata de rire. A vrai dire, Sasuke ressemblait à tout sauf à un cafard, il était même redoutablement attirant. Pas question de dormir chez Suigetsu ou Sasuke, elle ne connaissait que trop les côtés pervers de la gente masculine. Suigetsu qui bavait sur la mini-jupe de Karin et Sasuke qui avait un peu trop tendance à rapprocher son visage du sien. Elle regretta l’espace d’un instant de ne pas être insomniaque comme Gaara, enfin… tant pis pour elle, elle dormirait sur un arbre à la dure. Après avoir rangé son éventail en lieu sûr, elle monta sur un arbre et s’installa sur une branche avant de tomber dans les bras de Morphée.

Mais le lendemain matin, ce ne fut pas les premiers rayons du soleil qui l’éveillèrent, ni le chant des oiseaux, mais le grand « BOUM » d’une explosion qui la fit glisser de sa branche et tomber durement au sol sur les fesses. Le choc suffit amplement à la tirer du sommeil, elle regarda autour d’elle, les yeux hagards et repéra deux personnes à sa droite. L’une d’elle, Sasuke, regardait le sol avec dégoût, l’autre semblait en proie à une violente crise d’épilepsie. Une forme gisait à terre, inutile d’y regarder à deux fois pour comprendre qu’il s’agissait d’un cadavre. Alarmée, la kunoichi des sables se redressa et disparut discrètement derrière un bosquet d’où elle pouvait voir sans être vue. Elle manqua vomir en reconnaissant le corps mutilé de Suigetsu, il devait probablement être mort. La personne aux côtés de Suigetsu était Karin, elle était à mi-chemin entre une forte angoisse et un profond chagrin. Temari sentit sa salive prendre un goût amer, son corps se ponctuer de spasmes, ses yeux se remplir de larmes brûlantes. Cette même sensation de désespoir qu’elle avait éprouvée sous le Genjutsu de Sasuke la tenait au ventre, lui montait à la gorge. Suigetsu était mort, Karin était trop bouleversée pour agir, Sasuke était donc seul, il allait mourir aussi, aucun doute, elle serait seule à nouveau ! Seule ! Seule ! Ce mot résonnait dans sa tête comme le son d’un gong gigantesque.

Seule… seule… seule… seule…

Sasuke releva fièrement la tête, toisant un ennemi invisible. Il ricana froidement avant de briser d’une voix glaciale le silence de mort qui s’était imposé dans la forêt.

-Content de toi Itachi ? Tu m’as poussé à tuer Juugo en le rendant dingue, massacré Suigetsu, enfermé Karin dans une de tes pathétiques arcanes lunaires, rallié Sakura à ta cause. Que veux-tu de plus ? Ah oui… mes yeux je suppose ?

Une forme se matérialisa devant lui, dissimulée dans un épais manteau noir à nuages pourpres, seuls ses yeux d’un rouge sang intense souligné de trois virgules noires étaient visibles. Uchiwa Itachi. Les deux frères se toisèrent silencieusement, ni l’un ni l’autre ne lança d’assaut, mais le calme de la situation n’allait certainement pas s’éterniser, comme le ciel gris avant l’orage.

Seule… seule… seule… seule…

-Je vois qu’Orochimaru t’as bien informé. Dit l’aîné des Uchiwa.
-J’ai réussit à lui arracher quelques aveux avant de le tuer, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que tu me laisses la vie sauve par pitié.
-Tu es donc moins naïf que tu en as l’air, mais ta perspicacité ne te sera d’aucun secours.

Un cri aigu retentit, une kunoichi aux cheveux roses emmitouflée dans un manteau semblable à celui d’Itachi venait de projeter violemment Karin contre un arbre, elle s’approcha d’elle et la saisit par les cheveux.

-Sakura-chan. Siffla Sasuke.

Loin de paraître affectueux, le suffixe qu’il venait d’ajouter au prénom de son ancienne coéquipière avait une résonance méprisante.

-J’ai toujours détesté la concurrence en ce qui te concerne Sasuke. Répondit-elle avant de resserrer son emprise sur les cheveux de la brune.
-Pourquoi as-tu rejoint l’Akatsuki ? Tu espères que ce manteau te rendra moins moche ? Ricana le plus jeune des Uchiwa.
-Ce que j’espère c’est que l’arme qu’ils constitueront sera assez puissante pour défigurer toutes les jolies femmes du monde, comme ça elles ne me voleront pas mon petit ami.
-Si tu étais la dernière fille au monde je me tournerais vers les animaux. Murmura-t-il en fixant sa coéquipière avec dégoût.
-Qui a dit que je parlais de toi ? Cracha la rose.
-Ah oui, c’est Itachi le nouveau poisson de la pieuvre aux cheveux roses.
-Ferme là !

Seule… seule… seule… seule…

Sans même comprendre ce qui lui arrivait, Sasuke se retrouva à terre, immobilisé en un clin d’œil. Etait-ce un coup d’Itachi ou de Sakura ? Quoi qu’il en fut, il s’agissait d’un jutsu très puissant. Le maître du mangekyô s’approcha dangereusement de son petit frère, la lame noire d’un kunai brillait dans sa main, il la pointa vers le front de Sasuke puis l’orienta lentement vers ses yeux.
-Et maintenant il est temps pour toi de mourir stupide petit frère.

Seule… seule… seule… seule…

Sasuke tourna lentement la tête vers le bosquet où Temari était toujours cachée et sourit.

-Jolie fille à l’éventail, si tu me sors de là je t’épouse. Chuchota-t-il.

Bien qu’elle fut beaucoup plus éloignée de Sasuke qu’Itachi ne l’était, Temari fut la seule à entendre ce message.
Ces paroles eurent l’effet d’une douche glacée sur la kunoichi des sables, elle réalisa soudain que le vengeur était à deux pas de la mort, une colère terrifiante l’envahit. Non, il n’allait pas mourir, elle n’allait plus jamais être seule et elle ne laisserait plus jamais mourir ceux à qui elle tenait. Elle rampa de toutes ses forces vers son éventail, s'en saisit et juste au moment où Itachi abaissait la lame du kunai :

-Futon ! Tatsu no Oshigoto (Pression sévère).

Une tornade descendit en trombe du ciel et captura l’aîné des Uchiwa. Elle n’était pas assez puissante pour l’assommer ou le tuer, mais suffisamment forte pour le sonner et créer un effet de surprise. Sakura lâcha brusquement les cheveux de Karin et sortit ses gants pour faire usage des techniques destructrices de Tsunade mais la maîtresse du vent ne lui en laissa pas le temps et lui envoya une rafale, la force de l’attaque fut si puissante que l’Haruno traversa un arbre avant d’aller s’écraser brutalement contre un chêne dans un bruit d’os brisé. Déjà sorti de sa tornade, Itachi envoya des kunai s’enfoncer dans les jambes et les épaules de Temari qui gémit de douleur, il se rua ensuite vers son petit frère un katana en main déterminé à en finir. Celui-ci tendit la main vers la blonde et elle comprit que le jutsu qui l’avait immobilisé avait disparu quand Sakura était tombée inconsciente. Dans un ultime effort, Temari arracha un kunai de sa cuisse et l’envoya droit sur Sasuke qui l’attrapa au vol pile au moment où Itachi s’apprêtait à lui porter le coup fatal. Temari retint son souffle, le plus rapide allait l’emporter. Quelques années plus tôt, Itachi serait sans doute sorti vainqueur de cet affrontement, mais sa vue avait baissé de manière considérable et le mangekyô ne perçut pas assez vite le kunai que la kunoichi blonde avait lancé à son frère. Sasuke lui transperça le cœur d’un coup, du sang s’échappa de la bouche du disciple de Madara alors qu’il expirait.

Temari ferma les yeux, elle sentit son cœur se libérer d’un poids lourd, il lui sembla qu’elle respirait mieux, que le sort qui s’était acharné sur ses proches était conjuré. Sasuke se dirigea vers elle et l’étreignit doucement, elle appuya sa tête contre son épaule, enroula ses bras autour de son cou et ferma les yeux. Elle était heureuse, heureuse qu’il soit encore là.

Une semaine plus tard, la totalité de la team Hebi s’était rassemblée, au même endroit, dans le même campement. Karin était instantanément sortie des arcanes lunaires dès la mort d’Itachi. Aussi incroyable que cela puisse paraìtre, Suigetsu n’était pas mort, juste gravement blessé, trois jours passés en ville lui avaient permis de se remettre de ses blessures et hormis quelques hématomes encore douloureux il était en parfaite santé. Le corps d’Itachi Uchiwa fut remis à des ninjas de Konoha en patrouille près de la forêt, hormis ses yeux que Sasuke conserva par mesure de précaution. Sakura Haruno fut aussi remise à ces mêmes ninjas après que Sasuke eut effacé quelques uns de ses souvenirs afin qu’elle puisse refaire sa vie normalement au village, à son réveil elle crut avoir été enlevée par des ninjas ennemis. Maintenant les vainqueurs d’Itachi étaient tous réunis assis en cercle dans l’herbe fraiche.

-Suigetsu et Karin, je vous remercie de m’avoir accompagné et aidé à trouver Itachi… sans vous je n’y serais jamais arrivé. Dit Sasuke.
-Bah ce n’est rien ! Et on s’est bien amusé. Sourit Suigetsu.
-Oui, sauf quand l’autre salope m’a cassé le bras. Répliqua Karin.
-Temari, tu as rempli ta part du marché, tu es libre de partir maintenant. Reprit l’Uchiwa.

Le fil rouge qui encerclait le poignet de la kunoichi des sables avait disparu peu après la mort d’Itachi. Elle était libre maintenant, libre de rentrer chez elle à Suna. Mais…

-Que comptez-vous faire maintenant ? Demanda-t-elle au reste du groupe.
-Je vais partir à la recherche des membres de l’organisation Akatsuki, ça me fera un beau voyage et j’ai envie de finir le boulot. Répondit Sasuke.
-On t’accompagne ! Répliquèrent Karin et Suigetsu d’une même voix.

L’ex vengeur sourit, un peu surpris par la vivacité de ses compagnons. Ils voulaient toujours le suivre après tout ce qu’il leur avait fait endurer.

-Et toi tu ne viens pas ? Demanda Suigetsu avec une mine de chien battu.

Temari réfléchit un moment. Elle pourrait retourner à la maison, sans aucun doute, mais qu’y trouverait-elle ? Un Kazekage désagréable, un conseil hostile, des missions banales et sans intérêts. Une vie de misère, sans aucun objectif fixe, hantée par les fantômes du passés, ceux de ses parents, de ses frères, de sa tante, de Shikamaru et… de Sasuke. Elle capta le regard intense de Sasuke et ne réfléchit pas d’avantage, c’était parfaitement inutile, sa décision était prise depuis très longtemps, dès l’instant où Sasuke l’avait enlacée après leur victoire sur Itachi. Avec lui, elle pourrait peut-être trouver le bonheur.

-Si Karin pense pouvoir me supporter, que Suigetsu reste mon ami et que Sasuke… promette de toujours rester avec moi alors je vous accompagnerai avec plaisir. Dit-elle avec un sourire.
-Je ne t’ai jamais détestée. Affirma Karin. Bien au contraire, au fond je crois même que je t’adore.
-Amis pour la vie ! Dit solennellement Suigetsu en leva une main en l’air.

Le sourire de Sasuke s’élargit.

-Tiens, il me semble t’avoir promis de t’épouser si tu me sortais du pétrin dans lequel Itachi m’avait mis n’est ce pas ? Glissa malicieusement le dernier des Uchiwa.
-HEIN ? S’exclamèrent la brune et l’homme piranha.
-Euh… oui… je crois bien. Bégaya Temari.

Elle rougit. Il n’allait tout de même pas… non… si… non… si…

-Alors tu permets que je reporte ma promesse à plus tard, juste le temps qu’on écrase tous ces minables de l’Akatsuki ?
-Oui… bien sûr…
-Alors mettons nous immédiatement en route, plus vite on en aura finit, plus vite je pourrai rembourser la dette que j’ai envers toi.

Il se leva et tendit la main à Temari. Elle la saisit, se leva à son tour et lui offrit son plus beau sourire. Sasuke lui dévoilait sa vraie personnalité, celle qu’il avait avant qu’Itachi n’anéantisse sa vie. C’était ça, son vrai cœur, le vrai cœur d’un nukenin libéré de ses cauchemars. Tout compte fait, le bonheur, elle l’avait déjà trouvé. Encore estomaqués par la nouvelle Karin et Suigetsu mirent un peu de temps à se relever. Alors qu’ils se mettaient en route tous les quatre, Suigetsu s’approcha discrètement de Karin :

-Il fait beau hein ? Demanda-t-il.
-Oui, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de soleil aussi éclatant.

Il rit, d’un rire léger, presque enfantin puis lui chuchota à l’oreille :

-Tu sais, moi je ne t’ai rien promis mais si tu veux je t’épouse dès qu’on en a fini avec Akatsuki.
Et il s’éloigna. Moitié choquée, moitié heureuse Karin le fixa silencieusement un sourire aux lèvres. Oui, il faisait vraiment un temps magnifique.



Et voilà ! Pas trop mal ? Des commentaires ?



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