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Fiction: L'Eternel pigeon

Tsunade est une femme forte et fragile à la fois. Elle a subi durant sa vie de longues souffrances mais aussi des années de gloires... Voilà le portrait du Cinquième Hokage, non en tant que ninja mais en tant qu'être humain à part entière.
Spoil | Général | Mots: 2242 | Comments: 2 | Favs: 9
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pegasus (Féminin), le 18/01/2008
Voilà mon nouveau one-shot!
Petite dédicasse à mes fans et ceux qui aiment ce personnage!
Appréciez la lecture!




Chapitre 1: L'Eternel pigeon



Tsunade scrutait la pluie qui tombait, une flaque sur le sol qui était petit à petit apparue, la terre devenait molle comme par usure. Au fur et mesure, un trou se formait à la surface et l’eau forma un miroir lisse où la femme pouvait voir son propre reflet. On y pouvait voir le visage de la femme triste, son regard était vide, ses yeux mouillés et remplis de cernes. Son esprit ne faisait plus partit de ce monde, il était ailleurs, il était parmi ses plus beaux et pires souvenirs. Elle était assise et s’appuyait à un pilier de la maison de bois. La maison en bois qui avait l’air aussi robuste et fragile que cette femme, tenait à peine debout. Certaines planches devaient être changées et pourrissaient au fur et à mesure que le temps passait. La pluie faisait chanter les tuiles d’ardoises et en terre cuite grâce aux gouttes d’eau qui faisaient des petits clapotis. Malgré tout la maison était un ensemble harmonieux comme un orchestre de chambre dans un parc en plein air sous un ciel bleu azur et fort ensoleillé.

Toutes ces années durant, elle avait essayé d’être forte et de protéger ceux qui lui étaient chers mais elle considérait ce but comme un échec. Elle avait perdu tant de gens qu’elle aimait sans qu’elle puisse les sauver de leur terrible destin et d’une mort tragique. Tsunade avait pensé durant un certain temps qu’elle était une bonne à rien ivrogne, jouant régulièrement aux jeux pour oublier sa frustration. Elle ne pouvait s’empêcher de dilapider son argent aux jeux pour sentir une forme d’excitation forte et temporaire qui lui vidait l’esprit pendant quelques secondes de toutes ses angoisses. Cependant, les jeux ne la satisfaisaient point. Eternelle malchanceuse, Tsunade ne pouvait ressentir cette béatitude temporaire qui lui effacerait comme par magie ces angoisses liées à son passé irréversible. Ses dettes personnelles faisaient qu’elle devait toujours fuir ses créanciers, ce qui était le mieux pour elle car elle ne voulait qu’une chose dans le fond, échapper à Konoha. La vie de Tsunade avait des allures d’opéra-bouffe. Le destin changea le cours des choses lorsqu’elle rencontra un gamin blond insolent aux yeux bleus profond. Elle s’était rendu compte que fuir ne servait à rien.

Tsunade continuait à scruter la pluie, elle avait gagné aux jeux cette fois mais cela ne lui avait apporté aucune satisfaction. Devenue trop âgée pour défendre son village natal, elle avait pris sa retraite pour laisser place à la nouvelle génération. Au village, elle brillait pour ses frasques mais non pour ses exploits en tant que ninja légendaire et en tant qu’hokage. Le surnom de l’éternel pigeon avait été supplanté par le dernier des trois. Après la mort des deux autres sannins, Tsunade vécut longtemps, était-ce son destin d’endurer la mort de ses compagnons, tout comme elle avait enduré celle de ceux qu’elle chérissait plus que tout ? Peut-être… Elle avait finalement accepté cela après tant d’années de remous intérieurs et de souffrances. Elle n’était pas considérée comme l’un des meilleurs hokage du village et comme celle qui l’avait protégé le mieux par certains. Pourtant, elle l’avait vaillamment défendu face à l’Akatsuki mais elle n’était pas considérée comme l’héroïne du village. Le héro n’était que le gamin aux cheveux dorés qui avait su s’imposer aux yeux du village en tant qu’être humain et non un monstre. Cependant, Tsunade se fichait bien de ce qu’on pouvait penser d’elle, elle était heureuse qu’il soit reconnu en tant que tel car il le méritait, ceux qui la méprisait n’étaient que des mauvaises langues à ses yeux. De toute façon, elle avait toujours pensé qu’elle n’avait pas mérité une position aussi importante.

La femme aux cheveux blonds soupira. Elle saisit la tasse de thé posée auprès d’elle pour boire une gorgée de la boisson verdâtre désaltérante. Elle s’impatientait du mauvais temps qui durait depuis plus d’une semaine et n’avait qu’une hâte que le soleil revienne. Elle savait que si le soleil était présent une personne à laquelle elle s’était fortement attachée reviendrait. Elle n’attendait que cet enfant aux cheveux dorés comme le soleil qui lui réchaufferait son cœur et lui ferait oublier sa douce et longue solitude. Après avoir bu son thé, elle se leva pour se réchauffer dans son intérieur douillet et confortable et y finir sa journée oisive. Demain serait une journée plus clémente où le soleil laisserait place à pluie et où la tristesse et la solitude laisserait place au réconfort et à la douceur.

Le petit garçon arriva main dans la main avec son père. Le soleil brillait et il laissait transparaître une étincelle de bonheur dans le cœur des gens. Ils se tenaient tout les deux devant la porte d’une vieille maison en bois attendant que la propriétaire les accueille comme à l’accoutumée. La porte s’ouvrit lentement laissant s’échapper un fort crissement et voir le visage d’une femme âgée laissait croire qu’elle n’avait que la vingtaine. Elle leur sourit et les accueillit chaleureusement. L’enfant aux yeux bleus souriait de façon espiègle, heureux de la revoir enfin. Le père se baissa pour donner des petites instructions à son fils, il dit d’une voix douce :

« Sois gentil avec Tsunade, pas de bêtises ! »
« Oui papa, je suis un gentil petit garçon, je suis sage avec grand-mère. » répondit l’enfant enjoué.
« Je t’ai déjà dit mille fois de ne pas m’appeler grand-mère ! »grogna Tsunade.
« Non, je t’appellerai grand-mère parce que t’es ma grand-mère » lança l’enfant.

Le père soupira, Tsunade détestait qu’on l’appelle grand-mère malgré son âge. L’enfant rieur se jeta sur elle pour la câliner, à ce moment même, elle arrêta de râler et sourit à l’enfant. Le père ayant le même sourire que l’enfant, ébouriffa les cheveux de son fils qui étaient toujours en bataille et partit remplir sa journée de travail, le laissant aux bons soins de Tsunade. L’enfant donna la main à sa grand-mère et entra dans la maison. L’intérieur était propre et confortable. La salle à vivre était remplie de coussins colorés et d’une table basse. Il y avait aussi une étagère remplie de livres médicaux. Sur la table, reposait un bouquet de fleurs fraîchement cueillies qui venaient du jardin. L’enfant retira son imperméable et essaya de l’accrocher au porte-manteau tout juste de l’entrée, il fut bien sur assisté de la femme blonde. Il ouvrit un des énormes placards du salon pour prendre une boîte lourde qui n’était remplie qu’à moitié de jouets. Il la tira du placard et y prit ses jouets. Pendant ce temps, Tsunade partit dans la cuisine pour servir un jus de fruit à l’enfant et le déposa sur la table basse. L’enfant laissa tomber ses jouets pour s’assoir auprès de sa grand-mère. Elle lui demanda ce qu’il avait ces derniers temps. Il lui répondit qu’il avait été avec sa maman donner tous les jours le bentô de son père. Il partagea ses impressions de cette longue aventure quotidienne.

Chaque jour, le petit Kaze partait de la maison main dans la main avec sa maman qui tenait un bentô maison, préparé avec soin et amour. Le chemin entre la maison et le travail de papa était long. Ils croisaient très souvent une amie de maman aux cheveux blonds et aux yeux azurs qui vendait des fleurs, maman discutait souvent avec elle, elles se disaient des trucs de grands. Ensuite, maman reprenait son chemin main dans la main avec Kaze qui s’ennuyait au plus haut point. A la fin de la longue promenade dans les rues de Konoha, où on pouvait voir les commerçants et toute l’animation qui y découlait, ils arrivèrent devant un bâtiment imposant qui intimidait le petit garçon. Dans ce bâtiment, les gens portaient pour la plupart une veste verte, ils discutaient de missions. Après la longue traversée d’un dédale et d’un couloir énorme et silencieux, ils arrivèrent au bureau de papa. Papa derrière le bureau regardait des papiers et s’impatientait.

« J’aurais jamais imaginé qu’un hokage s’occupait autant de la paperasse ! C’est chiant ! Je veux de l’action ! » Râlait papa.

A côté de papa, se tenait un homme avec une cigarette à la bouche, Kaze trouvait que sa tête ressemblait à celle d’un ananas. Maman donnait le bentô mais papa n’était pas content parce qu’il n’aime que les nouilles. Une fois, Kaze avait demandé à papa pourquoi il n’aimait que les nouilles, il répondit au petit garçon que les nouilles rendaient plus fort que le riz au grand dam de maman. Kaze qui admire son père profondément et qui veut devenir comme lui, ne veut que manger des nouilles maintenant pour devenir aussi fort que lui, ce qui désespère maman qui le force à manger du riz. En plus, maman se dispute souvent avec papa à cause de ça. Kaze ne comprend pas, pour lui, c’est très bête. A chaque fois que maman et papa râlent et que le monsieur à la tête d’ananas est là, Kaze regarde la scène pour observer les adultes qu’il trouve très compliqués. L’homme cigarette à la bouche ne disait que des choses comme :

« Les femmes ! Galère ! »

Il prenait la cigarette de ses doigts et soupira laissant s’échapper un nuage de fumée que Kaze détestait et qui le faisait tousser.

Tsunade riait à la scène de ménage que venait de lui imiter Kaze, il avait repris parfaitement les tics des trois personnes, s’était servi d’une baguette en guise de cigarette. Tsunade ne pouvait s’empêcher de rire, l’enfant était très malin et un parfait comédien. Après cette petite pièce improvisée, elle lui cuisina un bon petit plat à base de nouilles pour lui faire plaisir et le récompenser de soulager sans le vouloir ses peines de cœurs. Il mangea son plat avec plaisir ce qui ravit la vieille femme qui était bien loin d’être une bonne cuisinière.

Après manger, ils allèrent dans le jardin, l’enfant l’adorait. L’immense terrain était remplie de plante diverses, il avait pris un petit saladier et accompagné de sa grand-mère, ils traversèrent le potager. Ils cueillirent des fraises et d’autres fruits rouges pour les déguster un peu plus tard. Lors de son voyage plein de gaieté aux pays des plantes et de dame nature, l’enfant espiègle s’attarda devant une plante verte odorante, aux fleurs violettes. Il demanda le nom de cette plante, la femme aux cheveux blonds lui répondit avec bienveillance:

« C’est une violette des bois, c’est une plante médicale. »
« Ca sert à quoi ? » demanda l’enfant curieux
« C’est pour soigner les bobos, mon grand… »
« Et ça soigne tous les bobos ? »
« Non… Elle ne peut pas soigner tous les bobos… »
« Ah bon !? »
« Oui, ça ne soigne pas les bobos qui sont là… » Dit tristement Tsunade en posant la main sur la poitrine de l’enfant.

Il fixa la main intrigué et ajouta :

« Mais j’ai jamais eu bobo là, grand-mère, ça fait mal ? »
« Oui, beaucoup… » Répondit-elle
« L’autre jour, je suis tombé et je me suis fait mal là ! » dit l’enfant en montrant son genou qui avait un pansement. « Ca fait mal, j’ai pleuré mais maman m’a mis ça et un truc qui pique… Ca fait mal comme ça ?»
« Non, c’est plus douloureux et ça ne se soigne pas… »

Tsunade baissa les yeux attristé, Kaze continua à la fixer intrigué, décidément, les grands sont très compliqués. Il demanda naïvement :

« Dis grand-mère, c’est vrai que t’es drôlement forte ? »

Tsunade réagit et sourit à l’enfant, un sentiment de fierté l’envahit soudainement.

« Maman et papa m’ont dit que t’étais très forte, avant t’étais hokage et que tu peux casser des murs en deux ! » Ajouta l’enfant souriant et enjoué.

Elle prit l’enfant dans ces bras pour l’emmener à l’intérieur et lui raconter une très belle histoire qui était celle des Trois Sannins, l’enfant accepta curieux. Cependant, à ses yeux, le défunt Jiraiya était le mieux placé pour ça, il aurait certainement adoré le petit monstre blond et il se serait fait appelé grand-père. Il aurait pu lui narrer des histoires merveilleuses avec des héros courageux avec de merveilleux pouvoirs partant à l’aventure et la découverte du monde. Alors qu’elle marchait, Tsunade pouvait voir au loin dans la salle à vivre son ami avec un enfant à la chevelure ensoleillée et les yeux azurs auprès de lui, émerveillé par ses récits exotiques et entreprenants. Elle pouvait se voir aussi apportant du thé et des gâteaux pour la petite troupe et servant de la boisson à un autre homme aux cheveux gris qui était bien plus jeune que Jiraiya et à un garçon au sourire espiègle qui l’adorait tant. Elle pouvait voir aussi un vieillard fumant une pipe et fixant d’un air grave Jiraiya. Voici le monde idéal de Tsunade qui était malheureusement insaisissable et irréalisable.

Elle leva la tête vers le ciel, en effet, demain, il fera beau, elle pourra lui raconter encore des histoires, elle pourra entendre ses dernières aventures, elle pourra encore l’amener au jardin, cueillir des fruits, des légumes et des plantes médicales, elle pourra lui apprendre le nom et les effets de certaines plantes, elle pourra lui cuisiner des petits plats qu’il aime tant… Profiter des bons moments avec ceux qu’on aime avant qu’on les perde définitivement ou qu’ils disparaissent était une chose qu’elle avait appris tout au long de sa vie.











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