Fiction: L'enfant humain

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Chapitre 1. Au cœur du conflit.

Réussi, il avait réussi … ‘Maudit Kazekage’ Jura intérieurement Yashura, troisième Raikage. Dans un élan de rage il envoya à terre tous les rouleaux et documents placés auparavant sur le bureau, mélange de verre et de métal. L’électricité statique augmentait avec la colère du quadragénaire, heureusement, la pièce comme tout le village était conçue pour aborder ce genre d’énergie : les murs supra conducteurs fait de divers matériaux redirigeaient l’énergie vers le centre de la terre. De même que le reste de sa demeure, les tons du bureau étaient froids, nuances de bleu, mauve et gris. Situé au sommet de la tour administrative, fleuron de l’architecture béton et acier, le bureau offrait une vue imprenable sur le village caché de la foudre, enfin par beau temps…
À l’heure actuelle, les baies vitrées ne laissaient filtrer que de noirs nuages illuminés de temps à autre d’un bref mais puissant éclair. Le ciel illustrait l’humeur de son chef incontesté. Deuxième fils du second Raikage, Yashura incarnait force et traditions, leader de naissance, il avait développé l’art familial à un niveau jamais atteint, fierté de son clan, il avait été désigné héritier du Kage à l’âge de 16 ans, alors qu’il venait de passer juunin. Après une mission particulièrement coriace : la capture d’un bijuu, grâce à son équipe, devenue célèbre à la suite de ce succès, le pays des nuages et plus précisément Kumo avait son démon ; source de force et de terreur, un argument valable pour la politique étrangère…

Et voilà que vingt ans après cette supériorité était compromise ; chose que Yashura ne tolérait pas mais les faits étaient là, le Kazekage avait implanté avec succès le démon que Suna possédait dans un réceptacle humain, son propre fils, nommé Gaara selon le rapport des espions. L’équilibre, déjà précaire entre les villages était à présent brisé, Konoha le belliqueux ayant aussi son démon, pas n’importe lequel qui plus est. Yashura inspira à fond, cherchant à se calmer dans l’optique de trouver une solution, il devait à tout prix sauver les apparences afin que Konoha et son esprit conquérant ne le voient pas affaibli ; non ni lui ni son village n’étaient faibles, la puissance militaire de Kumo était reconnue par tous.

Il ne devait en aucun cas céder à la panique, il ne devait ni ne pouvait. Son village, sa famille n’étaient en sécurité qu’entre autre grâce à lui. Ayant presque retrouvé son calme, Yashura s’assit au fond du moelleux fauteuil pourpre des Kage et leva les yeux vers la carte du pays des nuages située contre un mur et entourée des portraits des deux précédents Raikage : le premier, fondateur du village et vénérable grand-père de Yashura, l’un des rares hommes de pouvoir à être mort dans son lit après quatre vingt quinze intenses années de vie. De l’autre côté de la carte, son fils aîné lui faisait miroir ; le second Raikage était principalement honoré pour avoir fait de Kumo une valeur militaire sûre.
Yashura demanda conseil aux portraits, que leur sagesse l’imprègne et le guide… Comment protéger le village ? Bien sûr il y avait une solution radicale qui résoudrait tous ses problèmes mais à quel prix ? Non, Yashura était un ninja mais avant tout un être humain sensible et un père, en rien il n’était comme le Kazekage ou feu le Yondaime, cela faisait sa force et non sa faiblesse comme le pensaient ses deux vieux ennemis. Il ne ferait pas leur erreur, « tout caractère peut être un atout ou l’inverse selon la façon dont on l’exploite ». Yashura avait été éduqué sous ce principe et comptait bien s’y tenir. Pour ses aïeux, sa famille et son village.
Dehors l’orage grondait toujours, mais s’était mêlé à la pluie nourricière et apaisante.


Sentant que l’âme du Raikage n’était plus autant colérique, du moins assez calme pour ne pas tuer l’intrus, la médic-nin frappa avant de s’avancer dans le bureau désordonné afin de faire son rapport. Chef de la section médicale de Kumo, Tsuya pouvait prétendre au titre de meilleure ninja médical bien qu’en ce domaine, la compétition n’existait point, seule comptait la mission : sauver des vies, arrogance et prétention n’avaient leur place au sein du panel de compétences du bon médic.
« Raikage-sama » Murmura Tsuya dans un souffle, comme si parler trop fort dérangerait son chef.
« Tsuya-dono, qu’en est-il de la mission ? Est-elle réussie ? » S’enquit ce dernier en détachant son regard du ciel noir pour le tourner vers l’un de ses ninjas les plus respectés.
« En quelque sorte… Nous avons pu soigner tous les blessés du front revenus hier mais la peste se répand dans nos rangs : Konoha a disséminé une sous variété génétiquement modifiée, mon équipe étudie à l’heure actuelle la séquence ADN de la bactérie et il semblerait que Tsunade elle-même soit à l’origine de cette altération génomique.

-Combien des nôtres sont déjà contaminés ? » Et voilà, la question tant redoutée fut mise sur table bien que Yashura n’en désirait point la réponse et que Tsuya ne voulait se l’entendre dire.
« Trop, beaucoup trop ; déjà une trentaine de morts, des centaines d’infestés et le nombre augmente toujours. Nos forces diminuent bien trop vite, à ce rythme, nous ne pourrons bientôt plus maintenir l’illusion de puissance…
-Je sais ! Hurla Yashura avant de se reprendre, pardon, c’est juste que… »

Tsuya ne répondit, trop consciente de la pression qui s’accumulait sur les épaules de cet homme. Sachant qu’il lui fallait prendre une décision importante, le Raikage se résigna à prendre conseil auprès des anciens, il allait au devant de l’un des choix les plus lourds de conséquences de sa vie et cela ne le rassurait pas. La médic ayant fini son rapport, elle gagna le seuil du bureau et prit congé.
« Tu manges à la maison ce soir ?
-S’il y a encore des fraises mayonnaise au dessert non merci.
-La faute à qui si je suis dans cet état ? On était deux sur ce coup-là ! » Sachant pertinemment qu’il était inutile de la contredire, ce serait risquer sa vie pour pas grand-chose, Yashura ne répondit rien, se contentant de grogner en se renfrognant, laissant ainsi partir la médic contente de sa mini victoire.
‘Ah les femmes.’

Le troisième Raikage s’accorda deux minutes de tranquillité avant de se replonger dans un long et déprimant rapport sur l’avancée des équipes d’élites infiltrées derrière le front, dans le pays de tous les dangers… Les nouvelles n’étaient pas bien glorieuses ni rassurantes, l’ennemi était puissant, bien équipé, redoutable ; néanmoins aujourd’hui aucune équipe infiltrée n’avait ni été repérée, ni estropiée, ni n’était portée disparue… Toute bonne nouvelle était à prendre. Soupirant, Yashura porta un instant ses yeux vers la carte du monde ninja qui traînait dans un coin, plus précisément sur la région du pays du feu, l’un de ses plus proches amis y était actuellement en mission des plus périlleuses, non sans une pointe de remords, Yashura pria pour la sauvegarde de ses ninjas…



« Rei sur ta gauche ! »
« Bombe fumigène ! »
« Shurikens ! Attention ! »

Les cris pleuvaient sur le front est, la frontière entre le pays des nuages et le pays du feu ; le champ de bataille n’était que ruines et souffrances, de chaque côté les ninjas retranchés derrière des abris de fortune aiguisaient kunaï et katanas, se préparant mentalement et physiquement pour l’assaut à venir. L’odeur de chair carbonisée, de soufre et de mort empoisonnait l’atmosphère jusqu’à en imprégner les moindres atomes, intoxicant les survivants. La matinée était bien avancée mais les fumées noires qui s’élevaient cachaient le soleil tant elles étaient épaisses et nombreuses. Assis derrière deux planches de bois qui faisaient office de bouclier, Rei Kurino, juunin d’élite de Kumo avec actuellement un trou dans le ventre posait un regard neuf sur le monde qui l’entourait alors que Midori, sa coéquipière depuis qu’ils avaient quitté l’académie s’affairait sur sa blessure à l’aide d’infusions de chakra sur compresses cicatrisantes. Autour d’eux, ninjas d’Iwa et Kumo s’entraidaient, se soignant mutuellement, se motivant ensemble pour lutter contre l’alliance Suna-Konoha-Oto. Tous rivalisaient de saleté, maculés de boue, de sang, de terre et de haine.
« Merci. Murmura le juunin alors que la médic avait à présent terminé.
- Si tu tiens vraiment à me montrer ta gratitude, épargne-moi ça ! Répondit-elle un peu brusquement avant de se radoucir. Okita est en soins intensifs à Kumo, si toi aussi tu venais à…
-Je sais, pardon.
-N’en parlons plus et préparons-nous.
-Tu as raison, Okita n’étant pas là, je vais être contraint de tuer sa part d’ennemis, j’en suis navré… Pour eux évidemment.
-Crétin. Ne force pas trop, je t’ai sauvé trois fois la vie depuis le début du conflit, tu m’es triplement éternellement reconnaissant.
- Avoue que cela te manquerait si tu ne pouvais tâter régulièrement mes abdos de dieu.
-Crétin. »
« Aux armes ! Attention ils arrivent ! »



Merci d'avoir lu ce chapitre...
Axel.

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