Fiction: La Légende (terminée)

"L'histoire devint légende, la légende devint un mythe..."
Classé: -12D | Fantasie | Mots: 15228 | Comments: 23 | Favs: 12
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Darkom (Masculin), le 10/09/2006




Chapitre 5: La Foi est grande, en route pour la Forêt Emeraude !



Voici maintenant que Jimodo avait encore du temps à passer au sein de la tente d’infirmerie avec Thanatos qui venait d’endurer d’ardentes fièvres mais Adel, quant à lui, était tout à fait remit et alors alla vagabondant dans le camp avec ses amis.
Raziel lui apprit qu’il était maintenant empli de foi et d’espérance car il y a deux nuits de cela, alors qu’il contemplait la Lune dans sa plénitude entre les quelques nuages, un puissant frisson l’avait parcouru de tout son corps étendu et bien que froid et rapide, il lui avait semblé si doux qu’il ne savait s’il n’avait pas sombré dans le rêve, et un souffle léger et bienfaisant venait lui caresser le visage. Lorsqu’il eut ouvert ses yeux à nouveaux, une femme tout d’argent vêtue semblait flotter au dessus de lui, sa face rayonnant maintenant à la place même de la Lune, et le désignant du regard, elle lui avait dit ces mots : « maintenant va et agis pour le mieux mon enfant car je t’ai adopté et te porte en mon sein. » Alors la vision avait disparue et un vent froid en cette nuit de Décembre venait le mordre violement, l’obligeant à aller vite se coucher sous de chaudes couvertures. Etrangement, le sommeil avait eut rapidement raison de lui malgré le froid et l’excitation et c’est au petit matin, alors qu’une légère couche de neige avait recouvert le sol, qu’il s’était remémoré tout cela et se sentait plein d’espoir. Vagabondant ensuite dans le camp il avait pu voir un vieil homme accroupi qui enseignait des choses aux guerriers assis tout autour de lui et tendant l’oreille il put entendre que la Lune était ici sujet de l'enseignement, ainsi que la déesse nommée Hendisil accompagnée de la puissance de l’argent lorsqu’il était façonné par les plus grands maîtres forgerons en de belles lames étincelantes de runes enchantés et bénies par cette Dame Lunaire. Intrigué, il s’était rapproché pour en entendre d’avantage mais voici que les guerriers se dispersaient et que le sage se faufilait entre les tentes et les hommes si bien que c’est avec grand peine et après une longue recherche qu’il l’avait retrouvé prêt à partir devant la porte fortifiée du camp. Se retournant soudainement à sa rencontre, le vieil homme lui avait soudainement dit :
- « Oui, tu as été choisi par Hendisil pour œuvrer en son nom. Sa Lune t’aidera toujours et t’éclairera lorsque les ténèbres t’envahiront. Je ne te dirais rien de plus, tu l’apprendras de toi-même. Adieu fils béni ! »
Sur ce, il s’en était allé et avait passé la porte après un léger mouvement de tête échangé avec le garde de faction. Sans mot dire, Raziel le suivait du regard jusqu’à ce qu’il eut semblé disparaître en pénétrant la brume matinale.
Adel fut impressionné de cette histoire et regardant son ami avec attention, il lui sembla qu’émanait de lui une pâle lueur blanche mais peut-être n’était-ce que le brouillard qui flottait légèrement dans l’air transpercé par les rayons de la Soleil se levant. Tous deux allèrent ensemble s’entraîner aujourd’hui dans la forêt accompagnés de Kartum puis revinrent au camp à l’heure du souper et après avoir mangé rendirent visite à Thanatos. Ce dernier n’avait plus de fièvre mais il était extrêmement las et fatigué, aussi ne restèrent-ils pas longtemps car cela l’épuisait d’avantage. Ils se couchèrent donc et repartirent s’entraîner dès le lendemain matin.
Mais voici que Adel les avait quitté pour aller chercher leurs déjeuners et ne revint les mains vides que longtemps après, au grand mécontentement de Kartum. Mais ce dernier s’étonna grandement de voir son ami s’avançant l’air entièrement perdu dans ses pensées. Lorsque Adel releva la tête, il se rappela subitement, en voyant la figure de ses amis, qu’il était au départ parti pour prendre le repas et s’excusa alors en repartant en vitesse vers l’entrée du campement. Cette fois-ci, il revint assez rapidement et pendant qu’ils se mirent à manger, les deux autres lui demandèrent pourquoi il avait mit autant de temps pour rien la première fois. Il leur raconta alors que devant la cantine se trouvait un homme apparemment âgé de bien cinquante ans, vêtu d’une grande robe d’un vert sombre et munis d’un bâton, qui parlait de la forêt et de ses pouvoirs magiques et racontait comment, au commencement du monde, le dieu Entar avait façonné les éléments et la nature. Cela l’avait donc fortement intrigué puisque lui-même était porteur de magie naturelle, il s’était approché de l’homme et avait longuement écouté ses enseignements. A la fin de son discours, l’homme avait annoncé qu’il était un prêtre druide serviteur de Entar et qu’il pouvait bénir de sa main et baptiser qui le voudrait en son nom. Alors Adel s’était approché de lui et lui avait demandé d’être béni par le dieu de la Nature. L’homme avait alors ramassé une poignée de terre et après d’étranges paroles l’avait laissé s’écouler entre les mains ouvertes du nouvel adepte druide et lui avait enjoint après cela de le retrouver le soir pour de plus profonds enseignements, puis dans un souffle de vent violent qui avait obligé chacun de fermer les yeux il avait disparu. Voici donc pourquoi il était revenu vers ses amis en oubliant de prendre les repas, et maintenant il lui semblait entendre un murmure lui parcourir la tête et sentir les essences de la nature au sein même de son corps.
Ses amis furent fort ébaubis de ce conte et reprenant alors l’entraînement, ils s’aperçurent qu’il avait soudainement gagné en agilité et lorsqu’il essaya d’user de sa magie, il réussit l’invocation de sorts plus puissants. Le soir venu, il ne souffla mot de ce que le prêtre lui avait enseigné lorsqu’il revint tardivement se coucher à la tente et les autres ne désirèrent pas lui poser de question. Cette nuit-là, il régna un grand froid, ainsi qu’une sensation de torpeur, et tous s’endormir avec grand peine, plongés dans leurs pensées plus ou moins excitantes.

Ils continuèrent ainsi les entraînements durant une semaine encore et lorsque Thanatos fut sur pieds, Matharor les convoqua pour leur confier une nouvelle mission qu’ils accompliraient cette fois-ci sans lui : ils devaient s’en aller à travers la Forêt Emeraude et s’y enfoncer toujours plus loin à l’Est car voici qu’un songe était apparu à un de ses amis et Matharor ressentait quelque mauvais pressentiment, tel une ombre se glissant sur l’Emeraude de la Forêt. Ils devaient partir immédiatement avec une semaine de vivres chacun (car le gibier et autres nourritures sauvages ne manqueraient pas de foisonner dans cette forêt) et revenir au plus tard au printemps prochain mais en aucun cas ils devaient pénétrer dans les Déserts. Ils se mirent donc en route après quelques achats de nouvel équipement et durant toute la première journée ils marchèrent, s’enfonçant toujours d’avantage dans cette forêt qui leur semblait de plus en plus dense mais pourtant lumineuse d’une pâle lueur verte. Et c’est alors que la matinée du deuxième jour était avancée qu’ils entrevirent entre les arbres une statue représentant un vieillard assis en tailleur mais la pierre était d’une blancheur extrême avec un reflet verdâtre et voici que les lichens avaient poussé dessus formant comme une barbe à l’ancêtre (ou peut-être cela était-il fait exprès). Mais lorsqu’ils s’approchèrent, à leur grande stupéfaction, les yeux clos de la statue s’ouvrirent et sa bouche se mit à remuer et ils purent entendre d’étranges paroles dans une langue qui leur semblait ancienne et mélancolique comme un vieux ruisseau qui descendrait les pentes forestières d’une montagne solitaire. Alors la statue se leva devant leurs grands yeux écarquillés et voici qu’ils s’aperçurent que c’était en vérité un homme ! Pourtant, il était parfaitement immobile comme de la pierre juste avant cela mais maintenant ils s’en rendait bien compte, bien qu’il possédait des traits étranges : de courte stature, il se tenait courbé, jambes à moitié fléchies, et ce qu’ils croyaient être des lichens n’étaient rien d’autre que sa barbe véritable. Bien pâle, il émanait de lui cette lueur verdâtre comme partout autour dans cette forêt et voici que la troupe d’amis se vit encerclé par d’autres de ces créatures sylvestres, semblables au premier mais imberbes. A leur étonnement, ils ne virent d’armes apparentes et ne sentirent aucune hostilité provenant d’eux mais les compagnons d’armes se tinrent prêts à une attaque car les yeux de ses sauvages étaient d’un vert si sombre et si profond qu’ils eurent du mal à supporter un seul de ces regards. Le vieillard prit alors la parole et bien qu’un doux accent accompagna ses propos, ils le comprirent parfaitement :
- « Nous savons vous amis et vous invités chez Ghâns ! »
Se regardant les uns et les autres et se questionnant à voix basse, ils décidèrent finalement de les suivre en restant sur leurs gardes. Ils furent amenés au travers de cette forêt jusqu’à ce qu’ils distinguent un lieu où régnait une grande luminosité. En effet, à cet endroit où ils débouchèrent, les arbres se faisaient grands et majestueux mais plus épars car voici que de larges pierres blanches étaient imbriquées formant une sorte de temple recouvert de fougères et autres plantes basses et tout autour se dressaient de petites huttes de terre et de bois comprenant par endroit quelque grosse pierre recouvertes également de plantes en tout genre. Parsemées dans tout ce "village" (car cela semblait en être un à la vérité, celui de ces "Ghâns") on pouvait voir de ces hommes des bois assis en tailleur et les mains sur le ventre, mais en y regardant de plus près, passant à côté d’eux, les amis d’expédition s’aperçurent que c’était là de vraies statues cette fois-ci faites de bois ou de pierre blanche similaire à la peau de ces hommes étranges. Ils furent conduits sur les marches de ce "temple" puis les gravirent jusqu’à arriver sur une plateforme au sommet à quelque cinq mètres du sol où une hutte plus large avait été bâtie. Devant l’entrée de cette demeure, ils durent attendre que le vieil homme sauvage prononça de fortes paroles vers ses congénères qui s’étaient réunis au pied de l’escalier et tous semblèrent en joie d’entendre cela, puis se tournant vers le groupe d’amis pendant que les petits hommes se dispersaient il leur fit signe de pénétrer à l’intérieur de cette hutte et entra à leur suite. Ils découvrirent là nombres herbes et plantes inconnues entreposées dans de petites poteries ou séchant au soleil et se tournèrent ensuite vers celui qui semblait être le chef de ses hommes des bois de par son air vénérable et ancien du fait de sa longue barbe et de ses rides et écoutèrent les propos qu’il dit alors :
- « Vous, bienvenus ici, car je vous voie dans mes rêves et vous maintenant venu aider peuple des Ghâns, les "hommes-sylvestres-des-bois-sauvages". »
Les compagnons ne surent quoi répondre à cela mais le vieux chef continua un instant après :
- « Vous pouvez avoir nourriture et sommeil autant vous voulez ici mais seul moi vieux sage connaît votre parler. Je peux apprendre choses à vous si voulez mais aujourd’hui mangez et reposez. »
Sur ce, il leur fit signe de le suivre et descendant les escaliers, il les amena dans une hutte où ils y trouvèrent là de fraîches paillasses installées et de la nourriture en abondance. Une fois ce chef "sylvestre-des-bois-sauvages" parti ils discutèrent de ce qu’ils allaient faire et y passèrent le reste de la journée en mangeant les fruits entreposés là qu’ils savaient comestibles. Finalement, la certitude de la non hostilité de ces êtres prévalue dans leur discours et sortant alors le soir pour retrouver le chef, ils demandèrent à une femme sauvage qui passait près d’eux de les y conduire mais celle-ci ne put leur répondre et les contempla d’un air approbateur ainsi que les autres hommes, femmes et enfants sylvestres qui étaient alentours. Ils allèrent donc gravir les marches du "temple" et entrant alors trouvèrent le sage assis tenant dans sa main une sorte de longue pipe d’où s’échappait une fumée brunâtre et odorante comme la terre. S’excusant alors et le remerciant pour l’hospitalité il lui dirent qu’ils étaient prêts à aider son peuple. Soufflant de grandes bouffées de fumée, il leur répondit que les Ghâns vivaient avec la forêt et sentaient à présent qu’elle souffrait plus loin au Sud-est et que "La Pierre Essence" se ternissait. Devant leurs grands yeux ahuris, il leur expliqua que "La Pierre Essence" était une pierre magique situé à l’Est du présent village Ghân (mais qui se trouvait jadis au cœur même du village des pères de leurs pères). Personne ne s’en approchait depuis qu’elle avait déchaîné la colère de la forêt car quelqu’un avait essayé de s’en emparer et elle flottait maintenant au cœur d’un cercle de verdure. Les amis se concertèrent un moment puis annoncèrent au vieil homme sauvage qu’ils partaient dès le lendemain pour le Sud-est en premier lieu afin de voir de plus près la cause de la douleur de la forêt et essayer d’y remédier.

Après une bonne nuit de sommeil surveillé à tour de rôle par chacun d’eux, ils se réveillèrent tous dans la fraîcheur de l’aube et se mirent en route. Le ciel était couvert d’une épaisse couche de nuages annonçant bientôt de la neige et ils eurent donc du mal à s’orienter mais ils continuèrent plus ou moins dans la bonne direction grâce à ces mousses qui poussent toujours sur le côté Sud des arbres. Ils marchèrent à travers les fougères entre les arbres durant toute la journée et établir leur bivouac le soir ainsi que des tours de garde. Rien d’anormal ne vint troubler leur nuitée mais les doux flocons de neige froide les réveillèrent de bonne heure et c’est maintenant sur un sol boueux qu’il arrivèrent le soir à ce qui semblait être un grand campement. S’approchant alors furtivement, ils purent s’apercevoir que c’était là les bivouacs d’une bonne centaine de Pillards ! Les corps massifs et robustes et couverts de cicatrices se battaient ou s’affairaient ça et là et d’énormes bœufs étaient déchargés de leurs fardeaux alors que d’aucuns Pillards coupait du bois avec force, traçant ainsi une fine route en ligne droite vers le Nord et alimentant d’énormes feux. Ces Hommes du Sud étaient assurément trop forts et trop nombreux pour la troupe d’expédition constituée des cinq amis et ces derniers partirent alors vers le Nord pour aller trouver maintenant la pierre sacrée mais en revenant quelque peu sur leurs pas afin d’établir leur bivouac à l’écart de ces brutes basanées. Cette nuit se déroula également sans ennui aucun mais froide et sous la neige, tout comme les deux nuits qui accompagnèrent leur suivante marche vers le Nord. En vérité, ils n’allaient pas directement au Nord puisqu’ils n’avaient pas d’idée exacte de l’emplacement de cette fameuse pierre mais explorèrent toute une zone allant d’Est en Ouest puis d’Ouest en Est en remontant vers le Nord petit à petit. Mais leurs vivres commençaient à leur faire défaut et le gibier se faisait rare en cet hiver ; c’est pourquoi ils retournèrent au village Ghân. Comme ils le supposaient, ils trouvèrent encore nourritures et paillasses accueillantes à leur égard et laissant leurs affaires sous la garde de Lankou resté dans la hutte, les autres allèrent trouver le vieux chef pour lui annoncer la présence des Pillards mais ce dernier refusa de les attaquer car le petit peuple des "hommes-sylvestres-des-bois-sauvages" était agile mais hélas peu puissant contre pareils ennemis et les dégâts occasionnés à leur forêt n’étaient alors pas encore grave et ne le seraient d’avantage si ces "hommes-sombres" se contentaient de rejoindre leur maître directement vers les "grands-froids" car de quelques arbres abattus pouvaient renaître de nombreuses jeunes pousses grâce aux "essences-nature" (qui n’étaient autres en vérité que les incantations magiques qu’utilisaient les Ghâns). Pourtant, si cette cohorte devait aller grossir les rangs de l’Ennemi, il fallait lui barrer la route au plus tôt, d’après les dires des quatre jeunes hommes, mais le chef des Ghân ne voulait risquer la vie de son peuple et la garnison emplie de soldats se situait trop loin pour arriver à temps. Fut décidé alors que les Pillards seraient laissés à leur sombre travail mais ne devaient en aucun cas tomber sur "La Pierre d’Essences", cette fameuse émeraude où réside le pouvoir de la forêt.



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