Fiction: Concours/ Un Noël inoubliable (terminée)

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Fichue mission.

Fichue fête.

Fichue.

Noël, fête occidentale transformée en soirée de réjouissance pour amoureux.

C’était donc la raison pour laquelle elle s’était retrouvée seule à faire cette mission de trois jours, dont un correspondait au 25 décembre. Bon il faut admettre qu’elle s’était portée volontaire. Une sainte horreur la prenait lorsque qu’elle croisait un couple bras dessus bras dessous, sachant qu’elle n’avait aucun moyen de parader de cette façon aussi. Eloignement intentionnel donc.

Sauf que, et là est le problème, cette mission s’était avérée tellement simple pour l’Anbu qu’elle était, qu’elle l’avait terminée en à peine une journée, et prenait à présent son temps pour rentrer. Il avait déjà bien neigé et elle laissait des empreintes de pas dans ce manteau blanc tout en se moquant éperdument que l’on puisse la pister. Un peu d’activité ne lui ferait pas de mal et aurait le mérite de la réchauffer. Elle appréciait regarder le givre sur les arbres, qui donnait l’impression qu’ils étaient faits de cristal et qu’une simple pichenette pouvait les briser en mille morceaux. Le silence sacré et le blanc dominant ne faisaient que souligner son impression. Le temps semblait s’être arrêté et la scène sortir d’un conte pour enfants. A travers la cime des arbres, elle devinait le soleil que des nuages gris sombre n’allaient pas tarder à camoufler. Pour mieux apprécier la distance qui la séparait de son village natal, elle usa de son chakra pour grimper le plus haut possible. Arrivée au point culminant, c'est-à-dire la dernière branche assez grosse pour supporter son poids, elle admira l’étendue immaculée qui s’offrait à elle. En parcourant des yeux le paysage, elle aperçut au loin des petites colonnes de fumée, caractéristiques d’une activité humaine et de son village. Se laissant aller à la poésie à laquelle invitait le lieu où elle se trouvait, elle en perdit sa concentration et chût.

La neige amassée sur la terre la réceptionna tandis que celle amassée sur les branches la recouvrit. Le bruit de sa chute rompit l’instant qui l’avait charmé précédemment et provoqua l’envolée agitée des rares oiseaux encore présents. Après avoir maudit tous les dieux de sa connaissance, elle reprit sa marche de retour.

Le Destin est cruel, elle rentrait pour Noël. Mais les éléments semblaient s’acharner contre elle puisque en ce début de soirée, les nuages qu’elle avait vu peu avant éclatèrent et une tempête de neige se leva.
Elle marchait désormais courbée contre le souffle glacé qui faisait rougir ses oreilles et lui brûlait le bout du nez. Elle peinait vraiment à avancer et ses membres s’engourdissaient au fur et à mesure de sa marche. Décidément rien n’allait comme elle l’avait prévu.

Son programme était pourtant simple. Un jour de repos, un copain, un Caffe Latte et la neige. Et puis, poussons le fantasme, un groupe de musiciens défiant la météo, qu’elle serait restée à regarder entourée de bras chauds en cette journée de repos. Elle se serait retournée, toujours emmitouflée dans ses bras. Elle lui aurait sourit de son sourire Colgate et l’aurait embrassé.

Mais non. A la place elle travaillait, était célibataire et comble du bonheur avait tué un méchant, récupéré les bijoux de famille du propriétaire d’une firme nationale d’hôtels et d’auberges. Qui, dans sa grandeur d’âme, se contenta de la remercier sans lui offrir une chambre pour passer CETTE nuit loin de Konoha et ses amis. C’était donc le pas traînant qu’elle marchait vers son village. Elle pourrait passer la soirée avec Shino et Choji et se lamenter sur leurs épaules qu’elle était maladivement jalouse de tous ses autres amis casés.

Nan, elle avait envie d’être toute seule. Elle avait besoin d’être seule. Histoire de se ressourcer, de méditer. Retrouver son naturel et se débarrasser de son cynisme. N’empêche elle avait vraiment pas de chance parce que là le vent se forcissait, la neige couvrait le semblant de piste et elle allait vraiment se perdre. Notons par ailleurs un détail assez insignifiant : le vent et la neige en pleine gueule.
Euh… Si l’on réfléchissait un peu, en relativisant, on pouvait penser la nature se déchaînant ainsi ne pouvait servir qu’à fournir des excuses sur un plateau en or pour ne pas rentrer immédiatement et reporter le rapport de mission d’une nuit.

C’est pas génial comme idée ça ?

Si.

Mais.

Attends.

Pas de précipitation.

Elle avait quoi dans son sac ?
Tente dernier cri, couverture chauffante (un garçon aurait été plus appropriée mais bon on fait avec), une lampe, un livre (à défaut de pouvoir avoir une conversation), un préservatif. Ils veulent avoir ma mort ou quoi ?
Et la bouffe ? Parce que si elle n’avait pas de copain, ce n’était pas une raison pour se priver des merveilleux dîners de fête ! Des râmens à réchauffer ? Ils se foutent de qui là ? Ah… spécial Noël (une mini bûche au chocolat offerte !). Du chocolat, c’est mieux que rien non ? Sourire forcé… Oh du Saké ! Cette découverte la convainquit.

Elle fit un virage serré sur sa droite, ne recevant de la neige plus que sur un côté du visage, et se dirigea vers ce qu’elle savait un parfait endroit pour passer une nuit en solitaire.

Là elle le vit. Elle l’avait tellement espéré. Ce signe, cette garantie d’une agréable soirée. Sa silhouette se dessinait à travers les flocons tombant drus. L’arbre tordu marqué d’une croix au dessus de la deuxième branche. Elle obliqua de 45 degrés très précisément. Une légère faille se dessinait dans la roche avoisinante. Elle fit le signe de rupture pour enlever le genjutsu servant de porte à cette cachette de ninjas de Konoha. La grotte apparut devant elle. Elle s’y engouffra, posa ses affaires et ressortit pour tenter de trouver un maximum de bois morts. Au lieu de musiciens, elle aurait La Danse des Flammes. C’est toujours mieux que rien.

Elle peina pour trouver la quantité nécessaire pour faire un bon feu. Les quelques pommes de pins trouvées là feront de bonnes braises.

De retour, elle replaça le genjutsu, histoire d’être tranquille, et se mit à faire du feu. Ses doigts gelés ne l’aidèrent pas lorsqu’elle dû mettre en place le bois et elle cassa plusieurs allumettes avant de pouvoir profiter du crépitement chaleureux attendu. Elle entendait la tempête siffler de l’autre côté de la fausse paroi. Elle entendait le vent et ne pouvait qu’imaginer l’état dans lequel elle aurait été si elle avait poursuivi sa route. Quiconque voyageant à cet instant devait être mort de froid. Elle était contente d’être là, au chaud, presque au sec, dans tous les cas à l’abri. Elle déplia sa tente 2’’ chrono en main. Elle y installa son tapis en mousse et son oreiller gonflable. La demoiselle aimait le confort. Elle fit bouillir de l’eau qu’elle ajouta dans le pot en plastique contenant les ramens desséchés. Hum !!! C’était bon de manger chaud. Rapidement, elle dévora sa bûche au chocolat et décida que boire le Saké pourrait facilement faire passer le tout. Elle se laissa hypnotiser par les flammes qui lui délivraient leur chaleur, se laissant bercer par leur danse hypnotique.
Le silence enveloppait la grotte et elle se laisser aller à un sentiment de douce plénitude.
Quelque chose n’était pas normale
.


Non. Non. Non. Elle avait prévu de passer cette soirée toute seule à se morfondre. Qu’était alors ces bruits de pas qui approchaient lentement et que la tempête n’arrivait pas à masquer ?

Elle sortit un kunai.

Seuls les ninjas de Konoha connaissait cette grotte. Même. Toute personne qui romprait le genjutsu se verrait accueilli par un kunai planté dans la cuisse. Point.
Les bruits s’arrêtèrent tout près. Trop près. Trois kunais feraient l’affaire, au moins. Et puis si c’était un vrai ninja il pourrait les esquiver, sinon, elle pourrait le soigner.

L’ouverture de la paroi fit s’engouffrer dans le havre de paix, une brusque bourrasque glacée et éteignit le feu qu’elle avait mis si longtemps à allumer. Enervée, la jeune femme n’en fut que plus violente. La silhouette encapuchonnée esquiva deux kunais mais s’en prit un dans la cuisse. Apparemment elle était assez affaiblie. Tu m’étonnes avec cette tempête. Elle voulu faire demi-tour, voyant que le repaire était déjà occupé, mais tomba, d’épuisement certainement.

Elle hésita pendant un assez long moment. Fallait-il qu’elle aille la sauver ? Ou la laisserait-elle crever de froid parce qu’elle l’avait énervé. Bon, c’est bien parce que c’est Noël.

Elle se leva et alla chercher le corps qu’elle traîna sans ménagement jusqu’au centre de la grotte, referma la paroi, ralluma le feu, et entreprit d’enlever la capuche afin de pouvoir le soigner. Ses yeux s’agrandirent sous la surprise. Elle aurait mis sa main à couper qu’elle n’aurait pas pu passer une agréable soirée mais de là à avoir ça.

Sasuke. Quelle étrange coïncidence. Finalement, elle allait pouvoir avoir une conversation plutôt révélatrice.
Le chakra vert referma la blessure qu’elle lui avait elle-même infligée et des coupures qui lui restaient d’un précédent affrontement. Elle lui donna un peu de son énergie. Après quelques secondes, il se réveilla en sursaut.
Ne reconnaissant pas l’endroit où il était ses yeux firent plusieurs fois le tour de la pièce avant de se poser sur elle et la détailler. Soudain :

« Sakura ? »

Tiens, tu te souviens de moi ? Finalement elle aurait peut-être dû le laisser crever.
Non ce n’est pas vrai. Elle l’aurait regretté. Maintenant il la regardait avec étonnement.
S’il continuait comme ça, il l’énerverait ! Elle décida de prendre la parole la première en mettant toute sa politesse dans sa première phrase.

« T’es pas un peu con par hasard d’aller dans une cachette de Konoha ? »

« Bah le 25 décembre au soir, j’aurais pu mettre ma main a coupé qu’il n’y aurait personne »

« Perdu »

Blanc.

« Pourquoi t’es sur la route de Konoha ? »

« J’t’en pose des questions ? »

Môssieur le prend ainsi ? Mais qu’il aille au diable !

« Soit tu pars et tu me fous la paix, soit tu restes et tu me fais la conversation »

Non, mais ho ! C’est qu’à vingt ans, elle n’est plus aussi pathétique, la rose. Mais c’est qu’elle en a ras le cul de ce gars. C’est de la charité qu’elle fait. Pas d’amitié encore moins d’amour. Seul compte l’intérêt. Sera-t-elle promue si elle revient avec sa proie ?

Non c’est censé être Noël aujourd’hui, jour de fête et d’amour, joie et bonne humeur.

« Des affaires à régler »

C’est qu’il lui répond l’agneau. Bon ce n’est pas très précis, mais c’est mieux que rien. Faut dire que depuis qu’il a fait la peau à son frère adoré, il erre comme une âme en peine dans le pays. Sans pour autant avoir les couilles pour revenir.

Rah, sa bonté la perdra

« T’en veux ? »

Sasuke regarda la bouteille de Saké à moitié vide que Sakura n’avait pas lâché depuis tout à l’heure.

« Hn »

« On dit OUI, merci Sakura que j’aime et que j’adore »

Elle adorait le faire chier.

« Passe s’il te plaît »

Mais c’est qu’il se plie à ses quatre volontés, le petit Uchiwa. Là sans défense, en train de boire.

Elle décida alors de passer en mode ragot, en espérant que ça paierait, qu’elle arriverait à le faire. Son interlocuteur termina la bouteille au fur et à mesure qu’elle déblatérait des propos sans intérêt aucun. Elle raconta tout ce qui lui passa par la tête, de la crotte de pigeon que Naruto avait reçu la veille de son départ sur sa caboche à Neji qui n’osait approcher Tenten. Sans oublier le chat de la voisine, Kakashi, le Saké, ses missions…Enfin elle termina sur sa volonté de ne pas être en ville le jour de Noël, et le pourquoi du comment elle en était à rester dans cette grotte. Tout en parlant elle se rapprocha lentement de lui, dont les sens étaient altérés par l’éther. Sa main se posa sur la sienne. Arrêt.

Comme à un oiseau, il ne fallait pas faire des gestes trop brusques pour ne pas l’effrayer. Et c’est tout en douceur qu’elle commença à passer une main dans ses cheveux, alors qu’à son tour il lui racontait quelques anecdotes. Elle riait gentiment, de ce rire dont les filles ont le secret quand un garçon leur plaît, et fit des gestes plus osés, mieux placés. Sa main glissa sous son kimono entr’ouvert et s’attarda sur son torse musclé. Il n’avait quand même pas perdu son temps. Les caresses que Sakura fit ne pouvaient plus laisser de place au doute et comprenant (enfin) où elle venait en venir, Sasuke se tourna, toujours assis, pour lui faire face. Le feu se reflétait dans les pupilles onyx. Leurs regards embrasés se transformèrent en baiser passionné.

La chaleur de la grotte et l’alcool accompagnèrent ce nouvel élan.
Sakura pris discrètement le bout de plastique qu’elle avait découvert tout à l’heure dans son sac et l’enjoignit à aller sous la tente, où le sol était plus confortable.
Avec érotisme ils enlevèrent leurs vêtements, sans cesser de s’embrasser. Sasuke passa lentement sa main sur la poitrine dévêtue de l’Anbu, tandis que celle-ci le força à s’approcher davantage d’elle.
Leur course effrénée prit un rythme endiablé. Le plaisir de l’orgasme la fit jouir.
Et ce ne fut pas la seule fois.



Au petit matin, ils s’endormirent épuisés. Le feu s’était éteint.




Quelques heures plus tard, Sakura se réveilla. Son plan avait marché et en plus elle avait couché avec son amour d’enfance. Son amour de fillette. Elle le regarda encore bien endormi. Ses mèches entouraient son visage d’albâtre et son corps à peine revêtu n’invitait qu’à l’étreinte.
C’était par souci d’auto préservation qu’elle l’avait détesté puis ignoré. C’est pourquoi aujourd’hui, elle pouvait lui faire ça. Par égoïsme, par vengeance. Surtout par vengeance. Car c’est à cause de celle-ci qu’il l’avait abandonné, refusé son aide, son sacrifice.

D’un geste discrètement dissimulé sous un baiser et grâce à ses techniques de Med-nin, elle le plongea dans un sommeil très, très profond. Deux ou trois jours pour récupérer, mais au moins, comme ça, elle aurait la paix sur le chemin. Elle rangea ses affaires, prit son prisonnier sur son dos, défit le genjutsu pour le refaire juste après être sortie de son antre.

La neige recouvrait tout le paysage aux alentours. Les arbres avaient leurs branches dénudées recouvertes de stalactites. C’était très beau et sur le coup, elle eut envie de faire un bonhomme de neige.

Restons sérieux.

N’empêche, pour Noël, elle avait eu son cadeau comme la majorité des habitants de Konoha. DU SEXE. Et qu’est-ce qu’elle avait aimé !
Elle reprit la route vers Konoha, faisant attention à ne pas glisser, surchargée comme elle était. La tempête s’était tue au milieu de la nuit et elle marchait sous un beau ciel bleu. Elle semblait être la première à pénétrer cette neige vierge et prenait tout son plaisir à être seule. Enfin presque. Si l’abruti qu’elle tenait sur son dos ne s’était pas fait avoir comme un bleu pouvait compter comme quantité nulle. ^^

Au bout de deux heures, elle arriva enfin devant les portes du village caché. Elle fit signe aux gardes qu’elle ramenait un prisonnier. Ceux-ci appelèrent des Anbus à la rescousse pour qu’ils s’en occupent. C’est avec un petit pincement au cœur que Sakura les regarda s’éloigner, transportant son inconscient. Elle aurait bien aimé le garder quelques nuits de plus. Elle n’avait jamais eu un coup comme celui-ci.

Stop. Pas de lamentations. Faire le rapport à Tsunade et demander la récompense.

Et puis si c’était vraiment son âme sœur, il comprendra.



j'ai le droit de rester en vie? ^^
Merci d'avoir lu et n'oubliez pas le concours!
Et accessoirement, si le coeur vous en dit.. Un petit com?

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