Fiction: Une Rose Rouge dans la tempête

« J’avais à peine 15 ans, quand c’est arrivé. Mais je vous avoue que jamais je n’aurais cru que ce genre de chose pouvait se passer dans mon existence, qui était si calme et paisible, ordinairement. Je me croyais en sécurité, dans la maison de mes parents. Pourtant, j’étais heureuse, avant. Avant…» La preuve même qu’à tout moment, tout peut basculer.
Classé: -16D | Action/Aventure / Drame / Romance | Mots: 5066 | Comments: 9 | Favs: 15
Version imprimable
Aller au
Melixia (Féminin), le 28/10/2007




Chapitre 2: Souffrance Torrentielle



Non.

Ce que je voyais ne pouvait pas être vrai. C’était impossible.

Pas…ça !

Tombant alors à genoux sur le tapis du salon, je recommençais à trembler violemment, comme s’il avait fait près de zéro degrés celsius dans la maison. Mais pourtant, ça n’avait rien à voir avec la température, tout était psychologique, s’en était trop simplement pour moi. Tellement que j’aurais voulu me réveiller de cet affreux cauchemar ou même pouvoir m’évanouir... C’était horrible, cette sensation de malaise tellement intense que vous en avez le goût de vomir.

Pourtant, moi qui croyait n’avoir plus de larmes, je recommençais à pleurer, comme jamais auparavant. Mon cerveau ne pouvait pas accepter ce que je voyais. Mais cette fois-ci, je ne pleurais plus en silence. Mes sanglots étaient désespérés, impuissants.

Ça ne se pouvait pas… Pas ça !

J’enfouis alors mon visage dans mes main, à la fois pour pleurer et ne plus voir. Je ne voulais plus regarder le tableau macabre qui se tenait devant moi. Pourtant, même si je n’avais regardé ne serait-ce que quelques secondes, l’image me hantait déjà.

Mes parents. Sur le sol et baignant dans leurs sang. Mon père, presque défiguré par les nombreux coups de couteau qui lui parcouraient violemment le visage. J’en eus un haut-le-cœur, seulement en y pensant. C’était mon père. J’étais proche de lui, je l’aimais. Ma mère aussi. Énormément. Et ils étaient morts.

Je compris aussi pourquoi ma mère avait réagi comme tel, en lançant un cri déchiré, désespéré, à peu près trente minutes auparavant. Mais elle aussi était maintenant sans vie, dans une position désarticulée et presque grotesque, sur le mur du fond. Elle avait été transpercée de nombreuses fois, probablement avec la même lame que pour mon père. J’eus presque peur que les deux salauds de tout à l’heure l’aient violée avant de l’avoir tuée…

Non, je ne pouvais pas accepter ça.

Ils étaient seulement mal en point, pas mort, ça ne se pouvait pas ! Moi qui n’avait pratiquement jamais eu de morts dans ma famille, on ne pouvait pas m’enlever ainsi mes parent s! C’était trop injuste ! On n’en avait pas le droi t!

C’est alors que je regardai de nouveau, maintenant incapable de détacher mon regard du scénario glauque qu’il y avait devant mes yeux. Nouveau haut-le-cœur. Mais cette fois-ci, en sentant l’odeur du sang, je ne pus me retenir d’avantage ; je commençai à vomir sans retenue sur le tapis du salon. Je ne pouvais plus me retenir, c’en était trop. Il fallait que ce soit seulement un cauchemar.

Je passais ensuite une main tremblante sur le coin de mes lèvres, un goût âpre et carrément dégueulasse dans la bouche.


****************************


C’est alors que je crus voir ma mère bouger. Quoique c’était vraiment improbable, vu qu’elle baignait pratiquement dans son sang. Espérant pourtant que ce soit vrai, m’accrochant désespérément à ce que j’avais cru voir, je tentais alors de me relever, mais je me sentais déjà vidée de toute énergie. C’est donc en titubant et le regard brouillé que je me mis à genoux près de ma mère.

- O-kaa-chan ! Criais-je d’une voix enrouée et désespérée, saccadée par mes sanglots. Réveille-toi… je t’en supplie !

Aucune réponse de sa part.

- Allez ! Ne m’aban…m’adonne pas…je t’en supplie ! O-kaa-chan… ? O-kaa-chan !

Encore aucune réponse. Toujours ce silence troublant, glaçant. À l’exception qu’on m’entendait pleurer fortement. Non… Non ! Il fallait qu’elle se réveille ! Je commençais alors à la secouer, pour qu’elle se réveille. Dans ma petite tête d’égoïste, ils étaient toujours en vie. J’avais besoin d’eux. Ils ne pouvaient pas me laisser tomber comme ça.

J’avais les mains et les cheveux couverts de sang. Tans pis. Je continuais de la secouer désespérément, incapable de me dire qu’elle était morte. Finalement, après de nombreuses secondes, je m’en redis compte. Elle ne se réveillerais pas. Je poussais alors un cri de désespoir, ponctué de larmes.

Désespérée, j’enfouis alors ma tête dans son cou, comme pour la prendre dans mes bras. Mais elle était comme une poupée de chiffon : molle et sans vie. Je restais longtemps dans cette position, à la serrer contre moi, même si j’étais couverte de sang. Je sentais aussi l’odeur fétide de ce liquide rouge foncé et gluant, mais malgré tout, je réussissais tout de même à sentir son parfum. Je ne voulais jamais l’oublier. J’avais l’impression que mon cœur allait se casser en deux.

C’était les deux personnes que j’avais le plus aimées dans ma vie, jusqu’à maintenant. Dans la ferme où je vivais, j’étais heureuse de vivre avec mes parents, même si je n’avais pratiquement pas d’amis de mon âge. Nous étions isolés de tout. Mais nous étions tout de même heureux.

Maintenant, je me doutais que plus rien ne serait comme avant. J’en étais sûre. On m’avait enlevé tout ce que j’avais, sans rien me rendre. Brutalement. Sans que je ne sache pourquoi, je n’avais plus personne à aimer. Je me sentais vide, mais ce vide était rempli par le désespoir, la tristesse et de la colère envers les deux salauds de tout à l’heure.

Mais j’étais trop encore en état de choc pour réclamer vengeance.

Je ne savais pas ce qui s’était passé. Ni pourquoi ça s’était passé.

Mais je finirais par le savoir. C’en était certain.


****************************


C’est alors que brusquement, j’entendis du bruit venant de l’extérieur de la maison. Par la suite, la porte de l’entrée s’ouvrit à la volée, ainsi qu’il y eut cinq ou six personnes qui entrèrent dans la maison. C’était dans membres de l’élite de Konoha, l’Anbu.

Mais je ne les voyais pas, je continuais à pleurer violemment en serrant fort le cadavre de ma mère dans mes bras, le corps couvert de sang qui n’était pas le mien, à l’exception de ma joue qui saignait légèrement. Les étrangers entrèrent donc dans le salon, à une vitesse incroyable, mais j’étais trop en état de choc pour réagir. Si ça avait été encore d’autre gens qui me voulaient du mal, peu m’importait. On aurait pu me tuer, ça m’aurait été égal, comme ça j’aurais pu aller rejoindre mes parents.

De toute manière, ils étaient partis dans l’autre monde. Il semblait que ne n’avais plus d’avenir sans eux.

La vie n’aurait plus de sens. Je n’étais pas préparée pour ça.


**************************


Durant que les membres de l’Anbu essayaient de me parler et s’affairaient à faire un compte rendu de la situation, je ne les entendaient pas, continuant à pleurer, toujours accrochée désespérément à ce qui restait de ma mère.

Tout était flou autour de moi, et j’étais dans l’enfer de mon esprit. Je n’étais plus avec les gens qui étaient avec moi, dans la même pièce.

C’est alors que quelqu’un tenta de me tirer par le bras, dans l’espoir me détacher du cadavre de ma mère, mais je ne voulais pas la quitter. Non, je voulais rester là. J’aurais même voulu pouvoir mourir avec elle. Je ne faisais donc que pleurer, encore et encore, ignorant les gens autour de moi. Je pleurais, même si au fond, j’étais vidée d’énergie et vu qu’il était tard, j’aurais pu m’écrouler d’épuisement. Je ne suivais plus du tout le cours du temps.

Je restais désespérément accrochée à ma mère, n’écoutant même pas ce que les gens disaient autour de moi. J’étais entièrement plongée dans mon monde de désespoir.



N’ayant pas d’autre solution, l’Anbu, qui avait tenté de m’enlever du corps de ma mère, dû se résoudre à me donner un coup brutal sur la nuque, tellement j’étais en état de choc.

Je sombrais donc dans l’inconscience, après avoir sentit une douleur fulgurante à la tête. Ce fut donc les ténèbres, mais finalement, en y repensant bien, c’était peut-être la seule chose qui pouvait me faire sortir de cet état d’infinie désespoir…


**************************

[Trente-huit heures plus tard…]


Tic, tac, tic, tac…

…Quoi?

Tic, tac, tic, tac…

Où… où étasi-je ?

J’ouvrit alors péniblement les yeux, ma tête me causant d’atroces souffrances. Je voyais tout embrouillé, mais je distinguais tout de même que le plafond était d’un blanc neige. Il me sembla que j’étais couchée sur le dos, dans un lit avec des draps blancs.

Je sentis alors l’odeur… J’étais dans un hôpital… probablement. Reprenant peu à peu mes esprits, je me souvins alors de mes derniers souvenirs, me donnant l’impression d’avoir eu une douche glacée et un coup violent dans le ventre.

Mais… est-ce que mes cauchemars étaient réels ? Non! Je… Je ne voulais pas ! C’était tout simplement impossible, mes parents… ils ne pouvaient pas m’avoir abandonnée comme ça !

Toujours couchée dans ce lit d’hôpital froid et terne, je ne pus alors me retenir de pleurer en me souvenant de cette horrible soirée. Le cadavre de mes parents, étendus dans la pénombre de notre salon, seulement éclairé au clair de lune. Tout ressemblait tellement à un cauchemar éveillé ! Je ne pouvais pas me dire que c’était la réalité, j’en étais tout simplement incapable. Quoique, pour l’instant, je ne savais pas du tout où j’étais située non plus… Tout était tellement brusque et si pénible !

Pourtant, on me força brusquement à me sortir de ma torpeur songeuse.

- Toujours en train de pleurer ? C’est une marque de faiblesse, quand le désespoir prend le dessus à ce point… Dit une voix grave et masculine, légèrement dure et provenant probablement de la porte ouverte en me faisant sursauter.

Sa question et le ton de sa voix m’ayant blessé d’avantage, du fait qu’un inconnu me voyais en train de pleurer et me lançait une telle remarque, je dus pourtant me résoudre à tourner la tête vers la gauche, où était située la porte, et à m’asseoir sur mon lit.




************************************


Il y avait un homme, les bras croisés et appuyé sur le cadre de la porte, me regardant d’un air insaisissable. Je ne me souvenais pas l’avoir déjà vu auparavant… même si le ton de sa voix me disait presque quelque chose.

Pourtant, la première chose que je remarquais sur l’homme qui m’avait adressé la parole, ce n’était pas son apparence physique. C’était son regard. Ses yeux gris étaient durs, comme s’ils avaient vus tellement d’horreurs qu’ils s’étaient résignés à perdre leur éclat. Étrangement, ces mêmes yeux ternes semblaient avoir la capacité de transpercer le secret de toute chose... Je me suis immédiatement dit qu’il devait être quelqu’un de haut rang. Les cheveux bruns foncés parcourus de quelques filaments gris, assez longs et légèrement en bataille, il devait avoir aux alentours de 35 ou 40 ans.

Il était aussi vêtu d’une veste Chûnin… C’est pas vrai…C’était donc un ninja…

À vrai dire, quand je m’aperçu qu’il en était un, je ne pus m’empêcher de passer d’un air surpris à un air renfrogné. Le fait était que je n’aimais pas les ninjas, car pour moi, ils équivalaient avec violence et tueries. Je n’arrivais pas à me faire à l’idée que des gens puissent commettre autant d’atrocités, même si c’était ça leur fonction. Ils me répugnaient.

Pourtant, même envers le mépris que je ressentais à leur égard, je ne pus m’empêcher de continuer à pleurer et d’admirer la droiture froide de cet homme, qui venait tout juste de me traiter de faible. Mais même si ma fierté avait été touchée, je ne pus m’empêcher de croire qu’il avait raison.

- Qui… Qui êtes-vous ? Réussis-je à articuler d’un voix tremblante, entre deux sanglots. Où… où est-ce que je suis ?

L’homme me regarda alors dans les yeux, mais je ne pus soutenir son regard et je détourna le mien, me sentent rougir. C’était réellement la première fois que je rencontrais quelqu’un de ce genre ; il dégageait une grande puissance et invoquait le respect.

Troublée par cet homme inconnu, je me forçais donc à arrêter de pleurer devant lui, mais sans grand succès.

- Tu es à l’hôpital de Konoha, Répondit l’homme en s’approchant, avant de s’être tiré une chaise près de mon lit. Mon nom est Gamane Takahiro et je suis venu pour te parler de l’incident qui s’est passé il y a deux jours.

Je feignît la surprise. Deux jours ? J’avais réellement dormi tout ce temps ?

Je baissai à cet instant la tête, abasourdie ; ça me confirmait également que tout ce qui s’était passé, c’était la dure et cruelle vérité. Mon cauchemar était devenu réalité…

Bien entendu, avec l’état où j’étais, je n’avais vraiment pas le cœur à parler de ça. Pourtant, j’en étais dans l’obligation, car j’habitais près de Konoha, même si je n’étais pas située au cœur la ville mais dans les environs.

- D’accord… Dis-je finalement à contrecœur, réussissant finalement à arrêter mes larmes et en les essuyant du revers de ma main droite. Demandez-moi ce que vous voulez.
- Premièrement, il faudrait que tu me racontes ce qui s’est passé ce soir là, et pourquoi deux inconnus ont semblés s’être attaqués à ta famille, dit-il donc, me regardant probablement. J’étais présent ce soir là, mais nous n’avons pas pu te soutirer d’informations.

Je relevais alors la tête en le regardant, toujours avec son expression indéchiffrable. Et c’était donc pour ça que j’avais déjà entendu sa voix…

- Je… Je ne sais pas, répondis-je, la gorge serrée. J’étais cachée au premier, mais j’ai entendu qu’il y avait eu une dispute et une bagarre, au rez-de-chaussée. Après, deux étrangers, dont l’un qui s’appelait Kaori, sont passés près de l’endroit où j’étais cachée. Celui qui s’appelait Kaori a… sorti une épée et m’a manquée de peu. Et ils sont repartis comme ça, sans me trouver. C’est là que je suis descendue en bas pour me rendre compte que… que…

Ma voix se cassa à cet instant. Je savais que si je ne me taisais pas tout de suite, j’allait encore recommencer à pleurer.

Takahiro, lui, se contenta d’hocher la tête.

- Et c’est ce qui explique la cicatrice sur ta joue… Ajouta-t-il, quelques instant plus tard. Mais je me rends compte qu’il y a peut-être un détail que tu as omis…

Je lui lançais un regard interrogateur, les yeux toujours embués.

- Vois-tu… reprit-il calmement. La lame a frôlé ta joue. Donc probablement qu’il y avait quelques gouttes de ton sang sur l’épée. Et à en juger par ce qu’ils ont fait à tes parents, ce n’était probablement pas la première fois qu’ils faisaient ce genre de choses… Donc probablement que ce Kaori s’est rendu compte qu’il y avait du sang sur son arme. Ce qui veut dire, que…

Mes yeux s’agrandirent de surprise. Je venais tout juste de comprendre.

- …Qu’il savait que j’étais là mais qu’il n’a rien fait ? Complétais-je, abasourdie. Mais… pourquoi ? Pourquoi aurait-ils fait ça à mes parents et m’auraient laissée en vie, tandis qu’ils auraient pu me tuer aussi ? Au lieu de ça… ils m’ont laissée là, en m’enlevant mes parents ! Bon sang… ils ne méritaient pas de mourir comme ça, surtout pas de la main de ces deux cons!

Et c’est à ce moment que je ressentis véritablement de la rage et de la colère envers ces deux salauds, pour la première fois depuis que s’était passé l’événement. Étrangement, je cru apercevoir que ce Takahiro s’était rendu compte de ma fureur refoulée, car un éclat différent sembla éclairer légèrement son regard impassible.

- Et c’est justement à ce pourquoi là, que nous voudrions répondre… Dit-il, d’un regard énigmatique, mais à la fois si dénudé d’expression.




Chapitres: 1 [ 2 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: