Fiction: Hakumei

Une fiction qui m'a été (fortement) inspirée par la série Firefly de Joss Whedon. Les ninjas ont maintenant conquis l'espace et vivent au milieu de nombreuses races extraterrestres maitrisant de nouveaux types de ninjutsu. En fait, une sorte de Space Opera version Ninja.
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Gclems (Masculin), le 28/03/2008
Pour ce troisième chapitre, j'ai voulu introduire un personnage qui devrait prendre pas mal d'ampleur par la suite, ce qui explique le petit pépin qui arrive à un membre de l'équipage au début du chapitre n'est pas développé plus que ça. Ca fera l'objet du prochain chapitre, en théorie.

Bonne lecture :)




Chapitre 3: Récit d'un prisonnier



"Prends mon amour,
Prends mon pays,
Emmènes moi là où je ne peux rester,
Je m'en fous,
Je resterai toujours libre,
Tu ne peux m'enlever le ciel."
Hige gratta encore quelques notes puis le morceau fut terminé. Il posa sa guitare alors que tout le village l'applaudissait. Il salua la foule, puis descendit les marches de l'estrade, se mêlant au public alors que Fuda montait à son tour sur scène et entamait une chanson nommée "Quelque part par delà l'arc-en-ciel".
Quelque part dans les cuisines, une Addren posait un pansement sur le genou écorché d'un petit garçon, lui assurant qu'il n'aurait bientôt plus mal et qu'il était très courageux. Le garçon adressa un sourire à Xan'da puis sortit en courant. L'une des femmes du village entra dans la pièce, et commença à laver une pile d'assiettes sales.
« - Décidément, tout le monde vous aime ici. Même le vieux Sh'tihm.
- Oh vous savez, c'est une particularité de ma race. Je n'y suis pas pour grand chose.
- Pas seulement vous. Tout votre équipage est apprécié. En si peu de temps vous avez énormément apporté à tout le monde. Nous regretterons tous votre départ.
Xan'da ne répondit pas. Elle se mit à essuyer les assiettes propres que la jeune femme entassait sur le côté de l'évier.

Hakushi, le médecin de l'équipage, était assis sur un banc, accoudé à l'une des dix grandes tables qui avaient été dressées pour fêter leur départ. Devant lui, des silhouettes floues s'agitaient sur le rythme de la musique jouée par Fuda, à en juger par la voix. Il baissa la tête et tenta de repérer son verre sur la table. A tâtons, il parvint à attraper quelque chose qui semblait être l'objet de sa recherche. Il but une grande gorgée, le liquide glissa lentement dans son œsophage, brûlant sa chair comme de la brande en plein été. Il toussa et jeta au loin ce verre qui n'était sûrement pas le sien. Il posa sa tête entre les mains, et se mit à penser. "Parviendrai-je à le cacher à Hige ? Qu'est-ce qu'il fera s'il venait à l'apprendre ?"
« - Dis donc toi ! Ca t'amuse de jeter des verres pleins d'alcool sur les gens ? »
Hakushi se senti décoller de son siège. Les deux énormes mains qui venaient de l'attraper lui firent faire demi tour. Il se retrouva face à un visage flou, mais énorme. Le genre de visage qui fait comprendre au premier coup d'œil qu'on à affaire à une brute épaisse qui ne vient aux fêtes que dans l'espoir d'avoir de la viande saoule sur laquelle taper. Très fort.
« - Oh! Tu fais parti de l'équipage. »
Les deux grosses mains le reposèrent délicatement sur son banc.
« - Les yeux rouges qui brillent, ça te le fait toutes les nuits, genre feux stop, ou seulement les soirs de fête ?
- Excusez-moi, j'aimerais être seul un instant ...
- Pas de problème mon vieux. »
Hakushi reprit sa position précédente et se remit à penser. "C'est de pire en pire. Si ça continue à cette vitesse, dans trois jours je serai totalement aveugle ... Il a l'air fin le médecin ! Même pas capable d'empêcher la progression de sa propre maladie ..."





A des dizaines d'années lumière de là, un journal ...
"Cela fait maintenant trois jours ... La bougie, ma seule source de lumière, est bientôt consumée. Je ne sais pas pourquoi on m'a mit là, enfermé dans cette pièce minuscule et sombre. Pas d'ouverture, une porte en fer sans poignée, un tube sort du mur, un matelas posé sur le sol dans un coin, un vieux drap puant, et une table, sur laquelle se trouve le journal sur lequel je pose ces mots. C'est tout.
Pour le moment, je reçois un repas par jour, je pense. Je n'ai aucun moyen de me repérer dans le temps. Pas de montre, pas de soleil, juste des repas qui sortent du tube à intervalles réguliers."

"Quatrième jour, quand on m'a envoyé mon repas, j'ai demandé des explications, personne ne m'a répondu. J'ai eu beau crier et crier encore, rien. Mais il y avait quelqu'un, j'en suis sûr. La bouffe n'est pas apparue par magie. Et j'ai entendu des bruits de pas, j'en suis persuadé, je n'ai pas pu les imaginer. J'ai quand même demandé une nouvelle bougie."
"Cinquième jour ... J'ai reçu une bougie neuve ! Y a bel et bien quelqu'un qui vient chaque jour ! En revanche je ne sais toujours pas qu'est-ce que je fais là ... Le pire c'est peut être de ne même pas savoir quelle heure il est..."
"Septième jour. A l'arrivée du repas, j'ai demandé une montre. J'aimerai aussi quelque chose pour me laver, mais chaque chose en son temps. Durant cette semaine j'ai eu le temps de réfléchir. Je réfléchis peut être trop, mais j'ai rien d'autre à faire... Cependant je n'ai toujours pas compris pourquoi je suis là, ni qui m'y a mit."
"Cinquième jour. En fait ce que je pensais être une semaine n'était que trois jours et demi. J'ai droit à deux repas par jour c'est une bonne nouvelle. J'ai eu une montre, c'en est une autre. Par contre, le temps passe encore plus lentement que je ne l'imaginais ..."
"Huitième jour. Le temps ... Cinq lettres, une obsession."
"Dixième jour. Là, on peut le dire, je pue. J'ai même du mal à supporter ma propre odeur, alors à midi j'ai demandé de quoi me laver. Toujours aucune réponse, aucun son provenant de l'autre côté du tube ..."
"Trente troisième jour, ils ne m'ont pas apporté de nouvelle bougie, je n'ai pas pu écrire avant aujourd'hui. Ils m'en ont apporté trois ce matin, je vais essayer de les économiser le plus possible. Comme je n'avais rien à faire, je me suis entraîné. Maintenant je maîtrise beaucoup mieux mon chakra."
"Trente quatrième jour. Je ne sais pas quoi faire de mes journées. Je passe mon temps à regarder l'heure, dans l'attente du prochain repas, en espérant être bientôt dehors."
"Soixantième jour. J'en ai marre de tout. De l'attente, de la vie. Je n'ai même plus vraiment envie d'écrire... J'ai essayé de creuser un trou, mais impossible d'effriter quoique se soit, sol, mur ..."
"Quatre vingtième journée d'ennui. Je n'en peux plus. Tant de temps. Le temps ... le temps ... Je n'en pouvais plus, alors j'ai brisé la montre contre un mur. Je préfère encore ne pas savoir l'heure qu'il est, être complètement perdu dans l'attente, ne pas savoir combien de temps s'est écoulé, ni combien doit encore s'écouler avant la prochaine lueur d'espoir."
"Huit cent soixante troisième jour. Ça fait plus de deux ans que je suis là, s'ils n'ont pas changé la fréquence des repas. Rien n'a changé. A part mes cheveux qui ont sacrément poussé. Je me suis senti de nouveau l'envie d'écrire. Mais pour dire quoi ? J'avais déjà tout dit il y a deux an s... Mais je sens que si je ne m'y remets pas, je vais devenir fou. En fait, je le suis peut être déjà."
"Huit cent soixante quatrième jour, je viens de m'uriner dessus. J'en suis arrivé à un tel niveau de désespoir que je ne vois même plus l'intérêt de me lever pour aller pisser. Je ne sens plus mon odeur, mais je dois tellement puer que l'odeur de la pisse passe sûrement inaperçu."

"Ça y est, ça fait aujourd'hui cinq ans que je suis enfermé. Ou c'est peut être demain ... Les années bissextiles, c'est tous les quatre ans, non ? Je ne me souviens plus. Il y a beaucoup de choses dont je ne me souviens plus. Mais je me rappelle du prénom de ma mère ! Drenne ! Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas vu de lumière qu'il m'a fallu un long moment avant de m'habituer à la faible lueur procurée par la bougie."
"Huit ans, quatre mois, et vingt-deux jours ... Quand tout ceci s'arrêtera-t-il ? Je me suis imaginé un personnage, un autre moi, libre. Je lui ai inventé une vie, une histoire d'amour avec une fille magnifique. Le genre d'histoire que je détestais avant, mais c'est tout ce que j'ai. Par moment, j'ai l'impression d'être le héros de mon histoire, d'être ailleurs, sur une planète où il fait bon vivre. Il y a des fois où je deviens fou, et seule la peur de rester comme ça pour toujours me calme. J'ai vraiment peur. Peur de ce que je risque de devenir, peur de ce que je suis peut-être déjà devenu."
"J'ai arrêté de compter. Mais ça doit bien faire plusieurs mois voire plusieurs années que je n'ai pas écrit. Hier j'ai essayé de me tuer en me fracassant la tête contre le mur. Pourtant je savais très bien que mon corps se soignait presque instantanément. Dans le désespoir, et sûrement la folie, je ne me suis pas vraiment rendu compte que la scène a duré du premier repas de la journée, jusqu'à celui du soir..."

"Vingt ... Vingt ans ... Si je ne me trompe pas, ça va bientôt être ça ... Ca y est ... Je le sens ! Je vais bientôt sortir."

« - Putain ... Ils l'ont gardé tout ce temps ici ?
- De vrais barbares, j'te l'dis ...
- Je suis content de ne pas avoir été là quand ils l'ont fait sortir, il devait être dans un sal état.
- Il parait qu'il était complètement taré, je comprends mieux maintenant ... »

Les deux hommes sortirent de la pièce, regagnèrent le petit module spatial qui allait les mener à l'énorme vaisseau spatial non loin de là, dans lequel un homme au teint blafard et aux yeux de serpent expliquait à un homme, qui avait totalement perdu la raison, comment celui ci allait bientôt contribuer au bien être de toutes les espèces vivantes de l'univers en tuant l'équipage d'un vaisseau de transport ...



Voila, comme d'hab, n'hésitez pas à poster des commentaires, à critiquer.
Normalement, ce prisonnier devrait être le grand méchant de l'histoire, tiraillé entre deux personnalités, et pas mal de trucs pas cools que vous découvrirez, si vous le souhaitez ( :p ) plus tard.




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