Fiction: Poison Mortel (terminée)

[Recopiage] Les gens ont peur de Naruto et ne l'approche pas parce qu'il est porteur de mort, alors Sasuke décide d'en profiter et prends le pari de pouvoir séduir et l'embrasser. Cela changera sa vie. Yaoi.
Classé: -12I | Cross-Over / Drame / Romance | Mots: 21957 | Comments: 97 | Favs: 123
Version imprimable
Aller au
Tsuda (Féminin), le 14/09/2007
J'ai vraiment pleurer quand j'ai lu cette fiction et j'ai peur de la relire et de repleurer. Je la trouve vraiment magnifique et il faut la lire en une fois. Préparez vos mouchoirs et vérifiez si vous avez deux ou trois heures de libres derrière vous elle est très longue.



Chapitre 2: Poison mortel



Déjà le baiser, et maintenant ça. Il devait ne plus comprendre. Neji s’empressa donc de lui expliquer.
- Oui ! Sasuke avait parié qu’il pourrait sortir avec toi et t’embrasser. Estime toi heureux qu’il t’ai approché si longtemps…
Naruto ouvrit la bouche et la referma, et moi j’étais incapable de donner des explications. Les autres laissaient Neji parler. Finalement le blond se releva et me regarda.
- C’est vrai Sasuke ?
- …
- C’est vrai ?
- …
- PUTAIN C’EST VRAI OU NON ?
Je baissai les yeux.
- C’est vrai…
Je me reçus son coup de poing sans même essayer de l’éviter. Les larmes qui commencèrent à couler de ses yeux me brisèrent le cœur.
- Salop ! Ordure ! Je te hais !
Et il s’enfuit, les autres s’écartant sur son passage. Puis ils m’entourèrent et me félicitèrent, j’étais tellement courageux. Moi… J’avais juste envie de mourir. Je me tournai vers Neji.
- Pourquoi ? Je t’avais dit de tout oublier.
- Voyons… Tu devrais me remercier, je ne fais que te sauver la vie. Naruto n’est qu’un poison.
- Le poison c’est toi, c’est vous tous qui l’évitez. Vous me dégoûtez.
- Mais c’est toi qui as commencé à parier.
- Je sais, je me donne envie de vomir. Tiens garde les 200 dollars j’en veux pas.
Je lui lançai à la figure, puis repoussai les gens pour courir après Naruto. Mais Neji me retint par le bras.
- Attend ! Ne me dis pas que tu serais amoureux…
Je lui lançai un regard terriblement méchant en guise de réponse. Puis secouai le bras pour qu’il me lâche. Enfin j’abandonnai tous ces… Ces… Je n’avais pas de mots assez méchants pour les qualifier. Mais au final tout était de ma faute, à moi… Je me détestais d’avoir pu songer un jour à faire souffrir Naruto. J’étais le pire de tous…

¤¤¤

Quand Sasuke m’avait embrassé, j’ai senti au fond de moi comme quelque chose de bizarre. Je n’arrivais pas à savoir ce que c’était, juste mon estomac qui semblait faire des feux d’artifices alors que mon cœur se prenait pour une balançoire. Je ne comprenais pas bien ce qui m’arrivait. Je n’eus pas le temps de comprendre. A ce moment-là des applaudissements retentirent et Sasuke se recula. Je vis que c’était la seconde 7. Neji était là aussi. Ensuite se déroula une scène sous mes yeux, ça parlait d’argent, de pari, j’avais peur de ce que j’entendais, ce n’était pas clair, mais je n’aimais pas ça. Finalement Neji m’expliqua. Chacune de ses paroles me tapaient la tête, me détruisaient, chacun de ses mots étaient comme des coups de poignards. J’aurais voulu pouvoir me boucher les oreilles, mais j’étais juste paralysé. Sasuke avait parié… Parié qu’il pourrait être avec moi… Alors tout ça… Tout ce qu’il s’était passé… Ca n’était pas parce que le brun me considérait comme un être humain, mais juste à cause d’un pari… Je me relevai, il fallait que je sache si c’était vrai, le seul qui pourrait me répondre était le seul concerné. Il ne répondait pas, et mon cœur s’émiettait à chaque seconde. Finalement je lui hurlai la question. Il me répondit sans même oser me regarder. Alors c’était vrai… Tout était vrai… Je n’étais que l’objet d’un pari. Mon poing atterrit sur sa figure, j’étais dégoûté. Des larmes coulèrent de mes yeux, sans que je réussisse à les retenir. Je l’insultai, je lui dis que je le haïssais, puis je choisis la fuite. Partir loin de lui, loin d’eux, loin de tout. Finalement j’aurais peut-être dû me laisser tomber de ce toit… J’arrivai à mon appartement, je ne trouvais même pas le trou de la serrure tellement mes yeux étaient embués de larmes. Finalement je réussis à ouvrir la porte, je la refermai avec le pied et me jetai sur mon lit. Sasuke je te hais, je te hais, je te hais, je te hais. Pourquoi t’as fais ça ? T’as bien dû te marrer alors que moi je pensais que tu étais mon meilleur ami. Tu t’es bien foutu de ma gueule. Je te hais. Je me relevai de colère et tapai dans le mur avec ma main encore bandée. Tu faisais tout ça pour 200 dollars… C’est sûr ça devait être un bon trip. Je regardai mes médicaments qui me narguaient posés sur le meuble. Je les pris, ouvris la fenêtre, et balançai le bras pour les jeter. Mais ils restèrent dans ma main. Je ne pouvais même pas jeter ma seule survie. Je m’écroulai à genoux sur le sol, une main tenant mon tee-shirt au niveau du cœur, une autre broyant la boîte de médicament. La tête contre le mur, je pleurai. Je ne pouvais faire que ça, je pleurai, pleurai, et pleurai encore. J’arrivais presque plus à respirer tellement je pleurais et je gémissais de plus en plus fort. J’avais mal, tellement mal. Est-ce que c’est moi qui avais dit que la solitude était douloureuse ? Alors j’ignorais ce que c’était que se sentir trahi par la personne à qui on tenait le plus dans le monde. Est-ce que je pourrais survivre à ça ? Cette douleur était atroce. Cette impression que quelqu’un vous arrache le cœur. Je n’allai même pas ouvrir quand on frappa à ma porte. Je ne pouvais plus bouger de toute façon, complètement paralysé, peut-être aussi parce que je n’arrivais plus à respirer. Aha ! Très drôle. J’allais mourir d’une crise de larmes comme ça, pendant qu’une personne donnait de tellement grands coups sur ma porte qu’elle allait finir par se casser.

¤¤¤

Naruto ne répondait pas. Pourtant je savais qu’il était là. J’entendais ses gémissements. Je le savais. Au final, comme il ne venait pas, j’essayai d’ouvrir la porte, elle n’était pas fermée à clé. Naruto ne remarqua pas ma présence, bien trop occupé à s’étouffer. Je réagis instantanément et le forçai à s’allonger. Il essaya de se débattre en remarquant que c’était moi.
- Calme toi, bordel !
Je crois qu’il n’avait pas la force de me désobéir. Une fois sur le dos, il réussit à reprendre de l’air. Je soupirai de soulagement, et attendit qu’il se calme pour lui parler. Quand sa respiration repris un rythme normal, j’ouvris la bouche.
- Naruto écoute-moi s’il te plaît.
- Pas… Envie…
- Je sais que tu me détestes, et tu as bien raison, mais s’il te plaît laisse moi t’expliquer…
- Tu t’es bien foutu de ma gueule… j’ai pas envie de t’entendre…
- … Désolé …
- M’en fout, dégage.
- C’est vrai que j’ai parié… C’est vrai… Mais…
- Mais dégage !!
- Ecoute moi s’il te plaît.
- Pourquoi je devrais t’écouter hein ??
- C’est vrai que tu n’as aucune raison…
- Alors dégage !
Mais je ne pouvais pas, il fallait qu’il m’écoute, il fallait que je lui dise.
- Je t’en supplie, écoute moi… Je sais que tu n’as aucune raison de le faire, et tu as le droit de me détester…
Je m’arrêtai… C’était vrai… Je n’avais aucune explication à lui donner à tout ça après tout…
- En fait non t’as raison, je vais partir… Je suis désolé de t’avoir fait ça, vraiment désolé. Je veux juste que tu saches que je n’ai jamais eu peur de toi, jamais.
Je me relevai pour partir, mais sa main me retint.
- Vraiment ? Tu n’as jamais eu peur ?
- Evidemment.
Il resta quelques secondes silencieux, puis finit par dire :
- Je veux bien t’écouter…
Je soupirai de soulagement.
- D’abord je vais t’allonger ailleurs, tu seras mieux sur ton lit.
Il ne répondit pas, je le portai comme une princesse et le posai sur son lit. Puis je pris la chaise et m’assis à côté de lui.
- En fait… C’était vrai au début ce n’était qu’un pari. Mon seul but était de te séduire. Pas spécialement pour l’argent, juste pour m’occuper l’esprit. Tu n’es pas la première personne que je blesse de cette manière. Seulement toi… Tu me souriais tout le temps, tu étais tellement imprévisible aussi, tu me disais que j’étais quelqu’un de bien, et j’avais envie de le devenir près de toi. Au bout d’un moment j’ai complètement oublié mon pari, je voulais être avec toi, juste pour être avec toi. Je ne comprenais pas ce sentiment… Finalement, hier, quand tu es tombé, j’ai compris. Ca a été un flash… Alors j’ai été voir Neji pour lui donner les 200 dollars afin qu’il oublie le pari. Tout ce qui c’est passé tout à l’heure, ça n’était pas dû à un pari, je le voulais vraiment. Naruto, je t’aime. Je suis vraiment amoureux de toi.
Il ne répondit rien. Je me demandais bien ce qu’il pouvait penser de tout ça. Finalement il dit :
- Pourquoi est-ce que tu devais t’occuper l’esprit ?

¤¤¤

Sasuke est arrivé. Alors c’est lui qui frappait ? Il aurait mieux fais de ne pas entrer. Il essaie de me coucher sur le dos. Je me débats, non laisse-moi mourir idiot, je ne veux plus te voir, je souffre trop. Il en a décidé autrement, me crie de me calmer, je n’ai pas la force de toute façon de refuser et je me laisse faire. Allongé sur le sol, mon souffle revient. Mes larmes se calment. J’essaie d’éviter le regard de Sasuke qui est au dessus de moi, je n’ai pas envie de le voir. Pourquoi m’a-t-il à nouveau sauvé ? Pour que je continue de souffrir alors que je sais qu’il m’a trahi ? Soudain il parle. Il me demande de l’écouter. Je refuse, je ne veux pas l’entendre, je ne veux pas qu’il me dise à quel point c’était dur pour lui de faire semblant de m’approcher, combien il devait avoir peur que je le contamine, je ne veux pas l’entendre me dire que je suis dangereux. Il insiste mais je le repousse. Il s’excuse, je m’en fiche. Sasuke dégage, dégage, dégage, laisse moi seul avec ma souffrance. Te voir, t’entendre, ça me fait encore plus souffrir. Tu n’as plus besoin de faire semblant, alors barre-toi. Il me dit que j’ai le droit de le détester. Bien sûr que je le déteste… Puis soudain alors qu’il voulait que je l’écoute, il semble changer d’avis. Il veut partir. Très bien. C’est alors qu’il ajoute… Qu’il ajoute qu’il n’a jamais eu peur de moi… Je tourne enfin les yeux vers lui, et tombe sur son visage triste. Est-ce qu’il pourrait dire la vérité ? Je l’empêche de se relever, je lui demande si c’est vrai. S’il te plaît dit moi que oui. Dit moi que je ne te fais pas peur. Il répond juste que c’est vrai. Est-ce que je devrais l’écouter ? S’il n’a pas peur, il n’est pas venu pour me dire ça… Et s’il… Voulait bien qu’on reste amis… J’acceptai de l’écouter. Il parût soulagé. Il me proposa de m’emmener sur le lit, c’est vrai qu’on était par terre là tous les deux, comme des idiots, je me laissai porter jusqu’au plumard tel un prince. Si la situation avait été différente j’aurais sûrement rit aux éclats et adoré ça. Mais là j’avais le cœur trop brisé, j’avais encore trop mal. Ensuite il s’assit en face du lit et commença à me parler. Je l’écoutai avec attention, retrouvant espoir à chacun de ses mots. Il me disait que oui il avait parié, que c’était vrai. Ajoutant que c’était plus pour s’occuper l’esprit que pour l’argent et que je n’étais pas la première personne qu’il faisait souffrir. Puis il continua. Il ajouta que j’étais différent, souriant, imprévisible. Qu’après il traînait avec moi parce qu’il me considérait comme son ami, plus à cause du pari. Il avait été voir Neji pour annuler le défi et lui donner les 200 dollars. Il finit par me dire que ce qui s’était passé plus tôt n’était pas dû au fait qu’il ait parié. S’il m’avait embrassé c’était parce que… Parce que… Quoi ? Est-ce qu’il a bien dit ça ? Est-ce que j’ai bien entendu ? Il a dit… Il … Est amoureux de moi ? Je… Qu’est ce que je dois dire ? Qu’est ce que je dois répondre ? Je ne peux pas aimer, je ne peux pas. Oh ! Sasuke, tu le sais pourtant. Pourquoi ? Il vaut mieux que je change de sujet. Il vaut mieux que je te demande autre chose… La seule question qui me vient à cet instant… Est pourquoi ? Pourquoi parier ? Pourquoi avoir besoin de s’occuper l’esprit ? Alors je lui demandai. Pendant un instant son regard devint vide… Complètement… Comme s’il se perdait ailleurs… Il baissa la tête, il ne bougea plus. Puis quand il se décida à me répondre, qu’il releva son visage, ses yeux étaient emplis de tristesse. Alors son histoire commença.

¤¤¤

Pourquoi est-ce que je devais m’occuper l’esprit ? Ahaha, quelle question Naruto. Si je voulais m’occuper l’esprit justement c’est pour ne plus jamais avoir à y repenser. Plus repenser à ce qui hante mes pires cauchemars et qui pourtant appartient à ma réalité. Vouloir supprimer cette partie de moi qui subsiste malgré tout… Alors devoir le raconter, c’était devoir y retourner, le revivre à travers chaque mot, me souvenir. Mais je devais le faire, je devais lui expliquer, je lui devais au moins ça. Peu importe la douleur, c’était pour me punir de celle que je lui avais infligé. Alors Naruto, ouvre bien tes oreilles, parce que ça sera la seule et unique fois que tu entendras cette histoire.
- Je suis né dans la famille Uchiwa… C’était une famille riche, très attachée à la tradition. Les mariages arrangés, les successions père/fils, ce genre de trucs qu’on ne voit plus que très rarement de nos jours. Hormis que mon père était assez autoritaire, je n’étais pas malheureux. J’avais un grand frère, Itachi. Lui par contre ne supportait pas d’être emprisonné de cette manière, il avait même pas dix ans qu’il commençait déjà à traîner dans les rues, à se faire des amis assez louches. A l’école il raflait les meilleures notes, il était vraiment intelligent, mais rien ne l’intéressait. Il a eu des problèmes avec la police, et à 12 ans mes parents ont découverts des sachets de drogues dans ses placards. Notre père s’est fâché comme jamais, il l’a privé de tout, il n’avait plus le droit de sortir du tout, même pour aller à l’école, on lui donna des professeurs particuliers. Je crois que ce n’était pas la solution parce qu’il a encore plus pété les plombs. Il faisait des crises de nerfs violentes et tout. Et puis un jour comme ça, tout d’un coup, il s’est calmé. Il est devenu presque gentil, il ne se plaignait plus, il écoutait notre père, il parlait à nouveau à notre mère, et il s’occupait même de moi. Voyant qu’il avait changé, mon père décida pour ses 13 ans de le laisser retourner à l’école et ressortir. Tout semblait revenir à la normal. Quand j’y repense maintenant je me dis qu’au contraire ça n’avait rien de normal. Pourquoi avait-il changé d’un coup comme ça ? En tout cas le calme était revenu. Mais ça n’était que pour prévenir ce qui est arrivé. Un soir Itachi ne rentra pas. Il ne rentra pas non plus le lendemain. Pendant une semaine on n’eut plus aucune nouvelle de lui. Il n’est revenu que le dimanche. Mon père l’a regardé froidement et à commencer à l’engueuler alors… Alors…
Les mots restèrent coincés au fond de ma gorge. Je ne faisais plus que raconter à Naruto, je revivais la scène. J’étais là, dans le salon. Mon père debout, dépassant mon frère de quelques têtes, ma mère derrière qui assistait également à la dispute, et enfin Itachi, sans expression sur le visage. Itachi qui se mit à sourire soudainement alors que notre père le réprimandait fortement. Itachi qui a…
- Alors un coup de feu retentit… Mon père est resté immobilisé comme si ça n’avait pas vraiment eut lieu… Et… Itachi a tiré une deuxième fois… Une troisième fois. Ma mère a commencé à hurler, il lui a demandé de fermer sa gueule et avant qu’elle puisse faire quelque chose une balle lui explosait la tête. Je vois encore… C’était…
Le crâne a carrément éclaté. Pas juste un trou, non, la cervelle a été projeté sur le mur derrière.
- Et moi… J’avais que huit ans… Et… Je suis juste resté là sans pouvoir bouger. Laissant mon frère tirer à nouveau sur ma mère alors qu’il était évident qu’elle était déjà morte. Comme mon père qui s’était écroulé. Ensuite… Il s’est retourné vers moi… Je… J’ai cru qu’il allait me tuer, mes jambes se sont mises à courir toute seule, je me suis enfui…
J’entends encore le bruit des coups de feux dans ma tête, je me vois encore courir à perdre haleine pour fuir, fuir cette personne qui voulait me tuer moi aussi.
- Itachi était plus rapide que moi, beaucoup plus rapide. Il n’a pas tardé à me rattraper… Il m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’il ne me ferait pas de mal, que mourir m’apporterait de grandes choses. J’avais peur, je… Il…
Il était là, plus grand que moi, plus fort aussi, et avec une arme dans la main.
- Il pointa son arme sur moi… Puis… Puis il l’emmena jusqu’à sa tempe… Ses dernières paroles furent : « Tu vas voir comme c’est difficile de vivre Sasuke ». Et il a tiré.
La balle lui a arraché la moitié de la tête, le cerveau à éclaté, et la boîte crânienne a bien volé jusqu’à cinq mètres de là.
- Je crois que j’ai jamais autant vomi dans ma vie… Les pompiers sont arrivés plus tard, il était déjà trop tard. Je crois que je me suis évanoui à ce moment là. Quand je me suis réveillé, quand on m’a dit que tout était vrai, quand je me suis souvenu de chaque détail… J’ai complètement changé à partir de ce moment là. Un homme aux cheveux argentés, un masque sur le visage est venu me chercher, il m’a dit qu’il connaissait très bien mon père alors que je ne l’avais jamais vu, il s’appelait Kakashi, il est devenu mon tuteur, il l’est toujours d’ailleurs. Mais ça ne changea en rien mon état. Pour oublier… pour oublier tout ça, je faisais des crasses aux gens, je les faisais souffrir eux pour ne plus me souvenir. Je pariais des choses et d’autres… Je gagnais à chaque fois. Je pensais me sentir mieux de cette façon…
Mais c’était pas vrai. Je me détestais juste un peu plus à chaque fois. Que j’étais horrible.
- Mais… Je t’ai rencontré… J’ai compris. Faire du mal aux gens n’apportent pas le bonheur, ni l’oubli. Quand j’ai été avec toi, je me suis sentis bien. Ca ne m’était plus jamais arrivé depuis l’accident. Tu m’as appris qu’on pouvait aimer à nouveau… Je...
Deux doigts se posèrent sur mes lèvres. Naruto me regardait tristement.
- J’ai compris Sasuke, j’ai compris c’est bon…
Puis il eut un petit sourire et enleva sa main. Je le regardais et je me mettais à l’aimer encore plus. Juste parce qu’il m’avait écouté, juste parce qu’il était là, qu’il ne me regardait pas avec pitié, juste comme quelqu’un qui connaissait la douleur. Il ne jugeait pas mes actes passés, il ne demandait pas plus d’explications sur mon histoire horrible, il me souriait juste, sincèrement… Et alors que je venais de raconter le pire truc de ma vie, alors que j’aurais dû me sentir déprimé, j’étais juste content. Content d’avoir quelqu’un qui pouvait juste m’écouter sans rien me dire d’autre. Puis il tourna la tête et ses yeux se perdirent dans le vague.
- Sasuke… Je suis content que tu m’aimes… Je suis content. C’est la première fois que quelqu’un ressent ça pour moi, c’est la première fois qu’une personne n’a pas vraiment peur de moi depuis qu’on sait que j’ai le sida. Je suis content de ne pas être que l’objet d’un pari, d’avoir pu te redonner un peu de sentiments. Je suis content que tu m’aies raconté cette histoire qui doit te faire souffrir… Vraiment je suis content… Mais… Mais je ne peux pas tomber amoureux.
- Tu sais que ta maladie ne me dérange pas…
- Il n’y a pas que ça…
- …
- Tu sais… Ma mère était amoureuse d’un homme. Elle l’aimait plus que tout. Cet homme avait le sida. Elle non plus n’avait pas peur. Elle savait que l’amour pouvait dépasser toutes les maladies. Ou du moins elle le croyait. Et finalement… Je suis né. Je tiens cette maladie de ma mère, cadeau que lui a laissé mon père avant de se tirer… J’ai lu ça dans son journal intime, qu’elle a laissé avec cet appartement. Elle est morte peu après ma naissance et on m’a placé à l’orphelinat, que j’ai quitté cette année. On devait savoir que j’étais séropositif, mais on ne me l’a pas dit… Tu comprends, j’étais trop jeune pour savoir. J’aurais voulu savoir… Si j’avais su je n’aurais pas tué mon meilleur ami. Tu vois finalement… Mon père et moi on est les deux mêmes, destiné à tuer ceux qu’on aime et qui nous aimes. C’est pour ça que… Je ne peux pas tomber amoureux…
Je posai ma main sur la sienne délicatement. Puis la pris entre mes doigts et la portai à mes lèvres. J’embrassai ses doigts. Enfin je le relâchai.
- Je vais changer tes bandages.
Et sans lui laisser le temps de ne rien dire, j’enlevai la première bande de sa main, puis la deuxième. Je les mis dans un sac poubelle que j’irais brûler plus tard, pris de nouvelles bandes et les enroulai autour de ses deux mains.
- Voilà !
Il regarda ses mains, et ses bandages neufs, et me sourit pour me remercier.
- Maintenant écoute moi Naruto.
- …
- Tu n’es pas ton père. Et tu as le droit de tomber amoureux. Tu as le droit d’éprouver des sentiments pour une personne. Je ne te dis pas ça pour moi, j’accepterai que tu refuses de m’aimer si tu le souhaites, juste que… Tu as le droit d’aimer. Tu as le droit d’aimer comme moi j’ai le droit. Tu ne tueras jamais personne juste en les aimant. Si Itachi nous avait aimé, il n’aurait jamais fait ça. Si ton père avait aimé ta mère, il ne serait pas parti. Naruto ne te prive pas de ça. Ne fais pas comme moi. C’est trop douloureux de repousser tout le monde…
- Mais j’ai tué Kiba.
- Tu ne savais même pas que tu étais malade. Le responsable ce n’est pas toi, mais les médecins qui ne t’ont pas parlé des risques. Tu ne l’aurais pas tué si tu avais su.
Il resta silencieux. Je voulais qu’il comprenne. Qu’il sache qu’il pouvait aimer. Qu’il devait aimer même. Une personne aussi seule que lui avait le droit à l’amour plus que n’importe qui d’autre dans le monde.
- Je… Je ne saurais même pas tomber amoureux je crois…
- …
- Je ne sais même pas ce que c’est. Après Kiba, je n’ai plus jamais eu personne. Comment est ce que je pourrais savoir ce que c’est que l’amour ?
- …
Comme si je pouvais l’aider, moi qui avais découvert le véritable sens de l’amour avec lui.
- J’en sais rien Naruto. Tu le sauras peut-être le moment venu. Tout ce que je veux te dire c’est que tu as le droit d’aimer. Alors si un jour tu tombes amoureux ne refuse pas tes sentiments.
Lui qui n’avait fait que fixer la fenêtre ouverte depuis cette discussion tourna son visage vers moi. Puis hésitant il hocha la tête en signe de oui.
Je passai le reste de la journée à ses côtés. Le soir, alors que je me levais pour ne pas rater le dernier métro, il choppa mon bras.
- Ne pars pas !
- …
- Ne pars pas s’il te plaît… Reste… Juste ce soir…
- …
- Je… J’ai vraiment eu peur tout à l’heure… J’ai vraiment eu mal… Je… Sasuke, je veux pas te perdre… Reste s’il te plaît.
J’acquiesçai. Je ne pouvais pas lui refuser ça. Et de toute façon c’était de ma faute s’il avait souffert. J’appelai Kakashi pour lui dire que je ne rentrerais pas.
- Oh ! Sasuke, tu m’abandonnes donc… Moi qui avais milles choses à te raconter au sujet de Tsunade…
- Oui c’est ça, je raccroche maintenant.
- Mais attend, je ne t’ai pas encore dit combien elle était belle et…
J’éteignis mon portable. Puis je me tournai vers Naruto.
- Bon je vais te cuisiner quelque chose.
Il me laissa faire. Si j’avais appris de Naruto au moins une chose, c’était que son plat préféré était les ramen. J’en trouvai sans trop de difficultés dans son placard. Je les cuisinai. Puis je lui apportai le bol. Il se redressa sur son lit, prit le bol et cria :
- Itadakimasu.
Puis il commença à manger à une vitesse pas croyable. Oui, il aimait les ramen. Je m’étais fais un bol aussi pour moi, je l’imitai et mangeai moi aussi, mais à une vitesse plus raisonnable que la sienne. Puis soudain deux baguettes finirent dans mon bol, je relevai les yeux vers lui, pour tomber sur deux océans qui me suppliaient. Je soupirai, lui demandai de me faire de la place sur le lit, il se poussa tout contre le mur et je m’assis à côté de lui. Il n’y avait guère de place, mais je n’allais pas me plaindre alors que je pouvais être collé tout à lui. Je mis le bol entre nous deux. Et nous avons commencé à manger comme ça les ramen. Et c’est alors qu’est arrivé un truc… Mais plus cliché que ça tu meurs. Je pensais que je ne verrais ça que dans les films, jamais ailleurs. Pourtant c’est ce qui m’arrivait. Naruto et moi on s’est retrouvé avec chacun un bout du même ramen dans la bouche. Bien sûr je savais que ses sentiments n’étaient pas réciproques, mais nous avions tourné la tête les deux en même temps, et nous nous regardions sans lâcher le ramen. Moi parce que je n’y arrivais tout simplement pas, lui sûrement parce que c’était son plat préféré. Mais les pâtes ne sont pas solides, et le ramen se sépara en deux. Un peu déçu je détournai les yeux. Après tout les clichés restaient bien au chaud dans leur film. C’est alors que mon prénom résonna dans la pièce.
- Sasuke.
Je me retournai et deux lèvres se posèrent sur les miennes timidement. Mon cœur s’amusa à faire du Hoola Hoop. Naruto se recula presque instantanément.
- Je… Tu… Désolé…
Il baissa la tête, les joues rouges.
- Je voulais… Juste réessayer… Parce que… J’avais trouvé ça bien tout à l’heure…
Je passai alors ma main autour de son cou et attirai sa tête contre ma poitrine. Le bol entre nous deux tenaient en équilibre, mais je m’en moquais.
- Tu me rends dingue Naruto.

¤¤¤

Sasuke avait cuisiné des ramen après que je l’aie supplié de rester. Je n’avais pas compris moi-même mon geste, mais rien que d’imaginer que je pouvais me retrouver à nouveau seul dans cet appartement, loin de lui, j’avais à nouveau mal au cœur. Peu importe. Pour l’instant ce qui comptait c’était mes petits ramen. Je les dévorai sans me retenir. Mais les finis trop vite. Tandis que Sasuke mangeait tout lentement… Je ne pus m’empêcher d’aller essayer de lui en voler. Dans sa grande bonté d’âme, ou alors juste parce que Sasuke a un estomac moins grand que le mien, il alla s’asseoir à côté de moi sur le lit pour partager. C’est ainsi que l’on se retrouva tous les deux avec dans la bouche une extrémité de ramen. Son visage si proche et ses yeux noirs qui me regardaient, cette nouille qui l’air de rien reliait nos deux bouches. Et mon cœur qui s’amusait à la corde à sauter. J’aurais bien voulu que ce lien ne se brise pas, mais le ramen en décida autrement et se sépara en deux. Je l’avalai directement, mais alors que Sasuke se retournait, je ne pouvais détacher mes yeux de son visage, de ses lèvres. Je m’approchai presque malgré moi. Je l’interpellai, il se retourna, alors ma bouche atterrit sur la sienne. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’avais fais ça ? Je me reculai presque aussitôt. Je n’osais plus le regarder en face. Je bégayais je ne sais quoi. Puis finalement la réponse sortit elle-même de ma bouche. Je voulais réessayer. Le contact de ses lèvres m’avait plu une fois, je voulais savoir, comprendre ce qui m’arrivait. Alors que j’essayais de m’expliquer, je sentis une main sur mon cou, et ma tête se retrouvait contre Sasuke. Les mots qu’il prononça à cet instant n’eurent que pour but d’emballer un peu plus mon cœur. Puis je me rendis compte que j’entendais le sien battre. Il s’affolait comme un sauvage dans la poitrine du brun. Il s’affolait comme le mien. Moi aussi je crois que je devenais complètement dingue. Mais qu’est ce que ça voulait dire hein ? Qu’est ce que ça signifiait. Juste que je l’aimais aussi ? Et si c’était ça ? Est-ce que j’avais le droit de l’aimer ? Tu as le droit d’aimer, c’est ce que m’avais dis Sasuke.
Est-ce que je pouvais vraiment ? Est-ce qu’au moins je ne me trompais pas ? Et si jamais je confondais l’amitié et l’amour juste parce que ses paroles m’avaient troublées ? Mais avait-on vraiment envie d’embrasser un simple ami ? Se sentait-on aussi bien au fond de ses bras ? Voulait-on le garder près de soi toute la vie ? Est-ce que je l’aimais alors ? Vraiment.

¤¤¤

- Sasuke, je t’aime...
J’étais tellement perdu dans mes pensés, que j’entendis à peine cette phrase. A peine, mais elle avait bien résonné à mes oreilles, plus bruyante que jamais, où alors était-ce parce que mon cœur déjà bien énervé commença à jouer des cymbales ? On ne crie pas victoire trop tôt. D’abord est-ce que je n’ai pas tout simplement imaginé cela ?
- Vraiment ?
- Hum…
- Hum comme oui ?
Je sais je suis insistant, mais je voudrais pas me planter. Dans le genre se faire une fausse joie et après avoir juste envie de me jeter par la fenêtre parce que ce qu’il voulait dire c’est « restons amis ». Il répondit par une autre question, il leva timidement les yeux vers moi, les joues rouges :
- Est-ce que tu crois qu’on peut s’embrasser ?
- …
- Enfin tu sais à cause de…
- Oublie ça on s’en fout
Et pour le prouver je l’embrassai. Cette fois-ci le baiser dura plus longtemps que les deux premiers. Je caressais doucement ses cheveux en même temps. Puis quand je voulus approfondir le baiser, je sentis le blond se cabrer sous mes doigts. Je savais ce qu’il craignait, ma main passa sur sa joue doucement pour le rassurer. Naruto hésita, puis finalement entrouvrit la bouche, laissant ma langue s’y introduire. Le baiser se prolongea, devint plus intense. Finalement ce pari avait eu de bon que je puisse parler avec Naruto, et l’aimer, l’aimer à en perdre la tête. Quand nous avons séparé nos lèvres, ce fût pour mieux nous serrer l’un contre l’autre. Et la chaleur de ses bras n’égalait aucune autre, bien sûr je n’en avais certainement testé aucune autre, mais je ne le voulais pas, il me semblait que c’était celle là que j’aimerais le plus. Naruto avait mon cœur pour lui tout seul. Mon cœur, mon âme, tout ce que j’étais et tout ce que je serais. Tout lui appartenait, je me donnais à lui. Qu’il fasse ce qu’il veut de moi. Etre amoureux ça fait penser n’importe quoi, moi qui avait ravalé ma fierté depuis longtemps en sa présence, je m’abandonnais aujourd’hui tout entier à lui. Nous finîmes par nous séparer, pour consommer le reste des ramens, puis ensuite sans prendre le temps d’enfiler un pyjama, nous nous sommes blottis l’un contre l’autre sur le lit. Il me regarda de ses grands yeux bleus et murmura :
- Tu sais…
- Quoi ?
- C’est la première fois que je dors avec quelqu’un…
- Tu sais …
- Non ?
- Bah moi aussi.
Il sourit puis se serra un peu plus contre moi.
- Merci de m’offrir ce que je n’ai jamais eu.
Pas besoin d’être stupide pour savoir qu’il parlait de chaleur humaine.
- Je suis content que ça soit toi et personne d’autre…
Je l’embrassai sur le front.
- Moi aussi…
Et nous nous sommes endormis, simplement comme ça. Je ne m’étais jamais senti aussi bien de ma vie entière, et j’étais prêt à parier que lui aussi.
Le lendemain nous nous sommes réveillés assez tôt, on a petit déjeuné, on s’est lavé chacun son tour, et on a remis les habits de la veille. On est partit main dans la main au lycée. Devant les grilles il m’a regardé pour voir si j’étais sûr de ce que je faisais, en guise de réponse j’ai juste serré sa main un peu plus fort, et l’ai entraîné avec moi. Je peux affirmer avec certitude que tout le monde nous a regardés, nous et nos mains liées, et le grand héros Sasuke devint « le petit ami du mec qui porte la mort ». Je crois qu’ils étaient tous persuadés que j’avais le sida moi aussi. Mais je me foutais ce qu’ils pensaient. Si tous ces connards nous évitaient, on ne s’en porterait que mieux. J’espérais donc avoir la paix pendant longtemps. Seulement voilà, notre couple était vu d’un très mauvais oeil. Dans le genre « Naruto que fais-tu à ce garçon, tu es contagieux, tu devrais juste être seul ». Et ça même chez les gens qui savaient que donner la main à la personne qu’on aime ne nous rend pas séropositif : j’ai cité l’infirmière. Cela faisait à peine deux heures que tout le monde savait qu’on était ensemble, deux heures et c’était la pause, tout le monde se parlait, et tout le monde nous évitait. Et puis une femme brune en blouse blanche s’est approchée de nous. Elle m’a regardé et puis m’a dit :
- Bonjour Sasuke, je suis Shizune, l’infirmière. Est-ce que je pourrais te voir je voudrais te parler de quelque chose d’important.
Puis se tournant vers Naruto comme si elle venait seulement de le remarquer elle ajouta :
- Je voudrais te voir seul !
Je savais très bien de quoi elle voulait me parler, et Naruto avait comprit aussi, sa pression sur sa main me montrant qu’il avait peur de ce qui pourrait arriver. Je me tournai vers lui et l’embrassai sur le coin des lèvres sous le regard inquisiteur de l’infirmière.
- Je reviens vite attends-moi.
Naruto acquiesça lentement et je partis avec Shizune lâchant sa main au dernier moment. Elle me conduisit jusqu’à l’infirmerie et me demanda de m’asseoir.
- Je ne te retiendrai pas très longtemps, je veux juste te poser quelques questions. Tu es au courant que Naruto est séropositif ?
- Oui.
- Bien ! Tu connais les risques encourus ?
- Oui.
- Avez-vous déjà eu des rapports sexuels ?
- Non.
- Très bien. Je ne saurai que te conseiller d’éviter d’en avoir. Où d’être en contact avec le sang de Naruto. Vérifie toujours que ses lèvres ne sont pas fendues avant de l’embrasser. Ni de le toucher quand tu es blessé et lui aussi.
- …
Elle ne m’apprenait rien.
- Le mieux serait que tu cesses de sortir avec lui.
J’eus un regard glacial.
- Je refuse.
- Ca serait mieux pour vous deux. Imagine qu’il t’arrive quelque chose, non seulement tu seras en danger et mort, mais en plus Naruto s’en voudra.
- Il n’arrivera rien.
- Pourtant…
- Je ne me séparerai pas de Naruto.
- Ne sois pas si têtu.
Et vous ne soyez pas si conne.
- Je te dis ça pour ton bien et ta santé. Tu devrais trouver quelqu’un de plus… Sain à fréquenter.
Mais d’où osait-elle sortir ce genre de saloperie ? Etait-elle vraiment une infirmière ? Est-ce que ce lycée était tellement pourri jusqu’à la moelle que même les infirmières puissent vouloir écarter Naruto comme un misérable virus.
- Je n’ai pas de conseil à recevoir de vous. J’aime Naruto, et je resterai avec lui, peu importe ce que vous pouvez en penser.
Et allez vous faire foutre pendant que vous y êtes.
- Sasuke, écoute moi…
- Non ! Je n’ai pas à exclure Naruto. Je ne suis pas aussi dégueulasse que vous tous.
- Tu ne comprends donc pas qu’il est dangereux.
- Ce qui est surtout dangereux ici, c’est la connerie. Et je crois qu’elle est contagieuse. Je vais éviter de traîner avec vous trop longtemps.
Pour illustrer mes dires je me levai prêt à partir.
- Sasuke, assieds-toi, on devrait en discuter.
- Il est inutile d’en discuter, je ne changerai pas d’avis.
- Naruto fera avec toi, comme il l’a déjà fait avec un de ses amis.
- Qu’il fasse avec moi ce qui lui plaît.
- Tu n’as donc pas peur de mourir ?
Elle n’eut pour réponse que le claquement de la porte. Je n’avais donc affaire qu’à une bande de tarés, trop cons, trop égoïstes, tous des lâches qui se cachaient derrière de belles paroles pour mieux fuir après. Quand je retrouvai mon blond, j’étais dans un tel état d’énervement, que la seule chose qui me vint à l’esprit à ce moment, fût de le prendre dans mes bras.
- Naruto, je te jure que tu ne seras plus jamais seul, jamais je ne t’abandonnerai.
- Hein ? Mais pourquoi tu dis ça ?
- Jamais, je serai toujours là pour toi…
- Qu’est ce qu’elle t’a dit Shizune pour autant t’énerver ?
- Que de la merde.
- C'est-à-dire ?
- Elle m’a demandé d’arrêter de sortir avec toi, je l’ai gentiment envoyée se faire foutre.
- Tu es sûr de vouloir prendre tous ces risques pour moi ? Tout le monde va te détester à cause de moi et …
- Et rien du tout. Je m’en fous, je te préfère toi à tous les autres, baka !
- Idiot !
- Usuratonkachi !
- Crétin ! Et puis d’abord pourquoi est-ce que tu m’insultes ? Abruti de Sasuke !
- Moi aussi je t’aime.
La sonnerie retentit sur nos doux mots d’amour, je le relâchai, lui fis un micro sourire et pris sa main.
- Je ne suis pas prêt de te lâcher beau blond.
Il me rendit mon sourire puissance dix mille. Et c’est ainsi que notre histoire d’amour débuta.

Avoir son sourire rien que pour moi, avoir sa tendresse rien que pour moi, avoir son amour rien que pour moi. J’étais heureux. Tout simplement. J’étais heureux depuis 7 ans que je n’avais plus compris le sens de ce mot. S’ils n’avaient pas tous été omnibulés par la maladie de Naruto, ils nous auraient tous enviés, et peut-être qu’en fait la vraie raison de leur haine n’était autre que la jalousie. Mais moi je m’en fichais complètement. Y avais bien des fois où il refusait de m’embrasser, parce qu’il avait les lèvres gercées et peur que ça saigne, mais je ne le forçais jamais. Sa peur lui appartenait, je ne voulais pas la transformer en panique. Et puis quand on aime une personne, on a forcément peur de lui faire du mal, et de mon côté c’était pareil.
Une fois Tsunade a demandé à nous voir, ainsi que Kakashi, mettre notre relation au clair. Elle avait insisté pour que je sois seul, mais j’estimais que Naruto avait tout autant le droit d’entendre que moi.
- Vous savez que le garçon avec qui sort Sasuke, est séropositif.
Kakashi me jeta un bref regard, Naruto serra plus fort ma main et baissa les yeux.
- J’ignorais même que Sasuke avait un petit ami. Ah ! Sasuke, je ne connaissais pas tes tendances, tu aurais dû m’en parler, je t’aurais parlé de beaux garçons au lieu de t’enquiquiner avec les filles.
- Là n’est pas l’important, j’aimerais que vous sachiez que Sasuke prends des risques.
Mon tuteur eut un sourire, ses yeux s’emplirent de malignité.
- Oui mais vous savez, aimer c’est prendre des risques.
Est-ce que j’ai déjà dis à quel point j’adorais Kakashi ?? Non… Bah c’était une erreur. Enfin une personne dans ce bas monde pour nous défendre. La directrice prit un air un peu énervé.
- Leur relation est assez mal vue, on ne sait pas ce qui peut arriver et…
Kakashi lui coupa la parole.
- Voyons, vous ne les trouvez pas adorables ? Vous n’êtes quand même pas en train de me dire qu’on ne devrait pas aimer les gens juste parce qu’ils sont atteint du Sida, n’est ce pas ?
Elle parut déstabilisée.
- N… Non ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, juste que…
- Sasuke est assez grand pour prendre ses décisions tout seul je pense.
Puis se tournant vers nous, il s’approcha, et passa sa main dans les cheveux de Naruto :
- Et moi je trouve qu’il a de très bons goûts en la matière, il est mignon ce petit.
Mon blond leva ses grands yeux bleus vers Kakashi se demandant sûrement si on se moquait de lui. Mon tuteur lui sourit et se pencha à mon oreille :
- Ah ! Toi aussi t’as une tendance pour la couleur blonde.
Je levai les yeux au ciel, ce mec était irrécupérable. Puis se tournant vers la directrice :
- Bon je suppose que cette histoire est réglée ! Maintenant j’aimerais vous inviter à dîner…
Tsunade passa du blanc au rouge et accepta. Puis Kakashi ajouta :
- Sasuke, t’as qu’à inviter ton chéri, on pourra faire connaissance comme ça.
Je tournai les yeux vers Naruto :
- Tu veux venir ?
Il me sourit :
- Oui !
Ainsi fût fait. Nous voilà tous quatre dans la voiture de Kakashi à espérer arriver en vie, parce qu’il conduit assez mal. Comme je regrette le métro. Mais comme Naruto se serre contre moi pour arrêter de se balancer quand mon tuteur donne de grands coups de volants, je suis quand même plutôt content de la situation. On fait un détour chez mon blond pour qu’il prenne ses médicaments puis repartons assez vite. Une fois à la maison, toujours en un seul morceau on ne sait par quel miracle, Kakashi invite Tsunade et Naruto à entrer.
- Dis Sasuke, si t’allais montrer ta chambre à Naruto pendant que je fais à manger…
En gros il nous demande de dégager pour être seul avec la directrice. Je prends la main de Naruto et l’attire dans ma chambre. Une fois à l’intérieur le blond s’extasie.
- Mais c’est super graaaaaaaaaaaaaaaaaaand.
- Pas tant que ça.
- Arrête ta chambre est aussi grande que tout mon petit appartement entier.
Et le voilà qui en fait le tour tout extasié, et moi je reste dans le coin et je l’observe. Son sourire, ses gestes enjoués, ses yeux brillants de joie, le moindre de ses mots, le son de sa voix, j’enregistre tout tel une caméra. Il s’asseoit sur mon lit.
- Wouaaaah trop bien ton matelas, il est trop chouette, dire que le mien est tout dur.
Je me place en face de lui, pose mes deux mains sur ses épaules et l’allonge de force sur le lit. Puis je me mets à quatre pattes au-dessus de lui et le regarde. Je m’approche de son oreille et lui murmure :
- Je choisis toujours les meilleurs matelas.
Puis je relève à peine le visage juste pour trimballer mes lèvres de sa joue à sa bouche. Je sens alors ses deux mains contre moi me pousser en arrière. Je me casse la figure du lit et me cogne la tête contre le mur derrière, j’ai une grimace de douleur. Naruto se relève instantanément et se place en face de moi :
- Désolé Sasuke ! Ca va ????
Je passe ma main sur mon crâne.
- C’est rien…
- Vraiment désolé, juste que ça m’a surpris et… Désolé…
- C’est bon.
- Tu n’es pas fâché ???
- Non.
- Désolé.
Je soupire, mais me relève et l’embrasse sur la joue.
- C’est bon j’ai dis.
Je savais pourquoi il avait fait ça. Par crainte de ce qui pourrait arriver. Quel idiot aussi, je lui avais presque sauté dessus comme si j’allais le dévorer tout cru, l’idée ne me déplaisait pas spécialement, mais Naruto était Naruto et moi j’avais vraiment joué aux idiots. Sasuke espèce d’idiot, qu’est ce que tu fous… Je deviens dingue, complètement dingue en présence de ce beau gosse blond. Il n’y eut plus d’accident après celui-ci, Naruto fouilla un peu partout dans ma chambre, mais ne se rassit pas sur le lit. Alors qu’il courait partout, il fut soudain pris d’une quinte de toux.
- Naruto ? Ca va ?
Il se reprit aussitôt et me jeta un grand sourire :
- Ca va super !
- T’es sûr ?
- Oui t’inquiète c’est juste qu’à force de courir partout, bah ça me fatigue c’est tout.
Je n’eus pas le temps d’ajouter quelque chose, parce que Kakashi vint nous chercher pour manger, et je n’y pensai plus. Le repas se passa plutôt bien, mon tuteur et mon blond s’entendaient vraiment bien, Tsunade avait l’air plus qu’heureuse d’être ici, elle n’eut même aucune réaction quand ce fut Naruto qui lui tendit le sel. Bref tout roulait pour le mieux. Sauf au moment du dessert. Je ne sais pas si toutes les catastrophes arrivent au dessert, par exemple pour vous dire : au moins vous avez bien mangé avant que n’arrive le pire. Alors que Kakashi nous distribuait des glaces, Naruto s’est remis à tousser, sauf qu’il ne s’est pas calmé comme plus tôt dans ma chambre, ses râles sont devenus plus forts, il était impossible de les apaiser et finalement il est tombé évanoui dans mes bras. Je suis devenu livide. Tout a commencé à tourner autour de moi. Je serrai le corps de mon amoureux plus fort contre moi pour rester éveillé. La peur me broyait les tripes, voyant que je ne pouvais rien faire Kakashi s’est précipité sur le téléphone pour appeler les urgences. Et Tsunade qui refusait au début notre relation a posé sa main sur mon épaule comme pour me rassurer. Mais si j’avais besoin d’être rassuré, c’est bien parce que le fait que Naruto tousse de cette manière et qu’il s’évanouisse n’était pas normal. Pas du tout normal. Mes jambes me lâchèrent et je tombai à genoux, toujours en tenant le blond. Pourquoi est-ce que je m’attendais au pire hein ? Les urgences sont arrivés, l’ont mit sur un brancard puis l’ont porté jusqu’à l’ambulance, j’avançais avec eux comme un zombie, je ne savais même pas comment j’avais retrouvé l’usage de mes jambes. J’insistai pour aller avec eux, je ne pouvais pas abandonner Naruto, ils furent obligés d’accepter. Kakashi et Tsunade me dirent qu’ils me rejoindraient à l’hôpital. Dans l’ambulance je ne voulais plus lâcher la main de Naruto. Ils lui mirent un masque pour qu’il respire. Une fois à l’hôpital, on me demanda de patienter en salle d’attente. Quand Kakashi arriva suivi de la directrice, je m’étais rongé les ongles jusqu’aux sangs, et toujours aucune nouvelle de Naruto.
- Sasuke…
Je levai les yeux vers mon tuteur.
- Me dites pas qu’il va s’en sortir… S’il vous plaît.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est toujours ce qu’on dit quand on sait que ce n’est pas vrai.
Il soupira mais se tut et s’assit à côté de moi avec Tsunade. Un silence très pesant s’installa. C’est un médecin qui vint le briser, il n’avait pas fait un pas dans la salle que j’étais devant lui.
- Alors ?
- Alors il a attrapé une grippe…
J’aurais juste soupiré de soulagement si je n’avais pas connu les risques qu’encourait une telle maladie quand on était séropositif.
- Je suis désolé… mais étant donné les circonstances, il y a très peu de chance qu’il s’en sorte…
- …
- Je lui donne une semaine de vie.
Une semaine… Une semaine sur toute une vie qu’est ce que ça représente ? Qu’est ce que ça pouvait représenter quand on avait que 15 ans ? C’est là que j’ai pris conscience de la maladie de Naruto, vraiment, comme un bon coup de poing dans la gueule la vérité m’est arrivée en pleine face. Evidemment, je me doutais bien que je ne pourrais pas avoir mon blond aussi longtemps qu’espéré, je savais ce qu’il risquait, mais était-ce possible qu’on me le reprenne si vite ? Une semaine… A nouveau mes jambes me lâchèrent… Ca serait certainement la semaine la plus courte de toute ma vie.

¤¤¤

Quand j’ouvris les yeux j’étais à l’hôpital. Je le sus immédiatement, j’étais habitué aux hôpitaux. J’avais un masque sur le visage pour respirer, j’étais relié à des tuyaux et le médecin était en train de me faire une piqûre de ne je ne sais pas quoi.
- Tu es réveillé ?
Il était plutôt perspicace.
- Tu es Naruto c’est ça ?
J’acquiesçai.
- C’est ta famille qui m’a prévenu…
Ma famille ? Il devait parler de Sasuke, Kakashi et peut-être Tsunade.
- Tu n’as qu’une petite grippe, ce n’est rien…
Le comique, ajouter : ce n’est rien, avec son visage décomposé. J’apportai mes mains jusqu’au masque et l’enlevai, d’une voix atrocement faible je demandai :
- Est-ce que je vais mourir ?
- …
- Est-ce que je vais mourir ?
- … Oui.
- Quand ?
- Je pense… Une semaine peut-être un peu plus…
Ma main lâcha le masque qui tomba sur le côté. Le médecin le remit sur mon visage. Ma vie allait juste s’en aller comme ça, s’épuisant jour après jour pour enfin s’achever en une semaine… Peut-être un peu plus. Une semaine. Je ne verrais Sasuke qu’une semaine encore… Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’avais pu vivre 15 ans, et que quand enfin je trouvais l’amour on voulait me la retirer ? Pourquoi ? Pourquoi si vite ? Quelle ironie, moi qui était si pressé de mourir je vivais, et aujourd’hui que je voulais vivre on m’annonçait ma mort prochaine. N’était-ce pas injuste ? Après tout ce que j’avais subi n’avais-je pas le droit à un peu de bonheur ? Juste une semaine… Je détestais les adieux.

¤¤¤

- Est-ce que je peux le voir ?
- Vous pouvez…
Je me relevai difficilement, le médecin me conduisit jusque devant la porte de la chambre de Naruto.
- Vous pouvez lui enlevez son masque, mais évitez de trop le faire parler, ne l’épuisez pas. Furent les recommandation du médecin
Puis il me laissa seul devant la porte, seul avec mes peurs. J’inspirai un bon coup et entrai. Quand il me vit, il força un sourire. Un faux sourire. Tellement faux que j’ai mon cœur qui se brisa.
- Naruto…
Il détourna les yeux, et regarda le mur. Je m’assis sur la chaise en face du lit et pris sa main dans la mienne. Il la retira aussitôt. Il enleva doucement son masque et dans un souffle me dit :
- Sasuke, tu devrais tomber amoureux de quelqu’un d’autre maintenant…
Ma tête se balança de gauche à droite dans un geste lent.
- Non Naruto. Je t’aime toi. Je t’aimerai jusqu’au bout. Je t’aimerai encore après. Juste toi.
- Tu vas souffrir…
- Je ne vais pas souffrir parce que je t’aime Naruto.
Je pris de nouveau sa main et la posai sur mon cœur.
- Tu le sais que je t’aime.
- Mais je vais mourir Sasuke !
Et c’est de mes yeux que coulèrent les larmes qui auraient dû être dans les siens.
- Je sais… Je sais bien… Mais laisse moi t’aimer Naruto. Laisse moi t’aimer jusqu’à la fin.
Je serrai plus fort sa main dans la mienne et posai ma tête sur le lit. Mes larmes coulaient de plus en plus vite sans que je ne puisse les arrêter. Je sentis son autre main passer dans mes cheveux.
- Idiot de Sasuke.
Et nous sommes restés là tous les deux dans notre détresse, dans notre peur d’être séparés à tout jamais alors qu’on venait de se trouver, moi pleurant pour nous deux, lui caressant mes cheveux. Et la semaine passa. Comment est-ce que je pourrais en parler ? Chaque jour Naruto me retrouvait à son réveil, et je m’endormais là juste avec lui. On m’avait demandé de rentrer chez moi, j’ai supplié pour rester, on accepta, tout le monde connaissait la longueur d’une semaine. Je ne mangeai pas grand-chose, les infirmières m’emmenaient des plateaux repas avec ceux de Naruto pour me forcer à manger. Je ne vivais plus, je subsistais. Parce qu’à ce moment là je n’étais plus là qu’à travers mon blond. Je ne saurais pas expliquer les sentiments qui nous traversaient à cet instant. Ca n’était plus de la peur, on avait usé toute notre peur la première nuit. Non, c’était juste de l’amour à l’état pur. On était comme deux parties d’un même cœur qui venait de se retrouver. On ne se parlait pas spécialement, on se regardait juste. Quand Naruto se mettait à tousser, c’est moi qui étais malade, quand il se mettait à rire, c’est moi qui ressentais la chaleur de la joie, quand il parlait je devenais ses oreilles, quand il se taisait j’étais son silence. Au fil des jours, il devint de plus en plus faible. Il avait de plus en plus de mal à rester éveillé tard, parfois il s’endormait au milieu d’une conversation, il toussait aussi de plus en plus. Puis nous avons senti sa fin tous les deux. Comme si la faucheuse était entrée dans la pièce pour nous prévenir qu’il était bientôt l’heure. C’est à ce moment là que j’ai vraiment pété les plombs, c’est à ce moment là que j’ai compris que je ne pourrais pas vivre sans Naruto. Alors j’ai pris la fourchette qui était là sur le plateau repas, parce que leur couteau n’était pas assez tranchant, et je me suis entaillé la main.

¤¤¤

Quand je l’ai vu se blesser à la main, j’ai immédiatement compris ce qu’il voulait faire. Et alors que j’étais complètement épuisé j’ai sentis une force nouvelle s’emparer de moi, guidée par la peur… peur de faire du mal à la personne que j’aimais le plus au monde. Il avait déjà prit ma main pour y planter la fourchette quand j’ai soudainement hurlé :
- Non Sasuke !!!

¤¤¤

Naruto avait crié, il ne voulait pas. Je ne pouvais pas le forcer à faire ça... Mais je voulais qu’il le fasse.
- Naruto…
- Sasuke… Pas comme Kiba
- Je ne suis pas Kiba !!!
- …
- Je … J’ai choisis… Naruto j’ai beau y réfléchir de n’importe quelle manière, je t’aime, juste toi… Tu représentes tout à mes yeux. Si tu meurs, je meurs aussi.
- Sasuke… Tu n’es même pas sûr d’en mourir tout de suite…
- J’attendrai…
- Et si jamais tu trouvais quelqu’un d’autre… Si jamais tu regrettais ?
- Naruto… Il n’y a que toi que je puisse aimer…
- …
- Laisse moi partager ta souffrance…
- Je ne peux pas faire ça…
- Je t’en supplie Naruto, je t’en supplie, donne moi ça…
- …
- De toute façon si tu ne le fais pas, la minute même où tu auras quitté cette vie, j’ouvrirai la fenêtre pour sauter.
- Tu fais du chantage.
- Oui désolé…
Je savais que mon égoïsme pourrait faire souffrir mon blond, mais je voulais juste, juste que nous ne soyons plus qu’un dans la même douleur. Naruto resta silencieux quelques temps, puis dit doucement :
- Sasuke… C’est toi que j’aime le plus… Tu m’avais dit… Que quand on aimait quelqu’un on ne le tuait pas…
Je pris de ma main intacte son visage et collai mes lèvres aux siennes et me séparai de lui :
- Tu ne me tueras pas Naruto, tu m’offriras ta vie…
Il eut un petit rire.

¤¤¤

Qu’est ce qu’on dit normalement aux gens avant de mourir ? Adieu, soyez heureux sans moi ? Refaites votre vie sans moi ? Est-ce que je ne devrais pas dire ça aussi à Sasuke ? Est-ce que je ne devrais pas lui souhaiter de vivre le plus longtemps possible, d’aimer quelqu’un d’autre, de refaire sa vie, d’être heureux. C’est exactement ça que je devrais vouloir pour Sasuke. Lui qui me demande de lui donner ma souffrance, de lui offrir ma vie comme il dit. A quel point est-ce que je peux l’aimer ? Je sais que de toute façon si je meurs il se suicidera, le brun ne dit jamais des choses en l’air. Mais pourquoi attends-tu de moi ça Sasuke, pourquoi me demandes-tu de te donner ce poison qui coule dans mes veines ? Moi qui t’aime tellement pourquoi devrais-je te donner la cause de notre séparation prochaine ? Et ta main qui continue de saigner, et toi qui me souris doucement. Qui me souris. Sasuke es-tu si triste que tu m’offres un sourire ? Je prends la fourchette qui est tombé sur le lit, et je la plante dans ma main, faisant couler mon sang. Pourquoi mon amour ? Pourquoi est-ce que j’ai tant envie que tu sois encore avec moi même quand je ne le serai plus ? Pardonne-moi mon égoïsme.

¤¤¤

Nos deux mains pleines de sang se joignirent doucement. Je m’offrais à Naruto, et Naruto s’offrait à moi. Nos deux mains liées à cet instant par ce liquide rouge qui s’échappait de nous représentaient notre amour, notre peine, notre vie qui s’échappait alors que la mort souhaitait nous séparer. C’était notre façon de faire l’amour, parce que tu étais trop faible pour plus, c’était notre façon de se donner entièrement à l’autre, je te sentais en moi à travers ton sang qui s’écoulait dans ma main. Il continua de me regarder le plus longtemps possible en silence, tout comme nos mains, nos yeux ne voulaient plus se lâcher, et si Naruto avait récupéré des forces quelques instant auparavant ce n’était que parce qu’il était comme la flamme d’une bougie qui brille fortement une dernière fois avant de s’éteindre. Je le voyais qui luttait contre le sommeil qui l’appelait, et finalement il ferma les yeux et doucement son souffle s’arrêta, je n’avais pas besoin de vérifier, je savais qu’il était mort et ma vie prit fin à ce moment là. Je n’appelai même pas le docteur, je ne lâchai pas sa main qui ne me tenait plus, je restai juste là à le regarder et peser tout le poids de ma douleur. Oh Naruto… Comment était-ce possible ? Comment ? Je t’entends encore rire, je te vois encore tourner dans ma chambre, t’asseoir sur mon matelas, je sens encore le goût de tes lèvres sur les miennes, ton corps si chaud quand il était dans mes bras, j’entends encore tous tes mots, je revois tes larmes, je me rappelle de chacun des instants passés ensemble, te perdre c’est voir un rayon de soleil s’éteindre… Le soleil tout entier même. Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible, je vais me réveiller dans mon lit et tu dormiras à côté de moi, alors je te réveillerai et tu me prendras dans tes bras en chuchotant à mes oreilles que ce n’était qu’un cauchemar, tu m’embrasseras, tu me rassureras, tu me berceras et je m’endormirai apaisé entre tes bras, dans le creux de ton cou. Est-ce bien possible que tu te sois si vite envolé, alors que nos cœurs encore timides venaient de se trouver ? J’étais tellement triste que je n’arrivais même pas à pleurer. C’était juste sentir la meilleure moitié de soi-même disparaître et être plongé dans les ténèbres. Quand le médecin arriva dans la chambre, quand il vit nos mains en sangs liés, quand il vit Naruto mort, il s’apprêta à me hurler dessus, mais je crois que devant mon air livide il préféra se taire. On dut nous séparer, et je me demande encore comment ils ont pu s’y prendre pour que je lâche la main de Naruto. Pour que je lâche cette main qui enlaçait mes doigts et qui ne me toucherait plus jamais. Dites moi comment j’allais vivre sans son sourire hein ? On me fit ensuite une prise de sang. Plus tard j’eus les résultats. Sonnant juste comme un soulagement.
- Vous êtes séropositif.
Tsunade qui était là avec Kakashi voulu m’engueuler je crois, elle aussi. Mais mon tuteur plaça deux doigts sur sa bouche, me laissant seul.
- Il a fait son choix. L’amour c’est comme ça…

Et maintenant… Maintenant je mange un bento sur le toit de l’école. Kakashi et Tsunade filent le parfait amour… L’argent que je cachais dans mon bureau je l’ai donné à une association d’aide pour le sida, pour réparer mes erreurs passés. Et au lycée je crois que la mort de Naruto a bouleversé tout le monde, parce que même si les gens savent que je suis moi-même atteint de cette maladie qui les effrayait, aujourd’hui ils ne me laissent pas seul. Ils m’approchent, ils viennent me parler et ils me touchent, ils me laissent aller au toilette, ils veulent même bien que je fasse du sport. Seulement, peu importe leurs efforts, mon cœur n’y est pas. Mon cœur Naruto l’a emporté avec lui. Je regarde le soleil qui brille dans le ciel. Naruto s’est-il entremêlé à sa lumière ? Je porte l’onigiri à ma bouche. Tu sais mon amour, je suis désolé, mais je ne me soigne pas, les médicaments traînent dans une poubelle… J’attends et j’espère que tout ça me tuera vite.
Parce que tu vois… Les gens qui disent aimer la solitude, ne savent pas ce que c’est que d’être seul…

Fin !

L’autatrice offrant une pancarte FREE HUGS à Naruto : tiens mon pauvre cœur.
Sasuke : c’est horrible…
Naruto : c’est affreux
Sasuke : c’est tellement abominable
Naruto : vraiment atroce…
L’autatrice : oui je sais... A la fin je pleurais et j’avais mes lunettes embuées de larmes, dur d’écrire dans ces conditions.
Sasuke : t’es vraiment…
L’autatrice : sadique ?
Sasuke : pire
L’autatrice : merci mon gosse d’amour…
Sasuke : …
Naruto : …
L’autatrice : sur ce je vous laisse, ma jumelle et moi partons pour l’Amérique, nous avons un meurtre à y commettre ^^ (ainsi qu’un kidnapping) ! Bisous les gens et à un de ces quatre (quand je sortirai de prison).
Sasuke : on va avoir la paix pendant un temps
Naruto : oui
L’autatrice : mais non je continuerai d’écrire en prison et après j’aurai pleins de fics en rab… Pendant qu’akemi illustrera mes écrits sur le mur de notre geôle… Nous reviendrons avec des tas de choses pour vous… Attendez-nous !




Voilà... En fait l'endroit où c'était coupé était néanmoins bien donc ça va... j'espère (car pour le moment ça ne l'est pas) que ces deux parties seront ensembles dès la publication ! Laissez un com pour moi et la survoltée !!!



Chapitres: 1 [ 2 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: