Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Les dessous de l'APSSAT (terminée)

"Je me nomme Fugiro Umiki, fier (…) cobaye de l’APSSAT (Asile Psychiatrique Secret Situé À Tokyo) et je sais lire l'avenir dans mes céréales du matin. Vous me faites peur avec vos yeux rouges et je n'ai qu'une envie lorsque je vous vois : m'enfuir" c'est ce que pourrait dire ce cher Fugi' aux détenus qu'il a pour mission de visiter à chaque jour.
Classé: -12D | Spoil | Humour / Mystère | Mots: 18215 | Comments: 17 | Favs: 23
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rastapouette (Féminin), le 17/02/2008
Salut ! Euh...eh bien vous voici à deux doigts de lire ma fic alors il faut que je vous prévienne de quelque chose XD J'avais commencé cette fic dans l'espoir d'en faire une parodie, mais au fur et à mesure que je l'écrivais...eh bien, je me suis piégée moi-même et ça a viré en quelque chose d'étrange et de pas super humoristique par moment XD Enfin, vous verrez bien par vous-même !
Comme toujours, les personnages sont à Masashi Kishimoto et pas à moi, car sinon Deidara serait encore vivant, Sasuke aurait cédé à l'amour fulgurant que lui porte Sakura et Neji serait marié avec Tenten :P:D

Je suis désolée de mon retard intense, battez-moi, pendez-moi, mais...seulement pour vous dire : c'est le troisième et dernier chapitre que vous allez lire ici ^^




Chapitre 3: Un Coup Bas ou...C'est Vraiment La Fin ?



Journal de Bord de Fugiro Umiki
Le Jeudi 2 Février

Et on retourne au travail, youpi ! Je crois que je me suicide si je dois passer une troisième journée avec Sasuke et Neji.

Les Rice Crispies étaient assez imprévisibles aujourd’hui : elles changeaient sans cesse de positions. Eh oui, assis à table, Fugiro regardait les mouvements sibyllins du riz croustillant, complètement hypnotisé. Ils formaient…c’était quoi, ça ? Un couteau à manche rond ? Non, non il savait qu’est-ce c’était, il l’avait sur le bout de la langue… Un kunai, c’était ça ! Qu’est-ce qu’un kunai foutait dans ses céréales ? Pour dissiper l’image, il brassa énergiquement le lait à l’aide de sa cuillère et les Rice Crispies partirent dans tous les sens pour finalement se ramasser en trois virgules beiges et molles. Hurlant de rage, Fugiro écrabouilla furieusement son déjeuner avec son ustensile meurtrier et finit par le manger alors qu’il n’était plus qu’une pâte élastique gorgée de lait.
D’accord, ce n’était pas très ragoûtant, mais que vouliez-vous qu’il fasse ?

Juste avant de sortir de chez lui, Fugiro s’observa dans le miroir du vestibule et eut un frisson. Il était aussi pâle que Neji, des cernes immenses creusaient son visage et un tic nerveux agitait sa mâchoire à tout instant. Tout ceci était les résultats de deux nuits blanches, d’un équilibre mental très précaire et de presque jeûnes fréquents. En soupirant, il passa une main dans ses cheveux dans l’espoir de se rendre plus acceptable. Sans succès apparemment.

Il eut droit à un sifflement de Saru, lorsqu’il pénétra dans son lieu de travail.
- Franchement, Fugiro-san, je crois que tu devrais…
- Ne me dis pas ce que je devrais faire, toi ! hurla soudainement Fugiro. Tout ça, c’est de ta faute, tu le sais bien !

Il se tut soudainement et plaqua une main sur sa bouche en fixant un Saru complètement assommé. Il tente pathétiquement de se reprendre en voyant les regards fixés sur lui.
- Je…je suis désolé, Saru…dit-il la bouche pâteuse en redevenant soudainement poli. Je ne pensais pas vraiment ce que j’ai dit. Je suis simplement…
- …à bout ? compléta amèrement Saru.

Fugiro hocha lentement la tête en émettant un son étranglé. Saru hésita un peu, pis s’approcha de lui en posant une main sur son épaule.
- C’est ta dernière journée de la semaine, dit-il d’une voix étrangement douce. Après ça…peut-être qu’ils ne seront plus là, lundi ! Tu sais, on peut les transférer, s’ils nuisent à la santé des employés !
- Peut-être….
Fugiro haussa les épaules en faisant la moue.
- Ils ne font même pas exprès, ils sont seulement….très perturbés. Dis, Saru…
- Oui ?
- Tu les croirais, s’ils te disaient tous qu’il étaient des ninjas avant d’arriver ici ?

Fugiro ne s’attendait pas à ce que Saru se morde la lèvre inférieure en fronçant les sourcils.
- Qu…qu’est-ce qu’il y a…? demanda-t-il la voix tremblante.
- C’est extrêmement bizarre, répondit Saru. Qui t’a dit ça ?
- Neji…Sasuke et…sous-entendu par Deidara…pourquoi ?
- L’information a été reprise par Uzumaki, Inuzuka, Haruno et son copain aux énormes sourcils, le deuxième Uchiwa qui parlait sans cesse d’un certain Kisame, Aburame et Nara. Ah oui, et le bizarre…Graah, je crois…
- Gaara…répondit machinalement Fugiro.
- Ouais, c’est ça…ils m’ont tous parlé d’un certain village…et de ninjas.

Fugiro resta abasourdi.
- Quoi, Saru ? Tu es allé les voir aussi ?!

Saru esquissa un sourire contrit.
- Tu sais, ils t’auraient usé jusqu’à la moelle si je ne leur rendait pas visite entre tes interventions. Tu crois vraiment que je t’aurais laissé faire tout le travail ? Je t’estime trop pour ça !
Il fit une pause, laissant le temps à son collègue de digérer toutes ces informations. Celui-ci avait le souffle coupé. Saru Osito…l’estimait ?
- Non…impossible…marmona-t-il. Il y a une erreur…

Saru sourit gentiment.
- Il y a des choses que tu ne connais pas forcément de moi, dit-il avec un clin d’œil. Alors…on va faire un pacte, d’accord ? Tu passes voir Itachi et Deidara, ensuite tu amènes Gaara dans la salle 314 et Sasuke dans la 319. Tu te rends ensuite dans la 316 et tu suis les instructions qui te seront données. Tu as compris ?
- Euh…oui, répondit Fugiro, un peu perdu. Itachi, Deidara, ensuite Gaara dans la 314 et Sasuke dans la 319…
- …et toi dans la 316, compléta Saru.
- Ça va servir à quoi, ça ?
- Vérifier quelques affirmations…

Il eut un sourire légèrement hypocrite.
- …et tester quelques procédés.
- Encore un test ?!
- Si je ne me trompe pas, il devrait être moins éprouvant que le premier.
- J’espère bien ! s’exclama Fugiro. Je crois que Sasuke a encore des séquelles !
- Tu l’as provoqué pour quoi, au juste ?
- Seulement pour voir la cicatrice qu’il a sur la nuque, répondit Fugiro, un peu gêné.
- Et elle représente…? Tu es sûr que ce n’est pas un tatouage ?
- Trois virgules en cercles. Et non, ce n’est pas un tatouage. C’est vraiment gravé dans sa chair, comme si on l’avait fait au couteau.
- Aucune couleur ?
- Non, je te dis !

Saru sembla réfléchir intensément puis hocha la tête.
- D’accord…fais ce que je te dis, on reparlera plus tard.

Fugiro vit ses sourcils se froncer et il passa une main sur son front avant de lui tourner le dos. Légèrement instable sur ses jambes, Fugiro se dirigea vers la salle où se trouvait Deidara, mais se ravisa et obliqua vers la réserve pour faire main basse sur le stock entier de plasticine. Il s’étonna du sourire qu’il sentait monter à ses lèvres. Visiter Deidara était à tout les coups très distrayant.
D’accord, il lui apprenait une nouvelle choc à chaque visite, mais ça on s’en foutait. Comparé à ce qu’il avait vécu avec Neji et Sasuke, tout lui semblait apaisant. Oui oui, même Itachi.

Journal de Bord de Fugiro Umiki
Le jeudi 2 février

« Deidara est étrange. Si on ferme les yeux et qu’on le laisse nous parler, on pourrait peut-être croire qu’il est innocent et étranger à tout ce qui se passe. Mais si on se décide à le regarder, on voit au delà de ses intonations. Un sourire sarcastique et un regard désabusé… Tout devient pire si on alimente la conversation.

- Salut Deidara !

L’intéressé releva la tête à l’ouïe de la voix de Fugiro et dégagea ses cheveux blonds de devant ses yeux. Il s’autorisa un sourire.
- Tu es moins…expressif qu’hier, s’étonna Fugiro.

Deidara fit la moue et haussa les épaules.
- On m’a appris à ne pas me décourager quelle que soit la situation, pourtant… Je ne comprends rien à ce qui se passe ici.

Fidèle à son habitude, Fugiro s’assit en tailleur près de lui.
- Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?

Deidara lui jeta un coup d’œil prudent et sembla incertain.
- Je me demande seulement ce que je fais ici à vous parler, lâcha-t-il soudainement. Ça fait mal de dire ça, mais je devrais être avec Tobi, en ce moment, à la recherche d’un Jinchuuriki. En tant normal, si j’avais croisé quelqu’un comme vous, vous seriez déjà mort.

Il ne laissa pas le temps à Fugiro d’ajouter quelque chose.
- Mais nous ne sommes pas en temps normal ! explosa-t-il en se levant brusquement. Je suis ici, avec vous, totalement impuissant et je me répugne moi-même ! Vous voyez ! Vous voyez cela, hm ?! Vous savez ce que c’est ?!

Il brandit une de ses mains, paume ouverte, devant Fugiro.
- Une…main…? répondit celui-ci. Une main tout ce qu’il y a de plus normale…
- Justement ! Je vous parle et en plus je ne possède plus aucune arme, ne serais-ce qu’un kunai ! Qu’est-ce que fait un véritable ninja, un membre d’Akatsuki, dans ces temps-là ? Même Itachi reste bien calme dans sa cellule ! N’est-ce pas pathétique de s’avouer ainsi vaincu ? Une règle fondamentale que doivent suivre tous les ninjas : persévérer, ne jamais abandonner ! Juste avant celle qui stipule qu’on ne doit jamais montrer ses émotions ! Je sais résister aux tortures les plus intenses, je peux aussi me débrouiller quoi qu’il arrive. Je marche aussi sur l’eau, ça vous étonne ? Et pourtant, je ne sais plus comment réagir devant cette situation ! Seul dans un endroit que je ne connais pas, sans même un seul petit flux de Chakra circulant dans mes veines ! Je voudrais…

Il fit quelques pas et appuya une de ses mains contre le mur en regardant vers le haut.
- Je voudrais partir…m’enfuir…et pourtant mon corps ne veut plus m’obéir. Vous droguez ma nourriture, je le sais très bien. Mon corps est si lourd…

Il redevint silencieux, laissant Fugiro totalement bouché et aussi muet que lui. Celui-ci tentait vaillamment de se rappeler un de ses cours.
En cas de tension extrême et/ou de danger, orientez le détenu sur un autre sujet ou une autre activité.
- Eh, Deidara, tu veux de l’argile ?

Celui-ci releva la tête, sembla hésiter et accepta finalement l’offre de Fugiro en tendant la main. Il y reçut un pot de plasticine qu’il ouvrit. Grommelant contre la mauvaise qualité de la chose, il commença à la pétrire d’une seule main. Il l’ouvrit et partit d’un rire hystérique alors qu’un premier vrai sourire illuminait son visage laissant Fugiro perplexe.
- Au moins, je n’ai pas tout perdu, lança Deidara en exhibant un oiseau parfaitement modelé.

Bouche-bée, Fugiro observa l’oiseau sous toutes ses coutures. Comment Deidara avait aussi bien à le modeler avec cette plasticine de mauvaise qualité… et à une seule main sans regarder ce qu’il faisait !
- Incroyable…souffla-t-il.

Deidara rit doucement et caressa l’oiseau de son autre main semblant entrer dans un monde où Fugiro ne pouvait le rejoindre.

Journal de Bord de Fugiro Umiki
Le jeudi 2 février

« Conversation grandiose avec Itachi ! Non…je blague évidemment. Je crois que je n’ai vu personne d’aussi silencieux que les deux frères Uchiwa. Ç’en est déprimant. Ça y est, je suis sur le bord du gouffre…

- Itachi-san ! Bonjour !

L’aîné Uchiwa dut percevoir la joie forcée dans le ton de Fugiro, car il ne fit que le considérer d’un air sombre. D’accord, même si Fugiro serait arrivé dans sa cellule déguisé en danseuse de french cancan avec le carnaval de Rio au grand complet collé au derrière, il est certain qu’Itachi n’aurait pas bronché. Si le plus jeune semblait pouvoir se laisser émouvoir (il avait tout de même fallu qu’une fille de mœurs légères soit sur le point de l’agresser sexuellement dans une rame de métro), il n’en était pas de même pour son frère. Il tenait toujours le bocal contenant le dénommé Kisame sur ses genoux et fixait Fugiro d’un regard noir. Non attendez…

Fugiro bougea lentement sur le côté et Itachi continua de fixer le point où il se trouvait un instant plus tôt. La porte, hum… Le regard de l’Uchiwa semblait étrangement vide.
- Itachi-san…?

Aucune réponse.

- Itachi-san, répondez-moi ! Vous allez bien ?

Tandis qu’Itachi restait toujours aussi dépourvu de réaction, Fugiro se fit la réflexion qu’Itachi était le seul de ses nouveaux détenus qu’il vouvoyait. Il avait appris à être familier avec « ses asilés », mais il ne pouvait s’en empêcher, les yeux d’Itachi semblait receler trois fois plus de vécu que les siens. Pourtant, il restait toujours immobile. Inquiet, Fugiro passa une main devant les yeux d’Itachi qui cilla. Après son immobilité précédente, ce simple mouvement fit sursauter Fugiro. Itachi tourna lentement la tête vers lui.

- Bonjour Itachi-san ! Tout va bien ?

Les lèvres d’Itachi se tordirent en un rictus et Fugiro vit ses yeux se baisser rapidement vers le bocal contenant un Kisame inerte.

- Oh, hum…marmonna Fugiro. Il n’a pas l’air en très bon état…


Journal de Bord de Fugiro Umiki
Le Jeudi 2 février

« J’ai vraiment cru qu’Itachi allait m’assassiner. Comment ai-je pu être aussi débile et oublier une des premières règles de la profession de cobaye ? Ne jamais contrarier un psychopathe et, surtout, ne jamais se poser aucune question sur leurs habitudes étranges. Qu’il soit sonné par le décès de son poisson…pas de problèmes ! Bon, d’accord, j’avoue, il n’était pas vraiment mort. J’y ai pourtant vraiment cru…et Itachi aussi. Et j’ai fait un fou de moi en allant acheter de la bouffe pour poisson dans l’animalerie juste à côté. »

Bon…aller chercher Gaara et l’amener dans…
Fugiro tenta de se rappeler. La 314, c’est vrai. Il longea les couloirs pour finalement s’arrêter devant la cellule de Gaara. Il prit une grande inspiration et ouvrit la porte. Évidemment, il était encore plongé dans le noir et ouvrit la lumière. Un cri d’inconfort lui répondit.
Tapi au fond de la cellule, un adolescent de quinze ans aux curieux cheveux rouges se protégeait les yeux d’un de ses bras.
- Gaara, dit Fugiro le plus doucement possible. Tu sors d’ici, tu es transféré dans une autre cellule pendant un instant.

Prudemment, Gaara retira son bras et Fugiro le détailla. Il ne semblait plus aussi assoiffé de sang que tout dernièrement et faisait même peine à voir à cause de ses énormes cernes. Il observa Fugiro avec méfiance et se décida à se lever. Il se laissa empoigner par le bras et emmener jusqu’à la pièce au numéro 314. Étrangement docile. Arrivé à destination, Fugiro inspecta brièvement les lieux, rien ne lui semblait anormal, mis à part cet énorme…store de métal dans le fond. Mais bon, rien de dangereux.
Fidèle aux ordres, Fugiro quitta la cellule avec un sourire pour Gaara et se dirigea vers celle de Sasuke. Il ne s’attendait pas à un bon accueil de sa part. Il n’en eut pas un, de toute manière.

Journal de Bord de Fugiro Umiki
Le jeudi 2 février

« Une bête sauvage ce type. Il ne ressemble pas tant que ça à son frère, finalement. Pour Itachi…tu rencontre ses yeux et tu as l’impression qu’il peut te tuer seulement grâce à eux. Pas Sasuke. Tu le regarde et tu as l’impression qu’il va te sauter dessus d’un moment à l’autre. Ne pas lui tourner le dos.

Dès que Sasuke le vit, il porta la main à sa nuque et sembla montrer les dents. Fugiro entra prudemment dans la cellule en se disant qu’il aurait mieux fait d’emporter un tranquillisant. Il s’approcha de Sasuke qui semblait être agité par un tic à l’œil gauche. Sa personnalité affirmée lui dictait d’avancer, de ne pas se laisser intimider par Fugiro, mais une partie de son cerveau lui hurlait de reculer avant qu’il ne l’ébranle une fois encore. Ces deux sentiments opposés provoquèrent une sorte de spasme dans son corps entier et il resta immobile, les poings crispés.
Fugiro tenta un sourire engageant et s’approcha de lui, les mains levés en signe d’apaisement et les lèvres de Sasuke se retroussèrent un peu plus sur ses dents. Prudent, Fugiro s’arrêta et ils se considérèrent mutuellement.
- Si vous croyez que vous allez encore m’attirer à l’extérieur, vous vous trompez, dit Sasuke après un long moment de silence.
- Ce n’est pas mon intention, répondit gentiment Fugiro. Je veux seulement te transférer dans une autre salle pour un petit moment.

Sasuke plissa les yeux et sembla hésiter. Fugiro ne lâcha pas prise.
- Aucun coup bas, cette fois-ci, promis.
Le jeune Uchiwa haussa les sourcils, l’air pas du tout convaincu et Fugiro passa la main sur sa nuque, cherchant des mots pouvant le convaincre.
- Écoute, Sasuke, nous n’avons pas débuté sur de très bonnes bases, tous les deux, dit-il bravement. Pourtant…vu le temps qu’il te reste à passer ici, je crois qu’il vaudrait mieux que tu me fasses confiance. Cela facilitera notre vie à tous les deux. C’est d’accord ?

Plein d’espoir, il tendit la main devant lui, voulant clairement que Sasuke la serre. Ce qu’il ne fit pas, bien-entendu. Pourtant, il hocha brièvement la tête et Fugiro s’en sentit soulagé.
- Suis-moi, alors, dit-il avec un début de sourire sincère.
S’étant déjà promis de ne pas tourner le dos à Sasuke, Fugiro le fit passer devant et le guida jusqu’à la salle 319. Elle ressemblait à la 314, celle de Gaara ; il y avait même le store blindé tout au fond. Sasuke regarda autour de lui et haussa les épaules. Pas beaucoup de changement dans l’environnement. Il pourrait compter les rabats du store, s’il voulait une distraction supplémentaire.
Ayant l’impression d’avoir rempli une mission importante, Fugiro sortit de la cellule et se dirigea vers la 316.
Arrivé à destination, il considéra la porte avec un certain recul. Contrairement aux autres salles, celle-ci devait être ouverte avec une carte spéciale. Fugiro empoigna son propre exemplaire de la carte pendant à son cou et la passa dans la fente permettant d’ouvrir la porte. Lorsqu’il entra dans la salle, il se figea, les sourcils froncés. Il s’attendait presque à se retrouver dans une nouvelle cellule avec un autre asilé sur les bras, mais il se trouvait dans une pièce sophistiquée possédant le même store de métal que les précédentes. Juste au dessous, un tableau doté de quelques boutons et un micro. Oh, une chaise aussi. Et un post-it collé près du micro.
Fugiro le prit entre ses doigts et le lut. Comme Saru lui avait dit, il comportait des instructions dont il ne comprit pas l’utilité profonde.
1. Appuyez sur le bouton rouge, au centre.
2. Appuyez ensuite sur le jaune à sa gauche
3. Levez le deuxième interrupteur à gauche et le troisième à droite.
4. Appuyez sur le troisième bouton bleu à partir du bas.
5. N’oubliez pas d’actionner l’interrupteur juste à sa droite.

Fugiro passa la main dans ses cheveux et décida d’exécuter les ordres sur le champ. Il s’assit sur la chaise devant le tableau de bord et appuya sur le bouton rouge clignotant au centre. Il n’y eut aucun changement dans la pièce où il se trouvait et il haussa les épaules avant d’appuyer sur le bouton jaune. Il entendit un léger déclic de l’autre côté du store métallique et un bref bruit.
Un éclat de voix étouffé par le métal ?
Fugiro fut sur le point de lever l’interrupteur, mais suspendit son geste. Il agissait comme un aveugle depuis ce matin. À quoi rimait toutes les instructions qu’on lui lançait dans le vide ? « Pas de coup bas » avait-il promit à Sasuke. Pourtant, il avait l’impression que c’était à lui, Fugiro, que Saru faisait un coup bas.
Sauf qu’il ne saurait pas de quoi il en retournait s’il n’obéissait pas aux directives.

Se mordant la lèvre inférieure, Fugiro enclencha les deux interrupteurs avant d’appuyer sur le bouton bleu. À ce stade, il y eut un changement notoire. Le store métallique se leva et il put voir une pièce violemment éclairée juste de l’autre côté d’une vitre de cinq centimètres d’épaisseur. En y voyant qui y évoluait, il eut un hoquet de surprise. Ses « jeunes » comme ils les appelaient. Naruto, Kiba et Neji, un air un peu perdu sur le visage observèrent une des portes de leur cellule s’ouvrir et deux gens qu’ils connaissaient étant poussés à l’intérieur. La voix de Naruto sortit bruyamment du récepteur posé près du micro.

- Sakura-chan ! Gros-sourcils !

Ce furent une Sakura et un Lee très faibles, mais sans camisoles qui trébuchèrent à l’intérieur de la cellule. Naruto s’empressa de soutenir son amie et Neji, un peu moins avide de contacts, posa sa paume sur le torse de Lee pour le garder debout. Kiba, pour sa part, se laissa tomber en position assise et s’agrippa les cheveux à deux mains en poussant un gémissement ressemblant à celui d’un chiot.
- Vous aussi, alors…? murmura-t-il. Qu’est-ce qu’on fait ici ? Je croyais qu’ils allaient nous laisser partir !
- On croyait aussi que Neji allait partir, Kiba, dit Naruto.
- Le problème, cria Kiba en relevant subitement la tête, les yeux fiévreux, c’est que Neji ne veut même pas nous donner la plus petite indice sur ce qu’il y a au dehors ! Monsieur ne désire pas en parler ! Si on savait ce qui nous attendait là-bas, on pourrais facilement planifier un plan d’évasion !
- Facilement ? hoqueta Sakura. Je n’ai plus aucune force, Lee non plus ! Je suis passée devant la cellule de Shikamaru et de Shino ! Ils sont couchés sur le sol, ils ne bougent plus du tout ! Si Naruto n’a plus de Chakra et si Neji ne peut même pas utiliser un Byakugan, je crois que personne ne pourra sortir d’ici facilement ! Kiba, tu n’as même plus Akamaru !

En entendant le nom de son chien, Kiba émit le son d’un animal blessé et montra les dents.
- Écoutez, dit calmement Neji. Je crois qu’il vaut mieux essayer d’analyser la situation.
- Analyser ?! s’écria Naruto qui commençait à perdre patience. On est ici depuis quelques jours, nous sommes tous en train de devenir fou et d’après ce que dit Sakura, Shikamaru et Shino sont…morts ! Nous n’avons même plus de pouvoirs, autant dire que nous aussi nous sommes morts ! Pas besoin d’analyser tout ça pour savoir que nous sommes dans une situation désastreuse, enfoiré !

La mâchoire de Neji se crispa et Naruto respira plusieurs fois.
- Ce que j’essaie de dire, Naruto, dit l’Hyûga en détachant bien ses syllabes, c’est que nous devrions avant tout savoir où nous sommes. D’après ce que j’ai entendu, les gens qui nous retiennent prisonniers ne connaissent rien des ninjas.
- Je n’ai vu seulement que deux autres personnes excepté vous, ici, dit Kiba. Celui du début, le petit un peu nerveux…
- Fugiro Umiki, dit Neji.
- …c’est ça. Et l’autre…plus grand avec une figure qui ne me plaît pas. Plus jeune aussi.
- Saru Osito.
- Ouais…bon, ce que je veux dire, c’est que ce Fugiro…eh bien, il avait l’air totalement perdu la seule fois qu’on l’a vu. L’autre, lui, n’arrêtait pas de poser des questions. Il sentait louche.

« Il sentait louche » il n’y avait que Kiba pour pouvoir dire cette phrase sans paraître ridicule. Invisible dans la noirceur de sa pièce, Fugiro fronça les sourcils. Il entendit Sakura dire que c’était « ce sale type » qui les avaient amenés dans cette pièce Lee et elle. Fugiro ferma les yeux et respira à fond. Il en voulait à Saru, mais, à mesure que la conversation avançait, il commençait à penser comme lui. Les cinq adolescents dans la cellule tenaient le même discours et ils avaient veillé à ce que les deux groupes ne soient pas en contact avant ce jour. Ce qu’il racontaient…était-ce vrai ou était-ce le résultat d’un délire psychologique ?
Les yeux toujours fermés, il réfléchit. Ils avaient tous des personnalités différentes et réagissaient à leur façon, la détresse la plus flagrante étant celle de Kiba. Qui était ce Akamaru ? Sakura avait parlé de Chakra…tout comme Deidara. Neji avait une marque sur le front, Sasuke sur la nuque… Itachi, ses yeux avaient des reflets rouges comme ceux de son jeune frère… Sakura, Lee…leur force terrifante…le détachement profond de Neji. La colère de Sasuke. Il connaissait Naruto et Sakura.
Tous ces morceaux formaient un casse-tête que Fugiro avait le plus grand mal à résoudre.

BANG !

Fugiro poussa un cri et sursauta.

BANG ! BANG !

Dans la cellule, les regard se tournèrent vers une fenêtre découpée dans le mur. On ne voyait rien au travers, la pièce où elle donnait étant plongée dans le noir profond, mais elle se mit à trembler sous l’assaut de coups répétés. Les yeux désormais bien ouverts de Fugiro se portèrent vers la dernière instruction. « N’oubliez pas d’actionner l’interrupteur juste à sa droite. »
Fugiro jura et exécuta ce qu’on lui demandait.
Mauvaise idée.

La pièce où il se trouvait s’illumina de façon à ce que tous puissent voir qu’il s’y trouvait. Encore pire, la pièce à la fenêtre aussi fut gorgée de lumière et ils purent voir qui torturait la vitre de cette façon.
Les poings de Fugiro se crispèrent.
Il lui avait dit « aucun coup bas ».

- Excuse-moi, Sasuke, murmura-t-il.

Les poings et le front du jeune Uchiwa étaient posés sur la vitre comme si son seul souhait était de la traverser. Tous étaient encore sous le choc et n’avaient vu Fugiro dont l’emplacement était à l’opposé de celui de Sasuke, mais celui-ci, avant de poser son front contre la vitre, le transperça d’un regard meurtrier.

- SASUKE !
Deux voix avaient hurlé son nom à l’unisson. Naruto sauta sur ses pieds et se précipita vers la vitre. Sasuke releva soudainement la tête et ses yeux rencontrèrent ceux de Naruto qui s’arrêta brusquement à deux mètres de son but. Sakura rejoint Naruto et, elle aussi, observa Sasuke à distance, comme si le regard du jeune Uchiwa les paralysaient sur place. Même à cette distance, Fugiro pouvait voir la détresse de ses yeux. « J’ai fait de mauvais choix », c’est ce qu’il lui avait dit. Si ces choix l’avaient éloigné de ces deux personnes, il semblait aujourd’hui les regretter amèrement. Le poing qu’il avait crispé sur la vitre trembla lorsque Sakura, rassemblant tout son courage, s’approcha, Naruto sur ses talons. La jeune fille posa la main sur la vitre à l’endroit où se trouvait le poing de Sasuke et Fugiro vit le bas du visage de celui-ci changer comme s’il serrait les dents de toutes ses forces. S’il se serait trouvé à sa place, Saru aurait regretté de ne pas pouvoir calculer sa fréquence cardiaque.

Parlant de Saru… Fugiro n’aurait su dire la période où il l’haïssait le plus. Peut-être lorsqu’une larme coula sur la joue de Sakura. Peut-être aussi lorsque le poing de Sasuke se décrispa et se posa bien à plat sur la vitre ou alors lorsque Naruto s’approcha et commença à lui parler tout bas, bien qu’il sache que Sasuke ne pourrait pas l’entendre.

Ou alors quand le regard de Neji convergea vers la partie gauche de la cellule et qu’il se leva en fronçant les sourcils.
- Qu’est-ce qu’il y a, Neji ? demanda Lee en regardant dans la même direction que lui.

Il pâlit aussitôt.
- Mais…balbutia-t-il. C’est le Kazekage !
À ces mots, le regard de Naruto fila vers la partie gauche de la cellule tandis que Fugiro se tordait le cou pour voir qui il appelaient « Kazekage ». Naruto lui fournit la réponse.
- Gaara ! hurla-t-il. Gaara relève-toi, Gaara !

Fugiro put enfin l’apercevoir. Gaara gisait au fond de la pièce 314, dans un état catatonique. Ses yeux étaient éteints et rien dans l’agitation de la salle ne le fit bouger. Le cri de rage de Naruto se confondit avec le sifflement de colère de Fugiro. Pas question de leur faire subir ça un instant de plus. Il porta son attention sur le tableau de bord, cherchant comment désactiver les néons et les haut parleurs. Son plan : fermer tout et rapatrier chacun dans sa propre cellule. Il abaissa un des interrupteurs, mais rien ne se produisit. Il porta le regard vers un panneau clignotant dont l’affichage indiquait « Hold ». Fugiro gronda. La mécanique était contrôlée par une autre salle. Il devait donc sortir d’ici et trouver comment désactiver tout le système.
Sa main se posa sur la poignée de porte pour la tourner et se bloqua après un quart de tour. Verrouillée, la porte. Elle aussi.
- K’so…grommela-t-il.

Son regard convergea vers un autre post-it collé près de la porte. Signé Saru Osito, bien-entendu.
« N’oublie pas de leur poser des tas de questions, Fugi-san. C’est nécessaire pour l’expérience. »
Fugiro déchiqueta le post-it et frappa dans la porte blindée de toutes ses forces
- SARU ! hurla-t-il. Sale…

Il se tut, tout cela ne servait à rien. Il était même sûr que s’il enclenchait l’alarme d’incendie juste à sa droite, il le laisserait crever là. Il retourna donc au tableau de bord qu’il gratifia d’un coup de poing. Pas très intelligent tout cela, mais puisque toutes les commandes étaient verrouillées.
Toutes ?
Fugiro vérifiait s’il n’avait pas causé trop de dommages lorsque la voix de Naruto s’éleva demandant qui avait organisé tout ça pour qu’il puisse aller l’assassiner.
Bon, d’accord, soit ils était trop paniqués pour l’avoir remarqué ou soit que la dernière fois où ils s’étaient retournés vers l’endroit où il se trouvait, ils avaient fait face à un bureau vide, Fugiro s’acharnant après la porte à ce moment.
Sa chance tourna, car Sasuke remarqua son retour derrière le tableau des commandes.
- Fugiro ! cria-t-il en donnant un furieux coup de poing dans la vitre.
Fugiro sursauta en même temps que Sakura qui se trouvait encore près de lui. En tapant toutes les commandes, il avait sûrement fini par activer le microphone de Sasuke. Quoi qu’il en soit, tous se retournèrent pour lui faire face. Il se renfrogna et Sasuke croisa les bras, un sourire satisfait sur le visage. Un air démentiel sur le visage, Kiba bondit vers Fugiro, les lèvres retroussées en un rictus meurtrier.

- Vous ! cracha-t-il. C’est de votre faute tout ça ! Vous êtes qui au juste pour nous enfermer ici ?!

Fugiro resta silencieux un moment, puis approcha le micro de ses lèvres.
- Bonjour, Kiba, dit-il. Je sais que nous nous sommes déjà vus et je regrette que ce soit dans des circonstances assez désastreuses. Je pourrais aussi dire que je suis exactement dans la même situation que vous, je ne peux sortir de cette pièce.

Sasuke tapa dans la vitre pour attirer son attention.
- Vous mentez.

Fugiro attendit qu’il dise autre chose, mais il ne semblait pas vouloir en fait autant. Il décida d’user d’une autre tactique.
- Écoutez, je jure de vous dire toute la vérité, à condition que vous en fassiez autant d’accord ? Aucun d’entre vous n’a l’air d’un mythomane et je suis prêt à écouter chacune de vos histoire…et les croire. Marché conclu ?
- Vous faites beaucoup de promesses que vous ne tenez pas, intervint Sasuke.
- Qu’est-ce qu’on a à perdre, Sasuke ? lança Kiba. Toi aussi, niveau promesses, tu n’es pas au top.

Il s’attira un regard noir de l’Uchiwa, mais celui-ci était un peu moins impressionnant que d’habitude lorsqu’il portait une jaquette d’hôpital. La majorité finit par se ranger du côté de Kiba, estimant que dans l’état où ils étaient, rien ne pouvait davantage les éprouver. La lèvre supérieure de Sasuke se souleva en un rictus de mauvaise augure, mais, derrière sa vitre, il était aussi inoffensif que tous les autres.
- Racontez-nous donc la vérité, intervint Lee.
- Vous êtes ici détenus dans un asile psychiatrique, commença Fugiro après une longue inspiration, un endroit où l’on enferme…les fous, si vous préférez.

Il vit leurs visages se fermer à l’ouïe du mot « fou », mais il n’en eut cure. Il avait promis de dire la vérité. Rien d’autre que la vérité.

- On vous y a tous amené pour des raisons différentes, dont je n’ai pas eu vent. Je travaille ici depuis dix ans, mon but étant d’interagir avec les détenus, afin d’améliorer leur social et, par ce fait, leur santé mentale. À mes débuts, j’étais sous les ordres directs d’un vieil homme sympathique, Nakashida-san. Il avait une passion pour le cerveau humain et voulait à tout prix comprendre les causes de ses dysfonctionnements. Il me demandait de prendre des notes sur le comportement de mes patients et écrivait des thèses avec les résultats. Quelques fois, sans avoir vu le patient, il réussissait à déceler des choses que je n’avais vu moi-même. Il me disait à ce moment comment me comporter avec lui, de façon à ce qu’il emprunte plus facilement le chemin de la guérison. Cet homme avait un véritable don.

« Malheureusement, il est mort il y a deux ans et à été remplacé par un jeune homme du nom de Saru Osito. Le sale type, comme vous l’appelez. Bien qu’il ait été le neveu de mon ancien patron, je doute que ce soit la raison qui l’ait amené si rapidement à gravir les échelons. Saru est très intelligent, trop même. Et son intelligence combinée avec son ambition font de sérieux dégâts. Il éprouve la même passion que son oncle pour le cerveau humain, mais jamais Nakashida-san…jamais il n’aurait fait subir à Sasuke et Neji ce qu’ils ont vécu. Il aurait analysé leur comportement à l’intérieur du centre. Saru, lui, ne jure que par la pratique. S’il avait pu, je crois qu’il serait allé mener Neji chez l’ophtalmo par lui même et aurait amené Kiba en plus de Sasuke.

« Finalement je crois que s’il était seulement ambitieux, il ne serait pas tel qu’il est, mais il est aussi maniaque. Finalement je crois que ce n’est pas seulement le cerveau qui le fascine, mais bien tout l’asilé au complet. Seulement à voir ses yeux lorsqu’il parle de telle ou telle expérience, on le devine. Je crois qu’il n’est jamais plus heureux que lorsqu’il expérimente quelque chose qui peut faire souffrir psychologiquement. Au fond…peut-être qu’il aime voir comment l’être humain réagit lorsqu’il est poussé à bout. C’est peut-être ce qui le pousse à manipuler tout le monde… et à nous avoir tous enfermé ici.

Fugiro se tut, leur laissant tous le temps de digérer ce qu’il avait dit.
- Qu’est-ce qu’il veut au fond, ce Saru ? demanda finalement Naruto.
- En fait, il désire comprendre ce qui vous a fait enfermer ici et, surtout, pourquoi vous avez tous la même histoire paraissant invraisemblable à première vue. Donc, il m’a…obligé à vous poser des questions sur votre vie précédente.
- Posez-les donc vos questions si vous croyez que nous ne disons pas la vérité ! lança Kiba en levant le menton d’un air de défi.
- Je vais tout d’abord demander à l’un d’entre vous de raconter son histoire, dit Fugiro sur un ton gentil, j’éviterai ainsi toutes questions inutiles.

Naruto leva la main.
- Je peux me charger de tout raconter, si vous voulez. Au point où on en est…
Le groupe d’adolescent acquiesça. Qui qu’ils soient, Naruto avait joué un rôle important dans leur vie, il était donc raisonnable que ce soit lui qui s’en charge. Le jeune homme prit une grande inspiration et raconta tout, partant du démon renard, expliquant même le pouvoir qu’avait le Chakra en eux. Il passa par l’histoire de certains clans, dont les clans Uchiwa et Hyûga, pour ensuite parler de sa formation de ninja avec Sasuke et Sakura. Il était tellement absorbé par son histoire qu’il ne vit pas les yeux ronds de Fugiro et sa bouche grande ouverte. Lorsqu’il arriva au passage de la trahison de Sasuke, sa voix trembla légèrement et Fugiro vit pour la première fois le jeune Uchiwa baisser les yeux.

« J’ai fait des erreurs… »

Bizarrement, Naruto ne semblait pas se rappeler de ce qui l’avait transporté à Tokyo. Il était en plein entraînement, qu’il disait. Tous les autres affirmaient qu’ils étaient soit en train de se battre ou alors de s’entraîner comme le ninja blond. Ils remarquèrent soudain l’air de Fugiro.
- Est-ce que ça va ? demanda Neji dans un rare accès d’humanisme.
- Je…balbutia Fugiro, oui, je vais bien. Seulement, ce que vous racontez est tellement…incroyable.
- Vous avez promis de nous croire, répondit Sasuke sur un ton sec.
- En voilà un qui n’a pas aimé que l’on raconte ses exploits, ironisa Kiba.
- TOI, TU TE LA FERME ! hurla soudainement Sasuke en gratifiant la vitre d’un nouveau coup de poing.

Kiba écarquilla les yeux et un silence lourd tomba sur le groupe tandis que l’on entendait plus que la respiration précipitée de Sasuke.
- Vous avez dit que vous aviez des questions à nous poser, dit-il en reprenant finalement son calme.
- Ou…oui, en effet, répondit Fugiro.
- Allez, y… dit Neji qui parlait pour la première fois.
- Je peux paraître étrange, dit Fugiro après une grande inspiration, mais quelque chose ne me rentre pas dans la tête. Vous prétendez ne rien connaître de ce monde, mais les premières paroles que j’ai entendu de Naruto étaient celle où il annonçait à Kiba qu’il serait le prochain président des États-Unis. Je n’y comprends rien.
- En fait, répondit Naruto, après un moment de réflexion, on a eu le temps d’errer un peu Kiba et moi avant d’être amenés ici et j’ai pu jeter un coup d’œil à un journal. Il y parlait de ce gars là…et j’en ai conclu que c’est un type important…un sorte d’Hokage, quoi.
- D’accord…aquiesça Fugiro. Deuxième question : qu’est-ce qu’un Chidori ?

Naruto se mordit la lèvre et se tourna vers Sasuke.
- C’est à lui qu’il faut demander.
- Le Chidori est un Jutsu très puissant, récita Sasuke d’une voix atone, il contient du Chakra doué d’une force destructrice et crépite comme un éclair. On l’appelle ainsi, car lorsqu’on l’utilise, il produit le bruit d’un millier d’oiseaux. On ne peut l’utiliser qu’avec une grande vitesse et un Sharingan.
- Qu’est-ce qu’un Sharingan ?
- Un œil à quatre pupilles maximum, permettant de copier et d’anticiper les mouvements de l’adversaire.
- Et…tu as un Sharingan ?
- J’avais deux Sharingans chacun à quatre pupilles.

Fugiro resta un instant bouché. Même le meilleur des mythomanes ne pouvait inventer une histoire ainsi et qu’elle concorde si parfaitement avec celle des autres !
- Vous me dites vraiment la vérité…balbutia-t-il finalement. Vous étiez vraiment des ninjas…
- Il était temps que vous compreniez ! soupira Naruto.
- Si vous étiez enfermés ici à cause de ces histoires…c’est que vous êtes parfaitement sains d’esprit…
- Pas tellement…soupira Kiba. À ce que j’ai compris, il y a d’autres que nous enfermés ici. Qui sont-ils ?
- Un homme du nom de Deidara et…Itachi Uchiwa.

Un frisson parcourut l’échine de chacun à l’énoncé de ces deux noms.
- Ils sont dangereux, dit Sakura. Et intelligents. Cela m’étonne qu’ils n’aient pas quitté cet endroit de leurs propres moyens à l’heure qu’il est.
- Pour tout vous dire, ils ressemblent autant à des loques humaines que vous, admit sincèrement Fugiro.

Rêvait-il ou était-ce bien une étincelle de jubilation qu’il avait vu passer dans l’œil de Sasuke.
- Il faut faire attention, même s’ils semblent démunis, dit sombrement Neji. Après tout, ils font parti d’Akatsuki.
- Ils en faisaient parti, rétorqua Kiba. Personne ici ne peut vraiment dire qu’il est un ninja.
- On a bien essayé, dit Lee, regardez où ça nous a mené…
- C’est un cercle vicieux quand on y pense…on tombe ici, dans la rue, lorsque quelqu’un a le malheur de nous demander qui on est, on lui répond honnêtement, on nous envoie ici à coup de chidori pour nous neutraliser…et maintenant qui voudrait croire qu’on dit la vérité ?
Lee et Kiba soupirèrent en chœur.

- Qui d’entre vous ont déjà eu affaire à Deidara ? demanda soudainement Fugiro.
Naruto, Lee et Neji levèrent la main.
- Et à Itachi ?
Naruto garda la main levée et fut rejoint par Sakura. Sasuke leva le poing.
- Comment estimez-vous leur puissance à tout les deux ? Deidara semble plus résistant qu’Itachi, non ?

Fugiro ne pouvait croire qu’ils posait une telle question. Tout cela semblait si irréel.
- Itachi est plus puissant que Deidara, dit Naruto. Il est passé ANBU à douze ans.
- Il a tué son clan entier à douze ans, précisa Neji.

Fugiro vit la mâchoire de Sasuke tressaillir.
- Et comparé à vous ?
- Il est plus fort que Sasuke, répondit Naruto. Enfin…quoi ! Faut être honnête ! s’exclama-t-il en voyant la tête de Sasuke tourner lentement dans sa direction.
- Et Sasuke est le plus fort d’entre vous tous ?

Il y eut un silence et tout le monde acquiesça lentement.
- Là aussi, il faut être honnête, marmonna Kiba.

Journal de bord de Fugiro Umiki
Le jeudi 2 février

« Aucun besoin de préciser que si quelqu’un me met un flingue entre les mains, c’est la mort qui attend Saru Osito.

Après presque une heure d’interrogatoire, la tête de Fugiro était sur le point d’exploser sous la surcharge d’informations la composant. Il ne put s’empêcher de penser que si on l’avait transformé en livre, il serait devenu une encyclopédie descriptive du pays du Feu, dont le quatrième de couverture serait « Vous pensiez connaître tous les détails de la vie des ninjas de Konoha ? Venez vérifier vos connaissances avec ce livre traitant de tout ce que vous pourriez jamais savoir sur les dessous de la vie d’un ninja ! Récits dramatiques et étalage de l’histoire de chaque clan en prime ! »
Pourtant, il était fier de lui, il avait fait son travail exactement comme il l’aurait fait s’il travaillait encore sous les ordres de Nakashida-san. Il avait posé ses questions lentement, prenant compte du fait que tous les détenus étaient humains et avaient seulement un…problème. Fugiro avait foi en cette technique. La preuve : il avait amené Sasuke à raconter la destruction du clan Uchiwa. Un exploit encore inégalé jusqu’à ce jour. Il n’avait pas dit que cela avait été aisé, mais au bout de quelques crises de tremblements et de perte de la parole, Fugiro avait réussi à ramasser toutes les informations concernant ce sujet…et, il fallait l’avouer, avait encore moins de sympathie pour Itachi Uchiwa.
Autre événement notoire : il réussit à savoir ce qu’étaient ces étranges cicatrices présentes sur le corps de Neji et Sasuke. La surprise des deux ninja fut grande quand il leur fit remarquer que les marques étaient incolores et avaient seulement l’apparence de renflements. Fugiro apprit que la marque de Neji était destiné à protéger le jutsu héréditaire de son clan, le Byakugan, et frissonna lorsque Sasuke lui apprit comment il avait obtenu le sien.

Fugiro se sentait bien pour le première fois depuis longtemps. Son rôle premier dans l’établissement de l’APSSAT était de socialiser avec les détenus et de provoquer une amélioration dans leur caractère. Si l’aura de mort entourant Sasuke en permanence avait disparu et si Neji avait souri, il estimait avoir rempli sa mission. Il était en plein débat avec Lee contre Neji pour lui faire comprendre que c’était bien l’état psychologique d’un humain qui aidait son cas et non toutes la aptitudes qu’il possédait à la naissance, lorsque les lumières s’éteignirent. Fugiro n’eut que le temps d’empoigner le micro pour dire qu’il reviendrait le lendemain avant que les stores métalliques ne lui bouche la vue sur « la salle aux jeunes ».
Il se tourna ensuite vers la porte et croisa les bras un air mauvais sur le visage. Il prévoyait que, ayant collecté toutes les informations nécessaires, Saru allait lui ouvrir la porte. Il fallait absolument qu’il garde son calme et qu’il ne lui envoie pas son poing dans la figure, car il serait renvoyé. Même s’il l’aurait voulu le matin même, il ne désirait plus maintenant quitter son emploi : il voulait suivre la progression de ses jeunes, espérant qu’ils pourraient s’adapter à la réalité actuelle. Qui sait…peut-être seraient-ils relâchés et vivraient une vie normale dans la frénésie de Tokyo.
C’est un Fugiro à l’air serein qui se fit délivrer par Saru. Celui-ci ne reçut aucun regard de sa part lorsqu’il sortit de la salle. Jusqu’à ce que…

- On les transfère ce soir, Fugiro-san.

Fugiro tourna lentement la tête vers Saru qui affichait un air impénétrable.
- Qu’est-ce que tu dis ?
- Les nouveaux arrivés seront transférés ce soir. Vers l’ITSSAT
- L’Institut de Traitement ?! Mais t’es malade ! Ils sont pire que toi, là-bas, ils vont les tuer !! C’est quoi ta motivation ?
- Leur histoire ne peut pas être vraie, elle n’est pas rationnelle. Il vont leur faire subir des tests à éléctrochocs.
- Toutes leurs histoires concordent parfaitement ! Déjà qu’ils sont totalement sains d’esprit, tu veux les envoyer se faire lobotomiser par des fous !
- Ils sont sûrement entrés en contact avec une substance chimique qui a perturbé leur cerveau. Et cesse de parler ainsi, car, sinon, c’est toi que je fais enfermer.
- Tu ne peux pas faire ça, Saru, répondit Fugiro d’une voix sourde. Je le répète : ce serait les envoyer à la mort.

Saru haussa les épaules.
- Pour la science, répondit-il avec un sourire avant de laisser une fois de plus Fugiro en plan.

Journal de Bord de Fugiro Umiki
Le vendredi 3 février

« Il est présentement quatre heures du matin et je tremble encore. Qu’est-ce que je fais ?

Ce soir-là, Fugiro rentra chez lui, la mort dans l’âme. L’estomac noué, il ne put rien manger et avala une dose plus que suffisante de somnifères avant d’aller se coucher.
Il fit un rêve étrange. Une silhouette d’un noir d’encre était penchée sur lui et il put clairement apercevoir la couleur rouge de ses yeux et le kunai qu’elle tenait dans sa main. Se trompait-il ou…dans ces yeux rouges se trouvaient quatre pupilles ?
- Ne vous inquiétez pas, Fugiro-san, nous ne nous laisserons pas faire…dit la silhouette d’un voix qu’il connaissait bien.
- Sasuke ? balbutia Fugiro.
Il put apercevoir l’éclat des dents du jeune homme lorsqu’il sourit.
- Nous partons, Fugiro-san, dit-il avant de disparaître.

La pensée de Fugiro resta longtemps en suspens et il revient à la réalité lorsqu’il sentit le matelas se tordre entre ses doigts crispés. Il s’assit brutalement dans son lit et passa une main dans ses cheveux.
« Nous ne nous laisserons pas faire…»
Tout cela avait semblé si réel, ce n’était pas un rêve, il en était persuadé… Mais pourquoi alors ces yeux rouges…
« Nous partons… »
Fugiro sursauta soudainement. Partis ! Ils s’étaient enfuis ! Il attrapa le téléphone sur sa table de chevet et composa le numéro de son établissement de travail. Il tomba sur le répondeur. Bien-sûr, personne ne répondait à cette heure-ci…
Il raccrocha rageusement et tressaillit lorsqu’il entendit un bruit venant de la cuisine. Il mit son peignoir et sortit de la chambre à coucher pour se diriger vers la source du bruit. Il tâtonna pour ouvrir la lumière et étouffa un cri.
Il y avait un énorme trou dans son plancher et le mur devant lui était couvert d’inscriptions contenant probablement un message. Sous le choc, il s’approcha pour les déchiffrer et remarqua un kunai posé sur la table, juste à côté d’une tache de sang. Son corps entier se glaça à cette vision et tenta de reporter son attention vers le message.

Fugiro-san,

C’est avec le kunai que vous trouverez sur cette table que j’ai gravé ce message dans votre mur. Il aurait effectivement été plus pratique d’utiliser le papier et le crayon que vous avez dans votre table de chevet, mais je voulais que vous ayez la possibilité de contempler mon message durant longtemps.
Ils nous ont sortis à l’extérieur, cette nuit. Même si nous ne savions pas où ils nous amenaient, nous avons pressenti quelque chose de mauvais. J’ai vu mon frère embarquer dans un fourgon voisin du mien. Ne vous vous êtes pas déjà senti si démuni que vous voudriez en hurler de rage ? C’est ce que j’ai ressenti durant le temps que j’ai passé avec vous. Vous sembliez lire à l’intérieur de moi, et je détestait cela. Pourtant, vous avez réussi à utiliser les bons mots, ceux qui m’ont permis de faire la paix avec moi-même pour un instant. Bien-sûr, ce moment n’a été que de courte dûrée, car, tout de suite après ils nous ont embarqué.
J’ai réfléchi pendant le trajet et j’ai curieusement pu retrouver le même état d’esprit que j’avais lorsque je vous racontais mon histoire. J’étais serein, incroyablement calme. Ils pouvaient faire n’importe quoi, maintenant, je m’en foutais. C’est alors que je l’ai sentie.
La puissance.
Elle est venue vers moi, m’a submergée, et je me suis senti à nouveau en possession de mes moyens. Je ne peux pas vous décrire la sensation que j’ai éprouvé à ce moment-là. Mon Sharingan est revenu et j’ai enfin un voir mon chakra. Ai-je besoin de vous préciser qu’un Chidori bien placé a eu raison de la porte de ce fourgon ?
Tous ont semblé avoir le même sursaut de puissance. Même lui…Itachi. Ils ont payé.
Ah oui, Saru est mort. C’est son sang, sur la table.
Je n’ai pas eu le temps d’arrêter Itachi, il s’est enfui avant que j’aie pu l’intercepter. Ma vengeance n’est toujours pas complète. Quoi qu’il en soit, même ici je le traquerai et ce, jusqu’à ce que nous soyons de retour chez nous. Je suis pourtant certain que je parviendrai à le retrouver facilement ici. Et à ce moment…soit je le tuerai, soit je mourrai. Ma mort viendra sûrement plus rapidement que prévu.
En espérant que vous, vous vivrez.

Uchiwa Sasuke




Voilà, c'est fini *essuie une petite larme*
En espérant que vous ayez autant apprécié de lire cette histoire que j'en ai eu à l'écrire.




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