Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Des difficultés d'être l'héritier d'un clan et de lui faire honneur

Hinata Hyuga héritière des Hyugas va devoir épouser le prince Elladan Elrohir l'héritier du clan Elrohir d'occident. Hinata, Neji, Sakura, Kakashi et Naruto devront partir avec Annwas général du clan Elrhoir dans ses terres continuellement ravagées par de violents conflits. Comment les ninja réagiront devant la froide arrogance du prince et lorsque Hinata verra ses rêves brisés.
Classé: -12I | Spoil | Action/Aventure / Drame / Romance | Mots: 71821 | Comments: 25 | Favs: 37
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Galahad (Masculin), le 25/05/2008

Le crépuscule des dieux est sur le point d’arriver. De la victoire ou de la défaite de Steppenwolf dépend l’avenir du monde. Une créature que le temps lui-même avait oublié foulera de nouveau la terre des mortel…
Bonne lecture.




Chapitre 8: Ragnarok




Un jeune garçon s’effondra la gorge tranchée par une hache, aussitôt, un autre prit sa place et tomba, la poitrine ouverte par la même hache, puis un troisième adolescent chuta au sol, les mains crispées sur la hampe de sa lance, sa tête à ses pieds. Dans la brèche, le sang coulait à flots, et la charge d’une quinzaine de champions de Loki aux côtés des Urskarls et des Berserks menaçait de faire céder la ligne. À la férocité des hommes du nord, les jeunes lanciers du clan Elrohir opposaient leur discipline et leur courage, tombant par douzaines pour mettre à terre les puissants guerriers ennemis, inspirés par la fougue de leur jeune général, le petit cousin de Elladan, Peredur Elrohir. Un par un, les champions de Loki étaient jetés à terre et traversés par l’acier acéré des lances et des dagues.
Dans les catacombes, les combats faisaient encore plus rage qu’en surface. Face à plusieurs centaines de combattants, se tenait la garde d’honneur d’Elladan, qui à défaut de protéger le prince, empêchait les défenses de la citadelle d’être détruite de l’intérieur. Kulwch frappa de son épée fracassante la cage thoracique de son adversaire, qui s’affaissa en poussant un hideux gémissement avant d’être remplacé par un nouvel homme. Il ne put lever son arme que la dague de main gauche de Kulwch s’enfonçait déjà dans sa gorge. Aux côtés de Kulwch se tenait Morgan Tud, son second, qui venait littéralement d’ouvrir un homme en deux de ses griffes de combat accrochées à ses poignets. Dans l’étroit corridor, seuls deux hommes pouvaient combattre de front, si bien que les guerriers d’élite de la garde d’honneur faisaient un carnage. Face à eux se tenait un ennemi haï, chaque membre du clan Elrohir apprenait dès le début de sa formation à les haïr, dans toutes les terres du clan Elrohir, le peuple racontait la cruauté de ces êtres abjects : les mineurs de Meurig. Responsables de la défaite des montagnes blanches et de la mort du Breitwelda Artorius. Les mineurs formaient une caste de guerriers troglodytes acquis à la cause du haut roi des tribus montagnardes. Ils partaient aux combats torse nu scarifié, la peau traversée par de larges lames, un casque de bronze sur la tête, uniquement armés d’une pioche, réputés fanatiques et cruels, n’hésitant pas à torturer leurs prisonniers, ils se complaisaient dans des orgies sanglantes et bestiales. Malheureusement pour eux, leur ardeur au combat poussaient le premier rang droit vers les lames de Kulwch et les griffes acérées de Morgan Tud, l’espace exigu les empêchait de manier leurs pioches, à peine leurs morts enjambés que les nouveaux arrivants étaient abattus, la pression des rangs arrières empêchait toute tentative de repli. Malgré une supériorité de quinze contre un, les mineurs étaient écrasés.
- Massacrons les ! Poussez l’assaut ! Pour le prince ! Rugit Kulwch.
Les mineurs ne pouvaient que tomber sous les lames cruelles de la garde d’honneur. Laissant une centaine de cadavres, Kulwch et ses hommes débouchèrent sur une vaste salle abandonnée, où ils traquèrent les derniers mineurs, les jetant au sol avant de s’emparer de leurs crânes.
- Voila une bonne chose de faite.
- Mabon, tu crois que le sang d’une centaine de ces barbares puants va suffire à apaiser les âmes de nos frères massacrés et tourmentés par ces animaux ? Non, en aucun cas, et j’espère un jour que notre seigneur voudra les faire brûler dans leurs grottes.
La haine se lisait dans les yeux de Morgan Tud.
- Navré de vous couper, mais je crois que les âmes de nos frères vont être apaisées.
Le garde fit un tour complet sur lui-même, désignant de sa hallebarde quelques centaines de mineurs encerclant la garde d’honneur.
- Oui, voila un digne sacrifice.
- Cent deniers que j’en tue le plus ! Lança Mabon en dégainant une paire d’arbalètes de poing.
Les autres guerriers se laissèrent aller à une surenchère de paris sur qui tuerait le plus ou le premier. Puis ce fut la fin de toute raison, une orgie de violence, une tempête de sang gagnant en intensité de seconde en seconde. L’air fut empli du bruit écœurant des lames tailladant la chair, des os fracassés et des cris des mourants.


- Je suis Steppenwolf !
Ce cri retentit comme une sentence, la preuve que l’apocalypse allait bientôt avoir lieu. La vapeur se dissipa, laissant apparaître le loup des steppes maculé de son sang se rapprocher de Hyperborée. La jeune fille n’avait plus son apparence de guerrière divine, sa peau était à nouveau blanche et ses cheveux, blonds. Le masque de haine sur son visage avait cédé la place à la terreur, des larmes coulaient sur ses joues. Une fragile adolescente apeurée et épuisée avait pris la place du farouche Walkyrie, à chaque nouveau pas de Steppenwolf, elle reculait. Hyperborée glissa et fut relevée par son ennemie.
- Je m’occuperai de toi après Elladan, d’accord, ma petite, lui murmura Steppenwolf en lui léchant son visage.
Le loup des steppes regarda autour de lui et lança Hyperborée, qui allait s’empaler sur un pieu de bois dépassant du village en ruine. Elladan tremblait alors qu’il était rejoint par les ninjas et Prydwenn.
- Que t’arrive-t-il ? Demanda Naruto, voyant Elladan tenter de stopper les tremblements de ses bras.
- Hyp… Hyperborée était si puissante et lui n’en a fait qu’une bouchée. Je ne pe… Elladan regarda Hinata et se redressa. Je ne peux me laisser abattre. Nous devons le contenir tant que je n’aurai pas Valentine. Il faut se dresser au mépris de notre vie face à lui. Sakura, occupe-toi de Hyperborée ! Naruto, viens avec moi, pour t’avoir affronté, je sais que tu as en toi les ressources pour le combattre.
- Quelle ironie ! L’élu de Viviane, s’allier au porteur de Kyubi. Si mes connaissances sont exactes, durant la grande guerre divine, la dame du lac n’avait de plus redoutable adversaire que le démon renard à neuf queues.
- Ce n’est pas aux côtés d’un démon que je vais combattre mais aux côtés du ninja Naruto Uzumaki, déclara Elladan.
Le visage de Naruto s’emplit de fierté, en l’espace de deux jours, la haine entre lui et Elladan s’était muée en un profond respect.
- Touchant, éloignons-nous, il serait dommage que Hyperborée soit tuée avant que je ne puisse m’occuper d’elle.
Steppenwolf s’éloigna rapidement, suivi de près par ses deux nouveaux adversaires.
- Naruto, il faudra gagner du temps que je récupère et établisse une stratégie.
- Parfait, allons nous cacher dans la forêt. Je sais quoi faire, avec ça, on gagne du temps, je l’affaiblis et récupère de précieuses informations.
Les deux hommes se déportèrent sur la droite, rentrant sous les frondaisons, laissant le loup des steppes seul à cent mètres de la lisière.
- Si vous ne venez pas à Steppenwolf, Steppenwolf viendra à vous ! Cria-t-il en faisant un pas en avant.
Une grande clameur monta de la forêt et le héraut de Ragnarok stoppa, le visage marqué par la stupeur.
- Imp… Impossible, cela dépasse l’entendement !


Taliesin sauta en avant, enfonçant ses deux longues et fines dagues entre les côtes d’un ninja, il cracha du sang et tomba lorsque le barde retira ses lames. Frappant en ciseaux, Taliesin trancha le poignet d’un second ninja, en tournant sur lui-même, il trancha la gorge du shinobi, tout en enfonçant sa seconde dague dans la poitrine d’un assassin. Dans la pièce, Ceinwyn et Taliesin étaient entourés d’une vingtaine de ninjas et d’assassins. À l’intérieur de lui, Taliesin enrageait de ne pas avoir déjoué cette infiltration, son manquement mettait en danger la vie de Ceinwyn, si Taliesin dirigeait les services secrets du clan Elrohir, il était néanmoins placé directement sous les ordres de la femme Breitwelda. Observant la situation, Taliesin trouvait la situation tendue, face à lui et à Ceinwyn, il restait encore quatre assassins et dix-sept ninjas. En regardant bien, le barde remarqua que les shinobis étaient moins prudents que les assassins, il mit cela sur le manque d’information des ninjas. Comme pour lui donner raison, un homme de Iwa se jeta sur Taliesin, qui se contenta de pivoter et d’enfoncer une dague dans les reins et de lui trancher la gorge. À la mine de ses adversaires, le duelliste comprit que les ninjas ne s’attendaient pas à trouver si fort parti. Taliesin vit du coin de l’œil que Ceinwyn entamait un sortilège. Sous les yeux du barde, les ninjas et les assassins commencèrent à pousser des cris et frapper dans le vide avant de s’entretuer. Il ne fallut pas longtemps pour que ceux qui en voulaient à la vie de Ceinwyn baignent dans leur sang. Prouvant une fois de plus à Taliesin que derrière l’apparence d’une délicate femme soumise à son époux se cachait sans doute la personne la plus redoutable de tout le clan Elrohir.


Surgissant de la forêt, un millier de clones de Naruto se jetaient sur Steppenwolf. Tous les clones du premier rang faisaient un rasengan, mais nombreux furent ceux fauchés par les vagues destructrices et le pouvoir des runes. Steppenwolf tira sa lame et abattit nombre de clones, puis il fit apparaître une trentaine de loups de givre, avant de se retourner en serrant le poing, la pression de l’air écrasa plus de soixante clones. Frappant le sol, Steppenwolf créa un chaos de roches disloquées et de lave en fusion, il traqua sans pitié les clones pris dans la zone. Lorsque que les derniers loups de givre furent détruits et que la lave se fut solidifiée, il restait encore cinq cents clones. Steppenwolf exécuta une série de signes et une immense sphère d’eau apparut au dessus de lui, des javelots aqueux s’en échappèrent, fauchant une centaine de clones, puis ce fut une vingtaine de dragons aqueux qui déferlèrent sur le champ de bataille.

Elladan observait avec intérêt le combat et remarqua que Naruto était crispé à mesure que le nombre de clones diminuait.
Depuis qu’il a ouvert les yeux, sa puissance a décuplé, voire plus, mais ses capacités de perception ont largement diminué depuis qu’il compte sur la vue, pensa Elladan.

Sur la plaine ravagée et détrempée, il ne restait qu’une centaine de clones, mais ceux-ci étaient bien plus efficaces et parvenaient même à esquiver les attaques à longue et mi-distance de Steppenwolf. Une douzaine de Naruto s’élevèrent dans les airs, tout en laissant une pluie de projectiles de toute sorte invoquée grâce à des parchemins. Le loup des steppes sauta en arrière et eut juste le temps de se retourner lorsqu’il fut percuté par un rasengan géant créé par deux clones. Steppenwolf explosa, dispersant la majorité des clones, mais alors que la fumée se dissipait, le loup des steppes, indemne, s’approchait tranquillement des vingt derniers clones depuis l’opposé du cratère. Il tira sa lame et y concentra le flux divin avant de balayer d’un seul geste les derniers clones.

Naruto sembla un instant perdre connaissance mais se ressaisit rapidement, une lueur de détermination dans les yeux.
- Il est d’une force incroyable, dépassant mes meilleurs adversaires, on doit se donner à fond si l’on veut le battre.
- En effet, tu ne devras pas brider tes capacités, même si cela doit te nuire. Écoute, je l’attaque de front et je le bloque au corps à corps, et toi, tu l’attaques par son angle mort et utilise ton plus puissant sortilège sans qu’il puisse te repérer.
Le ninja acquiesça d’un hochement de tête et les deux combattants jaillirent de la forêt.


Annwas et Kakashi atteignaient la porte Est, où ils furent rejoints par le Breitwelda.
- Très bien, je compte sur vous pour me ramener la demoiselle Hyuga et mon fils en vie.
- Mon seigneur, je vous le jure sur mon honneur.
- Il faudra déjà sortir malgré les troupes ennemies, intervint Kakashi.
- Ne vous inquiétez pas, je vais invoquer de quoi vous ouvrir le passage. Ouvrez les portes !
Derfel tira sa dague et s’ouvrit la main droite, et la posa au sol après une série de signes.
- Voila pour nos ennemis, voici la harde du Twrch et de Grugyn de la clairière d’Iwerdon.
De la fumée jaillirent huit immenses sangliers, parmi lesquels la puissante Grugyn, une laie aux poils blancs de la taille d’un buffle, et le terrifiant Twrch Trwyth, un sanglier gigantesque atteignant trois mètres au garrot, avec des défenses ressemblant à des épées et possédant des ciseaux et un peigne entre ses oreilles. La harde passa sous la porte et se lança à l’assaut des lignes ennemies.
- Puissent Lugh et la Dame vous protéger. Sur ce, je regagne le poste de commandement, dit Derfel avant de s’en aller.
Kakashi et Annwas suivirent les sangliers, une fois les portes fermées, les deux hommes furent coupés de toute aides. Les troupe de Loki tentèrent de s’opposer à la harde mais nul Urskarl, nul Berserks, nul homme de la steppe ne pouvaient se dresser sur le chemins du Twrch et des siens sans être démembré. Dans la ligne, Annwas et Kakashi n’eurent aucun problème à traverser, abattant les quelques adversaires ayant survécu à la harde. Un voïvode tatar se dressa devant Annwas, qui le fendit en deux avec Hiwelbane, tandis que Kakashi tuait un jeune jarl au port noble, sans doute issu d’une vieille famille de Thulé, après une intense passe d’arme et non sans avoir dû utiliser son sharingan.


- Ce fut des plus divertissant. Je reconnais bien là les ninjas de Konoha, mais malheureusement, même avec le porteur de Kyubi, tu es perdu, Elladan.
- Tu ne peux vaincre ! Steppenwolf, tu as abandonné ton humanité, sacrifié tes hommes, fauché d’innombrables vies, tout cela au nom d’un rêve égoïste. Crois-tu réellement survivre à Ragnarok, je connais la prophétie : nul dieu n’y survivra, tous les mortels seront concernés. Tu dis vouloir sauver ton peuple et le protéger en tant que dieu. Cela n’est qu’utopie. En réalité, tu l’envoies à la mort.
- Je vois que tu n’as toujours pas compris que tu ne défends pas la justice mais un système injuste. Tu dis vouloir protéger les innocents mais tu ne protèges que le système qui les exploite, les brise. Tes vêtements, tes armes, ton armure, ta citadelle, ta gloire, tout ce que tu possèdes a été batti sur le dos de ceux que tu veux sauver, leur offrant le choix entre périr par ta lame, par celle de tes ennemis ou courber l’échine.

Steppenwolf marqua une pause puis se tourna vers Naruto :
- Ninja, toi en qui l’on a enfermé une telle abomination, toi qui n’as dû connaître que la souffrance, je sens que mes paroles t’ont touché, je lis dans tes yeux que tu as des principes et aujourd’hui, tu entrevois la vérité : tu n’as fait que défendre ce que tu abhorres. Tu rêves de justice et d’harmonie, mais tu te trouves aux côtés de l’injustice et du chaos. Rejoins le seigneur des runes : il est bon et sage, bien que je sois plus puissant que lui, je le sers avec fidélité, il a su toucher mon âme par ses discours de paix, d’ordre, de justice et de fraternité. Certes, il veut faire la guerre, mais pour purifier ce monde et en faire émerger un nouveau. Réfléchis bien, tu as tant à gagner à devenir un des nôtres et tant à perdre à t’élever devant moi.
- Un monde meilleur où je pourrai vivre en paix mais qui passe par la guerre, le sang et le parjure, pour atteindre l’absolue justice… Je ne te connais pas ni ne prétends te comprendre… Pour moi, quelqu’un prêt à se sacrifier pour son rêve est un héros.
Steppenwolf sourit alors que Elladan ne croyait pas ce qu’il entendait.
- Mais ! Pour moi, quelqu’un prêt à sacrifier d’innombrables vies pour son rêve est un moins que rien. Jamais je ne pourrai trahir mes amis et tous ceux qui ont confiance en moi.
- Tu refuses ? C’est fort regrettable, je suis désolé, ninja, mais tu as choisi une bien triste voie. La voix de Steppenwolf était profondément empruntée de mélancolie. Ainsi va le destin. Son visage attristé se durcit soudain. Le flux divin qui parcourt mes veines est optimal, il est grand temps d’affaiblir la frontière. La fin de l’innocence.
Steppenwolf commença un long sortilège : le ciel s’obscurcit, un tourbillon apparut dessus des trois combattants dans les nuages noirs, un vent sinistre se mit à souffler et au moment où Steppenwolf acheva le sortilège, une pluie glaciale tomba. Il y eut une onde choc, à son contact, Naruto sentit Kyubi s’agiter et Elladan tomba à genoux, se tenant la tête et poussant un cri de douleur. À quelques kilomètres, Hyperborée, que Sakura, sous la pluie torrentielle, tentait de soigner, fut prise d’un violent spasme et reprit connaissance.
- Fimbulvetur ! Cria-t-elle avant de sombrer à nouveau dans l’inconscience.
Elladan se releva, tandis que Naruto calmait enfin le démon renard.
- C’était quoi ?
- Il a affaibli la frontière entre notre monde et celui des dieux…
- Voici les prémices de Ragnarok : le crépuscule des dieux. Bientôt, dès que j’aurai pris tes pouvoirs, cette pluie qui tombe sur le monde entier deviendra neige et débutera l’hiver des trois années : Fimbulvetur. Ton sang sera un parfait sacrifice, et maintenant, préparez-vous à voir la bête que j’ai domptée dans le grand maelström des mers du Nord. Aujourd’hui, Ragnarok débute, avec le retour dans cette dimension de l’arme ultime de Loki !
-Naruto ! Si tu le peux, invoque ta plus puissante créature.
Les trois hommes, presque simultanément, exécutèrent le rituel d’invocation.
- Invocation : Le Kraken !
- Invocation : Boss Gamabunta !
- Invocation : Tineaflaithis, le père des dragons.


La harde du Twrch changea de direction pour charger du côté de Urian. Mais soudain, une violente explosion les dispersa, seul le Twrch et Grugyn traversèrent, massacrant une meute de berserk. Un rayon noir frappa la laie blanche, qui disparut dans un nuage de fumée. Le Twrch, ivre de rage, arracha la tête d’un champion de Loki, et malgré la pluie, le sanglier commença à s’enflammer.
- Désolé, Derfel, j’aurais aimé dévorer plus de tes ennemis, mais il vaut mieux que je parte, la magie de cet homme me dépasse, soupira Twrch Trwyth avant de disparaître.
Mais ils avaient réussi, Kakashi et Annwas avaient réussi à traverser la ligne.
Urian mit genoux à terre devant son maître, le seigneur des runes apparut, vêtu d’un manteau noir entouré de deux guerriers en armure de plates, la visière sans ouverture de leurs casques abaissée.
- Ah, cette pluie, cela a commencé, Ragnarok débute aujourd’hui !
La voix du vieil homme n’était plus faible et tremblante mais puissante et autoritaire.
- Pourquoi la brèche n’est toujours pas à nous ?
- Seigneur, la résistance est plus dure que prévue, les lanciers…
- J’envoie un sortilège, puis tu interviens ! Coupa le seigneur des runes, il marmonna une vielle incantation, le rubis de son sceptre devint orbe d’ébène. Maintenant, voila Ginnungagap, l’abîme sans fond.
Dans la brèche, Peredur Elrohir, général du troisième lancier, se battait aux côtés de ses hommes comme un démon, son armure était maculée de sang et l’une de ses épées était brisée. Il venait de tuer un berserk, lorsqu’il vit une sphère noire au dessus de la brèche, il la regarda à travers la pluie battante et vit sa surface onduler. Son triskèle d’or le prévint du danger juste à temps, sautant en arrière, Peredur vit tous ceux présents autour de la sphère se distendre, être comme partiellement aspirés, leurs chairs se détachaient de leurs os, leurs membres se tordaient, leur visage furent saisis d’effroi. Puis la sphère éclata, projetant une pluie de chair sanguinolente s’abattant autour de Peredur. Il n’en croyait pas ses yeux, en un instant, plus de quatre cents jeunes lanciers, dont la plupart vivaient leur première bataille, gisaient, déchiquetés, dans les gravas. Deux escadrons des troupes de choc se jetèrent au combat pour repousser une nouvelle vague, mais huit d’entre eux s’embrasèrent, consumés par des flammes blanches. Puis Peredur vit Urian attaquer en personne, son régiment n’existait pratiquement plus, il savait ce qu’il avait à faire.
- Repliez-vous ! Retraite ! Vers les forges ! Cria-t-il, le cœur serré par un sentiment d’échec.
Du côté des vétérans, la situation empirait de nouveau, les mercenaires étaient arrivés et eux aussi durent se replier vers les habitations pour y commencer un terrible combat d’arrière-garde au milieu des habitations, en compagnie des éclaireurs.
Les hommes d’Aelle tenaient bon et repoussaient chaque assaut des ninjas, mais ils subissaient de plus en plus de pertes à mesure que les shinobis comprenaient les failles du mur de bouclier de la garde royale saxonne.
Le Breitwelda Derfel, à contrecœur, se décida à faire souffler le cor de la retraite, les murs n’étaient plus tenables et il valait mieux un combat de rue.
- Troupes de choc en avant, couvre la retraite, que les arbalétriers regagnent la forteresse ou les bastions ! Regroupez les lanciers et faites de chaque ruelle, de chaque maison un charnier rempli des corps de nos ennemis !
Les officiers des troupes de choc exécutèrent et Derfel se tourna vers Taliesin qui venait d’arriver.
- Ceinwyn est en sécurité ?
- Oui, mon seigneur, ainsi que vos filles.
- Bien. Je vais te confier une mission… Va abattre Urian, tu es le seul à pouvoir le faire et tu as carte blanche.
- Mon seigneur, j’attendais cet ordre avec impatience et j’espère d’être digne de votre confiance.
Taliesin s’en alla à son tour, pour enfin venger son maître et ainsi faire cesser la malédiction des descendants de Keridwen.


- C’est bon, elle est hors de danger mais pour elle, la bataille est finie, soupira Sakura, soulagée de voir que ses talents en médecine ne lui avaient pas fait défaut. Bon, Neji, à toi, ta blessure est…
Tous les regards se tournèrent vers le combat où un immense dragon, un crapaud gigantesque et un monstre que le monde n’avait plus vu sur terre depuis des millénaires étaient apparus.
- Ce n’est décidément pas un combat de ninja, lâcha Neji.
- Rassure-toi, même chez nous ce n’est pas un combat courant, lui répondit Prydwenn.


La créature qu’était le Kraken dépassait de deux fois la taille de Gamabunta, des centaines de tentacules de toutes tailles jaillissaient de toute la surface de son immense corps bouffi, les deux plus grands étaient terminés par de longues pointes qui auraient pu passer pour des cimes de montagnes. La gigantesque gueule du Kraken, garnie de dents acérées où l’on pouvait apercevoir, coincées, les carcasses putréfiées de baleine et les épaves d’anciens navires, étaient surplombée par de grands yeux verts. Au sommet de la tête du Kraken se tenait Steppenwolf.
Elladan, lui, était sur la tête de Tineaflaithis, le vénérable dragon était aussi grand que Gamabunta.
- Que vois-je ? Hum ! Lança le crapaud, tirant une bouffée de sa pipe. Le puissant Tineaflaithis, et ?! Le Kraken ! Mais ce n’est pas tout, un, non, deux guerriers divins. Je me croirais revenu au temps de la grande guerre divine. Où m’as-tu emmené, gamin ?
- En occident, boss.
- Je le vois bien, idiot, mais que se passe-t-il ici ?
- Oui, Elladan, je ne tiens pas à ce que tu me mêles à nouveau à un de tes futiles conflits d’humains.
- Ô vénérable père des dragons, et à vous aussi, puissant batracien, nous voilà à l’aube de Ragnarok, si nous ne faisons rien, ce sera la fin de ce monde et de la fin de toutes choses. Cela vous suffit comme raison ?

Comme réponse, Elladan eut le bruit des ailes de Tineaflaithis s’élevant dans les airs et celui de la lame de Gamabunta sortant de son fourreau.
Alors que le dragon prenait de l’altitude en esquivant les tentacules de Kraken et les tourbillons d’ébène du loup des steppes, Elladan se surprit à sourire. Si pour lui, se sentir vivre consistait à affronter des adversaires plus puissants que lui, là, il atteignait le sommet de l’extase du combat. Il en était sûr : son nom entrerait dans la légende, quel que soit le dénouement. La rage de la bataille faisait de nouveau bouillonner son sang, il oublia tout ce pourquoi il avait dit se battre : les innocents, l’envie de vivre plus avant, et même Hinata. Non, pour lui, une seule chose comptait : abattre Steppenwolf ou mourir en essayant. Alors que le dragon amorçait une attaque en piqué en traversant les nuages, Elladan lança un puissant cri de guerre, le dragon cracha un souffle de feu, mais le Kraken n’en avait cure et il aurait détruit la menace venue du ciel si la douleur provoquée par le sabre de Gamabunta ne retenait pas toute son attention. Mais la bête du fond des temps ne craignait pas de telles attaques.
- Il faut attaquer directement Steppenwolf. Recommence l’attaque en piqué.
- Parle moi autrement, humain, mais bon, tu es l’élu de Viviane.
Tineaflaithis repartit dans les cieux, traversant les nuages, il se laissa tomber, les ailes repliées. Au dernier moment, le dragon redéploya ses ailes, Elladan sauta, les mille oiseaux dans les deux mains. Le prince courait le long d’un tentacule avant de passer sur un suivant, tout en se rapprochant de sa cible. Naruto, ayant compris la manœuvre, parvint à se placer dans le dos du Kraken.
Elladan atteignit Steppenwolf, se jeta aussitôt sur lui, les mille oiseaux fendirent la pluie mais le loup des steppe les stoppa de la pointe de son épée.
- Ingénieux, petit prince arrogant. Si jamais je romps le contact entre ma lame et ton attaque jaillissant de ta main droite, tu ouvres à poitrine de la gauche. Malheureusement, tu as oublié un détail.
- Toi aussi.
- Que !? Steppenwolf tourna la tête et comprit trop tard. Impossible.
Naruto se jetait sur lui par derrière, avec son plus formidable jutsu, si terrible que l’Hokage en personne le lui avait interdit.
- Fuuton rasengan shuriken !
Steppenwolf fut touché au dos, il cracha du sang et s’effondra, le visage déformé par un rictus de souffrance. Naruto se tenait le bras droit, pris de tremblement. Elladan tira son épée, prête à l’abattre sur le coup de Steppenwolf. Mais Naruto lui retint le bras.
- Je ne sais pas si c’est encore une de vos coutumes à la con, mais chez nous on ne mutile pas les cadavres !
- Crétin, tu n’es pas chez toi, ici ! Laisse moi lui prendre sa tête !
- Pourquoi…
Naruto ne termina pas sa phrase, Steppenwolf avait tracé une rune et le porteur de Kyubi fut expulsé très loin, il put malgré tout apercevoir Gamabunta et Tineaflaithis disparaître avant que les tentacules visqueux du Kraken les broient.
- Quel dommage ! Il s’en est fallu de peu pour que tu ne remportes la victoire. Ce gamin est un idiot, il est dicté par des principes contradictoires, qui parfois lui sauvent la vie mais parfois l’envoient droit dans le mur. Il aurait dû se joindre à moi.
Steppenwolf jeta un regard vers Naruto, qui était rattrapé par ses compagnons.
- La jeune Hyuga est bien ta fiancée ? Je comptais l’offrir en amusement à mes hommes et me garder Hyperborée, mais tout compte fait, elle mérite de devenir mon esclave.
Le loup des steppes fit une grimace en voyant que Elladan ne réagissait pas.
- Tous comptes faits, je la ferai passer à tous les guerriers de Loki !
Steppenwolf se jeta sur Elladan leurs lames se croisèrent, puis se séparèrent en fendant la pluie. Ils se livrèrent à une danse sous la pluie, virevoltant, frappant avec vitesse et grâce. Pour la première fois du combat, Elladan faisait reculer le héraut de Ragnarok, mais il ne vit pas les tentacules qui se rapprochaient de lui. C’était trop tard, l’un entoura sa cheville, un autre son bras gauche. Elladan voulut les trancher mais il se prit un coup de pommeau dans la mâchoire, si violent qu’il lâcha son arme. La lame du crépuscule alla se planter dans la boue, aux pieds du Kraken. Elladan était entièrement prisonnier de la bête.
- Te voilà en ma possession, tu n’aurais pas dû t’opposer à moi. Tu te serais évité bien des souffrances. Supplie moi et j’épargnerai ta fiancée, enfin du moins, j’en ferai ma concubine. C’est mieux que d’être la chose d’une bande de barbares.
Pour toute réponse, Elladan lui cracha au visage avant de recevoir une violente gifle qui manqua de lui décrocher la mâchoire.
- L’ivresse du combat te rend-elle à ce point aveugle ou est-ce tout simplement que tu es sans cœur ? Commençons.


Naruto se releva, et alors que Kakashi et Annwas arrivaient enfin avec Valentine, un cri de souffrance se fit entendre. Hinata tomba à genoux en reconnaissant la voix de Elladan.
- C’est fini, malgré tous nos efforts, on a échoué, dit-elle en s’efforçant de retenir ses larmes.
- Avec Elladan vaincu et Hyperborée inconsciente, plus rien ne pourra stopper Steppenwolf, le clan Elrohir vit ses derniers instants, rajouta Prydwenn.
- Non, ne t’inquiète pas. Nous allons le sauver, la rassura Naruto.


Dans la citadelle envahie, sur le toit d’une maison, Taliesin et Urian se faisaient enfin face.
- Mon frère, cela faisait longtemps.
- Ne m’appelle pas ainsi, nous partageons peut-être le même sang, le même visage, les mêmes parents, mais depuis que tu as tué notre maître et laissé nos ennemis piller et incendier Brocéliande… Tu n’es plus mon frère !
- Un jour, tu comprendras.
- Comprendre quoi ? Que tu as massacré nos condisciples et les druides pendant leur sommeil, que tu as laissé se faire violer et brûler vives les jeunes apprenties prêtresses par tes complices ? Jamais je ne te pardonnerai ! Tu vas payer pour tous tes crimes ! Et surtout, tu vas payer pour…
- Clotilde ?
- Je t’interdis de prononcer son nom !
Taliesin porta une de ses mains au pendentif qu’il avait autour du cou, et il ne put retenir ses larmes à mesure qu’un torrent de souvenirs inondait son esprit.
- Cela fait déjà quatre années, dit froidement Urian.


C’était un jour de fête. Druides et prêtresses s’étaient réunis pour assister à l’adoubement de huit jeunes hommes qui pourraient, dès ce jour-là, revêtir la tunique verte des chevaliers de Brocéliande. Le puissant Merzhin, qui entrait dans sa six-cents onzième année, ceignait le front des jeunes hommes d’un bandeau de bronze. Parmi eux, deux jumeaux attiraient l’attention. Urian et Taliesin ap Keridwen. Ils étaient les deux apprentis les plus prometteurs de leur génération.
Une fois la cérémonie terminée, une jeune fille alla retrouver les deux jumeaux. Elle était d’une grande beauté et d’humeur joyeuse.
- Taliesin ! Urian ! Félicitations, vous voilà enfin chevaliers, et en plus c’est votre anniversaire. Tenez.
Elle donna un pendentif en forme de feuille de lierre à Urian et un en forme de cœur à Taliesin, en lui faisant un clin d’œil.
- Merci, Clotilde, mais c’est de l’or, tu as dû te ruiner !
- Ce n’est pas grave. Vous le valez bien ! Répondit-elle en riant.
- Tiens, mon frère, c’est pour toi.
Urian tendit une paire de longues dagues dans des fourreaux de cuir, décorées de motifs forestiers.
- Je les ai forgées moi-même, tu verras, elles conviendront parfaitement à ton style.
- Merci, mon frère. Je voulais attendre ce soir, mais comme l’heure est aux cadeaux, je t’offre cela.
Urian prit le livre que lui tendait Taliesin, la couverture était en cuir et le titre était en lettres d’or gravées dans d'anciens langages, ainsi que le nom de l’auteur.
- « L’histoire secrète des dieux et de leurs serviteurs. Diwnarch. » Je croyais qu’il avait été détruit.
- Et non, mais le trouver ne fut pas aisé, j’y ai adjoint mes plus beaux vers et tout ce que j’ai pu trouver sur le chasseur d’âme.
Après avoir longuement parlé, les trois jeunes gens se séparèrent.



Les deux jumeaux se font face sous la froide pluie du long hiver. Comment deux frères élevés ensemble partageant les mêmes rêves ont-ils pu en venir à se haïr ? Vous le découvrirez dans le sanglant apothéose de cette bataille : Requiem pour un guerrier.
Merci et à bientôt.




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