Fiction: Uchiha Kyuketsuki

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An 38 de l’ère Edo. Année 1638 du calendrier julien.

« Tu m’as abandonné… »

-Itachi Uchiha, accusé d’être un défenseur de l’hérésie catholique, vous êtes condamné à mort.

Le jeune homme lança un regard dépourvu de vie à son juge.

« Seigneur, tu nous as tous abandonnés… »

-La sentence, reprit l’autre sans considération pour les grands yeux noirs, prend effet immédiatement.

« Trahis… »

Deux bourreaux lui écrasèrent la face contre le sol. Une croix d’argent glissa de son col et retomba sur le bois.

« Nous t’avons priés, nous t’avons suppliés, ça n’a servi à rien, tu ne cherches que des cadavres… »

On dégagea son cou. L’un des deux leva son Katana alors que l’autre maintenait la pression sur ses épaules…

« Voilà pourquoi… »

Itachi tendit une langue avide vers le sang encore frais de ses camarades qui maculait la scène de ce macabre spectacle.

Son meurtrier abattit l’arme.

« Je te renie… »

La croix éclata sous la pression du sabre.

La tête fut tranchée nette. Elle roula un peu au sol. Un bourreau alla la prendre, et l’exhiber au public comme un trophée. La foule applaudit sauvagement ce visage sans corps, tirant une langue assoiffée.

On envoya le corps à sa famille. Sans la tête.

Ainsi fut écrasé une des poches de la révolte de Shimabara, par l’exécution de son chef, le charismatique Itachi Uchiha.

Tout est donc dit.

Enfin, pas tout à fait.


Un mois plus tard, dans le château Uchiha, refuge pour beaucoup de catholiques, et qui était assiégé par les forces du Shogun Ieyasu Tokugawa.

-Mère, mère !

-Qu’y a-t-il, Sasuke ? demanda la femme à son fils cadet.

Mariée très jeune, à seulement 35 ans, Mikoto Uchiha avait été la mère de deux enfants. D’abord, Itachi, mort à vingt dans les circonstance que l’on savait, et Sasuke, âgé de douze ans, et qui avait été très attaché à son frère aîné.

C’est pourquoi, même après avoir vu son corps décapité, le petit ne parvenait pas à croire à la mort de celui qui représentait les espoirs de la famille. Tous les jours, il allait discuter avec la tombe, persuadé que son frère ne faisait que dormir, et qu’il se réveillerait s’il lui parlait. Bien entendu, il était déçu à chaque fois et sa mère devait donc essuyer ses larmes.

Aussi fut-elle agréablement surprise de voir ce jour là son fils débouler vers elle avec un immense sourire. « La vie continue », pensa-t-elle, « Itachi, tu restera irremplaçable, mais apparemment, ton frère ne compte pas s’arrêter à ta mort. »

Elle réitéra sa demande.

-Alors ?

-La tombe d’Itachi nii san… elle est ouverte ! Et vide !

-Quoi ?

-Oui ! Je t’avais dit qu’il était vivant !

-Mais… Sasuke… Ce doit être des profanateurs de tombes…

-Non, non… insista l’enfant, têtu. Il a même laissé un mot.

-Qu’y a-t-il d’écrit ?

-« Je reviens bientôt », cita Sasuke.

-Emmène moi voir. Ordonna-t-elle.

Tout était comme Sasuke l’avait décrit. Le mot était gravé sur le fond de la tombe. Les sillons étaient remplis avec du sang, du sang frais, du sang qui ne séchait pas. C’était l’écriture d’Itachi.


Le gouverneur de la province dans laquelle avait été exécuté Itachi Uchiha était, ne le cachons pas, un pervers.

Pas un de ses pervers de bas étages qui se contentent d’espionner des femmes nues, ceux là, après tout, n’en sont pas réellement, ceux sont plutôt des obsédés. Non, lui était vraiment perverti, avec des jeux sexuels peu ragoûtant.

Son dernier hobby ? Après la pédophilie et la zoophilie, c’était la nécrophilie. A largement contribué à ce dernier changement la tête d’un des jeunes chefs de la révolte. Beau, avec de grands yeux noirs, des lèvres sensuelles, et une longue chevelure corbeau.

Il s’amusait beaucoup avec.

Le plus étonnant avec ce nouveau jouet sexuel, c’est que, malgré sa mort d’il y un mois, il ne semblait pas atteint par le pourrissement.

Le gouverneur se demandait parfois pourquoi, mais la réponse l’effrayant un peu, cette question devenait un obstacle à son plaisir, aussi l’évacuait-il rapidement à chaque fois quelle lui venait à l’esprit.

Il n’aurait pas dû.

Un soir, alors qu’il dormait, serré contre sa tête chérie aux yeux grands ouverts sur la nuit, un bruit dans sa chambre le réveilla en sursaut. Il leva un regard brumeux, et en balaya la pièce.

N’ayant rien vu excepté ce corps sans tête, il se recoucha. Pour se redresser immédiatement ! Il regarda de nouveau autour de lui, et il eut la confirmation de ce qu’il savait déjà. Un corps sans tête surplombait son lit !

Il hurla de terreur. Sans faire attention à lui, l’être descendit ses mains vers la tête, la saisit, et la plaça sur son cou, auquel elle s’adaptait parfaitement. Elle ferma enfin les yeux. Le cou se recomposa, les ongles devinrent noirs et poussèrent, puis Itachi Uchiha ressuscité ouvrit les paupières, dégageant un regard rouge, larmé trois fois de noir dans chaque œil.

Il parla découvrant des crocs surdimensionnés.

-Mais ? Qu’est ce que… qu’est ce qui m’arrive ? Ne suis-je pas censé être mort ? Et pourtant je suis…

Il sembla soudain prendre conscience de quelque chose. Il ouvrit et referma plusieurs fois la bouche, avant de se diriger vers le sabre d’apparat du gouverneur. Il le sortit et l’amena à son visage pour tenter de savoir ce qui le gênait dans sa bouche, mais eut un mouvement de recul.

-Pourquoi ? Pourquoi n’apparais je pas ?

Il se doutait de la vérité, mais refusait d’y croire.

-Et cette soif de sang… oui, j’ai soif…

Cette créature dont il avait vu le nom lors de son voyage à Rome, il y à trois ans…

-Un vampire…

« Il existe plusieurs moyen de devenir vampire… »

Ce texte… il l’avait lu, il y a longtemps.

« L’on peut se faire sucer le sang en étant vierge par un Midians de sexe opposé… »

« L’on peut copuler avec une créature de la nuit… »

« L’on peut boire le sang offert d’un vampire… »

« L’on peut, à l’instant même de sa mort, boire du sang en reniant son Dieu. »

Il sentit un goût étrange et particulièrement désagréable sur sa langue. Son regard se déforma, et il tourna des yeux haineux vers l’homme prostré dans son lit, incapable d’articuler le moindre son.

-Toi ! Rugit-il. Qu’as-tu osé faire espèce de… porc !

Il se jeta sur lui et lui arracha le haut du crâne

-Saleté d’humain, dit-il, se surprenant lui-même de parler ainsi. Se servir de ma tête comme… oh…

Il posa sa main sur son cœur.

Puis il regarda le cadavre.

« Le sang… » Murmura une voix dans sa tête. « Le sang seul pourra chasser ce goût… »

Il commença par lécher timidement le liquide qui avait aspergé le cadavre, puis, plus goulûment… enfin, il planta ses crocs dans le cou, et commença à sucer l’hémoglobine avant qu’elle ne sèche…


Deux semaines plus tard, une silhouette encapuchonnée vêtue d’une immense cape noire faisait son apparition sur la colline surplombant le château Uchiha. Ces yeux rouges brillants s’écarquillèrent en contemplant les ravages causés par les armées du Shogun.

Elle se décomposa en dizaines de corbeaux qui volèrent jusqu’au cimetière de la forteresse, comme mue par une intuition. En bas, elle se recomposa devant une tombe ouverte, la seule. Itachi abaissa son capuchon pour mieux voir le corps dénudé d’un jeune garçon en pleurs lui ressemblant comme deux gouttes d’eau. Son visage prit soudain un air perdu. Il tomba à genoux. Son frère avait probablement été violé !

Il attira à lui le cadavre de l’enfant et le serra contre lui en pleurant.

Puis il repensa aux paroles du livre.

« L’on peut boire le sang offert d’un vampire… »

Alors, sans un mot, il appela à lui un sabre abandonné.

Avec, il s’entailla le poignet. Puis, avec une lenteur de cérémonie, il ouvrit la bouche de Sasuke, et y fit couler quelques gouttes écarlates…


An 2010.

Le temps s’est écoulé. La forteresse a mué en manoir, petit à petit, siècle après siècle.

Puis le manoir est devenu légende, bien que toujours debout, et plus personne n’osait en approcher, car soi disant hanté.

Enfin, personne… presque personne.

Ce jour là, un homme, aux cheveux gris ramenés sur le côté gauche, borgne, au vu du bandana noir qui cachait son œil gauche, et portant masque jusqu’au nez, ouvrit le portail du manoir.

D’habitude, Kakashi venait de nuit, car il savait que la lumière du jour, sans leur être fatale comme le prétendent les racontars, incommodait fortement les habitants du lieu, mais là, la nécessité le pressait.

Les gens le regardèrent d’un drôle d’œil.

-Pour qui se prend-t-il, celui là ? Murmuraient-ils. I’ veut mourir ?

Il tourna vers eux son unique œil meurtrièrement ennuyé. Ils s’empressèrent de regarder ailleurs. Il franchit à grandes enjambées l’allée inégalement pavée, sans faire attention aux plantes magnifiquement mortes, saisit un des butoirs d’or représentant une tête de diable grimaçant, et frappa trois fois.

Pour toute réponse, les deux battants s’ouvrirent d’eux-mêmes.

Il entra, et se dirigea directement vers le deuxième étage. Il parti à droite, et, au fond d’un interminable couloir, toqua à une nouvelle porte.

Là encore, elle s’ouvrit sans aide aucune. Il entra et salua froidement un jeune homme bien calé dans un fauteuil au fond de la pièce murée de livre, les jambes croisées, tenant à la main un petit livre relié de cuir bordeaux.

-Uchiha san… dit-il en inclinant légèrement la tête.

L’« homme » en face de lui releva la tête, posa délicatement son livre, puis s’avança vers lui en ouvrant grand les bras, faisant voler les pans de son grand manteau de toile noire aux bordures déchirées par les années.

-Hatake san ! Lança-t-il avec une affabilité glaciale, découvrant d’immenses canines. Quelle agréable visite !

« Visite » et non pas « surprise ». Délicate manière de lui rappeler la quasi omniscience du maître des lieux.

Ils se serrèrent la main, sans une once d’amitié.

-Que me vaut l’honneur ? Poursuivit l’hôte.

-Ne me faites pas croire que vous ignorez la raison de ma visite…

-Je la connais, mais vous savez que j’aime à me l’entendre confirmer par oral…

-Nous avons besoin de vous, commença Kakashi, sachant que cette simple expression suffirait à ravir l’Uchiha, pour élucider une affaire de meurtre.

-Meurtre d’origine probablement vampirique, donc, compléta le Midians à sa place. Une chose est néanmoins surprenante, c’est que la victime ne s’est pas changée en goule. Ce qui indique que c’est probablement un vampire de haut niveau pour être capable de contrôler cet aspect de ses pouvoirs…

-Exactement.

A ce moment, quelqu’un ouvrit la porte.

-Tu m’as demandé, frère ? interrogea la personne, qui ressemblait trait pour trait à Itachi.

-Oui, Sasuke. Je voudrais que tu apportes une chaise pour Hatake san, ainsi qu’une bouteille de bordeaux, et deux verres.

Le nouveau venu sembla alors enfin remarquer la présence de l’inspecteur.

-Oh. Bonjour, Kakashi san.

Ce dernier lâcha son premier sourire depuis son entrée dans la demeure.

-Bonjour, Sasuke kun. Je vois que tu as bien retenu ma dernière leçon de bienséance humaine.

-Oui. Répondit celui-ci, assez fier.

Puis il se tourna vers Itachi.

-Au fait, pourquoi ne pas m’avoir dit d’amener les chaises et le vin dans ton message télépathique.

-Ça m’amusait. Je me donnais l’effet d’être un humain commandant à son domestique.

-Les chaises sont en bas, frère, et les vins à la cave. Tu sais où chercher. Répondit le plus jeune.

Et il partit.

-Zut, je crois que je l’ai vexé… Hatake san, je pourrais descendre prendre une chaise moi-même, mais je pense que ce serait singulièrement exagéré qu’un vampire de ma situation se dérange pour les aises d’un simple Dunpeal comme vous. Vous devrez donc rester debout. Pour le vin… J’ai bien une bouteille dans le placard que vous voyez, mais je n’ai qu’un seul verre. Je suis donc désolé de vous dire que vous aurez également à me regarder boire.

Cela dit, il se réinstalla dans son fauteuil, et attira à lui la dite bouteille, ainsi que le verre. Le temps qu’il verse un peu de liquide dedans, le cerveau de son interlocuteur se remit en marche. Voici alors se qui se déclencha exactement à l’intérieur : d’abord, Kakashi pensa qu’Itachi était d’une outrancière arrogance, ensuite qu’il le tuerait probablement un jour pour tous ces rabaissements, puis que c’était un rêve singulièrement déplacée devant un interlocuteur télépathe et qui pouvait donc lire toutes vos pensées comme un livre.

Il avait d’ailleurs raison, car alors même que cette dernière remarque envahissait son esprit, trois doigts très blancs s’étaient posés sur sa joue tandis qu’une voix doucereuse lui glissait à l’oreille :

-Tu devrais faire attention, Hatake. Certes, en tant que Dunpeal, tu as hérité de certain de nos pouvoirs, certes, tu as, comme nous, la jeunesse éternelle, certes, enfin, le sang ne t’es pas indispensable, ce qui te rends, dans une certaine mesure, supérieur à nous, mais n’oublies jamais que tu es moins puissant que nous. L’absorption de sang te permet sans doute d’augmenter ta force, tandis qu’à nous, elle ne nous sert qu’à la maintenir sans la faire évoluer, mais n’oublies jamais, répéta Itachi, qu’il ne te faudrait pas moins de 700 litres de sang pour arriver à mon niveau… Et tu n’aimerais pas que je me nourrisse de TON sang un de ces jours, n’est ce pas ?…

L’Hatake s’était raidi à l’extrême et tremblait tandis qu’une langue pointue et démesurément longue venait s’enrouler autour de son cou.

Puis elle rentra prestement dans la bouche de son propriétaire.

-Ha, ha ! Je plaisante, Hatake san ! Vous avez eu peur ? Non, n’est ce pas ? Ha, ha !

L’homme à la toison grise se détendit instantanément.

-Pour votre affaire, reprit Itachi en redevenant sérieux, je vais vous indiquer le noms des quelques vampires suffisamment puissant pour faire ça, alors sortez votre calepin, votre stylo, et notez vite, je ne me répèterais pas, et je parle plutôt rapidement. D’abord, il y a Alucard, de Londres, mais ça ne doit pas être lui. Bien sûr, il y aurait moi, mais votre gouvernement nous fournissant des poches de sang transfusé, je n’ai aucune raison d’aller faire des tours en ville, d’autant que, d’après ce que j’ai lu dans votre esprit, aucune des victimes n’avait l’air particulièrement appétissante. Il y a aussi Shitaro, mais c’est qu’un gamin qui joue de temps en temps des tours un peu gores aux humains. Non, décidément, je n’en vois qu’un, et c’est Orochimaru… Mais vous devriez aller voir les autres chefs de communautés, moi, je ne connais pas tout le monde… Cela dit, cette histoire m’intriguant, je vais m’y impliquer un peu plus que d’habitude et mener ma propre enquête avec mes moyens démesurément moins minable que les vôtres.

-D’accord. Merci pour tout.

C’était purement formel. Kakashi n’était aucunement sincère. D’ailleurs, Itachi le comprit, car il répondit ironiquement :

-Mais c’est tout naturel, Hatake san… Autre chose ?

-Oui. Sarutobi sama m’a demandé de vous charger d’une mission plutôt délicate pour des humains.

-A savoir ?

-Un chef de la mafia chinoise arrive demain à Tokyo. Il serait apparemment escorté par quelques uns de vos frères vampires, et l’on aimerait qu’il…

-…soit exécuté pour nuisance grave à la glorieuse société japonaise, amen. Termina l’autre d’une traite, toujours du même ton déplacé. Bien, Hatake san, Sasuke s’en chargera. Maintenant, si c’est tout… vous connaissez la sortie, je ne vous raccompagne pas ?

-Non, c’est bon. Répondit Kakashi, raide de haine.

Et il sortit.




Bon, bah, une scène d'intro complètement pompée sur le volume huit de Hellsing, mais je l'aime bien quand même... Mis à part ça, je n'ai aucun avis sur ce que j'ai écrit, donc, si vous pouvie me laisser les vôtres...

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