Fiction: Zaubermacht

Vingt ans après sa fin, les ruines du village de la feuille voient revenir un de ses anciens ninjas, masqué, brisé et accompagné d'un adolescent pour le moin désorienté. Ouai. Grave.
Classé: -16D | Action/Aventure / Drame / Suspens | Mots: 46514 | Comments: 41 | Favs: 20
Version imprimable
Aller au
ohne Seele (Masculin), le 27/11/2007
Y'avait un peu plus, avec un bonus que je devine comme étant trop long. Avec ce chapitre et le bonus nin-fini, ça faisait plus de 11 000 mots. Donc, prochain chapitre = Bonus. (que je vais dédier à Gagaman. C'est de sa faute s'il y aura un trou dans la vraie histoire.)

Donc, y'a pas un peu plus.




Chapitre 7: Weisst Du Wie Viel Sterne Stehen



Il s'était rhabillé. Comme vous le savez peut-être, il n'aime pas parfaitement exhiber son corps et il se trouve que la veste de Trend laissait paraitre une partie trop importante de son torse pour qu'il puisse se satisfaire de ça. De plus, il s'était racheté des sandales (puisqu'il n'en avait plus depuis cette lamentable affaire dans le bar) et un pantalon. Ainsi, sa garde robe refaite jusqu'à Suna, avec le portefeuille de Menge (qui s'était racheté un t-shirt en passant, toujours trop grand), il était un peu mieux paré pour le reste de la route. Donc, un pantalon noir trop grand, un ! Un pull vert sombre trop grand, un ! Sandales noires, une paires ! Une echarpe noire, offerte par la maison ! Et voila, il était camouflé. On ne voyait que le bout de ses pieds, ses doigts lorsque ses mains n'étaient pas dans ses poches et sa tête à partir du menton sauf quand il relevait un peu l'écharpe.

Pour une raison que Leere ignorait totalement, la fille qui le guidait (elle lui avait donné son nom sur la route mais il l'avait oublié) l'avait suivi pendant ses achats. Heuresement d'ailleurs, lui n'avait plus de portefeuille, et par là, forcément toujours pas une thune. Le premier Hyuga sans le sou. La honte Enfin bon, la fille était là et elle ne rechignait pas à payer alors... Tant pis pour elle.

Elle avait l'air un peu choquée de se retrouver dans une vraie ville, ceci expliquait peut-être pourquoi elle daignait se balader dans cette ville sans réel interêt en suivant Leere. Mais pourquoi lui filait-elle le train comme ça ? Elle avait la ville entière pour elle ! Leere avait quelques notions sur cette utopie appelée "gentillesse" mais là ça semblait différent de ce qu'il pensait. Simplement parce qu'on ne suit pas quelqu'un par gentillesse. Ca sert à rien. On ramasse quelque chose que quelqu'un a fait tomber, "par gentillesse", mais on ne suit pas quelqu'un "par gentillesse". Ca n'était pas de la "gentillesse". Alors Leere se posait la question : "qu'est ce qu'elle veut ?" Mais sa bavardise légendaire ne lui permettait pas de demander. Et puis c'était pas important. Tant qu'elle l'amenait à Suna, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait.

D'ailleurs elle lui devait ça, l'amener à Suna, car son frère l'avait mis sur une mauvaise voie. La raison pour laquelle Trend avait fait ça n'était pas inconnue de Leere. Question de "mauvaise fréquentation". Il le savait, ou au moins il s'en doutait. Ca ne faisait ni chaud ni froid à Leere d'être considéré comme une "mauvaise fréquentation". Pourtant c'était la première fois que ce terme lui était affublé, collé sur le dos comme un panneau "kick me !"

Autrefois, à Kindesmord, le ghetto minable dans lequel il avait vécu avec sa mère et son "père", Leere était d'après les parents ayant un peu d'esprit : "une bonne fréquentation". C'est à dire, le gamin avec lequel TU DOIS être ami, parce que ça nous arrangerait bien. Non seulement ça semblait vrai car Leere avait l'air calme et ne faisait pas de remous par rapport aux autres, mais en plus il était le fils du ninja ! L'occaz' en or de se faire une petite relation pour les parents ! Donc, c'était la bonne fréquentation d'après les parents. C'est pour ça que les autres gosses se fichaient de lui ou pire. C'est comme ça, la jeunesse... Quand on leur dit quelque chose, ils font le contraire. Enfin bon, Leere n'était pas réellement une bonne fréquentation. Au début, peut-être. Mais dès qu'il eut sept ans, il en pouvait plus d'être le souffre-douleur de ce quartier et de voir son père prendre ses poses ridicules pour essayer de le réconforter alors que ce dernier avait fait fuir le seul ami que Leere avait. Et comme sa mère qui n'en pouvait plus de voir son fils rentrer couvert de bleus lui avait appris un peu en avance l'enseignement du ninja (à son ancien ami aussi, soit-dit en passant), Leere avait fatalement fini par s'en servir à d'autres fins que de s'enfuir. Ca lui avait fait un bien fou de voir les autre souffrir un peu à sa place. Alors, il avait recommencé. C'était amusant.

-Bien ! Maintenant faut qu'on trouve une place où se pieuter !
-Ha ? Pardon ? On ne repart pas ?
-QUOI ! Mais t'es malade ! On va pas marcher en pleine nuit ! Franchement !
-Ha ?
-Y doit bien y avoir une auberge ou quelque chose comme ça ici, cherche avec moi...
-J'aurai pour préférence de me retrouver à Suna le plus vite possible.
-Ouais, ben plus vite j'dormirai, plus tôt j'me réveillerai et plus rapidement on partira. Et puis pourquoi tu veux aller à Suna alors que tu viens pas de là-bas ?
-Famille.
-Ooooh ! T'as de la famille à Suna ? Qui ça ?
-Là-bas, il y a une auberge.
Ouf ! Sauvé ! Il allait devoir lui répondre sinon ! S'il avait envie de taper quelque chose, croyez-moi, c'est pas la discute. Cette fille, c'était casse-noisette !

Et pour affirmer cela, rien de plus simple : elle courut à l'auberge en tirant Leere par la manche. L'auberge n'allait pas s'envoler, normalement... Mais non. Il avait fallu qu'elle traine Leere. Insupportable. C'était un hôtel d'ailleurs, et pas une auberge, mais Leere s'était pas attardé dessus car il avait sauté sur l'occasion de terminer la conversation.

-Bonjour, messieurs-dames. Que puis-je pour vous ?
Un steward au sourire forcé, à l'uniforme classiquement stupide, au crane dégarni et à la petite moustache ridiculement kitsh les accueillit.
-Ouais, salut, fit Menge d'une insolence qui choqua un peu le steward mais il ne cilla pas. Alors, on voudrait deux chambres siouplé.
-Non, une chambre, dit Leere.
-QUOI ?! S'exclamèrent en coeur Menge et le steward.
Ces deux là eurent la même pensée, mais je vais n'en retranscrire qu'une. Le steward pensait : "à leur âges ! Jeunesse dépravée !" Mais Leere remit les pendules à l'heure (au grand déplaisir de Menge qui s'imaginait des choses) et expliqua clairement pourquoi il ne désirait qu'une chambre :
-Je n'ai pas d'argent.
Menge se tapa le front en se disant : "Mince ! Juste pour ça ! Ca craint !"
-Ah ouais, c'est vrai... J'avais oublié, sortit-elle. Ouais, j'ai que de quoi payer une chambre.
-Bien.
Ils payèrent... Enfin ELLE paya et le steward leur donna la clef de leur chambre en précisant qu'il n'y avait qu'un petit lit mais ce n'était pas grave d'après Leere. Menge s'imagina encore des choses sur une probable relation, le steward aussi. Sauf que lui voyait ça d'un oeil différent que Menge. En plus, "Elle est ninja de Suna, pensa-t-il, on était mieux servis avec Konoha." (Au fait, Menge avait pris le bandeau de Suna de son frère, le sien ayant été découpé en deux par Leere...)

Evidemment, dès qu'ils furent entrés dans la chambre, Menge sauta sur le lit. Pas de surprise, Leere était sûr qu'elle allait le faire. Après avoir rebondit plusieurs fois tout sourire (Leere ne comprenait pas pourquoi elle trouvait amusant de sauter sur un tas de ressort et de plumes) elle demanda sans quitter son sourire mais en prenant une pose stupide (Pulp Fiction) :
-Bon, on fait comment pour le lit ?
-Pas important.
-Ah bon ? Comment ça ?
-La nuit risque d'être mouvementée.
-"Mouvementée" ?
-Il y aura sûrement de l'action.
-...
Tandis que Leere ne comprenait pas pourquoi elle ne semblait pas comprendre, elle comprenait de travers. J'me comprends. C'est clair, non ? Quoi qu'il en soit de la clarté de la scène, Menge passa outre sur cette tirade très... "Quiprocotée"... Et elle reprit par :
-Euuh... Ben en attendant, j'ai pas envie de me pieuter tout de suite, moi. Et puis j'ai faim, pas toi ?
Franchement, non. Mais bon, s'il allait devoir sortir, il avait la solution ultime pour faire quand même ce qu'il avait à faire alors autant lui dire "oui" puisque de toute façon elle le tirerait par le bras s'il répondait par la négative. Donc, d'une concision sans précédent :
-Ha.
-... Ah. Chouette. Mais tu peux pas faire des vraies phrases ? Avec des mots dedans ? Lacha-t-elle sur un ton de reproche. Et puis souris, quoi ! Avec ton écharpe, tu crois qu'on verrait pas ta tronche de dépressif over-pilulisé ? Fallait acheter un masque dans ce cas ! TU M'ENERVE ! Tu peux pas être humain, un peu ? Que j'aie pas l'impression d'être complètement folle à... (Elle rougit) Enfin bref, voilà quoi ! On a vraiment l'impression que tu passes ton temps blasé de toute chose, même la mort ! Tu peux pas avoir une expression ? J'sais pas, moi, de la colère, de la joie, de l'incompréhension, quelque chose qui te rende plus agréable à regarder ? T'es pas obligé d'avoir l'air d'un zombie en pull. Tu peux te lacher un peu des fois. Ca me ferait plaisir. Franchement, sérieusement, beaucoument. OH, ET PUIS MERDE ! J'vais te faire sourire moi ! Tu vas voir !
Après ce petit moment de départ en Live, Leere pensa : "bonne chance."

Et finalement, comme il craignait, elle le tira par ses vêtements. Pire que ce qu'il craignait, elle avait porté son choix sur l'écharpe cette fois.
-Stooooop, dit-il à l'entrée alors qu'elle le trainait devant le stewart. (Qui aditionna le sado-masochisme au nombreux vices de cette nouvelle jeunesse, en plus.)
-QUOI-ENCORE ? S'enerva-t-elle (sans raison).
-J'ai besoin de me rafraîchir.
-Tu peux pas simplement dire "j'vais pisser" comme tout le monde ?
-Ha.
Elle le lacha et le laissa partir tout seul comme un grand faire sa commission aux toilettes de l'hôtel. Il revint l'écharpe cachant complètement son menton mais surtout, aucune partie de l'écharpe n'était agrippable par Menge. Qu'importe ! Elle le prit par le col de son pull pour le traîner. Si elle s'était retournée à ce moment précis, elle aurait vu une expression sur le visage de Leere, la surprise. Surtout qu'il avait sorti un "eeeh !" de surprise. Mais elle l'avait pas remarqué non plus.

-Bon : 1) A la bouffe ! Là-bas, y'a un marchand de nouilles, je crois...
-Ha.
-Dis autre chose ou je m'énerve...
-Ha.
-Bon tu l'as cherché.
Elle se mit à tourner autour de Leere comme un vautour. Elle cherchait l'ouverture, la faille qui lui permettrait de prendre un avantage... Mais à regarder comme ça, il y avait pas grand chose à voir. Un type les mains dans les poches et les yeux dans le vide, manifestement rien de plus. MAIS il restait la solution ultime, la solution la plus abominable qui soit, ouh j'en ai les poils qui se hérissent... Tandis qu'elle passait derrière lui, l'impression que seule cette technique pouvait porter ses fruits se fit plus forte. Et il ne s'y attendait sûrement pas... En revanche, si la technique ultime fonctionnait pas, ça risquait d'être plus dur que prévu. Surtout vu qu'elle avait rien prévu. Tant pis, c'est le moment de sortir cette suprême technique devastatrice ! Elle s'approcha dans le dos de Leere et mit ses mains sur sa taille. Leere ne paru pas broncher et demanda :
-Tu essayes de faire quoi, là ?
-Tu verras bien...
Et elle... Bon, les enfants, allez vouc coucher. C'est trop de violence pour vous.

Et elle se mit à... chatouiller Leere. A leurs grandes surprises, surtout pour Leere, ça fonctionna ! Il se vit pris de convulsions incontrôlables et se mit à rire sans arriver à se retenir. Elle ne s'arrêta evidemment pas et continua, ça lui faisait sacrément du bien à elle aussi ! "Aussi" ? Je n'ai pas dit que Leere détestait ça, il me semble. Et puis elle non plus. Alors elle a continué. Au bout d'un moment, à force d'essayer de se défendre un peu, Leere avait atteint un mur. Ils attiraient un peu l'oeil. "Ah, c'est beau la jeunesse !" se disaient certains, d'autres pensaient la même chose mais d'un ton plus ironique, si tu vois s'que ch'veux dire...

Plus loin, un bleu (pas un schtroumpf, mais Sasuke a les cheveux bleux... alors c'est un bleu.) se disait "c'est vraiment qu'un mioche." Sasuke ne dicernait vraiment pas en quoi ce gosse de quinze ans se démarquait du troupeau. Ce mioche n'avait même pas remarqué qu'il était suivi alors que Sasuke n'avait evidemment même pas eu besoin du sharingan pour les voir. Même sans byakugan, ce mioche aurait dû les remarquer puisqu'ils étaient de la nouvelle génération de ninjas de pacotilles, les ninjas de Kiri qui avaient été ridiculisé à Konoha. Ils étaient revenus plus nombreux, en plus. Alors ce mioche n'avait aucune excuse. S'il était aussi bon que Naruto le trouvait, il n'avait réellement pas la moindre excuse. A l'heure présente, la chambre qu'ils avaient louée dans l'hotel devait déjà être piégée où, au moins, ils y étaient attendus.

Sasuke comptait le laisser se prendre une ou deux baffes dans la tronche. Pour qu'il retienne la leçon. Après, il irait l'aider, le mioche et cette fille, et son gage pour avoir perdu le pari serait fini. En attendant, ils n'étaient pas prêts d'y être : le mioche et sa copine venaient juste de se relever. La fille avait déjà reprit sa route alors que le mioche restait planté là, s'absorbant dans la contemplation de ses pieds. La fille s'en rendit compte et l'appella mais il ne la suivit toujours pas, se bornant à la regarder sans plus d'expression que d'habitude. Puis finalement, il la suivit.

Aaah, suivre des mioches, c'est pas ce que Sasuke préférait... Il l'avait déjà fait, en tant que père inexistant, mais là ce n'était même pas pour la famille... Pas pour le clan... C'était pour Naruto. A la limite, le pari, qu'est ce qu'il en avait à faire ! Briser une promesse c'est comme briser un miroir : on promet le malheur pour se rendre compte ensuite que ça ne changera pas forcément grand-chose. Briser la promesse de quelqu'un d'autre, c'est différent. On ne brise pas la propriété d'autrui. Pas à Naruto. Alors il les suivit en s'ennuyant, ils ne faisaient rien de particulier. Ils mangèrent et ils se baladèrent. Le mioche avait tendance à rester un peu en arrière alors elle le traînait par le col ou l'écharpe. Puis ils revinrent à l'hotel. Sasuke pouvait voir au rez-de-chaussée quelques personnes qui n'étaient pas des ninjas. En revanche, en se concentrant un peu, il remarqua des formes sombres dans leur chambre. Le mioche et sa copine entrèrent, les ninjas qui les filaient firent presque tous de même.

Pour être sûr de la nature de la menace, même s'il ne doutait pas beaucoup, Sasuke activa le sharingan. C'était bien ce qu'il pensait, les ninjas de Kiri les attendaient dans la chambre. Sûrement pour se venger sans se presser du mioche qui avait tué deux de leurs camarades. Le torturer, dans le calme s'il vous plait.

Mais il y avait autre chose. Quelque chose qui fit changer Sasuke d'avis sur le mioche. Ce gosse avait remarqué les ninjas, depuis longtemps manifestement. Et il était prêt.

Leere et Menge entrèrent dans la chambre. Sans allumer la lumière, Leere tira Menge par la manche et, vers le lit, la balança dessus par surprise.
-Hé ! Mais qu'est ce que tu fous ! Gronda-t-elle.
-Alors c'est toi qui a tué mes deux amis... Fit une voix adulte dans le noir.

La lumière fut allumée par un des ninjas qui venaient de rentrer dans la chambre et Leere et Menge se retrouvèrent pris au piège.
-C'est un gosse, un sale gosse, toi, qui a tué mes amis ?
Menge reconnut parmis tous les ninjas les trois qu'ils avaient vu à Konoha.
-Ha, répondit Leere.
-Tu devines ce qui va se passer, n'est ce pas ?
-Ha.
L'homme qui prenait la parole ne faisait pas parti des trois de Konoha et il parlait calmement. Le genre de type qui se sent plus pisser depuis qu'il a été gradé. Le genre de type qui se croit intelligent. Le genre qui "ne devinait pas" mais "savait" ce qui allait se passer. Enfin, croyait le savoir. D'ailleurs, il fit comprendre ce qui allait se passer pour Leere, étalant son autorité comme une nappe sur une nappe (que personne n'utiliserait) :
-Inutile d'eviter de te débattre pendant qu'on s'occupe de toi et de ton ami, c'est plus amusant comme ça.
-Inutile d'essayer quoi que ce soit, vous allez tôt ou tard mourir.

A peine Leere eut-il finit sa phrase que le sol sous le lit tomba au rez-de-chaussée et à peine fut-il tombé que Menge fut tirée par des bras à l'extérieur par... Des clones de Leere !? Les quelques ninjas de Kiri qui avaient à leur tour sauté dans ce trou, d'une forme rectangulaire parfaite, furent suffisament ralentis par d'autre clones pour que la suite leur tombe dessus aussi sec. La suite, ou plutot le plafond. En effet, des clones de Leere s'étaient occupés d'abimer les murs de la chambre et d'autres, à l'étage au dessus, avaient découpé le plancher.

Plus loin, à l'extérieur, Menge se demandait : "Mais qu'est ce qui se passe ?"

Encore plus loin, Sasuke se demandait : "Mais qu'est ce qu'il a prévu pour les civils ?"
La réponse lui vint automatiquement : rien. Plus par reflexe qu'autre chose, il se précipita dans l'hotel avant que le batiment ne s'écroule. Si rapidement, que Menge ne le remarqua même pas.

L'hotel s'effondra en partie. Menge était horrifiée. Des clones de Leere effectuèrent une technique Katon au dessus des gravas et dans la poussière pour griller les quelques survivants de Kiri. D'autres, cachés hors de l'hôtel, étaient aussi surpris et horrifiés que Menge. Ce... Môme venait de massacrer tout un hotel... Tout seul... Ils étaient tellement surpris qu'ils ne virent pas le vrai Leere arriver derrière eux dans la poussière, orange à cause des katon des clones. Il leur toucha presque tous tout simplement la gorge sans se presser, avec un grand sourire qui ne lui donnait pas l'air sadique pour autant. Nan, juste un grand sourire franc de plaisir.

Il ne les toucha pas tous car Menge voyait approximativement ce qui se passait malgré la poussière et hurla donc :
-ARRÊTE !
Les katons cessèrent de colorer la poussière en orange et tout redevint sombre avec pour seules lueurs les quelques lumières de la ville. Il ne restait plus beaucoup de ninja de Kiri debout mais ces derniers s'enfuirent vers Konoha (mais un d'entre eux lança deux kunaï, histoire de faire semblant de s'être battu). Une silouhette apparut en un éclair quelques pas devant Menge. La poussière se faisait progressivement moins épaisse mais les corps des ninjas de Kiri touchés par Leere étaient déjà inertes. Puis apparut enfin Leere, façant Menge. Il était complètement statique, l'écharpe lui cachant le menton mais ne faisant pas manteau sur son visage.

Et son sourire avait disparu. Rien d'étonnant. Son visage avait cette inexpression de toujours mais il fixait Menge. Et la scène se répéta, neuf jours après la première fois : en le voyant, Menge avait peur. Il n'était pas différent mais encore une fois, cette envie de meurtre qu'elle avait déjà ressentie avant qu'il n'entre dans le bar semblait tellement puissante qu'elle en était effrayante. Mais il était simplement là, immobile, , la poussière était encore suffisamment présente pour qu'elle ne le voit pas entièrement mais c'est dans ces moments qu'on a le plus peur. "Est-ce qu'il est en train de sortir un kunaï et que je ne le vois pas ? Est-ce qu'il prépare calmement un jutsu et que je vais me le prendre sans comprendre ?" Prenant son courage des deux seules mains qu'elle possédait, ce qui était à peine suffisant, elle pria :
-S'il te plaît ! Arrête ! Arrête ça !
Pas de réponse. Il était confus et franchement désolé, voire triste.

Il fit un pas en avant sans la quitter des yeux. Elle le fit à sa place et se retourna. La manie de ne pas vouloir faire face à la mort... Elle pensait au moins avoir le mérite de l'attendre même si ce n'était pas de la façon la plus vaillante possible, surtout vu qu'elle sanglotait discrètement mais elle sanglotait tout de même. Elle tremblait aussi un peu. Les bruits de pas se rapprochaient lentement, la mort avec eux, puis ils s'estompèrent. Leere s'était arrêté. Il regarda quelque part (Menge s'était retournée par curiosité). Et c'est tout. Rien de plus.

Laissant la peur un peu de côté, Menge regarda dans le même sens que Leere pour voir et savoir ce qu'il y avait de si important là-bas. A part les personnes qui était dans l'hôtel tout à l'heure, il n'y avait rien.

Au fait, ils étaient pas sensé être morts, eux ?! Y'a même le gérant de l'hotel qui est en train de pleurer sur son sort sur les genoux ! Les autres personnes s'en allaient progressivement (souvent en courant sans fierté...) et à la fin, il n'en resta qu'un. Oui, il n'en restait qu'un qui regardait Leere avait des yeux bizzares... Rouges ! Ce type devait être d'une trentaine ou quarantaine d'années, Leere et lui se fixaient sans bouger. Les dernières bribes de poussière s'évanouirent. Leere aussi. Enfin peut-être, vu qu'il s'était écroulé sans raison apparente. Quoi que... Il avait deux kunaï dans le dos. Le type aux cheveux bleus ne devaient pas y être pour rien puisqu'il commençait à s'approcher.

Sasuke était décidément plutôt surpris par ce mioche. Pour commencer par son plan : créer des clones de l'ombre, Naruto avait donc dû lui apprendre, pour tout surveiller n'était pas quelque chose de très raffiné ou recherché mais c'était diablement bien effectué. Le mioche avait dû les faire à un endroit où les autres ninjas ne pouvaient le voir (Ndlr : les toilettes !) et ils avaient attendu cachés dans l'hôtel pour déjouer le plan machiavélique du grand vilain pas-beau. Là encore, rien de très original mais attaquer en faisant tomber le plafond sur les têtes de tout le monde, fallait y penser. C'est vrai qu'au final, c'est super bateau comme idée mais il faut déjà l'avoir. Mais bon, les ninjas de Kiri auraient été ne serait-ce qu'un poil meilleur et le plan serait tombé un peu à plat. Ce qui peut signifier deux choses : soit ce mioche est très doué pour jauger ses adversaires, soit il fait tout au pif mais il le fait bien.

Le plan des vilans pas-beau prêt, plan qui consistait juste à piéger le mioche et sa copine dans la chambre d'hôtel (! ...), les ninjas de Kiri ont attendu et les clones aussi. Leere et l'autre sont rentrés, les ninjas qui les suivaient à l'exterieur se sont divisés : beaucoup sont rentrés, certains se sont cassés à Konoha, d'autres se baladèrent dans la ville. Mais il n'y en avait plus un seul devant l'hôtel. Pendant ce temps, le vrai Leere (qui n'était pas celui qui suivait Menge) créait des clones en grandes quantité et lança l'attaque. (Et la suite, si tu la connais pas, t'as qu'à pas lire en commençant par la fin...)

Ensuite, à l'extérieur, la potiche (=Menge) restait plus statique qu'un cheminot tandis que Leere faisait un carnage plutot épouvantable. Puis les ninjas s'enfuirent en balançant sur Menge deux kunaï en cadeaux de départ. Kunaï que Leere intercepta. Avec son dos. Il manquait encore d'expérience mais il avait réussi à les stopper. Mais le fait de sauver une personne (=Menge) et de laisser crever les autres n'était pas excusable aux yeux de notre ex-emo kid (Sisi, Sasuke a une âme aussi). Aussi, le "bleu" (=c'est toujours Sasuke) voulait lui donner une "punition". Un genjustsu. Mais dans le genjutsu, les plans changèrent... Sasuke ne se présenta pas (ils s'étaient croisé peu de temps avant d'aller à Konoha et Naruto lui avait dit que l'idée de tout lui foutre sur le dos était celle de ce type) et passa directement sur les hostilités en passant outre les félicitations.

C'est à dire, la torture ! Rien de bien méchant, juste quelques petites scènes de la vie de Leere qui était sensées le faire souffrir... S'il avait connu un peu mieux Leere, il aurait su que c'était inutile : Leere resta le regard fixé, comme vissé, sur Sasuke. Après ça... Sasuke laissa tomber le film et laissa son genjutsu les plonger dans un noir parfait où seules leur silouhettes se détachaient en couleur monochrome à traits épais. Leere avait dit quelque chose que Sasuke peinait à analyser. "Vous n'avez qu'à me stopper" avait dit Leere, comme s'il savait pourquoi Sasuke avait lancé le genjutsu. Même pas d'un ton de défi, peut-être d'un ton de regret. "Peut-être" car Sasuke n'était pas très réceptif. Et Leere n'y mettait pas du sien. Enfin bref, Sasuke demanda des précisions :
-Te stopper ?
-Tuez-moi. Tout le monde y trouverait son compte.
-...

C'était plus expéditif qu'un poing dans la tronche. Leere n'était pas du genre bavard (et Sasuke ne se demandait pas pourquoi Naruto pensait que son élève le détestait mais il savait qu'il avait tort) ni très explicite mais il n'y avait pas à chercher loin pour savoir qu'il s'exaspérait lui-même pour en arriver à demander sa mort. Pour un homme comme Sasuke, c'était pas E=Mc², c'était 2+2 pour comprendre Leere (enfin, pour cette fois). Ce genre de ressentiment un peu défaitiste était pour lui plus connu que Tokio Hotel (et pas plus désiré que Tokio Hotel.). Lui-même avait déjà eu ce genre d'envie. Lors d'un combat contre Naruto, il avait failli céder à ce sentiment. Finalement, il avait presque massacré Naruto sans s'en rendre compte pour ne pas tomber dans cette défaite morale (Ndlr : mais ça s'était bien fini. Tu va voir en bas, après). C'est à dire qu'il se combattait autant qu'il combattait les autres. Et c'est une chose impossible, on pert tout contrôle. Si c'était ce que ce mioche devait ressentir, alors le tuer était effectivement la meilleure des solutions. (Avis : ce n'était pas ce le mioche ressentait mais Sasuke n'était pas psychologue)

Le tuer... Mais il ne pouvait s'y résoudre. Sasuke était pourtant bien du genre à tuer dans ce genre de conditions. Mais les conditions n'étaient pas aussi simples qu'elles semblaient l'être. Sasuke faisait partie de "l'ancienne génération", celle des vieux ninjas. Or, qui dit ancienne dit aussi jeune. Et malheureusement, il se trouve que le petit monde militaire de tous les villages cachés avait été mal servi ces derniers temps, surtout parce que les académies ninja avait revu leurs attentes à la baisse et devenir ninja devenait tellement simple qu'être chuunin ne signifiait plus grand chose. Il y avait toujours de bons éléments mais ils se noyaient dans une masse, le nombre semblait maintenant prendre pas au dessus de la qualité. Suna (plus par obligation qu'autre chose) était dans cette situation : le village était devenu trop grand ! Cette fille qui accompagnait Leere semblait faire partie de cette masse.

Mais Leere, non. Il était bon. Trop bon pour mourir comme ça, à quinze ans, sans avoir vu son nom entrer dans l'histoire. Telle était la situation, Sasuke ne pouvait pas se résoudre à tuer un des seuls bons éléments qu'il avait rencontré depuis si longtemps. Pourtant, il savait que c'était ce qu'il devrait faire. Voilà en quoi la situation n'était pas aussi simple qu'elle en avait l'air. C'était même un dilemne assez cruel, bien que l'Uchiwa savait déjà qu'il n'allait pas tuer le mioche. Et donc, il cherchait une solution rapidement. Alors, en mettant tout en place, ça donnait :
_Naruto a promis à Hinata, la mère de Leere, de rendre son fils meilleur et Leere était au courant.
_Leere ne se contrôlait pas. (Leere pensait le contraire, c'est juste qu'il n'avait pas envie de se réguler. Mais bon, c'est Sasuke qui tire les conclusions là, pas Leere.)
_Leere n'avait pas de limites et préférait mourir que continuer sur cette voie.
_Leere souhaitait pourtant lui aussi devenir meilleur, sûrement pour faire plaisir à sa mère puisque Naruto lui avait fait part de l'amour que portait Leere envers sa mère.
_Leere ne detestait pas non plus Naruto (même si ce dernier ne l'avait pas compris mais personne n'arrivait à le détester, même avec son masque.)
_Leere détestait son père pour un raison ou une autre (Sasuke ne connaissait Leere que d'après ce que Naruto lui en a dit, et il n'a pas pu tout dévoiler. Par respect.)
_Leere était accompagné d'une potiche stupide sans interêt et sans avenir.

Le tout donnait une suffisance de possibilités pour imaginer une solution.
-Tu veux vraiment que je te stoppe ?
-Ha.
-Bien.
Comme tu veux, surtout.

Un des derniers Uchiwas (il avait très bien su utiliser son succès auprès des filles pour recréer son clan, faites moi confiance.) mit fin à son genjutsu d'une façon brutale, il assomma Leere.

Y'a plus qu'à...



Sais-tu combien il reste d'étoiles ?

Six milliards.




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 [ 7 ] 8 9 10 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: