Fiction: La prophétie des Fûma (changement de titre)

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Bien qu'il fut extrêmement tard, le cinquième hokage de Konohagakure ne dormait pas. Loin de là. Elle était submergée par une montagne de papiers qui semblait longue comme un jour sans fin, son assistante lui amenant toujours plus dossiers. Après une heure très intensive de travaux administratifs, allant de l'organisation-validation de mission de rang S au remplacement des stocks de PQ, Tsunade se décida à faire une pause. Elle sortit une bouteille de sake millésime 10 et s'en servit un verre. Le délicieux liquide lui arracha un soupir de soulagement et de bien être. Laissant promener son regard un peu au hasard, celui-ci se posa une nouvelle fois sur le rapport que lui avaient amené Sasuke et Naruto un peu plus tôt dans la soirée.
"C'est quand même invraisemblable, se dit-elle. Les techniques niveau E je veux bien. Le gôkakyû no jutsu passe encore, Itachi et Kakashi l'ont maîtrisée du premier coup. Mais le kanashibari, là je dois avouer que je n'avais jamais entendu dire qu'un débutant l'avait utilisée, même dans les cas les plus extrêmes comme Itachi, Orochimaru ou certains ninja d'exception des autres villages cachés. Il y a quelque chose de vraiment pas net là dessous, voire même quelque chose de dérangeant. Ca vient peut être du fait qu'il vient d'ailleurs. Il doit venir d'un pays de l'autre côté de l'océan, que personne n'a jamais traversé tant il est dangereux.
Vu qu'il a beaucoup de mal à se contrôler et qu'il a une fâcheuse tendance à utiliser des techniques de très haut niveau sans même s'en rendre compte quand il est sous pression, il a certainement dû utiliser utiliser involontairement un jikûkan ninjutsu, une technique ninjutsu spatio-temporelle, quand il était sur le point de mourir dans ce bunker. Ca aussi c'est bizarre d'ailleurs, on dirait qu'il a en lui un pouvoir qui le dépasse complètement, comme si une autre entité sommeillait en lui. Pourtant, il n'avait jamais été confronté au chakra où à des personnes l'utilisant, et il n'y a aucun corps matériel ou spirituel étranger dans son corps, j'ai moi même vérifié. Peut être que le fait de recevoir une formation très difficile sans utilisation du chakra prédispose à en avoir une énorme quantité et à un bien meilleur contrôle de celui-ci que le commun des ninja... Il faut vraiment que je consulte les archives de Yuki no kuni. Ils sont connus pour leur haute technologie mais ce que l'on sait moins, c'est qu'ils ont les meilleurs espions du monde ninja et qu'ils archivent absolument tout. Il paraît que leurs archivent s'étendent sur des dizaines de mètres de haut et des centaines de kilomètres de long sous le sol. Il faudrait des vies entières pour tout consulter. D'ailleurs, Orochimaru avait dans l'idée de s'y rendre une fois qu'il aurait eu le sharingan de Sasuke. Tsss... Mais il est mort avant..." Un grand bruit la sortit de ses pensées en la faisant légèrement sursauter. La porte de son bureau s'ouvrit à la volée et elle vit débarquer Naruto accompagné de Sasuke. Tous deux avait un air particulièrement sérieux, ce qui était plutôt exceptionnel. Bien que Sasuke ait toujours eu un air sérieux, il s'était détendu au contact de Naruto ces dernières années et celui-ci était devenu plus sérieux dans les moments importants, mais il gardait son côté très jovial de toujours. Voir cette expression sur leur visage présageait quelque chose de grave, ou même de néfaste. Et elle eu d'autant plus d'appréhension quand Naruto prit la parole.

"Hokage-sama ! Nous avons quelques questions à vous poser ! dit-il déterminé.
- Je vois que c'est de la plus haute importance pour que tu ne m'appelles pas la vieille, répondit-elle avec un sourire moqueur.
- Oh ! Je vous en prie ! Epargnez nous ce genre de remarques. C'est à propos...
- De Vassili, enfin de Kaoru, n'est-ce pas ? finit le hokage.
- En effet maître, répondit Sasuke. Il y a quelque chose qui nous tracasse. Naruto pense que vous ne nous avez pas tout dit à son sujet. D'où il vient, ce que vous avez découvert lors de son examen médical...
- Qui te dit que je l'ai examiné ?
- L'examen médical est obligatoire avoir de mettre quelqu'un en prison et je sais que c'est vous qui l'avez fait parce que vous étiez curieuse de savoir qui c'était après avoir lu le rapport que vous ont remis Neji et son équipe.
- Ah là là... Tu es si perspicace que ça en est énervant. Tu as vu juste une fois de plus. Et bien, si je ne vous ai rien dit, c'est tout simplement parce qu'il n'y a rien à dire.
- Vous êtes sérieuse ? s'enquit Naruto, pas du tout convaincu.
- J'ai bien peur que oui Naruto... Il n'y a rien d'anormal dans son organisme. Il a le même corps que nous. Et je n'ai aucunes certitudes quant à l'endroit d'où il vient, je n'ai que des suppositions. D'après ce qu'il m'a dit à propos de la façon ont il est arrivé ici, ça ressemble beaucoup à du ninjutsu spatio-temporel.
- Mais ce sont des techniques de très haut niveau ! C'est totalement improbable !
- Pas plus improbable que ce qu'on a vu cet après-midi Sasuke.
- Quant à sa provenance, rien n'est moins sûr. J'ai émis l'hypothèse selon laquelle il pourrait venir de l'autre côté de l'océan. C'est tout à fait possible, on ne sait pas ce qu'il y a là bas après tout. Ca expliquerait qu'il parle une langue différente et la technologie hors norme de leur équipement à tous. Car en effet ils sont venus à plusieurs. Les autres sont à Suna. Je dois envoyer une lettre au kazekage, pour qu'il pratique les mêmes tests que nous. Ca nous permettra d'avoir plus de précisions, et surtout de voir s'il s'agit d'une exception ou si ce genre de phénomènes leur est commun. Et ça tombe bien, je voulais vous donner une mission. C'est vous qui irez donner la lettre. Ca vous donnera l'occasion d'aller voir si nos élèves du programme de formation médicale Konoha-Suna ont tout ce qu'il leur faut et si tout se passe bien. Et puis comme ça, tu pourras voir Gaara Naruto, ça fait longtemps que tu l'as pas vu.
- Ouais ! Il est trop pris par son travail de kazekage en ce moment ! Il a plus le temps de me voir ! bouda le blond.
- Vous emmènerez Kaoru avec vous, ce sera sa première mission. Officiellement, c'est un simple courrier sans aucune importance et la mission sera classée de rang D.
- Mais officieusement...
- Rang A. Vous imaginez très bien les conséquences que pourraient avoir la perte de cette lettre et sa découverte par des mains ennemies. Notamment Yakushi Kabuto. D'après ce que Naruto et Hinata m'ont dit, il aurait incrusté des morceaux de l'âme d'Orochimaru dans son corps. Et son intérêt pour les expériences bizarre est toujours aussi fort. Autan vous dire qu'il serait trop content de tomber sur des cas comme ça. Cet homme est extrêmement dangereux pour nous. Même s'il a perdu de sa force et son animosité vis-à-vis de nous depuis la mort de son leader, le pays du son est toujours capable de monter un enlèvement dans Konoha. Et je n'ose imaginer ce qui se passerait s'il les retournait ou en extrayait le potentiel ou je ne sais quelle autre monstruosité dont il a le secret. On irait au devant de graves ennuis. Si quelqu'un vous barre la route, soyez plus vifs et discrets que jamais, mais surtout, soyez sans pitié. Personne ne doit savoir que nous avons des personnes comme celles-ci chez nous. Nous sommes peut être en possession d'armes humaines ayant un pouvoir et un savoir tels que ça nous permettrait d'assurer notre suprématie et donc la paix parmi les nations ninja.
- Je n'aime pas du tout la façon dont vous parler d'eux, même si je ne les connais pas ! s'énerva Naruto. Des armes humaines ?! Et puis quoi encore ?! Moi aussi vous me voyez comme ça ?!
- Absolument pas. Mais maintenant tu as une idée de ce que vont penser les gens d'Oto s'ils les capturent. Mais vous devez être sans pitié et très rapides. Personne ne doit être au courant de cette histoire. Kaoru attirerait immanquablement les convoitises des plus tordus ainsi que des ennuis pour Konoha. Je ne veux pas d'un deuxième épisode Orochimaru. Ensuite, selon les résultats des tests, nous mettrons en place un programme spécifique pour canaliser leurs aptitudes, qui pourraient se révéler aussi dangereuses pour les autres que pour eux mêmes. Vous partirez demain à sept heures précise. Trois jours aller, trois jours retour, vous aurez une journée pour mener cette mission à bien. Prenez ces laissez-passer pour arriver plus vite au Kazekage. Faites aussi vite que possible. Je vous veux de retour dans une semaine et pas un jour de plus.
- Aucuns risques ! Si mon appartement n'est pas rangée d'ici huit jours, ma femme va me tuer quand elle rentrera de mission ! Hé hé hé ! répondit Naruto nerveusement. Et elle est terrible quand elle se fâche en ce moment..." chuchota-t-il pour lui même.

Tsunade eut un sourire amusé. Il s'en était passées des choses depuis qu'il était revenu plus mort que vivant avec Sasuke sur le dos, à la limite du coma. C'était il y a déjà quatre ans. Aujourd'hui il avait vingt ans, une femme... "Ah là là ! Ca me rajeunit pas tout ça..." pensa le hokage avec nostalgie. Elle leur souhaita une bonne soirée et ils sortirent de son bureau. Une fois arrivés dans la rue, ils restèrent un moment sans rien dire, profitant simplement de la fraîcheur de la soirée en oubliant tous les tracas de la journée. Ils faisaient ça souvent, surtout après les missions difficiles ou les journées chargées. Au bout de quelques minutes, Naruto ajusta sa chape noire et regarda son meilleur ami.

"Et bien, il se fait tard. Je crois que nous avons tous les deux quelque chose à récupérer, n'est ce pas ? demanda le blond en lançant un regard complice à Sasuke.
- En effet, répondit-il, et il va falloir les déposer à nouveau, demain. Une semaine qui plus est. Ca va être long.
- Ooooooh, mais c'est qu'il devient presque sentimental le petit Sasuke, le taquina son ami.
- Pff! Baka !"

Ils allèrent récupérer ce qui devait l'être et se séparèrent avec un grand sourire. En arrivant devant chez lui, Naruto tilta. "Kusoooooo ! Kaoru ! Je l'avais oublié celui là ! J'espère qu'il a le sommeil lourd..."

...

Deux heures du matin. Kaoru ouvre péniblement ses yeux englués par le sommeil pour regarder sa montre. "Qu'est ce qui peut foutre autant de bordel à une heure pareille ?" Il avait réussi à trouver le sommeil juste après avoir entendu Naruto rentrer. Il dormait dans une chambre d'amis que lui avait prêtée son maître et coéquipier pour le loger. Après le combat qu'il avait mené contre Sasuke, il s'était posées de nombreuses questions. Sur sa véritable nature, si ce qu'il vivait n'était pas une hallucination, pourquoi un tel pouvoir sommeillait en lui. Il avait peur depuis qu'il était ici. Il avait des accès de colère de plus en plus fréquents et incontrôlables. Et surtout, cette envie de tuer. Il n'avait pas ressentit un aussi grand besoin de prendre la vie d'un homme depuis la mission suicide. Il croyait qu'il avait réussi à oublier, mais en fait, il n'en était rien. Il se sentait changer peu à peu. Comme si c'était lui mais quelqu'un d'autre. Comme s'il était prisonnier d'un corps qu'il ne maîtrisait absolument pas. Il avait la désagréable impression d'être pris dans quelque chose qui le dépassait, et cela l'horripilait au plus haut point. Et puis, il y avait Sasuke. Qui était vraiment ce type, tantôt froid, tantôt sincère, tantôt hypocrite ? Quand il l'avait emmené chez lui une fois que Sasuke l'eut soigné, Naruto lui avait dit qu'il était parfois bizarre mais qu'il n'hésiterait pas une seconde à lui confier sa vie, et qu'il le considérait comme son frère. Comme lui, Naruto n'avait pas de famille. A part une femme dont il lui avait vanté les immenses qualités. Kaoru sourit. "Elle doit avoir un sacré caractère pour supporter un cas comme lui." Il se leva, parfaitement éveillé par le bruit qui l'avait tiré des bras de Morphée. Le bruit venait de la cuisine, et il entendait la voix de Naruto sans comprendre ce qu'il disait. Il sortit de la chambre et s'arrêta net devant l'entrée de la cuisine tellement le spectacle qu'il avait sous les yeux le surpris. Naruto était assis, en pyjama orange d'un mauvais goût évident, les cheveux encore plus décoiffés que dans la journée, l'air un peu endormi mais très doux. Il fredonnait une chanson dont l'air ne disait rien à Kaoru. Et dans le creux de ses bras...

"Un gamin ?!
- Ah ! Tu m'as fait peur ! sursauta Naruto. Je vois que ses cris t'ont réveillé. J'en suis désolé.
- Ce n'est pas très grave. J'ignorais que vous aviez des enfants Naruto-san.
- Arrête avec le 'san'. On a le même âge pratiquement. Et je n'aime pas ce genre de politesses quand je suis avec mes potes. Et je m'en balance que tu sois mon élève. Je préfère que tu sois mon ami, c'est beaucoup plus sympa. Je sais j'ai oublié de te le dire, je m'excuse. Au fait, je te présente ma fille, Eri. Elle a deux mois. Elle est pas trop mignonne sérieux ?
- Si, tout à fait, sourit Kaoru, amusé. "Un vrai papa gâteux dans une pile électrique... Curieux mélange."

Il regarda l'enfant. Des cheveux blonds comme son père. Curieuse comme tous les petits de cet âge, elle regarda l'inconnu qui était avec son père. Kaoru tilta.

"Ses yeux !
- Et oui ! Elle a hérité du byakugan de sa mère.
- Le byakugan ? L'oeil blanc ?
- D'après ce que ma femme chérie m'a dit, tu en as déjà rencontré un hier.
- ............ Neji ? demanda Kaoru après avoir réfléchit quelques instants.
- Oui, exactement. Et ma petite femme adorée est sa cousine. Elle a donc elle aussi ce kekkei genkai spécifique de la famille Hyûga."

Une légère sonnerie retentit tandis que Kaoru s'asseyait à la table verte. Naruto se leva et lui tendit l'enfant.

"Ah ! Je crois que son biberon est prêt. Tiens-la trente secondes s'il te plaît.
- Hein ? Mais enfin, je suis un soldat, pas une nourrice ! Je sais pas comment on s'en sert de ces trucs là ! dit-il complètement paniqué.
- Ha ha ha ! Je sais ! Moi aussi j'ai réagit comme ça la première fois ! Mais tu verras c'est pas très compliqué. Regarde."

Joignant le geste à la parole, Naruto lui mit la petite fille, qui avait arrêté de pleurer, dans les bras de cette inconnu. Kaoru était tétanisé. Ses bras tremblaient, tellement il avait peur de faire une fausse manoeuvre et de lui faire mal. Naruto lui adressa un grand sourire, en lui disant que c'était parfait, avant d'éclater de rire en voyant le visage crispé et flippé de son invité. Il alla ensuite prendre le petit tube en plastique et l'appuya sur son avant bras pour voir s'il était à bonne température. "Il est incroyable ! Il prend tout comme ça vient, sans se poser de questions. Il vit simplement le bonheur présent et il n'a aucuns préjugés sur les gens. Il me connaît que depuis quelques heures et déjà il dit que je suis son pote, il me loge chez lui, dans son foyer, et ça lui fait plaisir. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi... Pur. Il est pur comme de la neige. Je dois avouer que je suis fasciné par l'attraction magnétique qu'il exerce autour de lui. Moi qui avais d'abord pensé que c'était juste un clown... Je suis vraiment qu'un sale con. Ca m'apprendra à réfléchir avant de cataloguer les gens au premier coup d'oeil..."

"Euh, dis moi Naruto. Ca me regarde peut être pas mais, c'est pas dur d'avoir des enfants à notre âge ?
- Pas du tout, répondit-il très sûr de lui, tandis qu'il mettait le biberon dans la bouche de sa fille. Je le pensais au début, quand ma femme m'a supplié de lui faire des enfants. Je dois avouer que je l'ai fait uniquement pour lui faire plaisir, et aussi parce que je ne peux pas lui résister. Elle est si belle... dit-il avec un regard rêveur. Puis finalement, j'étais plutôt content. Je gagne ma vie correctement et ma femme appartient au plus grand clan du village, alors on n'a pas trop de problèmes. Le plus dur, c'est de se lever la nuit pour la faire manger, ajouta-t-il en riant. Du coup, ma petite femme toute mignonne est super irritable depuis quelques temps. Tu ne veux pas avoir d'enfants toi ?
- ... Je ne pense pas. Je ne crois pas que j'en aurais la capacité. J'ai été trop marqué par deux ans de guerre ininterrompue. Je ne me vois pas élever des enfants tranquillement, comme si de rien n'était, après ce que j'ai fait. Regarde mes cheveux. Avant, j'étais aussi blond que toi. Le stress post traumatique du combat me les a déteint. Je ne sais même plus si je suis encore un être humain, tellement mon âme est brisée..."

Naruto le fixa avec un regard sérieux mais encourageant.

"On a tous ce problème là. Certains ont même eu à subir des choses inimaginables. Le fait que ça te marque autant prouve au contraire que tu es peut être plus humain que les autres. Mais si te laisses bouffer par ça, non seulement tu n'es pas digne d'être appelé homme, mais en plus tu ne pourras jamais faire revenir la paix que tout soldat désire. Car pour que la paix puisse prendre toute la place qu'elle mérite, il faut qu'elle soit aussi dans ton coeur. Moi aussi j'ai fait des trucs dont je suis pas fier, mais quand je regarde ma fille dormir, quand je regarde ma femme sourire, je me dis que j'ai bien fait, et que je le referais sans hésiter."

Kaoru fut profondément touché par cet homme qu'il respectait maintenant profondément. Il avait entièrement raison. Lui qui voulait tellement la paix, comment pourrait-il en profiter si la guerre restait enfermée dans son coeur ? Même s'il n'était pas encore convaincu de vouloir vivre la paternité, il se sentait plus léger. Plus... en paix avec lui même.

" Personne n'est préparé à devenir père. Il n'y a pas d'entraînement pour ça, rit-il. Même Sasuke a eu du mal à s'en remettre.
- Sasuke-san a une fille aussi ? s'étonna Kaoru.
- Hahahahaha !!! Lui c'est encore pire que moi ! Il n'en voulait pas du tout, il jurait que jamais il n'en aurait même s'il devait mourir ! Et finalement, il en a eu deux d'un coup ! C'est trop drôle !
- Des jumeaux ?
- Oui, un garçon et une fille. Ils sont nés une semaine après Eri. Le gamin s'appelle Hatori, et la fille Saya. Je ne te cache pas qu'ils le font tourner en bourrique, ajouta-t-il en éclatant à nouveau de rire. Tiens ! Par exemple la dernière fois..."

Et la discussion se poursuivit ainsi pendant encore près d'une heure, Naruto racontant des tas d'anecdotes plus tirées par les cheveux et amusantes les unes que les autres sur les gens du village, sur les enfants de Sasuke, sur sa femme... La petite s'était endormie dans les bras du jeune homme aux cheveux blancs. Puis ils allèrent se coucher, Naruto apprenant à Kaoru qu'il avait sa première mission le lendemain matin. Celui-ci alla se coucher la tête pleine de sentiments nouveaux. Ayant été posé devant un orphelinat dès sa naissance, il n'avait jamais eu d'amis, passant constamment sont temps à se battre avec ses petits camarades. Il avait bien Sergei ou Alex, mais ils étaient ses frères d'armes, ce n'était pas vraiment des amis à proprement parler. Ils ne savaient pratiquement rien les uns des autres au final. Alors que là, il venait de se faire un ami, avec qui il plaisantait de tout et de rien, pour la première fois. C'était nouveau pour lui, "mais ce n'est pas désagréable" se dit-il avec un sourire avant de repartir au pays des songes.

Porte Ouest de Konoha, 6 heures 50 du matin

Trois silhouettes attendent dans la brume matinale, recouvertes d'une pèlerine noire. Un brun, un blond et un jeune homme aux cheveux blancs. Le brun déplie une carte et la montre aux deux autres en sortant une montre à gousset.

"Bon, Naruto, tu n'apprendras rien de nouveau, les explications que je vais donner sont surtout pour Kaoru. Mais tu peux en profiter pour revoir un peu tes classiques, surtout que cette carte a été mise à jour récemment.
- Ca marche.
- Kaoru, regarde attentivement. Ici, c'est le pays du feu, où se trouve Konoha, notre village. Et là, sous Ame no kuni et à l'ouest de Kazan no kuni (le pays des volcans), se trouve Kaze no kuni, qui est le pays auquel appartient le village caché de Suna no kuni. C'est notre destination. Il nous faudra passer à la frontière entre Ame et Kazan pour rejoindre l'immense désert de Kaze no Kuni. Autant dire que la météo que l'on va rencontrer d'un pays à l'autre va passer du coq à l'âne.
- Mais le pays des volcans doit être chaud non ? Pourquoi ne pas passer par chez eux directement ? demanda Kaoru.
- Tu n'es pas au courant de la situation géopolitique des différents pays, c'est normal que tu trouves ça bizarre, lui expliqua Naruto. En fait , nous sommes un peu en froid avec eux, et même si nos deux pays commercent sans soucis, ils refusent catégoriquement les mouvements d'unités militaires de chez nous sur leur sol. En rentrant ici la semaine prochaine, tu devrais aller aux archives du village pour essayer d'en apprendre un maximum sur le village et son histoire. Demande à la vieille, elle te donnera l'autorisation pour y aller.
- Ce serait effectivement pas mal, acquiesça Kaoru.
- C'est donc pour cette raison que Naruto et moi même t'avons dit de prendre des vêtements de pluie et pour le désert. C'est encombrant mais on n'a pas trop le choix. On en a environ pour trois jours de marche normale, mais si on presse un peu l'allure, voire si on se presse beaucoup, on devrait gagner un jour facilement. Il faudra rester prudent sur la route. Je passe devant, ensuite Kaoru et enfin Naruto. En cas de pépin, on pourra mettre Kaoru au centre pour le protéger.
- Ne vous en faites pas pour moi Sasuke-san, je sais me défendre, sinon je serais déjà mort à l'heure qu'il est.
- Là n'est pas le problème. Mais tu as sans doutes remarqué qu'ici, on ne se bat pas de la manière que chez toi. Et il y a certains automatismes d'ici que tu n'as pas encore acquis et qui viendront avec l'entraînement. Mais d'ici là, tu seras sous notre protection.
- Je n'ai pas le choix de toutes façons, n'est ce pas maître ? soupira Kaoru.
- Tu es perspicace. Bon, on va prendre le chemin habituel: la route de Tokai jusqu'à la frontière puis la route marchande jusqu'à Suna.
- En avant !!" cria Naruto avec entrain.

La petite troupe se mit en marche, disparaissant dans le brouillard, comme happée par celui-ci. Le temps n'allait pas s'améliorer jusqu'à Ame, mais après il ferait beau. Bien qu'il eut quelques difficultés à se mouvoir d'arbres en arbres au début, Kaoru prit assez rapidement le coup de main, et même s'il manquait parfois de tomber, ils purent maintenir un rythme soutenu. Il trouva ce mode de déplacement plutôt agréable et rit intérieurement en pensant qu'il aurait été moins souvent en retard à la fac s'il avait pu se déplacer comme ça. Sur le chemin, le jeune homme aux cheveux blancs en profita pour demander à ses maîtres de lui en apprendre un peu plus sur le village et la géographie environnante. Les deux compères répondirent à toutes ses questions, passant en revue l'histoire de Konoha depuis sa fondation jusqu'à ces jours ci, en passant par les diverses guerres ninja et la ô combien célèbre attaque de Kyûbi, le renard à neuf queues. Kaoru fut très surpris de découvrir que l'on pouvait enfermer une entité dans un être humain.

"C'est une sorte de possession en somme.
- On peut dire ça. Les techniques de sceau sont très difficiles à réaliser et nécessitent des années d'entraînement pour être maîtrisées. Naruto et moi même n'en connaissons qu'une ou deux maximum pour le moment, et ce sont des fûinjutsu de bas étage. Et quant à la technique qu'a utilisée le Yondaime, le Shikifûin, il est sans doute le seul avec le Sandaime à avoir su l'utiliser.
- Et ainsi, il a scellé Kyûbi dans le corps de Naruto.
- Exact. Je suis ce qu'on appelle un jinchûriki, un sacrifice humain, un réceptacle. Je peux utiliser son pouvoir monstrueux, mais j'ai dû en payer le prix fort dans ma jeunesse, dit Naruto avec une profonde tristesse qui marqua Kaoru.
- J'imagine..." répondit celui-ci avec compassion.

Ils voyagèrent ainsi, en parlant tranquillement, les deux jûnin transmettant leur savoir à leur élève qui en était avide. Le soir venu, ils arrivèrent à la frontière de Kazan no kuni. Une longue barrière de barbelés matérialisait la séparation entre les deux pays, et ils voyaient de temps à autre des shinobi du pays voisins qui les saluaient froidement avant de reprendre leur patrouille. S'éloignant de l'entrelacs de fer de plusieurs centaines de mètres, ils dressèrent un campement dans une cavité creusée dans la paroi de la montagne. L'apprenti ninja regarda le paysage qui lui faisait face. Au delà de la frontière, s'étendait une longue plaine qui s'arrêtait au pied d'une titanesque chaîne de volcans qui rougeoyaient dans l'obscurité de la nuit. Ils avaient gravit plusieurs cols, à la sortie de la forêt, où la route de Tokai devenait de plus en plus sinueuse et tortueuse, aidant parfois quelques marchands ou voyageurs qui avaient eu un accident. Quand la nuit était tombée, ils avaient finit par trouver refuge dans une petite grotte, à moins d'un kilomètre de la frontière en quittant la route. Là, ils étaient sûrs que personne ne viendrait les déranger. Il fut décidé que Kaoru prendrait le premier tour de garde, afin de pouvoir passer le reste de la nuit tranquille. Il avait déjà fait ça des centaines de fois sur le front, et cela ne le dérangeait pas outre mesure. Il avait l'habitude de veiller sur ses hommes. Tandis qu'il regardait le spectacle des éruptions à l'horizon, il se laissa aller à quelques remarques. "C'est drôle. Autant leur façon de se battre a de nombreux points communs avec la nôtre, autant leurs techniques sont infiniment plus pratiques que les nôtres. Notre close combat est ridicule à côté de leur taijutsu, et certains de leurs pouvoirs sont plus terrifiants que nos armes. Mais ils n'ont pas d'attaques de très longue portée, et ne connaissent pas la terreur de l'arme nucléaire. Tant mieux pour eux. Mais j'avoue que j'ai du mal à m'adapter, je me sens beaucoup moins à l'aise au corps à corps qu'avec mon fusil. Après tout, je suis un sniper. Et eux, tout leur art du combat est basé sur le corps à corps. Je sens que ça va être difficile..." Un mouvement furtif mais perceptible le sortit de ses pensées. D'instinct, il voulu saisir son fusil sniper, mais il se rappela avec ironie que la vieille le lui avait confisqué et qu'il était pas près de le revoir. A défaut, il sortit donc son poignard et se tendit, mettant tous ses sens en alerte avec son chakra pour essayer de capter le moindre changement autour de lui. Au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, une silhouette apparut brusquement devant lui.



Je sais: beaucoup de bla-bla dans ce chapitre. Mais rassurez-vous: dans le prochain chapitre (qui est presque fini), ça va bastoner à mort, et on va commencer à entrer dans le coeur de l'histoire. Le but de ce chapitre était de montrer un côté de la vie quotidienne de nos héros, et bien sûr de voir que Kaoru n'est pas le seul à se poser des questions sur les gens bizarres qu'il rencontre. La notion de normalité est décidemment bien fluctuante et subjective... En tout cas, Naruto se débrouille bien avec les enfants (pas comme tout le monde...) et il possède toujours ce pouvoir d'apaiser le coeur des gens. RDV au prochain chapitre !

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