Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La prophétie des Fûma (changement de titre)

Lisez les trois premiers chapitres d'un trait. En effet, les deux premiers chapitres relatent la partie qui se passe dans notre monde et après celle qui se passe dans le monde Naruto. ^_^ Des soldats ordinaires se retrouvent dans un autre monde. Leur arrivée va faire remonter d'antiques prédictions... Attention, le langage est très "imagé" et les scènes parfois violentes ou "hot". SUPER SPOIL !!
Classé: -16I | Spoil | Général | Mots: 115016 | Comments: 73 | Favs: 50
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Eiji Hyuga (Masculin), le 11/04/2008
Disclaimer: le lieutenant Vassili Tchaïkovski (Kaoru), le sergent Alexandre Andropov, le caporal Sergei Nieviski et les soldats Ivan Oulianov et Iouri Kytysov sont à moua muahahaha !! Je joue avec leur destinée !! Le reste est pas à moi. T_T



Chapitre 22: Le caméléon de Konoha



Après les ténèbres de l’escalier seulement éclairé par quelques torches, la lumière qui brillait dans la salle l'éblouit et il se protégea les yeux en levant ses mains devant son visage. Son entrée relança les discussions, et l'on frappa à nouveau sur ce qui semblait être du bois. Le silence revint. Lorsque ses pupilles furent enfin habituées à la luminosité, Kaoru regarda la salle dans laquelle il allait être jugé. Assez grande, circulaire, les murs étaient blancs et de multiples rangées de bancs en bois faisaient face à l'estrade où se trouvaient les juges. Ils étaient trois, assistés d'un huissier audiencier qui gardait la porte d'entrée située à droite de l'estrade, et d'un greffier qui était assis en contrebas du bureau et commençait déjà à prendre des notes. Encore trop aveuglé, Kaoru ne vit pas le visage des juges qui siégeaient sous la plus grosse des lampes de la salle d'audience. Apparemment, les distractions étaient rares pour les Hyûga, puisque cette dernière était pleine à craquer et déjà chauffée par ces nombreuses présences, tantôt curieuses, tantôt méfiantes à l'égard du jeune homme. Au milieu de cette foule aux yeux de nacre, il n'eut aucun mal à reconnaître la tête blonde de Naruto, qui semblait particulièrement nerveux et jetait des coups d'oeil inquiets à Hinata assise sur sa gauche. Celle-ci essayait visiblement de soutenir sa soeur qui n'arrêtait pas de bouger dans tous les sens et semblait éviter son regard. A droite de Naruto, Kaoru reconnut son maître. Assis tranquillement à côté de son meilleur ami, il regardait son élève d'un air impassible où l'on pouvait voir toutefois une pointe d'ennui. Il n'avait pas l'air d'avoir vraiment envie d'être là. Kaoru lui lança un regard coupable et Sasuke détourna le regard pour fixer droit devant lui, toujours aussi neutre. A côté de lui, Neji faisait de même. Tous étaient au premier rang. Aux premières loges du massacre. Le jeune homme allait s'asseoir quand l'huissier se leva et frappa le sol avec un bâton de très belle manufacture et parla d’une voie claire et forte.

"Dans l'affaire n°21/02/09-43, ce jour, sera jugé le prévenu Hyûga Kaoru, dix neuf ans, né le dix neuvième jour de la troisième lune de l'an 1, dans un lieu inconnu, résidant au 12 bis, Rue de l'Alliance, à Konoha. La cour ci présente sera composée de la manière suivante: les juges seront Hyûga Hiashi-sama de la Sôke, Hyûga Yûji-sama de la Bunke, et le président du présent tribunal sera Hyûga Saemonosuke-dono, doyen du clan Hyûga et membre de la Sôke."

Alors que l'assistance se levait pour saluer les magistrats, Kaoru déglutit difficilement et sentit presque le sol s'effondrer sous ses pieds, faisant un effort surhumain pour garder constance. La composition du tribunal l'avait tellement chamboulé qu'il n'entendit même pas la suite de ce que disait l'huissier. Hiashi et Saemonosuke... Il ne connaissait pas le troisième juge, qui avait l'air d'avoir la quarantaine, les cheveux mi-longs et un regard pétillant d'intelligence surmonté d'un bandeau frontal qui masquait son sceau, mais les deux autres, il ne les connaissait malheureusement que trop bien. Sur les trois juges, l'un voulait sa peau et l'autre n'allait pas le rater non plus. Le premier, depuis qu'il avait vu le jeune homme un peu trop proche de sa fille, ne rêvait que de l'écarteler et de le brûler vif ensuite. Le deuxième quant à lui, Kaoru avait tellement fait mauvaise impression la seule fois qu'il l'avait vu, en compagnie de Neji, qu'il partait déjà avec un avis très défavorable sur le jeune homme. "Je crois que c'est joué d'avance" se désespéra Kaoru. Il jeta un coup d'oeil vers ses amis et vit qu'ils pensaient la même chose que lui. Il surprit même Naruto à murmurer "C'est foutu..." avec un regard désespéré à Sasuke qui lui rendit un léger signe d'approbation, preuve qu'il partageait le même avis que son ami. Hinata lui fit un regard désolé et Hinabi semblait au bord des larmes, mais elle arrivait à se contenir et à garder une attitude digne, en bon membre de la Sôke qu'elle était. Neji regardait toujours devant lui, tout comme Sasuke. Afin d'éviter de succomber à la panique, Kaoru se concentra sur ce que disait l'huissier pendant que les gens se rasseyaient. Celui-ci arrivait d'ailleurs à un point très intéressant: qui allait représenter les deux parties.

"Le clan Hyûga sera représenté par Maître Hyûga Haru-sama, de la Sôke."

Le procureur du clan aux yeux d'argent entra par la porte, vêtu d'un magnifique Kimono blanc et noir. Kaoru faillit laisser échapper un cri de surprise lorsqu'il vit l'homme arriver. De taille moyenne, son regard lunaire perdu dans les nuages, ses cheveux blancs sur le dessus et noir en dessous, coupés assez courts, juraient violemment avec l'idée qu'il se faisait d'un Hyûga. Son air flegmatique digne de Shikamaru et sa démarche nonchalante contrastaient terriblement avec le sérieux et la prestance des autres membres du clan. Malgré les somptueuses étoffes qu'il portait, ça n'avait pas l'air de le préoccuper plus que s'il portait un jean et des baskets. Kaoru se demanda même s'il avait seulement conscience de sa tenue et de l'endroit où il était. Il était un peu comme une poule au milieu des dindes (sympa l'allégorie hein ? :p), un îlot de simplicité et de détachement perdu dans l'océan de la noblesse et la circonspection (ça c'est mieux déjà...). Kaoru se surprit même à lui trouver un air sympathique, mais se ravisa aussitôt, se doutant bien que si c'était lui qui avait été choisi pour défendre le clan, c'est qu'il devait être redoutable sous ses airs laconiques et léthargiques. Supposition confirmée par le regard réjoui de Hiashi et ceux horrifiés de ses deux filles. Il se rendit alors compte que l'huissier le fixait d'un air ennuyé et suffisant. Kaoru le fixa d'un air interrogateur et l'homme se remit à parler, répétant sans doute ce qu'il venait juste de dire pendant que Kaoru n'écoutait plus.

"Le prévenu a-t-il constitué avocat ? demanda-t-il avec une once d'agacement dans la voix.
-Euh..."

La question surprit le jeune homme au plus haut point car il ne s'y était pas du tout attendu. Et du coup, il ne savait que répondre, car la vérité, c'était qu'on ne lui avait même pas proposé les services d'un avocat. Pourtant, ce genre d'option est toujours proposé. Kaoru lança alors un air furieux vers le tribunal et il remarqua avec consternation que Hiashi arrivait difficilement à cacher un certain contentement. "Le fumier... Du coup, je vais me retrouver avec un commis d'office. Ou pire... Devoir me défendre tout seul... Et là, autant dire que ce que je dirai aura autant d'intérêt que l'émission Chasse et Pêche..." Face au silence éloquent du jeune prévenu, l'huissier continua sur sa lancée.

"Monsieur le président, dit-il en s'adressant au doyen des Hyûga, il semblerait que le prévenu ait décidé de se représenter lui même, comme il en a parfaitement le droit en vertu de l'article 14B du Titre III du Livre instituant la juridiction du clan Hyûga.
-Est ce le cas, monsieur Kaoru ? Lui demanda le vieil homme d'un ton neutre.
-Euh, et bien... "Ca y est... Je suis définitivement... Dans. La. Merde..."
-Monsieur le président !" cria une voix forte.

Par réflexe de curiosité, tous se retournèrent vers la porte du tribunal pour voir de qui il s'agissait, même si Kaoru avait sa petite idée. En effet, ce timbre doux et musical ne lui était pas inconnu, car il en avait profité plus souvent qu'à son tour, notamment grâce à Naruto. Par l'encadrement de la porte en ébène, une jolie femme aux cheveux blonds et la poitrine (très) protubérante entra, accompagnée par une fille aux cheveux roses, un jeune homme à l'air fatigué ainsi qu'une troisième personne que Kaoru reconnut immédiatement comme étant Kyô. Celui lui adressa un regard coupable et compatissant et Kaoru lui fit signe que tout allait bien.

"Hokage-sama ! s'écria Haru, soudainement réveillé. Je vous rappelle que si la juridiction du clan Hyûga a été instaurée, c'était afin de garder une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir central, comme l'indique la Convention des Clans de Konoha. Je ne vous cache donc pas que votre présence ici, bien qu'elle nous honore, n'est pas vraiment la bienvenue."

Rapide explication:
Le système juridique de Konoha fonctionne de la manière suivante:
-L'exécutif: composé du Hokage et d'un conseil de deux membres, il est chargé de mettre en application les lois votées par le Conseil des Grandes Familles. Il a également le pouvoir de prendre des règlements dans certains domaines et sous certaines conditions, et peut aussi proposer des projets de loi devant le Conseil. Le Hokage dispose du pouvoir de gracier toute personne pendant ou après son procès. En cas de crise grave menaçant la survie du village, le Hokage se voit remettre les pleins pouvoirs.
-Le pouvoir législatif: c'est le Conseil des Grandes Familles, formé par les chefs de clan et des représentants élus par les civils du village. Il est chargé de voter les lois de manière générale. Il est présidé par le Hokage qui n'a qu'un simple droit de proposition ou de parole. C'est ce Conseil qui nomme le Hokage. Il peut aussi, à l'unanimité, destituer le chef du village. Quand une pétition, signée par plus de 30% des civils et 15% des ninja, demandant l'adoption ou l'abrogation d'une loi est déposée devant le Conseil, celui-ci a l'obligation de l'étudier. La plupart du temps, ce sont surtout les civils qui siègent, les chefs de clan étant souvent occupés par leurs autres obligations.
-Le pouvoir judiciaire: il y a quatre types de juridiction.
Le premier concerne la juridiction civile. Cette juridiction est la juridiction de droit commun pour les civils et les militaires qui peuvent y faire trancher leurs litiges, lorsque ces litiges concerne la vie civile (contrats, vente...). On peut aussi y introduire divers recours contre les lois ou les règlements (recours pour excès de pouvoir le plus souvent).
Le second est la juridiction pénale de droit commun pour tout ce qui concerne les délits et les crimes commis par les civils et les délits commis par les ninja.
Le troisième est la juridiction pénale spéciale, où sont jugées les affaires des crimes commis par les ninja. Tout ninja, quelque soit son grade, peut y être attrait. Même le Hokage est concerné. Sont également examinées les affaires concernant les membres civils du Conseil (corruption...).
Le dernier type regroupe de nombreuses juridictions d'exception: ce sont les juridictions propres à chaque clan. Chaque membre d'un clan peut demander à y être jugé plutôt que devant la juridiction pénale, qu'elle soit de droit commun ou spéciale, ou la juridiction civile si l'affaire concerne deux membres du même clan. Le clan en question peut toujours refuser de juger un de ses membres et le renvoyer devant les juridictions de droit commun. Si un clan demande à juger lui même un de ses membres, il est prioritaire sur les autres juridictions. C'est le cas ici, où le clan Hyûga a demandé à juger lui même Kaoru, même s'il n'est pas vraiment membre du clan stricto sensu. Ces juridictions sont indépendantes du pouvoir central, et le Hokage ne peut user de son pouvoir de grâce devant ces tribunaux. C'est la raison pour laquelle Haru proteste.

Les trois pouvoirs sont séparés et ne peuvent intervenir dans le domaine d'un des deux autres pouvoirs. Mais vous aurez remarqué qu'il y a des passerelles: les chefs de clan se retrouvent à la fois au Conseil et dans leur propres juridictions. Il y a également d'autres exceptions dont je vous ferai grâce (cas d'urgence comme les crises graves mettant en danger la survie du village...).

Retour à l'histoire:

Tsunade arriva face au représentant du clan Hyûga qui la regardait avec une lueur évidente de défi. Tandis que les trois accompagnateurs du Hokage allaient s'asseoir dans la salle, Tsunade prit la parole.

"Pour commencer, j'aimerais dire que le prévenu n'est pas juridiquement membre de votre clan.
-Vraiment ? Pourtant, il me semble bien voir le Byakugan dans ses yeux, non ? Rétorqua Haru avec ironie.
-Hormis ce détail, pouvez-vous prouver son appartenance à votre clan, par un acte de naissance notamment ? Lui demanda Tsunade avec un sourire tout aussi ironique.
-Il s'agit ici d'une accusation d'usurpation d'identité. Il est donc évident que le prévenu ne faisait pas partie, initialement, du clan Hyûga, mais que par un procédé sur lequel nous allons tenter d'éclairer la Cour, il l'est devenu.
-Maître Hokage, dit le président du tribunal, Maître Haru a raison. Nous devons rejeter cet argument. Si vous n'avez rien d'autre à ajouter, je vais vous demander de vous retirer.
-Soit, admit Tsunade non sans difficulté sous le regard goguenard de son adversaire. Dans ce cas, je vais user le pouvoir issu de la Grande Charte de Konoha, et me constituer avocat pour le prévenu.
-Je proteste monsieur le président ! L'accusation n'a pas été mise au courant de cette constitution dont la légalité est par ailleurs douteuse devant cette juridiction.
-C'est marqué nulle part que ça m'est interdit ici."

Les trois juges se concertèrent entre eux quelques instants avant de donner leur réponse.

"Tsunade-hime a raison. Il n'est nullement fait mention d'une quelconque interdiction d'user de ce pouvoir devant les juridictions d'exception, pouvoir dont la mise en oeuvre n'est limitée par aucune condition de forme ou de fond. La constitution d'avocat est acceptée, dit Hiashi à contrecoeur.
-Greffier, vous noterez que la constitution est intervenue sur un incident de séance" ajouta le dénommé Yûji.

Tsunade se retourna avec un air satisfait vers Haru en lui faisant un grand sourire narquois. Celui-ci fulminait intérieurement. Kaoru était soulagé. Au moins, il avait quelqu'un pour le défendre, et pas n'importe qui. Jamais il n'avait été aussi content de voir Tsunade.

"Alors ? Quelque chose à redire le décoloré ?
-Ne criez pas victoire tout de suite, vieille carne, lui rétorqua Haru.
-C'est quand tu veux, gamin.
-Ta dernière heure va sonner, mamy."

Les deux étaient front contre front, une veine très visible sur la tempe, se défiant mutuellement du regard. Une certaine animosité se dégageait d'eux, et on pouvait aisément deviner que les deux personnages aimaient beaucoup aller au contact. Kaoru regardait le jeune homme avec perplexité. Son comportement volontaire et combatif n'avait plus rien à voir avec le détachement total dont il avait fait preuve en entrant dans la salle. Il comprenait mieux pourquoi il semblait si redouté: il ne lâchait jamais le morceau et se battait jusqu'au bout. Le seigneur Saemonosuke les rappela à l'ordre en frappant sur la table avec sa canne.

"Allons ! Hokage-sama, cessez ces enfantillages ! Et vous Maître Haru, je vous prierai de montrer tout le respect qui est dû à Tsunade-hime. Continuez maintenant."

Tsunade se reprit et se dirigea vers Kaoru. Elle entra dans son box et s'assit à côté de lui.

"Alors ? Lui demanda-t-elle. Comment tu te sens ?
-Bof... Je me sens comme un mouton qu'on va jeter au milieu des loups.
-J'imagine.
-... Merci de me défendre.
-Shikamaru et Hinabi m'ont exposé ton cas, et à première vue, tu n'as rien fait de mal. Il était normal que je vienne te filer un coup de main.
-Merci.
-En tout cas, je pense qu'on a trouvé le moyen de t'innocenter.
-Ah ? Lequel ? demanda-t-il avec un espoir renouvelé.
-Hmmm, tu verras bien" lui répondit-elle avec malice.

"J'espère seulement que ça va marcher..." se dit Tsunade.

"Lecture du chef d'accusation, reprit l'huissier. Le prévenu, Hyûga Kaoru est accusé d'avoir, le septième jour du deuxième mois de cette année, été pris en flagrant délit d'utilisation du Byakugan, alors qu'à son arrivée au village, il y a de cela sept mois, il ne possédait absolument pas cet attribut. D'où il suit une présomption d'usurpation d'identité.
-Avez-vous quelque chose à déclarer de manière préliminaire, monsieur Kaoru ?" demanda le doyen.

Le jeune homme avait en effet une folle envie de dire ce qu'il pensait de cette mascarade ridicule, qu'il n'avait rien fait de mal et surtout qu'il n'avait rien demandé à personne, qu'il était innocent. Il allait se lever avec la ferme volonté de crier son mécontentement quand la main de Tsunade le cloua sur son siège. Le Hokage lui intima de se taire d'un regard qui n'appelait aucune protestation. Le jeune se releva plus calmement et répondit au vieil en essayant de garder au maximum son calme.

"Non monsieur le président.
-Bien. Vous allez désormais être soumis aux questions de Maître Haru. Vous êtes prié d'y répondre honnêtement. Le tribunal se réserve le droit d'intervenir pour obtenir des précisions. Je vous en prie, Maître Haru.
-Merci monsieur le président. Monsieur Kaoru, d'après le rapport de Hyûga Neji-sama, lors d'une mission, il vous a vu en pleine utilisation du Byakugan, alors qu'avant le début de cette mission vous ne l'aviez pas, est-ce exact ?
-Oui, c'est exact.
-Pouvez-vous éclairer la Cour sur l'obtention de cet attribut, je vous prie ?
-Je n'en sais rien.
-Et bien, si vous ne le savez pas, comment pourrons nous le savoir ? Vous êtes pourtant le mieux placé non ? répliqua Haru en déclenchant quelques rires dans la salle.
-Je vous dis que je n'en sais rien, répéta Kaoru en serrant les dents.
-Passons pour le moment. A quand remonte cette obtention je vous prie ?
-C'était la première fois que ça m'arrivait, mentit Kaoru, conscient qu'il ne pouvait absolument pas dire qu'Hinabi savait.
-Vous ne semblez pas très sûr de votre réponse, nota Haru avec une fausse neutralité.
"Bon sang ! Ce type est diabolique ! Il lit dans les pensées ou quoi ?"
-Pourtant, je le suis, répondit Kaoru le plus calmement possible.
-Il nous a été aussi rapporté que vous entretenez une relation plus qu'amicale avec la deuxième fille de Hisahi-sama, Dame Hinabi, est-ce exact ?
- Je ne vois pas en quoi ça vous regarde ! S’offusqua le jeune homme.
-Dans la mesure où elle est la seule personne du clan Hyûga dont vous avez été suffisamment proche pour obtenir le Byakugan d'une quelconque manière, cela regarde la Cour.
-Vous osez insinuer que je me serais servi d'elle pour obtenir un truc que j'ai jamais demandé ?! S’écria Kaoru, décontenancé. Mais c'est du délire enfin !
-Monsieur Kaoru, veuillez garder votre calme et répondre à la question" lui intima Hiashi.

Kaoru ne savait plus que faire. Les questions du procureur du clan étaient si... Vicieuses. Il était vraiment perdu. "Ce type sait vraiment ce qu'il fait. Pas étonnant qu'ils l'aient choisi pour me démolir en public". Il jeta un coup d'oeil à sa bien aimée qui lui fit signe de dire la vérité. Il prit une profonde inspiration. "Alea jacta est..."

"C'est exact, souffla-t-il.
-Et depuis combien de temps je vous prie ?
-Depuis le 23 janvier...
-Ce jour là, vous étiez bien en mission, n'est ce pas ?
-C'est exact. "Je vois pas ce que ça vient faire là..."
-Dans le rapport de cette mission, qui est à la disposition de la Cour, ajouta Haru en désignant l'huissier qui transmit une copie dudit rapport aux juges, il est écrit que vous avez partagé votre chambre avec Dame Hinabi, est-ce exact ?
-Oui, elle était blessée et j'avais reçu l'ordre de la veiller.
-Blessée à cause de vous il me semble.
-Je vois pas ce que ça vient faire là-dedans ! s'indigna le jeune homme.
-Est-il possible alors, que vous ayez pu profiter de son état de faiblesse, profité de l'amour qu'elle a pour vous, pour extraire d'une quelconque manière l'essence du Byakugan de son corps...
-Quoi ?!
-En fait, n'est-il tout simplement pas possible que vous ayez tout orchestré, dès lors qu'elle est devenue votre petite amie, afin qu'elle soit blessée et que puissiez ainsi voler le Byakugan ? déclama Haru sur un ton théâtral, parlant suffisamment fort pour que tout le monde l'entende, ce qui déclencha une explosion d'indignation dans la salle.
-Vous êtes ignoble !! hurla Kaoru. Je n'ai jamais voulu qu'elle soit blessée ! Je n'ai jamais profité d'elle d'aucune manière ! Et je n'ai jamais voulu de ce foutu Byakugan qui ne m'apporte que des emmerdes !!
-Pure jactance !! s'écria Haru à son tour (ah ! celle là, ça faisait un moment que je voulais la placer :p spéciale dédicace au dr.chouki). Le prévenu ne peut rien prouver !"

L'agitation la plus totale régnait dans la salle. Les gens étaient outrés tant par les paroles du procureur que par l'éventualité que ce soit vrai. Naruto hurlait que c'était du n'importe quoi, Hinabi était outrée qu'on les humilie, elle et son bien aimé, de la sorte en public avec des allégations aussi honteuses, Hinata avait la mâchoire qui se décrochait de consternation et Sasuke fixait Haru avec des yeux ronds comme des soucoupes. Apparemment, il ne pensait pas qu'il serait capable d'aller aussi loin. Kaoru non plus d'ailleurs. Il fulminait de rage dans son box, tremblant de colère, mourant d'envier d'aller écraser son poing dans la figure de son accusateur qui le fixait avec un regard satisfait et visiblement très provocateur. "Ce type est monstrueux ! Sa parole est une arme bien plus efficace et dangereuse que le plus aiguisé des sabres !" Face au chaos montant, le doyen des Hyûga dut à nouveau intervenir.

"Silence !!" rugit-il.

La salle se tut instantanément devant une telle autorité. Kaoru avait beau ne pas apprécier particulièrement le patriarche, il devait tout de même reconnaître que ce n'était pas n'importe qui et qu'il méritait largement le respect qu'on lui présentait.

"Monsieur Kaoru, reprit-il plus calmement, je vous prie une dernière fois de garder votre calme et de surveiller votre langage. Quant à vous Maître Haru, veuillez vous contenir. Nous sommes dans un tribunal, pas sur la place publique. Qui plus est, vos paroles portent atteinte à l'honneur d'une personne tierce à l'affaire. Maîtrisez vos propos.
-Veuillez m'excuser monsieur le président, répondit Haru en s'inclinant.
-Excusez-moi, maugréa Kaoru qui ne décolérait pas contre le représentant du clan Hyûga.
-Continuez Maître Haru.
-Merci monsieur le président. Monsieur Kaoru, dernière question. Si vous n'avez pas séduit Dame Hinabi pour en obtenir le Byakugan, alors dans ce cas, dites nous pourquoi ?
-Tout simplement parce que je l'aime, répliqua le jeune homme avec assurance, provoquant une nouvelle montée d'indignation et le regard courroucé de Hiashi.
-Prouvez le.
-Prouvez moi le contraire."

Les deux hommes se défièrent du regard pendant un instant qui sembla durer une éternité pour Kaoru qui se sentait ployer sous le regard d'acier de son adversaire, bien qu'il réussît à n'en rien montrer. Sans détacher son regard de celui du prévenu, Haru reprit.

"Le prévenu ne peut rien prouver de ce qu'il avance. Par conséquent, je laisse sa prétendue sincérité à l'appréciation de la Cour. Je n'ai plus de question monsieur le président."

Haru défia encore le jeune homme un instant avant de retourner s'asseoir, reprenant son air flegmatique et léthargique. "Il est schizophrène ou quoi ?" se demanda Kaoru.

"Bien, c'est à la défense à présent d'exposer ses arguments, annonça Yûji. Tsunade-sama, je vous en prie."

Tsunade se leva, et se dirigea d'un pas impérieux vers le centre de la salle afin que tous puissent la voir. Elle semblait particulièrement volontaire, et sa présence inspirait un grand respect à l'assemblée. Tous semblaient captivés par la tournure du procès, attendant avec impatience ce qu'allait bien pouvoir dire le Hokage pour sauver le jeune prévenu qui était pour le moins mal barré.

"Monsieur le président, dit-elle d'une vois forte et claire en faisant face au tribunal. Avec l'aide de Nara Shikamaru et de Haruno Sakura, je suis parvenue à découvrir comment Kao... euh le prévenu, a pu hériter du Byakugan, et ce contre sa volonté."

On aurait pu s'attendre à un nouveau tumulte dans la salle, mais celle-ci resta silencieuse, suspendue aux lèvres de Tsunade, voulant savoir comment une telle chose était possible. Le concerné lui même écoutait avec une grande attention, décontenancé par ce que venait de dire son "avocat". Lui même n'avait aucune idée de comment c'était arrivé, alors il attendait avec un grand soulagement mais une certaine appréhension de savoir enfin ce qui se passait dans son corps.

"Selon le rapport de mission, Hinabi a été blessée par des armes enduites de poison. Comme on le lui avait appris, le prévenu a immédiatement extrait le poison de la plaie, et ce au risque de sa propre vie. Car en effet, il n'a pas utilisé les outils médicaux normalement requis pour une telle opération, car il n'en avait pas sur lui. Il a donc aspiré le poison avec sa bouche, sauvant ainsi Hinabi d'une mort certaine, vue la quantité de poison retirée. Toutefois, le stockage d'une telle quantité, fut-il temporaire, aurait tout aussi bien pu tuer le prévenu, qui en a par ailleurs ingéré une partie.
-Je ne vois pas vraiment où tout cela nous mène Tsunade-hime, dit le doyen. Cela ne fait que prouver que le prévenu est soit très courageux, soit complètement inconscient.
-Cela prouve son courage, car il n'avait pas le choix sur le moment, mais ce n'est pas tout. Et maintenant, voici le plus intéressant. C'est ce geste qui a conduit à l'obtention du Byakugan. La question qui se pose est: comment ? Et bien, nous avons réalisé des tests. Ceux-ci ont consisté à prendre le sang du prévenu dans son dossier médical, donc son sang originel, et à y ajouter du sang d'une autre personne, et ce à plusieurs reprises. Vous pourrez lire tous les détails de l'opération dans mon rapport."

La tension montait dans la salle. Kaoru ne tenait plus sur place, il allait enfin savoir, connaître la raison de tous ses ennuis. Shikamaru se leva pour aller donner un dossier à l'huissier qui le transmit aux juges. Tsunade continua tranquillement.

"Et nous avons remarqué quelque chose de surprenant: le sang du prévenu a changé."

"Quoi ?! Mon... Mon sang... A changé ? Comment c'est possible un truc pareil ?!" Kaoru regarda ses bras, comme s'il venait de se métamorphoser en un truc vraiment pas banal, comme s'il était devenu étranger à lui même. "W... Wow ! Ca craint !"

"Plus que changé, reprit Tsunade, il a modifié sa structure ADN et calquée celle du sang versé. En d'autres termes, le prévenu a la capacité de copier les gènes et donc les attributs héréditaires en ingérant le sang des personnes concernées. Et c'est ainsi qu'il a obtenu le Byakugan, car en aspirant le poison du corps d'Hinabi, il a également absorbé une partie de son sang."

Cette fois-ci, la salle explosa. Les uns hurlaient au mensonge éhonté, à la manipulation, au complot, d'autres criaient au monstre, à l'abomination, à l'erreur de la nature. "Comment une telle horreur est-elle possible ?!" s'écria quelqu'un. Naruto n'avait rien compris et semblait perdu dans ses pensées. Neji, Hinata et Hinabi fixaient Kaoru avec des yeux ronds comme des soucoupes, ayant visiblement beaucoup de mal à y croire. Quant à Sasuke, il semblait perplexe, et visiblement en proie à un conflit interne. Hiashi Hyûga se leva sous le coup de la surprise et se mit à hurler avec fureur.

"Mensonges !! Comment est-ce possible ?! On ne peut copier un attribut héréditaire !! Même le sharingan n'est jamais parvenu à copier le Byakugan !! Alors comment ce... Rase poussière aurait-il réussit là où l'élite de la copie a échoué ?!
-Seigneur Hyûga !! rugit Tsunade, ce qui ramena aussitôt le silence dans la salle. Oseriez vous remettre en doute ma parole ?!
-Il suffit ! ordonna le doyen. Tsunade-hime, la réaction du seigneur Hiashi est tout à fait compréhensible. J'avoue avoir moi même beaucoup de mal à croire ce que vous venez de dire.
-Dans ce cas, si le tribunal le permet, j'aimerais vous en faire la démonstration.
-Le tribunal souhaiterait en effet voir le... Phénomène de ses propres yeux" déclara Yûji avec le sourire.

Tsunade s'approcha alors de Kaoru. Celui-ci était complètement désarçonné. Il se savait plus que penser. Même si ça le concernait directement et qu'il ne remettait pas en doute l'honnêteté ou les connaissances médicales de Tsunade, il ne pouvait s'empêcher de douter. Il en avait vu des bizarreries dans ce monde: des types qui marchent sur l'eau, qui se multiplient, font jaillir de l'eau du sol, crachent du feu, se déplacent à la vitesse de l'éclair... Il avait même entendu parler d'attaques comme le Rasenshuriken de Naruto capables de causer des dommages à l'échelle cellulaire. Mais jamais, ô grand jamais, il n'avait entendu parlé d'un truc aussi... Bizarre. C'était irréel. Impossible. Même dans son monde, doté d'une technologie autrement plus élevée, personne n'avait encore pu modifier la structure ADN d'un individu. Etait-il donc un monstre, une chimère faite de plusieurs ADN, capable d'en changer à volonté ? N'était-il donc pas humain ? Cela remettait en question sa présence même en ce monde, la raison de son existence. Etait-ce de sa faute s'ils s'étaient tous retrouvés ici ? En plus de changer d'ADN, pouvait-il aussi voyager entre les dimensions ? A travers le temps et l'espace ? Qu'était-il en réalité ? Pourquoi n'avait-il pas de parents en vérité ? Etait-il vraiment orphelin ? N'avait-il pas été abandonné devant cet orphelinat parce que c'était un monstre ? Qui étaient ses parents ? Etaient-ils eux aussi des monstres comme lui ? La main de Tsunade le sortit de ses pensées, et il la regarda avec un air déconfit, complètement abattu.

"Tu es d'accord pour tenter l'expérience ?
-......... Au point où j'en suis... souffla-t-il d'une voix morne.
-Je dois d'abord te prévenir. Au cours du processus de copie, nous avons également remarqué que plusieurs de tes cellules étaient détruites. Ce que tu es capable de faire est visiblement très dangereux pour toi. Tu veux quand même le faire ?
-.... Oui. Je veux en être sûr. Le voir par moi même."

Il parlait d'une manière lointaine, comme s'il était ailleurs, fuyant sa propre réalité, effrayé de ce qu'il était. Tsunade lui fit un regard rassurant et compatissant, et se tourna à nouveau vers le tribunal qui attendait avec une impatience agacée de voir ce dont avait parlé Tsunade. Elle sortit alors une seringue de sa sacoche de ninja et en défit l'emballage aseptisé. Elle planta la seringue dans son bras et prit un peu de son sang. Puis elle se tourna vers Kaoru, qui semblait visiblement comprendre où elle voulait en venir et n'était pas du tout rassuré.

"Ne t'inquiète pas, je ne suis pas malade, lui dit-elle d'un ton rassurant. Sakura ! Tiens toi prête !
-Oui !"

Sakura se leva et alla se mettre aux côtés de son maître. Elle passa du désinfectant sur le bras de Kaoru et Tsunade posa doucement l'aiguille contre la veine.

"Tout va bien se passer, murmura-t-elle avec un sourire.
-J'espère que vous avez raison..." lui répondit Kaoru.

Il sentit un léger pincement quand l'aiguille perça sa peau et le liquide rouge se déversa dans son bras, lui donnant une étrange sensation d'invasion. Tsunade retira l'aiguille et attendit, observant attentivement ce qui allait se passer. Plusieurs secondes passèrent. Puis ce fut une minute, puis deux. Kaoru ne ressentait aucun changement, et Hiashi semblait de plus en plus énervé et contrarié.

"Et bien, dit-il avec suffisance et une pointe de triomphe, j'ai l'impression que vous vous êtes trom...
-Argh !"

Venue de nulle part comme un diable surgissant de sa boîte, une violente douleur foudroya Kaoru sur place. Tout son corps semblait brûler de l'intérieur, il transpirait à grosses gouttes et sa tête était prise dans un étau d'acier chauffé à blanc. Chacune de ses cellules semblait exploser, se dilater douloureusement dans un désagréable fourmillement qui lui donnait l'impression d'être envahit d'insectes de feu, tandis que son sang s'écoulait dans ses veines comme de la lave en fusion. Ses tempes battaient douloureusement et il s'écroula, retenu de justesse par Tsunade et Sakura qui posa sa main sur son front pour y injecter son chakra, calmant légèrement la douleur. Sa vision se troubla, et son cerveau se mit à bourdonner horriblement, le faisant hurler de douleur.

"Aaaaaaaaaaah !!
-Sakura !
-Sa température est montée à 40°C ! Sa tension crève le plafond et son rythme cardiaque s'affole !
-Allez ! On va le stabiliser !
-Oui maître !"

Les deux médecins se mirent aussitôt à la tâche et injectèrent leur chakra en divers endroits du corps du jeune qui ressentit un immense soulagement à mesure que la douleur diminuait. Puis, elle finit par disparaître lentement, son coeur reprenant un rythme normal, sa tête redevenant plus légère. Il se releva tant bien que mal, visiblement très fatigué, le visage livide et les yeux... Bleus. Des cris de stupeurs et des murmures d'exclamation parcoururent la salle et Hiashi semblait effaré, ayant du mal à croire ce que venait de voir son Byakugan, pourtant enclenché. Le doyen semblait satisfait du résultat, étant beaucoup plus pragmatique que les autres. Pendant que Sakura donnait les derniers soins au jeune homme, Tsunade poursuivit son explication.

"Comme vous pouvez le voir, l'injection d'un sang quelconque lui rend son apparence normale. Mais ce n'est pas sans risque pour lui, vous l'avez constaté. Nous avons également remarqué que les effets de la transformation ne durent pas très longtemps, mais que ses cellules 'stockent' les derniers gènes copiés. En ajoutant une forte dose d'adrénaline, nous avons vu que cela réactivait les gènes et les faisait revenir à la surface. Ce qui explique pourquoi, entre l'instant où il a absorbé le sang d'Hinabi et le moment où Neji l'a vu avec le Byakugan, il se soit écoulé tant de temps. C'est ce qu'on appelle la réminiscence cellulaire. Selon la dose d'adrénaline, la modification du corps de Kaoru dure plus ou moins longtemps. Cette fois-ci ça a duré presque deux jours, et ça aurait sans doute duré plus longtemps sans cette petite expérience.
-Très bien Tsunade-hime. Maître Haru, des questions ?
-Aucune, monsieur le président, répondit le jeune homme d'un air détaché.
-Bien, nous allons nous retirer pour délibérer."

Les juges se retirèrent et un grand bruit envahit la salle, les discussions reprenant, plus passionnées qu'avant, pendant que les gens quittaient peu à peu la salle. Chacun donnait son avis sur ce qui venait de se passer et sur la nature de Kaoru. Ce dernier était avachi sur son banc, vidé, épuisé tant physiquement que psychiquement. Lorsque Tsunade posa sa main sur son épaule, il faillit s'effondrer tant il se sentait faible. La transformation avait été moins douloureuse que la fois précédente, mais elle semblait l'avoir d'avantage épuisé. Naruto arriva dans le box et aida Sakura à soutenir le jeune homme pour le faire sortir. Celui se laissa porter, tenant à peine sur ses jambes.

"On n'aura pas le verdict avant un moment, lui dit Tsunade. En attendant, tu vas aller te reposer.
-Ouais, j'ai carrément eu les jetons quand tu nous as fait ta crise ! s'écria Naruto.
-..... Désolé..." dit-il faiblement.

Les deux membres de l'équipe sept le portèrent jusqu'à une chambre de l'infirmerie du domaine Hyûga et l'allongèrent sur un lit. Kaoru jubila intérieurement lorsqu'il sentit le matelas moelleux juste sous lui, soulageant son corps fatigué. Sakura lui refit quelques examens, lui conseilla de dormir un peu et quitta la pièce, qui était gardée par deux hommes. Mesure de précaution.

"Repose-toi bien mon vieux, lui dit Naruto. Si t'as besoin de quoique ce soit...
-Merci" lui répondit Kaoru avec un faible sourire.

Puis le blond quitta à son tour la pièce. A peine fut-il sorti qu'Hinabi entra à son tour. Elle s'approcha de lui doucement et lui déposa un baiser sur le front avant de prendre une chaise et de s'asseoir.

"Comment vous sentez-vous ? lui demanda-t-elle d'une voix douce.
-Pas vraiment en forme...
-Vous nous avez fichu la trouille vous savez !
-Je suis désolé... Je vous fais souvent peur ces temps-ci. Et vous me voyez rarement à mon avantage en ce moment, rit-il sans conviction.
-Ce n'est pas grave. Ce n'est pas ça qui m'empêchera de vous aimer.
-... Merci. Heureusement que je vous ai."

Ils ne dirent plus rien, elle ne sachant que dire, et lui savourant le silence reposant de la pièce après l'agitation de la salle d'audience et le terrible mal de tête qui avait suivi la petite "expérience" de Tsunade. Voyant le regard troublé de sa bien aimée, il ne put s'empêcher de lui poser la question.

"Vous... Vous pensez que je suis un monstre ?"

Elle le fixa avec stupeur et indignation.

"Bien sûr que non enfin ! Je n'ai pas choisi de naître avec le Byakugan et vous n'avez pas choisi de naître avec cette... Habilité. Vous n'avez pas à vous en vouloir d'être ce que vous êtes.
-... Vous croyez vraiment ce que vous dites ?
-Oh ! Si vous n'étiez pas malade, je vous frapperais ! Bien sûr que j'y crois."

Elle l'embrassa tendrement, et ce contact lui remonta le moral, le revigorant un peu. Elle le regardait avec douceur, caressant son front, et il se détendait. Il aimait cette présence, ce parfum, cette douceur. Elle lui procurait un réconfort que personne d'autre ne pouvait lui donner. Se laissant bercer par le rythme régulier des caresses de celle qu'il aimait, il finit par s'endormir paisiblement.

...

Quand le jeune homme se réveilla, quelques heures plus tard, le soleil qui éclairait la pièce avait pris une teinte orangée, signe que la journée était sur sa fin. Il avait bien dormi et se sentait en pleine forme. Hinabi avait disparu, étant sûrement partie quand il s'était assoupi. Sortant tranquillement de sa léthargie, il s'étira avec un gémissement de plaisir non dissimulé et sentit que quelque chose le tirait au niveau du bras. Portant son regard sur le membre en question il constata que les médecins l'avaient mis sous perfusion. Sans doute une cure accélérée de vitamines. Ca expliquerait ce prompt rétablissement. Il remarqua également qu'il était relié à de nombreuses électrodes qui rythmaient le silence de la salle au son des battements de son coeur. La fenêtre était ouverte, et il entendait le doux brouhaha de la vie villageoise ainsi que le chant de quelques oiseaux, sentant le léger vent lui caresser le visage. Il se redressa et profita un instant de ce moment de calme, avant de revenir à l'essentiel. "Je me demande si le verdict est déjà tombé..." Durant son sommeil, ils avaient bien dû se décider. Surtout qu'au moins deux des juges n'étaient pas vraiment dans son camp. "... Bah ! Je suis pas vraiment pressé de le savoir en fait..." Tandis qu'il regardait négligemment le ciel, il sentit que quelque chose n'allait pas, mais il ne savait pas quoi. Une drôle de chaleur se mit à monter doucement dans son bras, et bien qu'il pensa tout d'abord que c'était dû à la perfusion, une rougeur attira son regard. Y regardant de plus près, il vit que juste à côté de l'aiguille qui était dans son bras, une minuscule marque était visible. "On m'a encore piqué on dirait..." Sa première déduction fut qu'il s'agissait d'une médication. Mais il changea vite d'avis, car son bras commençait à le démanger, et plus il grattait, plus la chaleur qu'il avait sentie augmentait, tant et si bien qu'au bout de quelques secondes, il finissait par se gratter jusqu'au sang tandis que la chaleur se transformait en brûlure, arrachant la perfusion au passage. "Oh merde... Qu'est ce que c'est que ça ?" se dit-il en se mettant peu à peu à paniquer. Son bras se mit alors à trembler, à être agité de légères convulsions qui ne firent qu'ajouter à son stress et à sa peur. Il entendait le bruit de l'électrocardiogramme accélérer au fur et à mesure qu'une peur envahissante prenait son ventre d'assaut. Sa respiration se fit de plus en plus saccadée, et un sifflement horriblement aigu lui vrilla progressivement la tête. Il avait chaud, horriblement chaud, et pourtant l'air était frais à l'extérieur. Des frissons le parcoururent, désagréables, et la brûlure de son bras se transformait en une véritable fournaise qui se répandait peu à peu dans le reste du corps, atteignant ses doigts qui devinrent rouges comme des écrevisses. Il sentait le sang battre violemment chacun des recoins de son corps, rendant sa carotide et ses tempes de plus en plus douloureuses. Sa tête sifflante était comme frappée par des tambours de guerre, et la géhenne gagnait à présent son épaule et ses poumons. Il avait de plus en plus de mal à respirer et sa trachée se contractait violemment pendant qu'il inspirait un air brûlant et sec. Une soif terrible le tenaillait. Et la douleur s'insinuait en lui comme une éruption que rien ne peut arrêter. Il avait la très angoissante sensation d'être enfermé dans une pièce qui se remplissait peu à peu d'eau bouillante, sans pouvoir s'en échapper. Les convulsions avaient envahi toute la partie droite de son corps, et quand les flammes de l'Enfer atteignirent son coeur, un choc le cambra brusquement et violemment. Ses entrailles se déchirèrent, et chaque pore de sa peau était comme transpercé de milliers de crochets venimeux et ardents. Ses os semblaient se briser, se faire broyer par des rochers et se reformer pour se faire écraser encore plus brutalement. Il se sentait écartelé, écrasé, broyé, ébouillanté, écorché. Il se mit à convulser dans tous les sens et ses tremblements secouaient son lit qui cognait contre le mur pendant qu'au milieu de sa tourmente il entendait le bruit de plus en strident de l'électrocardiogramme qui s'emballait. Sa vue était brouillée par les larmes de douleurs qui coulaient sur ses joues en feu. Il avait l'impression de pleurer de l'acide et son cerveau se liquéfiait, comme s'il entrait en ébullition. Il sentait la salive s'échapper couler de ses lèvres comme la lave le long d'un volcan. Il voulait hurler, extérioriser sa douleur, appeler à l'aide, mais sa gorge sèche comme le désert était prisonnière d'un étau de feu. Au milieu du sifflement et du battement incessant de sa tête, il entendit une porte s'ouvrir à la volée. Il ne savait même pas qui entrait, commençant à se déconnecter, son cerveau en bouillie arrivant au seuil de surchauffe, comme un ordinateur à qui l'on envoie trop de données d'un seul coup. Des pinces brûlantes enserrèrent ses bras pour essayer de l'immobiliser et des cris atrocement déformés ajoutaient à ce tourbillon apocalyptique qui l'aspirait en l'engloutissant peu à peu. L'Enfer le happait. La réalité elle même se déchira en un hurlement strident. Il ne voyait plus que des flammes multicolores et des visages hideux qui dansaient autour de lui avec un air moqueur, se distordant en poussant des gémissements inhumains. Son âme elle même semblait se briser, écrasée par une poigne diabolique pendant que les démons qui l'encerclaient riaient de plus belle, prenant des formes de plus en plus étranges. Un monstre difforme et suintant de sang s'approcha de lui, traînant une immense épée triangulaire qui frottait contre un sol inexistant avec des crissements qui ressemblaient à des hurlements d'agonie. Une terreur sans fin le broya de l'intérieur, le faisait imploser, essayant de faire jaillir ses yeux hors de leur orbite. Le monstre se rapprochait inexorablement de lui, vomissant du sang vert et puant sur lui alors que sa chair se liquéfiait et se reformait en imitant le mouvement du magma. La chose arriva à sa hauteur, et il sentait que son coeur allait exploser de peur, alors qu'on l'écartelait, ses membres brisés émettant des craquements sinistres qui résonnaient dans le néant chaotique et infernal dans le lequel il plongeait. L'épée s'éleva au-dessus de lui et retomba brusquement, se plantant dans son bras. Une douleur indescriptible le foudroya et il poussa un cri horriblement rauque qui s'éteignit en un borborygme hideux. Kaoru voyait avec terreur des scolopendres jaillir de la lame pour s'enfoncer dans la plaie, rampant sous sa peau, dévorant tout sur leur passage. Soudain, quelque chose d'étrange se produisit. Quelque chose de... normal. Tout devenait flou, et la douleur devenait de moins en moins forte, de plus en plus supportable. Le décor digne de l'Enfer de Dante s'évapora progressivement, le ramenant progressivement vers la surface. Un visage. Un visage d'ange était penché au-dessus de lui. Le regard était profond et soulagé. Il émergea brusquement, comme on sort d'une eau glacée, inspirant à pleins poumons. Tout bougeait autour de lui, et un vertige le faisait tanguer, comme si son lit avait été jeté au milieu d'une mer déchaînée. Son estomac se contracta d'un seul coup et il eut tout juste le temps et la force de se pencher par dessus son matelas pour vomir tout ce qu'il avait dans l'estomac. Le liquide s'écrasa sur le sol avec fracas, et il respirait bruyamment, incapable de tout autre mouvement, affaibli, presque à l'agonie. Une main ferme le saisit et le remis sur le dos. Et d'un seul coup, quelque chose sembla s'arrêter en lui, comme une horloge qui meurt, un ordinateur qu'on débranche, et il commença à sombrer dans les ténèbres, comme un rideau de pluie fine qui tombe sur une plaine enneigée. Peu avant de rejoindre un autre monde, il croisa le regard énigmatique de deux yeux d'ébène. Et tout devint rouge. Et tout devint noir. Bienvenue dans le néant.




Voilà voilà !! Pour fêter la fin de mes partiels écrits, un nouveau chapitre !! :D
Cette idée de l'attribut génétique de Kaoru me trottait derrière la tête depuis un sacré bout de temps. Je sais que ça peut faire "too much", mais j'ai compensé cette utilité incroyable par des risques physiques très élevés. Il peut quand même en mourir. Et c'est pas un suicidaire, le Kaoru, loin s'en faut. Enfin, dites moi ce que vous en pensez ! A bientôt pour la suite !




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