Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La prophétie des Fûma (changement de titre)

Lisez les trois premiers chapitres d'un trait. En effet, les deux premiers chapitres relatent la partie qui se passe dans notre monde et après celle qui se passe dans le monde Naruto. ^_^ Des soldats ordinaires se retrouvent dans un autre monde. Leur arrivée va faire remonter d'antiques prédictions... Attention, le langage est très "imagé" et les scènes parfois violentes ou "hot". SUPER SPOIL !!
Classé: -16I | Spoil | Général | Mots: 115016 | Comments: 73 | Favs: 50
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Eiji Hyuga (Masculin), le 24/01/2008
Disclaimer: le lieutenant Vassili Tchaïkovski (Kaoru), le sergent Alexandre Andropov, le caporal Sergei Nieviski et les soldats Ivan Oulianov et Iouri Kytysov sont à moua muahahaha !! Je joue avec leur destinée !! Le reste est pas à moi T_T

Les paroles en italiques sont en russe.




Chapitre 17: Retrouvailles (3)



Kaoru était stupéfait. Ses yeux ? Blancs ? "Bon sang, mais qu'est ce qui se passe avec mon corps ? C'est quoi mon problème ??" Intrigué, il se leva en titubant et attrapa son sac à dos. Il l'ouvrit et fouilla à l'intérieur frénétiquement pour en tirer un miroir de poche qui lui servait non seulement à se coiffer mais aussi à voir dans les coins quand il devait se déplacer discrètement. Son sang se glaça dans ses veines, comme si on lui avait injecté de l'azote liquide. Il vit son visage fin, aux traits légèrement efféminés encadré par ses longs cheveux blancs retenus en partie par une queue de cheval. Son teint était pale, fatigué, et ses joues étaient légèrement creusées. Le résultat de son entraînement drastique avec Sasuke sans doute. Mais, au lieu de ses yeux bleus, qui juraient avec la couleur de ses cheveux, lui donnant un peu l'air d'un fantôme, des pupilles translucides le fixaient d'un air stupéfait. "Mais qu'est ce que... ?! On dirait... Le Byakugan ?! Mais c'est impossible ! D'après Neji et Hinata, c'est un attribut génétique que l'on acquiert que par la naissance ! Alors comment se retrouve-t-il sur mon visage ?" Un violent mal de tête l'interrompit brusquement dans ses réflexions et il lâcha le miroir qui retomba mollement sur le lit. Lorsqu'il rouvrit les yeux, quand la douleur s'estompa légèrement, il recroisa à nouveau son regard céruléen. "Une hallucination ? Non, Hinabi n'aurait rien vu sinon, à moins qu'on ne soit tous les deux sous genjutsu, mais ça m'étonnerait..." Il tenta malgré tout une rupture, par acquis de conscience mais rien ne se produisit. "Mais qu'est ce qui s'est passé bordel ? Pendant quelques secondes, je me suis retrouvé avec le Byakugan... Je crois qu'une nouvelle virée dans les archives s'imposera, une fois à Konoha, mais cette fois, ce sera illégal. Il y a certainement des choses que le village cache et garde jalousement." Il se retourna alors vers Hinabi qui fut tout aussi surprise que lui de le voir revenu à la normale.

"Est ce que nous avons eu... ? Osa-t-elle timidement.
-Non, ce n'était pas du genjutsu, et ce n'est pas du tout le genre d'hallucinations liées au cyanure."

Un silence pesant s'installa, mais il ne dura que quelques instants.

"Je voudrais que vous gardiez cela pour vous. Nous n'avons aucune idée de ce qui vient de se passer, alors je vais mener ma propre enquête, et si jamais je ne trouve rien, je demanderai à Tsunade-sama si ça lui rappelle quelque chose. Je peux compter sur vous ?
-Bien sûr, répondit-elle avec franchise et détermination.
-......... Vous avez peur de moi désormais ? demanda Kaoru d'un air attristé en constatant qu'elle était toujours éloignée de lui.
-Mais ! Mais pas du tout ! s'écria-t-elle indignée. J'ai juste été surprise voilà tout !"

Et pour prouver ses dires, elle se jeta pratiquement sur lui et l'embrassa langoureusement. L'ambiance électrique qui avait précédé leur premier baiser ressurgit d'un seul coup. Elle passait ses mains dans ses cheveux avec passion tandis qu'il l'embrassait sensuellement dans le cou, caressant doucement ses flancs en passant sous son T-shirt. Hinabi frissonnait de plaisir, et il sentit ses doigts fébriles glisser le long de son dos, s'agrippant à lui avec envie. Elle lui mordillait l'oreille et il la serrait contre elle en remontant lentement son échine tout en l'embrassant. D'un mouvement souple, elle s'assit sur lui, le couchant au sol, et entreprit de lui ôter son gilet. Kaoru vit passer furtivement un éclair de douleur dans ses prunelles et il lui prit délicatement les mains.

"Avec des bras dans cet état, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, lui dit-il avec douceur.
-Je... commença-t-elle en rougissant comme jamais.
-Il est hors de question que vous vous blessiez d'avantage pour ça. Vous avez besoin de repos. Mais dès que ça ira mieux..."

Sa main redescendit dans le creux de ses reins et il la serra légèrement contre lui avant de l'embrasser en passant légèrement sa langue sur sa lèvre supérieure.

"Je serai là pour vous, lui dit-il d'une voix enjôleuse.
-Hmm, d'accord, concéda-t-elle dans un frisson avec un sourire taquin avant de poser à nouveau ses lèvres sur les siennes. Mais en échange, j'aimerais que vous dormiez avec moi cette nuit.
-Hinabi... dit-il d'un ton réprobateur.
-Cela n'engage à rien ! Le coupa-t-elle précipitamment. Il paraît juste que les garçons sont de vraies bouilloires, et j'ai très froid la nuit...
-En d'autres termes, je vous sers de radiateur, rétorqua-t-il avec un sourire amusé.
-Mais... ! Non... ! Pas du tout... ! Je veux juste... ! Oh et puis zut !"

Elle se releva et alla s'asseoir sur son lit, une moue boudeuse sur le visage. Kaoru rie intérieurement du comportement de sa (désormais) petite amie. Décidément, elle était vraiment trop mignonne. Comment lui refuser quoi que ce soit ? Il soupira et décida de s'avouer vaincu.

"C'est d'accord... Mais juste pour vous tenir chaud, nous sommes bien d'accord ?
-Oui oui ! Promis ! dit-elle avec enthousiasme.

Elle avait retrouvé son beau sourire d'un seul coup, ravie de sa victoire. "Maintenant je comprends mieux Naruto quand il me disait qu'il ne pouvait jamais rien refuser à Hinata... Ce doit être un autre pouvoir génétique de la famille Hyûga..." Lee frappa à la porte et entra pour leur signaler que des douches étaient à leur disposition au bout du couloir avant de sortir pour s'y rendre. Ils se levèrent tous les deux et saisirent leur trousse de toilette dans leurs sacs respectifs pour aller se laver. Après une aussi rude journée, une bonne douche bien chaude leur ferait le plus grand bien. Kaoru se délassa avec délice sous l'eau chaude. Il repensait à cette étrange journée. Cette très étrange journée, où en moins de quelques heures il avait gagné le coeur de sa bien aimé après avoir failli la perdre pour de bon. "La vie est vraiment bizarre des fois..." se dit-il dans une réflexion hautement philosophique. Reprenant son sérieux, il remonta à l'étrange phénomène qui avait secoué son corps quelques instants plus tôt. Bien qu'il ait décidé d'aller voir dans les archives, il ne pouvait s'empêcher de vouloir résoudre le mystère sur-le-champ. "Qu'est ce qui a bien pu se passer ? Je ne comprends rien ! Qu'est qui aurait pu conduire à ça ? C'est peut être parce que je l'ai embrassée... Non, c'est ridicule ! Et puis ça ne s'est produit que la première fois. La preuve: après on a même failli..." Les images lui sautèrent aux yeux, faisant renaître ses sensations. Il repensa à cette envie déchirante, aux yeux remplis de désir de Hinabi, à ses courbes magnifiques qu'il sentait contre lui... Baissant le regard, descendant sous sa plaque d'identité qu'il n'avait jamais quittée et sa cicatrice datant de son premier combat dans ce monde, il remarqua que son "ami" s'était encore réveillé, et il éteignit l'eau chaude, histoire de se rafraîchir les idées. "Toi, t'as intérêt à te tenir tranquille mon coco ! Sinon, ça va chier pour ton matricule !" Propre comme un sou neuf, et débarrassé de ses mauvaises pensées, il sortit de la douche et enfila son pyjama une fois sec, décidant de parler de cette drôle d'histoire à Shikamaru. Avec son intelligence hors du commun, il trouvera sûrement une explication. Vêtu d'un simple caleçon et d'un T-shirt militaire avec "114ème Régiment d'Infanterie" écrit en cyrillique, il rejoignit sa chambre où Hinabi l'attendait. Assise sur son lit, les bras autour des jambes, elle avait enfilé un pyjama bleu nuit et regardait Kaoru qui s'attachait les cheveux, sa serviette sur l'épaule, arriver près d'elle avec un grand sourire. Il déposa un baiser sur son front et la regarda avec tendresse. Caressant son visage avec amour, il l'embrassa doucement et elle se blottit contre lui, heureuse comme tout. Ils restèrent un moment ainsi, en silence, s'abreuvant de la présence de l'autre et de son contact. Puis Kaoru se rendit compte que sa bien aimée s'était endormie, écrasée de fatigue. Il la prit dans ses bras et la posa délicatement dans les draps, la bordant doucement pour ne pas la réveiller. La laissant à son sommeil, il se dirigea à pas de loup vers son propre lit mais fut rattrapé en plein élan par le bas de son T-shirt. Restant figé quelques instants, comme un voleur pris en flagrant délit de fuite, il se tourna lentement vers Hinabi qui le fixait d'un air réprobateur.

"J'ose espérer que vous ne comptiez pas me laisser seule en profitant de mon sommeil ?
-Qui ça, moi ? Mais pas du tout voyons ! Ha ha ha ! dit-il maladroitement sans parvenir à cacher sa gêne.
-...
-Je suis désolé. Je n'osais pas vous réveiller.
-Et bien maintenant que je le suis..."

Elle le tira vers elle et le força à se mettre sous les draps. Au moment même où il finissait de mettre la couverture sur lui, elle enroula ses bras autour de son coup à moitié allongée sur son corps et ne bougea plus d'un millimètre. "Sacré caractère ! On dirait qu'elle n'est pas prête de me lâcher" se dit-il en souriant. Il avait l'impression de rêver, de flotter dans un état de semi conscience. La dernière fois qu'il avait dormis avec quelqu'un, c'était un homme. Enfin, un homme... Une demi-douzaine. Entassés sur le sol glacé d'une cellule de trois mètres sur quatre. Ils avaient tous été fait prisonniers par les albanais. C'était à ses débuts dans l'armée. Il était sur le terrain depuis seulement une semaine et on avait envoyé son unité en mission de reconnaissance, voir ce qui se passait derrière les montagnes. Ce jour là, il avait tué son premier homme.

FLASH BACK

"Allez, bande de larves !! Sortez vous les doigts !! On va pas camper sur place !"

Le sous-officier faisait face à ses hommes, qui avançaient difficilement sur la pente raide de la montagne. Le sol était sec et rocailleux, chaque pas étant plus difficile que le précédant, menaçant de ramener chacun des hommes dix mètres plus bas dans une douloureuse glissade. Celui qui commandait l'unité, un homme d'une trentaine d'années au regard dur et volontaire les exhortait à avancer plus vite depuis presque une demi-heure.

"Il commence à doucement me faire chier c'ui-là... grommela un des soldats, un jeune homme aux cheveux bruns.
-Un commentaire à faire Sharapov ? cracha le sous-officier qui l'avait visiblement entendu.
-Non sergent.
-Tout va bien alors ?
-Oui sergent.
-Bien. Alors boucle-la et avance avant que te botte le cul !! Espèce de branle-la-couille !
-Bien sergent."

Le soldat baissa les yeux et continua à avancer d'un air faussement repenti qui fit sourire son camarade à sa gauche.

"Un commentaire à faire Vassili ? dit-il en imitant le sergent sous les rires discrets des autres.
-T'es vraiment con des fois Foma, se moqua le soldat Vassili en parlant aussi bas que possible pour qu'on ne l'entende pas. T'étonne pas après que Staline junior veuille ta peau.
-Bah ! J'men fous. C'est qu'un pauv' type.
-Il paraît que ça va être sportif quand on sera de l'autre côté, dit un jeune homme blond derrière eux. J'ai un pote dans les renseignements qui m'a dit que les albanais avançaient là derrière.
-Ouais j'ai entendu dire ça aussi, ajouta Foma. Ca va chier des barres d'alu à c'qui paraît. Ce sera pas comme cet accrochage à la mord moi le noeud de la dernière fois. Là ça risque d'être enfin du grand art, pas vrai Mikhail ?
-Ouais, le vrai baptême du feu. Surtout pour Vassili. C'est le seul de nous tous qui soit encore vierge, dit Mikhail d'un air goguenard qui déclencha l'hilarité de ses petits camarades.
-Bande de crétins... souffla Vassili en boudant dans son coin.
-Putain, mais fermez vos gueules, bande de résidus de fausse couche !!
-Oui sergent" dirent-ils en coeur.

"Je t'en foutrais moi, des chuis encore vierge... Bande de cons..." Maugréa le jeune homme blond dans sa tête. Dans l'argot de l'unité, être vierge voulait dire qu’on n’avait encore tué personne. Et effectivement, Vassili était le seul sur les huit présents à n'avoir jamais pris la vie d'un homme, et cela en faisait la cible des taquineries de ses camarades. Il ne manquait pas de courage pourtant, mais pour le moment, les deux armées jouaient au jeu du chat et de la souris, ce qui raréfiait les occasions de se battre. Tout au plus y avait il des échanges de tirs qui faisaient rarement des blessés et encore moins des morts. A l'approche du sommet, les hommes se firent silencieux et l'atmosphère se tendit. Tous étaient concentrés et crispés sur leur arme, guettant le moindre mouvement de l'autre côté. Le sergent leur fit signe d'arrêter la marche et de se baisser avant d'aller discrètement en avant pour voir si la route était libre. Au bout de quelques secondes, ils furent finalement autorisés à avancer de nouveau. Derrière la crête, Vassili put voir une grande forêt qui s'étendait sur le versant de la montagne, zébrée par un petit chemin qui sillonnait la pente en serpentant jusqu'à se perdre dans les arbres. Le sergent leur fit signe de descendre dans la forêt et ils s'exécutèrent en regardant de chaque côté pour éviter les mauvaises surprises. Quelques minutes plus tard, ils étaient cernés par les arbres et un mal aise général et profond se faisait sentir. Tous semblaient s'attendre à voir des milliers de soldats l'écume aux lèvres et les yeux injectés de sang bondir comme des diables hors de leur boîte pour leur dévorer les entrailles. C'est drôle comme le combat simplifie les idées. Chacun s'imagine son adversaire comme un horrible monstre barbare, alors que lui aussi, de son côté, pense la même chose. Selon les psychiatres spécialisés dans la guerre, c'est pour créer une barrière entre les deux camps. Pour ne pas se dire qu'on tue un être humain. Dans les yeux de tous ces soldats, on pouvait lire l'appréhension malgré l'expérience de certains qui étaient là depuis le début. Vassili avait peur. Il sentait que son estomac se nouait au point de lui donner envie de vomir et il suait à grosses gouttes à l'idée qu'un type à plusieurs centaines de mètres puisse mettre fin à son existence en appuyant juste sur une gâchette. Il guettait chaque feuille, chaque brindille, chacun de ses sens en alerte. Chaque bruit qui à l'ordinaire n'aurait pas attiré son attention le faisait sursauter. Il avançait avec tant de précaution qu'il en avait mal aux muscles. L'un d'entre eux fit connaître son mécontentement à son propriétaire par une crampe bien appropriée et Vassili trébucha. Au moment où il toucha terre, il entendit un sifflement à l'endroit où se trouvait sa tête une seconde avant, suivi de l'impact qui fit sauter l'écorce d'un arbre. Pendant un instant, ce fut la stupéfaction. Personne ne bougeait, complètement pétrifié et surpris. Un sifflement sourd et caractéristique transperça brusquement le silence qui s'était abattu sur la troupe. Le sergent réagit alors immédiatement, fort de son expérience de la guerre. Certains disaient qu'il avait participé à la guerre civile qui avait déchiré la Sibérie une vingtaine d'années auparavant, guerre déclenchée par un groupe terroriste et qui avait laissé de nombreux orphelins comme Vassili. Le sergent avait alors dix ans à ce qu'il paraissait. Certains disaient même qu'il aurait marché sur une mine et qu'il aurait reçu une des premières jambes artificielles mises sur le marché. Mais ça, ce sont de ces légendes qui nourrissent le mythe de chaque unité, et personne n'osera dire le contraire ou même aller vérifier auprès de l'intéressé...

"Tout le monde sur le côté !!"

Complètement à l'ouest, déboussolé, terrifié et pétrifié, Vassili fut jeté au sol par Foma qui l'avait attrapé par le col au passage. Il heurta le sol violemment avant qu'une sourde déflagration ne déchire l'air, balayant tout sur son passage. A nouveau, ce fut le silence. Les hommes se redressèrent doucement, se cherchant du regard à travers le rideau de fumée et de poussière qui flottait au dessus du cratère. Un cri retentit dans la forêt, un cri de guerre, un cri de violence et de haine. Les arbres semblèrent s'être mis à bouger tandis qu'une vingtaine de soldats se jetait sur eux, passant à travers les arbres comme des fantômes à travers la brume. Ce fut alors le chaos, chacun tirant sur tout ce qui bougeait sans se préoccuper du reste.

"Allez-y ! Tuez les tous !!" rugit le sergent en abattant une des formes qui venait d'apparaître entre deux arbres.

Vassili tirait sans viser, espérant sans doute leur faire peur et les dissuader de continuer le combat., voulant seulement protéger ses camarades. Mais les autres étaient des soldats eux aussi, et ils étaient entraînés à se battre. Dans la cohue générale, il vit un type de grande taille bondir sur lui en épaulant son arme. Voyant le canon pointé vers lui, il resta paralysé, complètement figé. Il savait qu'il devait presser la détente avant que l'autre ne le fasse mais son corps ne réagissait pas. Il sentait qu'il allait mourir. Il n'avait pas la force de tuer cet homme qui en voulait pourtant à sa vie. Bien qu'ayant vécu presque en solitaire dans cet orphelinat miteux, jamais ça ne serait venu à l'esprit d'un de ces enfants de la rue de laisser mourir l'un d'entre eux ou de tuer. Ils étaient trop humains pour ça, et trop conscients de la valeur de la vie, devant se battre ou voler pour manger et nourrir ceux qui étaient trop faibles pour voler eux mêmes. A cette époque, le gouvernement tsariste traversait une forte période de trouble qui venait ébranler sa position de superpuissance mondiale fraîchement obtenue et durement gagnée, et les subventions étaient rares dans cette partie du pays laissée un peu à l'abandon. Au milieu du tumulte des armes et de l'odeur de la poudre, une voix forte le tira de sa torpeur.

"Putain Vassili ! Tue-le !!"

C'était celle de Foma qui arrosait toute la zone sans réfléchir, tirant sur tout ce qui lui paraissait suspect, que ce soit une feuille ou un homme. Dans un sursaut d'instinct de survie, Vassili se reprit alors juste à temps et appuya sur la détente. La balle atteignit l'homme en pleine tête et Vassili regarda horrifié son oeil exploser sous l'impact et sa cervelle gicler comme une boisson gazeuse avec le sang. Le corps s'effondra sur lui même dans une position grotesque. Il resta interdit, choqué par ce qu'il venait de faire. Il en avait vu des trucs glauques dans sa vie, mais alors ça... Mais alors ça... Soudain, il sentit une violente douleur à la tête et perdit connaissance.

FIN FLASH BACK

Kaoru se souvint s'être réveillé en compagnie de Foma et Makhail, entassés dans une cellule avec trois autres pauvres types qui semblaient être là depuis un bail. Il avait appris qu'ils étaient les seuls à en avoir réchappé et qu'ils allaient être interrogés. Foma l'avait alors ironiquement félicité pour avoir passé son dépucelage avec succès.

"Tu ferais un bon sniper" lui avait-il dit.

Peu après, les albanais avaient embarqué Mikhail, et ils n'eurent plus jamais de nouvelles de lui. Puis ce fut son tour. Il se rappela encore le bruit horrible qu’avaient fait ses côtes quand elles avaient cédé sous les coups de matraques. Puis, il avait été traîné sur une chaise trempée d'eau et on l'avait harnaché de fils. Tandis qu'on lui posait des questions auxquelles il n'avait aucune réponse, il était électrocuté à la limite du supportable, sentant ses muscles se contracter douloureusement et son coeur se serrer horriblement, au bord de l'infarctus. Il se rappela avec horreur et dégoût s'être chié dessus au sens propre du terme sous les électrochocs, et qu'on l'avait ensuite remis dans sa cellule, baignant dans sa merde et son sang. Le camp où il avait été enfermé fut attaqué trois jours plus tard par les forces de l'OMP et lui et Foma, qui était aussi dans un drôle d'état furent enfin libres. Foma mourut quelques semaines plus tard, lors de la mission suicide qui lui avait valu le grade de lieutenant. Ce jour-là, au moment où un caporal de l'armée française avait ouvert la cellule où ils se trouvaient, il avait décidé de ne plus jamais éprouver ni pitié, ni compassion, ni amour ni quoique ce soit qui l'empêche de tuer encore et encore, afin de ne plus jamais avoir à revivre un tel cauchemar. C'est aussi à cause de cette expérience traumatisante qu'il avait demandé à devenir sniper. Pour réduire au maximum les risques d'être à nouveau capturé. Pourtant, malgré cette décision, qu'il avait réussi à tenir pendant deux ans, il se retrouvait à présent avec une magnifique jeune femme qui dormait profondément la tête sur son torse. Et il l'aimait. Il l'aimait passionnément. Etrange, pour un homme qui a passé les deux dernières années à tuer sans pitié tout ceux qui croisaient son chemin, de se redécouvrir des sentiments aussi humains, aussi beaux et apaisants. Il caressa machinalement ses cheveux qui sentaient bon la fleur de cerisier, et décida de penser à l'avenir. "Tout ça appartient désormais au passé. Tout est différent maintenant. Tout va beaucoup mieux. Et tout ira de mieux en mieux, j'en suis sûr. Je n'ai plus besoin de tuer maintenant, je dois mettre toute mon énergie dans son bonheur à elle." Il posa discrètement un baiser sur le front de sa bien aimée et, sur cette pointe d'optimisme, il s'endormit d'un sommeil paisible et réparateur.

...

Le lendemain matin, ils furent réveillés aux aurores par Lee qui gratifia Kaoru d'un méga-sourire-colgate-spécial-blancheur-et-force-de-la-jeunes dont lui seul avait le secret lorsqu'il vit les deux tourtereaux enlacés dans leur lit. Le jeune homme aux cheveux blancs aurait bien pris le temps d'admirer sa compagne au réveil, mais ils avaient une mission à remplir et lui aussi, et il devait donc se dépêcher. Il se leva donc et laissa avec regrets sa douce amie en faire autant. Puis, une fois lavés et habillés, ils étaient descendus pour prendre un rapide petit déjeuner. Dehors, il pleuvait toujours, et un temps comme ça dès le matin, c'est un coup à vous miner le moral pour toute la journée. De plus, Kaoru s'était levé d'humeur maussade, sans vraiment savoir pourquoi. Les mauvais souvenirs qui s'étaient rappelés à lui le travaillaient encore, quoi qu'il pu décider. Ce n'est pas le genre de choses que l'ont peut effacer d'un coup de baguette magique. Enfilant sa pèlerine noire, il ajusta son sac à dos et sortit en compagnie d'Abiru qui lui fit un large sourire rempli de sous-entendus, sans doute mis au courant par son maître de ce qu'il avait vu en allant lever Hinabi et Kaoru. Ce dernier n'y prêta pas attention et continua d'avancer, redressant sa capuche sur sa tête pour se protéger de l'averse qui semblait éternelle dans cette région. A présent tous réunis, ils se mirent en route à vive allure. Hinabi semblait à peu près rétablie et avait presque retrouvé toute sa mobilité. Elle s'était approchée de Kaoru et lui avait pris la main pour faire le chemin avec lui, sous l'éternel sourire étincelant de Lee et celui, plus supportable quoiqu'un peu éteint de Kaoru qui était ravi. Une fois sortis du village, ils empruntèrent un chemin boueux qui s'enfonçait dans un bosquet avant de déboucher sur une immense plaine détrempée où l'on pouvait voir le soleil se lever tout au fond, loin devant eux. Ils leur fallu une petite demi heure pour traverser l'étendue d'eau et d'herbe et ils arrivèrent à la frontière du Pays du Vent. Kaoru ne connaissait pas cet endroit. Jusque là, il était toujours passé par la grande route commerciale, et là un sentier ridicule et mal entretenu se déroulait devant lui. Selon Lee, c'était un raccourci qui rendait certes le trajet plus difficile, mais également beaucoup plus rapide. La ligne de terre continuait jusqu'à se perdre dans des collines arides et sèches, dépourvues de végétation qui bordaient cette partie du pays et longeaient le Pays de la Rivière. Le petit groupe s'y engouffra rapidement. Au détour d'un talus, une troupe de voleurs leur tomba brusquement dessus, épée au poing. Sans réfléchir, Kaoru lâcha la main d'Hinabi, bondit en avant en dégainant son sabre et se jeta sur eux. Lorsque le premier d'entre eux arriva à sa hauteur, il vit le bandit lever son arme pour l'abattre sur lui. Kaoru fendit promptement l'air de son arme et avec une rapidité effrayante trancha net la main qui tenait la lame. L'homme tomba à genoux en hurlant de douleur, serrant fébrilement son moignon dans sa main restante. Cet imprévu refroidit immédiatement les brigands qui s'arrêtèrent aussi sec, regardant tour à tour leur camarade et le ninja aux cheveux blancs qui les fixait d'un regard froid. Finalement, il était d'humeur irritable ce matin. Un homme portant un bandeau sur l'oeil droit cria à ses hommes de se replier d'une voix forte et autoritaire. Kaoru le fixa immédiatement droit dans les yeux, ayant tout de suite compris qu'il s'agissait du chef de la bande, et un sourire malsain apparut sur ses lèvres. "Tant pis pour les bonnes résolutions, j'aurai tout le temps de les tenir plus tard." Dans l'instant qui suivit, le jeune ninja était déjà sur le borgne qui, voyant qu'il ne pouvait éviter le combat, se mit en garde face à lui, le fixant d'un oeil concentré plein d'expérience. On voyait qu'il était habitué à se battre car sa garde était fermée et il se tenait avec souplesse sur ses jambes. Soudain il se fendit de tout son long et la pointe de son arme fondit vivement sur Kaoru qui fut surpris par une telle rapidité de la part d'un simple voyou. Mais ce n'était pas suffisant pour l'avoir. Se décalant légèrement de côté, il sentit le vent souffler sur son visage au passage de la lame. Au moment où l'homme était en extension totale, Kaoru pivota sur lui, le long du bras tendu et fit passer la pointe de son sabre au niveau de ses côtes. Dos à son adversaire, il vit le bras de celui-ci se mettre à trembler quelques instants avant de lâcher son arme. Le shinobi avait atteint sa cible et son sabre perçait le borgne de part en part, traversant son aine dans une gerbe de sang qui alla se mêler à la poussière du sol. Kaoru retira brutalement son arme de la plaie et son adversaire s'écroula au sol en laissant échapper un cri. Il tremblait de tout son corps, recroquevillé sur lui même en appuyant sur sa plaie, regardant Kaoru d'un air suppliant. Celui-ci s'approcha du blessé avec la ferme intention de l'achever, mais au moment où il levait sa lame, il entendit la voix de son aimée lui intimant de le laisser partir. Sa conscience reprit finalement le dessus et il rengaina son arme après l'avoir essuyée. Pour lui, ce type devait mourir, car sans chef, la bande se dissoudrait et ne causerait plus d'ennuis à quiconque. Mais, se souvenant des préceptes de Sasuke, il réussit à se convaincre qu'après tout, il méritait bien de vivre sa vie, et qu'un bon coup de pression comme celui qu'il venait de recevoir le calmerait pour un bon bout de temps. Un sifflement fendit l'air et un cri étranglé le fit se retourner brièvement. L'homme avait des fils autour du cou et semblait suffoquer, son visage devenant tout rouge et boursouflé. "Sajin !" Kaoru se retourna vivement vers l'élève de Lee qui fixait sa victime d'un air détaché.

"Sain ! Lui cria Lee. Qu'est ce que tu fais enfin ?! Tu as perdu l'esprit ?!
-Si on le laisse vivre, il ira s'attaquer à des gens plus faibles, comme des femmes et des enfants. Et sans chef, leur bande se retrouverait comme un troupeau sans berger. On réglerait beaucoup de problèmes en le tuant tout de suite, répondit-il d'une voix neutre.
-Un meurtre gratuit n'est jamais une solution ! s'insurgea l'homme à la coupe au bol.
-Nous autres, shinobi, ne sommes que des armes. Tuer est notre métier" renchérit-il d'une voix morne qui arracha un frisson désagréable à Kaoru.

D'un coup sec, il tira sur ses fils et la tête de l'homme au sol se détacha de son corps avant de rouler sur quelques centimètres. Kaoru était horrifié par la neutralité absolue avec laquelle ce gamin d'à peine quinze ou seize ans pouvait tuer. Ok, lui aussi pouvait tuer sans pitié, mais c'était totalement différent: il surmontait ses sentiments pour prendre la vie, et après il avait parfois des remords comme en atteste sa culpabilité d'avoir massacré tout ces civils lors de la mission suicide. Alors que ce gamin, lui, semblait dépourvu de toute espèce de sentiment. Il était comme une coquille vide, une machine à qui on avait appris à tuer et qui le faisait comme un ordinateur exécute un programme: sans émotion et sans se poser de question quant à la portée morale de son action. Kaoru remarqua le regard outré de Lee qui fulminait contre son élève, n'osant rien dire car il savait que dans le fond il avait raison: un shinobi est une arme, et il ne doit jamais laisser ses émotions entrer en ligne de compte. C'était écrit dans les préceptes ninja qu'on apprenait à tous les élèves de l'académie. Mais il est vrai qu'à Konoha, cette règle était surtout appliquée par les fous furieux des forces spéciales, comme ceux de la Racine. Voir un tel état d'esprit chez un ninja lambda était très rare. Lee soupira de contrariété et fit signe au groupe de continuer sa marche. Pour oublier toutes les questions qui traversaient son esprit quant à l'essence du shinobi, tiraillé entre l'enseignement de Sasuke, qui était pour une certaine humanisation du métier, et la vision de Sajin, beaucoup plus impersonnelle mais qui simplifiait grandement les choses, Kaoru se réfugia dans la main d'Hinabi qui le regarda avec tendresse avant de lui déposer un baiser sur la joue. Elle avait un don incroyable, probablement le même que celui qui avait aussi séduit Naruto chez Hinata: celui de faire disparaître tout ses soucis par sa simple présence. Remerciant Dieu intérieurement d'avoir mis cette femme sur son chemin, il reprit la route l'esprit soulagé. Aucun incident ne fut à noter jusqu'à ce qu'ils arrivent face aux impressionnantes portes de Suna en fin d'après midi. Kaoru sentit alors l'excitation et l'appréhension le gagner. Après six mois de séparation, il allait enfin revoir les membres de son unité. A quel point avaient-ils changé ? Les reconnaîtrait-il ? Les problèmes qu'ils avaient étaient-ils si graves ? Arrivé de l'autre côté du corridor de roche, il entendit une voix grave crier de mécontentement sur sa gauche. Tournant la tête, il vit un homme aux prises avec deux gardes de Suna. Recouvert de la tête aux pieds par une large tunique blanche qui le protégeait du soleil, son visage était trempé de sueur et il semblait au bord de l'épuisement. Kaoru eut alors une révélation. Avec ce teint maladif et cette tenue qui le dissimulait en partie, il ne l'aurait pas reconnu. Mais ces yeux verts, ces longs cheveux bruns en bataille qui dépassaient de son capuchon et ce regard combatif... Pas de doute, c'était lui. Cette vision emplit son coeur de joie et le regardant d'un air amusé, il parla d'une voix forte dont un caractère très spécifique attira l'attention de tous sur lui.

"Et bien, et bien ! Auriez vous des réclamations à faire, caporal Nieviski ?"

Tous le regardèrent avec stupéfaction, n'ayant pas comprit un traître mot de ce qu'il venait de dire. Tous, sauf un. Sergei Nieviski, caporal de son état, écarquilla les yeux de surprise et dévisagea un instant l'homme qui venait de parler dans sa langue natale. Au début, il semblait abasourdi, comme face à un mystère, puis ses yeux s'emplirent de joie et un grand sourire apparut sur son visage. Passant à travers les gardes, il marcha d'un pas rapide mais mal assuré vers le shinobi aux cheveux blancs.

-Kyô !! Reviens ici ! rugit l'un des gardes avant de s'arrêter sur un signe de Kaoru qui lui fit comprendre qu'il gérait la situation.
-Mon lieutenant !! s'écria-t-il en lui faisant l'accolade.
-Salut Sergei !
-Comment je suis content de vous voir !
-Et moi donc ! Alors comme ça, tu t'appelles Kyô maintenant ? Tu m'avais jamais dit ça.
-Ben vous m'avez jamais posé la question alors... Et puis, ils nous ont demandé de prendre des noms d'emprunt. Alors voilà.
-C'est pareil pour moi.
-Vous avez pris quoi ?
-Et bien, j'ai pris Kaoru car c'était le premier qui me passait par la tête.
-C'est chouette. Ca veut dire 'parfum' non ? Mais au fait, pourquoi vous êtes là ?
-A Konoha, on a reçu une lettre désespérée de votre Kazekage, disant que vous le faisiez chier, et du coup me voilà. Alors comme ça, il paraît que vous foutez le bordel ici ?" demanda Kaoru avec un regard mi-réprobateur, mi-amusé.

Le regard de Sergei, dit Kyô, se ternit et son sourire disparut de son visage en un instant. Il semblait tellement vieux comme ça, avec son teint cireux et son air abattu. Kaoru sentit l'inquiétude l'envahir comme un raz-de-marée.

"Et bien, qu'est ce qui se passe ? demanda-t-il d'une voix qu'il voulait sure d'elle.
-C'est une catastrophe mon lieutenant !! répondit Sergei paniqué. Le sergent Andropov... Iouri... Et Ivan... Ils...
-Et bien quoi ?!" s'écria Kaoru avec impatience.

L'homme aux yeux verts leva vers lui un regard coupable et hésitant qui ne fit que paniquer d'avantage son supérieur.

"Ils ont disparu !!"



Ahaaaaaaaa !!! Je sais: je suis horrible mouahaha !! Mais bon, la vie est injuste, c'est comme ça. Pfiouu ! Un chapitre bien long pour cette fois-ci, pour excuser mon rythme de parution qui se fait de plus en plus long. J'espère que je me ferais pardonner grâce à ce chapitre :p



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