Fiction: la puissance du jinchuuriki.

Version imprimable




EDIT : chapitre réécrit


Chapitre 2 : les larmes et la haine.

Allongé les yeux grands ouvert et le cœur battant à tout rompre Naruto repensa à sa discussion dans le bureau de l’Hokage.

Il avait laissé Tsunade et Yamato livides et anxieux après sa dernière réponse et sa menace de règlement de compte. Il était parti sans rien dire et n‘avait attendu aucune réponse de leur part. A l’extérieur du bâtiment, le soleil se couchait en offrant ses dernières lueurs à la montagne des hokages, Naruto s’attarda sur cette vision jusqu’à ce que finalement la nuit l’enveloppe complètement. Puis dans la pénombre le dissimulant aux yeux des passants il se dirigea vers un appartement miteux qui lui était familier. Le quartier était abandonné depuis quelques années, plus personne n’avait osé venir s’y installer depuis 5 ans. Les rumeurs mentionnaient que c’était un lieu maudit, toujours habité par le démon et que certains soirs le monstre revenait chez lui. Plusieurs personnes avaient vu l’appartement allumé en pleine nuit et désert le lendemain.

Les autres jours j’en sais rien, mais ce soir, le démon revient vraiment.

En montant les escaliers Naruto vit avec surprise et amusement que de nombreux sceaux de qualité médiocre avaient étés inscrit sur les murs du bâtiment à partir de l’entrée à la porte de son appartement qui s’ouvrit en un grincement sinistre. Il entra, la pièce était minuscule, poussiéreuse et lui avait réservée des surprises lors de son entrée.
La porte de son appartement avait été fracturée, la plupart du mobilier manquait et avec un pincement au cœur il se rendit compte que la photo de l’équipe 7 avait disparu. Bizarrement le lit n’avait pas été touché, pour quelle raison ? Il l’ignorait et s’en moquait, après tout il ne voulait pas s’encombrer l’esprit avec ses questions insignifiantes. Il n’avait jamais vraiment compris les gens, mais cela ne le gênait plus tellement. Depuis son plus jeune âge il avait été seul et bien que cela l’ait énormément fait souffrir, il en était venu à apprécier cette solitude avec le temps.

Ces imbéciles oublient bien vite quand même.

La solitude peut vous faire vous sentir bien même dans la plus terrible des épreuves, à conditions de savoir se libérer de toutes les contraintes, le calme est au rendez vous, face à face avec vous même.


Naruto était allongé sur son lit torse nu. Le matelas était désormais bien trop petit pour lui, ces pieds dépassaient d’une trentaine de centimètres. La pièce en elle-même ne lui convenait pas. Ces dernières années, il les avait plutôt passé à l’air libre et se retrouver confiné dans cet appartement ne lui plaisait pas.

De plus ça risque d’attirer l’attention.

La pièce minuscule lui paraissait à la fois familière et totalement étrangère.

C’est comme si ça avait été dans une autre vie. Etrange sensation.

D’ailleurs il se demandait comment il avait pu vivre dans un taudis pareil pendant sa jeunesse ! En y réfléchissant il se souvint que, enfant, c’était le seul endroit où l’on ne le regardait pas, ou personne ne pouvait le traiter de monstre, bref c’était son « havre de paix ».

Home sweet home, se dit il avec un sourire amusé. Pitoyable.




Ces 5 dernières années avaient été terribles. De nombreuses fois il s’était réellement cru fou, mais sa volonté refaisait surface avec férocité à chaque fois et avec elle le désir de prouver à tous leur erreur.

Non pas à tous.

Une personne se détachait immanquablement dans son esprit dès qu’il pensait à ses anciens camarades, ses frères d’armes. Une promesse lui avait été faite.

C’était il y a 5 ans, ça ne veut plus rien dire.

Cette pensée lui nouait le ventre. C’était une véritable torture qu’il s’infligeait. Il essayait de la chasser de ses pensées, en vain.

C’est trop tôt, trop brusque, qu’est ce que je vais lui dire ?

Un combat faisait rage dans ses pensées. Incapable de trouver le calme il se leva et sans prendre la peine de remettre son tricot, empoigna son manteau et sauta par la fenêtre en se fondant dans l’obscurité.

Porté par les vents et par sa vitesse il fut bien vite en vue de sa destination. Les alentours étaient calmes et les portes du domaine étaient ouvertes. Il contourna la palissade jusqu’à apercevoir un magnifique cerisier.

C’est ici que je l’ai vu pour la dernière fois.

Le cerisier gardait l’accès d’une porte dérobée du domaine. Accroupi à l’abri des regards Naruto resta un long moment sans bouger, tirailler par l’envie de s’enfuir en courant et le désir d’entrer, paralysé par la peur et par l’espoir.

Au moment même où il se décida enfin à y aller la porte grinça et s’ouvrit sur un visage fin aux yeux blancs dont il avait rêvé toutes les nuits depuis 5 ans. Le souffle coupé, une extase presque douloureuse l’envahit à la vue de la femme qu’était devenue Hinata. Vêtu d’un kimono blanc qui mettait en valeur à la perfection les formes de la jeune beauté, elle avait l’air d’une apparition en se faufilant sous le cerisier. Ses longs cheveux noirs flottaient dans son dos et brillaient d’un éclat irréel aux yeux du jeune homme. Enfin après toute ces années elle était là, devant lui.

Alors qu’il se levait le cœur battant à tout rompre pour aller à sa rencontre, une autre personne sortie de l’ombre. Pétrifié Naruto sentit son estomac se contracter. Hinata ne montrait pas ce passage à n’importe qui. A la lumière de la lune il reconnu Kiba.

Non ! Elle ne me ferait jamais une chose pareille ! Pas elle ! Elle m’a promis !

Il reporta son attention sur les deux personnes qui se faisaient désormais face à face.

_ Demain ? Murmura la jeune hyuga.

_ Promis.

En observant le visage d’Hinata il y reconnu un sourire qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, un sourire qui lui était autrefois adressé, un sourire qui lui brisa le cœur. Alors qu’ Hinata et Kiba s’enlaçaient une dernière fois sous le cerisier, Naruto se sauva.





Naruto avait les yeux fermés, les paupières étroitement closes, mais des larmes s’en échappèrent néanmoins. La fraîcheur du vent lui mordait le visage et la poitrine mais il ne le sentait pas tandis qu’il courait à toute allure dans la forêt. Il lui semblait que sa poitrine était prise dans un étau implacable lui infligeant une douleur supérieure à tout ce qu’il avait connu jusqu’ici. Trop de souffrance.

Sers t’en.

Une fois de plus il avait été trahi, une fois de plus on l’avait trompé, tout le monde l’avait trompé, même la personne en qui il avait eu le plus confiance. La douleur n’aurait jamais de fin.

Sers t’en !

Pourquoi cela n’arrivait il qu’à lui?! N’avait il a pas déjà suffisamment souffert ?! Ne serait il donc jamais en paix ?!

SERS T’EN !


Un feu brûlant lui empli la poitrine, lui embrasant bientôt l’esprit tandis que ses yeux viraient aux rouge. Les poings serrés si fort que ses ongles lui entaillaient la peau tandis que des griffes commençaient à pousser. Un flot de fureur et de haine se déversait en lui, faisait bouillir son sang, ses yeux brillaient d’une rage et d’un pouvoir qui n’était plus tout à fait humain. Sa haine lui hurlait son désir de se déchaîner.
Il se laissa submerger.

Une aura noire et rouge lui recouvrit instantanément le corps. De véritables vagues de chakra émanaient de lui en de grandes bourrasques désordonnées. La seconde suivante, tout se calma. Une lueur sombre et écarlate entourait Naruto. Une promesse macabre de larmes et de haine. Ivre de rage et à bonne distance de Konoha il songea un moment à retourner au village et retrouver Hinata et Kiba afin de laisser libre cour à sa fureur. Seul le sang pourrait calmer sa fureur. Il envisageait sérieusement cette possibilité lorsqu’il tomba sur un campement dissimulé dans la forêt.

Le bivouac était à l’abri des regards, et seul ses sens aiguisés lui avait permis de l’apercevoir. Visiblement ces personnes se cachaient de quelque chose et semblaient nerveuses. Plusieurs d’entre eux arboraient un bandeau du village de la foudre, d’autres portaient le symbole de la pierre et même de Konoha. Ils n’avaient pas l’air d’être très forts mais tous semblaient au moins du niveau chunins. Aux aguets et poussés à bout ils avait du se dissimuler dans cette forêt afin d’échapper aux anbus. Ils semblaient tellement nerveux que le craquement d’une brindille les faisait sursauter.

Des déserteurs ! Exactement ce qu’il me fallait !


Environ une douzaine, ces derniers étaient rassemblés autour de 3 grandes tentes alignées devant un feu. L’un d’entre eux s’éloigna du campement sûrement pour satisfaire un besoin naturel. Naruto lui bondit dessus et le tua d’un coup de poing sur la nuque avant de s’enfoncer à nouveau à nouveau dans les arbres. Alertés les déserteurs rappliquèrent et, ayant aperçu le corps, donnèrent l’alerte. Instantanément tous les ninjas se placèrent en cercle prêt à s’opposer à toute menace. Durant plusieurs secondes ils n’entendirent que des déplacements semblant venir de toutes les directions, se rapprochant inexorablement d’eux. La panique les submergea, certains tremblaient tandis que d’autres fermaient les yeux nerveusement.

Un des ninjas n’avait pas eu le temps de rejoindre le cercle, les autres n’avait vu qu’une ombre ayant emporté son corps, et un deuxième avait une longue estafilade sur le visage. Le corps du disparu atterri brutalement devant les ninjas, incapable de savoir d’où il avait été projeté. Le cadavre avait la gorge tranchée et une grimace de peur grotesque sur le visage.

Ce n’était pas un combat, le Jinchuuriki jouait avec eux, faisant inexorablement monter un sentiment de panique parmi les hors la loi. Alors que les bruits se faisaient de plus en plus proches, tout cessa. Un silence troublé uniquement par les halètements paniqués des déserteurs.

Naruto atterrit dans le cercle de défenseurs en un léger bruissement. Hurlant de surprise les déserteurs se retournèrent et virent l’ennemi leur faisant face. Ses yeux rouges luisants reflétaient les flammes du feu de camp. Ses doigts tendus se terminaient en de courtes griffes et des crocs acérés lui pointaient aux commissures des lèvres. Les bras le long du corps et un rictus de haine pure lui déformant le visage, Naruto n’esquissa pas un geste tandis que tous les missingnins (déserteurs) lui faisaient face. Un violent chakra rouge et noir l’entourait, un appel au sang et à la violence.

_ Bon sang mais qui t’es toi ?! Cria un déserteur.

_ …

_ Réponds !

_ Je suis le Jinchuuriki, votre peur est ma force, vos faiblesses sont mes proies, j’apporte la mort et aujourd’hui vous sombrez dans l’oubli.

_ Que,… et tu va faire ça sans aucune arme imbécile ?!

_ Je suis l’arme !!

Naruto bondit en même temps que ses adversaires et le carnage commença…
Durant plusieurs minutes la forêt retentis de hurlements de souffrance et de frayeur. Puis tout cessa dans un silence irréel, la nature elle-même semblait sous le choc.



Lentement, une silhouette couverte de sang émergea du bosquet en titubant. Naruto sentit son estomac se retourner brutalement et il se retrouva accroupi à vomir. La crise cessa et le laissa sans force, ses yeux redevinrent bleus et les griffes ainsi que ses crocs se rétractèrent. Se repassant la scène en mémoire Naruto se délecta de la terreur qu’il avait infligé quelques minutes auparavant à ces déserteurs. Dans le flot de sensations qui l’envahissaient le jeune homme en identifia une avec étonnement : la douleur ! Il baissa les yeux et aperçu sur l’intérieur de son avant bras droit une estafilade profonde révélant une chair à vif qui commençait déjà à cicatriser. Le danger, la mort, la haine et la douleur, c’en était trop.

Il se mit alors à rire aux éclats. Pas un rire de joie mais un rire démentiel, hystérique. A travers les rires, l’âme de Naruto poussait un cri d’angoisse et de désespoir devant ces vies soufflées en un instant. Puis peu à peu les rires se transformèrent en pleurs et en cris de rage mêlés qui résonnèrent longuement dans les bois.





Le jour allait bientôt se lever lorsque Naruto parvint aux abords du village. Le ciel noir laissait place au bleu clair de l’aube. Ses pas l’avaient rapprochés de l’aire d’entraînement où les membres de l’équipe 7 avaient passé leur premier test, celui des clochettes. Rien n’avait changé ici. S’approchant à pas lents des troncs disposés le long de la rivière, son regard vide se posa sur le celui du milieu. Le tronc où il avait été attaché, où Jiraiya l’avait aussi été avant lui. Humilié une fois de plus, il se souvint qu’à l’époque seul Iruka s’était soucié de lui. Il n’était encore qu’un gamin insolent et stupide. Braillant à tout va et se laissant emporter par ses sentiments. Il contempla en souriant le tronc d’entraînement, s’immergeant dans ses souvenirs.
Puis son visage se crispa, le regard dur il leva son poing et l’abattit avec force sur le tronc qui se brisa avant de s’écrouler dans un craquement sinistre.


Ses sentiments avaient toujours été son point faible. A partir d’aujourd’hui il s’obligerait à demeurer impassible, quitte à devenir une machine. Au moins la souffrance diminuerait. Son cœur se blinderait et rien ne pourrait plus le blesser. Mieux valait vivre une vie morne et dénuée de sentiments que ressentir ce vide douloureux en lui.

La confiance et les sentiments n’amènent que la déception et la souffrance.

Plus jamais il ne se confierait à quiconque, plus jamais il ne ressentirait autre chose que la colère, ainsi plus jamais il ne souffrirait. Les déceptions prendraient fin et il pourrait vivre comme il l’entendait. Dans une forteresse imprenable où rien ne l’atteindrait plus désormais.



Il était revenu à Konoha afin de montrer à tous sa puissance et son contrôle, prêt à protéger le seul être qui comptait pour lui. Tout s’était écroulé cette nuit. Au plus profond de lui quelque chose se brisa et un long et lourd battement de cœur s’éveilla, régulier, puissant, envoûtant…

Je pourrais partir. Après tout plus rien ne me retient ici.

si la vengeance ! hurla dans son esprit une voix identique à la sienne mais féroce et agressive.

Tiens tu t’es réveillé…frère...







ainsi se clôt ce chapitre, beaucoup plus court que mes prévisions mais néanmoins intense. les paroles de "l'autre" seront en gras. n'oubliez les commentaires, j'adore et ça me motive. lol.

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: