Fiction: Rakurai soshite kasai

Takara a été confiée aux bons soins de Kakashi par ses parents. Elle mène à Konoha une vie aussi tranquille que peut l'être celle d'une kunoichi. Mais quand une ninja de la foudre débarque à Konoha, ça fait des étincelles ! Au programme nous avons pour l'instant : des insultes, de la violence, des pervers, du tricot, un tigre, du lancez de fourchettes, une tête d'ananas, une tête de balais brosse, une tête de psychopathe et un plat à poisson ! Fic écrite avec Takara. Concours au chapitre 6 !
Humour / Romance | Mots: 25244 | Comments: 58 | Favs: 44
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Abunai (Féminin), le 07/03/2007
Cette fiction est un véritable clin d'oeil pour ceux qui me connaissent un peu mais bon : l'idée en gros était de prendre ma soeur, ma copine, sa soeur et moi et de les ajouter au monde de Naruto, tout en changeant bien sûr, noms, passés etc... Cette fanfic est écrite en cooauteurisation avec Takara Hatake, je ne m'occupe que des chapitres au chiffre impairs. Bonne lecture ! ( N'oubliez pas les commentaires à la sortie du texte, les auteures ont besoin de cette motivation pour continuer, de plus toute idée sera écoutée avec attention)
Je sais. JE SAIS. Non, vraiment pas la peine de hurler, je sais que je mets vachement de temps à updater… Mais que voulez vous, c’est tout la faute à mon prof de philo… Bon, d’accord un peu la mienne aussi… Bon, ok je continue, heureux ?

°°°°°




Chapitre 6: Baignade Forcée...





« Bon… Alors, dans ce chapitre là, je vais mettre la rencontre des deux héros… et puis la nuit qui suit… Il fut prit d’un saignement de nez intempestif. En m’inspirant de…
-De QUOI ? »
Jiraiya, en pleine inspiration d’écrivain, leva la tête pour se retrouver face à un Asuma assez furibard.
« Ben des trois filles qui sont là-bas, tiens… Elles m’inspirent terriblement ! »
Visiblement il n’avait pas encore tilté qu’il s’adressait à Asuma et qu’il venait de faire des sous-entendus à propos de Kurenaï. Ce qui est déjà suffisamment dangereux quand il n’y a que des amis dans les parages, pour ne pas aller s’amuser à se mettre à dos le fils d’Hokage le Troisième…
« Ah, tiens, elles t’inspirent ? »
La rage d’Asuma venait de se transformer en une colère calme et froide qui était mille fois plus dangereuse et faisait fuir quiconque le connaissait un tant soit peu.

De la place où elles papotaient en se refaisant un bronzage acceptable, les trois muses improvisées de Jiraiya sentirent l’ambiance se rafraîchir d’un coup. Une brise froide soufflait brusquement sur la plage…
Kurenaï bondit sur ses pieds.
« Ca suffit, Asuma ! Arrête ça tout de suite, on gèle !
- Tu as raison, répondit sans faire attention le shinobi. Il relâcha son emprise sur le vent et sortit ses lames, les enveloppant de chakra. Je vais plutôt le dépecer…
- Heiiiin ? Mais non ! »

Kurenaï, qui ne comprenait ni pourquoi Asuma était tellement monté contre le pervers notoire du village ni pourquoi ce dernier essayait de partir en catimini, ayant enfin percuté à qui il avait affaire, se planta entre les deux, et s’apprêta à les envoyer chacun à un coin de la plage pour éviter un affrontement violent le jour de la fête d’équinoxe. Mais, malheureusement pour le pervers pas camouflé, Tsunade se mit de la partie…
« Jiraiya. Ne me dis pas, ne me DIS PAS que ce carnet est celui où tu prends tes notes pour ton bouquin pervers !
- Je ne te le dis pas ! Promis !
- MEURS ! »

Et cette fois-ci, Kurenaï ne tenta pas de retenir Asuma…


°°°°°

« Ah, non ! Pas elle... »
Takara venait de pénétrer sur la plage, munie de sa serviette de bain et de son sac. Elle avait dit qu’elle les rejoindrait une fois qu’elle aurait réglé le problème de sa tenue pour le bal… Visiblement, ça lui avait pris autant de temps qu’à tous les autres réunis. Gaara avait même commencé à espérer que cette calamité ambulante ne se montrerait pas. Mais son espoir venait de partir en fumée.
Bah. Elle ne viendrait probablement pas l’embêter…
Deuxième espoir déçu.

« Eh, Mademoiselle ! Takara, c’est ça ? Vous êtes à l’intérieur du périmètre non-autorisé autour du Kazekage !
- Oh, ça va, je vais pas te le séduire ton Kazekage à la noix, il ne m’intéresse pas…
- Merci. Venant de toi, je prends ça comme un compliment.
- Pas de quoi. J’ai toujours dit que tu ne comprenais pas bien la vie. »
Elle sourit à Areru et précisa :
« Je m’installe là juste pour pouvoir l’embêter à mon aise… »

La jeune kunoichi étendit donc résolument sa serviette à deux mètres du Kazekage, et s’allongea de tout son long, jouant avec le sable. Enfin, Gaara, excédé de la sentir le regarder d’un air goguenard, perdit son calme.
« Bon, tu ne veux pas aller patauger dans l’eau, comme tout le monde ? »
Il s’attendait à une réplique moqueuse, et fut un peu étonné de voir la jeune fille pâlir légèrement, passer sa langue sur ses lèvres, puis répondre avec une gaieté forcée :
« Tu ne te prends pas pour tout le monde, alors, hein ? »
Puis, elle cessa de le titiller, même silencieusement, et s’intéressa de plus près à ses statues de sable.
Elle commença à les commenter à haute voix :
« Elle est jolie, celle-là… C’est quoi ? Un renard ? Pourquoi il a plusieurs queues ? Et celle-là, c’est le palais de l’Hokage en miniature ! C’est ressemblant, mais tu as oublié le signe du feu, là… Et puis, celle-là… »
Elle ne laissait pas un quart de demi seconde au jeune homme pour répondre à ses questions éventuelles et semblait très désireuse de monopoliser la parole. Mais lorsqu’elle arriva à la dernière statue de sable, elle se tu brusquement, et le silence dura de longues secondes. Gaara pu imaginer un instant que le souhait qu’il formulait depuis plusieurs (longues) minutes intérieurement était réalisé, mais tout à coup, Takara sauta sur ses pieds sans transition logique et courut à la dernière statue.
Gaara, qui était en train de terminer de la façonner, la regarda s’approcher de la statue et commencer à sautiller autour.
« Ooooh, il est magnifique ! J’adore, il est si beau ! On dirait presque le cheval que j’ai monté pendant ma dernière mission ! Attends… »

Et, zou ! La jeune fille posa les mains sur le dos du cheval en sable et s’y hissa sans difficulté. Ensuite, elle se tint droite, en souriant toute seule, face à la mer, l’air d’être complètement sur son petit nuage… Une voix la ramena à la réalité :
« Tu sais monter à cheval ? »
Elle se tourna vers Gaara, un sourire béat toujours aux lèvres.
« Oui… Mes parents m’ont appris quand je voyageais avec eux, il y a un bon moment, d’ailleurs…
- Et… Tu es bonne cavalière ?
- Excellente. Encore meilleurs en équitation qu’à la maîtrise des armes, c’est dire !
- Dommage. Ca aurait été plus drôle…
- De quoi tu parles… Hééé !!! »

Sous elle, le cheval de sable s’ébroua, leva la tête, et la regarda dans les yeux. Takara, ravie qu’un de ses vieux rêves devienne réalité, se redressa et attendit la suite.

Gaara brisa l’enchantement en annonçant calmement :
« Bien. Premier niveau… »
Et tout à coup, l’animal de sable se mit à ruer et à se cabrer sans interruption. Takara, déséquilibrée, attrapa l’encolure de ses bras… Elle s’interdit de paniquer, et se concentra pour ne pas mordre la poussière… Elle croisa le regard de Gaara dans lequel brillait pour une fois une étincelle d’amusement. Ce fut comme un brusque coup de fouet, et elle décida que dans ses rêves, elle n’allait pas tomber pour si peu !
Elle se redressa d’un coup, serra les jambes et recula son buste, histoire de mieux encaisser les coups… Et jusque là, elle tenait !
Elle fit un sourire de triomphe à la foule curieuse qui commençait à s’assembler. Narumi lui criait des encouragements, et Abunai arrivait en courant pour voir ce qui se passait. Jiraiya lui fut très reconnaissant, étant donné que ses trois assaillantes et Asuma se désintéressèrent de lui pour aller calmer le jeu, et Kakashi… Etait toujours sous son arbre à relire le Paradis du Batifolage…
Gaara, qu’Areru essayait de faire arrêter depuis plusieurs minutes déjà, croisa son regard moqueur, style : « Tu ne peux pas faire mieux que ça ? », et y répondit entre ses dents.
« Oh, si. Beaucoup mieux. Niveau deux… »
Et le cheval se mit à bondir de plus belle, se tordant à des angles incroyables, essayant de toutes la force de ses muscles de sable de jeter à bas sa cavalière… Mais celle-ci tenait, envers et contre tout, soutenue par ses talents de cavalière, mais surtout par son refus de se laisser vaincre par Gaara du Désert.
Les paris s’échangeaient tout autour d’eux, pendant que Gaara passait d’un niveau à l’autre. Takara sentait que ses forces s’amenuisaient, et elle savait que le Kazekage pouvait continuer à faire danser le cheval toute la nuit s’il le fallait… D’ailleurs, les ombres s’allongeaient déjà. Combien de temps avait-elle tenu ?
En tous cas, Gaara perdit la patience qu’il n’avait jamais eue. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui tienne tête et n’importe quelle personne normale se serait déjà écrasée par terre depuis longtemps ! Fou de rage, il montra les dents, et Areru recula d’un pas. Elle venait de voir Shukaku…
Mais la réaction du Kazekage qui suivit fut plutôt enfantine, et laissa la plupart des spectateurs un peu perplexes…
« Ah, tu ne veux pas tomber ? Eh bien, au bain, alors ! »

Et le cheval se dirigea au grand galop vers les vagues, et s’y enfonça de plus en plus, jusqu’à ce qu’elles lui arrivent à l’encolure… Là, pour la première fois, les autres virent Takara terrifiée. Elle remontait les jambes contre les flancs de sa monture comme si elle espérait éviter tout contact avec l’eau. Alors, Gaara sourit et lança :
« Est-ce que tu nages aussi bien que tu montes à cheval ? »
Et la statue de sable se décomposa dans la mer. Takara cria, ou plutôt, elle essaya… Mais l’eau lui entra dans la bouche, et la réduisit au silence. Elle battit des bras pour rester à la surface, puis, à la stupéfaction des spectateurs, elle se ramassa sur elle-même et… se laissa couler comme une pierre.

Abunai, qui s’était assise sur le sable pour observer plus commodément ce duel un peu original, se leva d’un bond, assez étonnée de voir la filleule de Kakashi, qui ne se démontait devant rien, ne pas réagir.
Après tout, elle avait fait face à des engueulades monumentales, à une bouteille d’huile (du moins elle le prétendait), à un Gaara en rage, à un entraînement contre Kakashi, et bien d’autres tâches ingrates, et là elle se laissait avoir juste par…une baignade forcée ? Quelque chose n’allait pas…
Tout à coup, elle entendit un juron étouffé derrière elle, et une silhouette masquée se précipita au-devant de l’eau, s’y plongeant jusqu’à la taille, et commença à nager vers la tache sombre que faisait le corps recroquevillé de Takara dans l’eau claire. Mais Kakashi n’eut pas le temps d’atteindre la jeune fille, car une sorte de frémissement parcourut la surface de l’eau, enflant les vagues. Une bande miroitante, qui s’étendit sur l’eau, atteignit la jeune Tooken, et une sorte de tourbillon de lumière, qui étincelait à l’intérieur même de l’eau, se forma pour l’aspirer vers le haut. Takara remonta à la surface, toujours en position fœtale, et visiblement toujours en apnée. La bande de frémissement lumineux la tira jusqu’à la rive, où Kakashi la rejoignit en quelques mouvements.

Le Sharingan et de nombreux amis se rassemblèrent autour d’elle, essayant de la ranimer de façon désordonnée, jusqu’à ce que quelqu’un élève la voix :
« Poussez-vous de là, bandes de bakas, et laissez faire la technicienne qui sait ! Allez, dégage, Kakashi ! »
Et Abunai, en sa qualité de med-nin, balança tout le monde sur le côté, et s’agenouilla à côté de Takara. Elle laissa couler son chakra dans le corps de son amie, pour le détendre, de façon à pouvoir le déplier. Mais elle refusait toujours de respirer… Abunai serra les dents. Qu’est-ce qui se passait enfin ? T’es hors de l’eau, ma vieille, réveille-toi !
« Pousse-toi, c’est normal.
- Hein ? »
Abunai releva la tête, et se retrouva face à une Areru impénétrable. Celle-ci s’agenouilla à côté de Takara et posa les mains de chaque côté de son visage.

« C’est la face cachée de mon jutsu, pousse-toi, que je la débloque… Une seconde… Elle est sympa cette fille, je veux pas qu’elle crève à cause de Gaara, ce serait dommage.
- Attends, je ne pige pas…
- C’est pourtant pas compliqué ! s’écria la jeune femme de Suna, énervée. J’ai utilisé mon jutsu de contrôle des reflets pour la ramener sur le rivage, mais ce jutsu a la particularité d’immobiliser totalement celui qui y est soumis dans la position dans laquelle il a été saisi ! Et comme Takara était en apnée, forcément, elle ne respire pas ! Maintenant, dégage, ça fait déjà deux bonnes minutes, là ! »

Abunai ne se le fit pas dire une quatrième fois, et laissa la place à la garde du corps indésirable et indésirée de Gaara (enfin, du point de vue de ce dernier, évidemment).
Areru se concentra et ses mains se resserrèrent, crispées, autour du visage de la jeune Tooken. Puis, à la stupéfaction de tous, elle commença à aspirer le chakra de la maître d’armes.

Kakashi bondit sur ses pieds et agrippa les poignets de la fille de Suna :
« Ca va pas, non ? Vas-y, pompe-lui son chakra, tant que tu y es !
- Pauvre demeuré ! C’est mon chakra que je récupère, je lui chipe pas le sien ! C’est ce qui reste de mon chakra qui la bloque ! Tu veux que je la sauve, ou non ? Abruti ! »

Kakashi ne la lâcha pas. Il ne lui faisait apparemment que moyennement confiance.
Ce fut Shikamaru qui s’interposa.
« Laisse la faire, Kakashi, certains des membres du clan Nara les moins doués ont le même problème… »
Pour le coup, Areru se redressa, et fit honneur à son nom :
« Les moins doués ? Tu veux une baffe, Nara ? J’ai travaillé des années, justement, pour perfectionner mon jutsu de façon à ce qu’il tienne même lorsque je n’ai plus de chakra ! Alors, pas douée ! Espèce d’ignorant cuistre !
- Ca va, ça va, ça veut juste dire que pour nous, c’est juste quand on ne manie pas super bien son…
- Ta gueule, t’y connais rien !
- Ben, tu sais, je suis quand même Junin, AMBU, et…
- Et un complet imbécile ! Maintenant, tais-toi, je m’occupe de la gamine, sinon, je vais encore être taxée de mauvaise volonté ! »

Elle se concentra à nouveau, et cette fois-ci, tout le monde se tint coi pendant qu’elle aspirait son chakra. Lorsqu’elle eut terminé, le mouvement brusque de Takara les fit faire un bond en l’air.
«Hahaha… Même… pas… eu peur… Brr… (reprend doucement son sang froid) Ah ! Enfin ! Kakashi, Shikamaru, avec toute votre idiotie, un peu plus, et vous me laissiez étouffer ! Pfff, merci Areru, mais bon enlève le terme gamine, s’il te plaît… Mais… Attendez, au fait ! »
Et l’explosion que tous ceux qui la connaissaient un tant soit peu attendaient, se produisit.
« GAARA DU DESERT ! Espèce de psychopathe avéré et visiblement irresponsable ! Tu vas MOURIR ! »

Elle bondit sur ses pieds, et se précipita au devant du Kazekage, qui ne prit même pas la peine de bouger. Apparemment il était resté de sable devant le drame dont il était responsable, et qui avait mis tout le monde, même les plus flegmatiques, en émoi.
Il se contenta de dresser une barrière de sable entre lui et Takara.
Mal lui en prit.

En pleine course, la kunoichi en proie à des instincts meurtriers exacerbés projeta ses mains en avant et, à leur contact, le sable se liquéfia, la laissant pénétrer de l’autre côté.
Pour une fois, Areru n’intervint pas, trouvant que le Jinchuuriki l’avait bien mérité.
Et Gaara fut un peu surpris lorsqu’il vit Takara surgir à travers sa protection et hurler :
« Katon ! Touken no Hi Kokei !»
Et des kunaïs de flamme apparurent devant lui, qu’elle guidait grâce à des fils de chakra.
Ca n’aurait été que ça, il aurait pu s’en sortir sans problème. Mais Takara utilisait Kaiken no Jutsu pour donner la consistance de l’acier aux armes de feu.
Et, pour couronner le tout, les lames, parcourues du chakra de la kunoichi en rage, traversèrent comme rien sa défense de sable ultime.
Bref, Gaara sortit de cette expérience charmante légèrement roussi…

Ce fut à ce moment-là que Tsunade cessa de se rouler par terre de rire, se souvenant que Gaara était un hôte de marque, et qu’elle-même ne pouvait pas cautionner les actions de Takara, si justifiées soient-elles. Après tout, elle était Godaime Hokage, et elle risquait des graves ennuis sur le plan diplomatique…
Heureusement, Takara sembla considérer que ça suffisait. Enfin, elle ne put résister au plaisir d’en rajouter une petite couche. Elle se planta devant le Kazekage d’un air goguenard.
« La prochaine fois qu’il te prendra l’envie de casser les pieds à quelqu’un, choisis, je ne sais pas, moi… Un Genin, ou un gamin de l’Académie… Quelqu’un que tu as une chance de battre quoi… »
Son expression se fit menaçante :
« Et je te préviens, siffla-t-elle, ne refais jamais ça, ou la prochaine fois, je n’arrête pas mes kunaïs, et ils iront abîmer un peu ton rimmel, s’pèce de Kazekage Bunshin. »

Kakashi avait toujours eu un peu de mal à suivre les élucubrations de Takara, lorsqu’elle partait dans ses longues tirades à tendance monologue. Mais là, elle atteignit le sommet de son art « je-ne-suis-pas-capable-de-tenir-une-conversation-sensée » :
« Ah, et au fait, Abunai ! Tu n’y croiras pas quand tu verras la robe que je me suis dénichée pour le bal, viens voir ça ! Ben oui, précisa-t-elle en jetant un coup d’œil à la ronde. C’est l’heure de se préparer ! Allez, hop ! Grouillez, on a plus que deux heures pour ça ! »
Les filles jetèrent un cri déchirant et se hâtèrent de retourner à leur logement, pendant que les shinobis se dévisageaient.
Ben quoi ? Dix minutes suffisaient, pour se préparer, non ?

C’est ce moment-là que choisit Abunai, malgré Takara qui l’attendait en trépignant à dix mètres, pour se tourner vers Kakashi et lui adresser un sourire ironique et déplaisant :
« Au fait, Kakashi…
- Hmm ?
- Tu es bien sûr d’être un ninja ?
- Hein ? Tu sais à qui tu parles, Torakurai ?
- Ben alors, explique-moi pourquoi t’as pas couru sur l’eau, tout à l’heure, pour récupérer Takara… »
Ah. Bonne question. Mince.
Elle allait se moquer de lui pendant le restant de ses jours… A moins que…
« Je suis désolé, tu mets le doigt sur l’un des plus grands secrets de Konoha, et j’ai bien peur de ne pas être habilité à te répondre… Tu ne vas pas te préparer ? »
Devant un tel culot, Abunai aurait certainement entamé un match de hurlements avec le copy-ninja, si elle n’avait pas été aussi soufflée… Et si Takara ne l’avait pas fermement chopée par le bras pour la tirer vers leur appart’.

°°°°°


Tsunade se tenait sur la place du village, autour de laquelle une foule compacte se pressait, curieuse d’apercevoir l’Hokage et les caisses qui étaient posées à sa droite et à sa gauche. Les femmes, qui ne voulaient ni gâcher l’effet de surprise de leur tenue, ni prendre le risque d’attirer le mauvais sort sur elle, s’étaient enveloppées dans de longues mantes sombres, tandis que les hommes avaient pensé que de toutes façons, la tenue masculine générale était smoking-nœud-paps, et que ce n’était pas la peine de se fouler à garder un secret de polichinelle. Ils arboraient donc tranquillement leur tenue de soirée.

Nos kunoichis, qui s’étaient préparées de longues heures durant, en se conseillant mutuellement et en essayant des dizaines de coiffures, de kimonos et robes diverses, bavardaient allégrement, et louchaient tantôt du côté des caisses qui contenaient les masques, tantôt de celui des shinobis sur leur trente-et-un, un peu plus loin.

« Wah, dis-donc, qui aurait cru que Kakashi serait si élégant en smoking, hé, t’as vu Abunai ?
- Hm ? Ah, oui, Takara, il est correct. Bah, y’a mieux, hein, Narumi… Ton cher Kiba est pas mal non plus !
- Tais-toi, stupide.
- Toujours aussi charmante… Hé, où est Areru ? Faut qu’elle voie ça ! J’vous parie qu’elle est déjà en train de repérer les beaux mecs !
- T’abuses, Abunai… Hééé ! T’as vu ? Aburame Shino sans capuche ! Qui l’aurait cru ? Il est pas trop mal, hein ? Il a quand même gardé ses lunettes, c’est dommage…
- Hé, intervint Narumi tout à coup, attendez, c’est Naruto, là ? »

Les quatre filles se retournèrent d’un bloc, et leurs mâchoires se décrochèrent de concert.
On ne pouvait plus nier les liens de parenté entre le regretté Yondaime Hokage et le jeune Uzumaki. Pour l’occasion, il avait laissé tomber son costume de mission habituel, et avait laissé son bandeau frontal sur sa commode. Et, les cheveux non hérissés, il était… Comment dire ?
« Wow.
- Je crois que tu résumes bien le sentiment général, Takara.
- Hé, mais attendez, là, t’es sûre que tu préfères pas Naruto, finalement, Narumi ? Il est encore temps de tomber dans les pommes, je sais pas, parce qu’il est vachement plus canon que Ki… Aieuh !
- Tu ferais mieux de te TAIRE, ma chère et bientôt regrettée sœur !
- Ca va, ça va… »

Tsunade refusait toujours que les citoyens de Konoha approchent des caisses, et Abunai, qui s’était laissée gagner par l’ambiance de fête qui régnait dans le village, s’en étonna :
« Mais dites, qu’est-ce qu’il y a de si spécial, dan ces caisses !
- Ce qui va te permettre de laisser tomber cette mante, ma chère… » Répondit Takara sans faire attention.
Les trois filles étrangères au village se regroupèrent autour d’elle et écoutèrent ses explications nonchalantes.
« Ah, c’est vrai, vous êtes pas d’ici, vous… Ben c’est les masques !
- Pardon ?
- Les masques ! C‘est un bal masqué ce soir ! Pour éviter que notre cavalier de la soirée ne nous reconnaisse tout de suite, et vice-versa !
- Mais, objecta Areru, c’est idiot. N’importe qui va reconnaître du premier abord les cheveux roses de Sakura, ou ceux rayés d’Abunai, ou la tête en ananas de Shikamaru… »
Takara balaya l’objection d’un geste impatient.
« Héé, on est des shinobis, tu te souviens ? Ce sont des masques spéciaux, bien sûr, en Genjutsu, qui épousent l’expression de ton visage. Ils changent totalement ton apparence… Entière. Sauf pour une petite, mini chose qui te trahit, mais il faut vraiment être très fort pour le remarquer, en général, c’est tout petit…
- Style quoi ?
- Style un tout petit signe sur le dos de ta robe de Genjutsu qui indique ton arme de prédilection, ou un truc du même genre… Gros comme une demi-fourmi.
- Mais alors, intervint Areru, déçue, ça ne servait à rien de se pomponner ?
- Mais si ! Pour quand on enlève les masques ! Au cas où on tomberait sur un mec chouette ! » Précisa Takara avec un clin d’œil.
Les autres kunoichis hochèrent la tête pour marquer leur accord.
« Et comment on sait qui est notre cavalier ?
- Son masque correspond au nôtre… L’année dernière, je suis tombée sur Rock Lee…
- Oh, ma pauvre !
- Mais nooon… Il est un peu trop enthousiaste quand il danse, mais c’était très cool…
- Si tu le dis… Je te laisse l’expérience ! »

A ce moment-là, Tsunade prit la parole :
« Bien. La fête va bientôt commencer, sur la place principale de Konoha, comme d’habitude…Vous allez maintenant pouvoir prendre vos masques. Les filles peuvent se signaler entre elles, pour savoir à qui elles parlent, mais pas un mot aux garçons, le secret doit être gardé ! Pareil du côté de ces messieurs… Les masques des filles sont à ma droite, et ceux des garçons à ma gauche. Et maintenant, choisissez vos masques ! »
Ce fut pire que la ruée vers l’or. Les ninjas se bousculaient pour atteindre les masques avant qu’il ne leur reste que celui du singe et de l’âne… Les kunoichis battirent en retraite après avoir choisi un masque qui leur convenait.
Elles retrouvèrent leurs amies de plus ou moins fraîche date plus loin, et comparèrent leurs prises :
« Hé, regardez, il est joli mon hibou, non ? s’écria Sakura ravie.
- Tu aimes les hiboux, toi ? s’étonna Abunai. C’est triste, un hibou, ça ne va pas te porter chance ! Tiens, regarde plutôt mon tigre ! Si Jinrai était là, il aurait aimé, mais il se tient à l’écart, avec tout ce monde, il est perché sur les toits… »
Les autres regardèrent les maisons environnantes avec inquiétude… C’était toujours un peu inquiétant de savoir qu’une grosse bestiole à griffes se baladait dans la pénombre…
« Et moi, reprit Takara avec un sourire insouciant, j’ai pris un cheval évidemment ! Même si certains souvenirs récents ne sont pas agréables… »
Elle jeta un coup d’œil menaçant autour d’elle, au cas où le Kazekage aurait été à portée de regard, mas il semblait s’être fondu dans la foule.
« Pff, moi, c’est facile de deviner ce que j’ai choisi… Il n’y avait pas d’hermine, alors j’ai pris la fouine, elle est adorable ! dit Narumi.
- Erreur, précisa une voix dans son dos. Il y avait bien une hermine, mais je l’avais déjà prise… Salut Takara, ça fait un bail ! »

Les amies se retournèrent d’un bloc pour se retrouver face à une kunoichi aux grands yeux bleus lumineux. A leur grande surprise, Takara fronça les sourcils, et lui demanda :
« T’es qui, toi ?
- Tsss, Tooken, on ne reconnaît plus les amies ? Ca fait longtemps que je ne suis plus passée au village, mais quand même… Ame no Kuni, en Septembre, ça ne te dit rien ?
- Heiiiin ? En’kami ??? Mais… Hééé ! »

La nouvelle venue avait tendu ses mains devant elle et murmuré quelques mots. A la stupéfaction d’Abunai qui pensait que cette particularité n’appartenait qu’à elle seule, les yeux de ladite En’kami avaient changé de couleur : du bleu profond de la mer, ils étaient passés à un bleu clair, presque blanc.
Et, accessoirement, une cataracte d’eau se précipitait joyeusement sur Takara.
Celle-ci exécuta une série de bonds pour s’éloigner et se garder du flot, tandis que ses amies s’écartaient, évitant de justesse d’être éclaboussées de manière fatale pour leur robe.

« En’kami ! C’est pas le moment ! Moi aussi je suis contente de te revoir, mais pour une fois, salue moi autrement qu’en me balançant des trombes d’eau sur le coin du nez s’il te plaît !
- Pfff, t’es grognon, aujourd’hui, qu’est-ce qui se passe ???
- Je suis pas grognon, je tiens à ma robe !
- C’est bizarre ça, je ne t’avais jamais vue intéressée par la façon dont tu t’habilles, c’est pourtant un détail bassement matériel… Tu as quelqu’un à impressionner ?
- Mais non ! Qu’est-ce que tu…
- Ben tu as tort ! Je pouvais pas savoir, à distance, mais y’a des mecs supra canons dans ce village ! Je ne regrette pas d’avoir terminé cette satanée mission ! Tu te rends compte, quand j’ai repris la mission de mes parents, après leur mort, je ne pensais pas qu’elle durerait cinq ans entiers ! Trois ans que je n’ai pas revu Konoha, tu vois… Et encore, je ne suis restée que quelques jours ! Heureusement, c’est fini, et je suis trop contente de rentrer le jour de la fête d’équinoxe… Ah, au fait, je m’appelle Kimitsu En’kami, enchantée ! » Ajouta-t-elle en se tournant vers Abunai, Narumi et Areru.
« En… Enchantée… »
La nouvelle venue mit son masque d’hermine, et se trouva alors nimbée d’une nouvelle apparence… Elle se remit à bavarder allègrement avec une Takara soulagée d’être encore sèche.

Booon, pensa Abunai, un peu secouée… Avec une telle bavarde en plus dans notre groupe de dingues, est-ce qu’on va tenir le coup ?

Le bal allait commencer… Il était temps de chercher son partenaire !

Seihin, la cousine d’Hinata, ajusta son masque au kanji de loutre, Hinata le sien de chat, Temari couvrit son visage de son masque de loup, Areru posa sur son visage son masque de biche, Tenten celui de chien, Ino, celui de puma, Hanabi celui de serpent.
De plus loin, elles virent le groupe des senseis féminins leur adresser un clin d’œil et abaisser leur masque : Anko, un masque de dragon, Shizune, un masque au kanji de canard, Kurenaï, un de kangourou, et Tsunade, un de cygne.
Et elles partirent en quête de leur homologue masculin.
La soirée promettait d’être intéressante…

°°°°°

Tsunade jeta un coup d’œil autour d’elle. Elle voyait déjà des couples se saluer, bavarder, danser, mais de shinobi au masque de cygne, point.
Et ça commençait à l’agacer, ça… L’année dernière, elle était tombée sur Genma à la fête d’équinoxe, et elle s’était vraiment amusée, il fallait l’admettre. Pour une fois qu’un mec passait une soirée sympa avec elle, sans la draguer (de peur qu’elle soit moche), ni lui casser les pieds sans arrêt, et en la laissant boire autant de saké qu’elle voulait, ç’avait été une chouette soirée…
Mais là, ça semblait mal parti. Où était cet idiot de cygne, à la fin ???
Soudain, elle se sentit happée par un passant occasionnel, et le suivit par la force des choses à un endroit où la foule était moins dense. Avant même d’avoir jeté un coup d’œil à son masque, elle comprit que ce devait être son partenaire pour la soirée…
Tout en marchant, elle essayait de repérer son signe distinctif, mais comme d’habitude, c’était quasi-impossible. Evidemment. Pfff…
Enfin, l’homme s’arrêta, lui fit face, et lui adressa la parole :
« Salut, mademoiselle. »
Le curieux mélange du salut cool et de l’appellation respectueuse mademoiselle la fit sourire sous son déguisement. Son partenaire essayait délibérément de la déstabiliser, elle avait déjà eu affaire à ce genre de types, et en général, la soirée qui suivait était une franche rigolade.
« Hey, mec ! »
Si ce pauvre type savait à qui il avait affaire, il ferait un infarctus ! Mais quoi, ils étaient là pour ça non ? Se détendre, et pourquoi pas, jouer un autre rôle…
Après quelques minutes de conversation détendue dans laquelle l’Hokage un peu étonnée repéra quelques allusions grivoises à peine voilées, ce qui l’amusa plus qu’autre chose, le couple se dirigea vers la piste de danse…


Sasuke remarqua un masque féminin de renard dans le lointain. Il songea très sérieusement à fuir, pour éviter de danser et de passer la soirée avec une greluche, puis se souvint que de toutes façons, la greluche en question ne saurait pas qu’elle serait en train de danser avec UCHIWA SASUKE ! KYAAAA ! (tombage dans les pommes…) Enfin, vous voyez le genre…
Sans cette crise de fan-girl, peut être que la soirée serait supportable, qui sait ? S’il tombait sur une fille calme, pas trop hâbleuse, une kunoichi de préférence, et assez féminine (éviter à tous prix de tomber sur un bulldozer…), ça serait plutôt bien, même.
Le pauvre Uchiwa fut très bientôt déçu… La fille au masque de renard arriva, commença immédiatement à étaler son tempérament de bavarde invétérée, et voulut l’entraîner sur la piste de danse sur une musique au rythme effréné.
Il n’en était pas question.
Il réussit avec un peu de peine à détourner la conversation sur des sujets intéressants : les arts martiaux, le Ninjutsu, les techniques, certains ninjas… Elle ne semblait pas bête, cette fille, elle s’y connaissait pas mal. Une kunoichi, donc. Et elle pouvait parler tactiques.
Sasuke passa un très bon moment, alors que c’était la dernière chose à laquelle il s’attendait ce soir là. Et même, il lui arriva de sourire intérieurement lorsque la conversation dévia sur les shinobis du village. Sa compagne avait des idées bien arrêtées et assez amusantes sur chacun :
« Tsunade-sama ? Bah, on aurait pu avoir pire comme Hokage, imaginez que ce soit l’autre Sannin, là, celui qui écrit le Paradis du Batifolage… Un pervers à la tête du village, génial…
Haruno Sakura ? Je l’aime bien cette fille, elle est sympa, et puis elle est forte, aussi.
- Je suis d’accord (autant ne pas gaspiller sa salive, sa partenaire s’en chargeait pour lui)… Et… Que penses-tu d’Uzumaki Naruto ? »
Il y eut un silence.
« Uzumaki Naruto ? Ce super shinobi ultra-talentueux ? Je suis… Supra fan de lui ! Je suis sûr qu’il va être notre prochain Hokage, c’est évident, avec un tel talent et une belle gueule pareille. Et en fait, il est vachement mieux que son coéquipier, le glaçon ultime, là, Uchiwa, tu ne trouves pas ?
- Hum, si on allait danser ?
- Hein ? Oh, ben… Ok, avec plaisir ! »
Et Sasuke, avant de s’entendre dire qu’il était un casse-pieds notoire, se retrouva à danser un slow avec une fille qu’il ne connaissait pas ! Décidément, cette soirée était pleine de surprises…

Hinata refusait d’aller danser une nouvelle fois. Son cavalier insistait lourdement depuis déjà dix bonnes minutes, mais une fois lui avait suffi, merci bien. La première danse, déjà, il avait trouvé moyen de la serrer d’un peu trop près à son goût, avec ses mains massant le dos de la jeune kunoichi.
Enfin, pour dire les choses clairement, un peu plus bas que le dos…
Bref, ça lui avait profondément déplu. S’amuser, d’accord. Se faire tripoter, pas question. Mais c’était qui ce type ? Enfin, un partenaire bavard ou bruyant, sans problème, mais un pervers, non merci… Elle aurait de loin préféré un type calme et comment dire… respectueux des femmes… Et… Eh ben ouais, galant, quoi !
Bon, c’était sûr que c’était pas pendant les fêtes officielles et coincées du clan Hyuugâ qu’elle aurait pu se faire tripoter de la sorte.
« Allez, tu ne veux pas danser ?
- J’ai dit non. J’ai soif.
- On vient de boire trois sakés !
- VOUS venez de boire trois sakés. Je me suis limitée à la bière.
- C’est la même chose, c’est humide, tout ça, allez viens poupée, on va danser un peu tous les deux… »
Non, décidément, là, c’était trop. Hinata invoqua une mini chute d’eau qui vint rafraîchir les idées à ce mal embouché. Celui-ci s’ébroua et glapit :
« Ca va pas, non ?
- Je ne suis pas une poupée, et vous feriez mieux de me foutre la paix si vous ne voulez pas une autre douche. Je n’aime pas me faire tripoter quand je danse, encore moins par un type que je ne connais pas !
- Ouais, c’est ça, et imagine que je sois un de ces super canons du village, comme Hyuuga ou Uchiwa, ou Hatake, je sais pas, je suis sûr que ça t’embêterait pas tant que ça de te faire…
- Je me trompe, ou vous insinuez que je suis une pute ?
- J’aurais pas formulé ça comme ça, mon cœur, mais si tu le…
- Suiton, la Fontaine Glacée… »
Au grand amusement des spectateurs, Hinata recommença plusieurs fois son jutsu, jusqu’à ce que son cavalier ait enfin pigé qu’elle n’avait pas apprécié.
« Bon, pour votre gouverne, je suis sûre pour d’excellentes raisons que vous n’êtes pas Hyuuga Neji. Hatake Kakashi, ça se discute, mais il est relativement respectueux, lui, au moins. Quant à Uchiwa Sasuke… Personne n’irait confondre un type comme vous et le dernier représentant des Uchiwa, franchement…
- Maiseuh…
- Excusez-moi, mais je vais voir une amie. Ah, et je n’ai pas particulièrement envie de vous revoir avant que l’on ne soit obligés de se démasquer… Au plus tard possible. »
Et, après avoir planté là le mufle, elle s’éloigna dans une direction au hasard. A plusieurs centaines de mètres de là, elle s’autorisa enfin à s’asseoir, et à éclater d’un rire inextinguible.


Shikamaru n’en revenait pas. Il n’aurait jamais pensé que ce genre de filles puisse exister. A la fois si intelligente, et si incroyablement casse-pieds, bruyante, agaçante et hyperactive.
Elle aimait bien danser, mais sans plus. Grand bien lui fasse, il était pareil. Elle avait visiblement beaucoup lu, tant mieux, ça permettait de soutenir une conversation intelligente. Elle semblait très calée dans tous les domaines concernant le combat.
Mais en contrepartie, elle parlait trois fois plus fort qu’un être humain normal, elle ne tenait pas en place et le baladait de rue en rue et de couple en couple pour taper la discute à des gens que visiblement elle ne connaissait même pas, parfois, elle ne répondait pas quand il lui posait des questions, juste pour l’embêter apparemment, et s’il avait le malheur de vouloir s’arrêter ou discuter avec qui que ce soit, il avait la nette impression que, de derrière son masque, ses yeux jetaient des éclairs.
Au début, il avait pensé un bref instant que c’était peut-être la fille de Suna, la garde du corps du Kazekage, mais il avait vite compris que ce n’était pas elle. Dommage d’ailleurs… Il aurait bien voulu parler… Techniques.
Galère… Lui qui était né pour mener une ville tranquille avec des gens tranquilles… Il était abonné, vraiment : l’année précédente, ç’avait été Temari du Désert ! Imaginez le choc lorsqu’ils s’étaient démasqués…
Le jeune homme avisa sur sa gauche deux personnes masquées qui jouaient au shogi. Il s’arrêta net, intéressé, oubliant instantanément sa cavalière. Celle-ci, remarquant qu’il ne suivait pas, se retourna et revint sur ses pas, s’apprêtant à dépasser à nouveau un record de décibels, lorsqu’elle comprit ce qu’il faisait.
« Tiens, du shogi ! Vous avez un mat en trois coups monsieur… »
Le type qui réfléchissait leva la tête, la dévisagea, retourna à son plateau, la regarda à nouveau. Son visage s’illumina, et il s’apprêta à bouger une de ses pièces, lorsque Shikamaru se tourna contre son adversaire et dit :
« Vous pouvez éviter le mat en bougeant le fou de trois cases en diagonales vers la droite, en avant. Il ne pourra plus rien faire, et vous le mettez mat au coup d’après… »
Sa cavalière et les deux joueurs se tournèrent simultanément vers lui, puis examinèrent la position. La fille poussa un cri de rage :
« Hé ! Moi qui croyait que ma stratégie était imparable ! D’habitude, je suis trop forte au shogi !
- Pfft, tu as vu ce qu’il y avait de plus facile à voir…
- Non mais, tu veux une baffe, andouille ?
- Pas particulièrement… »
Le ton monta (enfin, seulement d’un côté, à vrai dire), et finalement, les deux joueurs se consultèrent du regard, se levèrent et désignèrent leurs places :
« Ecoutez, euh… On vous laisse départager ça entre vous, hein… »
Shikamaru et la fille s’assirent sans plus se disputer et engagèrent une partie, sous les yeux d’une foule de plus en plus amusée et intéressée…
Trois quarts plus tard, deux voix grognèrent simultanément :
« Pat… »


Kiba souriait joyeusement à sa voisine, qui regardait, comme lui, les couples évoluer sur la piste. Drôle de soirée, quand même. Il était persuadé de connaître cette fille au masque de loutre, mais il ne parvenait pas à la replacer… Il savait bien que c’était à cause du Genjutsu, mais ça l’énervait, quand même, lui qui se fiait toujours tant à ses sens pour reconnaître n’importe qui, n’importe où !
Il faudrait qu’il s’entraîne à percer les Genjutsus, à l’odorat, pour les missions, quand même : c’était une faiblesse, ça !
La fille se tourna vers lui, et éclata de rire :
« Non, mais vraiment, c’est ridicule ! Je déteste ne pas savoir à qui je parle, alors, vas-y, dis moi qui tu es !
- Mais on n’a pas le droit, enfin, tu sais bien…
- Depuis quand un shinobi suit-il les ordres à la lettre ? On a bien droit à un peu de liberté quand même… Allez, dis ! »
Kiba secoua la tête, et la prévint :
« Alors là, ne compte pas sur moi ! Tu as déjà essayé de braver l’interdiction de dévoiler ton identité à cette fête ? »
La fille le regarda curieusement.
« Non…
- Eh bien, les effets du Genjutsu sont assez sympathiques… oh, rien de dangereux, mais… Vas-y, essaie, tu verras ! »
La jeune femme sourit sous son masque :
« D’accord ! Je suis… »
Et là, il sembla y avoir un bug. Kiba l’attendait, celui-là. Il se souvenait d’une situation semblable, avec Tenten, deux ans auparavant. Sauf que c’était lui qui avait essayé de parler…
Cela dit, sa partenaire, se mit soudain à sautiller sur place en chantant à pleine voix :
« Je suis follement amoureuse de l’Ombrageuse Panthère de Jade de Konohaaaaaaaaaaa !!!! »
Puis, au bout de cinq bonnes minutes, où l’assistance se tint les côtes de rire, sa cavalière reprit contrôle de son corps, et s’effondra sur sa chaise, essayant de se faire la plus petite possible…
« Mais pourquoi tu m’as pas prévenue ?
- C’aurait été moins drôle, ma chère !
- Inuzuka Kiba, je te hais !
- Pff, tu... Heuuu, hein ? Attends, comment sais-tu que je suis Ki...”
Et, sous les yeux satisfaits de la jeune femme, il se retrouva aussi à chanter joyeusement qu’il était amoureux, mais là, c’était du « légendaire pigeon ». Adaptation oblige…
Lorsqu’il eut repris ses esprits et que, beau joueur, il eut admis que sa partenaire l’avait bien eu en le faisant tomber dans le panneau, il répéta sa question :
« Mais comment tu sais que je suis… Comment connais-tu mon identité ?
- Je suis pas aveugle, tu as un minuscule, oh, minuscule croc rouge sur l’épaule droite… Il ne faut pas avoir un Sharingan pour piger…
- Aaah… Ben moi, je ne sais toujours pas qui tu es…
- C’est bien pour ça que c’est drôle. Pour moi, en tous cas ! »
En devinant le sourire vampiresque de sa cavalière, Kiba se demanda s’il n’avait pas un peu de soucis à se faire…

(La suite tout de suite, ceci n'est qu'un demi-chapitre )



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