Fiction: Arbre étoilé

Deux journées qui commencent, comme les autres. Deux vies qui se croisent, sans se voir. Un seul arbre, traversant les mondes...
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Ichigano (Masculin), le 15/05/2008
Bonjour à tous ! Ceci est un Chapitre très centré sur Aude, bourré de détails techniques et de trucs pas intéressants, maiiiiiis... Voilà La suite est en préparation et devrait arriver sous peu (je l'écris en cours d'Anglais ^_^)



Chapitre 7: Conseil d'expert



"Gimliam, voilà Tenten. Tu l'as déjà rencontrée, je crois. "

Je regarde la jeune femme qui me fait face. Elle a des cheveux mi-longs, bruns attachés en un chignon bas sur la nuque, des yeux marron et un sourire amusé sur le visage.

"En fait, je m'appelle Aude, mais c'est Naruto qui...
- Oui, je vois. Quand est-ce que tu arrêteras de donner des surnoms débiles aux gens ?
- J'en sais rien, macaroni.
- Naruto !
- Oh, là, là, si on peut plus rigoler."

Pendant que les deux ninjas, "discutent", je furète dans la salle. Nous nous trouvons dans la maison de Tenten, une petite habitation coincée entre deux pavillons. La plus grande partie du rez-de-chaussée est occupée par une très grande pièce très lumineuse, celle-là même où je mets mon nez. Trois des murs sont couverts de placards et d'armes en tout genre : épées, sabres, poignards, dagues, mais surtout des armes de jet diverses et variées, de toute forme et poids : des minis fléchettes aux petits couteaux, en passant par les shurikens et les très longues aiguilles.

Sur tout un pan du dernier mur, sont appuyés d'énormes rouleaux de papier, colorés et décorés de symboles. Et juste à côté, une étagère en bois supportant une demi-douzaine d'objets.

"Ça, ce sont des souvenirs de voyage."

Ah, Naruto a fini de se faire taper dessus - ça semble une habitude chez lui.

"Là, c'est du sable du village de Suna. Un peu désertique, mais très sympa à visiter. Ça, c'est un sachet de thé du Pays du Thé, le meilleur du monde si tu veux mon avis. Ici, un peu d'eau du pays de la Brume - essaie d'attraper de la brume, c'est loin d'être facile - et là…
- Bon, tu abrèges ?
- Qu'est-ce qui se passe encore, minus ?
- D'abord, je ne suis pas un minus, je suis plus grand que toi, maintenant. Ensuite, on est venu pour Giml… enfin pour elle, pas pour parler de tes souvenirs de missions.
- Ah. Si tu veux. Alors, Aude, tu veux quoi ?
- Euh…
- Pourquoi est-ce que tu es venue, alors ?
- Mais j'en sais rien !
- Elle a besoin d'un arc."

Je tourne la tête vers Naruto et j'écarquille les yeux.

"De quoi ?
- La vieille veut qu'elle puisse se défendre. Et elle est loin d'être douée pour le chakra.
- Tu peux parler, il y a quelques années, tu faisais pitié, mon pauvre Naruto.
- Mais euh !"

Tenten tourne le dos au jeune homme outré et s'approche de moi.

"T'en fais pas, je vais voir ce que je peux faire pour toi."

Elle se poste devant le premier mur, examinant rapidement les lames et ouvrant les différents placards. Elle parcourt les trois murs, laissant échapper des "Non...", des "Oh, là, là..." et des "C'est pas vrai !". Finalement, elle se tourne vers les rouleaux, en attrape un et le déroule sur une dizaine de mètres. Puis elle passe la main sur un des symboles et murmure un long moment. Après un petit "pop" et un petit nuage de fumée, elle se retrouve avec un arc dans la main. Elle repose le rouleau et le ré-enroule précautionneusement.

"Le voilà. Je savais bien que je l'avais rangé quelque part. Prends."

Elle me dépose l'arme dans les mains. Elle est plutôt lourde. C'est un très bel ouvrage, plutôt un arc d'apparat, décoré de lions et tendu d'une corde en fibres végétales.

"C'est une prise de guerre, que j'ai remisée dans un coin. Le tir à l'arc, c'est pas trop mon truc."

Je tripote l'arc, puis j'essaie de le tendre. Assez difficilement, je le plie, en poussant sur mon bras gauche et en tirant sur mon bras droit. L'arc craque et gémit, s'allonge encore un peu, puis s'immobilise. Il n'ira pas plus loin. Je relâche la pression.

"Alors, t'en penses quoi ?
- Euh...
- Alors ?
- T'y tiens à cet arc ou non ?
- Non, pas vraiment.
- Bon. Soit tu l'accroches à un mur pour faire joli, soit tu le jettes."

Les deux ninjas me regardent sans comprendre.

"Vous n'avez pas d'archers ici ?
- Pas tant que ça, non...
- Et bien, l'arc est resté tendu depuis trop longtemps, il a perdu sa courbure initiale. Le dos de l'arc s'est étire et n'a plus d'élasticité. La corde est en mauvais état, elle risque de me claquer entre les doigts d'ici peu. Et, par manque d'entretien, le ventre est desséché et ne peut plus se comprimer. En plus, il est un peu trop raide pour moi, je n'ai pas la force de la plier. Voilà, c'est à peu près tout."

Je rends l'arme à Tenten, qui reste songeuse. Naruto soupire et croise les bras.

"Pff, moi qui pensais avoir eu une bonne idée.
- C'en est peut-être encore une bonne, Naruto. En terme d'arme, je suis toujours la référence, pas vrai ?
- Avoue que toi non plus tu n'as rien capté à ce qu'elle a dit.
- Pas tout, d'accord, mais s'il lui faut un arc, elle en aura un. Allez, suivez-moi !"

~ ~ ~ ~ ~


La nuit tombe sur la maison des Stern. Dans le crépuscule rougeoyant, je suis toujours dans le jardin avec Nathaniel. Nous avons passé la soirée à parler de nos mondes respectifs. Je lui ai raconté mes missions et lui ses voyages, ses cours et mes entraînements. Un peu plus tard, Théophile nous a rejoint discrètement. Ce gamin est fasciné par Akamaru. Un peu méfiant au début, il s'est laissé peu à peu approcher et a fini les pattes en l'air, se faisant gratter le ventre par Théo. Même si je suis loin de chez moi, que je m'inquiète pour mes coéquipiers et pour ma famille, je me sens bien.

"Kiba ! Kiba ! Tu m'apprends le japonais ?! "

Oh non...

Je suis sauvé de Théo par la mère des deux garçons, qui nous appelle pour le repas. Au menu, saumon et riz. Peut-être qu'elle a voulu que je ne me sente pas trop dépaysé ? C'est réussi. Je me régale et Akamaru fait de même. Puis j'esquive Théophile et je vais me coucher. Je m'allonge dans mon lit, me demandant ce qui se passe dans mon monde.

~ ~ ~ ~ ~


"Mais bien sûr, Mademoiselle Tenten. Avec plaisir, Mademoiselle Tenten. Ce sera un honneur, Mademoiselle Tenten."

Un petit vieillard tout fluet exécute mille courbettes devant la ninja qui essaie de le calmer. Puis il file dans son arrière-boutique d'un pas pressé.
Tenten se retourne vers moi avec un petit sourire.

"Je suis sa meilleure cliente depuis l'âge de douze ans. Il peut bien me rendre ce petit service. Bon, voyons les nouveautés..."

Tandis que Tenten pose un oeil expert sur le magasin, j'observe tous les objets qui m'entourent. Cette pièce a sans aucun doute un air de famille avec celle de la maison de Tenten. Les murs sont couverts de métal et d'acre, du sol au plafond. Mais ici, chaque arme est rutilante et brillante, polie et acérée. Les articles sont soigneusement classés par catégorie, taille et poids.

Sur le chemin, Tenten m'a expliquée le fonctionnement économique du village. Si la force militaire du village tient en ses shinobis, sa force économique, elle, se fonde sur les civils qui y vivent et y travaillent et qui, en tenant des commerces, nourrissent et équipent le village entier. Parmi eux, les armuriers font fortune. Le nombre de combattants adultes, auquel on ajoute les enfants étudiants à l'Académie, est de plus en plus important - à ce qu'il parait. Je n'en ai pas vu tant que ça, mais je suis loin d'avoir visité tout le village. Des premiers kunais et shurikens, aux grands katanas sensibles au chakra, tous vont se procurer leurs lames chez l'un de ces armuriers.

Celui où nous venons d'entrer est l'un des nombreux vendeurs d'armes de Konoha. D'après Tenten, ce n'est ni le plus grand - hein ? Plus gros, c'est possible ? - ni le plus connu, mais sa qualité est soi-disant très appréciable.

"Tu vas voir qu'il va te trouver un truc génial. Il ne se trompe jamais."

Au même moment, le petit vieillard revient avec un long tube en bois d'une dizaine de centimètres de large, fermé d'un bouchon de liège. Il ôte le bouchon et sors du tube un long arc recourbé. Il décroche du mur une corde en boyaux et tend l'arc, qui prend une élégante forme de double courbure. Il me dépose délicatement l'arc dans les mains. Je commence à l'examiner, tandis qu'il déclare.

"C'est un modèle Moghol, extrêmement rapide et silencieux, fait pour la chasse en sous-bois ou le combat à moyenne portée. Il est réalisé en osage."


Oh, là, lààà ! De l'osage ! Ce n'est pas un bois très courant chez les archers, plutôt dur à se procurer. Mais il semble l'utiliser comme un bois courant. Quelle chance ! Tous les facteurs d'arc rêveraient de pouvoir utiliser cette essence à volonté.

J'examine les poupées sculptées et la confortable poignée, je passe un doigt sur les courbes des branches. D'un point de vue purement esthétique, pour une passionnée d'archerie telle que moi, il est tout simplement magnifique - si, si, je vous assure. Le long des branches, du côté dos de l'arc, des symboles et des runes sont gravées dans le bois, tel un filigrane incrusté.

"Si vous voulez bien me suivre, Mademoiselle."

Je suis d'un pas timide l'armurier, - qui vient de me couper en pleine description passionnée, accessoirement - qui m'ouvre une porte, puis s'efface pour me laisser passer. Poussée par Tenten et Naruto, je sors dans un petit jardin reconverti en terrain de tir et d'entraînement. Au fond, près du mur, quelques épouvantails un peu amochés, roussis, ou aplatis, servant vraisemblablement de cibles. Le propriétaire suit de près Naruto, les bras chargés d'un faisceau de flèches. Il en extrait une demi-douzaine qu'il me présente très respectueusement. Je les prends en souriant et les plantent dans le sol face à la cible la plus proche.

Je prends fermement l'arc et encoche une première flèche -empennage en aigle, la classe - et bande l'arc. Je force un peu, mais la corde vient tout de même frôler mon nez. Je bloque ma respiration et ouvre ma main droite. L'arc revient en position normale, propulsant la flèche qui s'envole et passe deux bons mètres au-dessus de l'épouvantail. Elle va se fracasser contre le mur de fond et se casse en deux. Je grimace et lance un regard d'excuse derrière moi. Naruto m'encourage d'un grand sourire et Tenten s'exerce à l'autre bout du terrain. Parfait, personne pour se moquer de moi. L'armurier s'approche précautionneusement, tandis que j'encoche la seconde flèche.

"Si je peux me permettre... Cet arc est spécialement conçu pour le combat en forêt, donc à courte et moyenne portée. Sa puissance est grande et, à cette distance, la flèche ne retombe pas, grâce à la vitesse. Ne levez pas tant votre regard et votre main gauche. Oubliez la gravité, car à cette vitesse, elle n'agit pas."

Je bande de nouveau l'arme qui se courbe plus facilement qu'à mon premier essai, tout en pensant aux conseils prodigués par l'armurier. Tirer comme à courte portée ? A cette distance ? Un tel arc n'existe pas - non, c'est absolument impossible. En tout cas, pas chez moi.
Mais il n'existe qu'une manière de s'en convaincre, pas vrai ?

J'abaisse ma main gauche et j'aligne à mon oeil droit, le sommet de la poignée et la cible. J'ouvre grand mes oreilles et, simultanément, la main droite. J'écoute. L'arc se déplie si silencieusement que c'en est dérangeant. La flèche part en trombe, sifflant doucement et se plante dans l'un des bras de la cible. Je baisse le bras, étonnée. Pas un poil de déviation vers le bas. La puissance de cet arc est impressionnante. Mais il y a un os.

La puissance d'un arc dépend de pas mal de facteurs, mais pour une même puissance délivrée, il faudra plus de force pour bander un arc court qu'un arc long - logique non ? Mais pour obtenir une puissance telle avec un arc aussi court que celui que j'ai entre les mains, il faudrait être Hercule et Schwarzenegger réunis - carrément. Or, je suis loin d'être costaude. Donc, mathématiquement, il y a un truc qui cloche.

Je me retourne vers le ninja blond qui se tient toujours derrière moi. J'essaie de lui expliquer ce que je pense de cet arc, mais il ne sembla pas trop s'en préoccuper.

"Ah, c'est compliqué ton truc. Il marche ton machin, non ? Pourquoi tu te prends la tête ?"

En un sens, il a raison. Je pose tout de même un oeil perplexe sur le bois sous tension entre mes mains, si léger et si fluide. Je ne comprends pas - et ça m'énerve ! Heureusement, mon sauveur revient ! Le vieil homme reprend l'arc et me désigne les runes gravées sur les branches. Il se rend visiblement compte que je ne pige rien à son ouvrage.

"Voyez, ce sont plusieurs sceaux retenant une grande quantité de chakra. Utilisé par une personne "neutre" (sans malaxation de chakra), à chaque tir, les sceaux relâches une petite décharge de pouvoir, qui renforce la puissance de l'arc. Et ceci, jusqu'à l'épuisement du chakra stocké."

En démonstration, il encoche une flèche, bande l'arme sans efforts et tire. La flèche file et se plante violemment au centre de la cible, ébranlant l'épouvantail qui grince et vacille.

"Mais, avec un archer sachant utiliser son chakra, il est possible, dès qu'on courbe l'arc, de lui injecter une certaine quantité d'énergie, proportionnellement à la puissance que l'on souhaite obtenir. Sans être plus dur à tendre, l'arc développe une puissance bien plus grande. Parfait pour le combat."

À nouveau, il encoche et plis l'arme. Puis l'air se dilate autour de ses mains. Coup de coude de Naruto qui souffle.

"Regarde, il malaxe son chakra."

Oh que oui, je regarde ! À cet instant, le vieil armurier dégage une aura, une énergie presque palpable. Il ouvre sa main droite et décoche sa flèche. Le fin fût de bois fend l'air à une vitesse impressionnante, telle que je ne peux le suivre des yeux. J'entends juste un énorme craquement suivi d'un bruit sourd.

La cible a disparue. L'épouvantail est tombé à terre. Je m'en approche de quelques pas. Le tronc du mannequin de paille est percé de part en part par un trou béant d'une quinzaine de centimètre de diamètre. Derrière, le mur comporte une nouvelle faille, au centre duquel se trouve la flèche, intacte, profondément fichée dans la pierre.

"Le chakra renforce également la résistance et la stabilité des flèches que vous utilisez. Cela vous permet d'augmenter les dégâts et, même de transpercer certains matériaux.

Il me rend l'arc et s'efface. Tenten surgit au-dessus de mon épaule gauche.

"Alors, t'en penses quoi ?

- Et bien... Il est un peu dur à bander, cet arc.

- Tant pis, tu te muscleras. On le prend ! "

~ ~ ~ ~ ~


La journée s'étire en longueur. Je m'ennuie profondément. Tout le monde a fui la maison. Seul avec Akamaru, je traîne dans le jardin. Il est un peu plus de quinze heures, j'ai donc une bonne éternité avant que Nathanaël ne revienne. Pff... Assis sur la terrasse, je soupire bruyamment. Akamaru, couché dans l'herbe à mes pieds, pousse un jappement plaintif. Les feuilles bruissent au vent.

Je suis dans ce monde depuis deux jours. Nathanaël m'a recommandé de ne pas sortir, car je ne suis pas "discret". Mais je m'ennuie tellement ! Je veux découvrir cet étrange univers, ce mode de vie. Comme lisant dans mes pensées, Akamaru se lève et s'étire longuement. Puis il lance un bref aboiement et trottine vers la porte. Je souris et le suis.



Bon, j'admet que je suis très portée sur l'archerie en ce moment, alors j'ai tenu à être le plus fidèle possible au sujet.
Je précise que l'osage est une excelente essence pour les arcs, mais quelques se trouve dans notre univers principalement en Amérique. Veuillez me pardonner cette légère distorsion pour les besoisn de la fiction.

J'spère que vous avez aimé ! N'hésitez pas à me le faire savoir, j'en serais enchanté.

A venir, un épisode spécial références (plus dans le style clin d'oeil). Avec peut-être un concours de recherche de références ! On se donnera rendez-vous ! Au passage, celui qui trouve la référence de ce chapitre sera récompensé.... par mon respect et mon admiration ^_^

Sur ce bon surf ! Hobie ho !




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