Fiction: Rokudaime Sama

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Après trois jours de voyage, Ryugan, Itachi, Ryumaru, Neji, Naruto et Sasuke arrivèrent enfin à leur première halte, la cachette Ouest, où était retenu Suigetsu.

Ils avaient évolué par paire, Ryugan et Itachi devant, en éclaireurs, Neji et Ryumaru derrière, et enfin Sasuke et Naruto en arrière garde. Malgré les divergences de caractère de chacun, aboutissant parfois à des conflits internes au sein même des duos (surtout dans le dernier nommé), c’était l’escorte habituelle du Rokudaime, et le fait qu’elle se déplace pour quelque chose d’aussi banal que la fouille, certes tardive, de ruines d’un village vaincu alerta certains habitants. Néanmoins, tout fut gardé on ne peut plus secret. Les quelques espions de Kiri, de Kumo ou des villages mineurs déjà ralliés à la cause de ces deux mastodontes qui avaient voulu s’approcher de cette mission classé S s’y étaient cassés les dents, parfois au sens propre, et Morino s’occupait déjà de leur cas.

Ryugan, alors qu’ils entraient tout les six, pensa notamment à un jeune espion très prometteur. Il disait s’appeler Shiro Kikuchi, mais le chef du village n’en croyait pas un mot. Il faudrait qu’il s’occupe personnellement de lui à son retour.


Il chassa ces réflexions de sa tête. Il aurait tout le temps quand il en aurait fini avec la récupération des trois sujets du serpent. Pour l’heure, il devait se concentrer, les pièges étaient probablement encore actifs, et Sasuke avait avoué ne pas les connaître, étant donné qu’il ne réagissaient pas à son chakra, et qu’il n’avait donc jamais jugé utile de demander à Orochimaru leurs emplacements du temps où il était son disciple. Néanmoins, ces dispositions avaient dû être changées après la tentative de fugue qui l’avait amené dans les cachots d’Otogakure.

Le cadet des Uchiha prit la tête dans le souterrain, ayant habité pendant un temps les lieux.

Les cinq autres, guidés par lui, guettait le moindre signe de piège. Et ils eurent raison. Quelque part dans les bâtiments, un roulement se fit entendre, et le mur à leur droite fut défoncé par une énorme pierre. Sans perdre un instant, Itachi se mit en travers de son chemin, et l’éclata d’un coup de son sabre, surchauffé à l’aide de son chakra. Alors que le rocher s’était précipité vers lui, le Rokudaime n’avait même pas bougé. Il avait confiance en son escorte, son rôle était de le protéger, et ils avaient tous été formés à cette mission.


Quelques centaines de pièges plus tard, et quelques serpents géants, mygales dantesques et autres charmant monstres du genre, ils arrivèrent finalement devant une cuve d’incubation remplie de liquide et… vide ! Immédiatement, Ryugan se tourna vers Sasuke.

-Tu te fous de ma gueule ? Tu avais dit qu’il ne pouvait pas s’enfuir !

-Mais il est là. Répondit simplement le cadet Uchiha.

-Et pourquoi je ne sens même pas son chakra.

-Parce qu’il dort, probablement.

Presque comme il disait ces paroles, Les six sentirent une puissance croissante dans le bocal. Un peu comme quelqu’un qui se réveille. Et l’eau parla.

-Vous êtes qui ?

Ryugan s’avança.

-Je suis le Rokudaime Hokage de Konoha. Ainsi que ton futur maître, si tu le veux bien.

-J’ai déjà refusé l’offre d’Orochimaru, pourquoi en accepterais je une de quelqu’un de moins fort que lui ?

Ces mots eurent le don d’énerver légèrement l’Akaryu. Toutes les personnes présentes perçurent le déploiement d’énergie à l’intérieur de son corps.

-NE ME PRENDS PAS POUR QUANTITE NEGLIGEABLE ! Rugit-il tandis que des dragons de chakra écarlate jaillissaient de son corps pour s’enrouler autour du verre de la prison de Suigetsu, sans pour autant la fracturer. JE SUIS GENTIL, MAIS IL Y A DES LIMITES A TOUT !

Puis il se calma. L’eau parut soudain le prendre plus au sérieux.

-Très bien, finit-elle par dire, que dois je faire, mon maître ?

-Te voilà plus docile, fit narquoisement le chef de Konoha. Bien, d’abord, il va falloir que tu signes un contrat avec ton sang avant que je te libère, parce que sinon, je n’aurais aucune garantie que tu ne te barreras pas en courant après que tu sois sorti.

- Et je fais comment ? Parce que, je sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais je suis un peu coincé, là. Un sort imprègne cette prison, qui m’empêche de reprendre forme corporelle.

-Il n’y a aucun problème. Répondit le Yuhi.

Il sortit un rouleau qu’il ouvrit. Il était vierge. Il le posa au sol

-Tu vas répéter après moi les paroles de ton contrat. « Moi, Suigetsu,…

-« Moi, Suigetsu,…

Tandis que l’entubé parlait, les mots s’inscrivaient d’eux même sur le parchemin, en lettres sanglantes

-…jure désormais fidélité…

-…jure désormais fidélité…

-…à la personne de Ryugan Yuhi,…

-…à la personne de Ryugan Yuhi,…

-…Rokudaime Hokage de Konoha,…

-…Rokudaime Hokage de Konoha,…

-…Et au village des feuilles, auquel je consacre désormais ma vie. »

-…Et au village des feuilles, auquel je consacre désormais ma vie. »

Il y eut un instant de silence pendant lequel Ryugan inspecta le parchemin, pour voir s’il avait pensé à tout, puis l’Hokage appuya sa main dessus, et dit :

-ninpo, le sceau du pacte démoniaque.

Les lettres brillèrent un instant, puis s’enflammèrent, ainsi que le parchemin. Ryugan s’approcha ensuite de la cuve, invoquant son sabre, et la coupa en deux d’un geste précis. L’eau jaillit, puis, quand elle se fut arrêtée, une forme humaine en sortit.

Suigetsu avait des cheveux blancs mi longs qui dégoulinaient autour de son visage. Ses yeux étaient d’un vert aqueux, et semblaient assez pervertis. Mais le plus étonnant, c’était sa dentition. Toutes ses dents étaient longues et pointues. Des dents de tueur. Il se leva, nu, et laissa apercevoir un petit tatouage en forme de dragon formant un anneau et se mangeant la queue sur la nuque. Ryugan s’approcha de lui, et examina attentivement le tatouage. Le libéré tourna la tête pour voir ce que son nouveau maître examinait, et découvrit la marque. Il attendit que l’autre eut fini de la regarder pour demande ce que c’était.

-C’et la concrétisation de ce que tu m’as promis, répondit l’Hokage. Cette marque t’empêche de me faire du mal ou de me désobéir. Et en échange, elle te confère un surplus de puissance.

-Un peu comme les marques d’Orochimaru.

-Pas vraiment… d’abord ; celles d’Orochimaru augmentent les pulsions meurtrières, celle là laisse toute sa raison à l’utilisateur. De plus, le sceau du serpent agit au cœur du génome humain pour le modifier ponctuellement, au contraire de celui que je t’ai apposé, qui se contente d’augmenter les capacités de manière drastique. Bien entendu, cette technique n’est pas aussi puissante qu’une modification génétique, mais elle est moins dangereuse d’utilisation, et le niveau monte plus rapidement, et donc l’effet de surprise est augmenté. Enfin, cette multiplication ne se sent pas du tout, car elle s’applique à toutes tes caractéristiques, excepté ton chakra. Allez, testes le, qu’on voit si ça marche. Ça fait longtemps que je l’ai pas fait, et ça peut être déficient.

-Et… je fais comment ?

-Simple, tu poses tes doigts sur la marque, et tu fais couler le chakra dedans. Mais n’en fais pas trop, ou tu risques un déchirement musculaire.

-Okay.

Il fit ce qu’on lui avait dit, et aussitôt, les nerfs sur cette zone de son corps gonflèrent.

-Bien… ça à l’air de marcher. Cours un peu, histoire de savoir à quelle vitesse tu peux aller comme ça.

Il s’exécuta, et disparut aux yeux de tous, sauf des porteurs de Sharingan. Le mur devant lui se trouva bien vite défoncé. Suigetsu réapparut en marchant sur les débris du mur qu’il avait détruit en se grattant l’arrière du crâne.

-Eeeeeeh… c’est quoi ce truc ? C’est trop puissant !

-Okay, ça fonctionne. Maintenant, on va chercher la prochaine.

-La prochaine ? demanda Suigetsu incrédule. Parce qu’en plus, il y en à d’autre que moi ?

-Oui, confirma le Rokudaime.

Puis, se tournant vers Sasuke :

-Où disais-tu qu’elle se trouvait ?

-A la cachette Sud.

-La cachette Sud… murmura pensivement Juugo. Ce ne serait pas Karin, la seconde, des fois ?

-La deuxième, nous irons en chercher un autre après. Oui, c’est elle.

L’homme aqueux se renfrogna.

-Qu’est ce qu’il y a ? demanda son maître.

-Je ne l’aime pas.

-Le problème n’est pas là, tu m’appartiens, donc tu respectes mes volontés. Maintenant, allons y.

-Maître, pourrions nous d’abord faire un petit détour. Osa demander le sujet d’expérience d’Orochimaru. Ça ne prendra pas vraiment longtemps, et j’y tiens particulièrement.

-Un détour par où ?

-Par le pays des vagues, maître, car là bas est enterré Zabuza Momochi, et son épée est plantée sur sa tombe et que je souhaite ardemment la récupérer.

-Très bien. Et cesses de m’appeler maître, je ne supporte pas qu’on me lèche les pieds.

-Ce sera fait.


Chemin faisant, le nouveau ninja de Konoha put apprécier la vitesse de déplacement de ses compagnons. Ils allaient aussi rapidement que lui à son maximum, mais ne semblaient pas essoufflés. Contrairement à lui. N’en pouvant plus, il s’arrêta et demanda :

- On ne peut pas faire une pause ?

Les six autres s’arrêtèrent aussi sec, et Ryugan s’approcha de lui pour le toiser.

-Ne me dis pas que tu es déjà fatigué ?

-Ben… si.

-Très bien, on va faire une pause d’une semaine ici, le temps que tu améliores ta vitesse et ton endurance. Sinon, tu ne pourras jamais manier correctement l’épée de Zabuza.

-Qu… quoi ? Bredouilla Naruto. Une semaine ? Ryugan sama, d’une part, il aura jamais le temps de faire un entraînement sérieux en une semaine sans matos, et en plus, nous risquons chaque jours une attaque de Konoha. Nous devons rentrer au plus vite !

-Humpf, si Konoha est assiégé pendant qu’on est pas là, on aura qua faire une percée à travers les lignes. Naruto, puisque tu as l’air si pressé, c’est toi qui vas prendre son entraînement en charge. Allez, fait en sorte que dans une semaine, il soit si rapide qu’on aura fait en moins de temps que prévu le voyage.

-Attendez, intervint le futur entraîné, je ne vois pas en quoi il pourrait m’aider. Pourquoi c’est pas vous qui m’entraînez ?

-Parce qu’en ce qui concerne les armes comme les sept sabres sacrés de Kiri, c’est lui le meilleur. Naruto, démonstration.

L’interpellé soupira, puis s’entailla le pouce. Il composa quelques signes, puis apposa sa main au sol.

-Invocation !

Puis il tira de la terre la garde d’une épée. Il la saisit, et la souleva. Elle fut suivie par une immense lame à double tranchant, noire et grossière comme le charbon. Il la posa sur son épaule, puis il dit :

-Première leçon, utiliser une arme lourde (150 kilos et plus). Voici « démon d’acier », mon épée. Elle pèse environ le poids de cinquante katanas de taille raisonnable. Son tranchant n’est pas terrible, mais sa masse ainsi que les petites améliorations que je lui apporte par mon chakra comble ce petit inconvénient. Pour commencer, tu vas essayer de la soulever. Tiens.

Il lança le monstre aux pieds de son nouvel élève qui le regarda un moment effaré. Il voulait qu’il soulève… ça ? Il était déjà surprenant qu’une crevette comme lui ait pu le maîtriser à force d’entraînement, mais alors quelqu’un qui n’en avait jamais portée une seule…

Seulement, son vis-à-vis avait l’air terriblement sérieux. Donc il se baissa avec hésitation, et avança une main bafouillante vers la poignée, craignant sans doute qu’elle ne bondisse soudain pour le mordre, et s’en saisit. Puis il tenta de la dégager du sol où elle s’était enfoncée. Il n’y parvint pas. Finalement, au bout d’un quart d’heure, Naruto lui dit qu’il valait mieux laisser tomber et passer à autre chose. Avec un soupir, il invoqua à l’aide d’un rouleau qu’il gardait toujours sur lui des poids d’entraînement.


Après une semaine d’entraînement assez intensif, Suigetsu arrivait enfin à décoller l’énorme arme du sol et à la soulever de cinquante centimètres. On estima que ce serait bien assez pour manier l’autre arme, qui était bien moins lourde que celle de Naruto.

Le détour, au lieu des trois jours qu’il aurait donc dû censé durer, ne prit finalement qu’une journée. Et même avec l’énorme lame de Zabuza sur le dos, le piranha continuait à avancer bon train. Ils arrivèrent finalement à la cachette Sud.

Là, pas de pièges, mais un gardien, dont ils firent vite la connaissance. Enfin, un gardien… une gardienne, plutôt.

-QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ LA ? Hurla Karin en voyant le Kage de Konoha détruire les portes des cellules où étaient retenus les prisonniers qui lui jurèrent quasiment instantanément fidélité. VOUS ÊTES QUI ?

Sans faire attention à elle, Ryugan continua à trancher les barreaux des cages. Etant quelqu’un de sanguin, la jeune fille s’énerva d’être ainsi ignorée. Elle se précipita vers lui, poing en avant. Il ne fit pas un geste pour éviter. Neji s’interposa et attrapa le bras de celle qu’ils étaient venus chercher. Elle leva les yeux vers lui pour lui dire de la lâcher, mais elle croisa son regard, et le monde s’arrêta pour elle. Coup de foudre. C’est à peine si elle entendit le Rokudaime finir de libérer les détenus.

Le chef de Konohagakure, se tourna vers elle, et Neji se décida finalement à lui lâcher le poignet. L’effet ravageur que ses yeux neige avaient eu sur elle se dissipa très rapidement, et elle se tourna vers l’homme qui, maintenant qu’elle le voyait de face, lui inspirait le plus profond respect.

Celui-ci s’expliqua enfin.

-Bonjour. Je me présente : Ryugan Yuhi, Rokudaime Hokage de Konohagakure. Si je suis venu te voir aujourd’hui, c’est parce que j’ai besoin de toi et de tes capacités. Sasuke m’a dit que tu étais capable de sentir le chakra à très grande distance, et très précisément. J’ai besoin de ces capacités. Je me prépare à une guerre, et tu seras très utile en escorte des missions importantes pour éviter les embuscades. Mais je suis assez pressé, et j’ai besoin d’une réponse rapide. Alors, acceptes tu ?

-Et pourquoi je viendrais avec vous ? répondit la myope.

-Parce que tu seras morte dans la seconde qui suivra ton refus. Je pense que Suigetsu sera ravi de s’en charger.

Elle remarqua enfin son ennemi, une immense lame sur son dos.

-Tiens, il est là, lui. Dit-elle avec un sourire méprisant.

Puis elle réfléchit. Si elle disait non, elle crèverait. Si elle disait oui, elle trahissait son maître. En même temps, si cet homme avait pu prendre Suigetsu, c’est probablement que les rumeurs qui arrivaient depuis dix ans à la prison étaient vraies. Orochimaru était mort. Elle n’était plus tenue par rien. En plus, si elle acceptait, elle pourrait rester avec le beau gosse aux yeux blancs. Elle dit finalement :

-C’est d’accord.

-Parfait. Maintenant, il va falloir que tu signes un petit pacte pour que je sois sûr de ta loyauté et que je puisse un peu augmenter tes capacités.

-C’est okay.

Il lui fit écrire le même pacte qu’à l’autre, et ils partirent tous ensembles vers la cachette nord, l’endroit où il pensait trouver le dernier élément, Juugo des Tenpi…

Cachette Nord d’Orochimaru.

Là, les huit ne trouvèrent que des ruines bouffées par les mousses. Ils s’aventurèrent un peu à l’intérieur, mais les seules choses qu’ils trouvèrent furent des squelettes de formes étranges. Ryugan s’approcha de l’un d’eux, et l’examina attentivement.

-Il était au stade deux quand il est mort, diagnostiqua-t-il en regardant le crâne à la dentition surdéveloppée de la victime. Quoi que ce soit qui l’ait tué, c’était suffisamment puissant pour qu’il meure sur le coup, vu que la marque n’a pas eu le temps de quitter son corps.

Il descendit dans son examen, et il s’arrêta sur un trou dans le squelette aussi large qu’une bûche au niveau de la poitrine.

-Oui, murmura-t-il pensivement, très puissant…

Puis il se releva en se tournant vers les autres qui étaient dans l’attente de son verdict.

-Bon, Juugo n’est probablement pas ici. Nous n’avons plus qu’à fouiller les montagnes alentours.

-QUOI ? Protesta Naruto. Mais, Ryugan sama, ça va prendre des jours !

-Je n’en suis pas si sûr, répondit-il en regardant Karin avec un sourire.


Dehors.

-Alors, tu sens quelque chose ? demanda le Rokudaime à sa nouvelle recrue.

-Non. Désolé, Hokage sama, je crois bien qu’il est mort pour de bon.

-Je ne pense pas. S’il fait partie des Tenpi, sa seconde personnalité l’aura forcé à survivre.

-Peut être, mais même dans ce cas, il peut être n’importe où, lui répondit Naruto. On ferait mieux de laisser tomber, et de rentrer au village avant qu’il ne soit trop tard.

-Ca m’emmerderait beaucoup de rater une chance d’obtenir un guerrier si puissant…

Il y eut une petite minute de silence, puis il se tourna vers l’Hyuga.

-Neji, actives sa marque en continu, et toi, Karin, relances ton jutsu de localisation.

L’iceberg aux yeux neiges s’approcha d’elle et posa deux doigts sur sa nuque. Puis il laissa son énergie couler lentement dans le sceau.

Les nerfs de cette zone gonflèrent, et la jeune femme relança son sort. Elle ferma les yeux et les rouvrit.

-Direction Nord, nord ouest, à environ cinquante kilomètres. Suivez moi.

Et ils disparurent tous les huit dans un nuage de fumée.


Seul dans sa grotte, Juugo déchiquetait les restes des tripes d’un animal qu’il avait proprement massacré. Mais cela ne lui suffisait plus. Il avait besoin de victimes humaines. Parfois, du fond de l’abîme de vicissitude qui lui servait d’esprit, il se disait qu’il n’aurait peut-être pas dû massacré tous les prisonniers aussi vite quand un de ces imbéciles avait commis l’erreur de le libérer. Que peut-être il aurait dû les économiser, les garder en vie pour les tuer plus tard.

Désormais, le sceau ne le quittait plus. Il était perpétuellement dans cet état excitant, proche de l’ivresse, et cela lui conférait du bien être dans sa solitude.

Mais il manquait de sang humain, de cris humain, de chair humaine. Que n’aurait-il pas donné pour une seule petite victime…

Et c’est alors que débarqua dans sa grotte la puissance la plus imposante qu’il ait jamais senti.

Oui… Pas humaine, non, au dessus ! Un Être à la mesure de qui le Monde lui-même n’était pas ! Un Être digne du Royaume Supérieur ! Quel plaisir ce serait de le tuer ! Hun, hun… Sans un mot, Juugo se projeta à l’attaque.


Ryugan entra en premier dans la grotte, sentant une force qui lui était étrangement familière. Il eut à peine le temps de faire trois pas que déjà cette force l’agressait. Sans réfléchir, il lança par ses yeux une onde d’hostilité, une technique qu’il avait acquise lorsque Orochimaru l’avait traîné dans son cachot.


Juugo ne comprit pas ce qui lui arrivait. Il ne vit pas son agresseur, mais deux yeux rouges brillèrent intensément dans l’obscurité, et de cette direction partirent deux dragons rouges translucides qui l’entourèrent et dardèrent en face de lui leurs langues fourchues.

Alors, pour la première fois depuis dix ans, il sentit la marque refluer sur son corps. Prenant soudain conscience de tout ce qu’il avait fait depuis son départ de la Cachette Nord, il s’enfuit en courant au fin fond de la grotte.

Ryugan, sans se poser de question, s’enfonça dans les ténèbres, bientôt suivi par les autres.


Plus profond, infiniment plus profond, Juugo sentait toujours ses « visiteurs » approcher. Quand ils arrivèrent à son niveau, Ryugan à leur tête, il se mit à pleurer en se tenant le crâne.

-Laissez moi ! Laissez moi ! Vous ne voyez pas ! Vous ne voyez pas que je suis un monstre ! Je vais vous tuer !

Alors, Ryugan éclata d’un rire froid, et sinistre qui, s’il fit frissonner son escorte et ses deux nouvelles recrues, fit juste dresser l’oreille à Juugo.

-Hun, hun, hun, hun, hun… Voyez vous cela…

Sasuke, au bouillonnement à l’intérieur de lui, à la voix qui lui murmurait de briser le sceau, à la sensation de puissance qui l’envahit lorsque le chakra de l’esprit désormais éveillé de Madara s’insinua petit à petit dans le sien pour le corrompre, devina que ce n’était plus Ryugan qui s’exprimait. Akaryu parlait.

Naruto et Neji, eux, ressentaient la même impression, mais moins intensément, car si Akaryu était le maître direct de Madara, Kokuryu était celui de Kyubi et Byakko, et il n’était pas là.

-Hun, hun, hun… reprit le Roi Démon, un Jashiniste qui a peur de son pouvoir de tuer… Comme c’est amusant… Un Tenpi, en plus… Un de ceux qui, par le sceau héréditaire que leur a implanté Shodaime Orochimaru, ont gagné la place de première ligne de mon armée… Très amusant…

Le Sceau se répandait de nouveau sur le sujet d’expérience du Serpent. Il se releva, puis mis un genou à terre, dans une attitude de soumission profonde.

-Qui y a-t-il pour votre service ? Mon Maître…

-D’abord, relèves toi de ton hébétude ! Tu es un monstre ? Et alors ? Regardes autour de toi ! Nous sommes presque tous ici des monstres ! Regardes Sasuke : réceptacle de Madara, il a trahi tout le monde, tout ses amis, toutes ses allégeances, tout son village ! Regardes Neji : réceptacle de Byakko, il a manqué de tuer sa propre cousine, ainsi que Kyu Kyu Kun ici présent ! Regardes Naruto : fils pitoyable d’un grand homme, réceptacle (encore un) de Kyu Kyu Kun, il s’est plusieurs fois laissé emporter par la furie du Renard et à manger la chair de plusieurs hommes à même leurs corps vivants ! Regardes Itachi : ex réceptacle de Madara, il l’a perdu quand il a quitté Konoha et s’est éloigné de moi après avoir massacré sa famille ! Et enfin, regardes, le fin du fin : moi, le Maître des monstres. En tant qu’Akaryu, j’ai perpétré plus de massacres que soixante générations de Shinobis ; mais le vrai propriétaire de ce corps, qui m’a demandé d’intercéder auprès de toi en sa faveur, n’est pas mal non plus : à cinq ans, il a tué son propre père, recevant du même coup mon âme. Et, encore une fois, regardes : Y’en a-t-il un seul qui semble ici regretter ses actes ? Non, pas un. Alors, franchement, de quoi peux tu avoir peur ainsi entouré ? Maintenant que tu as regardé, écoutes. Ecoutes, c’est probablement le dernier ordre que je te donnerais. Suis mon imbécile d’hôte, et il t’apprendra à maîtriser la fureur du sceau, comme lui-même l’a fait. Il peut même me soumettre à ses fantaisies, désormais. Si ce n’est pas un comble, ça ! Car ne vas pas t’imaginer que j’ai fait tout ce petit discours de bonne grâce, si j’avais eu ma totale liberté, je t’aurais probablement dit de continuer dans cette voix, de laisser le sceau te dominer, et de massacrer tout le monde, moi excepté. Enfin… Bon, je sens que Ryugan baka veut reprendre le contrôle. Je crois que je vais devoir à regret le lui laisser. Mais avant que je ne parte, Jashiniste, souviens toi de ce que je t’ai dit…

La pression qui avait envahi la caverne disparut, et le sceau de Juugo s’estompa de nouveau. Ryugan, redevenu normal, demanda seulement :

-Alors ?

Juugo lui répondit fermement, sans hésiter :

-Je viens… mon Maître.




Alors, c'était comment ? Au départ, je pensait pas faire intervenir Akaryu, donc, désolé si c'est un peu lourd. Voilà, voilà...

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