Fiction: Rokudaime Sama

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L’éminence grise d’Iwa était assise sur un fauteuil de torture au milieu d’une salle obscure. Ses bras étaient liés aux accoudoirs et ses jambes à celles de son siège. Combien de temps il était resté là ? Il n’aurait su le dire. Il était à peine nourri, abreuvé, et on le laissait faire ses besoins sur lui. Il savait que tout cela était pour le briser psychologiquement. Sa cellule n’avait pas de fenêtre, et la seule ampoule de la salle était éteinte. Au bout de ce qui lui sembla être plusieurs années, quelqu’un entra finalement. Il distinguait difficilement une silhouette, à cause de la lumière qui agressait ses yeux désormais habitués à l’ombre. La personne referma la porte derrière elle, puis actionna l’interrupteur qui commandait à l’unique éclairage de la pièce. Le prisonnier ferma rapidement les yeux. Bordel ! Comment une si petite ampoule pouvait-elle avoir autant de puissance ? Il lui fallut dix bonnes minutes pour retrouver toutes ses capacités visuelles. Il put alors détailler son interlocuteur. De taille moyenne, il avait les cheveux noirs ramenés dans un catogan court sur le haut de son crâne, un air assez blasé sur le visage, un grand manteau de teinte sombre et une clope qui dégageait une puanteur insupportable au bec. Son visage était émacié et il possédait une grasse toute féline.

-Ho, ho, ne serait ce pas Shikamaru Nara, railla l’enchaîné, le plus faible des quatre capitaines de la Brigade des Sushins ?

La réaction fut immédiate. Il vit à peine les doigts de son ennemi esquisser un signe, et un dragon d’ombre l’enroula et darda sa langue fourchue en face de lui.

-Je ne suis pas d’humeur à rire, Seto. L’avertit le manipulateur d’ombre. On m’a refilé une responsabilité bien galère, celle de Tsuchikage intérimaire, et c’est l’unique raison pour laquelle tu n’as pas été torturé ces deux dernières semaines. Alors maintenant, tu vas me dire ce que tu sais d’Akatsuki ou bien tu vas souffrir.

-Akatsuki ? Qu’est ce que c’est ?

-Ne te fous pas de moi, fit son interlocuteur en s’approchant, je sais que tu es leur agent permanent à Iwa. Réponds.

-Très bien, je vois que ma situation n’est pas au mieux. Néanmoins, dans le souci de ne pas l’empirer, je pense que je vais me taire.

-Comme tu veux. Répondit Shikamaru en lui enfonçant sa cigarette dans l’œil d’un mouvement si vif qu’il n’eut pas le temps de refermer sa paupière.

Seto hurla de douleur.

-Bon, tu es mieux disposé pour une discussion, maintenant ?

-A… allez vous faire foutre.

-Soit.

Il alla à la porte, l’ouvrit, et laissa entrer une femme du même âge que lui, avec un visage d’ange et des yeux de neige.

-Hinata, je te le laisse. Veilles juste à ce qu’il reste en vie. Moi, je vais faire appeler Morino sama.

-D’accord, mon amour, répondit la nouvelle venue avec une certaine candeur.

Seto rigola intérieurement. Qu’est ce que le nouveau Tsuchikage espérait que cette gamine apparemment très fleur bleue allait lui faire ? L’homme en noir sortit et referma la porte derrière lui. Hinata activa ses Byakugans, repéra les points les plus sensibles de sa victime, et commença à les exploiter en y insufflant son destructeur chakra Doton. Le prisonnier cria.


De l’autre côté de la porte, Shikamaru s’alluma une nouvelle cigarette. Il sourit en entendant les premiers hurlements. Hinata n’était vraiment pas douce… « Bien fait pour toi » pensa-t-il « tu m’a fait gâcher une clope pour rien. »

Et il monta les escaliers vers son nouveau bureau pour envoyer un message à Konoha afin de réquisitionner Ibiki.


Une semaine plus tard.

-Alors, Ibiki sama, il a parlé ? demanda le nouveaux chef des roches

-C’est un coriace, Koku taichô sama, ou plutôt Tsuchikage sama, devrait je dire, répondit le maître tortionnaire avec un demi sourire en essuyant ses mains pleines de sangs, mais j’ai fini par le faire parler.

-Alors ?

-Alors il prétend n’avoir aucune idée de l’identité du chef de l’Akatsuki. Il a juste pu me mentionner le nom de son maître, Deidara, ainsi que la probabilité d’une attaque prochaine sur Konoha, directement menée par l’Organisation, cette fois.

-Très bien, je pense qu’il a dit tout ce qu’il savait. Vous pouvez rentrer à Konoha.

-Hai, fit l’autre en s’inclinant.

Son invité parti, il appela les nettoyeurs pour finir le boulot, puis il retourna s’occuper de la finance du village.


Académie de médecine de Konoha.

-Godaime sama, je vous ordonne de me libérer ! Hurla pour la centième fois Sasuke, attaché depuis une semaine à son lit (la première, il dormait, suite à l’utilisation excessive de son œil).

-Désolé, Uchiha, mes ordres, je les prends chez l’Hokage ! répondit l’ex-chef du village.

-Tant qu’il est absent, rien ne vous autorise à refuser l’ordre d’un supérieur, même si vous êtes ancienne Hokage ! Or, en tant qu’Aka taichô, je suis votre supérieur !

-Oh ! Dans ce cas, « Aka taichô sama », je vous conseille de regarder ceci ! dit-elle en sortant de sa poche un rouleau de mission.

Elle le déroula et il put lire :

« Mission de classe S : guérison.

Suite à une utilisation trop poussée d’un pouvoir spécial, Sasuke Uchiha, Suzaku no Aka taichô, doit se reposer. Néanmoins, il est plus qu’à craindre qu’en dépit du bon sens, il cherche à ignorer cette contrainte. Or donc vous avez pour mission de le maintenir en place le temps de son rétablissement complet, c'est-à-dire quatre semaines. Vous avez carte blanche.

Yuhi Ryugan

Konoha no Rokudaime Hokage »


Ayant terminé sa lecture, il demanda :

-Et alors ?

-Alors, môssieur Uchiha, vous avez encore une semaine à passer ici, fin de la discussion ! Maintenant, je voulais te prévenir que Ryugan passera te rendre visite dans une heure, pour affaire importante, paraît-il.

Comme annoncé, après un tour d’horloge, le Rokudaime arriva. Il s’assit sur la chaise au chevet de Sasuke, et fit une réponse anticipée à toutes ses interrogations.

-Sasuke, comme tu le sais, malgré la victoire sur Iwa, Konoha est sorti très affaiblie de la confrontation. Beaucoup de ninjas sont morts dans les combats, sans parler des dégâts subis par la Brigade. Bien qu’aidé de Kaze no Kuni et Tsuchi no Kuni (enfin, l’aide de ce dernier pays n’est pas vraiment volontaire, mais de toute façons, ils n’ont pas le choix), nous aurons du mal à nous relever. Par ailleurs, même si il a perdu énormément de soldats dans cette bataille, le Mizukage reste le moins atteint. Or, nous sommes officiellement en guerre contre lui. Nous pourrions certes le renverser facilement à trois villages cachés, mais j’ai appris qu’il avait signé un traité d’alliance avec Rai no Kuni, et qu’ils vont tout les deux nous tomber dessus très bientôt dessus. De plus, ils vont probablement réussir à réunir tous les villages mineurs de leur côté. Ce qui fait qu’ils auront une puissance numérique supérieure à la nôtre. De fait, afin de rééquilibrer la balance, nous devons réunir une grande puissance qualitative. Konoha aura besoin de temps pour se relever, et avec le commencement prochain des grands affrontements, nous devons lui réunir des défenseurs compétents pour une stratégie de positions avec plusieurs point piliers. Peu après que nous soyons rentré à Konoha, tu m’a parlé de trois personnes que tu pensait utiliser pour tuer ton frère. Penses-tu qu’elles soient encore en place ?

Le jeune Uchiha réfléchit un instant.

-Je pense que oui. Enfin, pour Suigetsu, c’est sûr, il est enfermé dans un aquarium autoalimenté. Karin… Elle est tellement fidèle au serpent qu’elle doit toujours garder sa prison. Quant à Juugo… lui, il doit encore être enfermé dans sa cellule. D’ailleurs, il doit y être mort de faim, à présent. Ne comptes pas trop sur sa survie, mais vas quand même voir s’il est en vie.

-Très bien, fit le Rokudaime en se levant pour partir, remets toi vite, nous partons dans une semaine avec Neji, Itachi, Naruto et Ryumaru. Nous devons faire au plus vite.


Une semaine plus tard, à la porte Nord de Konoha.

Quatre silhouette, trois vêtues de rouge, deux de blanc et une de noir, s’apprêtaient à partir.

-Au fait, demanda Naruto dans un éclair de lucidité, qui s’occupe de nos Genins, à Sasuke et moi.

-Ceux de Sasuke vont avec Anko et les tiens avec Ibiki, répondit le Rokudaime en réajustant son long manteau, tic qu’il avait lorsqu’il était nerveux.

Le Gardien Est, le Gardien Nord et l’Aka taichô le regardèrent avec des yeux gros comme des melons. Ils confiaient ses propres enfants à ces deux fous ? (Et les leurs accessoirement.)

C’est cette dernière pensée (ainsi que celle que leurs mômes étaient avec Ibiki) qui fit dire aux deux Uchihas, en même temps :

-Ryugan san, sois franc, ai-je une chance de revoir mon fils en vie ?

-Oh, arrêtez de geindre, les secoua leur supérieur, Ibiki est très sympa quand on le connaît.

Il y eut un moment de silence sceptique, puis il se reprit :

-Bon, d’accord, sympa n’est peut être pas le mot approprié, disons juste vivable. Allez, maintenant, allons y.

Et tous les six partirent.

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