Fiction: L'envol du phoenix

Le temps presse à présent et l'Hokage décide de sortir les grands moyens ! L'entraînement spécifique pour chacun des anciens genins commence, plus que quelques mois avant que le groupe HOPE ne lance sa dernière mission de sauvetage de Sasuke ! Quel présage apportera donc le phoenix ? Allez lire cette fic sur fanfic-fr !
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Fan_à-tics (Féminin), le 31/08/2008
La suite du chapitre sur Temari et Shikamaru, le prochain est sur Ino, Sai, (et entre parenthèse Kakashi et Anko)

Merci pour les commentaires, ils me font très plaisirs et me donnent le courage de continuer !




Chapitre 22: Shikamaru le génie



-chapitre 19- (partie 2)



Shikamaru reprit son souffle avec difficulté. Il essuya prestement son front couvert de sueur et jeta un regard à son adversaire.

Hidan se tenait à plusieurs mètres de lui, il arborait le sourire narquois qui lui était propre.
Pourtant il n’avait pas de quoi rire, ce grand vaniteux…C’était plutôt à Shikamaru de sourire.

Dix longues minutes qu’ils combattaient, et il l’avait tenu en échec, ne lui laissant aucune échappatoire, aucun répit.

Personne ne le croirait, s’il avouait avoir commencé la bataille au milieu de la forêt, tout simplement parce qu’il ne restait plus beaucoup d’arbre pour en témoigner.
Remarque, Hidan et sa faux, à défaut de frapper le Nara, tranchait net les troncs.

Aux premiers abords, on pouvait plutôt penser à une brusque zone déboisée, avec juste quelques cadavres de verdures, à moitié arrachés, striés, voire coupés.
Le sol n’en menait pas large non plus, le seul moyen que Shikamaru avait trouvé pour empêcher Hidan de finir son cercle maudit était de détruire le sol, ce faisant, il était impossible de continuer le rituel, et il était hors de danger.

De ce fait, entre les quatre arbres encerclant la plaine, à moitiés détruits, supportant vaillamment le combat malgré les kunai planté en leurs centres et les marques de coups, le sol défiguré, parsemé de cercles incantatoires incomplets, Shikamaru trouvait vraiment déplacé le sourire de son ennemi.

Il le tenait.

Il avait besoin d’une distraction, juste une petite distraction pour entamer la phase finale de son plan, et une idée germait déjà dans son crâne.
Ses dents se resserrèrent sur sa cigarette, éteinte depuis longtemps.

Shikamaru se jeta sur son adversaire, les poings spéciaux de son défunt sensei aux poings. Hidan bondit en arrière pour éviter, sachant parfaitement qu’ils étaient chargés d’élément vent.
L’ananas frappa dans le vide, mais il enchaîna, encore et encore, pour la première fois de sa vie il refusait d’abandonner.

Le membre de l’akatsuki retint une moquerie, quand un énième essaie de son adversaire échoua de peu, le coup d’estoc renforcé par la bise lui frôla le ventre sans même le toucher.
Soudain, l’homme aux cheveux blancs sentit ses muscles se raidir, même sa sueur cessa sa course effrénée le long de son échine.
Il osa à peine jeter un coup d’œil à ses pieds.

Pourtant sa propre ombre l’avait trahi en s’unissant à celle du jeune homme, il ne se trompait pas.
Mais comment, le lieu était en plein soleil, et il avait surveillé attentivement ce pouvoir, en restant toujours à une distance de sécurité !

-Tu croyais quand même pas que je me fatiguais pour rien ?

La voix de Shikamaru le tira de ses interrogations, il ne put relever la tête que pour voir la lame s’abattre sur lui, balafrant méchamment sa joue.
Les yeux ronds comme des soucoupes, il passa une main incrédule sur sa cicatrice qui saignait abondamment.

-Tu connais les charlatans du nom de magicien, j’ai fait pareil qu’eux, j’ai fait en sorte que tu te concentres sur un point, pendant que je manipulais mon ombre derrière ton dos…

-Mais…Mais j’étais trop loin de toi pour que… ! S’écria le faucheur.

-Quand j’utilise l’élément vent, je soulève des grains de poussières, des feuilles mortes, et tout cela a une ombre, dont je peux me servir ! Notre corps à corps avait deux avantages, détourner ton attention, en te gonflant d’orgueil vu que tu esquivais tout facilement, et me permettre de t’atteindre pour t’immobiliser ! Expliqua le gardien de cerf.

Il avala de travers sa salive.
Il l’avait.

Shikamaru eut un bref soupir fier; il enleva sa cigarette de sa bouche avec nonchalance et la jeta au visage de son adversaire, ce qui eut le don de mettre en rogne celui-ci.

-Je suis immortel ! Tu ne pourras jamais gagner quoi que tu fasses ! Ta technique a une limite de temps, je finirai par m’en sortir et là tu le paieras cher ! Gronda-t il avec démence.

Mais Shikamaru ne l’écoutait pas, il ne l’entendait plus, sa seule pensée se tournait vers son professeur, son sensei qui avait payé de sa vie toutes les informations rapportées qui lui permettait aujourd’hui de vaincre son assassin.
Il songeait à cet enfant qui ne connaîtrait jamais son père, à cette pauvre Kurenai qui l’élèverait seule…

Il observa les lames ondulées d’Asuma, sentant revenir en lui cette tristesse, cette haine dévorante qui l’avait poussé à s’entraîner, jour après jour, qui l’avait maintenu en vie pendant deux longs mois…

Alors, pendant que l’homme aux cheveux blancs, pris dans sa folie, le menaçait de la plus horrible mort qui soit, alors qu’il sentait ses forces décliner et sa prise des ombres se retirer, il brandit son bras et frappa.

Il frappa de toutes ses forces, la sienne ; mais aussi celle de tout ceux qui ne pouvait pas se venger, celle de ce petit être encore trop faible qui grandissait dans le ventre d’une mère affaiblie par la perte de son amant, celle du tant regretté…

Est-ce le crack retentissant qui se répercuta autour d’eux, la nuée d’oiseau effrayée par le bruit qui s’envola, en tous cas, Hidan ne comprit qu’après coup, que sa mâchoire se brisait.
Il ne s’en rendit vraiment compte, qu’après avoir heurté le sol violemment, qu’après avoir craché une gerbe de sang et quelques dents : Seulement quand en voulant crier de douleur, il n’émit qu’on borborygme inaudible.

Sa main se crispa sur le manche de son arme, et il fixa avec fureur ce morveux qui lui tenait tête, qui contemplait son bras tremblant couvert de son propre sang. A cet instant précis il se promit de torturer cette sale peste qui l’avait défiguré.

Et le destin lui envoya sur un plateau d’argent le moyen d’y parvenir…


Quand Temari arriva en titubant sur le champ de bataille, elle faillit s’effondrer, mais elle se retint à un kunai fortement planté dans un des quatre troncs survivants. Elle voyait flou, les cheveux blancs d’Hidan à terre se mélangeaient dangereusement au noir et au rouge de sa cape…
En vérité la seule silhouette qu’elle discernait nettement était celle du Nara haletant à grosses gouttes.

Il lui tournait le dos, il ne la voyait pas, lui…Elle n’avait qu’à faire quelques pas pour le rejoindre, que quelques pas pour lui donner cette baffe tant méritée.

Temari retint un cri de colère trop intimement mêlé à un soupir de soulagement à son goût.
Rassemblant tout ce qui lui restait de force en elle, croyant son ennemi mort, les ennuis passés, le pire derrière elle, elle cria son nom.


Shikamaru eut un imperceptible frisson à l’entente de son nom. Doucement, il se retourna, craignant de comprendre la situation, craignant de voir que son petit sketch de trahison n’ait pas suffit et qu’elle l’ait suivi, craignant qu’il y est un autre mort à ajouter.

Mais non, il avait raison.

Son sang se glaça à cette vue apocalyptique, la chair de poule le saisit tout entier alors qu’impuissant il voyait la blonde de Suna accrochée à un arbre, les vêtements couverts de sang, une étrange poupée au manche de deux petits éventails ébréchés.

-Temari !

Le cri lui échappa, le dernier souvenir de son éducateur se superposa à celle de la jounin du pays du vent, arrêtant le souffle du chunin plus efficacement qu’une attaque adverse.

La peur lui nouant l’estomac, il se précipita vers la femme en piteux état, celle-ci souriait étrangement, semblant sur le point de tomber raide morte dans la seconde.

Le Nara la prit par les épaules, constata incrédule qu’il ne remarquait aucune plaie grave sur le corps de Temari mais du l’appeler plusieurs fois pour qu’elle semble enfin prendre conscience qu’il lui adressait la parole.

L’appréhension lui contracta le cœur, il n’avait pas l’habitude de la voir dans un tel état de faiblesse…Son regard se posa sur la figurine couverte de croix qui représentait la blonde.

Une croix à l’épaule sur la poupée, une inquiétante tache de sang sur l’original, l’œil droit balafré sur le simili, du sang coagulé imprégnant ses beaux cheveux blonds et inondant le côté droit de son beau visage…
Impossible…

Pourtant quand Temari voulut lui foutre une baffe, et que celle-ci tomba presque dans ses bras, il vit avec horreur que tout le dos de son kimono était imbibé de sang encore frais cette fois, de même que la face arrière de la poupée était méconnaissable sous toutes les croix…

-Temari qu’est ce que c’est que ce….
Mais il ne put terminer sa phrase, la femme lui avait agrippé le col si durement qu’il pensa une seconde s’être fait du souci pour rien.
-Idiot ! Crétin ! Incapable ! Lâche ! Tu te rends compte de la trouille que j’ai eu ! Tu te rends comptes de ce que tu as fait ! Comment as-tu pu trahir konoha ! Comment as-tu pu fuir comme ça !

Et les insultes suivaient, et les questions venaient inlassablement.
Temari voulait lui jeter à la figure tous les doutes, toutes les peurs qui l’avaient malmenée depuis son départ, elle voulait des réponses, elle voulait lui montrer à quel point il avait eu tort…

Le brun tentait tant bien que mal de répondre, de la rassurer, de lui demander de se calmer, mais le son de sa voix ne parvenait même pas jusqu’à elle, la peine et fureur la coupait du reste du monde, alors elle continuait de le frapper faiblement du poing en l’insultant de plus en plus mollement. Ses cris hystériques se changeaient peu à peu en une plainte incompréhensible, en une question vitale.

-Temari calme toi ! Temari c’est bon je suis là maintenant !
-Idiot, tu tiens vraiment à être un déserteur comme Sasuke ! Si tu es un génie comment as-tu pu agir aussi bêtement ?
-Mais qu’est ce que tu crois enfin fille galère j’avais réfléchis !
-Tu nous as abandonné, tu as vendu tes camarades qui comptaient tous sur toi juste pour vaincre un membre de l’Akatsuki ! Tu n’es qu’un..qu’un…
-Justement tu aurais du partir et me laisser comme le sale traître que je suis ! S’emporta Shikamaru en la rejetant. 0Tu aurais du fuir et me laisser me régler ça au lieu de te mettre en danger ! Regarde dans quel état tu es, tu crois pouvoir aider Naruto comme ça ? Tu ne seras rien de plus qu’un poids pour Hope !
-Tu aurais pu mourir ! Seul contre deux membres de l’akatsuki tu n’avais aucune chance !
-La confiance règne, je vois que tu crois bien en moi et en mes capacités…

Une dispute sourde débuta, entre Shikamaru qui envoyait des reproches qu’elle n’entendait même pas ; et elle qui continuait ses questions.
La scène ne ressemblait plus vraiment à un combat.

*Les anges proposent du pop corn à Hidan*

Le membre de l’Akatsuki, bien que soulagé d’avoir une petite pause imprévue pour reprendre ses forces ; ne fut pas vraiment ravi d’être ainsi oublié par son adversaire. C’est vrai quoi, il venait de lui prophétiser une mort atroce, on ignore pas une menace de mort habituellement surtout quand celle-ci était prédite par le prophète qu’il était !

Pendant que les deux gamins se chamaillaient, le regard de leur adversaire coula vers son arme. S’il n’avait pas eut la mâchoire en bouillie, il aurait probablement sourit, mais quelque chose lui disait que cela ne lui ferait pas du bien…
Néanmoins, si les deux mioches le croyaient fini, ils avaient tort. Sa main atteignit sa faux.


Temari avait la tête qui tournait, les mots qui sortaient de la bouche de Shikamaru n’étaient que des vrombissements assourdissants lui perçant les tympans. Il ouvrait la bouche, et elle ne percevait rien qu’une immense cacophonie où se mêlaient ses propres pensés et les souvenirs des paroles de son frère.
Soudain, alors qu’elle relevait la tête pour plonger son regard bien meurtrier dans celui paniqué du Nara, elle vit très nettement une lame acérée leur foncer dessus.

Elle dut dire quelque chose, car Shikamaru lui saisit aussitôt le bras, et l’entraîna avec lui dans une roulade d’esquive.

Bizarrement l’adrénaline, la surprise du à l’attaque, lui remit les idées en place, le paysage redevint plus clair, et pour la première fois depuis qu’elle l’avait retrouvé, elle pu entendre distinctement le mot de Shikamaru, quoi qu’elle pouvait aisément le deviner :
-Galère…

Mais pour une fois cela décrivait parfaitement ce qu’elle pensait.

Le brun se tourna vers elle :
-Tu pourras éviter ses attaques ?
Non bien sur que non, déjà que bouger elle ne le sentait pas, alors encaisser à un autre combat, même en tant qu’appât…
-Est-ce que tu te sens capable de fuir ? Enchaîna Shika en l’absence de réponse.
Il croyait au miracle celui là, c’en était déjà un qu’elle tienne encore debout, ce n’était que grâce à sa volonté de fer qu’elle supportait un tant soit peu la douleur, si elle fuyait, elle l’abandonnait, et cela ni le corps, ni même la volonté ne l’accepterait.
Le génie dut le comprendre car il siffla entre ses dents un : « fille galère » avant de froncer les sourcils et de se masser les tempes.
Apparemment elle lui causait plus de tracas que ne lui apportait du renfort...
Finalement, Shikamaru lui lâcha la main et fit le signe de la prise des ombres, il lui expliqua brièvement que si Hidan la touchait et dessinait un cercle à ses pieds, c’en était terminé.

La faux revint à l’attaque, avec la kunoichi pour cible précisément, Shikamaru bondit sur le côté, Temari, laissée seule, ferma les yeux, attendant le coup fatale venir, mais rien ne vint.

Elle papillonna des paupières, et se rendit compte que son corps se mouvait seul.
Non ce n’était pas ça…
La ninja de Suna observa incrédule son ombre étroitement liée à celle du Nara, tandis que celui-ci faisait des pieds et des mains pour lui faire éviter les assauts ennemis.
Comment pouvait il faire cela aussi aisément ? Savoir se servir de son propre corps, en connaître les limites et le maîtriser relevait déjà de l’exploit pour bien des combattants, mais lui, lui il parvenait également à le faire avec un autre métabolisme que le sien !
Quand il voyait la faux foncer, il parvenait à s’identifier à elle et à prévoir le meilleur mouvement d’esquive.
Plus complexe que de la géométrie dans l’espace, il faisait évoluer une personne dans l’univers réel…
Un Génie, il n’y avait rien qui le définissait mieux.
Il parvenait à s’accommoder à n’importe quelle situation même les plus ardues : alors qu’elle devait probablement être un boulet à ses pieds, il l’avait transformée en une chance de vaincre !

Enfin, en parlant d’elle ainsi, elle avait l’impression d’être un pion plus fortement que jamais…

Hidan grimaça, et avec tout le bas du visage en sang il parvint même à arracher un frisson à Temari.

Temari et Shikamaru se mirent à courir avec synchronisation, quoique cela fût inévitable avec la technique… Le Nara fit une cabriole pour que Temari évite une nouvelle fois la faux, peu à peu ils prenaient en tenaille Hidan.

Alors qu’ils croyaient enfin le tenir, que Shikamaru et Temari sortaient au même instant un kunai pour achever l’homme aux cheveux blancs, celui-ci sauta en arrière, le manche de son arme devint flasque et entoura les deux ninjas à la manière dont ils avaient piégé son possesseur.

Temari osa à peine regarder derrière elle, la pointe de la lame en biais les toisant tel un serpent le fait avec sa proie.
Malgré son cerveau embrumé, elle comprit en une seconde la situation.
Si Shikamaru esquivait pour elle, c’était lui qui se prenait le coup mortel, et si au contraire il ne tentait rien, la ninja de Suna y passerait…

Elle repensa aux paroles de son frère.

Temari observa le Nara avec un regard résigné, le pauvre était déjà à bout de force, il gaspillait ses réserves de chakra en la protégeant…Elle ferma les yeux en soupirant : « Tu es le seul capable de le battre ».
Le visage du génie se décomposa.

Sa mâchoire se crispa, ses poings se serrèrent, et alors que cette phrase tombait, son esprit foudroyant répondait aussitôt « hors de question de te sacrifier ».
Il plongea à terre à plat ventre.
La lame s’abattit sur le brun tel un rapace.

Le Nara roula sur le côté pour lui échapper et para alors la lame de la faux avec les poings de son sensei. Il abandonna alors un des précieux héritages de son professeur pour fuir indemne avec Temari loin du tranchant meurtrier de l’arme d’Hidan.
La shinobi de Suna atterrit plus ou moins durement sur le sol et l’observa, ébahie.
Pourquoi ne l’avait il pas sacrifiée comme le dictait le code des ninja au lieu de se compliquer la vie ainsi ?
Shikamaru ignora le regard qu’elle lui lança et reprit le combat avec la même tactique. En face Hidan fulminait.

La faux repartit à la charge, encore une fois droit sur Temari, Shikamaru réussit tant bien que mal à la parer pour elle…

Rapidement pourtant il s’épuisait, il n’allait pas tenir à ce rythme…Alors qu’une nouvelle offensive était lancée à son encontre, Temari vit l’étreinte qui unissait leurs deux ombres se briser. Shikamaru, la respiration sifflante n’avait pas put la tenir à une telle distance dans son état. Elle tenta vainement de reprendre elle-même le contrôle de son propre corps, mais son cerveau refusa toute opération, elle s’écroula à genoux.

Hidan parvint à esquisser un rictus mauvais.

Le génie réagit au quart de tour, remarquant son soudain relâchement il refit les mudras de l’emprise des ombres et réinstaura le maléfice.
Seulement ce n’était pas la blonde qu’Hidan visait.
La faux changea subitement de trajectoire, et se retourna vers le Nara. Celui-ci trop concentré sur sa technique ne pressentit l’attaque que trop tard.

-SHIKAMARUU !

Il discerna son cri avant que la lame ne lui lacère le torse.
Le sang gicla, le brun tomba au sol avec une grimace douloureuse, le souffle court, les yeux dans le vague.

Temari à genoux plus loin sentit sa technique disparaître, l’ombre de Shikamaru partit rejoindre lentement le corps ensanglanté du Shinobi.
La kunoichi, les yeux écarquillés, ne parvint pas à assimiler la vérité.
Hidan lécha avidement le sang sur sa lame.

-C’est fini morveux ! Tu vas payer maintenant ! Hurla-t il dans un rire fou.

Le corps de Shikamaru se recroquevilla sur lui-même, cachant son torse, face contre terre, parcourut de soubresauts, le Nara foudroya du regard son ennemi vainqueur.

Temari incapable du moindre mouvement, secouée par des tremblements terrifiés, ne semblait plus apte à quoi que ce soit…Si ce n’est regarder son amour étalé face contre terre, agoniser…

-Non…Murmura-t elle.

Le génie tourna la tête vers elle et eut un sourire étrange à son adresse. Un sourire qu’elle ne lui avait jamais vu…
Un sourire de condamner.

-Tu comprends pourquoi j’ai joué aux traîtres ?

Un sanglot remonta le long de la gorge de la kunoichi, bloquant tout en elle : sa respiration, son cœur, sa conscience, détruisant d’un seul coup d’un seul tous ses préceptes, toutes ses règles de vie.

Elle fondit en larmes.

S’il avait fait ça c’était uniquement pour protéger ses camarades, pour que ceux-ci ne soient pas impliqué dans un combat aussi dangereux, pour que Hope continue, pour qu’il soit le seul à mourir en cas d’échec…

Les larmes roulaient sur ses joues sans retenue, chacune d’entre elle balayant une à une chaque règle, chaque stupide règle que son père avait ancré en elle encore enfant.

Tout était de sa faute ! Il s’en sortait avant qu’elle n’arrive ! S’il était mort c’était à cause d’elle !

Mort ? Shikamaru mort ?
Rien que cette simple pensée lui causait plus de douleur que toutes les blessures de son précédent combat. Non, il ne pouvait tout simplement pas mourir. Elle le lui interdisait. Pas tant qu’il n’avait pas payé sa conduite, tant qu’elle ne lui avait pas avoué ses vrais sentiments. Il ne pouvait pas mourir…
Parce que sinon, qui appellerait-elle le pleurnichard ?

Hidan marcha d’un pas impérial vers un des cercles inachevés de sa religion, imaginant pas à pas les tortures qu’il réservait à son opposant soumis.

Brusquement, un shuriken lui lacéra le bras. Ebranlé, l’homme pila, et fit volt de face, le visage déformé par la colère de voir sa séance religieuse ajournée.

Temari, debout, les jambes flageolantes, le toisait avec défi, les larmes s’écoulant toujours le long de ses joues.
Ce n’était pas fini.
Il devait encore terminer son cercle.
Elle n’allait pas lui permettre ça.

Elle contempla une dernière fois le brun étendu à terre qui la fixait, incrédule, et inspira un bon coup pour renforcer sa volonté.

-Désolée Gaara, mais je ne suis pas sûre de t’obéir cette fois…Murmura-t elle pour elle-même.

Ses membres tremblotants se mirent à se mouvoir, ses pas hésitants devinrent des enjambées emportées par leur propre mouvement. Temari brandit ses éventails et le lança droit sur le déserteur aux cheveux blancs.
L’homme envoya valser l’arme avec une facilité ironique, il continua sa marche, peu préoccupé par ce « moucheron aux ailes trouées ».

Mais Temari ne voulait pas se laisser faire, elle se pencha et attrapa le poing d’Asuma qu’avait abandonné Shika au cours de la bataille, d’un geste précis elle l’envoya, renforçant sa puissance avec l’élément fuuton.

La lame siffla, Hidan mit sa faux sur sa trajectoire pour l’arrêter, mais l’héritage la transperça comme de rien, continuant sa course vers le pieux.
Le membre de l’akastuki n’eut d’autre choix que de faire un pas de côté pour éviter de voir sa tête fendue en deux, seulement il n’avait pas prévu qu’un autre éventail l’attende au tournant.

L’arme de Temari lui trancha net le bras, Hidan hurla, tourna sur lui-même en proie à un vertige douloureux pendant que Temari récupérait son bien auquel pendait joyeusement la poupée à son effigie.

Cependant cela n’eut pas l’effet escompté, Hidan se redressa, prit dans un rire satanique, sa peau devint aussi noire que les ténèbres et des tatouages semblables à des os apparurent un à un.
La kunoichi de Suna vit alors avec horreur qu’il n’avait pas tourner sur lui-même à cause d’un vertige, mais pour terminer le trait de son cercle avec son propre sang.

Pour la kunoichi, son monde s’effondra.
L’homme aux cheveux blancs saisit l’héritage d’Asuma avec cynisme et délectation, et se l’enfonça dans le ventre, pile au niveau de la plaie de Shikamaru.

Celui-ci eut un hurlement mal dissimulé. Temari se précipita vers lui, les larmes arrivèrent de nouveau et tombèrent se mélanger au fluide de vie. Ses mains se couvrirent du sang de Shikamaru peu à peu.
Et à chaque gémissement qu’il poussait, une partie de son monde s’effritait, elle voyait ses forces disparaîtrent, sa volonté s’évaporer.

Hidan prit un plaisir malsain à faire durer le supplice.
Un quart d’heure.
Un long quart d’heure, durant lequel à chaque râle d’agonie du brun suivait un sanglot de la blonde et une moquerie du bourreau.
Un long quart d’heure.
Jusqu’à ce que le meurtrier, lassé de cette scène tragique décide d’y mettre un terme et enfonça ce qui restait de sa faux dans son cœur.
La main que tenait Temari si fortement pour le retenir auprès d’elle se détendit, et tomba mollement au sol.
Toute trace de douleur s’effaça du visage de Shikamaru.
Il ne bougea bientôt plus du tout.

C’était terminé.

Temari le secoua, eut beau crier son nom, le traiter de tous les noms, il ne se releva pas pour lui renvoyer son légendaire « fille galère ».
Il ne le ferait plus jamais…







-Il s’est bien défendu…Commenta Hidan en approchant du cadavre. –J’ai plus de chakra à cause de ce morveux !

Mais Temari continuait de serrer la main du flemmard de Konoha en pleurant, sans l’écouter. Elle ne cessait de murmurer des « pardon », de répéter son nom plaintivement.
Hidan vit rouge. Non seulement ce gamin vivant lui avait pourri l’existence, mais en plus même mort il continuait à l’ignorer !

Furieux, il attrapa l’héritage d’Asuma encore couvert de son sang, il sortit de son cercle et s’approcha de la kunoichi effondrée.
Il allait faire cesser ces lamentations incessantes à l’ancienne puisqu’il n’avait plus assez de chakra pour l’honorer par son dieu…

Il pointa la lame vers la kunoichi. Temari ferma les yeux, résignée, acceptant son sort inévitable.

Hidan leva son unique bras.

-MANIPULATION DES OMBRES ! LE CARREE D’OMBRE !

Les kunais qui étaient plantés au centre des 4 arbres survivants eurent un imperceptible sursaut.

De longs filins les reliaient entre eux, formant une sorte de carré mal dessiné autour d’eux, un peu comme un ring de boxe. Les ombres des fils vibrèrent ; et à la vitesse de l’éclair vinrent paralyser Hidan avant que celui-ci n’achève la kunoichi de Suna.

Le corps de Shikamaru se leva d’un bond, il entama une rotation du bassin, une sorte de lame d’ombre se forma à la plante d’un de ses pieds et trancha la tête d’Hidan dans un « Shlak » écœurant.

Celle-ci rebondit, et finit par atterrir un peu plus loin, surprise de son propre sort. Elle observa, n’en revenant pas, le Nara se relever avec nonchalance et lancer avec agacement :
-C’est terminé, tu as perdu.

Temari regarda alternativement la main qu’elle tenait encore fermement, et qui cette fois serrait la sienne en retour, et la tâche de sang dans laquelle elle pataugeait.

Elle était incapable de dire ce qui lui arrivait, l’incompréhension, la joie, la colère, la tristesse, la douleur, tout était encore trop à vif pour qu’elle ose analyser.

Hidan en revanche n’avait pas l’intention de rester dans le flou.

-Comment as-tu fais ? J’ai utilisé ma technique sur toi ! Elle est imparable ! Comment as-tu osé échapper à mon dieu ?! rugit-il si fort, qu’on aurait put croire qu’il voulait combler sa faiblesse actuelle par sa voix emplie de folie.

Le génie jeta un coup d’œil à ce qui n’était plus qu’une tête parlante, il poussa un soupir exaspéré. Doucement il voulut retirer sa veste de chunin, mais Temari lui tenait si fermement la main qu’il ne put pas le faire, il essaya de lui faire lâcher prise, mais elle le tenait trop fermement, encore en pleurs.
Alors tendrement, il lui caressa la joue et murmura :
-C’est bon je ne vais pas disparaître si tu me lâches fille galère…
Parce qu’il avait parfaitement compris ses craintes, parce qu’il avait dit ça avec amour dans la voix, ou bien tout simplement parce qu’il utilisait à nouveau ce surnom, ce surnom qu’elle croyait ne plus jamais entendre, en tous cas la prise de la kunoichi faiblit, les larmes redoublèrent, et il lui enleva un à un les doigts qui enserrait sa main, non sans une certaine délicatesse.

Une fois fait, il ôta sa veste, dévoilant un torse totalement intact : pas une seule égratignure, ou cicatrice témoignant du violent coup d’estoc qu’il avait reçu par la faux d’Hidan.
Le haut de la tenue de ninja de son grade en s’écrasant au sol fit littéralement exploser les poches, celles-ci étaient à l’origine conçues pour transporter des parchemins d’invocations ou autres actes de mission, mais aujourd’hui elles contenaient des sacoches contenant un liquide sanguin.

-Qu’est ce que…Bafouilla le fou.
-Du sang de cerf, ma famille s’occupe de cerfs depuis des générations, je n’ai eu qu’à en prélever sur un atteint d’une maladie incurable.
*

Au loin, à Konoha, dans la forêt des Nara, un clan de cerfs observait avec incompréhension l‘un d’entre eux qui avait agonisé pendant plus d’un quart d’heure.
Le pauvre est maintenant aux mains des anges…

Il ne méritait pas ça…

*
-Après tout n’était que pur comédie, pour t’obliger à baisser ta garde. Fais toi une raison, c’est fini. Termina Shika, le visage fermé.
-Fini ? –Hidan répéta ce mot, comme s’il était horripilant- Ne me fait pas rire, je suis immortel ! Jamais je ne mourrai, donc ça ne sera jamais la fin pour moi ! En revanche toi, dès que j’en aurais l’occasion tu le sentiras passer…gronda-t il.
-Qui t’as dit que nous voulions te tuer ? Lança brutalement le géni avec tellement de froideur qu’Hidan faillit s’étouffer avec son rire.

Lentement il s’approcha de la tête parlante et l’attrapa par les cheveux pour la soulever.

-Au contraire, un cobaye immortel, c’est idéal pour Ibiki Morino qui cherchait quelqu’un pour tester ses nouvelles techniques de tortures. Avec un peu de chance tu nous livreras même l’Akatsuki sur un plateau.

Le visage d’Hidan devint blême.

-Dis cela, mais un jour je finirai par m’en sortir, je sais pas encore comment mais je le ferai mais tu le paieras ! cria-t il.

Sans un mot de plus, laissant ce qui restait de son ennemi délirer sur sa future vengeance, Shikamaru déplia un parchemin, il posa Hidan dessus et activa le sceau. La tête disparut dans un dernier rire dément. Le géni rangea l’objet dans sa poche, s’approcha du corps décapité ; sortit une fiole d’essence qu’il transportait pour son briquet, déversa son contenu sur le manteau de l’akatsuki et du cadavre, alluma une cigarette et la jeta sur le corps qui s’enflamma comme une torche.

Le brun resta un moment à contempler l’objet de toute sa haine, l’assassin de son professeur, se consumer à petits feux.
Il ne semblait ni heureux, ni même peiné ou lasse.
Non, il était froidement indifférent.

Parce que cela ne ramènerait pas son professeur, un enfant ne retrouverait pas pour autant son père, ni une femme son amant. La seule consolation qu’il pouvait avoir, c’était les hypothétiques confessions qu’ils pourraient tirer de la tête parlante sur l’organisation de déserteurs.
Pâle consolation quand on voyait ce qu’il avait perdu en échange…

Le Chunin jeta son paquet de cigarette dans les flammes, puis se retira.

Cette fois c’était réellement terminé.


Il s’avança vers la kunoichi de Suna et s’accroupit à ses cotés, doucement il la prit dans ses bras puis la passa sur son dos pour la transporter.
Temari se laissa faire, toujours en pleurs…
Mais cette fois elle avait trop mal pour crier, pour gronder, elle avait trop mal pour supporter une autre dispute, surtout avec celui qu’elle avait cru perdre.

Aussi, elle se contenta de s’accrocher faiblement à lui, et de se reposer, se concentrant sur son odeur, sur le grain de sa peau, pour oublier, oublier et se laisser enivrer.

-Hey fille galère…Je sais pas ce que tu as fait avec ta poupée, sûrement encore un truc de fille incompréhensible, mais t’as pas intérêt à clamser ! grogna le Nara, alors qu’il se mettait en route pour le lieu de rendez-vous de Hope.

-C’est toi qui me dit ça ? murmura-t elle en un souffle.

-Ouais exactement, écoute on s’expliquera plus tard sur tout ça, tu pourras gueuler et te défouler autant que je le mérite, mais pour ça tu dois survivre !

Les paroles de Gaara lui revinrent en mémoire et se confondirent avec celle de son amour…Instinctivement elle répéta ce qu’elle avait lancé lors de son combat un peu plus tôt.

-Hey ! J’en ai rien à foutre de ce qu’a dit ton frangin timbré ! s’écria Shika en la sentant s’endormir. Mais si moi j’ai survécu, toi aussi ! Hors de question que je sois le seul à m’en sortir ! On va supporter cette vie galère ensemble c’est clair ? Tous les deux t’as compris ?

Temari, sombrant peu à peu dans le sommeil, eut un rire moqueur :

-On dirait une demande en mariage tu t’en rends compte de ça ?

-Ouais bah écoute, je te signale que je te porte et que si tu sors une autre ânerie dans le genre je te laisse tomber !

-Tu n’en es même pas capable pleurnichard…Souffla-t elle en s’assoupissant.

Shikamaru s’arrêta un instant pour vérifier qu’elle ne faisait que dormir, puis reprit son chemin vers le lieu de rendez vous aussi vite qu’il le pouvait.
Alors que son dos était humide des larmes versées par Temari pendant ses songes, le Nara murmura avec un sourire, un vrai sourire sincère, le premier depuis des mois :

-Pff, même quand t’es à l’article de la mort t’es galère…





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