Fiction: Le Temps d'une Seconde...

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- Ce n’est pas rassurant… Te blesses-tu pendant ton combat contre Pain ?

- Je me souviens qu’il avait réussi à me clouer au sol, au sens littéral du terme. Il possède la faculté d’utiliser des bâtons de chakra redoutables et dont sont recouverts les 6 Pains. Mais à part ça, non, j’ai surtout été blessé psychologiquement. ajouta Naruto, en songeant à Hinata, qui avait frôlé la mort.

- Tu te devras d’être prudent. En revanche, nous avons pu constater que ce ne sera pas en te blessant que tu t'évaderas d’ici. La seule chose que tu as gagné à te blesser, c’est un charmant face à face avec Madara, si j’en crois tes dires. résuma le batracien.

- Exact. Mais il ne faut pas oublier qu’il nous reste à peu près 27 jours avant l’attaque. Autrement dit, il ne faut pas tarder à trouver une solution. conclut-il amèrement.

- Exact. Essayons un choc cérébral. Un bon coup sur la tête, ça réveille, non ? suggéra le vieux crapaud.

- Euh… En effet… confirma Naruto, peu rassuré, surtout après avoir été victime de la fâcheuse manie de
Sakura de réveiller les gens par la force de ses poings.

Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres du sage. Celui-ci dégaina un bâton aux allures de gourdin.

- Allez, approche qu’on en finisse.

Peu confiant, le jeune homme déglutit avant d’avancer d’un pas hésitant. A peine en eut-il fait 3 que le vieux crapaud bondit avec agilité et lui frappa violemment l’arrière du crâne. Sonné, aussi bien par la violence du coup que par sa vivacité, le blond vacilla. Mais rien ne se passa.

- Alors ?

- Rien. déclara calmement Naruto, bien qu’en son for intérieur, il bouillonnait de rage.

La grenouille soupira.

- Nous allons tout tester dans ce cas…

Fukasaku esquissa un nouveau sourire, semblable au premier.

- Et le dégoût ? Peut-être qu’une violente répulsion te réveillera…

- Non… Ce n’est pas nécessaire. objecta l’intéressé avec insistance, saisissant où voulait en venir le crapaud.

- On ne discute pas, jeune homme. railla le sage. Allez, on rentre. Shima va te faire goûter à sa nouvelle recette.

Madara, je me répète mais sache que si je te retrouve, je t’étripe.

Le visage pâle et le cœur lourd, il le suivit. Il n’avait pas oublié les plats infâmes que préparait la femme de Fukasaku, Shima. C’était pour cette raison qu’il avait espéré ne jamais y regoûter.
Naruto se ressaisit en se promettant une bonne dizaine de bols de ramen, une fois sorti du Tsukoyami Infini et la guerre terminée.

~~~

La maison du crapaud se trouvait à la lisière de la prairie aux fleurs géantes. Ces grandes dames colorées protégeaient la maisonnée de regards indiscrets et des visiteurs indésirables. Elle se nichait sous deux arbres élancés dont les joyeuses branches se tordaient en une multitude d’arabesques délicates embrassant le toit de la maisonnée. La maisonnée, bien qu’un peu étroite, permettait tout de même à un humain d’entrer.

Attablé à la table de Fukasaku et de Shima, Naruto attendait son heure, sans grande impatience. Puis, celui-ci déglutit bruyamment en apercevant ce que lui avait préparé l’honorable grenouille.

C’est avec horreur qu’il remarqua l’énorme ver blanc strié de jaune, gesticulant dans tous les sens, qui lui était destiné. Il se retint de régurgiter son dernier repas qui remontait à… très longtemps, remarqua le jeune homme. L’asticot géant était accompagné de vase assaisonnée à de la chlorophylle. Enfin, le tout était accompagné d’un grand verre d’eau coupée à de la sève de pin.

- Je… Je suis vraiment obligé ? minauda Naruto, d’une petite voix.

- Dis-toi qu’il s’agit peut-être du seul moyen possible de sortir de ce Genjutsu. fit simplement le vieux crapaud en haussant les épaules.

Bien que le blond avait assimilé plutôt rapidement les arguments de la grenouille, il ne put s’empêcher de continuer à fixer son assiette empli de nourriture batracienne avec un regard hésitant auquel se mêlait le dégoût.

Commençant à s’impatienter, Fukasaku s’avança.

- Allez, mange !

~~~

Livide, Naruto avala la dernière bouchée, le coeur au bord des lèvres.

- Alors ? s’enquit le crapaud.

Le goût infâme du ver géant toujours en bouche, il répondit d’une voix âpre.

- Toujours rien. Ça en valait bien la peine. protesta le jeune ninja, autant éreinté qu’irrité, en se levant. J’ai besoin de prendre l’air.

Les deux crapauds le suivirent du regard jusqu’à ce qu’il sorte de la demeure.

Lui qui était resté si calme jusqu’alors, laissa éclater sa rage contre la malheureuse fleur aux joyeuses
couleurs colorées qui se trouvait sur sa route. Il envoya violemment son poing contre sa tige. Il y avait insufflé tant de rage que du chakra s’y était immiscé : la malheureuse fleur ne survécut pas.

Après la rage venait la douleur. Celle étant la plus blessante, la plus puissante : la douleur psychique et morale. Il l’évacua en poussant un long hurlement de désespoir. Celui-ci résonna dans toute la montagne. Ce n’est qu’à bout de souffle que son hurlement se tut. Il s’affaissa et se laissa glisser le long de la tige avant de fondre en larmes. Il ne s’était jamais senti aussi faible, aussi impuissant.

Faible… Trop faible. C’était ce qu’il avait toujours été.

C’est alors qu’il sentit son cœur se crisper. Cela lui fit l’effet d’une électrocution. La crispation se mua en douleur. Naruto peinait à respirer avant de se mettre à suffoquer. Il se souvenait de la dernière fois où il s’était trouvé dans cet état, peu de temps avant le sommet des Kages, après l’attaque de Konoha, avant la déclaration de la guerre. Il s’en souvenait si bien… Et pourtant… Que n’aurait-il pas fait pour ôter ce souvenir de sa mémoire ? Sakura avait déclaré vouloir tuer Sasuke. Le déchirement total de l’équipe 7 ne pouvait mieux se faire.

Madara avait raison. Il mourra ici.

- Naruto, reprends toi ! s’exclama une puissante voix au fond de lui.

L'intéressé sursauta avant de fermer les yeux, se retrouvant dans son esprit face à un Kurama très mécontent.

- A quoi joues-tu, petit imbécile ? gronda le renard.

- Comment ça ?

- Qu'as-tu fait de ton entrain habituel ? Ta détermination ? Ta volonté ? Ton rêve ? Ta force ?

- Rien. Toutes ces choses sont là où elles devraient être depuis le début : nulle part. Tout cela n’était qu’illusoire. Je n’ai jamais rien accompli. Je voulais me voiler la face, continuer à avancer, mais je n’en n’ai jamais eu la force. Personne ne voudrait d’un Hokage comme moi. Mon Nindo, eh bien, ce n’était que de belles paroles, rien de plus. ajouta-t-il en riant avec amertume. Quant à ma force, tu dis ? Figure-toi que je n’ai pas pu ramener Sasuke au village. Je ne suis pas fort.

- Tu n'es qu’un abruti fini, Naruto. NE TE RENDS TU DONC PAS COMPTE QU’IL S’AGIT D’UN STRATAGÈME DE MADARA POUR TE FAIRE RENONCER ? rugit le démon. Tu t’es perdu ? Tu as perdu de vue ce que tu es ? Qui tu es ? Laisse-moi te rafraîchir la mémoire car un démon n’oublie pas. Cela fait 16 ans que je te connais, et ce, mieux que personne. Peut-être même mieux que toi. Alors je vais te le rappeler. Tu es un crétin doublé d’une tête de mule nommé Naruto Uzumaki, une tête brûlée altruiste à l'extrême, fils de l’Hokage 4è du nom. Ton rêve le plus cher est de devenir Hokage. Tu ne renonces jamais, et devant rien, de plus, tu ne reviens jamais sur ta parole, et tu as fait de cette phrase ton Nindo. Ta détermination et l’amour de tes amis sont ta plus grande force. Tu es un membre de l’équipe 7, sous les ordres de Kakashi Hatake et tu es un disciple de feu Jiraiya. Tu es toujours présent pour le bien de tes amis, et surtout, ce qui m’importe le plus, c’est que tu es un hôte parmi les plus braves et les plus honorables qui ont pu m’accueillir, et crois moi, ils ne sont pas nombreux. Tu te souviens, ou je dois continuer ?

- Peut-être que tu dis vrai… Mais toujours est-il que je n’ai pas su protéger mes amis… La preuve je suis ici. murmura-t-il, le regard dans le vague.

Kurama s’énerva franchement.

- Ils se sont sacrifiés pour toi et c’est la seule chose que tu trouves à dire ? Toutes ces personnes croyaient en toi. Combien crois-tu qu’il y a eu de ninjas tombés au combat en voulant te protéger de l’Akatsuki ? COMBIEN D'APRÈS TOI ? Je vais te le dire. Plus de 60 000 ninjas sont tombés au combat. Ils sont morts en croyant en toi. Et ce ne sont pas les premiers… Minato et Kushina se sont sacrifiés pour me sceller en toi afin de te protéger. Iruka non plus n’est pas passé loin de la mort, le jour de ta promotion genin. Ce jour-là, il t’a prouvé que tous les cauchemars avaient une fin. Il y en a eu tant d’autres par la suite… Songe à l’attaque de Konoha. Ce jour-là, nombreux ont été les défunts. Sais-tu pourquoi ? Parce qu’aucun n’a souhaité te dénoncer et dévoiler à Pain où tu te trouvais. Nagato les a ressuscité par la suite mais le mal était fait. Et je ne te parle pas de la jeune Hyuga qui s’est inconsciemment jeté dans le combat sans penser aux conséquences, dans l’espoir de te sauver. Elle s’est toujours dévouée corps et âme pour te protéger. Et aujourd’hui, c’est Neji qui est tombé. Il s’est sacrifié pour vous sauver, elle et toi. Alors arrête de faire l’égoïste, et relève toi, bon sang !

Naruto sembla prendre conscience de son état mental. Il secoua la tête avant d’afficher un petit sourire triste.

- Désolé Kurama, je vais mieux. Madara semble avoir lâché son emprise sur mon esprit. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais je vais mieux. affirma-t-il d’une voix faible et tremblante.

- Naruto, tu ne m’auras pas à ce petit jeu. intervint le renard, suspicieux. Te sens-tu VRAIMENT mieux ?

- Oui mais ça devient dur, très dur de lutter contre son emprise. souffla Naruto. Je n’ai qu’une envie, c’est de m’y abandonner. Il est trop fort. Je suis fatigué, Kurama… poursuivit-il d’une voix faible, presque inaudible.

Kurama réfléchit.

- J’ai l’impression qu’il a contaminé ton esprit après votre rencontre. Il veut te faire renoncer. Il me semble bien qu’il envahira ton esprit d’ondes négatives chaque fois que tu t’endormiras. Si j’ai vu juste, il s’immisce dans tes pensées durant ton sommeil et les bouleverse. On va essayer quelque chose. Si cela marche, tu le feras chaque jour à ton réveil. J’appellerai ça la “purification”. Tu invoqueras une infime quantité de mon chakra au plus profond de ton être. Puis tu le repousseras lentement vers l’extérieur, emmenant ces pensées obscures
avec. Tu te porteras bien mieux après. Compris ?

- Oui. bredouilla-t-il.

- Bien. Vas-y.

Il quitta Kurama et ouvrit les yeux. La brise fraîche lui balaya le visage. Il aurait tant aimé que ce vent frais et réconfortant emmène ses soucis loin, très loin de lui. Il soupira avant d’inspirer un grand bol d’air puis de fermer les yeux à nouveau.

Il chassa toutes ses pensées négatives pour les regrouper dans un coin de son esprit, les modélisant sous forme de bulle qu’il plaça au centre de son être, qui s’avérait également être la source de son chakra. A l’aide de celui-ci ainsi que du chakra de Kurama, il repoussa la bulle malfaisante à l’extérieur. Lui qui était toujours très distrait, eut beaucoup de mal à se concentrer suffisamment pour ne pas perdre le contrôle de la manœuvre, surtout que pour l’instant, le doute, l’hésitation et le désir de renoncer le rongeaient. S’il extériorisait le chakra trop vite, la bulle ne se ferait pas repousser, et s’il le faisait trop lentement, le chakra pourrait s’évanouir. Une perle de sueur lui glissa le long de la joue.

Mais alors qu’il commençait à l’extérioriser, son chakra se heurta à ce qui lui semblait être un mur. Un mur dans sa conscience ? De mieux en mieux… Troublé, le ninja repoussa ce mur et une image lui apparut dans son esprit, telle un songe. Une porte. Une porte de l’esprit sous laquelle jaillissait un rai de lumière. Perturbé et curieux de savoir où déboucher cette porte, il lutta pour conserver sa concentration. Et c’est seulement après quelques instants de lutte intense qu’il parvint à extérioriser son chakra.
Il eut alors l’impression de déboucher à l’air libre pour la première fois après de longues semaines d’enfermement. Naruto se sentait plus vivant, plus… lui-même. Il remercia Kurama pour son idée fantastique et en profita pour l’interroger sur cette fameuse porte. Le démon se trouva dans l’incapacité de lui répondre.

Dérouté que même son démon ne sache rien, il se ressaisit et alla trouver ses deux hôtes batraciens, auprès desquels il s’excusa pour son comportement.

Ceux-ci l’avaient entendu hurler son désespoir et sa colère, aussi ils lui assurèrent qu’il n’avait rien à se reprocher, mais une gêne évidente était palpable. Tout aussi gêné, Naruto se gratta l’arrière du crâne, un sourire idiot collé aux lèvres.

Se souvenant de la porte, Naruto retrouva son sérieux.

- Maître Fukasaku, je dois vous parler de quelque chose. J’ignore si cela nous aidera mais dans le doute…

Pour faire bref, j’ai trouvé une “porte” dans mon esprit. résuma le ninja. Pensez vous que-

- Petit, tu me demandes si cette porte peut être utile ? le coupa le vieil ermite. Je n’en sais absolument rien.

Mais explique moi plutôt comment tu l’as découverte, cela m’aiderait peut-être.

Saisissant son mal en patience, Naruto expliqua en détail ce qu’il s’était passé, depuis l’intrusion de Madara dans son esprit, son coup de blouse, à l’expulsion du chakra du démon renard.

Son récit achevé, le blond se tourna vers Fukasaku avec espoir. Le visage du batracien s’était éclairé.

- Vous avez trouvé quelque chose ? s’enquit-il avec espoir.

- Naruto, cette porte est la clé de tout !

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